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 Oiseaux de nuit [Aedan]

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SulphaSulphaArmure :
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Message Oiseaux de nuit [Aedan]   Oiseaux de nuit [Aedan] EmptyDim 18 Oct - 23:17
Certaines habitudes ne se perdent pas… Mais peuvent être perturbées

Imagine-toi être dans la Rome antique. Représente-toi, au-dessus des villas et diverses demeures, au-dessus des monuments, une nuit noire, sans Lune pour t'éclairer, sans étoiles tant les nuages sont épais. Ce genre de nuit où toute ombre et toute lumière sont effrayantes, où le froid fait que tes épaules se crispent et qu'un rien te fait sursauter… Ce genre de nuit où il ne vaut mieux pas rôder seul, où tu espères être accompagné(e) par un garde, un animal ou même juste une torche. Du vide et du noir. Qui peut bien aimer rôder dans les rues et les ruelles à ce moment ? Celle qui guette les vivants et leurs morts, le Vautour. Pour compléter ce portrait, imagine-toi une silhouette, au loin, plus obscure encore que la nuit. Tu ne distingues rien, si ce n'est un épais manteau de plumes, tu hésites entre homme et femme, sans raison. Tu es pris d'un doute : sont-ce ses vêtements ? Si tu oses t'approcher et que tu as des bons yeux, tu verras que de longues plumes sortent même de sa chair, de ses bras. Elle s'éloigne d'un pas lent. Le vent porte jusqu'à tes narines un parfum étrange… Tu reconnais sans peine l'odeur du soufre, mélangée à un parfum d'encens qui vient tout juste de brûler. C'est l'odeur de la mort. Au-dessus d'elle, tu distingues un oiseau. Pas un simple pigeon mais un animal de grande envergure. Tu n'arrives sans doute pas à reconnaître de quoi il s'agit, dans cette nuit… Toujours pas effrayé ? Voyons si la suite ne t'éprouve toujours pas.

Tout à coup, tu la vois brandir quelque chose et fouetter l'air avec. C'est son chapelet de jade. Tu ne le sais pas encore, mais le Vautour chasse et dévore les morts ; il se situe à la fin du Cycle de la vie. Tu dois certainement t'en douter, or tes yeux ne sont pas ceux de cette chasseuse de mauvais esprits. Elle voit ce que tu ne vois pas et n'en est même plus dérangée. Elle se charge simplement d'éloigner les fantômes frappeurs, les coquins qui par exemple font qu'une série de malheurs te frappe. Elle maintient cependant un certain équilibre : si elle sent que tu es mauvais, elle les laissera te tourmenter. Elle n'est pas cruelle. Elle est juste. Une fois son affaire faite, elle rengaine son fidèle chapelet et continue sa lente et paisible évolution à travers les rues. Rome, elle connaît. C'est la ville natale de son père, elle y a grandi. Tu ne le sais pas encore si tu connais mal la disposition de la cité, mais elle se rend aux catacombes. Curieux non, en cette nuit ? Elle glisse, telle un fantôme, jusqu'à l'entrée plus ou moins secrète de ces lieux de morts. Oseras-tu y entrer ? Elle y rentre d'un pas léger et assuré. Une sensation te parvient. Du cosmos. Un cosmos mais… Des ténèbres ! Continueras-tu ton chemin vers elle ? Le cri du vautour résonna soudainement des profondeurs des catacombes, si tu as des connaissances en ornithologie tu reconnaîtras sans doute l'oiseau, et que son cri n'était pas une complainte…

Si tu continues ton chemin, voici ce que tu verras : une torche est allumée, elle éclaire très faiblement les lieux. Il sent le renfermé et quand même un peu la charogne. Une femme se tient là, bien droite. Elle est habillée étrangement : tout en noir avec des fils dorés, à l'asiatique, une veste de kimono largement ouverte qui dévoile la moitié de sa poitrine, pan droit sur pan gauche comme les morts, une longue jupe fendue de chaque côté laissant apparaître le galbe de ses jambes, des chausses tout aussi improbables : orteils séparés, acérés, comme des serres. Des plumes ornent ses vêtements, sortent de ses manches. Sur son flanc droit pendent un chapelet de jade ainsi qu'un encensoir. Elle ne porte pas de masque, il pend à son cou. Noir aussi, avec un bec crochu. Ses yeux sont effrayants : le blanc est noir, l'iris est dorée, deux traces noires verticales en jaillissent pour fendre ses joues blanches. Elle semble communiquer intérieurement avec quelque chose, quoi encore, un esprit ? Ses lèvres murmurent des mots inaudibles. Son oiseau, un vautour, est perché juste au-dessus d'elle. Il veille, semble dormir même. La jeune femme semble troublée, elle frissonne puis tourne la tête, troublée. Il y a quelqu'un d'autre qu'elle. A ce moment, elle plonge ses yeux dans ceux de l'intrus, qui peut enfin bien les regarder. Elle regarde ensuite son compagnon ailé, qui ne semble pas réagir ? Bon présage ? Elle se demandait bien qui était ce visiteur inattendu, auquel les âmes des défunts semblent réagir plutôt agréablement. Elle se calme, prend une longue inspiration. Le noir de ses yeux et de ses joues se résorbe lentement.

« Bonsoir. Je me sentais justement suivie… »

Pas un mot de plus. Sulpha n'est pas du tout quelqu'un de bavard et encore moins quelqu'un d'amical et de chaleureux à premier abord. Elle ne s'est pas non plus avancée, elle observe et détaille simplement cette future compagnie.
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Message Re: Oiseaux de nuit [Aedan]   Oiseaux de nuit [Aedan] EmptyLun 19 Oct - 13:23

La nuit est noire. La lune semble avoir délaissé les cieux pour une demeure plus tranquille, laissant les pauvres hères se mouvoir sans sa lumière. Rome est une grande ville, c'est le moins que je puisse dire. Il est aisé de s'y perdre, autant pour moi que pour mon accompagnatrice. Moi qui pensais qu'elle savait où elle allait, il fallait croire que ce n'était pas le cas aussi, nous nous étions retrouvés au milieu de la cité sans véritablement savoir où aller. Ce rendre au Palatin était une chose, encore fallait-il le trouver. Je suis plus doué pour me repérer dans une forêt que dans une cité. « Je crois bien qu'on est perdu. » Il ne fallait pas être génie pour s'en rendre compte, mais étant donné que nous nous avancions encore en silence, je me dis qu'il est grand temps de le briser. « Tu t'es laissé distraire. » La voix atone de la borgne se fait reproche voilé. Me détournant sur sa silhouette, je ne peux m'empêcher d'être relativement... gêné. Certes, c'est probablement de ma faute. « Je ne suis jamais venu à Rome. » Une bien maigre défense, je le conçois, mais c'est la seule qui me vient à l'esprit alors que je me détourne, quelque peu bougon. Depuis que nous sommes arrivés, il est vrai que j'ai passé plus de temps à contempler la cité qu'à y dénicher notre point de chute. Si je devais encore me défendre, je dirais également que nous ne sommes pas sur place depuis si longtemps, et sachant que les badauds ont tendances à attiser le malaise dans le corps de ma compagne de voyage, on va dire que ça n'a pas aidé. Et puis le merle n'a pas beaucoup babillé - ou peut-être l'avait-il trop fait, comme si lui aussi s'en amusait.

« Ce n'est pas bien grave, on trouvera demain. Cherchons un refuge pour la nuit, maintenant que nous sommes sur place, le Palatin ne risque pas de s'envoler sans nous. » Elle daigne me jeter un regard qui se fait insondable, ennuyé peut-être, avant que finalement, elle ne s'arrête tout à fait. Un tremblement l'étreint, et comme ce qui semble être de coutume, ma main vient enserrer son épaule. Ses doigts se portent à son œil clos, dissimulé sous le tissu noir, en proie à une douleur fantôme. Muette, elle reprend sa respiration alors que mon regard se tourne vers le ciel - vers les ombres mouvantes qui semblent observer le monde. Quelque chose m'attire dans ces cieux noircis. Une intention. Un regard. Une présence. Suis-je seul à le sentir ? Un grondement canin m'en distrait tout à fait. « Setanta ? » Le chien au pelage de neige parait sur la défensive, méfiant - comme il l'est régulièrement. Il n'est pas méchant, juste un peu protecteur, fort heureusement, il est aussi obéissant ce qui m'évite bien des problèmes. Lui aussi a dû sentir ce que moi même j'ai cru repérer. Et Sélène ? Elle demeure muette mais son œil unique est attiré par les ombres.

