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 Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée]

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EudoxiaEudoxiaArmure :
Argent du Paon
Message Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée]   Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée] EmptyJeu 25 Juin - 22:43
Eudoxia
Qui est-il ?
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    Nom : Eudoxia de Constantinople
    Date de naissance : 521 AD
    Âge : 31 ans
    Sexe : Féminin
    Armure demandée : Armure d'Argent du Paon


Comment est-il ?


    Eudoxia incarne la perfection. Du moins c'est ce qu'elle aimerait vous laisser croire et ce qu'elle laisse transparaître au quotidien.

    En dépit d'un masque restrictif, la Chevalier d'Athéna présente extrêmement bien. Si son physique reste modeste, dépassant tout juste le mètre soixante et pesant une cinquantaine de kilos toute mouillée, elle passe rarement inaperçue, même au sein d'une foule. Ce qui la force souvent à se vêtir d'une cape ou d'un garment supplémentaire pour cacher son identité. Eudoxia porte ses cheveux bruns volumineux et naturellement frisés relativement courts, prenant visiblement un soin particulier à les entretenir. Elle laisse d'ailleurs une traîne d'essence de rose sur son passage. Elle empêche cependant ces derniers de devenir trop longs et ainsi de la gêner au combat, préférant les garder au niveau des épaules. La jeune femme est d'origine méditerranéenne et cela se voit à son teint légèrement halé, sa mâchoire ciselée et son nez droit caractéristique de la Thessalie.

    Eudoxia n'est pas spécialement coquette, peut être plus que le commun des Chevaliers, mais possède toutefois une beauté toute naturelle qui attire les regards. Elle s'habille avec sobriété, préférant des tissus légers et confortables, se permettant tout de même quelques fioritures sous la forme d'accessoires, le plus souvent religieux. Une manière de se justifier sans doute. Sa démarche est très féminine et altière, trahissant une éducation de qualité et des origines nobles. Elle semble littéralement marcher sur l'air.

    Eudoxia est une véritable Chevalier, au sens littéral du terme. Si elle n'est pas inoffensive, pouvant même se montrer cruelle sur un champ de bataille, elle est avant tout au service de l'humanité. Elle montre souvent un grand intérêt pour le peuple, arpentant sans honte ni gêne les ruelles de Rodorio. La jeune femme se montrera même très altruiste, aidant quiconque à besoin d'aide et enseignant ce qu'elle sait au gré de ses rencontres afin de faciliter la vie des gens.

    Eudoxia est instruite. Elle sait lire, écrire et compter. Elle possède aussi une passion pour les écrits philosophiques et les traités de sciences. A cet effet, elle sera capable d'être pédante, étalant sa science comme du beurre sur une tartine, ennuyant son auditoire avec une facilité déconcertante. De la même manière, elle est souvent persuadée d'être dans son bon droit, se montrant plutôt bornée. Elle est clairement une mauvaise perdante...

    Eudoxia n'est pas une croyante zélée. Elle croit en Athéna mais ne le fait pas aveuglément. Elle pourra même faire preuve d'un certain culot et se montrer beaucoup trop franche envers ses supérieurs et les autorités du Sanctuaire. La gestion de la Bataille de Rome et du sort des Oracles est d'ailleurs un point extrêmement sensible qui lui tient à cœur. L'oppression n'est pas une solution et n'amène qu'à la vengeance. Elle le sait d'expérience...

    Pour finir, Eudoxia est une survivante. Sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille. Elle a connu des hauts et surtout pas mal de bas. Comme beaucoup de Chevaliers, sa détermination semble inépuisable et elle est du genre à ne rien lâcher, peu importe la hauteur des obstacles ou la puissance de ses adversaires. Cela fait d'elle quelqu'un de redoutable. Ou un cafard. Au choix. De la même manière elle est capable de s'adapter à de nombreuses situations et fait preuve d'une grande lucidité en cas de réel danger. Un sérieux atout dans le monde de la chevalerie.


Son Histoire



    Née Flavia Justinia Eudoxia Sabbatius, d'un père Mauricius, cousin germain de l'Empereur Justinien et Strategos d'Opsikion et d'une mère Olivia, descendante d'une lignée de notables Thessaloniciens, la petite est littéralement « née dans la pourpre ». Même si ce terme ne désigne que les enfants de l'Empereur ayant eu l'honneur de voir le jour dans la chambre pourpre du palais royal.

