[15 janvier 553] De l'héritier d'Antarès [PV Lesath]

Le voilà enfin. Le Sanctuaire d’Athéna. Ses yeux d’ambre redécouvrent l’endroit comme s’il ne l’avait jamais quitté. Comme si une dizaine d’années ne s’était pas écoulée depuis qu’Andreas du Cerbère était venu le chercher pour le soumettre à son terrible entraînement. Son épreuve, son jugement… Tant de choses avaient dû changer, s’était-il dit en route. Mais au final, dès son arrivée, il eut l’impression que cet endroit resterait à jamais figé dans le temps ; seuls ceux qui le parcourrait changeraient, mais l’emprise profonde de la nature d’Athéna en ces lieux préserverait sans doute tout le reste à jamais.

Au final, une chose majoritairement avait bien changée à ses yeux. Lui. Lui et le regard que l’on portait sur lui. À l’époque, il n’était qu’un enfant promis à un grand avenir ; à présent celui-ci était en passe de se réaliser, maintenant qu’il portait la Silver Cloth d’Orion. S’il l’avait cachée son voyage durant, à présent Algebar s’en paraît fièrement. Les sacrifices n’avaient pas manqués, aussi estimait-il l’avoir bien mérité. Et ainsi, le mépris d’antan faisait place désormais au respect. D’Algebar l’orphelin il revenait Algebar, Silver Saint. Voilà pourquoi il portait la cape, comme il avait vu faire certains chevaliers d’argent ou d’or aperçus enfant dans les rues de Rodorio. Manière de se donner une forme de prestance, maintenant qu’il pouvait selon lui s’estimer plus remarquable.

Pour autant, il ne s’amusait pas juste à pavaner, et ses pas avaient un but. Maintenant qu’il était là, il était nécessaire de se présenter au rapport. De prendre ses ordres auprès du Grand Pope. Et en passant… tendre l’oreille pour tâcher de savoir de quoi l’actualité était faite. Algebar était alors passé dans les alentours du Coliseum, sachant qu’il y avait toujours du mouvement par ici. C’est là qu’il apprit une information le concernant particulièrement : l’armure d’argent du Cerbère, celle que portait son maître, était rentrée seule au Sanctuaire dans un triste état. Il s’en estima forcément garant. Investi de la responsabilité de faire quelque chose. Pour le fait d’avoir été le coupable endommageant cette armure. Pour son maître qui l’avait si longuement portée. Une idée qui germe en son esprit, et un point supplémentaire à voir avec le Grand Pope, donc.

Cela le replongea puis vivement encore dans ses souvenirs. Andreas, son maître, qui avait un temps été envisagé en tant que Gold Saint du Scorpion. Entraîné par Belisaire en ce but. Algebar n’avait jamais su ce qui avait empêché que cela se réalise. Est-ce qu’il avait été incapable de s’en montrer digne ? Est-ce qu’il avait commis des actes ou dit des mots contraires aux valeurs de la chevalerie d’Athéna ? Peut-être ne le saurait-il jamais. Andreas était mort à présent, tout comme Belisaire. Et il doutait fort que le Pope Childéric – ancien Lion s’il en croyait ce qu’il en avait appris au Coliseum – en sache beaucoup plus. Il ne lui poserait pas la question de toute façon, cela ne le regardait pas. Toujours est-il que perdu à ces pensées en traversant une à une les douze maisons du Sanctuaire, il ralentit fortement le pas en la demeure du Scorpion. Emprunt d’un profond respect, il détailla les lieux du regard. Le scorpion était un mythe essentiel rattaché à celui d’Orion. Point sur lequel Andreas n’avait cessé d’appuyer, lui inculquant si bien les qualités mortelles de la Scarlet Needle et d’Antarès qu’Algebar s’en était forcément inspiré pour créer les Crimson Arrows. Un comble lorsque l’on accordait comme lui une grande importance aux mythes et aux étoiles, en lesquelles Scorpion et Orion n’auraient de cesse de se pourchasser à jamais, chacun placé à l’opposé de l’autre en la voûte céleste.

Ainsi pensif, il prend son temps. Peut-être même espérait-il croiser celui qui était parvenu à se montrer digne d’endosser cette armure d’or, au contraire de feu Andreas...