« Je vais voir, reste là. Setanta, reste avec Sélène. » Juste au cas où. Je m'avance dans les ténèbres, délaissant ma comparse pour la laisser sous la protection du chien blanc. Il ne me faut plusieurs minutes pour explorer les alentours, la nuit noire n'aide pas, mais j'ai pris l'habitude de ne pas trop me fier à mes yeux. C'est ça de vivre auprès d'un aveugle. Finalement, mes sens me font atteindre un bâtiment de pierre qui parait s'enfoncer dans la terre. Un cri incongru vient s'en échapper, et je crois reconnaitre le grondement d'un vautour. Un vautour sous terre ? De plus en plus intrigué je commence à m'avancer avant d'être brusquement attrapé par une main. « Ce sont des catacombes. » Oh. Alors je comprends mieux. Je la remercie d'un signe de tête avant de me remettre en route, pas le moins du monde dérangé par la perspective de me rapprocher des morts. « Il y a quelqu'un par là. » Elle reste sur le seuil, ses bras croisés sur sa poitrine, engoncées dans sa cape sombre. Il ne fait pas très chaud, et il faut avouer que ce n'est pas plus le cas en descendant les marches. Je m'éloigne, laissant les quelques éclats de lumière me guider, ce n'est pas si profond, et finalement, une voix vient me surprendre et un regard vient se fixer au mien. L'ambre solaire détail le noir et le doré. Mon souffle se coupe un instant, étonnée, surpris. J'ai déjà vu des regards semblables mais étaient-ils humains ? En tout cas, sa voix l'est.

« Euh, bonsoir. » Je reprends contenance après avoir été surpris par la dame - car elle y ressemble. « Désolé de vous avoir suivi, mais j'ai cru sentir une présence, et je suis d'un naturel curieux. » C'est une femme à l'allure originale, singulière, et pourtant, je suis moi même plutôt particulier dans mon genre, ma chevelure de feu atteignant mes genoux n'en est qu'un exemple. Mon corps est majoritairement dissimulé par une sorte de cape brune, ce qui me rend bien plus banal - fort heureusement, je ne suis pas là pour attirer l'attention, ce qui ne semble pas être son cas. « Vous ressemblez à un oiseau de nuit. » Ce n'est pas une insulte, loin s'en faut, pas dans ma bouche en tout cas. Mon regard vient se poser sur la sombre masse non loin au dessus d'elle après avoir parcouru davantage l'espace qui nous entoure. Un lieu froid à l'odeur reconnaissable qui pourrait me déranger si elle avait été plus forte. A croire que j'ai fini par m'en imprégner moi aussi de par ces contrées ravagées que j'ai parcouru. « J'ai l'impression que votre vautour m'a appelé. » Une impression qui vient ourler mes lèvres dans un sourire qui se veut amical. Le vautour est punition mais il n'est pas que cela. Et le merle babille à mes oreilles.
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Message Re: Oiseaux de nuit [Aedan]   Oiseaux de nuit [Aedan] EmptyLun 19 Oct - 16:27
Le vautour ouvre un œil. Il voit sa compagne en contrebas scruter curieusement l'énergumène qui l'avait suivie dans les catacombes. Un garçon plutôt jeune, roux et aux cheveux très longs, comme elle, en plus clair cependant, qui arbore un air et un sourire amicaux à mesure qu'il justifie pourquoi il l'avait suivie. Sulpha détourne un bref instant le regard, rougit, flattée que quelqu'un de bien vivant lui sourit enfin, après tant de temps. Elle ne lui répond rien, elle n'est pas très spontanée, mais elle a bien relevé qu'il l'a comparée à un oiseau nocturne et qu'il prétend avoir réagi au cri de son compagnon ailé. Elle l'a d'ailleurs étrangement fixé après qu'il ait affirmé cela, intriguée aussi bien par sa sympathie que par cet argument. Ses yeux viennent de reprendre leur forme humaine et brillent d'une lumière sombre dans cette pénombre. Elle jette un regard à son animal fétiche qui la fixe alors aussi intensément qu'elle le fait. Un lien étroit les unit : les mots et les cris sont inutiles lorsqu'ils sont paisibles. Le regard de Sulpha est interrogateur : elle cherche à savoir si ce jeune homme lui ment ou non. Le rapace écarte ses ailes immenses et pousse un râle. La main droite joliment griffue et gantée de son amie se tend, il vient s'y poser. La jeune femme, les joues encore rouges, déclare à mi-voix : « Je vous crois. Mon fidèle vautour m'a fait comprendre que lui aussi vous avait senti… Il a exprimé bruyamment sa joie de… revoir un ami, avant que vous n'arriviez je ne comprenais pas vraiment ce qu'il voulait dire par là. D'autant que vous n'étiez pas seul, j'en mettrais ma tête à couper. Toutefois, je ne comprends pas vraiment en quoi mon ami et vous êtes liés, il parle d'un merle et pourtant je n'en vois aucun... » L'oiseau de mort était tout à coup plus actif et criait, comme s'il dialoguait avec le fameux merle qu'il avait évoqué. « Je ne suis cependant pas la seule à être un oiseau de nuit… Vous aussi, vous en êtes un drôle. Vous ne pouvez pas imaginer quel… Joyeux désordre vous venez de provoquer céans rien que par votre présence, surprenante pour tous. » Elle fait évidemment allusion aux âmes invisibles qui errent et vivent ici, avec un tout léger ton de reproche, mêlé à l'amusement. Elles s'étaient massées autour du garçon au et attendaient quelque chose, comme s'il était un guide. Sulpha, de plus en plus intriguée, concentre son cosmos qui fait planer la mort autour d'elle. Ses yeux se remplirent à nouveau de noir, ses iris redevinrent dorées et ses joues de nouveau traversées par ces espèces de traces noires. Elle voulait mieux sentir cet être pour le moment mystérieux. D'une voix un peu plus caverneuse qu'avant, comme doublée d'un fond beaucoup plus grave, elle déclara avec un petit sourire : « Votre cosmos est plein de vie, je comprends pourquoi vous les attirez. Mais ne les laissez pas trop vous envahir, ces catacombes sont désormais leur demeure et il vaudrait mieux qu'ils n'en sortent pas. » La rousse a prononcé ces paroles avec un naturel déconcertant ; la plupart des gens l'auraient prise pour une folle à lier, ou plutôt même à brûler. Elle s'écarte pour attraper une torche, le vautour s'envole pour se poser et s'agite toujours autant devant ce compagnon imaginaire. Sulpha ouvre son encensoir et y dépose la flamme. Elle repose la torche et s'approche du jeune homme, ramène à la raison cet amas d'âmes toutes excitées par sa présence. Cette fumée les apaise, elles s'éloignent, glissent et reprennent leur ballet habituel, les plus coriaces commencent à céder. « Je me nomme Sulpha, je pense que vous devez comprendre pourquoi. » Sulpha, le soufre en latin, avec une joyeuse déclinaison pour féminiser ; c'est son odeur caractéristique, en plus de celle de l'encens. Elle tourne lentement autour de lui, concentrée dans sa tâche, mais doit bien admettre qu'il la trouble aussi beaucoup. Elle n'ose pas lui dire qu'elle sent que son cosmos provoque en elle d'étranges sensations, jamais ressenties jusqu'à présent. Elle se sent bien, paisible, en confiance et pourrait même faire tout ce qu'il lui demanderait. Elle évite bien sûr son regard pour éviter qu'il ne le remarque. Pour que le silence ne soit pas trop pesant, elle ajoute, la voix tremblante : « J'ai l'impression de vous connaître alors que je ne vous ai jamais vu... » Elle achève son rituel en éteignant l'encensoir, murmurant quelques paroles en chinois. Elle se tient juste à côté du jeune homme dont la présence la fait encore frissonner. Timide, elle n'ose encore et toujours pas le regarder. Elle a envie de se cacher dans l'ombre, de remettre son masque de vautour et de s'enfouir. D'un autre côté, elle a envie de le suivre et de l'écouter. Blocage. Elle ne peut s'empêcher de s'envelopper de cosmos, ses plumes deviennent un peu plus grandes encore, enveloppent son dos telles un manteau protecteur. La gorge nouée, elle pose enfin la question qui la dérange : « Es-tu un Oracle ? »
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Message Re: Oiseaux de nuit [Aedan]   Oiseaux de nuit [Aedan] EmptyMar 20 Oct - 17:56

