[Janvier 553] Sujet sans cible (Orpheus)

Il leva les yeux. Deukalyion, évidemment. Le fait qu'il veuille lui parler était des plus logique et il n'en était pas surpris le moins du monde. Cet homme avait à coeur les intérêts d'Atlantis et Orphéus avait placé en lui sa confiance et sa foi. Il se savait en sécurité avec lui. Et s'il y avait bien un homme à qui il confierait sa vie, c'était celui-ci. Il se souvenait encore de sa première rencontre. De ce qu'il avait perçu en lui, quelques années auparavant, et jamais il n'avait été déçu.

Pas même la fois où il lui avait confié Alvis. Ce petit serpent était l'une des créatures les plus vicieuses qui soit et il avait espéré qu'au contact d'une âme comme celle du Kraken, ce dernier puisse prendre exemple. Malheureusement tout ne s'était pas passé comme il l'avait espéré. Et aujourd'hui encore, il gardait ce petit sauvage à l'oeil. Son unité avait reçu des ordres précis à son sujet. Il espérait toutefois ne jamais avoir à donner cet ordre.

Mais l'heure n'était pas aux suppositions, plutôt à l'écoute. Cette réunion avait été riche. Les explications et les ordres donnés méritaient l'attention de chaque Général. Toutes les tâches étaient difficiles. Même s'il est vrai qu'il appréhendait lui aussi celle de Calista et de Jelan.

- Je le souhaite aussi, mon ami. Mais j'ai toute confiance en ces deux-là pour vérifier mes doutes. Calista a la tête sur les épaules et ne se mettra pas en danger sans raison. Jelan est un peu plus prompt à réagir sans réfléchir, mais il reste un homme intelligent et sera un soutien de poids pour la Princesse. J'ai longuement réfléchi avant de décider de ces affectations. Le temps seul me dira si j'ai eu raison.

Il savait que certains chefs militaires pouvaient parfois douter de leurs propres hommes. La méfiance était quelque chose de presque commun malheureusement. Mais lui, il avait su gagner la confiance de ceux qui servaient Poséidon. Et même si ce n'était pas le cas de tous, une certitude restait : les valeurs d'Atlantis se reflétaient chez eux. Même chez ceux qui n'étaient pas Atlantes par le sang.

Apollon et ses suivants. Oui, il y avait là quelque chose de plus important, il s'en doutait. Opinant de la tête, il invita Deukalyion à le suivre. Dans leur ombre, Aurora apparue. Suivant les traces des deux hommes. Une alcôve privée avait été aménagée par Orphéus il y avait quelques temps de cela. Une alcôve à l'abri des regards et des oreilles. Des rideaux semblaient fermer l'entrée. Passant au tavers, il attendit que son ami fasse de même avant d'adresser à sa soeur un petit signe de tête. Elle comprenait la mission qui serait la sienne, une fois de plus. Aurora veillerait à ce que personne ne puisse les déranger. Des fauteuils somme toute confortables se trouvaient là. Ainsi qu'un plateau sur lequel reposaient des verres et ce qui semblait être de l'alcool.

- Ici nous serons à l'abri des indiscrets. Sers-toi, si tu le veux. La réunion a été riche en information et en consigne, j'ai la gorge sèche pour ma part.

Il se servit un verre, versa un peu de cette liqueur dans un second à côté, qu'il laissa sur le plateau au cas où l'Algos souhaite le prendre. Puis il prit place dans le fauteuil, l'invitant à faire de même.

- Je crois comprendre au ton qui est le tien que quelque chose d'important doit m'être rapporté. Je suppose que c'est en rapport aux Abyss ? Je t'écoute.

Une année... Une année seulement avant que la protection divine ne disparaisse. La nouvelle eut l'effet d'une chape de plomb sur les épaules du Légat. Il était inconcevable d'avoir finalement si peu de temps avant que les fondations de cette prison ne disparaissent. Et laisser faire était exclu. Poussant un long soupir qui signifiait beaucoup, il prit quelques instants pour soupeser la nouvelle. Les Oracles prenaient de fait une place d'importance dans leur projet. Mais tout tombait en même temps. Et affaiblir plus encore les défenses d'Atlantis, sachant que d'autres Généraux allaient devoir partir, était impensable. Et pourtant. Pourtant.