Silver Cloth d'Orion:

Son inspection des lieux ne dura ainsi pas si longtemps. Peu pressé d’en terminer la traversée, il s’était mis dans l’idée que sa rencontre avec le Grand Pope pouvait bien attendre qu’il « visite » ce temple, ou du moins prenne le temps de peser de l’ambiance qui régnait ici. La maison qui fût gardée par le Pope Belisaire, et dont son maître avait été entraîné pour prendre la relève. Durant son propre enseignement, Algebar avait tant entendu parler du maître de son maître, du Scorpion, du lien fort entre les mythologies de leurs Cloths, de ses techniques et du lien qu’il lui était conseillé d’appliquer dans son propre entraînement. Autant dire qu’il avait été plus que bercé du Scorpion et de son Antarès durant… presque toute sa vie, en fait !

Alors, si pour la première fois de son existence, il avait l’occasion de découvrir cette antre, il ne se priverait pas. Ne remarquant pas le gardien des lieux jusqu’à ce qu’il attire son attention en lui adressant quelques mots. Algebar s’arrête, et fixe enfin son attention sur un point précis, se tournant dans la direction dont était provenue la voix. Un homme au corps bandé, simplement assis, attendant. Quoi ou qui, il n’en avait aucune idée, mais ça ne devait pas être lui, non. Était-ce le chevalier du Scorpion ? Ou bien quelqu’un qui attendait le chevalier du Scorpion, justement ? Difficile à dire, et il n’avait pas envie de se perdre en suppositions. Ce serait donc par la discussion et de saines présentations qu’il en aurait le cœur net.

- Je suis Algebar d’Orion, et je monte les marches menant au temple du Grand Pope afin de me présenter à lui et de m’enquérir de ma mission, à présent que je suis revenu de mon entraînement.

Le souci quand on n’avait eu qu’une dizaine de discussions en dix ans, c’était que quand l’occasion se présentait, cela devenait trop tentant de tailler la bavette. Et puis, il était curieux… il fallait bien qu’il creuse la question s’il voulait obtenir des réponses !

- Je… j’en profitais… Mon maître a été entraîné par feu le Pope Belisaire afin de le remplacer, mais cela ne se sera jamais fait, finalement. Il m’a tant rabattu les oreilles avec le Scorpion… il faut dire aussi que nos constellations sont profondément liées, lorsque le scorpion a donné la mort au chasseur, et que Zeus tout puissant les a placé à l’opposé de la voûte céleste afin qu’ils continuent à se poursuivre à jamais sans toutefois pouvoir se rattraper… hé mais pourquoi je parle de ça moi...

Algebar parle plus bas sur ces derniers mots, et fronce les sourcils. Est-ce qu’il venait vraiment de déballer tout ça sans y réfléchir, alors que son intention première avait juste été de demander à son interlocuteur qui il était ? Il secoue la tête en soupirant, avant de tenter d’aller plus droitement à l’essentiel.

- Êtes-vous le gardien actuel de cette maison ? Le Chevalier du Scorpion ?

Durant toute la discussion, il s’était rapproché lentement, sans toutefois franchir une distance de sécurité respectable, ne souhaitant pas se montrer trop invasif non plus. Ce qui serait sans doute raté, vu à quel point son bagou s’en serait chargé. S’il s’agissait bien du Scorpion, il ne pourrait pas passer sans sa permission de toute manière, aussi convenait-il de ne pas plus se presser.

Algebar eut une doute lorsque la réponse tomba. À peu près sûr qu’il était mort, mais qui ? L’héritier d’Orion avait mentionné le décès du Grand Pope Belisaire et d’Andreas du Cerbère, difficile de dire à qui son interlocuteur faisait là référence. L’observe, ses yeux d’ambre se portant sur ses bandages. Allait-il bien ? Bon, physiquement, la question se posait peu, paraissait une évidence, mais est-ce que cela n’affectait pas son raisonnement ? Trop tôt pour le dire, et ce n’était pas une tournure un peu floue qui devait le diriger vers une conclusion hâtive. Peut-être juste… fatigué !

À l’indication suivante, le jeune homme se retourne un instant. L’armure d’or du Scorpion. Pouvoir en observer une était pris comme un privilège pour lui, d’autant plus celle-ci en particulier. Était-ce qu’Algebar s’était trompé ? Est-ce que l’homme enrubanné avait plutôt parlé du gardien de ce temple alors qu’il avait dit qu’il était « à peu près sûr qu’il soit mort » ? Cela expliquerait la présence de l’armure en sa forme totémique, mais toujours pas la présence de cet homme blessé sur une chaise en plein milieu de ce temple.

