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 [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence

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Message [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyMar 28 Juil - 16:40
L'un des bâtiments s'était effondré, rongé par les flammes -d'où venaient-elles, ces flammes, en passant ? Le fracas avait alors tiré l'Atlante de sa torpeur, rappelé à son esprit que le monde continuait de tourner tandis qu'il demeurait là, à genoux, à fixer cette tête au regard vide à ses pieds. Un coup d’œil sur lui-même lui apprit que n'importe qui qui le trouverait dans cet état chercherait à l'abattre plutôt qu'à discuter, aussi décida-t-il de se relever et de se diriger vers la rivière la plus proche pour s'y plonger quelques minutes.

L'eau lui fit du bien, lui rappela que malgré toute la colère qu'il pouvait vouer à Poséidon pour son inaction passée, il était né au fin fond des océans. Et qu'il s'en était privé.

Arès te libèrera.

De nouveau l'entité lui transmettait la sensation de satiété, mais elle fois il lui sembla qu'elle... émettait quelque chose. Comme une onde d'énergie, faible, invisible, mais à destination de quelqu'un qu'il ne pouvait ni voir ni entendre encore.

***Est-ce que c'est ça le cosmos ? Est-ce que c'est moi ?***

Aelinor soupira. Pour avoir vécu dans un endroit qui en était constamment baigné, dont la survie-même en dépendait, il connaissait la théorie sur le cosmos, les divinités, la différence entre les Marinas et les civils. Entrer dans ce grand rouage d'influences extraordinaires ne lui était jamais venu à l'esprit jusque-là. Mais il devait se rendre à l'évidence : cette protection posée sur son corps était une Ecaille -ou peu importe le nom qu'on lui donnait ici-, ce qui signifiait que quelque part il avait trouvé en lui la force pour en être le porteur. Le problème qu'il soupçonnait était que cette force en question ne se manifestait qu'en des occasions particulières. Incontrôlables.

"La musique... Je suis Éveillé par la musique... Oh non..."
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyMar 28 Juil - 23:17
« Eh bien … qu'avons nous là ? » La voix résonne dans le village par les flammes, près de ce cours d'eau qui passe à côté de quelques chaumières. Proche ? Difficile à dire Finalement, elle ne fait que s'élever à travers un environnement déjà fort bruyant. Le crépitement des flammes encore vives. L'architecture instable de certains bâtiments qui s'effondrent, ci et là. Oui, cet endroit est un charnier des plus assourdissant. Une certaine ironie dans laquelle baigne l'homme à l'origine de ce massacre. Celui qui a été parasité. Celui qui n'a pas été dévoré. Celui qui est désormais l'hôte de celle qui a appelé cette voix.

Une voix qui avait entendu tout d'abord le tambour résonner. Lointain. Presque imperceptible. Fine symphonie au rythme lent qui résonnait au plus profond de son être. Jusqu'à ce qu'elle devienne plus violente. Plus brutale. L'appel animé par la furie violente. Une autre Cuirasse qui s'est éveillée sans passer par le Lac de Sang.
Alors la voix s'est isolée. Pour écouter ce Vivant. Pour se lier à celui-ci. Bien plus intensément. Pour s'y perdre, peu à peu. Pour projeter une partie de lui-même. Une part plus spirituelle de ce qu'il est, qui s'est promenée, d'atome en atome. Pour finalement résonner.

Mensonge. Car si la voix résonne, elle n'est guère seule. Mais il faudra quelques instants pour l'homme allongé de trouver l'origine exacte de son interlocuteur. Puis, il verra, sûrement, un arbre mort, rongé par les flammes. Il verra une silhouette, installée sur une branche. Les pieds dans le vide. Deux perles d'ambres, cachées par l'ombre d'une capuche, qui percent entre les braises volantes. De là où il est, les flammes ne lèches guère cette projection. Mais il est bien présent. À sa manière.

L'odeur de la chair carbonisée.
Le son du crépitement des flammes.
La vision des braises guidées par la brise.
Le goût de la fumée qui vient parfois s'insinuer entre ses lèvres.
Et la chaleur qui vient réussir à caresser la peau de ses doigts gantés.

La Pestilence regarde l'homme. Depuis ce perchoir. Il observe les quelques balafres qui couvrent son visage. Puis il semble s'effacer, simplement. Pour arriver près de l'eau. Les mains dans son dos. Pour le regarder de plus près. « La musique vous a éveillé dites-vous ? » Il se penche, légèrement, dans sa direction. Et il verra alors cette peau grise. Ce regard d'ambre. Le tout couvert de l'obscurité de la capuche. « Voilà une histoire qui doit être intéressante à écouter, du moins le passage menant à … » Il désigne derrière lui, d'un mouvement de tête. « Ce résultat. »

La tête se penche sur le côté.
« Raconteriez-vous cela à celui qui répondra à vos questions ? »
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyMer 29 Juil - 19:49
Sursaut tandis qu'une voix inattendue vibre dans l'air. Aelinor pensait avoir tué tout le monde, et l'espace d'un instant il se réjouit d'avoir laissé un survivant, une vie innocente qui n'avait rien à voir avec le carnage. Il se rendit compte alors d'une chose : son absence de contrôle venait de provoquer exactement le même type de dégâts que les deux musiciens à Atlantis. Des gens qui n'avaient rien demandé. Des gens qui vivaient là simplement. Des gens au milieu des Éveillés.

Mais lui là, à presque lui tourner autour, ne semblait pas provenir de ces mêmes gens morts, étalés au sol, démembrés, déchiquetés. Il paraissait même... s'y intéresser ?

Écoute.

Un frisson courut le long de ses avant-bras, remonta vers sa nuque. Sous la protection blanche de la légion des Ossements, Aelinor hésita. Si vite enrobé, si vite repéré. Il avait entendu suffisamment d'histoires de Marinas pour savoir que ces choses-là n'avaient que rarement le nom de coïncidences.

"Qui êtes-vous ? Dieu Arès ?"

L'homme avait quelque chose de désincarné. Alors pourquoi pas un dieu ? On n'avait pas vu Poséidon depuis fort longtemps dans la cité sous les eaux, mais il l'imaginait bien revenir avec une sorte de halo spectral couronnant son être et son trident pour bien montrer qui il était, alors pourquoi pas son neveu ?

L'exilé détourna un instant le regard vers les restes du charnier, s’écœurant un peu plus de sa barbarie. Car il n'y avait pas de doute sur l'auteur de la tuerie, quand bien même il aurait voulu nier en bloc.

"Intéressant, hein ? Ce n'est clairement pas le mot que j'aurais employé."

Il secoua la tête, se pencha pour amener un peu d'eau à son visage avant de regarder droit dans les yeux l'inconnu face à lui. Que penser de tout ça ? Il était devenu l'un de ceux à qui il en voulait pour sa "malédiction", et la seule option qui lui restait signifiait assumer le monstre qu'il était devenu. Même si son intégrité d'Atlante lui soufflait de ne pas faire confiance à l'individu face à lui... Tant que son pouvoir demeurait libre de répandre le chaos... Non en fait, même si on parvenait à lui en enseigner la maîtrise, il ne pouvait plus faire marche arrière. Le sang avait coulé. Les vies avaient été fauchées. Et quelque part cela le soulageait, l'horrifiait, plaisait à ce début d'instinct sauvage que la cuirasse appréciait, révulsait son cœur d'Homme.

"J'imagine que vous êtes Éveillé vous aussi ? Je vais sans doute vous paraître brouillon dans ce cas, mais essayons ceci : il y a 3 ans, en plein milieu d'une taverne, une musique et un chant d’Éveillés se sont croisés. Entrechoqués même. Ceux qui étaient au milieu ne sont pas morts comme... ce que j'ai fait là. Enfin pas tous, et pas tout de suite. J'en faisais partie. Mais cela a changé quelque chose en moi. La musique me rend... me rend... incontrôlable ? En fait je ne sais pas, de mon point de vue c'est juste un immense blanc qui envahit mon esprit. Je ne sais pas ce que je fais, ni comment. Je sais juste que quand je me réveille, j'ai blessé. Et aujourd'hui, tué. Je n'avais rien contre ce village. J'ai juste entendu les tambours. Je crois que j'ai décimé tout le monde sans distinction d'allégeance. Il y avait 2 camps, non ? C'est avant une bataille qu'on entend ces tambours..."

Au moins avec son intervention, cela résolvait la question des vainqueurs et des vaincus. Seule la terre s'abreuverait du sang versé.