    Eudoxia grandit ainsi dans le luxe et l'opulence au sein du palais impérial dominant la « Mégaloplis », Contantinople, bâtie quelques siècles auparavant par un de ses aïeux au nom éponyme. Si elle ne put jouir de l'amour de parents aimants, la fillette reçut l'honneur d'être instruite par les plus grands précepteurs de l'empire. Un honneur qu'elle ne partagea qu'avec les enfants de l'Empereur lui-même. Eudoxia démontra au fil des années de belles qualités, notamment une extrême facilité à assimiler les sujets les plus complexes. Le philosophe Simplicios de Cilicie louera même jusqu'à Athènes le génie de cette fillette, capable de réduire les concepts de « métaphysique » d'Aristote à leur plus simple expression et de les rendre accessible à la plus bourrue des ménagères Perses d'Antioche. Mais Eudoxia ne voyait en ces théories qu'un simple jeu. Si sa mémoire lui permettait de s'attirer les éloges de la plupart de ses instructeurs, elle comprit rapidement que ses immenses efforts se voyaient sans cesse récompensés par une surcharge importante et incessante de travail. De quoi tempérer ses ardeurs pour les sciences et les lettres. Mais pas son intérêt pour les disciplines féminines et artistiques comme la danse, la musique et le chant. Des disciplines sous forme d'exutoire qu'elle s'est dès lors efforcée de pratiquer dans le secret des alcôves discrètes du palais impérial.

    Ce fut lors d'un concert improvisé devant un par-terre de domestiques, à l'orée de ses douze ans, qu'Eudoxia tapa dans l’œil de celle qui allait bouleverser sa vie : Théodora, l'impératrice et épouse de son grand-oncle Justinien. Théodora la belle, l'ancienne courtisane s'étant élevée au plus haut rang de l'Empire grâce à ses multiples talents et un véritable don pour l'éloquence et les intrigues d'une cour depuis longtemps à sa botte. La fillette n'aurait certainement pas rêvé à meilleure mentor. Surtout que cette dernière a depuis longtemps réalisé son écrasante supériorité vis à vis des pairs de son âge juste bons à pleurnicher dans les jupes de leur mère. Une supériorité que Théodora avait entretenu en l'opposant constamment à ceux qui deviendraient ses rivaux dans un avenir plus ou moins proche. C'est ainsi qu'Eudoxia fut même entraînée aux arts de la guerre. Si son physique modeste ne lui permettait pas de manier la lance ou même l'épée, sa dextérité naturelle, héritée de sa mère et façonnée par sa passion pour les arts, ainsi qu'une certaine facilité à se concentrer même entourée du plus pur des chaos, la dirigèrent tout naturellement vers l'archerie. Il y avait quelque chose d'apaisant et de fondamentalement spirituel dans cet art accessible au plus simplet et pauvre des pécores. Un art ancestral et universel dans lequel Eudoxia trouva son compte et qui lui permit de s'évader l'espace de quelques heures journalières des affres de la cour impériale et de ses devoirs dont la liste s'allongeait avec les années.

    Telle Artémis, la déesse chasseresse.

    L'adolescente devint éventuellement une belle jeune femme. A l'orée de ses seize ans, Eudoxia fut offerte en mariage à Dioclès de Syracuse, Doux de Sicile, Navarque et potentiel successeur du Drongaire de Ploïmon, la flotte impériale. Un candidat ayant foulé cette terre deux fois plus longtemps qu'elle. Un candidat choisi officiellement par des parents extatiques et imbus de leur personne, fiers d'avoir dégotter un tel parti pour leur fille. Un candidat officieusement désigné par Théodora, originellement pour sa propre fille mais éventuellement pour celle qu'elle estime digne de lui succéder. Probablement pas à la tête de l'Empire mais pour reprendre les clés d'une cour picorant les miettes qu'elle leur jette gracieusement. En attendant ce moment fatidique, Eudoxia ferait ses armes à la cour de son seigneur et mari en qualité de Duchesse de Sicile dans la ville portuaire de Syracuse. Si cette dernière ne valait pas Constantinople, de par sa taille et intrinsèquement de par son prestige, elle était un véritable carrefour situé en plein cœur des routes commerciales méditerranéenne, faisant figure d'escale majeure entre Alexandrie et les restes de l'Empire Romain d'occident. Une ville cosmopolite qui lui offrirait sûrement le terrain de jeu idéal pour se faire les griffes et prendre de la bouteille, notamment en matière d'intrigue, de diplomatie et de gestion. Une ville qui lui offrirait peut être un billet retour vers la capitale et ce en grande pompe. Qui sait ?