Plus il y pensait, plus une seule chose semblait l’expliquer à ses yeux. Même alors pourquoi cette réponse énigmatique ? Pourquoi s’en cacher, s’il s’agissait bien de lui ? Et si… et s’il considérait tout simplement que c’était l’armure et elle seule le gardien ? Que celui qui la porte n’avait pas d’importance, effacé derrière elle ? Une logique particulière, mais qui lui parle sincèrement. Les cloths représentaient énormément à ses yeux, là où il n’accordait pas beaucoup d’importance aux autres êtres humains. Et si l’armure était primordiale, alors pourquoi ne pas considérer que c’était elle, le gardien ? L’on disait « temple du Scorpion » après tout, pas « temple de... » heu...

- Comment vous vous appelez déjà ?

Il l’a dit ? Ah non, il l’a pas dit. Sûr ? Oui, enfin peut-être… Le chevalier d’Orion est confus de toute manière et dans une telle situation un peu trop floue à son goût ne sait plus trop où il en est. Il rassemble tout de même par assez ses pensées en reportant son regard vers cet homme, se détachant enfin de l’une des Douze.

- Je… je n’avais d’autre intention que de lui présenter mes respects, et lui demander le droit de poursuivre mon chemin jusqu’au Grand Pope, comme il se doit. S’il ne dit plus rien, j’imagine en tout cas qu’il est à exclure de lui proposer une discussion ou lui poser de questions.

Algebar pensait vraiment que c’était lui. Mais il voulait voir jusqu’où allait sa logique, se destituant au profit de sa cuirasse. Pour sa part en tout cas, il n’avait jamais entendu parler d’une Cloth qui parle. Manifester sa volonté. Sembler vibrer, respirer. Était-ce à une sorte de communication instinctive qu’il faisait référence, ou à des mots véritablement ? Question balayée par celle de l’étrange interlocuteur, en posant une plus étrange alors. Algebar fronce les sourcils, l’observe. Laisse filer quelques secondes, réfléchissant. « Mince, alors » ? S’était-il répondu à lui-même pour en arriver à une telle conclusion ? Le chevalier d’Orion livrerait sa propre interprétation tout de même.

- Les serpents et les lézards n’ont pas d’oreilles ; pourtant ils entendent. Je pense que le plus important, c’est ce qu’il y a en dedans. Se fiche les index dans les oreilles, joignant le geste à la parole. Mais sans les oreilles… peut-être qu’on entend juste moins bien ? Ca expliquerait alors pourquoi les vieux ils mettent les mains comme ça ! Il pose ses mains ouvertes derrière ses oreilles, comme pour former un pavillon plus grand. À mon avis, elles aident juste le son à trouver son chemin. Enfin, pour être franc, je ne suis pas curieux au point d’essayer… ça ne doit pas être pratique pour faire tenir le casque !

Indiquant ce dernier de l’index, venant même le tapoter du doigt comme si s’agissait là d’une évidence.

Un léger feulement se fit entendre. Des bruits légers se manifestaient dans les ombres alors qu'ils se rapprochaient de la Momie assise sur son tabouret. Soudain, Lesath eut une drôle d'impression. Sur le sol, il eut l'impression de voir une main se rapprocher d'une Boîte de Pandora... Puis, un cri se fit entendre dans tout le temple.

INDIGNE

Un mot. Une voix. La sienne.

Le miroir du passé.

Des doigts semblaient se matérialiser autour de lui, le pointant avec une série de cris identiques. Orion n'entendait ni ne voyait rien, innocent de ce qui se tramait autour de lui.

« Déjà » ? Déjà quoi ? Est-ce qu’il avait commis un impair, juste en répondant à sa question ? Ou est-ce qu’il trouvait bizarre qu’il vienne déjà se présenter devant le Pope ? La question ne reste pas énigmatique longtemps, et Algebar se retrouve bouche bée, yeux ronds, à se demander ce qu’il pourrait bien répondre à cela. « Je ne m’appelle pas Déjà ». La phrase tombe, et frappe comme une révélation. Celle qu’il n’y avait en l’état sans doute pas grand-chose à tirer du gardien de la maison du Scorpion. Était-ce les blessures que ces bandages enserraient qui lui causaient de pareils délires, ou toute autre raison ? Qu’importe en l’instant pour l’héritier d’Orion. Tout ce qu’il voit à présent, c’est cette déchéance qu’il ne se serait pas attendue trouver chez l’élite du Sanctuaire. Le premier chevalier d’or avec qui il échangeait quelques mots autre que de demander le passage, et le voilà dans une belle confusion.