"Je me suis éloigné aussi loin que possible de ma famille en espérant trouver un remède et ne jamais les toucher eux, mais cela empire. Si vous répondez vraiment à mes questions, j'aimerais commencer par celle-ci : y a-t-il un moyen de guérir de cela ? De le contrôler au moins ?"
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyJeu 30 Juil - 5:15

« Ne blasphémez pas. Si le Divin Arès venait à entendre de tels mots, il serait en droit de vous briser sur place. » Car un Homoncule n'est pas digne d'être nommé comme une divinité. Ni un être humain d'ailleurs. Sauf si ce dernier se voit investi de son essence. Un hôte. Et il n'en ai aucunement un. Au mieux est-il l'un des participants de cette symbiose particulière qu'il ressent avec la Pestilence … Mais qu'importe. Ce détail passé, le voyageur encapuchonné fléchi ses genoux, appuyant ses avant-bras contre ceux-ci.
Son regard d'ambre, toujours assombri par le tissu de sa capuche, détaille à nouveau les cicatrices, ainsi que la Cuirasse blanche. Et il écoute cet individu, tandis que ses yeux parcours ce corps recouvert d'une des Cuirasses de son armée.

L'armée qu'il ne connaît pas encore. Mais qu'il apprendra à connaître. Car la vie n'est fait que de cela : l'apprentissage. C'est ce qui l'a poussé à lui conter cette histoire. De musique et de chant d'Éveillés, d'une taverne dans laquelle se déroulait cet étrange spectacle. Un récit quelque peu décousu, mais qui laissait entrevoir un certain contexte. Une certaine réalité qui entoure les mots de cet homme.

Son doigt ganté caresse sa lèvre inférieure. Alors qu'il continue d'écouter, dans un silence pesant. Étrange … Ce blanc immense dont il fait part. Il ne sait pas ce qu'il fait. Il ne sait pas comment il fait. Juste perdu. Croire. Sans savoir ce qui s'est réellement passé. Une folie furieuse qu'il n'a pas pleinement vécu, finalement. Pauvre enfant … Au moins sa Cuirasse se sera amusée durant cet instant. Mais oui. Chacun possède sa propre expérience de ce premier lien. De cette première union. Lui ? Oh il s'en souvient. Il se souvient de chacun de ses gestes. Il se souvient.

Mérion n'oublie pas. La Pestilence qui lui a donné un sentiment d'existence. Même si cela était au détriment des autres vies.
Après tout, là est la triste réalité. La vie est cruelle. Inventant ses propres monstres.

« Je vois … Alors c'est ainsi que les choses fonctionnent avec vous … » Il se perd un instant dans sa réflexion. Les yeux rivés vers le ciel, appréciant les légères couleurs rougeoyantes qui viennent parfois apparaître dans son champ de vision. Puis vient la première question.

Qui arrête un instant sa pensée. Avant de lui arracher un rire, se laissant tomber dans l'herbe, étendant ses jambes. « Haha. Désolé, désolé. Ce n'est pas pour me moquer. » Quoique, peut-être un peu ? « Mais si vous pouviez réellement vous soigner de ceci, alors je pense que je n'aurai aucune raison d'être présent face à vous. » Une réalité qu'il doit entendre. Le cosmos est une maladie, oui – du moins, peut en devenir une. Le cosmos est une forme d'existence. Un élément du Vivant. Un élément qui est parfois chez les uns, parfois non. « Quant à le contrôler … »

Son rire s'efface légèrement. Alors qu'il s'allonge dans l'herbe, croisant les jambes. « Il existe plusieurs moyens. Et il est préférable pour vous de contrôler ce que vous êtes avant de partir. Mais … mon cher. » Il disparaît. Il apparaît. Au-dessus de l'eau. Les mains dans le dos, avançant tranquillement, contournant l'homme. « Vous ne posez pas les bonnes questions. Oui. Je suis bien un éveillé. Mais réfléchissez. Quelles questions devez vous réellement poser ? »
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyJeu 30 Juil - 8:44
Blasphémer ? Comment pouvait-il deviner sans une réponse claire ? Au moins, cet homme n'était pas Arès lui-même. Sans doute le servait-il, puisqu'il lui adjoignait sa divinité comme un titre honorable et glorieux. Jusque-là, rien de trop étonnant, l'entité lui avait aussi transmis son appartenance à la Guerre.

Ressens. Pense.

Facile. Très facile. Depuis un moment déjà Aelinor cherchait à comprendre, sans savoir où trouver les clefs qui lui permettraient de démêler sa situation. Pourquoi cet Éveil ? Comment -hormis les sirènes et la musique- ? S'il n'avait jamais entendu un Éveillé regretter de s'être élevé au-dessus du commun des mortels, le fait de devenir fou dans des circonstances bien précises ne lui avait jamais été conté non plus. Alors, quelles questions poser quand on ne savait pas où chercher, hein ? Au moins il avait quelqu'un à qui les poser, un bon point dans sa situation, et la -jeune ?- silhouette face à lui semblait d'humeur joueuse, mystérieuse. A tourner autour du pot pour qu'Aelinor construisît ses propres questions et peut-être aussi ses propres réponses.

Il soupira, se gratta sa nuque et étira son dos de façon à ce que quelques vertèbres craquassent un coup.

"Partir... Si vous voulez m'envoyer quelque part, vous pourriez déjà commencer par me dire qui vous êtes. Vous n'avez pas répondu. Je suis du genre coopératif, mais j'aime bien savoir à qui j'ai affaire avant de m'engager dans quoi que ce soit."

Aucune trace d'insolence dans sa voix. Il serait plus pertinent pour affiner ses questions s'il savait avoir affaire à un sous-fifre ou un gros bonnet. Dans le premier cas, l'autre se payait sa tête et il n'y aurait pas grand-chose à creuser. Dans le second, et le scepticisme traversa Aelinor en y pensant, le fait qu'une pointure s'intéressait à lui signifiait qu'Arès avait déjà des projets pour lui. Que même la direction de son exil avait été décidée à l'avance. Que sa liberté toute relative n'était qu'une autre chaîne sous une forme différente. Destructrice. Libératrice en un sens, mais seulement dans ces moments de blanc total qu'il redoutait.

Il osa arrêter la marche du curieux personnage d'une simple pression de la main sur son épaule. Rien de menaçant, pas de force particulière si ce n'était celle de l'ouvrier sculpté par l'ouvrage.

"Pardon, mais vous me donnez envie de vomir à me tourner autour comme un charognard..."

Étrangement, il ne se sentait pas en danger. Bien sûr le Gris avait l'avantage de l'information, sans doute de la puissance et du contrôle. Peut-être d'autres, cachés. Cependant, Aelinor le voyait plus comme un allié providentiel que comme une menace. La cuirasse aidait. Elle le protégeait. Spontanément, sans contrainte. Donc peut-être reconnaissait-elle le gusse face à eux. Et l'Atlante lui, obéissait à ses injonctions, parce qu'elle avait simplement exprimé ce qu'elle voulait, et quand il le lui avait donné, une espèce de confiance tacite était née, tout simplement. Ah ! Voilà une question qu'il pouvait poser !

"Bien, jouons le jeu. Donc... Qu'est-ce que c'est que... cette entité ? Qu'est-ce qu'elle fait de moi ? Un serviteur ? Un soldat ? Un meurtrier ? Une bête ? C'est vous qui la contrôlez ? Je ne vois pas d'autres raisons pour laquelle elle est si... tranquille en votre présence. Et donc, logiquement, vous servez Arès si vous n'êtes pas lui. Un recruteur peut-être ? Un officier ?"

Il croisa les bras, pensif, allant chercher le regard à la nuance si proche du sien. L'ambre et l'or chocolaté se mariaient plutôt bien. Mais ce type avait un teint plus que maladif quand même. Même... avarié. S'il daignait se présenter, Aelinor lui conseillerait peut-être une cure de vitamines et de soleil. Depuis longtemps à Atlantis on avait su dompter les problèmes de santé les plus communs et améliorer l'espérance de vie de manière significative par rapport aux Vulgaires. Il pourrait peut-être se faire quelques pièces et une place ici en tant que rebouteux ? Les petits remèdes de grand-mère passeraient presque pour de la médecine avancée.