    Dioclès se révéla rapidement un mari honnête et docile. Subjugué par sa nouvelle épouse et d'interminables parties de jambes en l'air dont la durée était fondamentalement le seul point fort, le Doux laissa Eudoxia prendre ses marques et éventuellement le contrôle de la cour ducale. Cela ne se fit pas sans heurt, la jeune femme s’évertuant à comprendre les rouages de cette machinerie complexe. Si ses adversaires se révélèrent bien plus doués et rompus à l'art de la manipulation que les riches et naïfs enfants de la noblesse impériale, son background était tout bonnement terrifiant et plus particulièrement sa parenté, même lointaine, avec l'Empereur. Pourtant c'était bel et bien ses liens avec la faction de l'Impératrice dont les nobles locaux auraient du se méfier. Eudoxia coupa littéralement ces derniers comme une lame chaude dans du beurre, s’accaparant avec une facilité déconcertante la plus grosse part d'un gâteau gigantesque, faisant d'elle la véritable dirigeante de la Sicile. Une copie conforme de Théodora aux yeux d'un peuple aux anges louant son nom au niveau de son époux d’apparat.

    Louée soit Eudoxia, Reine de Sicile.

    Les années passèrent et son emprise se resserra sur la capitale sicilienne, écrasant sans s'en rendre compte une noblesse devenue rebelle. La vie était belle et presque parfaite. Si elle se lassait de ne pas avoir d'adversaires à sa hauteur, elle pouvait jouir de son temps à sa guise, se perfectionnant par exemple dans les domaines de l'archerie ou encore de l'équitation. Des domaines d'ordinaire réservés aux hommes qu'elle prenait d'ailleurs un malin plaisir à émasculer. Les rares à lui tenir tête avaient l'insigne honneur de partager sa couche. Ils n'étaient pas légion mais valaient largement mieux que son époux accaparé par ses devoirs et dont la masculinité tombait en berne avec les années. Etrangement, Dioclès était suffisamment burné pour engrosser ses maîtresses officielles. Le seul bémol de la Duchesse fut de ne pas lui donner d'enfant. De quoi rendre jalouse une Eudoxia avide d'un contrôle absolu mais dont l'ennui lui permettait de ne pas réduire tout ce petit monde à l'état de bouillie. Elle se contentait d'observer les factions de la cour, et plus particulièrement le harem ducal se battre pour les miettes qu'elle laissait filtrer le long de ses doigts effilés. Une complaisance et une nonchalance criminelles qui lui coûteraient éventuellement très cher.

    En l'an de grâce 541, alors que Dioclès souffre de douleurs pectorales depuis quelques mois, le palais ducal était en émoi. Les cris d'horreur et d’effroi s'élevèrent dans la paisible nuit d'été. Les murs tremblèrent et le sol gronda, annonciateurs de funestes lendemains. La despote émergea d'un sommeil profond avec difficulté, résultant d'une énième orgie, seule manière de trouver un peu de répit et de vie dans ce bas monde. Paniquée, elle enfila un garment de soie et enjamba les corps dénudés de ses partenaires du soir, se frayant éventuellement un chemin jusqu'au Capitaine de la garde. « Lorsqu'on est au sommet, la seule chose que l'on craint c'est de perdre ce pouvoir. » avait coutume de dire sa mentor Théodora. Dans l'inconnu pour la première fois de sa courte vie, Eudoxia était terrifiée. Que pouvait-il se passer ? Les Ostrogoths qui convoitaient l'île depuis leur défaite étaient-ils passé à l'action ? Le peuple s'était-il soulevé ? Son cerveau affaibli n'arrivait plus à assimiler les données d'un présent devenu imprévisible. Son plus fidèle soldat était littéralement sur le cul. Il avait idolâtré cette femme et l'avait mis sur un gigantesque piédestal. Comme dans les récits homériques, le monde semblait tourner autour d'elle. Il se rendait enfin compte qu'Eudoxia n'était qu'une mortelle comme les autres, apeurée comme une gamine lorsque la situation était hors de son contrôle... Pieds nus, la Duchesse traîna éventuellement sa carcasse voluptueuse vers la salle d'audience. Elle y fut accueillie par la tête de son époux roulant à ses pieds.

