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 Zvezdan, Cardinal de la Guerre

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ZvezdanZvezdanArmure :
Pontifex

Statistiques
HP:
Zvezdan, Cardinal de la Guerre G-bleu1800/1800Zvezdan, Cardinal de la Guerre V-bleu  (1800/1800)
CP:
Zvezdan, Cardinal de la Guerre G-rouge1350/1350Zvezdan, Cardinal de la Guerre V-rouge  (1350/1350)
CC:
Zvezdan, Cardinal de la Guerre G-jaune1800/1800Zvezdan, Cardinal de la Guerre V-jaune  (1800/1800)
Message Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptyMer 14 Oct - 1:41
Pseudo
Qui est-il ?


    Nom : Zevzdan
    Date de naissance : 524
    Âge : 27 ans
    Sexe : Homme
    Armure demandée : Cuirasse de la Guerre


Comment est-il ?


    Physique

    L'on s'attend à beaucoup de faciès différents lorsque l'on évoque le Cardinal de la guerre. Un vieux vétéran endurci, le visage balafré et le corps bien bâtit, un monstre de puissance sans finesse, l'air renfrogné en permanence, une sauvagerie sans nom qui émane partout de lui... La liste des archétypes est longue. Mais rares sont ceux à s'attendre à Zvezdan. Vingt-huit années de vie, mais des traits fins qui tendent à le rajeunir. Pas plus du mètre soixante-dix, svelte, muscles discrets mais présents et bien dessinés, de grandes mains en comparaison à sa taille, jambes élancées, le tout pour une silhouette athlétique quand on s'arrête pour la regarder, mais difficile d'en deviner l'origine de prime abord.

    Et malgré ça, malgré que ces muscles ne soient pas saillants comme ceux d'une montagne, malgré cette taille banale, le regard lourd et pesant que Zvezdan pose sur ses adversaires, lui, se veut celui d'un géant. D'un géant qui, de tout son poids, de toute sa puissance brute, vient écraser le monde. Ces yeux d'un noir insondable qui viennent transpercer quiconque les croise, ces yeux où l'on va volontiers se noyer, où que l'on préfère éviter, selon ce qu'ils disent de leur éclat. Ces yeux qui trônent sur un visage somme toute agréable à regarder. Le port-altier sied bien à ces traits délicats. Une bouche fine, un nez mutin, une parfaite dentition, d'épais sourcils à la forme sauvage, venant dénoter avec le reste. Des cheveux dans la même veine, noirs jais, vaguement bouclés, libres sans que le tout manque d'harmonie. La peau plus mate encore que ce dont on s'attend d'un Méditerranéen, la teinte sombre que prend celle-ci se serait progressivement installée une fois la Cuirasse de la Guerre placée entre les mains de Zvezdan. La peau anciennement hâlée a laissée place à cette teinte sombre, fièrement arborée par le jeune homme, sans aucun autre artifice pour atténuer la chose ou dénaturer la pureté de ce teint... Saut occasion particulière.

    Une habitude aux beaux tissus à motifs, un goût pour les beaux vêtements, comme un écho au passé de noble – Bien qu'il ne soit pas frileux à l'idée de porter des vêtements plus pratiques, bien au contraire. Parfois ici et là, quelques bijoux. Bracelets en or, aux poignets comme aux chevilles, colliers de métaux précieux, boucles d'oreille en argent... La liste peut être aussi longue qu'inexistante, selon l'humeur. Le noir, l'or et le grenat comme couleurs de prédilection, au moins une de ces couleurs vient orner ses habits, la plupart du temps. Lorsque le climat se fait plus inhospitalier, une préférence pour les longues capes épaisses de fourrure sous lesquels il garde un accoutrement léger.

    Tout ceci est ce que peut voir l'inconnu qui pose ses yeux sur Zvezdan. Tout ceci amène à nombre d'interprétations. On s'attend à un homme sûr de lui et imbu de sa personne. On a raison. Et s'il se donne les moyens de jouer la comédie, les moins perspicaces peuvent s'attendre à un jeune adulte vulnérable et sans défense une fois sa garde personnelle menée à la déroute.

    Et c'est bien là qu'ils se trompent. C'est là que l'ils font une terrible erreur.

    Ceux faisant l'effort de continuer à creuser une fois confrontés à la première impression pourront voir que ces mains agiles sont abîmées par endroit, parsemées de petites entailles. Que cette bouche fine cache une dentition parfaite mais aussi prédatrice de par son aspect : De longues canines aptes à arracher la viande, autant celle d'un plat cuisiné lors d'un magnifique banquet que celle froide, tout juste arrachée d'un animal sans vie lors d'une chasse dans la forêt. Que cette musculature souple est capable de déployer une force insoupçonnée, que s'ils ne sont pas épais comme des troncs d'arbres, ces bras peuvent se contracter en une impressionnante démonstration de force. Que sous le tissu ouvragé, la peau recèle de cicatrices, notamment une bien large, qui lui traverse le torse. Que ce regard tantôt hautain, amical, scrutateur, séducteur... peut perdre sa contenance pour devenir plus menaçant, plus sauvage, plus Guerrier. Zvezdan joue le jeu de cette ambiguïté, de ces détails que l’œil non-averti pourrait manquer, autant pour s'amuser des à priori que pour surprendre ses adversaires lorsqu'ils se rendent compte de la supercherie.


    Psy
    Années, expériences et rencontres ont forgées le Cardinal en un homme bien différent de ce qu'il a été par le passé.

    Tout jeune, c'était un nobliaux arrogant et enfantin, insouciant et croque-la-vie.
    Après Carthage, c'était un enfant perdu, traumatisé, plongé trop tôt dans le sang, dans la Guerre. Quelques années après, il devint un jeune adulte en proie à ses démons, forgé dans le sang, avec sa couleur sur les mains et son goût dans la bouche, mais aussi son poids sur la conscience. En équilibre sur le fil d'une humanité en péril, le Vandale joue un dangereux jeu d'acrobate  : D'un côté, une façade orgueilleuse mais humaine, faite de malice, de jeu, d'envies et de caprices, d'une certaine capacité à la bienveillance, assez insouciante...
    De l'autre, un fond de haine, de ressenti, de mélancolie furieuse et d'instincts prédateurs. Envies dangereuses, pulsions violentes, vengeance sans fin ni contours tout à fait précis.