"Ai-je vraiment le choix ?"
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyMer 12 Aoû - 3:33
« Mon nom a-t-il une réelle importance ? » Il laisse un silence s'installer face à cette question. Rhétorique. Bien entendu qu'un nom a une importance. Il le sait. Il l'assume. Si un nom existe, il se doit d'être prononcé, à un certain moment. Mais il écoute, pour le moment. Cet homme qui semble encore perdu. Qui semble chercher.
Les bonnes questions ? Les réponses qu'il souhaite découvrir ? Sa place parmi tout ceci ? Il y a tant de choses à découvrir et si peu de temps. Pour lui. Car une Cuirasse n'est parfois pas patiente. Cet homme a eu la chance de survivre à l'une des graines de pestilence laissée à travers le monde. Cet homme a eu la chance de survivre à sa propre folie. Combien de temps lui faudra-t-il pour chercher les véritables questions, pour le trouver ? Et la Cuirasse acceptera-t-elle ce temps ?

Vivantes. Elles le sont. Ces étranges et magnifiques amalgames de chair, de métal et d'indicible existence. Une essence bat en elle. Réagissant à travers leurs hôtes – parasites ou symbioses, cela dépend – de façon différentes. Comment vit-il cette union ? Comment vit-il ce lien ? Ces questions, Mérion se les posent. Peut-être va-t-il réellement le faire, à un moment.

Mais il n'est pas le rôle principal, en ce moment. Juste un guide. Qui se propose à aider le protagoniste en quête de réponses.

Lorsque la main tente d'attraper l'épaule. Lorsque la main tente d'attraper le corps, pour cesser son mouvement … Il ne sentira qu'un frisson. Alors que les doigts glissent, dans cette projection. Mais par ce simple mouvement … il sentira quelque chose. Qui grouille. Dans cette silhouette astrale. Une sensation écœurante ? Une sensation reconnue par la Cuirasse ? Peut-être les deux. Ou peut-être pire. « Mérion. » Le nom résonne, alors qu'il traverse ce bras, pour retourner sur la berge, et s'y installer, simplement. « C'est mon nom … » Il lève légèrement la tête. Les yeux d'ambres se perdant dans le regard de l'être choisi par la Cuirasse. De l'être qui a survécu.
De l'homme qui pose des questions. Comprendre. Bien. C'est ce qu'il faut. Comprendre ce qui l'entoure. Ce qui le compose, maintenant. Il écoute les questions. Avec attention. Puis appuie son coude gauche contre son genou. Sa joue contre son poing. « Cette entité possède en effet un nom. C'est une Cuirasse. » Un silence. Qui ponctue finalement la phrase, pour accompagner la suite. « Chaque Cuirasse représente une existence mythologique, puissante. Et possède sa propre essence. Ta Cuirasse est celle du Jij. » Un nouveau silence.

Il laisse l'information traverser son esprit. Avant de continuer. « Elle appartient à une Légion. Une des Quatre Légion dirigées par le Divin Arès et sa Voix, le Pontifex Acamas. La Légion Ardente, dirigée par le Cardinal de la Guerre, Le Cavalier Rouge, Zvezdan. » Un nouveau silence. Puis il reprend. « La Légion des Cendres, dirigée par le Cardinal de la Mort, le Cavalier Pâle, Haldor. » Sa main a bougé. Pour faire lever deux doigts. Un troisième l'accompagne. « La Légion des Ombres, dirigée par la Cardinale de la Famine, la Cavalière Noire, Jehane. » Puis, sa main s'ouvre. Alors qu'il retire enfin sa capuche.

Les mèches argentées tombent contre sa nuque. « Tu appartiens à la Légion des Ossements. Dirigée par le Cardinal de la Pestilence … Le Cavalier Blanc. » Un silence. Puis il appuie ses mains sur le sol. Bascule légèrement en arrière. Pour regarder le ciel. « En somme. Moi. » Puis, à nouveau, le silence. Plus long. Plus présent. Alors que la dernière question résonne enfin. A-t-il le choix ?

Il ne l'observe pas. De ses yeux ambrés, le jeune homme n'observe pas son légionnaire. Son regard préfère observer ces étoiles. « Le choix t'appartiens. » D'une certaine façon, oui, le choix lui appartient. « Mais la Cuirasse s'est accrochée à toi. Ce que tu vois comme une maladie … tu peux accepter de vivre sans rejoindre cette armée. Tu peux accepter la folie que chaque musicien, chaque barde, apportera à tes oreilles. Une chaîne. Qui te forcera à faire, à vivre, des choses. Comment finiras-tu ? Que vas-tu devenir ? » Mérion observe toujours les étoiles. « La liberté parfaite n'existe pas. Mais tu as ce choix, oui. Tout comme tu as le choix de m'accepter … » Ses yeux se baissent vers lui. « Comme ton Cardinal. D'accepter l'armée dans laquelle tu entreras. D'accepter Arès comme ton Seigneur, et le Pontifex comme sa Voix, tous deux supérieurs à moi. Une chaîne. Qui te forcera à faire, à vivre, d'autres choses. Comment finiras-tu ? Que vas-tu devenir ? »

Un silence. Un dernier … « Deux chemins s'offre à toi. Où peut-être plus ? En vois-tu d'autres ? » La question est sérieuse. Précise. Comme s'il cherchait à voir jusqu'où l'esprit de cet homme peut aller. « Quelle chaîne choisiras-tu ? »
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyMer 12 Aoû - 21:47
Un nom, c'est une identité. Une possession immatérielle, la toute première que chaque enfant reçoit à la naissance -hormis dans des circonstances très particulières comme un abandon. Une façon de dire très simplement "J'existe" à qui le demande, une façon de se différencier des autres tout en évoluant comme eux, parmi eux. Un nom peut être unique ou s'appliquer à plusieurs, mais il définit toujours quelque chose, quelqu'un. Un nom, prétendaient autrefois les Alexandrins sous le règne des pharaons, contient puissance et force, les octroie à celui qui le possède. Alors oui, ce nom est important. Tout comme on ne doit pas blasphémer Arès en donnant son nom à un autre, il serait irrévérencieux d'appeler l'autre par n'importe quel nom, surtout s'il l'a donné. Tout comme il ne faut pas déformer un nom, sous peine de tordre le respect qu'il implique.

La parole et le silence dansèrent un moment, jusqu'à ce contact étrange, presque intangible. L'ancien Atlante vit ses doigts passer au travers de l'image, s'y enfoncer et ressortir sans dommages, tandis que le jeune homme continuait son pas, acceptait de stopper sa ronde prédatrice pour s'installer simplement sur le sol. Aelinor avait malgré tout senti quelque chose, et sans doute lui aussi. Il était donc à la fois tangible et ailleurs. Comme une... projection ? Loin d'être expert dans le domaine du cosmos, l'habitant des fonds marins savait toutefois qu'il était possible pour certaines personnes d'user d'ubiquité dans des circonstances particulières. Une sorte de légende urbaine, vraie pour certaines, fausses pour beaucoup. Tout comme un petit nombre d'individus pouvait recourir au chant des sirènes et d'autres à la musique du sang...

"Mérion. D'accord. Je suis Aelinor."

Une réponse en appelant une autre, implicitement : le respect demandait réciprocité et quelques touches de confiance. S'il voulait des réponses, de vraies et franches réponses, l'Atlante devait aussi faire bonne figure et se livrer, un peu. Jusque-là tout allait bien.

Il entendit alors cet autre nom, et une nouvelle sensation portée par l'entité lui intima que c'était important, qu'il ferait mieux d'écouter, de retenir. Il ouvrit donc grand ses oreilles, s'immobilisa -toujours debout- pour ne perdre aucune miette. Dans sa tête le schéma des légions se superposa sans trop de mal à celui de l'Amirauté : des Généraux pour des Cardinaux, sept contre quatre. Un Pontifex en guise de Légat, logique également.

"Acamas, puis Zvezdan, Jehane, Haldor et toi, Mérion. D'accord. Est-ce qu'il y a des capitaines et d'autres personnes sous leurs ordres ? Comme dans les armées civiles ? Ou bien les Cardinaux dirigent directement toutes leurs recrues ?"

Il ne dit rien quant aux noms des légions, à la symbolique biblique dont il avait pu entendre mention ici et là, quand les prédicateurs s'installaient quelque part près du port pour répandre la parole de Dieu, l'Unique. Ce serait blasphémer une nouvelle fois, en plus de probablement ignorer la vraie nature de ces harangues et d'Arès. Il savait les Éveillés régis par des lois occultes, garants du secret de leurs pouvoirs aux yeux des civils. Seuls les Atlantes possédaient l'immense privilège et la sagesse nécessaires à cette connaissance de "l'autre monde" sans la contrôler par eux-mêmes. Probablement du fait de leur grand avancement culturel, politique, technologique, social. Bref, leur peuple avait prouvé depuis bien longtemps qu'on pouvait leur confier des secrets de cette nature. Il fut donc moins surpris qu'un autre aurait pu, tout en prêtant une grande attention aux informations gracieusement offertes. Quand même, le blanc pour la Pestilence ? Il aurait plutôt imaginé une sorte de verdâtre pourrissant, ou la couleur jaunâtre du pus suintant des plaies. Mais après tout, une cuirasse blanche, c'était assez élégant.