    La fin d'un règne.

    Eudoxia ne put refréner un petit cri primordial et instinctif, mélange de surprise et d'horreur alors que son regard croisa celui plus bovin de son défunt seigneur étêté. Lorsqu'elle daigna finalement lever les yeux, son regard se posa sur le trône et sur Démétra, la première maîtresse de Dioclès, mère de son aîné, successeur officiel du duché. Elle comprit enfin ce qu'il se passait. Démétra avait gagné le combat des opprimés et récolté suffisamment de miettes jetées par Eudoxia pour obtenir un réel pouvoir. Ah l'ironie du sort. Cette dernière se savait vaincue mais commençait déjà à élaborer des stratagèmes pour se sortir de cette situation. Elle serait probablement affaiblie mais toujours debout et influente. Ce n'est que lorsque son fidèle garde lui planta une dague dans le dos qu'elle réalisa que tout était bel et bien terminé. Ce fut le sourire aux lèvres qu'elle s'effondra de tout son long, consciente qu'elle aurait dû se montrer plus impitoyable. Qu'elle aurait dû se montrer plus intelligente. Qu'elle aurait tout simplement dû faire plus d'efforts. Tant de regrets. Des regrets qu'elle emmènerait dans la tombe.

    Le sort en décida autrement.

    A l'orée d'une mort certaine, Eudoxia sentit pour la première fois cette chaleur indescriptible bouillant au plus profond de son être. Un réconfort pour son âme l'empêchant de se laisser aller et de sombrer dans les abysses du néant. Un lueur douce et apaisante qui semblait même guérir les plus visibles de ses maux. L'ancienne duchesse ouvrit éventuellement les yeux sur un monde nouveau. Et surtout sur un monde qui... puait la poiscaille ! Beurk ! Cette odeur de poisson pas frais. Elle n'avait jamais supporté ce met pourtant si important dans la culture hellénique. La vue d'une simple dorade tout juste sortie de l'eau la dégoûtait même au plus haut point. Et puis ce n'est pas comme si elle avait coutume de traîner du côté des cuisines du palais. Une fois la nausée passée, ses yeux s'habituèrent à la lumière. Un brouhaha indistinct assaillit alors ses oreilles plus habituées aux mélodies enchanteresse de la cithare. Eudoxia parvint enfin à se situer. A la vue de la foule et des étales, elle se trouvait sur le port de Syracuse. Avait-elle été laisser pour morte après le coup d'état ? Un serviteur l'avait-il soigné ? Tant de questions se bousculaient dans son esprit encore embrumé. Ce n'est qu'après cinq bonnes minutes que la noble réalisa qu'elle était attachée à une sorte de mât, pieds et poings liés... Dans le plus simple appareil. Ses parties intimes tout juste dissimulées sous un vulgaire morceau de tissu. Pas le temps de se plaindre qu'un type à la mine patibulaire et à la voix portante aboya quelques lignes avant que la foule ne s'anime et crie à son tour pour lui répondre avec une immense ferveur. Si Eudoxia était habitué aux regards lascifs des hommes et des femmes à son encontre et qu'elle en tirait jadis une certaine fierté, se retrouver tel un morceau de viande livré en pâture à des charognards était évidemment très dégradant et un violent coup à un ego déjà très emprunté.

    A la défaite intellectuelle se joignait à présent l'humiliation physique.

    Affaiblie par les événements et surtout mal nourrie, sans toutefois perdre trop de sa superbe, Eudoxia n’émergea de ce mauvais rêve qu'une fois à destination, chez son nouveau maître. Un sceau d'eau en guise de baiser princier. Ses yeux s'habituèrent à la lumière et elle se rendit compte qu'elle se trouvait dans la cour d'une villa romaine. La vue de l'Etna au loin la rassura en quelque sorte. Elle était toujours en Sicile. C'était déjà ça. La jeune femme ne s'imaginait pas se réveiller dans une chambre royale emmitouflée dans des draps de soie mais tout de même ! Cependant, son petit confort passa rapidement au second plan. Des serviteurs se relayèrent pour l'arroser dans une sorte de simulacre de douche, son inimité dévoilée à la vue de tous à la manière d'un vulgaire animal. Ses protestations et l’énonciation de son riche pedigree n'y changèrent absolument rien. Lorsque cette épreuve fut enfin terminée, Eudoxia se jeta littéralement aux pieds de celui qui s'apparente à son nouveau maître, arrivé juste pour l'occasion, le priant de mettre fin à son cauchemar. Sûrement lui, de par sa stature, serait plus réceptif à ses nombreux charmes et atouts. Elle s'imaginait que ce dernier l'avait acheté à prix d'or pour le servir et si elle n'était pas jouasse à cette idée, au moins cela la mettait dans une position familière. Elle recommencerait son ascension depuis le bas de l'échelle, en simple épouse d'une seigneur local.