    Et ces deux-ci qui changent de rôle, se rencontrent et échangent de place. Les deux sont vrai, les deux sont là. En ça, parler de façade et de fond est erroné... En ça, les choses sont en fait infiniment plus complexes.

    La morale de Zvezdan lui dit qu'il haït la guerre. Son cœur lui dit qu'elle lui a tout pris, son esprit qu'elle est souvent la résultante de jeux de pouvoir entre de vaines puissances cosmiques qui sacrifient des vies par millier pour de bien puérils desseins. Son vécu lui dit que tout ce qui a été mal dans sa vie, il le doit à la Guerre.

    Mais sa morale lui dit aussi que la guerre peut être juste, parfois. Son cœur lui dit que c'est juste, que de vouloir faire la guerre à ceux-là qui ont tout pris, lui dit de s'énerver, lui dit de s'enflammer. Son esprit s'habitue, s'adapte, s'acclimate  ; si bien que la violence extrême devient supportable, supportée, puis même convoitée  ; si bien que l'adrénaline du champ de bataille fait pulser une étrange sensation enivrante dans son corps. Son vécu lui dit que tout ce qui a été mal dans sa vie, il peut le rendre aux fautifs en leur faisant la guerre.
    Une guerre sale, furieuse, impitoyable et sanglante.
    Cardinal de la Guerre, non pas parce qu'il l'incarne, mais parce qu'il en est le plus parfait sujet test  : celui qui a vécu tous les rôles à vivre dans cette folie belliqueuse.

    Haine de l'Empire Byzantin, car ils sont derrière la chute de la Carthage Vandale, et avec elle, la chute de tout un monde, tout son monde. Arraché à son cocon de surprotection, Zvezdan a appris à haïr les responsables. En ce sens, haine des Saints  : parce qu'ils sont derrière l'Empire, pour ce qu'ils ont fait à Rome à certains de ses frères d'arme. Haine irraisonnée, irraisonnable, canalisée que par de grands efforts. Haine envers le monde, envers tout ce qui incarne de prés ou de loin les injustices vécues, subies.
    Haine, parce qu'il ne reste que ça pour le faire tourner. Une boussole folle qui lui permet de garder le cap. En quelque sorte.

    Une colère tantôt déchaînée, tantôt cachée derrière ses aspects plus humains. Zvezdan sait s'amuser, sait s'oublier, sait noyer la colère. Il sait parler et jouer de ses mots et attitudes pour obtenir ce qu'il veut, il sait tendre la main. Il faire bien des choses, autre que fulminer et guerroyer, à vrai dire. Mais toute une vie passée à mettre ces deux choses au premier plan a laissée des traces.

    Au cours des trois dernières années, il a perdu beaucoup de ces attaches qui maintenaient sa morale en équilibre sur le fil de son petit jeu dangereux.
    Il a appris à moins se soucier des autres, pour se protéger.
    Il a appris à écouter ses envies et son instinct de survie, à museler le reste.
    Conscience, éthique et sentiments n'ont fait que lui apporter la pire chose qu'un homme tel que lui puisse ressentir : de l'espoir. Des espoirs mensongers, vains, et ultimement brisés.

    Alors, fini les espoirs. Au moins jusqu'à nouvel ordre. Jusqu'à nouvel ordre, les cors de Guerre retentiront au rythme des caprices de l'instinct, aux caprice de l'immédiat et à ceux du prédateur.
    Pour le meilleur comme pour le pire.





Son Histoire

    Zvezdan a longtemps été le parfait petit exemple du déclin Vandale. Fils de Nadia et de Plamen Nebojša , vieil aristocrate Vandale. Ce fut un temps fier guerrier n'a fait que s'effacer encore et encore au fil des années pour se transformer en un riche dignitaire vieillissant qui ne ressort son attirail militaire que lors de parties de chasse et de cérémonies d'apparat. Le reste du temps, sa vie était régie par le rythme des spectacles, des banquets et montagnes de bien d'autres futiles passe-temps. Lui au moins gardait encore de cette fierté guerrière qu'est celle des Vandales d’antan, mais le poids des années ajouté au confort de la grande Carthage ont fini par avoir raison de ce feu intérieur, aujourd'hui réduit à une simple flammèche sur le déclin. Son fils unique fils quant à lui n'a jamais semblé porter ne serait-ce qu'une trace de cet esprit guerrier. Lui n'a pas eu cette jeunesse guerrière, ou ce père autoritaire et sévère. Lui a eu un père décadent, qui plutôt que de former sa progéniture aux affres et difficultés de la vie, a préféré la lui rendre très, trop facile, trop soucieux de son bien-être, trop complice, pas assez parent. Trop peu soucieux des années qui passent, se contentant de prévoir pour les jours à venir, de divertir et amuser sans sécuriser, d'accéder au mille et un caprice de son fils avec le sourire, sûr du bien-fondé de sa démarche, sûr d'offrir à son fils la jeunesse heureuse que lui n'a pas eue. et ça, tout en ignorant les promesses de guerre qui se profilaient à l'horizon. Trop confiant, trop aveugle, il n'entendait pas le bruit des lames qui s'entrechoquent, le bruit de la chair qui cède sous le métal, les cris guerriers et rageurs, les cris de désespoir et de haine, il ne voyait pas ce paysage teinté de sang et de flammes qui s'approchait pourtant plus que dangereusement de la grande cité.