La dame oiseau m'observe, silencieuse, elle se détourne de ma présence pour contempler le vautour perché, semblant quelque peu embarrassée. Par quoi ? Peut-être par moi au vu de son discret changement d'attitude, mais je préfère ne pas relever, de peur de l'attiser. Elle ressemble à un de ces oiseaux perchés qui, trop coutumier de l'ombre, n'en apprécie pas moins l'éclat du soleil bien trop rare cependant. Peut-être partira-t-elle à tire d'aile si ses rayons se font plus franc, trop pour elle en tout cas, et je n'en ai pas très envie. D'ailleurs, je peux voir d'ici que ses iris ont changé, le noir se fait blanc, reprenant une teinte plus usuelle, plus commune. Ce détail m'interpelle tout autant que le reste en réalité alors que la dame semble converser avec l'oiseau charognard. Dans ce comportement, je lis une ressemblance. Encore une fois, au creux de mes oreilles, j'entends le sifflement du merle, comme une réponse aux interrogations muettes. Seul le silence nous entoure juste avant qu'elle ne se détourne, son compagnon le brisant d'un cri se répercutant dans la pièce avant de venir se poser sur le bras fin de la dame ganté de cuir - griffu également. Chaque détail est singulier. Étonnant. Des plumes. Des serres. Des caractéristiques clairement animales - oiseau, même. Le merle. Elle m'a percé à jour pour autant, je reste muet à ce sujet pour l'heure, préférant attendre et comprendre. Cette impression là le nécessite à mon sens. Mon sourire se fait plus franc, plus amusé également alors que je reprends le fil de la conversation. « Pas besoin d'aller jusqu'à vous couper la tête, c'est vrai que je ne suis pas venu seul, mes compagnons sont restés à l'extérieur. Ils ne sont pas aussi curieux que moi. » En ce qui concerne Sélène en tout cas, j'en suis persuadé. Pour le moment en tout cas, je savais qu'elle était bien là-bas, et si Setanta n'est pas dans mes jambes, alors il ne pouvait qu'être avec elle. C'est préférable pour lui, il n'apprécie que peu l'odeur de la mort et elle est partout ici. Le vautour parle au merle, j'en comprends presque la langue. Il se fait ravi et heureux d'avoir retrouvé un compagnon. Je peux le comprendre, je crois que moi aussi, je suis heureux.

Heureux assurément, pour autant, c'est presque un reproche qui vient s'échapper de ses lèvres, mais l'éclat de l'amusement vient tempérer son propos. Un éclat de rire solitaire vient se perdre alors que ma mine se fait quelque peu contrite. « Je suis désolé, ce n'était pas mon intention que de troubler tout ce monde à cause de ma présence. » Il ne faut qu'un instant pour que la dame ne reprenne ses sombres atours, s'enveloppant d'une cape appelant à elle la mort. C'est étonnant, un peu familier et en même temps, bien différent de ce dont j'ai coutume. Le voile parait l'auréoler, faire d'elle une messagère alors qu'elle perçoit l'éclat de mon cosmos - de mon essence. Elle ne ment pas, elle définie juste. « La vie attirera toujours la mort, ils ne peuvent exister l'un sans l'autre après tout. Enfin, ne vous inquiétez pas trop, j'ai l'habitude de les côtoyer moi aussi, sans doute moins que vous cela dit. » Tout du moins est-ce mon impression. J'observe les gestes, laisse la dame propager l'encens et éloigner les âmes égarées qui n'ont su s'effacer. Cela arrive que les morts ne parviennent à rejoindre le cycle, une autre nuit peut-être le pourront-elles mais pour ce soir, elles seront au moins apaisées et moi, j'aurai appris quelque chose. Ta lumière guide. C'est le rôle du Merle. Pourtant une lumière trop forte n'égare-t-elle pas également ? Inspirant profondément les effluves d'encens, je laisse la dame réaliser son office usuel qui se fait rituel. Cela ressemble un peu au notre, l'odeur en tout cas attise mes souvenirs. Quelques fragrances sont différentes cependant. Sulpha. Ce prénom me rappelle un autre mot, c'est vrai. « Je suppose que oui. » Mon doigt vient désigner mon nez et mon regard se fait plus amusé. « Votre parfum est reconnaissable. » S'étant présentée, il convient que je le fasse également. « Je m'appelle Aedan. Il vient du mot signifiant feu dans ma langue natale. » Je pense qu'elle trouvera là, de quoi s'en amuser un peu. On ne peut pas dire que mon prénom ne me correspond pas.

Sa voix est murmure hésitant, comme son comportement. Sa question pourtant demeure muette. Où ? Comment ? Elles sont multiples. « Ça signifie peut-être que vos yeux vous trompent ? » Ou peut-être avait-elle senti au lieu de voir, les différences sont subtiles mais existent néanmoins. Je demeure bien campé sur mes pieds, alors que le rituel s'achève, laissant derrière elle quelques murmures étrangers qui sonnent bizarrement à mon oreille - une prière peut-être, comme celles que j'ai apprise dans ma propre langue avec mon père. Timide, elle m’observe, et je fais de même, toujours aussi curieux – un peu amusé également. Comme un oiseau hésitant, elle se pare de son cosmos, presque totalement opposé au mien. Si je suis la vie et bien, elle serait mon pendant. La question se pose. Oracle. Le terme est reconnu, compris, et dans mon regard vient briller un éclat ambré – chaud comme une flamme ardente éclairant la nuit noire. Mes lippes s’ourlent d’un sourire plus franc, toujours autant tout du moins, qui se fait joyeux, tout comme l'est l’oiseau de retrouver un compagnon. « Je suis le Merle, l’oiseau guide. » Elle n’est pas le premier Oracle que je rencontre, mais peut-être est-ce son cas. Le vautour sait, c’est bien pour cela qu’il a dû m’appeler. Je m’écarte de quelques pas de Sulpha, me rapprochant de son compagnon ailé qui m’observe de son perchoir, avant que je ne me détourne de nouveau sur la dame. « Et je suppose, sans trop m’avancer, que vous êtes liée au vautour, non ? » Mon sourire se fait un peu plus amusé, presque moqueur. Moqueur envers moi-même. Je ne connais pas toutes les armures de Lug, mais je sais qu’elles sont liées aux oiseaux, comme celle de mon oncle représente l’épervier. Tout autour de moi vient se perdre les effluves de l’encens ainsi que celle du soufre. La mort y est belle et bien présente, mais j’y apporte un peu plus de vie, un éclat qui n’est que trop tapi par ici. Je ne le fais pas exprès cela dit c’est mon essence qui est ainsi. Le vautour est lié à la mort, tout comme elle semble l’être.