Au final, il ne l’avait même pas obtenu, ce nom. Juste une origine. L’Ibère, comme devaient le prouver ces tatouages qu’il ne voyait pas. Une autre plus notable et utile par contre : Childéric était le responsable. Et ce nom là, il le connaissait comme celui du Grand Pope. S’il fallait encore une preuve de son statut… le Grand Pope l’avait frappé de sa puissance, et il était toujours vivant pour en parler. Les derniers doutes furent levés sur son rôle en ce temple. Mais il ne pouvait en dire autant des doutes sur sa santé mentale. Coup sur coup, deux phrases inachevées, ne semblant même pas avoir spécialement de liens. Peut-être qu’un morceau de la discussion s’était déroulé uniquement entre les oreilles de l’Ibère, loin de celles d’Algebar donc. Il ne le saurait jamais sans doute. Il commençait dès lors à se demander si c’était une bonne idée de poursuivre cette discussion, qui en était de moins en moins une tant elle devenait décousue.

Et puis enfin, il bougea. Quelques bandages qui sautent, et lui de faire un pas en arrière, au cas où. Il y avait de quoi devenir méfiant après tout. Et s’il lui prenait soudainement de lui couper un oreille pour voir ce que ça fait ? Pas vraiment l’envie d’être un sujet d’expérience là tout de suite. L’autre se redresse, se lève. Jette son regard à la ronde. Et Algebar, dans son dos, de bien voir que ce n’était pas lui qui était visé ou recherché. Comme s’il avait entendu une autre voix, ou perçu une autre personne. Le chevalier d’argent se concentre un instant. Il n’a rien entendu, rien senti pour sa part. Et même là, à ses sens, ils n’étaient toujours que tous les deux, de toute évidence. Alors… le moment de filer était peut-être venu. Tout cela devenait trop bizarre pour lui. Il commence à faire quelques pas mesurés vers la sortie, sans quitter le Scorpion des yeux, méfiant. Finit tout de même par préciser, de manière assez basse, comme à contre-coeur mais qu’il n’avait pu s’empêcher d’offrir ce minimum de respect tout de même.

- Je vois que vous êtes occupé alors… je ne vais pas vous déranger plus longtemps, le Pope m’attend… Passez une bonne journée hein !

En parlant bas, il espérait presque ne pas être entendu. En ce cas, « qui ne dit mot consent », et ça évitait les ennuis. Il file alors d’un pas rapide, bien qu’essayant de préserver une certaine discrétion dans le mouvement. S’il pouvait ne pas trop attirer l’attention jusqu’à ce que les troubles du huitième gardien soient derrière lui, cela l’arrangerait. Pour sûr, cette rencontre avait été troublante, et il ne serait pas aisé de la compiler pour quelques temps encore...

Citation :

Si rien ni personne ne le retient, Algebar quittera alors le temple pour continuer sa route. Vu la tournure du RP et l’état d’esprit du perso, c’dur de justifier qu’il reste volontairement là XD

Alors que le chevalier d'argent quittait la demeure du Scorpion, le chevalier d'or pouvait sentir une aura quasi imperceptible. Dans un coin sombre, des fumerolles cosmiques naissaient entre les dalles afin de laisser apparaître une forme humanoïde constituée d'ombres essentiellement.

Indigne.

Le mot résonna encore une fois dans les méandres des vents des colonnades.

Elle approcha brutalement en se retrouvant face à face avec Lesath.

Indigne.

Les souvenirs du chevalier étaient vivaces, comme une blessure qu'on lui rappelait brutalement. L'ombre semblait inexpressive, on pouvait sentir un certain désarroi, une perte de soi-même en quelque sorte.

Tu as abandonné ce que tu étais. Indigne.

La phrase devint plus étrange, moins agressive. Qu'est ce qu'elle critiquait ? Sa situation actuelle ou le fait d'avoir abandonner ses pires penchants ? Il était difficile de comprendre. Soudain, comme une explosion dans la tête du jeune Ibère, il vit le sol se gorger de cadavres et de fumerolles de cendres... Des cris s'entendaient alors qu'un homme s'avançaient vers lui avec un cadavre de jeune fille sous le bras. Un berserker. Qui était-il ?

Désormais, tu serais incapable de l'arrêter. Indigne.

Trois morceaux de pierre se détachèrent d'une colonnade afin de tenter d'atteindre la mâchoire du blessé de guerre. L'ombre n'était satisfaite et laissait échapper une odeur particulière désormais, celle du lait sortant des pieds d'une vache. C'était étrange. Mais cette odeur... Oui. Il l'avait déjà senti. Ces vitres qui explosent et cette légère odeur qu'il avait lui même oublié. Cette fois, ses perceptions n'étaient pas altérées et il pouvait s'en rappeler, l'ombre attendait sa réaction.