    Malheureusement, ce n'était pas ce que le destin avait prévu pour elle.

    Le seigneur ne payait pas de mine. A vrai dire, du haut de son mètre soixante et de son opulente bedaine, il ne ressemblait même à rien, son charisme s'apparentant à celui d'une palourde. Et pourtant à sa simple vue, un silence de plomb s'était abattu aux alentours. Cet homme inspirait étrangement un immense respect à ses gens. Il se mit soudainement à rire à gorge déployée. Son rire gras et puissant résonna dans toute la villa. Un garde à ses côtés soupira de dédain avant de donner un coup de pied à Eudoxia en plein visage. Elle émit un cri déchirant, mêlant douleur et surprise avant de s'écraser au sol un peu plus loin, du sang coulant abondamment sur son visage. Son nez était fracturé, sa lèvre inférieure coupée. Elle jeta un regard plein de haine à ses bourreaux avant que plusieurs soldats ne s'avancent vers elle, un sourire carnassier aux lèvres. La jeune femme tenta de résister lorsque ces derniers s'emparèrent de ses bras et la mirent à quatre pattes pour la maîtriser. En vain. Elle chercha du regard celui du seigneur complètement désintéressé avant que le capitaine de la garde ne s'avance, prenne son menton dans sa main et lui annonce la suite des réjouissances. Eudoxia n'était pas destinée au seigneur mais à ses soldats. Son visage se décomposa lorsqu'elle comprit enfin...

    Simple poupée jetable. Le comble de la déchéance.

    Les journées défilèrent, toutes marquées du sceau de l'abus physique et mental. La jeune femme vivait un réel cauchemar. Un cauchemar qui ne semblait jamais vouloir se finir. Seul les restes d'un ego chancelant l'empêchaient encore de sombrer totalement et d'accepter cette nouvelle réalité qui était la sienne. Ca et la conviction qu'elle serait assurément délivrée de ce supplice par ses proches. Elle était tout de même de la famille de l'Empereur ! Plusieurs milliers de coups de butoirs, sa seule manière de compter le temps dans sa cellule caverneuse, suffirent à briser cet espoir. Eudoxia en vint à invoquer Théodora, sa mentor qu'elle avait ironiquement érigé sur un piédestal comme elle l'avait jadis été à la cour du Doux de Sicile. En vain. Alors que la jeune noble n'en avait plus que le titre, ses pensées se tournèrent vers la religion et Jesus Christ. Entité salvatrice qu'elle avait depuis longtemps rencardé au rang de simple superstition. Au contraire de son grand oncle Justinien qui avait pour hobby de s'immiscer dans les affaires religieuses. Elle n'y voyait fondamentalement qu'une forme de contrôle des masses. Et la voilà qui prie Dieu et tente de se rappeler les nom de toutes ces icônes qu'elle a vu jadis dans les livres et à l'intérieur de la basilique Sainte-Sophie. Un comble pour une athée. Mais elle ne cherchait pas à être sauvée mais simplement que son cauchemar cesse...

    Alors qu'Eudoxia contempla une énième fois l'idée de mettre fin à ses jours, d'une manière ou d'une autre, son salut vint d'une étincelle au cœur du néant. Une chaleur maternelle, sorte de cocon de lumière apaisant son âme qui l'enveloppa. C'était la deuxième fois qu'elle ressentait ce genre de présence, même si cela ne lui revint pas à ce moment la. Elle était tout bonnement transportée par ce confort divin. Lorsqu'elle reprit connaissance, son regard las se posa sur un homme à la barbe fourni qui la tenait dans ses bras comme une princesse. Ce n'était pas un de ses « clients » habituels. Etait-ce un nouveau garde venu évacuer sa frustration journalière ? Le bourreau qui allait enfin achever ce qui lui restait de vie et enfin lui apporter ce repos éternel tant souhaité ? La course effrénée et le sourire bienveillant de ce dernier la plongea immédiatement dans la confusion la plus totale. Cet homme était en train de la sauver ? Alors que les larmes coulèrent par réflexe sur ses joues empourprées, un grondement sourd résonna sur la campagne environnante. L'Etna venait d'entrer en éruption.