    Ainsi, comme son père, Zvezdan connut les banquets, les fêtes, la compagnie des décadents et des gens du spectacle, le faste de cette Carthage sans limite. Capricieux mais souriant, exigeant mais de bon Cœur, il était d'une bonne humeur communicative qui parvenait même à occulter son côté enfant pourri gâté. C'est là la vie qu'il a connu jusqu'ici, celle de jeune noble insouciant qui vit sa vie au jour le jour, sans se préoccuper des choses du monde. Pire encore que de connaître ça, il ne connut QUE ça. Ça et son éducation, à cheval entre les modèles Vandale et Byzantin, avec un père qui vante les mérites militaires de son peuple sans jamais inculquer les valeurs et la rigueur qui lui sont propres à son fils. Malgré ça, le jeune homme était fort fier de son peuple, et s'il était largement influencé par la culture Byzantine du fait de sa proximité avec l'Empire, il restait - comme son père - extrêmement fier de ses racines. Mais si fierté il y avait, cet héritage guerrier caractéristique des Vandales, lui, ne semblait pas lui avoir été accordé. Fatalement, lorsqu'à l'aube de son huitième anniversaire, les troupes de Justinien se présentèrent aux portes de la ville, il fut de ceux qui se contentèrent de subir. Pas qu'il eut pu faire beaucoup plus à cet âge-ci, certes, mais le reste n'a pas aidé. C'est en ces temps que tout bascula, pour lui comme pour des milliers d'autres personnes. Plamen quant à lui, sûr que ses restes guerriers ne lui feraient pas faux bond sur le champ de bataille, enfila son armure de jeunesse pour se jeter dans la bataille avec d'autre de ces vieilles gloires éteintes auprès desquels il a combattu il y a des années de ça, ce malgré les avertissements de son entourage. Il était décidé, et peu importe les conseils de siens, il irait défendre sa ville. Un dernier entretien avec son fils, qu'il savait peut-être le dernier. Comme nombre de ses compatriotes, Plamen s'était rendu compte à quel point ce trop long repos du guerrier leur avait fait défaut. Trop longtemps, le peuple combattant s'était endormi. Trop longtemps, les nomades s'étaient sédentarisés. Trop longtemps, le confort et le luxe ont remplacé ces nuits dures et dangereuses. Ces sièges mous et moelleux ont fini par ramollir trop de ces hommes d'armes, et maintenant que les lances Byzantines viennent se présenter devant eux, ils se retrouvent trop patauds pour se dépêtrer de ces sièges. Trop long fut le repos, et trop tardive la prise de conscience. Un guerrier déchu, doublé d'un père honteux, telle était l'image que Plamen eu de lui avant de partir sur le front.

    Pour derniers mots à son fils, des engagements, des promesses de victoire ou sinon de mort glorieuse s'il devait tomber sur le champ de bataille. Des consignes, celles d'apprendre à manier l'épée et à monter le camp, d'apprendre à vivre autre part que dans une luxueuse demeure. Des prédictions, celles comme quoi si cette bataille devait être perdue, la vie du jeune Zvezdan allait changer, très rapidement. Toutes ces mises en garde et paroles articulées en un discours à la fois confus et puissant, clamées avec la voix d'un père, un père qui se savait en train de jouer le dernier chapitre ici, le dernier de son existence comme le dernier de la Carthage Vandale. Quelques larmes déposées sur l'épaule de son fils lors d'une ultime accolade, suivies d'un "pardonne-moi" que Zvezdan ne comprendra certainement jamais. De suite après, le père enfila son casque et s'en alla épée et bouclier en mains vers le reste des troupes, pour la dernière fois.

    Restait le fils et la mère, qui comme tous les autres non-combattants vandales, ne pouvaient que prier pour la vie de leurs proches et le succès de leur armée - là où les prières des Carthaginois Berbères et Byzantins pouvaient différer -. Appréhension, terreur, doute, incertitude, et pour le fils, incompréhension. En quelques semaines, tout avait basculé, et l'habituellement insouciant et décomplexé Plamen avait adopté cette mine plus sombre, ce discours plus sérieux. Confronté à une image de son père qu'il n'avait jamais eue avant, confronté à l'expérience de la guerre, non pas en tant que soldat mais en tant que victime. Les soldats, il les regardera de loin marcher vers Ad Decimum, armés et décidés à défendre la cité des troupes de Bélisaire. Des semaines comme ça, à attendre entre les murs de Carthage, à se demander quelle armée marchera en ville à la fin de la bataille, à se demander si parmi les hommes qui marcherons, il y aura son père. Peu à peu, se rendre compte que cette accolade, c'était peut-être le dernier contact avec son père. Et commencer à craindre, en silence.

    ***

    Quelques jours, et les portes qui s'ouvrent, non pas pour accueillir les valeureux défenseurs du peuple Vandale mais bel et bien les troupes Byzantines, alors victorieuses. Se posèrent alors mille questions dans l'esprit du jeune Zvezdan. Que va-t'il en être des Vandales ? L'armée a-t-elle été intégralement décimée ? Qu'en est-t'il de son père ? Peu à peu, des réponses qui se forment avec le temps, en même temps qu'au fil des jours, les troupes byzantines s'installent. En ce qui concerne les Vandales de Carthage, ils auront le choix entre la déportation vers l'orient, la réduction en esclavage, ou l'intégration de force aux armées Byzantines. En ce qui concerne les forces Vandales, le roi Gélimer ainsi qu'une partie de son armée se serait retiré en Numidie, parmi quelques alliés Berbères. En ce qui concerne Plamen... La nouvelle passa par l'un des amis du paternel, lui aussi sur le champ de bataille lors des échauffourées - il était de ceux que Gélimer avait fait discrètement entrer dans la cité depuis l'extérieur afin de négocier avec les Huns au service de Bélisaire. Selon son discours, c'est comme réinvesti par toute la fougue de sa jeunesse que le vieux Plamen mena combat, et c'est avec le même panache qu'il rendit son dernier souffle, accompagné de celui des nombreux soldats ennemis qu'il entraîna dans sa chute. Son épée rouge du sang Byzantin n'aura pas quitté ses mains une seconde, même lorsqu'il tomba. "Une mort glorieuse", que disait le colporteur de mauvaise nouvelle. Mais glorieuse ou pas, une mort reste une mort. Glorieuse ou pas, un fils venait tout de même de perdre son père. Et pour la première fois depuis longtemps, le jeune noble laissa ses larmes couler, sans se cacher, sans honte, sans retenir son cri de rage, sans se soucier des regards qui se tournent vers lui. Rage, tristesse, rancœur, regrets. Trop d'émotions qui se filent et se succèdent, trop de pression pour un si fragile petit être. Hélas, ce n'était pourtant que le début. Quelques mois à attendre les nouvelles, à attendre de savoir si la défaite Vandale était complète et définitive ou si ce qui restait de l'armée de Gélimer allait réussir l'impossible. Des renforts reçus et des préparatifs montés, côté Byzantin comme côté Vandale, et l'arrivée au contact, initiée par les troupes de Bélisaire. Les Byzantins finirons par s'occuper des dernières poches de résistance, par récupérer le butin Vandale ainsi que la soumission de Gélimer. Son roi capturé, le Royaume Vandale ne tarderait pas à suivre pour s'écrouler face à l'Empire.