Un moment encore Mérion détailla sa réponse, répondant à une vaste question par d'autres, plus restreintes, par des constats aussi et le tracé d'un schéma potentiel intitulé destin, futur. Il lui renvoya la balle en le forçant une nouvelle fois à se poser ses propres questions, à démêler sa réalité. Cette fois Aelinor prit plus de temps pour réfléchir à sa réponse, employa le silence pour venir s'asseoir à côté du Cardinal et suivre son regard vers le plafond étoilé, avant de se rendre compte qu'il était lui-même l'objet d'une sorte de contemplation méditative.

"Je dois avouer que je ne m'attendais pas à entendre ce genre de réflexions de la bouche d'un jeune homme comme toi. Tu as l'air d'avoir à peine 18 ou 20 ans, mais je devine que ce n'est pas le cas."

Manière de gagner un peu de temps, de rester ancré dans la réalité immédiate. Les yeux toujours tournés vers le ciel, qui autrefois n'était qu'une immense masse d'eau soutenue par des piliers. Ici la voûte céleste est faite d'air frais, d'étoiles claires, d'un infini accessible non pas avec un bateau mais plus une paire d'ailes, en supposant seulement qu'il fût possible de se rendre si haut. De regarder au-dessus du monde.

"La liberté n'existe pas du tout. Ou alors elle n'est pas unique. Ce sont des aspects d'une vie qui la rendent plus ou moins "libre", plus ou moins contraignante. Tu ne me fais que me proposer une chaîne supplémentaire aux options que j'envisageais déjà depuis 3 ans..."

Un soupir. Un rire amer, bref.

"Je pourrais aller m'isoler quelque part dans les montagnes, en ermite. Me construire une cabane et cultiver un minuscule potager. Descendre parfois dans un village pour acheter des vêtements, des outils, en priant pour que cette folie ne soit réveillée par personne. Je pourrais aussi, retourner chez moi et espérer que les miens aient trouvé un remède entre-temps. Ou bien leur demander de m'achever pour faire cesser la torture. Je pourrais m'abandonner totalement à cette soif de sang et de chair, reniant ainsi mon humanité et tout ce qui fait de moi quelqu'un de civilisé, devenir une simple bête sauvage. Je pourrais tenter de tracer mon propre chemin en cherchant les plus grands médecins du monde, en leur expliquant mon problème, m'aider de leurs connaissances pour élucider le mystère de ma propre guérison. J'ai énormément de choix possibles en vérité... mais je ne suis pas libre du tout."

Il croisa les jambes en tailleur, les mains posées sur ses genoux, son regard fondu revenant se perdre dans les ambres juvéniles de son compagnon philosophe.

"Un lien, une chaîne. C'est la même chose, mais on chérit le premier alors qu'on tire sur le second. Aimer, c'est être lié à une personne. Obéir, c'est être lié à une hiérarchie, une société. Promettre, c'est être lié à une parole. Vivre, c'est être lié à tout ce qui vit et ce qui meurt autour de nous : proies, prédateurs, espèce semblable ou différente. La Cuirasse... est un lien avec l'entité qui l'habite. Je crois."

Brève hésitation sur les derniers mots. Oui, un lien, une chaîne. Sensation d'approbation dans les plaques blanches le recouvrant. Presque comme si son corps interprétait un langage jusque-là inconnu.

"Qu'est-ce que c'est exactement, un Jij ?"

Une question qu'il aurait pu poser avant, qui semble bien anodine après le couplet sur la liberté et son existence à venir, mais après tout les pensées viennent et repartent au gré de leurs envies. Mieux vaut les poser avant de les oublier.

"Quelque chose me dit toutefois que, dans les possibilités que j'ai évoquées, le dieu Arès, et par conséquent toi aussi, ne me laisseriez pas faire comme je l'entends. Dieu de la Guerre. Il ne laisserait pas un vagabond comme moi, un danger errer librement sur ses terres j'imagine. Quel seigneur ferait cela ? Homme ou bête, un danger doit être écarté. Ou dompté. Si tu me proposes de rejoindre Arès, c'est plus dans la seconde optique. Plus logique. Je dois donc me soumettre. Mais si je ne parviens pas à contrôler l'entité ? Si c'est elle qui me contrôle ? Je sais bien qu'au fond ma vie ne sera plus jamais la même, que j'y parvienne ou pas. Je ne peux plus renter chez moi, à moins de vouloir mettre fin à mes jours... ou aux leurs. Alors les choix, les vrais choix, viables, se réduisent à peu de choses. La chaîne que tu me proposes... pourquoi devrais-je la choisir plutôt qu'une autre ? Qu'est-ce que j'y gagne ?"
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyDim 16 Aoû - 13:17

« Oh, tu devrais être attentif. Je n'ai qu'une vingtaine d'années. » Environ. Une petite œillade dans la direction de l'homme, amusée, avant qu'un léger rire ne vienne lentement se poser contre ses lèvres. « Mais l'âge n'est guère une valeur sûre lorsque tu te plonges réellement dans notre monde. Qu'il soit endormi ou éveillé, d'ailleurs. » Ses iris viennent retrouver le ciel étoilé, accompagné des couleurs des flammes. Certes, qu'importe qu'il soit endormi ou éveillé … mais c'était bien dans un monde d'éveillés que deux d'entre eux pouvaient discuter ainsi alors que le feu crépite encore. Alors que les flammes dévorent encore la chair, le bois, la pierre … « L'apprentissage, la curiosité, l'expérience. L'esprit. Ces armes, tu dois les développer dès l'enfance. Et elles te permettent ensuite d'apprendre. De comprendre. Comment fonctionne ce qui t'entoure. »

Un peu de la philosophie de comptoir, mais c'est ainsi que cela fonctionne pour lui. Depuis peu d'années. Très peu. Si peu. Peut-être était-ce parce qu'il avait une faculté à comprendre, à apprendre, à imiter, plus rapidement que les autres. Peut-être, oui. Mais l'Alchimiste du Sang n'avait pas besoin d'une ombre incapable de comprendre. Non. Il avait besoin d'une ombre dont la capacité de réflexion soit … capable de comprendre la sienne.
Mais pas que la sienne. Celle de tous. Des ennemis. Des alliés. Pour différents objectifs. Lui, Mérion, c'était donné le plaisir d'utiliser ceci comme un moyen d'apprendre à entendre cette humanité battre au fond de lui. Factice, peut-être … Mais au moins semblait-il sentir un simili d'existence.

Et celui pourrait lui arracher un sourire. S'il n'était guère en mission. Car aujourd'hui il n'est pas Juste Mérion. Mais il est le Cardinal, qui doit apporter des réponses. « Tu te souviendras de ces noms. Ils sont importants. Sache aussi que Zvezdan, le Cardinal de la Guerre, et Haldor, le Cardinal de la Mort, sont deux personnes que j'estime particulièrement. Quand au Pontifex … Voyons déjà si tu as l'occasion de le rencontrer. Il n'est guère toujours disponible. » Ainsi est le Pontifex, enfermé dans sa tour de chair, à prévoir les prochains mouvements. De ses troupes. De celles de ses ennemis. « Pour ta question … Nous, Cardinaux, dirigeons les Légions dans leur totalité, sous l'autorité suprême du Pontifex. Chaque Cardinal possède trois Centurions, qui jouent un rôle d'officier. Enfin vient le dernier rang, celui dont fait partie ta Cuirasse : Légionnaire. Mais les légions sont aussi composées de nombreuses petites mains, que tu rencontreras. Des apprentis sans Cuirasse, principalement, et des serviteurs. » Qu'il est ennuyant, parfois, d'énumérer ce genre de choses. Mais la curiosité doit être rassasiée et au moins cet homme saura se positionner par rapport aux différentes armées.