D'ailleurs... Cela me fait penser. Mon poing vient soudainement s'écraser sur ma paume ouverte, me rappelant de la raison pour laquelle nous sommes ici avec Sélène. Peut-être sait-elle où le Palatin se trouve ? « Je ne sais pas si vous connaissez bien Rome, mais nous recherchons le Palatin. Vous ne sauriez pas où il se trouve ? » Elle semble plus coutumière de cette cité que notre pauvre petite compagnie. Et puis, si elle est une oracle, et bien, elle devrait le savoir non ? Enfin, si on prend mon exemple, ça reste discutable en vérité.
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Message Re: Oiseaux de nuit [Aedan]   Oiseaux de nuit [Aedan] EmptyMer 21 Oct - 15:53
Le feu et le soufre. La vie et la mort. La joie et le désespoir. Les deux opposés se sont retrouvés là, par hasard, dans la tanière du Vautour. Voici donc pourquoi ce garçon aux cheveux couleur braise la troublait. Il a quelque chose en lui qui l'appelle, une lumière éclatante à en réveiller les morts et à leur donner envie de reprendre le chemin d'une existence terrestre et physique. Sulpha en est fascinée et à la fois effrayée. Aedan lui paraît un moment être un envoyé de la vie lui apportant le message qu'elle fait bel et bien partie des vivants, de ce monde qui ne l'a que trop fait souffrir alors que la compagnie des trépassés lui convient bien mieux… A mesure qu'il lui répond, elle s'enfonce un peu plus dans ses longues plumes, cherchant à effacer cet instinct inconditionnel qui la pousse à le suivre. Elle retrouve son apparence d'oiseau sombre, dans laquelle elle se sent beaucoup mieux. Elle reste muette, un long moment, met petit à petit une distance de sécurité entre eux. En silence, elle admire cependant cette joie de vivre qui ne l'a jamais habitée, peut-être était-ce mieux ainsi… Malgré la différence de leurs attitudes respectives, elle parvient à sentir toute la bienveillance du Merle, Oracle lui aussi au final. Elle n'a d'ailleurs pas ouvertement réagi lorsqu'il lui a confirmé être un serviteur d'Apollon et qu'il lui a renvoyé la question, accompagnée d'une juste déduction. Elle s'est contentée de se réjouir intérieurement qu'Aedan soit un allié car, au vu de son caractère et de l'effet qu'il lui procure, il aurait pu profiter de cette faiblesse dans le cas contraire. Après quelques lourdes secondes, elle répond enfin, levant un regard encore timide dans sa direction et fuyant : « Tu as vu juste, je suis le Vautour, celle qui garde les morts et guette les vivants… Enchantée. » Sulpha a prononcé ce dernier mot avec un grand manque de conviction, ce qui peut prêter à confusion. Il ne fait pas partie de son vocabulaire habituel, elle ne sait même plus très bien s'il faut l'employer à ce genre de moment. Ce n'est de toute façon pas mal pensé… Les relations d'humain à humain ne sont de toute façon pas sa spécialité ; d'oiseau à oiseau non plus d'ailleurs. Toujours aussi peu à l'aise, elle se résout à remettre son masque de vautour, éprouvant un grand soulagement lorsqu'il touche son visage désormais à demi-couvert (du nez au menton). Elle tend à nouveau une main gantée sur laquelle son oiseau fétiche revient se poser, dans le calme. Elle poursuit la conversation, osant expérimenter l'humour : « Vous cherchez le Palatin ? Tu es l'oiseau guide pourtant, tu devrais sans problèmes trouver le chemin jusqu'à notre Nid… » Elle a un sourire invisible pour Aedan et reprend sans lui laisser le temps de répondre : « Le Palatin est très facile à trouver… Il se trouve en plein cœur de Rome. Ce n'est de toute façon pas ici ! » Son sourire s'agrandit. Elle jeta un regard furtif à son vautour et sent qu'il est heureux qu'elle ose enfin s'ouvrir à quelqu'un. « Je peux t'y conduire sans problèmes, j'ai grandi dans cette ville… C'est par ailleurs au Palatin que je me suis battue pour obtenir la Chlamyde du Vautour… » Elle s'en souvient parfaitement. Son corps en porte encore les marques et se souvient également des douleurs tranchantes des lames qui l'ont traversé, transpercé, sans pitié, afin d'éveiller sous les yeux d'Apollon en personne son instinct et son âme de rapace. Il voulait voir qu'elle en était un et qu'elle serait la charognarde des corps et des esprits. Elle y avait détruit les esprits et les consciences des deux êtres mi-humains mi-oiseaux qui l'avaient attaquée… Son aura de mort s'étend à mesure que les images défilent dans sa mémoire, elle se rappelle du sentiment de puissance qu'elle avait éprouvé et de la délectation qui y était liée. Ses yeux se ferment, elle s'abandonne un instant… Les âmes des catacombes la font revenir à la réalité en répondant à son cosmos, ses paupières se rouvrent. D'un ton gêné, elle déclare : « Pardon… Je me suis laissée emporter par mes pensées… » Elle s'éloigna un petit peu, cherchant à distinguer vers l'entrée les compagnons de voyages d'Aedan. Elle lui tourne complètement le dos, pousse un soupir inaudible, triste et amer à la fois, et reprend d'une voix reflétant ces émotions : « Tes amis ne sont pas descendus ? J'espère que je ne leur fais pas peur… » Comme je fais peur à tout le monde, se retiennent d'articuler ses lèvres. Mais sans doute sont-ce aussi les catacombes qui doivent les dissuader d'avancer plus. Ce lieu est singulier et il faut bien être fou ou ami de la mort pour s'y rendre souvent et qui plus est de nuit. Sulpha ajoute une ultime palabre en se retournant vers son confrère Oracle : « Si tu le souhaites, nous pouvons remonter à la surface… Je pense que vous ne comptez pas passer la nuit ici et que vous préféreriez demeurer au Palatin, qui est plus accueillant… »
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Message Re: Oiseaux de nuit [Aedan]   Oiseaux de nuit [Aedan] EmptyMer 21 Oct - 22:57

De nouveau, l'humaine semble disparaitre un peu plus au profit de la créature dont elle prend l'apparence. Les plumes se font cocon protecteur derrière lesquelles elle se dissimule, semble y trouver une présence rassurante et de quoi me faire face. Cela m'étonne quelque peu, je dois bien l'avouer, mais je suppose que c'est ça façon à elle de lutter face à cette timidité. Est ce que je suis si impressionnant ? Cela me ferait presque rire, mais je garde ce dernier prisonnier. Ma déduction est exacte, mais cela n'a rien de bien étonnant au vu de l'animal qui l’accompagne à présent. Bien sûr, tout n'est parfois pas aussi logique, les yeux aussi peuvent se tromper, mais pas cette fois. Dans sa présentation pourtant, quelque chose semble grincer, comme si sa voix, plus coutumière du silence, peinait à s'extirper. Cela ne fait que confirmer les doutes. « Enchanté également ! » Ma voix est plus chaleureuse, plus coutumière de ce genre de parole qui se font familière. Le sourire demeure, il ne quitte que bien rarement mes lippes, et le merle est trop content de trouver aujourd'hui un ami.

Dissimulant son visage derrière un masque cachant à demi ses traits, avant que son compagnon ne vienne se poser sur son bras. Elle y trouve du courage, semble t-il. Assez tout du moins pour se moquer. Si l'étonnement est premier à couvrir mes traits, bien vite, ce dernier se fend d'un sourire gêné qui se fait légère hilarité. Mes épaules tressautant et mon rire s'envole, moqueur. Elle nous aidera visiblement à trouver ce fameux nid, et c'est la seule chose qui compte vraiment. Je ne vais pas me vexer pour un fait que je connais moi même. Mes doigts viennent se perdre dans ma chevelure de feu, y mettant que plus de désordre encore alors que mon rire s'est bien calmé. « Je suis un merle qui a tendance à se laisser distraire. » Je n'ai nul mal à l'avouer, et le fait qu'elle est précisée que le Palatin se trouve au cœur de la ville me fait comprendre d'autant mieux la raison pour laquelle nous ne l'avons trouvé. La foule de jour devait y être trop nombreuses, et nous avons préféré l'éviter. Visiblement, ce n'était pas la bonne stratégie à adopter, mais que pouvions nous faire de plus ? Le silence reprend ses droits, se fait même un instant plus sinistre alors que le cosmos sombre enfle. Combattre. Je n'ai moi même combattu nul guerrier, vaincu nul péril pour revêtir l'armure qui me sied aujourd'hui, ce qui n'est pas son cas. Dans ce nid elle s'était battue. « Sulpha ? » La vie vient reprendre ses droits lorsque son énergie se retire, s'excusant, je ne lui offre qu'un sourire. C'est un peu déroutant, voilà tout.