    C'était là l'épisode qui marquait la fin d'une vie pour Zvezdan. Et le début d'une autre. Plusieurs voies s'offraient à lui une fois le conflit terminé, et il n'était aucunement maître de son choix en ce qui concerne de décider laquelle suivre. La candeur innocente qu'on lui connaissait s'était peu à peu transformée en une arrogance défiante à l'égard des troupes Byzantines en ville. Son tempérament capricieux prit des proportions improbables, et là encore, les mêmes en payaient les frais. Plusieurs fois, il franchit la ligne, par le biais d'un mot ou d'un geste de trop, et plusieurs fois, il en paya les conséquences. Des hommes en armure qui, perdant patience, finissent par frapper dans ce petit homme criard pour le soumettre, sans jamais franchir la ligne afin de respecter les consignes de Bélisaire quant au bon traitement des civils au sein de la cité. Sa mère, soucieuse de son confort et de celui de son enfant, chercha à bien se faire voir des occupants afin de - comme certaines de ses sœurs - se voir promise à un officier Byzantin. Et si sa beauté comme sa nature docile étaient de ces choses à attirer, le bambin turbulent et féroce à ses côté faisait lui office de grand contrecoup dissuasif. Finalement, trop de défiance à de trop nombreuses occasions à trop forte dose a fini par lui valoir un traitement particulier sur proposition d'un officier retors : L'enrôler de force dans l'armée byzantine comme nombre de ses compatriotes adultes, non pas en tant que soldat étant donné son jeune âge mais plus en tant que petite main au service de ces soldats qu'il déteste tant, en tant qu'esclave domestique. Adoptée, la proposition séparera la mère du fils dans des éclats de larmes et de sang - la gorge d'un Byzantin s'en sera retrouvée mordue par le gosse tant celui-ci était déterminé à ne pas laisser sa liberté lui filer entre les doigts, elle et sa mère par la même occasion. Mais bien évidement, aussi forte soit-elle, cette détermination ne pouvait que peu face à une poignée d'hommes armés ayant pour ordre de le maintenir au sol. C'est comme ça que Zvezdan vécut la guerre dans ses jeunes années. En tant que victime. Il y a ceux qui meurent sur le champ de bataille, et il y a ceux qui payent le prix de l'issue de la guerre tout de suite après. Parfois, c'en et à se demander quel sort est le plus cruel.

    ***

    C'est à la suite de tout ça qu'il se retrouva chargé dans un de ces grands bateaux, cap sur l'Arménie. Une cale humide et inconfortable, tassé avec des dizaines de ses compatriotes. En d'autres circonstances, le jeune noble aurait passé le trajet à se plaindre de ces conditions indignes de son rang, réclamer de la nourriture, à demander sa mère... mais il n'en était plus là. Cette arrogance, ces caprices, ce ton hautain et condescendant qu'il aimait prendre du temps de son ancienne vie, il sait qu'il n'y aura plus droit. Et que la seule façon d'y ré-accéder, c'est en faisant comme ses ancêtres ont fait pour s'approprier Carthage : Par les armes. C'est à peu prés en même temps que les prémisses de la mutinerie qu'est née cette volonté de s'engager sur la voie de la guerre. Aucune envie d'être celui qui subit, d'être du camp de ceux qui plient genoux. Fini de vivre dans un confort précaire et affaiblissant. Comme son père le lui aura conseillé, il apprendra à utiliser une épée, à monter le camp, à vivre en dehors d'une villa. Et ça, ça commencera par briser ces chaînes que l'Empire tente de placer à son cou. Lorsque la tension commença à monter dans le bateau, Zvezdan était prêt, alerte. Il ne serait pas le premier à agir, mais il s'assurerait d'agir tout de suite après l'instigateur des hostilités.

    Et le Chaos s'engouffra dans la cale.

    Des ordres braillés dans la mêlée, le fracas des armes, le cri des combattants, d'un côté celui autoritaire des gardes, de l'autre celui empli de rage, de détermination et de volonté des Vandales. Et pour faire écho à ces hurlements, le bruit du sang qui vient se répandre sur les murs du navire, du liquide carmin qui coule entre les planches pour s'infiltrer à l'étage inférieur, le son sec des corps qui tombent d'un seul mouvement, et les corps, eux, comme un nouveau sol au dessus du bois de la cale tant ils sont nombreux dans un si petit espace. Et au milieu de tout ça, Zvezdan. Lorsqu'il se jeta sur son premier garde, ce fut les yeux teintés de peur, de rage et d'horreur. Mais aussi et surtout, de détermination. D'une détermination à occulter la peur, à canaliser la rage, à oublier l'horreur. Un garde déjà en combat avec un frère Vandale, qui voit sa gorge soudainement saisie par une mâchoire puissante. Accroché au dos de sa cible, ses longues dents fichées dans la carotide, Zvezdan ne lâchait pas prise, enchaînait les coups de mâchoire dans cette chair si fragile lorsque nue. Il continuait jusqu'à ce qu'un autre garde vienne lui asséner un puissant coup de pied.