Puis, Mérion écoute. En silence. La réflexion. La longue réflexion de cet homme. Aelinor. Il hausse discrètement un sourcil. Devrait-il prévenir de l'étrange particularité de son partenaire septentrional à modifier les prénoms qu'il peut juger complexe … ? Aelinor … Peut-être qu'il devrait le prévenir … Quoiqu'il ne semble pas du genre à s'énerver pour si peu ?
Sa réflexion est coupée un instant – ainsi que son écoute, de ses rêves, de ses possibles aspirations de tranquillité, qu'il peut comprendre – par une question. Le Jij. Un soupir traverse alors doucement ses lèvres. « Pour répondre à cette question, je t'invite à te lever.. » Il se redresse alors, doucement, les mains dans le dos. Tandis qu'une brise vient caresser son visage. « Et d'observer ce qui se trouve derrière toi. » Il se retourne, il observe. « Observe ce qu'est le Jij. » Il ouvre un de ses bras en direction du village brûlé. Détruit. « Lorsqu'il avance, simplement, le sol brûle. La plante brûle, se décompose. Et fertilise le sol. Mais lorsque ses mouvements sont vifs, alors il devient la destruction par le feu. L'incendie. Le Jij est un Esprit du Feu. Un Esprit Naturel, qui brûlera ce qui doit l'être, pour ramener fertilité au sol. Un Esprit Naturel, qui attisé par le souffle d'une quelconque folie, d'une quelconque force, deviendra Incendie. »

Un sourire. Une malice dans son regard. « Il marche, fertilisant. Et lorsqu'il court, il détruit. Et qu'est ce que la folie à part la course effrénée de ton esprit ? » Un nouveau silence. Alors qu'il avance, les mains dans le dos. C'est en tout cas ainsi qu'il interprète les mouvements du Jij. Des mouvements qui appartiennent à la Nature. Tout comme la Pestilence en est sa représentation la plus brutale. Aelinor parle. Encore. Beaucoup. Lui qui pensait être bavard … peut-être avait-il trouvé pire.

Mais une question. La question. Pourquoi faire un choix qu'un autre ? Pourquoi accepter une chaîne plus qu'une autre. Alors simplement il se retourne. Recule légèrement. « Tu trouveras une arme dans ces brasiers. Prends la, ne te brûle pas, surtout. » Un léger rire traverse ses lèvres, puis il reprend. « Marche pendant deux jours et deux nuits en direction de l'est. Chasse. Survie, si tu dois survivre. Vis avec toi-même pendant ces deux jours et ces deux nuits. Cache-toi si tu dois te cacher. Tue si tu dois tuer. Découvre les sentiers que ton esprit peut souhaiter. » Son corps s'efface, lentement. « Reste l'humain que tu es. Avec ce que tu nommes maladie. Pendant deux jours. Ensuite, tu trouveras une clairière. Installe toi. Attends moi. »

Un silence s'impose, lentement. Tandis qu'il s'efface. Tandis qu'il ne laisse derrière lui qu'une étrange poussière de particules. Quelques mots restent.
« Je te ferai découvrir ce que je peux t'apporter. Oh et ... ne t'inquiète pas ... Tu n'es pas seul. »

Un moyen de lui dire qu'il l'observe.
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyLun 17 Aoû - 10:41
Pendant un moment, le père Atlante dévisagea Mérion sous un nouvel angle. L'apprentissage, la curiosité, l'expérience, l'esprit. N'avait-il pas un jour adressé des mots similaires à son fils, du haut de ses printemps qu'on pouvait encore compter sur ses doigts ? Pendant un instant, un bref et insaisissable instant, il se prit à imaginer ce que pourrait devenir sa progéniture. S'il suivrait un chemin qui pouvait ressembler à l'existence présente de la Pestilence, dans un monde de cosmos et de combat, ou si sa sagesse se résumerait à rester sous les eaux, à regretter l'absence d'un père tourmenté tout en servant la capitale de l'empire de Poséidon, sans jamais connaître la vérité.
Son cœur serré, Aelinor étouffa dans l’œuf l'idée d'aller prendre de ses nouvelles, de l'aider de loin. Il avait condamné ses chances le jour où il avait détruit la cithare dans son salon, passé les mains autour de la gorge de sa moitié avec l'intention réelle de la tuer, sous couvert d'une folie qui n'en était pas vraiment une.

Le Cardinal poursuivait, attentif à ce que son ouaille emmagasinait. En un sens, le Jij doutait d'avoir de bonnes relations avec les gens qu'il mentionnait simplement parce que son supérieur les appréciait, mais après tout prendre en note coûtait peu de choses. Il essaierait de faire attention. Son objectif principal se situant surtout dans le fait de se retenir de les agresser, voire de les tuer, quand eux pourraient probablement les balayer d'un simple revers de la main. Un simple légionnaire tout juste entré dans un monde instable et surhumain.

"Jusque-là, je m'y retrouve à peu près."

Vient alors un interlude, glaçant de son point de vue. Contempler ce qu'il a fait. Le fardeau qu'il porte. Ce qu'il est désormais. Là s'arrête la ressemblance entre Mérion et son fils. Cet homme, de gris et blanc, ne ressent aucun dégoût devant ce carnage, ou le cache extrêmement bien. On voit pourtant des cendres voler, le sol calciné, des membres en morceaux ou entiers. Les instruments méthodiquement ravagés, à l'image des derniers pans de murs qui s'effondrent. L'odeur est celle du charbon, de la viande grillée, de la poussière qui retombe petit à petit, du sang.
Et pourtant dans cette peinture des aspects les plus primitifs et hideux de l'Homme, le vingtenaire parle de fertilité, de renouveau, d'un esprit à deux vitesses, d'un feu purifiant. Du cycle de la vie en un sens : des choses qui naissent par-dessus les cendres, de la vie qui se nourrit de la mort. Ces choses-là parlent à l'Atlante, à cette philosophie qu'on lui a enseignée toute sa vie. Prélever seulement le poisson nécessaire à la survie, le bois que l'on replante, réutiliser les vieilles pierres pour construire de nouvelles bâtisses, et ainsi de suite.

Dans son esprit une nouvelle idée germe, plutôt séduisante. Et s'il était devenu un peu malgré lui, un Purificateur ? Sans trop savoir quelles sont les fonctions de ce personnage, il sait que son cosmos est lié au feu. C'est d'ailleurs pour cela, selon la rumeur, que le Légat Cinead a des cheveux de feu. Qu'il s'occupe des Écailles. Cela Aelinor rendrait important. Ou au moins utile. Peut-être est-ce pour cela qu'il a le droit d'être accueilli en personne par un Cardinal ? Peut-être n'y a-t-il aucun rapport, mais il a besoin de s'accrocher à quelque chose, fût-ce seulement un espoir, seulement une illusion.

Vint alors le rendez-vous. Concis. A la fois vague et limpide. Assez simple en vérité : voilà trois années, à quelques mois près, qu'Aelinor a quitté son foyer. Bien sûr il a passé du temps en ville, dans des auberges, mais aussi à la belle étoile. Souvent avec l'épuisement de ses ressources. Il faut dire qu'en hiver les gens ne pensent pas vraiment à la réfection du toit ou à la construction d'une nouvelle demeure. Que l'on recourt plutôt aux artisans que l'on connaît qu'aux étrangers de passage. Tout un tas de raisons qui font que l'ancien Atlante a déjà connu la faim, le froid, la solitude, la dureté de la terre, l'invasion de la boue... Dans ses vivres de départ, depuis Atlantis, il y avait aussi quelques outils pour se faciliter la tâche. Un couteau et une pierre à aiguiser. Une aiguille et du fil. Une paire de livres pour occuper son esprit, lus et relus des centaines de fois.

Au bout de deux jours, dans cette fameuse clairière, Mérion pourrait le trouver assis près d'un feu un peu chétif à cause de la brume, mais bien présent. Une cabane montée par ses mains expertes de maçon-charpentier entre deux arbres. Son bras recousu après avoir reçu plusieurs coups de bec d'un oiseau sauvage, plus gros que la normale, mais pas assez pour échapper à un piège dissimulé dans la neige. Il y en avait même un second en train de rôtir sur une pique de fortune, au cas où le Cardinal ait eu envie de se joindre au repas.
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyLun 17 Aoû - 11:54
« J'aurais peut-être dû t'imposer une semaine d'attente. Je vois au moins que lorsque ton esprit ne se perd pas dans les méandres d'une quelconque folie, tu sais au moins faire quelque chose de tes mains. » La voix tire sûrement l'Atlante d'un certain sommeil. Après tout, Mérion l'a fait patienter, toute la journée et une partie de la nuit.

Il peut observer la capuche du jeune homme, relevée sur sa tignasse d'argent, masquant son visage. Il peut l'observer, être assis face à lui, face aux flammes. Ses mains tendues. Cette fois, pas de gants, même si la chaleur des flammes ne vient guère caresser sa peau. Sombre. Grise. Il pourra voir deux bracelets blancs, accompagner le poignet gauche. Un petit mouvement, ils s'entrechoquent. Un son cristallin qui résonnent un instant dans la clairière. « Ainsi tu ne mentais pas quand tu t'imaginais en ermite. Mais est-ce ainsi que tu vois l'ermitage ? » Un silence. Profond.