Finalement, elle s'interroge, son regard se portant au delà, à l'entrée. Je l'observe un instant alors que sa voix se fait plus amère. Elle y semble coutumière. Coutumière d'effrayer ceux qui l'entoure... Le commun. Heureusement que je n'en fait pas parti alors, ce qui m'amuse plus encore. « Ce n'est pas une mauvaise idée. Je préfère dormir sous un arbre, mais je me contenterai d'un nid. Ce n'est pas si mal aussi. » Je prends les devants, elle s'écarte pour me laisser passer et moi, j'attrape son poignée juste pour l'obliger à me suivre - comme si je craignais qu'elle n'en ait pas la force. « Ils ne sont pas méchants, vous verrez. » Je me veux rassurant, et après tout, je demeure sincère. Même si Sélène est un peu particulière, elle n'est pas mauvaise pour autant. A vrai dire, elles se ressemblent un peu, en fin de compte, même si la borgne est bien plus silencieuse et froide que ne l'est la vautour. Dès lors que ma silhouette s'échappe des catacombes, je relâche sa main, offrant à l'oracle un sourire rassurant en me détournant sur elle, pourtant, s'est un grondement qui nous accueille. Le chien au pelage blanc se fait menaçant, détaillant la nouvelle venue avec un rien de méfiance alors que la lumière d'une torche vient jeter sur son corps, des ombres inquiétantes. L'odeur de la mort. « Calmes toi Setanta, c'est une amie. » Me penchant vers lui, je lui offre quelques caresses sur le cou pour l'apaiser, et rapidement, les grondements se taisent tout à fait. Il lui faudra un peu de temps pour s'habituer à sa présence, mais il y arrive naturellement de coutume. « Excusez le, il est sensible à certaines odeurs. » Elle doit se douter de laquelle il s'agit. « Et bien, je vous présente Setanta. » L'animal s'approche d'un pas avant de finalement s'asseoir, un peu devant moi comme si il me protégeait. Mes doigts viennent ébouriffer son pelage alors que mon sourire se fait plus amusé devant ce comportement. « Il est un peu protecteur mais il n'est pas méchant. »

Le regard unique, bleu comme la glace vient détailler la nouvelle venue alors que la torche qu'elle garde au creux de sa main est seule à émettre la moindre lueur. La nuit est noire aujourd'hui. Silencieuse, son visage à moitié dissimulé par son bandeau noir et toute enveloppée dans ses sombres vêtements, elle parait presque menaçante, tout autant qu'elle semble frêle - plus encore en étant à côté de moi, c'est que je suis plutôt grand. Presque, parce que pour être menaçante, il faudrait déjà que son visage exprime ce genre d'émotion... Ce qui n'est pas le cas. Elle observe juste froidement l'oracle au vautour. Un soupir s'échappe de mes lèvres alors que je m'approche d'elle. Son œil unique se détourne sur moi, interroge gravement. Ma main se tend vers la demoiselle à la blanche chevelure. « Je vous présente Sélène. Elle n'est pas... comme nous, mais elle le sert aussi. » Un plissement de paupière me répond. Ce n'est pas évident de lire dans des mimiques aussi subtiles. « Elle s'appelle Sulpha. Je pense que tu as dû deviner qui elle était. Enfin, deviner ou voir. » Elle hésite, laisse le silence s'étirer une poignée de minutes avant de répondre. « J'ai vu le vautour. » Sa voix atone s'élève et finalement, elle offre à l'oracle un simple signe de tête pour tout accueil. Si je suis feu, ma comparse doit être la glace. Si l'on rajoute la mort entre nous, nous formons une procession pour le moins intéressante.

« Enfin, Sulpha connait bien Rome, elle sait où se trouve le Palatin. C'est une bonne nouvelle, non ? » Ce qui ne semble pas tant l'atteindre que ça... Moi qui pensait que ça la dériderait un peu, je suis presque déçu - non, pas presque, en fait, je le suis vraiment. Un soupir s’échappe de mes lèvres alors que, tendant mes doigts vers la torche, je vois la demoiselle hésiter avant de me la remettre, rangeant sa main dans les replis de sa cape. « Je crois qu'on va devoir vous suivre, jusque là, c'est vous la plus informée. » Mon sourire qui a disparu un court instant vient de nouveau ourler mes lèvres. Il se veut entrainant, cela dit, quelque chose m'étonne. « Ça ne va pas poser problème de parcourir la ville ainsi ? » Ainsi, c'est à dire avec ce masque, surtout. Je pointe d'ailleurs mon visage pour le lui faire savoir.
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Message Re: Oiseaux de nuit [Aedan]   Oiseaux de nuit [Aedan] EmptySam 24 Oct - 20:13
Instant décontenançant. Sulpha avait à peine proposé de remonter à la surface qu'Aedan avait acquiescé. Elle lui a cédé le passage et, à sa grande surprise, il en a profité pour saisir son poignet délicat et l'a entraîné derrière lui. Aussi frêle qu'un moineau, elle a tenté de lui résister un peu, sans succès. Il la traîne tout de même avec facilité, il a plus de force… A peine remontée à la surface, elle est éblouie par la la lumière pourtant faible émise par la torche. Elle plisse les yeux et... frissonne et sursaute en entendant un grondement pas réellement accueillant. Un chien. Elle n'aime pas vraiment les chiens. Encore moins ceux qui lui montrent les crocs. Elle le fixe avec un mépris non dissimulé, lui offrant la vue de ses yeux qu'il doit considérer comme démoniaques. Le Merle se penche vers l'animal et prend le temps de le calmer. Sulpha s'adoucit face à l'habilité de son confrère, ne prononce aucun mot alors qu'il lui explique pourquoi son compagnon a agi de la sorte. Elle s'en doutait un peu, c'est parce que sa truffe ne supporte pas l'odeur du soufre, et c'est bien pour cette raison qu'elle n'aime pas les chiens. Elle préfère les chats : ils sont moins délicats et ont un rapport différent à la mort. Bref. Elle n'accorde pas plus d'importance à ce familier. La compagnie d'Aedan l'intéresse plus. Elle prend quelques instants pour détailler d'un œil d'apparence indifférent cette femme. Premier détail évident : elle est borgne. Deuxième détail, aussi bavarde et agréable qu'un cimetière -un peu comme Sulpha au final. La dénommée Sélène, dont elle apprécie le nom, lui ressemble d'une certaine manière, même dans le style sobre, sans aller jusqu'à l'allure évoquant la mort de la femme vautour .Cela lui convient parfaitement ; le Merle en semble gêné et un brin agacé. Un silence pesant qu'aucune des deux ne brise s'est installé, jusqu'à ce que la borgne ne se décide à prononcer quelques mots et à la gratifier d'un bref signe de tête. Sulpha se contente de cligner des yeux de façon prononcée en sa direction. Elle ne lui adresse aucune parole. Après tout, les personnes qui ont un caractère aussi difficile que le leur se comprennent sans vraiment parler et font beaucoup d'économies de paroles. Il n'y a qu'Aedan au final qui parle, presque dans le vide tant son amie l'ignore. La rousse s'en amuse derrière son masque et pendant que Sélène confie la torche à l'Oracle, elle jette vivement sa main dans les airs, libérant enfin son fidèle vautour. Il a faim et il aime chasser la nuit. Il sait de toute façon où la retrouver… Elle écoute d'une oreille attentive les nouvelles paroles qui lui sont adressées et répond par un signe de la tête qu'elle mènerait la petite troupe jusqu'au Palatin. La remarque quant à son masque la fait par contre tiquer. « J'ai des vêtements asiatiques, un décolleté bâillant à en soumettre une légion, des yeux de démon, des serres aux pieds et des plumes… Et c'est mon masque qui étonne ? » lui a-t-elle adressé en arquant un sourcil et en désignant tour à tour les éléments qu'elle a énumérés. Quelques secondes tendues s'écoulent avant qu'elle ne soupire et retire délicatement son masque qui pendait de nouveau autour de son cou. Elle se détourne un peu, regardant dans la direction du Palatin et reprend : « Il n'y a que les âmes qui me voient rôder la nuit. Il est rare de croiser un vivant dans les rues de Rome à cette heure… Et quand bien même cela arrivait, je pense que ma présence suffit à les repousser… » Elle se tait maintenant et leur fait signe de la suivre. Elle avance, d'un pas assuré, un peu plus en avant que les deux autres et le chien. Ses yeux sont habitués depuis longtemps à l'obscurité et au ballet nocturne des fantômes de la capitale. Elle-même doit leur apparaître comme une entité nocturne, une boule de plumes qui glisse telle une ombre… Elle ne se retourne pas un instant pour regarder s'ils parviennent à la suivre, elle est de nouveau ailleurs, ses yeux oscillants entre la gauche et la droite, observant quels âmes ils croisent. Les jades et autres minéraux précieux parfaitement sphériques de son chapelet s'entrechoquent régulièrement, rencontrent parfois son encensoir. Les défunts savent qui elle est et ne s'approche pas plus, d'autant qu'elle est accompagnée. Elle ne cherche pas à parler, elle ne sait pas quoi dire… Les groupes, qui pour elle commencent à partir de deux personnes en s'excluant elle-même, ne sont pas son fort. Sociabiliser est un terrible exercice pour elle… Pour éviter d'être maladroite, elle s'isole. Et puis, le guide doit toujours être à l'avant, les personnes qui suivent sont après tout encombrants d'une certaine manière… Il vaut mieux qu'elles soient à l'arrière, en retrait. Mais c'est sur le guide, finit-elle par penser, que repose la responsabilité du groupe. Alors au bout de longues, longues minutes elle daigne bien tourner légèrement la tête, tout en marchant, afin de savoir si tout va bien derrière...
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Message Re: Oiseaux de nuit [Aedan]   Oiseaux de nuit [Aedan] EmptyDim 25 Oct - 15:55

