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 Phobos (En cours)

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PhobosPhobosArmure :
...
Message Phobos (En cours)   Phobos (En cours) EmptyJeu 26 Mai - 21:35
Phobos
Qui est-il ?
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    Nom : Phobos
    Date de naissance : La date de naissance de votre personnage.
    Âge : L'âge de votre personnage.
    Sexe : Le sexe de votre personnage.
    Armure demandée : L'armure de votre choix.


Comment est-il ?

    « Tout ce que je voulais, c'est que les voix dans le noir se taisent. Rien qu'un instant de silence, un peu de répit. »

    C'est ainsi qu'il se justifie. L'homme est à genoux au milieu d'un champ de corps fracassés, atrocement mutilés. Il serre dans sa main épaisse une hache poisseuse de sang : dans ses reflets couleur de rouille, je crois entendre d'étranges chuchotements. Quelque chose chez lui est inhumain, bien que je ne parvienne pas à mettre précisément le doigt dessus. Il est massif, sa silhouette prostrée faisant passer les cadavres éparpillés pour des enfants qu'un géant se serait piqué de semer comme l'on peut semer des graines. Des graines écrasées à même la terre.

    « Vous les entendez vous aussi. Je peux le voir sur votre visage. »

    Sa voix grave, rauque, roule dans sa gorge comme les échos lointains du tonnerre. Il a relevé la tête pour me dévisager et ses prunelles glacées m'évoquent un torrent des montagnes de Germanie. Si froides... si claires... Je distingue dans ces iris acérés une confuse damnation aux relents d'apothéose.
    Oui, il n'est définitivement pas humain.

    J'esquisse un pas de recul alors qu'il se relève, déployant sa taille de colosse. Il a les épaules larges couvertes d'une épaisse fourrure, un plastron gravé à l'acide frappant son poitrail d'un signe que je ne reconnais pas. Il porte un lourd casque marqué par les batailles, duquel dépasse une dure mâchoire mangée par une barbe couleur de cendres.

    « Ne peuvent-elles... se taire un instant... » gronde-t-il sans raison, portant l'une de ses paumes calleuses à sa tempe. L'étranger fait un pas dans ma direction, de la démarche pesante qui est celle des ivrognes. Ivre, oui, peut-être l'a-t-il été ; de carnage et de meurtre. Son arme souillée dégoutte encore sur le sol peinturluré de rouge.

    Je sais que je devrais fuir, maintenant. Tourner les talons et ne jamais revenir en ces lieux ! Néanmoins quelque chose m'en empêche, une force invisible m'obligeant à demeurer face au guerrier. Ce n'est pas sans hésitation que je tire mon glaive, levant bien haut mon bouclier. J'aurais fêté mon quarante-deuxième hiver dans quelques jours, alors pourquoi fallait-il que la destinée me pousse à livrer ce suprême combat ?

    Silencieusement, j'implore Arès de m'accorder sa grâce rien qu'une dernière fois. C'est presque au même moment que l'inconnu se met à rire, doucement... puis avec un brin de folie. Dans son éclat d'hilarité, j'entends autant de démence que de chagrin.
    Qu'il perde son temps ! Sans réfléchir, je me lance à son encontre d'un estoc que l'expérience a su rendre précis. La pointe effilée de ma lame s'envole vers l'aisselle, là où je suis toujours parvenu à trouver le défaut de la cuirasse : cela n'empêche pas un malaise affolé de me tenir le ventre. Je suis presque surpris lorsque le métal perce la chair et se heurte à la face intérieure de son épaulière ornementée, un filet de sang en dévalant le tranchant. Sa main s'envole vers moi, plie ma targe qui échappe à ma prise. Interdit, je me retrouve prisonnier de doigts dont l'étau n'aurait pas dû être possible.

    Sa blessure ne semble rien lui faire. Un éclair de rage primale luit dans son regard et pendant un instant, j'éprouve la sensation d'être un rongeur prisonnier des mâchoires d'un fauve.

    Je lâche la poignée de mon épée en tentant vainement de le frapper. Il se contente de me fixer avec ces mêmes yeux vacillants de haine, me soulevant quelques pas au-dessus du sol. Je bats l'air de mes pieds, des papillons de lumière commençant à voleter devant moi.

    « Tu m'as vu, alors tu dois mourir » articule-t-il à moitié, ses mots étouffés par la fureur bestiale qui l'anime.

    D'un geste aussi ample qu'il est brutal, le guerrier balance sa hache vers l'arrière. Le soldat en moi admire la beauté sauvage du mouvement, l'extension de chacun de ses muscles puissants. Sans trop savoir par quel sens, je devine toute l'énergie meurtrière que son corps dissimule. Plus vite que je ne suis capable de le suivre, le fer en demie-lune de son arme vient mordre dans mon flanc en traversant le bronze, le cuir, la chair et les os. J'ouvre la bouche sur un hurlement muet.