    La colère d’Héphaïstos.

    Profitant de l'instabilité engendrée par l'éruption, le duo s'échappa facilement des environs, faisant une halte dans les faubourgs de Catane. L'homme s'appelait Roland et à ses manières et son accent guttural, devait être d’origine barbare. Eudoxia lui attribua une ascendance franque. Cependant, elle ne se montra guère sociale, ne cherchant pas à communiquer avec son sauveur, encore trop traumatisée par ce qu'elle avait vécue. D'ailleurs l'homme n'insista pas et se contenta de la nourrir et de veiller à ce que personne ne retrouve leurs traces. La jeune femme se rendit toutefois compte que ce dernier ne semblait guère inquiet d'être découvert. Mais plutôt ennuyé. Comme s'il avait des choses à cacher. Eudoxia se laissa guider, encore trop faible pour voyager seule. Elle comptait retourner à Constantinople et retrouver sa famille et des soutiens de confiance. Même si la valeur de ces relations avait sérieusement pâlit dans son cœur ces derniers temps. Si elle avait compté pour eux, ils se seraient décarcassés pour la retrouver... Le duo embarqua éventuellement sur un navire commercial et prit la direction d'Athènes.

    Le périple s'avéra non seulement dangereux mais diablement éreintant. Il fallait près d'une semaine pour rallier le Péloponnèse et le port de Thèbes depuis la Sicile. Si la destination d'origine était Athènes, les conditions du voyage et notamment la mer agitée ainsi que des tensions dues au fait d'avoir une femme à bord obligèrent le vaisseau à amarrer plus tôt que prévu. Rien n'arriva à Eudoxia, toujours affublée de son protecteur infaillible. Cela lui permit de retrouver un peu de forces aussi bien physiques que mentales. Surtout mentales d'ailleurs. Ayant finalement rencardée l'idée de retourner à sa vie d'avant, elle devait tout reprendre à zéro. Ce fut loin d'être une décision facile mais qui fut accueillie avec beaucoup de philosophie par Roland qui loua son idée de renouveau et de renaissance. Il la mit cependant en garde. Vivre selon ses propres idéaux et ne rendre de comptes à personne n'était pas chose aisée. Il lui faudra se montrer forte, bien plus forte que lors de sa vie d'avant, sa vie de simple humaine. Un concept qu'elle ne comprit pas sur le moment mais qui deviendrait éventuellement un véritable leitmotiv.

    Une deuxième chance.

    Contrairement à ce qu'Eudoxia attendait, Roland la déposa dans un petit village non loin d'Athènes répondant au nom de Rodorio. Il la chargea alors de se rendre dans un lieu que certains locaux appelaient Sanctuaire dans leurs murmures. Tout cela afin d'y débuter sa nouvelle vie. Avait-elle le choix ? Elle en était venue à croire cet homme encore inconnu quelques semaines auparavant. Certes il l'avait sauvé de l'esclavage et de sévices inimaginables mais cela lui octroyait-il suffisamment de crédit pour qu'une femme de son expérience le croit sur parole ? Ce fut un véritable acte de foi pour la jeune femme. Mais le terme de sanctuaire était très approprié pour celle qui ne souhaitait que protection. Elle y trouva évidemment bien plus mais cela ne fut pas sans heurts.

    Au-delà de l'immense surprise que tout le monde ressent à leur arrivée dans ce lieu aux origines divines, Eudoxia s'y sentit rapidement à l'aise. Elle n'avait pas imaginé qu'en parlant de renouveau, Roland parlait d’entraînement physique intense. Mais cela lui permit de rentrer tout de suite dans le bain et de mettre sa vie d'avant de côté. La jeune femme n'avait tout bonnement pas le temps de cogiter sur ce qui aurait pu être ou comment elle aurait pu éviter de finir comme esclave sexuelle au fin fond d'une cave... La raison principale était simple : Elle était trop faible. Le port du masque s'avéra aussi une forme de thérapie. Cela lui permettait d'enfouir au plus profond d'elle ce qu'elle était réellement et d'offrir au monde l'image de celle qu'elle aspirait à devenir. Une manière d’effacer le passé pour se consacrer sur lé présent et l'avenir.