Elles se ressemblent. Elles se ressemblent d'ailleurs un peu trop, tant et si bien qu'au final, le plus bruyant ici... ça reste moi. Je suis le seul à questionner, presque le seul à parler. Non pas que cela change beaucoup de d'habitude, ou que ça me les fera changer, m'empêchera de parler. On va dire que je ne fais que le constater. Setanta n'a pas l'air non plus d'obtenir beaucoup de crédit dans l'esprit de la demoiselle, mais je peux en comprendre la raison. Il ne l'a pas accueilli de la plus agréable des manières, et ce n'est probablement pas la première fois que cela doit lui arriver. Et en ce qui concerne Sélène, le moins que je puisse dire c'est qu'elle n'est pas le moins du monde dérangée par son silence. Seul les battements d'aile du vautour finissent par briser le silence avant que la voix de la dame ne s'élève, semble t-elle plutôt... agacée ? Interloquée ? Je ne sais pas trop, peine à vraiment déchiffrer le faciès déjà peu mobile de la vautour, et ses paroles, quoi que moins atone que Sélène me fait juste dire que j'ai attiré son mécontentement. Ce n'était pas le but de la manœuvre aussi, je me charge de régler le malentendu. « D'accord. D'accord ! » Je place devant moi mes paumes en les inclinant vers elle - une seule en réalité, l'autre tenant toujours la torche - en signe d'apaisement. Sur mon visage vient se perdre une expression contrite, un peu crispée, alors que je viens m'expliquer. « C'est surtout moi que ça dérange, j'aime bien voir le visage des personnes à qui je parle. Le reste... m'interloque moins il faut croire. » Des choses étranges, j'en ai vu plus qu'elle ne doit s'en douter, ou peut-être s'en doute t-elle en parti, la preuve, je n'ai pas fuie en la voyant, ce qui donne déjà une bonne idée de ma propension à être impressionné.

Néanmoins, et malgré ses premières paroles, elle ôte l'objet de son visage ce qui ne fait qu'attiser mon sourire. Certes, cela ne la rend pas moins singulière mais comme elle le dit si bien, la nuit voile son apparence comme un sombre manteau. Elle dissimule en son sein, nombre de mystère qu'il est préférable parfois d'ignorer. Tout du moins, pour le commun. Ouvrant la marche, la dame s'avance avec assurance dans les rues vides de vie de Rome, nous entrainant enveloppé dans ce même silence. Encore et toujours. Sélène est à un pas derrière moi, au plus près de Setanta et moi... et bien je fais un peu le lien, à vrai dire, demeurant entre les deux demoiselles avec ma torche qui vient offrir à cette nuit sans lune, une touche de lumière, nous permettant d'y voir un peu plus clair. Et en même temps, d'attiser les ombres mouvantes. Le feu éloigne autant que la lumière attire. Rome est bien différente de nuit. La foule s'est tût, disparue dans les demeures, bien à l'abri du froid et des ténèbres des cieux nocturnes. L'agitation qui m'a tant captivée cette après-midi n'est plus, remplacée par ce silence profond, cette fausse absence de vie. Car l'agitation demeure malgré tout, prenant la forme de créature plus éthérée qui s'avance et s'éloigne. Le vautour ouvre la voie. Normalement, je suis censé être le guide, mais ça ne me dérange pas de faire exception de temps à autre. La nuit est son domaine, bien qu'il ne me soit pas étranger non plus.