Se préparer au pire, à l'impensable, voilà ce qu'il allait devoir faire. Deukalyion l'avait parfaitement compris. Sa visite était de fait plus claire et plus importante encore que prévue. Il n'y avait aucune garantie que l'Augure puisse faire quoi que ce soit pour eux. Il avait été nommé peu avant la chute de son dieu et il n'y avait rien qui puisse confirmer que ce dernier possède les secrets de cette flèche d'or. Avoir foi aux étrangers, voilà plus ou moins ce que lui demandait le Kraken. Avoir foi en leur capacité et en leur volonté de les aider. Même si Cuchulainn possédait la connaissance, qui pouvait dire aujourd'hui qu'il parlerait ?

- Voilà une nouvelle que je ne voulais pas entendre, même si je m'y attendais. Un an. Autant dire quasiment demain...

L'inquiétude transperçait dans le ton du borgne. Il lui fallait du temps pour réfléchir à tout ceci. Pour préparer ce qu'il devait préparer. Son regard se posa sur Deukalyion. Une détermination certaine était visible. Il ne baissait pas les bras, ce qui en faisait encore une fois un allié de poids. Un ami remarquable. Sa demande paraissait justifiée, légitime, même si une fois encore elle était dépourvue de garantie. On cherchait à l'aveugle, en espérant bien tomber. Mais si la chance décidait de leur tourner le dos, alors il faudrait une solution de derniers recours. Une solution ultime. Une idée germait déjà dans l'esprit du Légat. Mais il devait vérifier auprès de ses sources la viabilité du projet. Elle. Elle pourrait les aider. Mais comment savoir si elle le ferait. Elle. Elle en avait peut-être le pouvoir. Elle...

- Avant toute chose, je veux une estimation large du temps que cela pourrait te prendre de faire l'aller et le retour jusqu'à Blue Graad. Te rendre là-bas pour te renseigner au sujet de ce sceau est une bonne idée, même si en effet nous ne savons pas si ce voyage ne sera pas une pure perte de temps. Mais avant de l'autoriser, je dois envisager tout les autres cas de figure qui se présentent à nous.

La raison avant la passion. Orphéus devait calculer les risques avant de permettre à un Général aussi important que Deukalyion de partir d'ici. Surtout avec ce qui arrivait. Il pourrait en tout cas compter sur lui jusqu'à l'arrivée des délégations attendues. Mais si elles tardaient à venir ici, et qu'il validait cette mission, alors il se retrouverait seul pour agir. Voilà une situation bien compliquée.

- En plus de ton option, j'en vois deux autres m'apparaître clairement. Nous n'avons pas la preuve que l'Augure serait capable d'agir. Mais cela peut se tenter. Encore faudrait-il que les Saints me permettent de le voir. Je crains qu'il me faille accélérer les choses à leur sujet. Et prendre en main cet entretien. La seconde option est peut-être aussi folle que ton idée, mon ami.

Un petit sourire, une étrange lueur brillait dans son oeil.

- Demander conseil à la Mère des créatures marines. Demander audience à Dame Amphitrite...

La nouvelle tombait comme une massue, elle aussi. Car si la femme de Poséidon était d'une sagesse rare, elle était aussi une adepte de la manipulation et du subterfuge. Il s'agissait là d'un recours particulier pour lui.

Asgaard. Orphéus se releva, marchant dans la pièce. Ce territoire s'était replié sur lui-même. On ne savait plus véritablement ce qui se passait par là-bas. Le risque de laisser Deukalyion traverser seul un tel endroit ne lui plaisait pas du tout. Il était encore préférable de lui faire faire un détour plutôt que de prendre le risque de le voir disparaître. Cette décision, elle n'était clairement pas facile à prendre. Mais avec le sceau qui s'affaiblissait, le Légat devait prendre des risques. Mais Asgaard ? Il s'arrêta un instant, pour porter le regard vers le Kraken.

- Asgaard... Plus rapide mais nettement plus dangereux. Si j'accède à ta requête, il te faudra décider du chemin le plus sûr pour t'y rendre. Pas nécessairement le plus rapide. N'oublions pas que tu partirais seul. Je ne peux pas prendre le risque de te perdre juste pour gagner un peu de temps. Les terres Nordiques méritent que l'on enquête un peu plus sur ce qui s'y passe. Mais pas maintenant. Tu auras une décision difficile à prendre, Deukalyion. Peut-être aussi difficile que la mienne de te laisser partir.