    C'est alors qu'il pousse un rugissement de bête féroce, comme s'il me sacrifiait à quelque esprit barbare.

    *

    « Oios de vrotoloigos Arès polemon de méteisi... »

    Les sonorités un rien gutturales roulent contre les parois de roche. Assis sur une corniche surplombant le ventre d'une grotte plongée dans la nuit, Phobos récite les vers qu'il a jadis appris.

    « Tó de Phobos filos yios ama krateros kai atarvis espeto, os tefovise talafrona per polemistin. »
    « On voit ainsi Arès, fléau des hommes, s'en aller à la guerre... Suivi par Phobos qui est son fils si hardi et puissant, lequel saisit d'épouvante jusqu'aux plus braves. »
    « Taisez-vous » grogna, taciturne, le maître supposé des lieux.

    Il se dégageait de lui, bien qu'il se soit retranché dans la pénombre esseulée d'une caverne, une espèce de noblesse intrinsèque se révélant lorsqu'il n'était pas sujet à l'une de ses crises de fureur. Son âme semblait altière, farouche, ainsi que s'il était un représentant de quelque roi des temps naguère que l'on ne trouve plus que dans les livres de l'âge d'or de la civilisation grecque. Pourtant, quiconque faisait preuve d'un peu de sensibilité à l'énergie cosmique pouvait également percevoir comme une souillure dans cette dignité, laquelle s'entre-apercevait dans les braises de la rage couvant au coin de ses yeux étirés de pattes d'oie.

    « N'es-tu pas heureux de me voir ? » ricana l'intrus, caquetant. Fallait-il être fou ou immensément dangereux pour ainsi provoquer la descendance du dieu de la guerre.
    « Vos mots sont du poison. Ils l'ont toujours été mais une aube se lèvera où j'aurai votre tête accrochée à ma ceinture. »
    « C'est ça, Berserker. Hais-moi comme tu as haï chaque être de ce monde depuis que tu as cessé de dormir. C'est là le seul dessein qu'Arès a prévu pour toi... »

    Et la voix se retira après un éclat de rire plein de mépris. Le géant demeura longtemps immobile, assis parmi les ténèbres après qu'elle soit partie, comme s'il était devenu partie intégrante de la pierre elle-même. Puis, dans un cri de colère qui résonna dans le ventre de la terre, il se redressa en brandissant sa hache.



Son Histoire

    « Phobos. La peur panique, le rat qui dévore les entrailles, la main glacée fouaillant dans le ventre. Tu vas découvrir le goût de l'effroi, mon enfant. Tu vas boire au calice de l'épouvante jusqu'à en souiller de sa lie tes lèvres tendres. Empoisonne-toi au lit même de la rivière du désespoir ! Alors seulement tu cesseras de dormir... »

    Des mots inscrits dans les ténèbres. Le nourrisson ignore encore ce qu'est la peur puisqu'il ne connaît rien que la nuit : autour de lui, parmi les linceuls opaques de l'obscurité moite, résonnent les voix d'un chœur profond. Une chorale à la tonalité rauque, énonçant litanie après litanie, blasphémant à l'encontre d'un Olympe perverti et crachant sur le règne timoré d'une Athéna qui ne serait qu'un piètre faire-valoir de la divinité accordée à ceux qui se sont éveillés...

    Le bébé geint. C'est un garçon : il a faim, il a froid et le contact rugueux de la pierre noire sur sa peau délicate cisaille l'épiderme en maintes coupures bordées d'un sang clair. Il s'agite sur son berceau improvisé de basalte, réclame un peu de chaleur ou de pitié... Pour toute réponse, le mantra l'entourant de toute part se renforce et couvre ses protestations d'un rythme zélé. Ailleurs dans les profondeurs et néanmoins audible aux oreilles du bambin s'élève un rire à la cruauté infinie - un rire qui s'inscrit dans son cœur.

    « C'est le mille-et-unième rituel que nous pratiquons, seigneur. Y a-t-il le moindre espoir que nous trouvions le véritable Phobos ? »
    « Tu ne comprends pas. Ces enfants que nous marquons, l'un après l'autre... Ils sont comme des jarres en lesquelles nous plaçons la semence de la terreur. Lorsqu'elles viendront à se remplir du terreau fertile du pouvoir, alors notre œuvre croîtra et la réincarnation du fils d'Arès nous sera révélée. »

    *

    « Papa ! Elle est où maman ? »

    Le grec esquissa un demi-sourire devant le petit garçon. C'était un artisan, un forgeron et un orfèvre qui s'était cru fatigué de la vie et des hommes lorsque la guerre lui avait ravi sa femme ainsi que ses enfants. Il semblait cependant que les dieux n'en avaient pas fini avec lui et l'avaient détrompé en lui offrant un bébé sur le pas de sa porte, huit ans auparavant. Il aurait pu le laisser là : le bambin n'était pas de lui et qui savait ce que la destinée lui réservait ?
    Il n'avait pu néanmoins écouter ce que d'aucuns auraient appelé la voix de la sagesse, lui préférant celle de l'humanité. Dans sa demeure au sommet des pâturages, il avait pris le nouveau-né et l'avait élevé comme le sien. Térimac, c'était là le nom qu'il lui avait donné.