Il regarde cette cabane, tranquille. Il entend ce cours d'eau. Plus éloigné. Une source essentielle pour sa survie, à cette espèce. Il imagine parfaitement le petit potager. Cet Aelinor qui cultive sa terre, qui observe le ciel, se demandant si le prochain orage ne viendrait pas détruire ses maigres cultures. C'est vrai qu'en y regardant d'un peu plus près, il ressemblerait presque à ces simples humains, qu'il croise, lors de ces balades tranquilles.
Ses paupières se ferment. « Bien. Nous n'avons pas de temps à perdre, n'est-ce pas ? Tu m'as posé une question. Alors autant y répondre. » Un nouveau silence. Une certaine tranquillité vient glisser entre ses lèvres sous la forme d'un soupir.

« Je te répondrais, tout d'abord, que cet Éveil, affilié à la présence d'une quelconque musique, peut se contrôler. » Il tapote du doigt contre sa main, alors que ses avants bras s'appuient maintenant sur ses genoux relevés. Ses paupières toujours closes. « Vis ta vie d'ermite. Je t'y encourage. Retourne près des tiens, dans l'espoir de ce remède. Je t'y encourage. » Son ton se fait plus sombre. Plus profond. Ni malice. Juste fatalité. « Mais elle te poursuivra. Ils te poursuivront. Ces tambours. À chaque conflit, tu entendras. » Son doigt cogne une première succession de rythme contre son un morceau de bois. Alors que ses paupières s'ouvrent. « Tu as l'air de connaître certains éléments que peu d'humains pouvaient connaître. J'en ai déduis que tu avais un quelconque lien avec des éveillés. Malgré la mascarade. J'ai pensé un temps que tu étais un ancien apprenti d'un ennemi. » Le rythme résonne. À nouveau.

Il le teste. Oui. Mais il veut aussi savoir. « Qu'est-ce que ta folie détruirait si tu retournais chez toi ? Qu'est-ce que tu briserais si tu retournais près des tiens et que tu découvriras qu'ils n'ont aucun remède ? » Un nouveau rythme. Alors qu'il le fixe. La voilà, cette fatalité. Ils n'ont guère besoin de faire quoique ce soit. Il sera le seul à avoir fait un choix.

Mérion l'observe. « Écoute. Cela prendra le temps que cela prendra. Mais écoute. Apprends à entendre. Pour mieux accepter. Voilà ce que je te propose en m'accompagnant. Je ne te propose pas un soin. »[/b][/color] Un nouveau rythme. « Je te propose d'exalter ton potentiel. » Un nouveau rythme. « D'accepter ce que tu es. Un fauve. Qui peut se contrôler quand il le souhaite. » Un nouveau rythme. « Qui ne perdra pas le contrôle par la simple présence d'un groupe errant de bardes. »

Encore.
Encore.
Encore.
Ces rythmes incessants. Quatre coups successifs.

Ils n'ont guère le temps de lui apprendre la compréhension complète du cosmos. Non. Mais ils peuvent au moins l'empêcher de devenir une boule de nerf. « Imprime ce rythme dans ton esprit. Fait le tient. Domine le. Dompte le. »

Faire face.
Il n'y a que ça à faire.
Faire face et accepter. Briser s'il faut. Détruire cette cabane miteuse. Se perdre, encore un temps. Peut-être un peu trop. Pour accepter. Accepter cette Cuirasse. Accepter le Cosmos. Accepter que la musique n'est pas la clé menant à la folie. Savoir se contrôler. Et obéir. Obéir au Cardinal. Obéir à ce qui se trouve au-dessus. « Car si tu accepte d'aller où je te guiderais … tu devras avoir dompté cette faiblesse. »

Ainsi parle le Cardinal de la Pestilence.


Dernière édition par Mérion le Lun 24 Aoû - 6:09, édité 1 fois
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyMar 18 Aoû - 11:26
Léger sursaut tandis que l'apparition s'installe soudainement au milieu du silence. Un sourire, amer, se dessine sur les lèvres du Jij en repensant à la raison pour laquelle il est si adroit avec ses mains.

"Trois jours, une semaine... J'ai déjà passé 3 ans seul, à me débrouiller. Je pense que le résultat aurait le même. Avec un peu plus de barbe peut-être."

Ses doigts vinrent effleurer une seconde le duvet de quelques jours qu'il avait laissé pousser. Il avait bien une lame pour se raser, mais pas toujours une eau suffisamment limpide ou un miroir pour aller avec. Il s'agissait plus de cosmétique qu'autre chose. Pour entretenir l'illusion qu'il était toujours civilisé, supérieur. Une routine pour garder pieds dans la triste réalité de sa situation.

"Autrefois, je bâtissais. Pour peu qu'on me donne matériaux, temps et plans, je peux construire à peu près n'importe quoi. Je terrasse les emplacements, pose les fondations, assemble les murs, intègre les charpentes, prévois les aérations, m'assure que les toits sont étanches... J'ai suffisamment de métier pour connaître toutes les étapes, même si je travaille plutôt en équipe pour gagner du temps sur chaque étape. Je fais aussi un peu de peinture et d'assainissement parfois."

Soupir. Une vie qui semblait si loin. La petite cabane, à l'image de l'homme, était seulement un reflet, une pâle imitation de ce qu'il avait été, fait, eu.

"A quoi bon mentir ? Qui envierait un pauvre hère avec son potager dans les montagnes ? Le Jij m'a choisi mais je ne suis pas particulièrement belliqueux à l'origine. C'est un mystère pour moi."

Le Cardinal changea de position, tout comme de discours. Ne sachant pas trop s'il devait se lever pour un exercice quelconque, Aelinor patienta, jeta un regard vers l'oiseau sur la broche. Il aurait dû s'en douter, le jeune homme n'était pas venu en personne. Ce serait du gaspillage. Son attention revint à Pestilence aussitôt qu'il parla de rejoindre les siens, de laisser tomber en quelque sorte la quête de sa libération. Ainsi l'Atlante n'était pas à la hauteur ? Il réfléchissait peut-être trop. Ou bien le servant d'Arès trouvait qu'il nourrissait trop de doutes, qu'un soldat devrait obéir aveuglément.

C'est alors que son esprit se focalisa sur le son. Le son... Ses doigts qui...

"Arrête ça !"

Il se leva brusquement, une main venant se porter à son crâne comme pour en barrer l'accès, l'autre se tendant instinctivement vers la source pour l'arrêter. Au début, le rythme était assez lent, assez espacé pour que l'appel soit maîtrisable. La Cuirasse se mit aux aguets. Le sang pouvait l'abreuver de nouveau. Avec elle, la crainte de perdre le contrôle, de faire quelque chose de regrettable.

Difficile d'écouter les paroles après cela, d'ignorer ces doigts qui pianotent, tantôt vite, tantôt lentement. Mérion joue. Mérion juge. Mérion le torture.

Écoute.

Détruire... Exalter... Fauve... Bardes...

Les mots se mélangent dans une suite incompréhensible, le Cardinal aura probablement à répéter s'il veut s'assurer une réponse claire. Car le processus démarre déjà, à mesure que le rythme accélère, même s'il change, même si le bois devient de la pierre, ou de la chair.

Blanc.

Aelinor n'écoute plus, n'entend plus que ces doigts qui pianotent sur le bois de façon étonnamment claire. Le feu de camp ne crépite plus. Le vent ne souffle plus. Les bruits de la nuit n'existent plus. Tout ce qu'il reste, c'est la source de cette musique. La cause de cette musique. La musique. Et il détruira tout ce qui se dresse entre eux. Tout ce qui l'empêche d'anéantir cette musique, de peindre une idole de sang sur la porte de sa cabane avec son cœur littéralement pulsant dans son poing.

La Cuirasse apparut, blanche et hostile, puis la flamme du Jij. Immobile. Brûla le sol, heureusement humidifié par la rosée hivernale. La forêt ne flamberait pas ce soir, à moins d'insister vraiment fort. L'esprit à deux vitesses bougea. La flamme se changea d'un coup en brasier, une immense silhouette de chaleur affamée se rua sur Mérion sans crier gare, passa complètement à travers son incarnation onirique sans se soucier de réfléchir.

Détruire la musique.

Aelinor se retourna, son regard vide, sa personne effacée au profit d'une créature aussi chaotique que naturelle selon les dires du Cardinal. Puisqu'il ne pouvait détruire l'humain, il s'attaqua au morceau de bois, le carbonisa tout net dans un hurlement vindicatif.