« Je pensais qu'une telle ville serait un peu plus animée, même de nuit. Enfin, on ne va pas s'en plaindre, au moins il n'y a pas de foule. C'est une bonne chose, non ? » Je me détourne sur ma comparse à la chevelure pâle qui m'observe sans mot dire. Elle ne répond évidemment pas, et la lueur des flammes n'attise nulle émotion. Je laisse échapper un soupir. Je crois qu'elles sont deux à préférer cette situation, quand bien même je ne partage pas forcément cet avis. De quelques pas vifs, je me rapproche de Sulpha cette dernière semblant profiter de ce moment pour se détourner sur nous. Setanta me suit tout en demeurant un peu plus en retrait, le regard fixé sur la dame au vautour là où Sélène... semble un peu moins rapide mais reste auprès de mon compagnon canin. Elle préfère la présence des animaux. Silencieuse surtout. Notre procession est pour le moins étrange...« Rome est une vaste citée. » Non pas que je cherche à justifier mon errements, ce n'est d'ailleurs pas la seule raison pour laquelle nous nous sommes... perdu ? Peut-être. « C'est bien différent de nuit... » Ma voix se fait murmure alors que mes prunelles se posent sur chaque détails, chaque ombres sans sembler en éprouver la moindre peur. Les ombres sont usuelles. Habituelles. Ce n'est pas plus présent que lors de Samain, loin s'en faut. « Est-ce que je peux vous demander ce que vous faites de coutume la nuit ? » Bien qu'elle en est un peu parlé en se présentant, mais cela demeure vague. Garder les morts et guetter les vivants... Je suis curieux par nature et j'aime entendre tout autant que comprendre les autres, et qui plus est, cela permettra de combler le silence. Mon sourire se fait plus prégnant l'espace d'un instant. « Mise à part guider des étrangers dans cette citée. » Même si pour cela, je ne pense pas que cela soit une habitude de sa part.
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Message Re: Oiseaux de nuit [Aedan]   Oiseaux de nuit [Aedan] EmptyLun 2 Nov - 15:45
A peine Sulpha s'est-elle retournée qu'Aedan a surgi pour lui parler. Elle l'écoute en lui jetant des regards en coin. Il lui fait remarquer que Rome change totalement la nuit… Elle sourit, amusée. Elle a plus l'habitude de voir cette ville de nuit que de jour, au point qu'elle aurait plutôt tendance à s'égarer en plein soleil. Elle ne le lui dit pas, tout du moins pour le moment, mais elle constate que le regard du Merle se pose ça et là, comme à l'affût de chaque mouvement d'ombre. Il n'a pas l'air tendu, il est presque curieux. Lui aussi a peut-être un contact particulier avec ce qui les entoure. Elle l'espère très fort. Elle a toujours espéré pouvoir trouver quelqu'un qui lui ressemble. Peut-être serait-ce ce petit oiseau ? L'avenir le lui dira. Il la tire de cette pensée en lui demandant comment elle occupe ses nuits habituellement. Elle sourit, par réflexe et par gêne. Comment ne pas lui dire alors qu'il l'a trouvée dans les catacombes ? Il a du après tout déduire par lui-même qu'elle n'est pas une jeune femme ordinaire… Elle pousse un petit rire coincé quand il précise qu'il veut en savoir plus que son activité de guide. A mi-voix elle lui répond : « C'est ma première expérience en tant que guide. Avec un groupe d'êtres vivants, tout du moins. ... Nous pouvons nous tutoyer, je pense. » Pour le reste… Comment lui expliquer sans trop passer pour une folle à lier ? Stressée de parler d'elle-même à cet inconnu, elle ne peut s'empêcher de penser en chinois, elle en perd son latin… Elle se mordille une joue et regarde ailleurs. Elle sent qu'Aedan n'est pas malveillant, c'est justement le problème. Il n'a certes pas pris ses jambes à son cou ou encore tenté de la tuer en la voyant, mais elle redoute plus que tout que, là tout de suite, ce frère d'armes Oracle ne prenne peur ou ne se moque d'elle… Sa respiration s'est accélérée, sa main droite va chercher son chapelet de jade et en fait glisser frénétiquement les perles. Elle prend une grande inspiration et se lance, le diaphragme bloqué : « Depuis toute petite, j'ai un lien étroit avec les morts. Par ma mère, qui était Chinoise, je descends d'une famille de… Chasseurs d'esprits, d'exorcistes. Sauf que… Contrairement à mes aïeux, je ne fais pas que les sentir, je les vois. » La tension de Sulpha disparaît peu à peu. Elle regarde maintenant Aedan, se rapproche un peu de lui. « Tout a commencé avec cela. » Elle rive ses yeux dans les siens, leur teinte s'inverse de nouveau : le blanc devient noir, le brun devient doré. Sa voix reprend un ton caverneux, comme toujours lorsqu'elle est investie par cette noirceur. « La première fois que ma mère a vu mes yeux, elle a cru que j'avais appelé un mauvais esprit et qu'un démon, que la mort même m'habitait. Mais ce n'était que la manifestation de mon cosmos… Je ne l'ai compris que très tard, grâce à notre Dieu. » Lorsqu'elle évoque sa mère, sa voix se fait d'avantage nouée. Cette femme la renvoie à des souvenirs très difficiles, notamment la fois où elle a tenté de tuer sa propre fille. Sulpha a cependant semblé s'apaiser lorsqu'elle a évoqué Apollon, le dieu bienveillant qui avait su l'accueillir, même à travers une rude épreuve. Elle prit délicatement son masque et l'apposa sur son visage maintenant effrayant pour la plupart des mortels. « Malheureusement, ce lien permanent avec l'autre monde fait de moi quelqu'un de repoussant… Alors je mets ce masque pour définitivement éloigner les sales vivants qui souhaitent me voir disparaître… Je les fais mourir de peur. » Elle a mal, profondément mal en lui révélant cela. Heureusement son masque dissimule à moitié cette terrible émotion, elle a une boule au ventre, de colère et de désespoir. « Je le porte comme une emblème, au même titre que le chapelet et l'encensoir. Je suis une traqueuse d'âmes. » Voilà une belle façon de dissimuler le problème et la douleur. Elle poursuit son discours, ne souhaitant pas plus remuer le couteau dans la plaie. « Je préfère me réfugier auprès des morts. C'est ce que je fais, tous les soirs. Je leur tiens compagnie, je les raisonne, je les garde dans la mort et ils me gardent en vie… Je dévore les mauvaises âmes, celles qui frappent, celles qui se vengent, sauf si la victime le mérite. Mais je viens aussi chercher celles qui refusent de passer dans l'autre monde. Je suis à la fin du Cycle défini par Apollon… Enfin… Je suis entre la fin et le renouveau, à une place bâtarde… Je ne suis ni vivante, ni morte, je suis la transition, là où la vie s'achève et où la mort commence, la jonction de la boucle infinie… Le destin m'a placée là, Apollon m'a permis d'y asseoir ma place. Je m'y sens bien. » Le masque tombe, dans tous les sens du terme. Elle reporte son regard droit devant elle. Ce n'est au final pas si difficile de se révéler, il faut juste trouver le courage de se lancer. Ses yeux reprennent lentement leur aspect normal. Elle achève son discours : « J'attends en retour que tu me dises aussi ce que tu fais… Le jour ou la nuit, je ne sais pas lequel des deux tu préfères... »
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Message Re: Oiseaux de nuit [Aedan]   Oiseaux de nuit [Aedan] EmptyMer 4 Nov - 8:25

En fait, je me suis trompé. En contemplant la dame à mes côtés, en observant ses mimiques, ses attitudes et expressions, je suis obligé de faire ce constat. Elles ne se ressemblent pas autant que je l'ai cru au premier abord. Des détails me rappellent ma compagne de voyage qui, silencieuse, nous suit sans un bruit, sans même chercher à s'insinuer dans la conversation, mais ces derniers disparaissent face aux mots qu'elle utilise et aux expressions qui viennent se faufiler sur son visage à chaque instant. Je la vois hésiter, la sent se questionner, et je demeure silencieux afin de ne pas l'embarrasser davantage, lui laissait le temps de faire son propre choix. Je ne l'oblige pas, elle est libre de me répondre ou de refuser, tout comme ce fut le cas de Sélène. La scène est différente cependant. « Il faut bien une première fois à tout ! C'est bien la première fois que je rencontre une femme dans des catacombes... et que j'en visite également, maintenant que j'y pense. » Je me fais plaisantant, ne relevant pas pour le tutoiement, en prenant seulement bonne note. Pour l'heure, c'est son récit qui importe. Un récit difficile, douloureux, qui atteste d'une vie en marge du monde commun. Un monde que je ne connais pas très bien moi même, à vrai dire. Je me tais et écoute, observe le cosmos venir remplir son regard de noir, inverser la couleur de ses yeux et les explications qu'elle dissémine au gré de ses mots. Des mots emplis d'émotion qu'elle me partage sans concession. Même si je sens par instant sa difficulté à l’énoncer, elle le fait, y trouve plus d'aisance à mesure que son récit avance. Des paroles attisent ma curiosité, me font relever un sourcil de perplexité mais je ne l'arrête pas. Je risquerai de la couper dans son élan, et c'est bien une chose que je me refuse, respectant trop la parole d'autrui pour la couper sans vergogne.

Ce réfugier auprès des morts. Je comprends mieux. Enfin, ce n'est pas ce qui est le plus difficile à deviner, elle parait plus à l'aise auprès des âmes qu'elle ne l'est auprès des vivants - de moi, par exemple. Si la question m'est également posée, je la laisse pour l'heure de côté, me contentant d'une première parole qui tombe un peu brutalement, non pas avec méchanceté cependant. « Je ne te trouves pas repoussante. » Autant commencer par le commencement. Ma voix se module, se modère, se fait plus claire. Ce n'est plus de l'amusement qui habille mes paroles mais une vérité universelle qui s'extrait de mes lèvres. « La Mort n'est pas monstrueuse. Elle fait partie du cycle, il est inutile d'avoir peur d'elle, tout comme ça l'est d'avoir peur de toi. » Je ne reproche rien à personne, me contente d'énoncer un simple fait avant que mon regard ne se détourne sur l'oracle du vautour. « Moi je te préfère sans masque. » Mon sourire se fait plus doux à ces quelques mots, tout aussi franc qu'il ne l'a jamais été depuis le début de notre conversation. Après... je suppose que mon avis n'est pas forcément une référence commune, je suis moi même quelque peu original, je suppose. Continuant d'avancer, la flamme ardente de ma torche au creux de mes doigts, je me contente un instant d'observer ce ciel voilé d'étoile où l'absence de lune se fait d'autant plus criant. Les présences sont tapies. Elles ont tendances à fuir face au feu, surtout face à celui que mon essence a béni.