    « Tu n'en as pas, fils. Mais crois-moi, les hommes n'ont pas besoin des femmes. »
    « Ah bon ? Mais le vieux colporteur a dit la saison passée que sans femmes, pas de... »
    « Moi aussi je le croyais. Et puis tu es arrivé » sourit, dans sa barbe, le maréchal-ferrant. Il ne cessait de frapper le fer sur son enclume, ses muscles saillants jouant sous la peau étriquée de ses bras. « Ai toujours foi en nos dieux, car ils savent ce qui est bon pour nous. »

    Le petit garçon fit la moue. Sur l'instant, il semblait presque préoccupé et une telle expression ne seyait pas à quelqu'un de son âge.

    « Qu'y a-t-il fiston ? »
    « Il a dit que les dieux n'étaient pas forcément bons... »
    « Ce colporteur parle décidément trop » grommela l'homme.
    « Mais ce n'est pas lui qui m'a dit ça ! C'est la voix dans le noir... »

    *

    Il a décidé de ne pas s'inquiéter. Après tout, chaque gamin a ses amis imaginaires, n'est-ce pas ? Térimac finit par comprendre que parler de la voix inquiétait son père, aussi a-t-il décidé d'en taire l'existence. Pourtant, chaque fois que la nuit tombait, elle revenait. Murmurante, franchissant les murs, l'oreiller, même les mains qu'il plaquait contre ses oreilles. Elle a fini par devenir une loi du monde à ses yeux, égale à l'inéluctabilité d'un lever de soleil ou le ressac incessant de la mer au-delà des montagnes de son pays.

    Il a grandi avec elle. Il a grandi avec dans le crâne un discours nocturne lui contant la gloire d'une guerre à venir, les échos d'innombrables batailles dont certaines étaient plus vieilles qu'Athènes et d'autres ne s'étant pas encore produites. Ces images, ces sensations et ces souvenirs ou visions n'avaient guère de sens pour lui - « cela viendrait », disait la voix. Cela viendrait.

    Le garçon apprenait l'art de la forge auprès de l'orfèvre. « Vois, répétait-il, combien sont précieux les secrets du métal. Ils donnent naissance au glaive et au bouclier, mais également à la roue de la charrue, à son soc, à la pelle et à la truelle. Ce ne sont que des outils, il convient aux hommes d'en faire un bon usage. C'est le forgeron qui donne à chacun la possibilité de s'élever ou de se salir, mais il n'est pas responsable du choix de ses pairs. »

    Au regard de la philosophie grecque, si les actes finissaient par être oubliés la bonté et l'honneur qui en découlaient - ou le malheur et le déshonneur - retentissaient, eux, dans l'éternité. C'est dans cette optique que le forgeron éleva Térimac, insistant sur l'importance des décisions d'un homme et les responsabilités qu'il lui fallait ensuite endosser.



Et vous, qui êtes vous ?

    Age : Votre âge.
    Avatar : Le nom du personnage de votre avatar, présenté de cette manière :
    Code:
    [b]OEUVRE/SOURCE D'ORIGINE[/b] → [i]Nom (complet) du personnage incarné[/i] est [b]Nom de votre personnage[/b].
    Quelle est votre expérience des forums RP : Un petit topo sur votre passé en termes de forums RP. N’hésitez pas à citer directement les sites sur lesquels vous êtes ou avez été. Si c'est votre premier, il n'y a pas de honte à avoir.
    Comment avez-vous connu le forum : Afin de savoir comment axer notre communication sur la toile. Si il s'agit d'un topsite, merci de préciser lequel, si vous venez d'un de nos anciens forums n'hésitez pas non plus.



Pseudo
La suite de son histoire

    Si l'histoire de votre personnage est trop longue pour tenir sur un seul post, vous pouvez la continuez ici.

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Message Re: Phobos (En cours)   Phobos (En cours) EmptyLun 30 Mai - 17:15
Bonjour et bienvenue sur AoG !

Bon courage dans ta rédaction, n'hésite pas à passer par le conseil du staff si tu as des questions.

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Message Re: Phobos (En cours)   Phobos (En cours) EmptyMer 8 Juin - 2:04
Cette présentation est-elle encore d'actualité ?
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Message Re: Phobos (En cours)   Phobos (En cours) EmptySam 18 Juin - 8:06
Présentation archivée.

Adresse-toi au bureau du staff si tu souhaites la continuer.
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Message Re: Phobos (En cours)   Phobos (En cours) Empty
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Phobos (En cours)
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