Les pierres volèrent vers le visage du Chevalier du Scorpion et s'arrêtèrent brusquement, à quelques millimètres de son visage. L'ombre observait l'étrange réaction du Chevalier d'or, il avait accepté son sort sans se battre. Ce renoncement envers soit-même n'était pas une chose qu'elle acceptait. Comment un être humain pouvait refuser tout simplement de vivre ? Qu'est ce qui le poussait à cela ? Les cauchemars de sa vie antérieure le brisaient à ce point là ? L'aura de l'ombre dégageait quelques vibrations d'une couleur émeraude par intermittences.

Tu penses que l'on attends de toi un renoncement ?

L'ombre s'approcha afin d'arriver face à face à la "momie" qui lui faisait face.

Tu as perdu quoi ce jour là ?

La question la plus importante, qu'avait il perdu ce jour où l'armure l'avait rejeté ? Pourquoi ? Son rôle au service d'Athéna était pourtant si évident, non ? L'ombre esquissait un semblant de sourire.

Ou plutôt, es tu sûr d'avoir compris la raison du refus de l'armure du Scorpion ?

Des miroirs des vies passées, des éclats brisées dans tous les sens... C'était tout ce qu'il restait du Chevalier du Scorpion. Le Pope l'avait peut-être rappeler à l'ordre par la force mais n'était pas ce pas mettre le vrai problème sous le tapis ? Patiemment, l'ombre fit renaître dans les ombres des passages du passé. Bélisaire, Satine, d'autres ombres augmentaient les pulsions de Lesath sans qu'il s'en rende compte...

Pourquoi n'acceptes tu pas ce que tu es !

Le mal était un bien qui devait devenir une transcendance, après tout. Il était salutaire pour tout être humain, c'était ce que pensait l'ombre et Lesath l'intéressait pour cela. Athéna ne pouvait pas comprendre un être comme lui, ne pouvait pas l'amener à son meilleur niveau... Elle tentait d'étouffer la véritable valeur de son chevalier et c'était bien dommage.

L'ennui. C'était la raison de ce poison qui lui faisait perdre la raison. L'entité comprenait cela plus qu'il ne pouvait le penser. Les pulsions de ce fléau poussaient à chuter dans un chaos, où on se perdait soi-même. L'armure décidait ? Voilà une chose qu'elle n'avait pas souvent entendue. Bien évidemment, certaines rumeurs disaient que les armures sacrées d'Athéna avaient une sorte de psyché propre à chacune. La créature écouta donc avec attention chaque mot. Fascinée, elle se demandait pourquoi il se pensait le seul à avoir connu cela...

Oh non... Ton armure n'est pas tienne. Elle te protège en quelques sortes de tes propres pulsions, devenant une prison. La mort n'est pas une délivrance, elle est une finalité. Point. Elle ne t'aura pas libérer de tes propres tourments pour autant et ce n'est pas aux Enfers que tu les oublieras, n'oublies pas qu'Hadès a une prison spécialement pour les personnes comme nous.

Le lynx et le vautour. Cela aurait pu être un beau conte. L'ombre se faufila sur le sol afin de s'approcher de Lesath, un regard émeraude se retrouva face à face avec lui.

Crois moi, je comprends. Ma mère m'a tué, m'a brisé, au point de vouloir me rendre fou. Mais j'ai puisé en son sein afin de faire mon ascension. Tu as abandonné ce chemin, tes drogues étaient un moyen de voir l'invisible que tu ne vois plus... Au lieu de cela, tu deviens peu à peu "Banal", sans intérêt... J'ai fondé de grands espoirs en toi et laisse moi te montrer ce que tu loupes.

Soudain, une vapeur se libéra de lèvres inconnues. Lesath pouvait sentir un moment de plaisir, de libération. Tout devenait décadent et frivole. Il ne savait pas s'il rêvait ou non mais des femmes et des hommes dansaient sur le sol comme des serpents dans des luxures les plus exotiques. Des odeurs de musc et d'épices se répandaient dans tout le temple. La contemplation était grandiose, marquant l'âme du jeune homme. Il vit parmi les gens des visages, Satine qui marchait entre les délices de l'indécence et lui fit un petit signe exquis. De ses lèvres, sa langue dessina le plaisir et brutalement, plus rien.

Tombant sur le sol, froid et terne. Lesath avait perdu tout cela en un instant.

Si tu abandonnes qui tu es, tu continueras de te perdre et le Pope continuera de te frapper pour assassiner les roses qui signent ta personnalité.

Un silence. Il n'y avait plus rien.

Citation :

Fin du Rp.