"PLUS DE MUSIQUE !"

Encore et encore. Jusqu'à détruire ce rythme. Détruire cette projection. Détruire ce bois. Détruire cette herbe. Ce poisson sur sa broche. Cette pierre sur le sol. Ce ciel constellé d'étoiles.

Détruire. Dévorer. Brûler.
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Est-ce la simple curiosité qui pousse la Pestilence à voir de ses propres yeux le phénomène de cette intolérance de son esprit, de son instinct, à la musique ? Ou un objectif plus précis ? Les quatre coups s'enchaînent. Les quatre coups martelent le morceau de bois, tandis qu'il fixe. Sans sourire. Sans violence dans son ambre. Sans envie sadique. Une observation fine. Une écoute. Active. De ce cerveau. Qui recherche le silence. Ces synapses, ces glandes, dont les actions chimiques commencent à résonner. Ces neurones, dont les décharges électriques commencent, là encore, à se faire entendre. Plus fortes. Plus brutales. Le phénomène commence. Le phénomène est observé – rêvé, d'une certaine façon – par ce Cardinal à la projection onirique.

Cette Cuirasse Blanche qui vient recouvrir le corps du bâtisseur. Qui devient alors destructeur. Enragé. Brisé. Par ce simple rythme. Quatre coup successifs. Qui continuent de résonner. Alors qu'il ordonne. Alors que la flamme se projette dans sa direction. Il ferme les yeux. Simplement. Alors qu'il s'efface progressivement. Ce n'est pas que le feu le traverse. C'est qu'il ne semble plus en phase avec cette flamme.

Puis. Il observe. À nouveau. Sans rythmes. Il observe cette créature blanche, cet esprit du feu. Frapper. Le bout de bois à côté duquel il est installé. Une pierre. Sa propre nourriture. L'herbe. Tseh. Tu sembles vraiment en avoir marre de tout ça hein. Il l'observe. Sans sourire. Juste, il observe. Il écoute. Ce corps. Qui devient fou. Qui brûle à l'intérieur. Qui ne se contrôle pas. Alors qu'il n'écoutait qu'une seule chose. Quatre coups. Juste. Quatre coups. Une même note, répétée, à intervalle régulier. Est-ce que cela forme une partition ? Est-ce que cela forme un réel chant ? Est-ce que cela forme une vraie musique ?
Non. Ce que les chanteuses et bardes slaves peuvent jouer et réaliser sont des productions musicales bien plus fortes. Plus complexes. Et cela rend cette tâche compliquée. Car l'esprit cosmique de cet homme ne semble faire la différence entre cette complexité et la simple présence d'un rythme successif. Que se passera-t-il au chant d'un oiseau ? Que se passera-t-il à la tombée régulière d'une humidité sur la roche ?

Tu ne nous sers à rien dans cet état. Laisse-t-il présager dans son esprit. Ses paupières se ferment un instant. Sous ces fracas. Sous cette rage qui résonne. Alors arrangeons cela. Tu obéiras. Sinon Ils te briseront, dès ton arrivée. Et personne ne souhaite voir un Berserker être détruit.

Quoique ... Il y en a quelques personnalités.

Un éclat d'Ivoire. Alors qu'il ouvre son œil. Alors que sa voix résonne. Brutalement. Cosmique. « Silence ! » Un ordre, donné à ce Légionnaire fou. Alors que sa propre Cuirasse vient le recouvrir. Pour devenir un repère. À cet esprit fou. Pour devenir une chose qu'il doit reconnaître. Que sa propre Cuirasse doit accepter. Que sa propre folie ne peut briser. Il rêve. Donc. De cette Cuirasse. Non. De cet exosquelette aux yeux vides de toutes couleurs. Qui fixent. Qui le fixent.

« À qui crois-tu donner des ordres ? ! »

La voix est puissante. Elle résonne. Elle habite le lieu. L'esprit. Oh il pourrait faire plus. S'il intensifiait son propre Rêve. Mais il ne veut ni briser cet esprit. Ni s'attaquer à ce corps. Il se redresse. Présent au cœur de cette clairière, humide. Il approche une main. Ferme. « T'ai-je dit de frapper, Berserker ? » La question vient se poser. Vient chercher sa concentration. Vient chercher sa lucidité.

« Assis. » Un ordre. Sans autre choix.
Il va entendre. À nouveau. Quatre coups. Son doigt frappant contre le métal organique de sa Cuirasse. Un unique enchaînement. « Concentre-toi. Il n'y a pas de musique. Il n'y a que des rythmes. Pas d'accords. Pas de chants. » Il avance. Il plonge ses yeux dans les siens. Les abysses venant chercher la lueur cosmique. L'essence. Pour que ses mots imprègnent ce corps. « Accepte les. Concentre toi. La régularité. Accepte la. La frappe sur le bois. Accepte la. » Un murmure. Qui se fait autoritaire.

« Tu as besoin de mon aide ? Alors apprends déjà cette base. Concentre toi sur une marche. Plutôt que sur la course. Le rythme d'un pas régulier. Plutôt que celui effréné d'une course. » Tac. Tac. Tac. Tac.
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyMar 25 Aoû - 11:16
Une première injonction qui ne trouve pas son auditeur. Le silence oui, c'est ce qu'il souhaite. Alors pourquoi entend-il toujours ce rythme, cette succession de coups maîtrisés, ordonnés, orchestrés ? Pourquoi malgré son acharnement à tout détruire en miettes il revoit les tambours du village, les bardes qu'il a autrefois molesté avant que tout ne dégénère, et surtout ces deux hommes, sa peinture de sang en Atlantis ? Pourquoi la musique lui veut-elle tant de mal ?

Deuxième semonce. Cette fois c'est le Jij qui y répond le premier. L'entité reconnaît son homologue, sa supérieure. Mais elle a faim. De nouveau faim. Pour pouvoir brûler, encore et encore, pour pouvoir tout dévorer, il faut du combustible. Et cette faim la rend agressive, audacieuse. A se demander pourquoi le génie enflammé fait partie de la légion de Pestilence plutôt que de celle de Famine, ou Guerre. Aelinor s'immobilise. Fixe cette chose tangible, visible, la source de la musique et maintenant celle de la méfiance. Le regard toujours absent, ailleurs, en-dehors de lui.

Berserker. Berserker. Faim.

Déchiré entre son humanité et sa folie, ses racines et l'entité, l'homme écoute. Répète par fragments ce qui atteint ce qui lui reste de raison.

"Pas de musique. Il faut détruire la musique. Pas d'accords. Pas de chants. Détruire la musique. Brûler... Purifier."

Un cri bestial, quelque part entre la rage et la souffrance. L'Atlante tenta une nouvelle fois de s'en prendre la projection, se heurta à la Cuirasse sans mesurer son instinct de survie. De nouveau au cœur de cette forêt une lumière perce les ténèbres, sous la forme de ces flammes qui s'élèvent au-dessus de la cime tandis que le Jij se déplace vite, dans le but de faucher, d'engloutir ce dont il a besoin pour continuer à avancer. Nouvel échec.

Dévorer Pestilence ?

L'entité réfléchit. Cette question-là ne s'était pas posée avant. Elle hésite. C'est la première fois qu'on lui demande de se retenir de la sorte. L'humain avait accepté sa gouvernance. Accepté qu'elle l'aide à faire taire la musique. Accepté de laisser parler ses instincts les plus primaires. Et maintenant on lui demande de se raviser. Elle n'aime pas. Faut-il punir la Pestilence pour cela ? Elle est plus forte, la Pestilence. Mais le Jij a faim.

Non. Purifier Aelinor.

Nouvelle idée. Plus logique. L'Atlante était en proie à ce mal avant qu'elle le trouve. Avant qu'il devînt Berserker. Le monde peut bien penser que c'est l'entité qui le rend fou, ce n'est pas le cas. Ce qui la renvoie à autre chose. A Arès. La folie d'Arès. La discorde d'Arès. Si ce que Mérion a dit est vrai, si le Jij est une force pure, chaotique mais naturelle, alors il peut chasser le mal. Le dévorer. L'anéantir. A commencer par celui de son porteur.

Le trentenaire s'immobilise alors. A bout de souffle à force de s'agiter vainement en tous sens. Les flammes qui lèchent ses contours, son pouvoir, drainent toute son énergie, mais sa conscience n'est pas là pour s'en apercevoir. Alors il faut tenter. Tenter pendant que le rythme le tient toujours en son emprise. Des mains de flammes, puis des bras semblent s'extirper de sa chair, suivant les plaques blanches, puis leur propre tracé. Comme si un nouvel être siamois entrait dans la danse.