    Projeté contre un mur, la tête qui tape sur le bois. une petite période de semi-inconscience, les sens embués, la vision flouée, l'oreille bourdonnante, complètement désorienté, le jeune homme tentait de se ressaisir dans cette boucherie. Le premier bruit que son ouïe distingue une fois rétabli : Les explosions. Première odeur : Le feu. Première image : Ses frères qui s'affairent à diriger le navire. Premier contact : Lui, sur une couche, un bandage fait à la va-vite sur le crâne. Mal de tête carabiné, difficile remise sur pieds, mais voilà qu'à peine debout, on lui hurle d'aider à manœuvrer le navire. Un moment d'hésitation, une mine perdue, puis bien vite, commencer à s'exécuter. Il était loin de l'autonomie et de la débrouillardise qu'il sait nécessaire à la vie vers laquelle il semble se diriger, et plus tôt il prendra le pli, mieux ce sera.

    Ainsi, direction la Terre la plus proche, flèches au cul et trous dans la coque en supplément. Le tout avec la peur au ventre, la peur et rien que la peur tant il manquait de provisions. C'est pourquoi la peur a vite muée en instinct de survie, instinct de survie bon à faire oublier tout principes moraux, à éveiller de ce sang barbare qui sommeille en chacun des hommes de cette petite cinquantaine de vandales libres. Même chez Zvezdan, pourtant si jeune et innocent.

    ***

    Jeune et innocent, mais pourtant là, au milieu de la mêlée, sur les Terres de l'Empire, à piller, à voler, longue dague en main. On lui aura donné une arme et quelques pièces de métal solides à porter malgré son jeune âge, car lorsqu'il est question de survie, toutes les paires de bras comptent, aussi inexpérimentées et faibles puissent-elle être. Mais plus que d'expérience et de force, il lui manquait aussi et surtout la volonté du tuer. C'était sa seconde attaque ici, et si à la première il n'avait pas fait d'histoires vu la faim qui lui tiraillait le ventre, ici, c'était différent. Certains parmi les siens n'hésitaient pas. D'autres semblaient peser le pour et le contre, puis finalement agir. Lui, non. Il était entré dans une maison, seul, et en face de lui, une mère et son enfant, tandis que le père descendait les escaliers, épée rouillée en mains. Tremblant sous sa légère armure, en sueur, Zvezdan ne savait quoi faire, et restait là au pas de la porte,la mine déconfite. Le père de famille en face lui hélas ne semblait pas habité des mêmes réticences , et ce malgré que l'homme en face soit un enfant. il était avant toute chose un homme protégeant sa famille, après tout. C'est là pourquoi c'est sans hésitation qu'il se jeta sur le Vandale, dans un geste dénué de toute technique. Épée levée au dessus de la tête, cri rageur, tandis que Zvezdan recule au rythme de l'avancée de l'homme, finalement, il trébuche en arrière, son agresseur perd pied dans le mouvement, et tombe à son tour, venant s'empaler tout droit vers la dague du gamin.

    Un accident comme il en arrive des milliers. Et c'est bien là les morts les plus terribles, bien plus que celles que s'offrent des soldats qui s’entre tuent sur le champ de bataille, celles de ces hommes qui consentent à donner leur vie dans ces guerres sans fin. Les plus terribles morts sont celles de ceux qui subissent la guerre plus qu'ils n'y participent, et ça, Zvezdan ne le savait que trop bien. C'était là sa pensée, alors que petit à petit, le sang chaud de sa victime se répandait sur son torse. Pas le courage de se lever, de mettre le corps sur le côté, et de continuer. Pas le courage de regarder le visage du mort, yeux révulsés, sans à la bouche. En levant la tête, il pouvait voir le fils approcher, larmes aux yeux, trombine déformée par la colère, couteau de cuisine en mains. Voilà, là. Une mort convenable. De la main d'un qui aurait pu être moi, de la façon dont j'aurais tué le meurtrier de mon père si j'avais pu être là . Trop de pression, pas assez de force de caractère, un vécu trop longtemps placé sous le signe de la facilité et de l'oisiveté, et même si la guerre s'est invitée depuis maintenant plusieurs mois dans la vie de Zvezdan, il a toujours autant de mal à s'y habituer. Trop radical, trop soudain, trop marqué. Cette Guerre a déboulée aux portes de Carthage et n'a depuis jamais plus quittée le fils de Plamen. Et c'en était assez. Là maintenant, sur l'instant, le fils de Plamen voulait en finir, oubliant ses désirs de vengeance et son envie de vivre. Mais le Destin ne voulait pas que les choses se passent ainsi. Un Vandale, Un coup de poing, et le gosse vengeur qui approchait tombe au sol en une giclée de sang. Sans même faire attention à Zvezdan, le barbare enjambait le cadavre du père, s'emparant déjà de la femme et déchirant ses vêtements. La suite, le futur Cardinal y assista sans même y porter attention. Il restait là, couvert de sang, le corps refroidissant sur lui, tandis que gémissements et lamentations se faisaient entendre quelques mètres plus loin.

    ***

    C'était entre autre ce gosse trop frêle et trop peu impitoyable que la troupe devait former. Peu de ces Vandales n'avaient pas de formation militaire, mais Zvezdan et d'autres, de par leur âge ou pour d'autres raisons, étaient de ceux qui ne savaient pas manier une lame. Ainsi, les années qui suivirent furent consacrées à changer cela. Cela, et aussi la question de la survie lorsque l'on vit en nomade. Telle était la volonté du père, sa dernière volonté. Il le devait au moins pour son père, et aussi pour lui-même, pour sa survie. C'est pour cela qu'au fil du temps, ses muscles, sans devenir trop imposants, se firent plus puissants. Ses mains, bien que toujours aussi petites et délicates, commencèrent à arborer quelques entailles propres à ceux qui vivent du combat. Sa lame, moins hésitante à sortir du fourreau, maniée avec plus d'aisance.