Quant aux décisions difficiles à prendre, il en avait une autre. Et l'Algos le comprit. Amphitrite. La femme de Poséidon, fille d'Okhéanos. Sa réputation était grande, ses capacités redoutées. Orphéus, une tête brûlée ? En temps normal, ce n'était pas du tout le cas. Mais ici, la situation exigeait de prendre de graves décisions. Il fallait agir pour sécuriser aux mieux les Abyss. Agir pour la survie des Atlantes, rien de moins. Et la Mère des créatures marines pouvait être une solution. Mais même Poséidon hésitait à faire appel à elle d'ordinaire. Il haïssait sa femme, autant qu'il l'aimait. Qui pouvait deviner ce qu'elle avait en tête ? Certainement personne.

Il poussa un soupir. Décidément, cette discussion n'avait rien de naturelle. Les Abyss. Le Sceau d'Apollon. Amphitrite. L'Algos avait mentionné Cinead. Peut-être devrait-il lui aussi aller le voir pour connaître son avis. Après tout, s'il existait une personne qui connaissait Blue Graad parfaitement, c'était bien lui. Accompagnerait-il le Kraken ? Là, c'était déjà moins évident. Après tout, il était Roi. Roi d'Atlantis. On n'attendait pas à ce qu'il prenne autant de risque sans garantie.

- Au grand maux, les grands remèdes... Je ne sais pas où elle se trouve mais j'ai une idée. Et puis, je n'oublie pas Drystan.

Un petit sourire, amusé. Deukalyion connaissait-il la particularité du Général de l'Hippocampe ? Peut-être. Mais dans le doute, il allait éclaircir cette donnée. Il se souvenait encore de sa première rencontre avec lui. Depuis, jamais l'Hippocampe n'avait trahi sa parole de l'époque. Un homme fort, fidèle, sur lequel on pouvait compter.

- Savais-tu que c'est Dame Amphitrite en personne qui a fait venir Drystan de l'Hippocampe ici ? Elle s'est présentée à lui. Lui a conté les grandes lignes de ce qu'il allait devoir faire. Il est le seul parmi les Généraux à avoir eu ce privilège. Quant à moi. Et bien, je suis le représentant de son époux. Je sers fidèlement les intérêts d'Atlantis. En ces temps troublés, j'espère pouvoir me faire entendre si je prie. Après tout, on dit que nul ne peut résister aux chants des sirènes. Ce sera le moyen de vérifier cela. Si ni lui, ni moi ne parvenons à la contacter, alors il faudra faire autrement.

le chant des sirènes. Une formulation bien énigmatique.

- Nous avons deux pistes viables. Et possiblement l'aide de Cuchulainn. Mais de nos trois idées, c'est celle-ci qui est sans doute la moins facile à réaliser. Jamais les Saints ne permettront à l'Augure de quitter la sécurité de leur prison. Blue Graad pour toi. Dame Amphitrite pour moi. Nous ne risquons pas de nous ennuyer...

L'idée était folle en effet mais pas surprenante. Il y avait pensé lui même avant que le Kraken n'en parle. C'était même assez logique. La décision appartenait à Cinead et au Sénat. Toutefois, il ne trouvait personnellement pas que ce soit une très bonne idée. En effet, si ce dernier connaissait effectivement Blue Graad, il n'en restait pas moins Roi d'Atlantis. Déjà qu'en tant que Légat, se rendre là-bas aurait été risqué, alors en tant que souverain, cela paraissait presque absurde. Surtout sans savoir s'ils trouveraient ce qu'ils cherchaient.

Car Deukalyion avait aussi mit le doigt sur le problème majeur : en plus d'être Roi, il était Purificateur. Il pouvait rendre sa superbe aux écailles abîmées. Ce problème était donc double. Il était bien trop dangereux de laisser Cinead quitter la protection d'Atlantis. le Kraken devait s'en douter à en croire les remarques qu'il faisait lui-même de son idée.

- Tout comme le Sénat n'a aucune emprise sur les décisions de l'Amirauté, je n'ai pas le pouvoir d'empêcher Cinead de te suivre si l'envie lui prend. Toutefois, si l'on demande mon avis, j'y mettrais mon veto. Il m'est déjà difficile de t'imaginer entreprendre un tel périple seul, alors prendre en plus le risque de perdre notre Roi ? Non, ce serait une erreur. Surtout que l'on ne sait pas quoi chercher précisément. Ni si on trouvera de quoi nous aider là-bas.