« Le jour, la nuit, pourquoi faut-il choisir ? » Ma voix reprend ses tonalités plus joyeuse. J'offre un sourire à ma comparse qui vient éclairer l'ambre de mes iris d'une lueur dorée. « Les deux sont un tout, il n'y a pas à les séparer. Si je dois répondre à cette question, alors je dirai que j'aime les deux sans distinction. » Bien sûr, je ne vais pas la laisser sur ces uniques paroles, cela ferait de moi un bien mauvais joueur, surtout après tout ce qu'elle m'a elle même avoué. Par où commencer ? Je devrais avoir l'habitude aujourd'hui, pourtant, c'est quelque peu différent cette fois. Peut-être parce que des détails nous séparent tout autant qu'ils nous rapprochent. « Ce que je fais... et bien, pas grand chose de plus que ce que je fais actuellement à vrai dire. Je parcours le monde et j'apprends de lui et de ceux que je croise. je suis un oiseau voyageur. » Mon sourire se fait plus doux alors que je reprends d'une voix l'étant tout autant. « Tu te nommes traqueuses d'âmes, exorcistes... de là où je viens, on m'appelle druide. » Mon sourire se ravive, mes iris se posant un instant sur les flammes rougeoyantes que je tiens au creux de mes doigts, la ramenant face à moi. Le feu parait hypnotisant l'espace d'un instant alors qu'un éclat léger vient s'échapper de mes lèvres. « Nous sommes des gardiens. Les gardiens d'un cycle sans fin que tu dois bien connaître. » Glissant ma main libre contre ma nuque, je reprends avec un rien de moquerie. « Enfin, c'est un peu réducteur dit ainsi, mais je suppose que c'est plus clair ainsi. » Un éclat de rire gêné vient ponctuer ma phrase, mon regard glissant sur Setanta demeurant à l'écart, et Sélène qui un instant croise mon regard. Même si elle sait également, je la sens plus attentive - serait-ce de la curiosité ? Cela m'amuserait de savoir la sibylle curieuse à mon sujet.

« Je suis un être du Seuil, moi aussi. Je viens d'un endroit... un peu différent de celui-ci, mon père m'a transmis son héritage de longue années, avant que Lug ne m'appelle à lui, ne me fasse quitter ma patrie. » Un résumé bien concis de mon histoire. « Apollon. » La voix de Sélène me surprend, et c'est en l'observant un instant que je finis par comprendre son intervention. « Ah, oui, Apollon. Désolé. Le nom qu'on lui donne chez moi est Lug, je n'arrive pas à m'y faire. » Je finis simplement par hausser les épaules. Ce nom est celui que j'utilise et même le temps aura du mal à me faire dévier de cette voie. Le silence s'installe une poignée de minutes. Pas un bruit, pas un homme, tout parait tout aussi désert mais cela sans nul doute trompeur. Nos voix se font murmures, c'est préférable ainsi. « Tu es vivante Sulpha. Le vautour est à la fin du cycle, mais il est nécessaire à la vie, la préserve lui aussi. Tu en es une composante essentielle et c'est parce que tu es en vie que tu peux le faire. Les morts ont besoin de toi, mais les vivants aussi, car sans toi, il n'y aurait plus de frontière, plus d'abri, plus de repos possible... » Mon sourire se fait plus prégnant après ce sérieux monologue qui n'en demeure pas moins sincère. C'est ce que je pense moi, peut-être le pense t-elle également, mais je me sens obligé de lui en parler. Elle est vivante. Qu'elle le veuille ou non, même si c'est parfois difficile, c'est également la raison même de notre venue ici.
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SulphaSulphaArmure :
Vautour

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Message Re: Oiseaux de nuit [Aedan]   Oiseaux de nuit [Aedan] EmptyMer 4 Nov - 22:31
De l'humanité et de la sympathie. Ces deux valeurs existeraient donc pour de vrai… C'est la première fois réellement que quelqu'un la traite correctement et l'accepte comme elle est, hormis ses parents. Sulpha n'en revient pas. Elle déborde de joie mais aussi de gêne, d'étonnement et de surprise. Son pas se fait plus automatique. Elle rougit jusqu'aux oreilles lorsqu'Aedan lui avoue ne pas la trouver repoussante. C'est le plus beau compliment qu'elle n'ait jamais reçu. Elle a remis son masque pour se sentir à l'abri et pouvoir ainsi bien dissimuler cet afflux d'émotions. Des larmes perlent cependant à ses yeux. De la tristesse et de la joie mélangées à du soulagement. Le soulagement de trouver un pair, une présence pleine d'empathie pour elle. Elle ne le regarde plus, elle ne sait pas si elle doit partager ce moment fort ou non. Les larmes roulent sur ses joues lorsqu'il lui déclare la préférer sans masque. Elle se mord l'intérieur de la bouche, elle en saigne, elle étouffe cette émotion qui ne lui est que très peu connue : le bonheur. Sa main s'agite sur son chapelet. Son corps et son esprit ne sont pas habitués à recevoir du positif. Ils sont troublés. Elle n'a pas la force d'interrompre Aedan, ni celle de s'arrêter et de courir se réfugier dans un coin. Elle recherche le calme et souhaite s'oublier dans la voix virile qui lui parle. Dans ce qu'il peut dire sur lui, leurs tâches et leurs rôles se ressemblent. Deux cultures qui se rencontrent : l'exorcisme d'orient et le druidisme de l'occident. Est-ce voulu par Apollon, cette espèce de mixité parmi ses rangs ? Pour que l'un apporte à l'autre ? Quel Dieu incroyable et bienveillant… Sulpha s'apaise à mesure qu'il lui décrit son histoire, même brièvement. Elle sourit en entendant sa façon d'appeler Apollon. Lug. C'est joli mais cela sonne étranger à ses oreilles. Sélène, dont elle a presque oublié la compagnie, le corrige d'ailleurs. Elle saurait, à l'avenir.

Le silence règne de nouveau. Sulpha refait tomber son masque. Les larmes ont séché, son coeur s'est apaisé. Parler et entretenir une discussion ne sont pas son fort et ce qu'elle a éprouvé ne l'encourage évidemment pas à aller dans ce sens. Aedan rouvre, à sa grande surprise, la question de la vie et de la mort, plus précisément de comment lui la perçoit. Il la voit comme une vivante, elle se voit comme une morte. Le point de vue qu'il avance se tient tout à fait, mais il ne connaît pas tous les éléments de son histoire, elle en a passés beaucoup sous silence. Elle ne lui répond pas tout de suite, ne sachant comment formuler ses pensées. Elle lui jette un bref regard et attrape sans crier gare la main libre du druide, écarte un peu sa veste de kimono et vient poser cette main sur son ventre. Une cicatrice invisible dans la nuit le traverse, elle est parfaitement nette et a été tracée par le tranchant d'une épée, bien profondément. Ce n'en est qu'une parmi tant d'autres sur son corps, mais c'est la plus conséquente et la plus significative pour le Vautour. Il est la première personne, et même le premier homme, à qui elle permet de la toucher de la sorte. « Ce jour-là, plus que tous les jours, j'ai côtoyé la mort. Elle m'a laissé revenir. Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis morte mais je ne suis pas non plus vivante. Même notre Dieu l'affirme, ne pas être vivante est ce qui me définit, c'est ce qui lui a visiblement plu en moi. Mais si tu crois encore en la vie que je porte, nous n'avons qu'à dire que je suis une non-morte ou une revenante. » Elle relâche la main prisonnière ; son corps vient de se souvenir de la douleur de la lame mortelle qui l'a tranchée et même plantée. Elle ne grimace pas, elle ne grimace plus à ce souvenir. Elle ne peut retenir une caresse machinale mais un peu tendre sur ce ventre maltraité et se sent un peu moins gênée. « Je n'aurais jamais pensé qu'il y aurait un … semblable aussi semblable que toi dans les rangs de… -accent horriblement chinois qui mâche le g- Lug Apollon. Ce doit être un souci de cohésion ou bien… Pour tout simplement nous encourager à être liés les uns aux autres, quand bien même nous sommes tous des oiseaux différents. J'aimerais bien… Que tu me montres ce que tu sais faire, Druide du Merle » Paroles rares à entendre de la part de Sulpha : elle, sympathique et empathique ? La fin du monde est proche ! Mais c'est ce qu'Aedan lui inspire et elle s'est laissée gagner par sa bienveillance. Elle s'arrête brusquement. « Nous voilà arrivés à destination ! Voici notre volière... » Elle désigne d'un grand geste et en souriant le complexe. Elle ne sait pas ce que la petite troupe va faire : dormir ou veiller ? Elle s'avoue, intérieurement, qu'elle aimerait rester en leur compagnie…
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