    L'esprit rationalise, normalise, pour s'habituer. Massacres, sang et batailles deviennent le quotidien, deviennent casuels. Au fil du temps, son aversion pour les pillages qu'ils menaient se transforma en quelque chose d'autre. S'habituer, pour ne pas vriller. Puis... Commencer à y trouver goût, pour ne pas sombrer. Sa peur de tuer a d'abord muée en une résolution déterminée de faire ce qu'il faut pour survivre, puis ensuite en un goût coupable pour la violence. Avec les années, la troupe Vandale s'est agrandie, les têtes ont changé, les gradés avec. Certains de ceux qu'il a connu à peine adulte du temps de la révolte du bateau dirigent aujourd'hui des centaines d'hommes. Lui a parfois eu un rôle de leader, mais n'a jamais vraiment pris le commandement. Pas par incapacité, mais l'envie n'était pas là. Survivre, et partager un peu de ce que l'Empire lui a fait vivre sur ses propres terres... C'était la priorité.

    Mais encore une fois, il allait devoir partir loin de sa famille. aujourd'hui Adulte, combattant accompli et homme autonome, l'ancien noble pouvait se débrouiller seul, et il entendait bien le faire. Coupant les ponts avec le groupe Vandale - qu'il tenait en haute estime malgré tout, ne serait-ce que pour leur aide -, il continua le chemin en solitaire, à vagabonder là où les vents le mèneront. Malgré les instincts guerriers éveillés en sa jeune âme il était désireux de s'éloigner de la guerre et de ses horreurs, de ne plus être ni victime ni auteur. La voix venue des tripes a finie par accepter la guerre et ses horreurs, oui, mais la voix venue du cœur continue de haïr ça. Ça, et tant d'autres choses. Dans le meilleur des mondes, il aimerait pouvoir dire partir à la recherche de sa mère, mais seul au milieu de l'empire avec aucune pistes... Non, l'idée, si elle lui était passée par la tête, en était sortie aussi rapidement. Ne restait que son désir de vengeance : A la veille de Carthage, grand et brûlant, aujourd'hui réduit à une simple étincelle qui parfois s'anime, au rythme de ses souvenirs. Lorsqu'il repensait à l'horreur, à sa mère, à son père, à tout ce qu'il a dû surmonter au nom de ces conflits incessants. Une haine envers l'armée byzantine, envers ces hommes qui lorsqu'ils bougent leurs pions condamnent les vies de milliers de gens par la même occasion. une haine suivie d'un triste constat : Ce sont eux, ce sont ces gens qui ont le pouvoir qui peuvent imposer leur vision au monde. De là, pour le changer à son tour, il fallait se hisser à leur niveau, mettre ses propres pions sur l'échiquier, et vaincre. Jouer le jeu pour le détruire de l'intérieur. Il pensait à ça plus sur le ton de l'utopie qu'autre chose, et savoir ça ne le rendait que plus amer encore. Son nom jadis important, ce nom qui imposait le respect chez le peuple Vandale, il ne vaut plus rien. Les Nebojša ne sont plus, ils n'existent plus, si ce n'est à travers une femme sans doute devenue esclave ou femme d'officier après Carthage et un jeune guerrier vagabond sans but et sans direction à suivre.

    ***

    Sans direction si ce n'est celle imposée par le vent, comme il se l'était promis au début de son voyage. Voilà quelques autres années de plus qu'il arpente l'Empire en solitaire, cherchant de quoi vivre là où il le trouve. En lieu et place du pillage, la chasse. De quoi se nourrir, et s'il en reste, de quoi revendre. Ci et là, quelques boulots de mercenaire pour qui a besoin d'une épée à son service. Quelques autres fois, la réquisition à durée indéterminée de la bourse des mieux lotis, lorsqu'il s'en sentait capable. Et avec ce train de vie, le regain de cette arrogance passée, d'un peu de cette joie de vivre qu'était celle de son enfance. S'il n'avait plus son nom en guise de bouclier pour lui permettre d'afficher cet air goguenard et ce ton orgueilleux, il avait à la place les capacités martiales au cas où ses mots devaient faire se dégainer certaines armes. Se contentant le plus souvent de ridiculiser ses adversaires en leur laissant la vie sauve pour disparaître et continuer son chemin, il finissait même par se faire une petite réputation. Au final, seules les troupes de l'Empire parvenaient à rouvrir cette cicatrice jamais vraiment refermée, et à faire monter cette colère qu'il garde pourtant si bien enfouie. Parfois, lors de ses rares échauffourées avec ceux-là, lorsque c'est le cœur et ses pulsions qui parlait, il lui arrivait de luire d'une aura qu'il ne remarquait pas. Son naturel enjoué et plaisantin à peine retrouvé qu'il disparaissait totalement lors de ce genre d'affrontement, ne laissant place qu'à une boule de rage acculée par les visions de son passé. L'armure Byzantine avait ce don de réveiller des pulsions en lui, ça car il l'associait à tous ses malheurs. Sa ville, son père et sa mère, ce sont des hommes avec cette armure qui l'ont prise. Lorsqu'ils pillaient les villages, ce sont des hommes habillées de ces armures qui intervenaient. Lors de ses vols, c'est eux qui s'amusaient à lui courir après. Partout où il allait, le soldat byzantin était là, il le suivait, il le hantait, il le malmenait. Jusqu'ici, il avait combattu cette armée pour garder la vie sauve. Mais plus ça allait, et plus il ressentait l'appel de la vengeance, moins il respectait cette philosophie de vie qu'il s'était imposé : ne sortir l'arme qu'en dernier recours, ne tuer que si nécessaire, ne pas renouer avec ces bas-instincts développés lors de son périple avec la troupe. Malgré ça, lentement mais sûrement, l'étincelle reprenait de sa force, le feu commençait à reprendre vie.

    ***

    Malgré ça, lentement mais sûrement, ce qui n'a jamais vraiment disparu a refait surface dans l'esprit torturé du Vandale.
    Colère, sentiment d'injustice, mélancolie furieuse... Toute une mélasse d'émotions sombres qui lui vrille les tempes depuis des années maintenant, tout une succession d'ambitions vengeresses démesurées, retenues que par son manque de courage et de moyens. Mais les choses sont différentes, depuis l'époque du jeune noble encoléré mais également empoté.