Quant à Amphitrite, il était normal qu'il émettre des réserves. D'ailleurs, la plupart se méfiait - et à raison - de ce que pouvait faire cette femme. Elle était fille d'un titan puissant. Une enfant des Mers. Et son pouvoir était grand. Pour autant, Orphéus était prêt à se fier à elle si cela pouvait aider leur cité. Et tant que le prix à payer serait inconnu, il ne pourrait pas décider. Car c'était une certitude : il y aurait un prix à tout cela. Les dieux n'étaient pas sans contrepartie. Même si cela les concernait.

- Depuis son arrivée, je l'ai effectivement gardé à l'oeil. Toutefois, je dois dire que ce que j'ai vu m'a convaincu. Il n'est pas un Atlante vois-tu, et j'aie crains un moment que l'impureté de son sang puisse nuire à nos intérêts. Mais si son sang est différent du notre, son coeur, lui, est le même. Ses aspirations aussi. Depuis qu'il combat à mes côtés, jamais il ne m'a déçu. Amphitrite a choisi un guerrier fort et noble. Je n'aurai pas fait mieux... Il est digne de confiance.

Il croyait clairement aux valeurs de Drystan. Et appréciait l'homme autant que le soldat. Ses premières impressions à son sujet avaient toutes été confirmées. Il était un véritable Général. De cela, personne ne pouvait en douter.

- C'est une certitude. Rien ne nous arrêtera. Toutes les décisions que nous prenons actuellement nous permettrons à terme de faire face aux imprévus. Le monde change. Les forces évoluent. Mais nous avons une chose que les autres ne possèdent pas : le pouvoir de peser sur ce monde. De nos décisions dépendront bien des alliances. Ce pourquoi j'attends impatiemment la délégation d'Arès. Je n'en ai pas parlé avant... Mais il semble que le Pontifex, qui répond au nom d'Acamas, ne tardera plus. Savais-tu que c'est cet homme qui a exécuté le précédent Grand Pope ?

Une information qui n'était pas su de tous. Et qu'il ne distillait pas à l'envie. Mais Deukalyion avait sa confiance depuis longtemps. Et il l'aiderait dans les négociations à venir, il le savait.

- J'aurai été étonné du contraire. Et puis peut-être sauras-tu voir des choses qui m'ont échappés, qui sait ? Ton avis est toujours constructif, n'hésite donc pas à faire comme tu le sens.

Et en effet, il se fiait véritablement aux conseils et avis de son ami. Le Kraken avait cette franchise qui prêtait à sourire, et un regard juste sur les situations qui se présentaient à lui. S'il en avait fait son bras droit, ce n'était pas sans raison. Et depuis ce jour, il ne l'avait jamais regretté. D'ailleurs, personne jusque maintenant n'avait eu à regretter sa décision. Il en avait reparlé il y a peu avec Cinead justement. Lui aussi avait su voir ce qui se cachait dans le coeur de l'Algos.

Savoir qu'il allait rencontrer Endymion, par contre, déclencha un petit rire du borgne. Pour connaître les deux, il les imaginait assez facilement à passer la soirée en buvant et se racontant des histoires. C'est qu'Endymion avait du vécu et voyageait beaucoup, là où le Kraken avait à coeur la sécurité d'Atlantis et en connaissait les moindres recoins. Un instant, il regrettait même de pas pouvoir rester avec eux. Une soirée mémorable à n'en point douter.

Quant aux Fauves d'Arès, voilà une question compliquée. Il était resté vague pendant la réunion et à raison : les généraux n'avaient pas tous à savoir ce qu'il souhaitait. Mais c'en était tout autre de Deukalyion. Après tout, il avait été désigné pour l'assister. Pourquoi lui ? Parce qu'il saurait faire preuve de réserve, ce dont il n'était pas persuadé de la part des autres. Surtout de ce qu'il savait des relations entre certains d'entre eux.