    Un véritable renouveau.

    Comme beaucoup d’aspirants Chevalier, Eudoxia n'eut pas de maître à proprement parler. Et en dehors de Roland, qui s'avérera éventuellement Chevalier d'or de la Vierge, elle ne connaissait personne. Elle dut se débrouiller toute seule et s'extraire de la masse par ses propres moyens. Cela lui permit de développer une qualité qui lui avait fait défaut dans son ancienne vie : La résilience. La mentalité d'une survivante prête à tout pour s'accrocher à son espoir d’une nouvelle vie. L'idée de ne pas céder à la facilité et de toujours se remettre en question. Une véritable révélation pour la jeune femme née avec une cuillère d'argent dans la bouche. Ce fut cet aspect de sa personnalité qui la propulsa naturellement vers le devant de la scène et qui, associé avec des manières de leadeur et une solide expérience martiale, lui permit de prendre la tête d'une génération d'aspirants et de leur servir d'exemple. Ironiquement, ils la mirent sur un piédestal. Quelque chose qui ne lui avait jamais réussi jusque là...

    Étonnement, Eudoxia ne fit pas partie des premiers aspirants à devenir Chevaliers. Ce fut même une des dernières ! En dépit de toutes ses qualités et cette image de perfection qu'elle renvoyait depuis quelques années, les cloths ne semblaient pas vouloir réagir à son cosmos naissant. Elle avait certes remarqué que ce dernier différait légèrement des autres, notamment de par son intensité mais elle n'était tout simplement pas capables de le maîtriser de manière continue. Son état d'esprit s'avéra un véritable frein à ses ambitions. En voulant cacher sa nature réelle à ses pairs, de peur sans doute qu'on découvre la laideur de son passé, son âme était devenue hésitante, sans doute incapable de s'échapper des épisodes les plus douloureux de son ancienne vie. Eudoxia travailla énormément à corriger ce défaut, à oublier. Mais cela ne lui permit pas de devenir un Chevalier. Ce ne fut que grâce à l'intervention de Roland, improvisé Mentor qu'elle parvint à franchir un cap. Il prit le parti de faire l'opposé de la jeune femme. A défaut d'oublier, elle devait se servir de ses expériences pour avancer. Histoire de ne pas refaire les mêmes erreurs. A cet effet, il lui apprit à voir au-delà de ce que ses yeux lui permettaient. De voir de quoi était fait le monde et de s'extraire du carcan oppressif qu'était sa propre personne. L'expérience fut des plus renversantes. S'ouvrir au monde extérieur et admettre sa réelle identité pour quelqu'un d'aussi renfermée et traumatisée qu'Eudoxia furent un immense pas en avant.

    Une révélation et l'esquisse d'un don d'omniscience.

    En l'an de grâce 550 AD, alors qu'Eudoxia était au beau milieu d'une intense séance d'introspection, son cosmos s'anima d'une leur particulière, Elle laissa son esprit s'imprégner de cette nouvelle sensation et elle se laissa guidée par cette force supérieure. Ses pas la menèrent au plus profond du Sanctuaire, aux abords du Temple de la Vierge. Elle y fut accueillie par son mentor qui l'attaqua sans ménagement, la blessant au niveau des yeux et la rendant temporairement aveugle. Une attaque incroyable sous forme d'épreuve. Surprise, Eudoxia tenta de se défendre, utilisant toutes les techniques apprises au fil des années. En vain. Rien ne marchait ! Aveuglée, elle n'eut d'autre choix que de réagir avec son cosmos et laisser ce dernier guider ses mouvements au fil des échanges avec Roland jusqu'à l'arrière du Temple de la Vierge. Elle sentit alors une puissance incroyable qui résonna avec son propre cosmos et ses pas l'amenèrent devant un magnifique saule pleureur. Eudoxia tendit alors le bras, confiante et ses doigts effleurèrent ce qui s'avéra l'armure d'argent du paon. Cette dernière réagit immédiatement et fonce alors sur la jeune femme, se désolidarisant avant de la recouvrir de la tête aux pieds. Son cosmos se démultiplia et la nouvelle Chevalier parvint éventuellement à faire face aux assauts de Roland. Non sans mal d'ailleurs. Tel la symbolique de son animal protecteur, Eudoxia pouvait enfin renaître.

