[Début Août 550] Un soupir dans la Nuit (PV Endymion)

L'atmosphère badine et légère s'envola quand Calista évoqua sa place dans mes visées. Une question précise, franche, voire nécessaire mais qui nécessitait une réelle réflexion de ma part. Mentir ? Non.
A partir de cette décision lourde de sens, je devais fouiller dans mes pensées pour trouver la réponse susceptible de satisfaire la nymphe. Il était évident qu'elle demeurait une pièce de choix dans mon jeu, mais la nuance était que Calista venait de devenir le seul et uniquement élément sur lequel je n'avais plus prise. Une sorte d'électron libre.

Ma vie est un jeu, Calista. Bien entendu que cet instant en fait partie. Comme chaque seconde que je façonne à ma guise, ou chaque rencontre pour laquelle j'essaie de tirer un maximum d'avantages. Mais si je devais te donner une place dans ma stratégie, tu serais... une reine. La pièce la plus redoutable, capable de balayer tout le champ de bataille, de se déplacer librement et sans contraintes. La pièce la plus à même de protéger son roi...

Difficile d'expliquer clairement les choses mais au moins j'avais essayer. Machinalement, ma main était venue reprendre la caresse de sa chevelure, et je pris un instant pour savourer cet instant.

Dis toi que je suis avant tout un marionnettiste. Toute relation, bonne ou mauvaise, est un fil que je tire. Parfois pour aider la personne, souvent pour lui nuire. Mais toujours pour en tirer avantage. C'est pareil pour nous, vois-tu. Je prends un réel plaisir à ta compagnie, j'éprouve des sentiments uniques même. Donc j'ai un bénéfice. La vie m'a forgé ainsi. Et au moins, je suis capable du pire pour aider ceux qui ne veulent ou ne peuvent plonger les mains dans la boue. Ton frère par exemple. Ou toi, ma douce.

Je ponctuais ma phrase par un sourire et un tendre et bref baiser. Avant d'éclater franchement de rire en entendant la question qui suivit. Un vrai interrogatoire ma foi.

Depuis prêt d'une heure je pense. Cela m'a pris du temps de réfléchir à mes paroles, et à ma façon de t'aborder vu notre dernière rencontre...

D'ailleurs, cette évocation du temps me rappela à certaines obligations.

A ce propos, je vais devoir retourner à mon pilier. Il ne faudrait pas que l'une de tes servantes rentre dans ta chambre et nous voit de la sorte. Imagine les rumeurs... Cinead en ferait une syncope. Mais tu sais où me trouver...

Un ultime et ardent baiser, et je m'éloignais non sans difficulté. Mais nous marchions sur des oeufs pour l'heure. Tant qu'une éventuelle relation ne serait pas officialiser, je ne tenais pas à ce qu'un scandale vienne ternir la réputation de la princesse d'Atlantis. Je me dirigeais donc vers la fenêtre et envoyais un baiser dans le vent vers la belle.