- Tout dépendra du temps qu'ils mettront pour venir à moi et de ce qu'ils apporteront comme présent. A dire vrai, je m'interroge un peu également. Qu'ils aient fait rouler la tête du précédent Pope prouve qu'ils ne seront sans doute jamais alliés avec les Saints. Cela nous place de fait au centre de toute la diplomatie entre ces deux factions. Notre importance n'est pas à minimiser et je doute que les uns comme les autres ne prennent pas en compte ce statut. Les Fauves d'Arès ne sont pas des mercenaires à utiliser n'importe comment. C'est une erreur que beaucoup font. Il faut savoir ce qu'ils recherchent. Et faire nos propres demandes de notre côté. Echange de bons procédés.

Le territoire d'Arès était grand. Et proche de certaines zones surveillées par les Saints. Par ailleurs, il était toujours bon de pouvoir avoir un soutien militaire en cas de problème. Orphéus n'oubliait pas Okhénos. N'oubliait pas les Muiens. L'association d'Arès et de Poséidon pourrait faire des étincelles.

- Je n'oublie pas que les Muiens courent toujours. Et que Medb et son groupe également. Peut-être pourrions nous souffler un peu en envoyant les Fauves traquer un de nos ennemis, si nous parvenons à leur faire comprendre que cela servirait leurs intérêts autant que les nôtres. Surtout concernant les Roisins Dubhs. Les capacités de ces derniers sont effrayantes. Le concours militaire d'Arès pourrait être un poids supplémentaire à faire peser sur les épaules de Medb.

A bien y réfléchir, ce serait difficile de manœuvrer en ce sens mais pas impossible. Et en parlant de manœuvre, une idée était venue à l'esprit du Légat. Une idée qui pourrait servir pour la mission de Deukalyion.

- J'y ai bien réfléchi. Les connaissances d'Alvis concernant le territoire des Ases peuvent nous être utiles. Je pense que je vais lui demander de se rendre là-bas, histoire qu'il se renseigne sur ce qui s'y passe. Si les alentours autour de l'Arche sont sécurisés, alors peut-être pourrais-tu passer par là. Pour le moment, j'en doute. Mais le Léviathan est le plus indiqué pour cette mission.

Et pas seulement pour ça. Mais Orphéus gardait pour lui ce dernier point. Il n'était pas nécessaire d'inquiéter outre mesure son bras droit.

- Que penses-tu de tout ceci ?

- Je sais bien que la discrétion n'est pas son meilleur atout, toutefois ses connaissances du terrain lui donneront plus de chance qu'à n'importe qui. Et puis quel meilleur moyen que de savoir ce qui peut t'attendre si tu passes par là ? N'oublie pas que je ne déplace jamais mes pièces sans savoir où je vais.

Le petit rictus sur son visage en disant long et Deukalyion comprendrait l'allusion. Le Légat ne prenait pas de risques sans en peser les conséquences éventuelles. Les gains possibles de cette expédition étaient si importants qu'il ne pouvait se permettre de ne pas tenter l'expérience. Mais le choix ultime irait à Alvis : si ce dernier supposait la mission trop compliquée, il accepterait son choix. Il était un chef d'Orchestre, il n'imposerait pas sa partition si le musicien se pensait incapable de la jouer.

Il salua finalement l'Algos qui avait une autre rencontre à faire. Endymion. Alors que ce dernier sortait, Orphéus se dirigea vers son trône, visiblement pensif. Cette discussion avait été intéressante mais soulevait d'autres problématiques : le sceau d'Apollon. Les Oracles étaient éparpillés de par le monde et il était persuadé que la plupart ne sauraient pas répondre à sa question. Le meilleur cas aurait été d'avoir Cuchulainn avec lui. Mais sous la garde des Saints, il était impossible de le récupérer. A moins que ? Une négociation possible ? L'idée méritait d'être creusé. Aurora s'approcha de son frère, Elle le sentait pensif. Sans un mot, elle attendait. Il redressa son regard vers elle.

- Nous verrons Alvis à Alexandrie, nous serons plus à l'aise pour en discuter en dehors de ces murs. Il est temps également de passer à la seconde phase pour le projet "Fantôme". Je verrai Selena pour ça. Il est temps de remuer la vase afin de faire sortir ce qui s'y cache.

Elle fit signe de la tête qu'elle comprenait son allusion et fit demi-tour pour sortir et préparer les projets de son frère. Remuer la vase... Alors qu'il se retrouvait seul, il ne put s'empêcher d'en rire. Il serait intéressant de voir ce qui en découlerait.

Citation :

Fin du rp, merci l'ami