    Aujourd'hui, Zvezdan sait se battre. Sait survivre, sait commander. Aujourd'hui, il a le luxe d'enrager sans être limité par ses capacités. Aujourd'hui, il est fort. Et pour être tout à fait précis, il n'est pas seulement fort comme un homme. Il est fort d'une force qui dépasse le cadre du commun des mortels. La force d'une aura qui fait écho à ses fureurs, la force d'un quelque chose de latent... Quelque chose qu'il ne maîtrise pas encore, mais de déjà dangereux. Quelque chose qui s'est développé ces derniers mois. Que s'est-il passé ces derniers mois ?

    L'étincelle devenue feu s'est finalement muée en brasier.
    Zvezdan a vu le soldat byzantin une fois de trop. Et il l'a tué. Et il a aimé ça. Alors il a recommencé. Puis recommencé, puis recommencé. C'était quelque part dans les provinces italiennes à l'époque, pendant le conflit entre l'Empire et les forces Ostrogoths. À l'époque dans la région, un bruit s'est mis à courir, parmi les locaux, parmi les soldats. Un espèce de murmure incrédule, inquiet, quelque chose que les gens disent à voix basse, comme une légende urbaine. La rumeur d'une svelte silhouette adolescente, parée d'une armure légère, une courte lame en main. L'on parle d'un jeune adulte qui taille comme dans du beurre au travers des troupes de l'Empire qui croisent son chemin, l'on parle de l'espèce de rage folle qui suit dans son sillage... L'on dit qu'il y a cette aura meurtrière qui émane de lui, et l'on dit qu'elle est toute consacrée aux hommes en armure au service de l'Empire, que personne d'autre n'a encore souffert de ses passages. Chacun y a été de sa propre interprétation, pour expliquer ces on-dits et les corps laissés derrière lui. Car les mares de rouge et les amoncellements de cadavre sont tout à fait réels, eux. Ni rumeur ni légende urbaine : ils sont là, ou plutôt, il ne le sont plus.

    Derrière les rumeurs, un Zvezdan en début d'éveil. Un Zvezdan qui a cédé à l'envie de tuer, lorsqu'un soldat aura poussé sa chance trop loin. Et la suite s'est faite toute seule. Comme possédé, pris par un quelque chose qui a démultiplié sa haine, il a continué. Jusqu'à attirer l'attention, jusqu'à laisser trop de carmin au sol pour que ça passe inaperçu. Alors un beau jour, son chemin a croisé celui d'un homme en armure de bronze, à la tête d'un petit régiment. Sans doute envoyé parce que ses commanditaires passaient avoir à gérer le cas d'un éveillé en devenir, isolé... Certes dangereux, mais tout de même vulnérable, facile.

    Mais ça n'était rien de tout ça. Simplement Zvezdan a-t-il entendu les murmures de sa Cuirasse avant de l'endosser. Simplement a-t-il entraperçu l'appel d'Arès avant de réellement le comprendre. Simplement la Rage s'est-elle emparée de lui, en un soubresaut incomplet, mais déjà fort. Il ne lui manquait qu'un déclic, finalement. Une situation de vie ou de mort, l'adrénaline qui se mêlé au reste, à la rage et au combat.
    Haine, volonté de tuer, et de survivre pour tuer un autre jour. La Guerre, dans ce qu'elle a de sale, d'impitoyable et tragique.

    Il ne fallait pas plus pour que la Cuirasse de la Guerre vienne au désormais Cardinal. Ce jour-ci, Zvezdan a tué un Bronze Saint anonyme dont il n'a jamais eu le nom. Il a fait couler son sang, fait craquer son esprit, puis fait s'arrêter son souffle, et enfin son pouls. Sans vie, brisé, baignant dans son propre sang, la marionnette sans vie n'a jamais pu remettre le rapport de ce qu'il a rencontré ce jour-ci.

    Un anonyme éventré au nom de la guerre. Le premier d'une longue liste qui nourrira la Cuirasse et son porteur. Le jour de son éveil après la mort de cet envoyé, Zvezdan a continué de tuer. Coupé de sa raison, privé de sa lucidité, il a lacéré parmi les rangs de l'escorte de Bronze Saint. Brutal, plus que de raison, violence physique et trauma mental se sont mariés en un sinistre ballet d'os sortis de leurs axes et d'illusions folles imposées aux sens des pauvres hères. Des morceaux de factice, tout droit venus du champ de bataille.

    Et au finir de ce massacre, il l'a entendu. L'Appel.

    ***

    Après cet incident, Zvezdan l'a entendu, oui. L'Appel d'Arès, la mélopée de rouge. Même une fois sa lucidité recouvrée, le Vandale n'était plus tout à fait pareil. Le tempérament encore un peu plus fort, la patience encore un peu plus réduite, et surtout, cette force surhumaine encore bien décuplée. Devenu part d'un quelque chose de plus grand, il a marché pour suivre où son instinct le menait, durant un périple long de plusieurs mois. Sur son chemin, il a appris à se canaliser, au moins en partie. Sur son chemin, il a croisé un imposant cheval de Guerre, celui qui deviendra plus tard Sambor, sa féroce monture. Sur son chemin, il a tué d'autres de l'Empire. Peu importait les questions morales, sur l'instant, peu importait ces nuits torturées, à songer au poids de ses actes. N'importait que ces desseins vengeurs à concrétiser, cette soif à étancher. En somme, de longs mois en autodidacte, à apprendre seul ou presque, accompagné que par sa Cuirasse et son destrier.
    De longs mois, jusqu'à arriver au Dédale.