    Ses débuts en tant que Chevalier furent hésitants. Elle se contenta surtout de consolider les bases et de s'habituer à cette nouvelle puissance capable de destruction massive. Les années passèrent rapidement et Eudoxia se mêla peu à peu à ce nouveau monde qui était le sien, s'attardant plus souvent sur les terrains d'entraînement afin d'aider les aspirants, ou encore participant à diverses mission pour le Sanctuaire et Athéna. Une déesse qu'elle apprit à vénérer au fil des années. Même si cela ne fut pas aussi instinctif que pour tant d'autres Chevaliers. Eudoxia était comme Saint Thomas, quelqu'un de terre à terre à la base. Mais plus son esprit s'ouvrait au monde, plus ce dernier devint réceptif aux plus étranges des concepts ésotériques. Sans parler de ce fameux don de l'armure du Paon lui octroyant la faculté de voir partout dans le monde, même aux enfers. Un don qu'elle ne maîtrise d'ailleurs toujours pas et qui ne lui permit pas de retrouver la trace d'un mentor aux abonnés absent. Le véritable tournant de sa foi naissante fut la bataille de Rome en 552 AD. Une bataille marquante sur fond de Guerre Sainte qui consolida ses convictions et qui la plaça définitivement du côté d'Athéna et surtout du côté des plus faibles. Une bataille qui la réconcilia avec son passé et qui lui permit d'avancer. Elle fait d'ailleurs preuve de véhémence à la vue des dommages collatéraux et du sort réservé aux vaincus. Elle prêche que ces actions auront de sévère répercussions. La mort aurait été un châtiment plus approprié...

    Eudoxia était faible. Elle l'est à présent. Et elle le sera toujours. Cependant, il y aura toujours plus faible qu'elle et ces derniers ne méritent pas de finir sous sa botte ou celle de quelqu'un d'autre. Elle est totalement du côté des opprimés. Plus chevaleresque, tu meurs...


Et vous, qui êtes vous ?

    Age : 35 ans
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    Code:
    [b]Anna Helme[/b] → [i]Amara Xenakis[/i] est [b]Eudoxia[/b].
    Quelle est votre expérience des forums RP : Je RP depuis très longtemps mais avec parcimonie. On va dire solide mais sans grande prétention.
    Comment avez-vous connu le forum : Topsite – Virtu4lGames de mémoire




Dernière édition par Eudoxia le Ven 26 Juin - 9:03, édité 6 fois
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MehryMehryArmure :
Armure de l'Ophiuchus

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Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée] G-bleu0/0Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée] V-bleu  (0/0)
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Message Re: Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée]   Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée] EmptyJeu 25 Juin - 23:03
Bienvenue Eudy, plus officiellement cette fois !

Dis donc, avec tout ce que tu as tease pour ce personnage, je suis contente de voir enfin cette présentation postée (et, en plus, t’as opté pour l’armure du Paon finalement, donc voilà ♡)

En tant qu’anciennes du Sanctuaire, obligé qu’on fasse une petite chronique toutes les deux à l'occasion, tranquillement !

Courage pour la fin de ta présentation et pour l’étape de la validation !
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RebaRebaArmure :
Lion Mineur

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Message Re: Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée]   Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée] EmptyJeu 25 Juin - 23:53
Bienvenue et bon courage pour la fin de ta fiche !

N'hésite pas à passer par le conseil du staff si tu as des questions.
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ChildéricChildéricArmure :
/

Statistiques
HP:
Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée] G-bleu0/0Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée] V-bleu  (0/0)
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Message Re: Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée]   Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée] EmptyVen 26 Juin - 15:01
Alors, très bonne pres'. Le travail de fond sur le vécu du personnage est vraiment sympa et sa change du genre de chevalier formé dès l'enfance, surtout baigné dans la politique et les intrigues, c'est un profil de personnage rafraîchissant. Le lien avec la famille impérial est aussi bien utilisé, et ça sera utilisé en jeu (il se peut par exemple, que sans ton masque, tu sois reconnu éventuellement à Constantinople). De même, ça va donner, j'en suis sur, quelque chose d'intéressant en jeu la position de ton personnage sur les oracles.

Je valide donc ça éveil 5 avec les 21 PC qui vont avec. Bon jeu parmi nous Wink


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Eudoxia - Chevalier d'argent du Paon [Terminée]
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