    ***


    Le Dédale de chair. Là où d'autres comme lui étaient déjà là. D'autres comme lui, et pourtant si différents. Le Dédale de chair est sinistre et plutôt... Organique dans sa composition, tandis que les Berserkers sont pour la plupart des enfants de la Guerre incapables de résoudre leurs soucis autrement qu'avec le choc des lames et des coups de poing. Ce en quoi ils excellent cela dit. Un endroit déroutant, un endroit en peu de choses agréable, un endroit sale, où les bas-instincts de l'humanité sont exacerbés, encouragés. Un endroit propice à la violence et à la guerre, en somme. Un endroit pour les Guerriers, ou un tout cas, un genre de guerrier bien particulier. Ici, Zvezdan a appris ce qu'il était, ce qu'ils étaient. Il a appris les guerres de Dieux, et il appris les pions joués lors de ces affrontements capricieux : eux. Eux, la chair à canon pour décider de qui gagne les disputes entre Éternels. Il appris les Saints, il appris leur relation à l'empire, et il a donc appris à les détester. Il appris à détester bien des choses, en somme. Ce même jeu où il joue malgré lui, notamment.
    Mais il fallait jouer. Alors jouons la guerre.

    Même si hélas, les Saints aurons réussi à faire mentir cette réputation de parfaits guerriers lors de la bataille de Rome. Fiasco, mort présumée de quasi tous les Berserkers sur place, Pontifex inclus. Une fois de plus, retour quinze ans en arrière, le gosse de riche qui apprend la défaite des siens, et le décès de son père envoyé sur le champ de bataille. Et là encore, la rancœur d'après. Envers les Saints, envers l'Empire. De nouvelles braises sur le feu de sa vengeance. Car comme si ce véritable renvois vers l'enfance et ces événements ne suffisaient pas, un Tribut était imposé aux Berserkers. Un peu plus, et Zvezdan s'attendait à voir des Chevaliers d'Or passer les portes du Dédale pour occuper l'endroit. L'histoire se répète, à un détail prés : Cette fois-ci, le Vandale ne va ni s'enfuir ni se cacher, il va combattre.

    Choisi par la Cuirasse, Zvezdan n'a pas tout de suite su quoi comprendre, derrière ce coup du destin. Mais il a vite su ce qu'il voulait. Il voulait se refaire un nom. Jadis, la lignée Nebojša était connue pour ses guerriers, pour sa force et pour ses hommes influents. Carthage les a rendus mous. Faillibles, friables, vulnérables. « Plus jamais », s'était-il dit à l'époque. Aujourd'hui encore, la volonté est la même. Vengeance et ambition comme moteurs, le jeune Vandale voulait d'abord laver son nom, et ensuite redorer son blason. Ou plutôt, le rougir. Rouge du sang de ses ennemis.

    Et ce fut ce à quoi il s'est attelé pendant 5 ans. 5 années de bons et loyaux services. Bon chef militaire, bon combattant, et - pour les rares fois où cela lui a été utile - bon diplomate. 5 années à étendre son influence, et à se préparer. Se préparer pour quand les puissants vont commencer à bouger leurs pions.

    Se préparer pour maintenant.




Et vous, qui êtes vous ?

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    Quelle est votre expérience des forums RP : Sept/huit piges de rp, à peu de choses prés. Je pratique l'écriture.
    Comment avez-vous connu le forum : Via le réseau social des Insoumis.



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La suite de son histoire

    Si l'histoire de votre personnage est trop longue pour tenir sur un seul post, vous pouvez la continuez ici.




Dernière édition par Zvezdan le Dim 29 Nov - 4:16, édité 23 fois
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Message Re: Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptyMer 14 Oct - 7:45
Bienvenue sur le forum, et bon courage pour ta fichette.
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Message Re: Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptyMer 14 Oct - 8:27
Bienvenue et bon courage pour ta présentation ^^
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Message Re: Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptyMer 14 Oct - 8:53
Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche Very Happy
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Message Re: Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptyMer 14 Oct - 10:05
Ouais encore un poto Berserker Very Happy

Bienvenue à toi ! J'ai hâte de voir ce que tu nous réserve collègue Smile
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Message Re: Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptyMer 14 Oct - 11:26
Coucou ! Bienvenue !
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Message Re: Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptyMer 14 Oct - 16:57
Bienvenue Daskalos !
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Message Re: Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptyVen 30 Oct - 21:16
Cette présentation est-elle encore d'actualité ?
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Message Re: Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptySam 31 Oct - 14:55
Elle l'est, je passe juste par mon habituel épisode "changements d'avis intempestifs". J'essaie de boucler ça au plus vite !

Edit 11/11/2015 : Ca avance toujours aussi doucement, si tout se passe bien c'est plié pour ce week-end. o/
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Message Re: Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptyMer 18 Nov - 15:30
Ou en est cette présentation ?
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Message Re: Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptyJeu 19 Nov - 3:44
J'ai le plaisir de vous annoncer qu'elle est enfin TERMINÉE ! ça aura mit le temps mais c'est fait, désolé pour l'attente et bonne lectures à vous o/
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Message Re: Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptyJeu 19 Nov - 11:09
Ah ben, il en aura fallut de temps pour que cette fiche soit terminée, hein What a Face Mais bon, l'attente valait le coup j'ai envie de dire ! Personnage intéressant, j'aime beaucoup ce côté "je ne tue que si c'est vraiment nécessaire", ça rend les Berserkers un peu moins bourrin dans l'ensemble Laughing
Je te demanderai une seule petite modification : le passage du bateau, tu parles d'explosion, de poudre et de canon. Ca n'existe pas à l'époque, et si prémices il y a peut être, c'est exclusivement en Chine ^^

Voilà, j'attends la petite modification et je valide cette fiche Wink
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Message Re: Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptyJeu 19 Nov - 14:18
Bordel, je m'emmerde niveau précision historique pour tout le reste sauf pour ce passage, quel con. xD
Passage viré o/
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Message Re: Zvezdan, Cardinal de la Guerre   Zvezdan, Cardinal de la Guerre EmptyJeu 19 Nov - 14:22
Hé ouais, l'erreur arrive même aux meilleurs What a Face

Aller, parce que tu as bien fait ton travail, je te valide coupain ! 18 points et 5 en éveil, file faire ta FT et va rp !

Amuse toi bien parmi nous !
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