Purifier.

Les mains entourent la gorge sans avertissement, le Jij fait de son réceptacle un bûcher humain pendant une poignée de secondes. Hurlement de douleur, à en faire s'éloigner même les prédateurs géants de la forêt bordant le Dédale. C'est bref, mais terrible. Cela ébranle la nuit, le silence, entame ce qui semblait inaccessible.

Les flammes se dissipent, aussi vite, voient l'homme s'effondrer à genoux, une main portée à son crâne, l'autre à sa poitrine. Ce n'est plus tout blanc. Le voile s'est levé, alors même que le rythme continue. D'un regard Aelinor balaie la clairière, voit les dégâts. Il lui reste sa cabane, mais il semble qu'il n'était pas loin de la réduire en miettes elle aussi, étant donnée la distance réduite entre eux. Le Rêveur est toujours là.

"Mérion... ? Que se passe-t-il ?"
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyMer 2 Sep - 1:52
Un haussement de sourcil. Entre les tentatives infructueuses et les hésitations, le Cardinal de la Pestilence observe l'homme avec une certaine lassitude. Serait-ce un échec ? Un échec à mettre au rebut ? En cela, poupées et humains ne sont pas si différents : ils finissent toujours par finir là où ils ne désirent pas aller. Déchets inanimés ou déchets organiques, ils pourrissent. À l'écart de tout. Ils ne deviennent que des souvenirs que des images que le vent efface sans remord, sans tristesse.
Pourtant, il est là. Lui. Cet homme qui a résisté à un Premier Sang violent. Brisant un village, nourrissant la terre des corps pétrifiés par la chaleur et les flammes. Accepté par le Jij. Accepté par cet Esprit à deux vitesses. Alors peut-être. Peut-être qu'une maladie s'est incrustée dans les tissus de sa réalité cosmique. Plus que Berserker, il peut alors devenir cas d'étude intéressant.

Comment briser cette maladie sans altérer la conscience de son éveil ? Une thèse à laquelle il s'intéressera, un jour. Mais pour le moment, il n'en a ni la capacité physique, ni les moyens. Quand aux connaissances … ? Le Créateur aura sûrement les éléments à apporter.

Puis, il observe, les flammes couler contre la Cuirasse blanche. Il s'installe, tranquillement, contre l'un des piliers de la cabane. Pour prendre un certain recul. Observer. Les énergies qui s'agitent. Le corps qui se tord de douleur. Cet homme est-il constamment en rage primitive ? Ce Premier Sang, cette Frénésie que le Bahamut recherche à tout va, lui, cet homme, réussirait à vivre chaque seconde cette expérience ? Troublant. Réellement troublant. Car plus le temps passe, plus il en vient à se demander si le Jij a réellement fait son choix. Et s'il ne fait pas que le tester, encore. Encore. Et encore.

Puis le calme. Aelinor tombe au sol. Le rythme cristallin fini par cesser. Alors que Mérion approche. L'immaculé de sa Cuirasse remplacée par l'ombre de son manteau. La capuche levée sur sa tignasse, laissant seulement quelques mèches dépassées. Et son regard d'ambre, qui brille dans l'obscurité.
« Une semaine. Je te laisse une semaine. Frappe ce rythme. Écoute le. Chante le, si besoin. Répète cette expérience, chaque matin et chaque soir. » Il recule, d'un pas. Avant de se retourner. « Je reviendrais dans une semaine, jour pour jour, aux premiers rayons du soleil. Soit debout. Prêt à rencontrer ton Cardinal. Si ce n'est qu'un corps carbonisé que je trouve … »

Il s'arrête, tournant un regard vers lui. « Alors ton voyage sera terminé. » Puis il s'efface. Simplement. Il lui laisse cette semaine. Et il reviendra.
Pour conclure cette partie de ce voyage. Finale ou simple étape ? Ses yeux le découvriront.

Dans une semaine.
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyMer 2 Sep - 15:49
Alors voilà sa solution ? Le pousser à dévoiler ce monstre de sang tapi en lui ? Le forcer à devenir une bête à défaut de la contrôler ? L'homme écoute les ordres, se crispe devant ce qu'on lui demande, épuisé par ce qu'il vient de vivre, en nage sous l'effort. Et pourtant Mérion continuer son expérience. Pire, qu'il se l'inflige lui-même. A quel moment avait-il précisé qu'il était masochiste ? Pouvait-il seulement maintenir un rythme s'il en était lui-même l'auteur ?

Le Rêveur s'estompa avant qu'il eût pu lui crier combien sa demande semblait absurde, le laissant seul au milieu de la clairière asséchée par son coup de sang. Pour cette nuit-là ce fut tout. Il trouva refuge dans sa cabane, s'effondra plus qu'il ne s'allongea sur son lit d'herbe et de branches, vidé.

La chaîne proposée par Mérion ressemblerait à cela, donc. Un quotidien où, jusqu'à ce que le problème fût résolu, peut-être même après, on le forcerait à se faire mal, encore et encore et encore et encore. Le jour suivant, Aelinor fut tenté de fuir. S'en aller loin, avec ou sans l'entité -il ne savait pas comment la retirer maintenant qu'elle rôdait sous son épiderme-, et cultiver ce foutu potager quelque part dans une grotte loin de tout et tout le monde. Pourtant, il n'en fit rien. Et si le jeune Cardinal avait une idée en lui imposant cela ? Et si, maintenant qu'ils se connaissaient, il l'avait marqué d'une manière ou d'une autre qui lui permettrait de le retrouver plus tard ?

Manger.

Aelinor sursauta, ayant presque oublié que, malgré les apparences, il demeurait désormais accompagné par cette présence silencieuse. Le Jij. Et il fallait bien avouer qu'il mourait de faim lui aussi. Il regretta d'avoir brûlé sa propre broche, soupira, prit partit en chasse.

L'indécision l'emportant sur la lâcheté ou le courage -dépendant du point de vue-, l'ancien Atlante resta dans son campement de fortune. Après l'avoir aménagé légèrement pour éviter les départs d'incendie involontairement, il se résolut, le 3e jour, à répondre aux ordres de la Pestilence. S'il devait se tourner les pouces et hésiter sur son sort, autant essayer de tester la solution qu'envisageait Mérion...

La main tremblante et le regard anxieux, il se trouva une pierre lisse, ronde, large, s'installa devant muni d'un bâton. En tailleur, il la regarda un moment en silence, cherchant l'audace d'affronter son autre facette. Plusieurs fois sa main bougea sans atteindre son but, stoppée par la partie de lui qui désirait se préserver et éviter la souffrance gratuite. Quand enfin il se lança, il se rendit compte qu'il avait oublié le rythme. L'avait-il seulement entendu ? Alors il décida d'en inventer un autre. Ce qui comptait, c'étaient les quatre notes régulières, non ?

"Bon voyons... Ta ta tata. Ta ta tata..."

La coordination entre sa main et son air vint difficilement, n'étant pas habitué à écouter ou produire de la musique. Et il devait mal s'y prendre, car rien ne se produisit. Il essaya alors de varier un peu la tonalité de sa voix en répétant le même enchaînement sans plus de résultat. Il y avait même dans cet objectif simple une sorte de défi qui le frustrer : réussir à garder son rythme, à le frapper de façon toujours égale tout en l'écoutant pour voir s'il se plongeait dans la frénésie, ou pas.

Les jours suivants, entre deux chasses et passages à la rivières, il répéta l'opération sans plus de succès, entreprit de se construire une sorte une sorte de pendule qui pourrait sonner à sa place en se balançant entre deux carillons. Le rythme ne prenait pas. Au point que c'en devenait presque une obsession.

Il fut forcé de s'interrompre lorsque la pluie vint, tâcha de se focaliser sur les gouttes qui tombaient régulièrement des poutres qui constituaient son toit. Il y gagna de s'endormir d'un repos apaisé en pleine journée.

Lorsque le septième jour lança ses rayons sur sa cabane, ainsi qu'il était prévu, Aelinor se tenait sur le seuil, déjà repu d'une lièvre, adossé à l'encadrement et l'air songeur. A l'apparition de la silhouette grise du jeune homme, il eut un signe de tête respectueux, puis prit l'initiative :

"Je crois que ça ne marche pas quand je suis l'auteur. Il ne s'est rien passé. L'entité n'a même pas jugé bon d'apparaître comme l'autre fois."
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyJeu 3 Sep - 1:50

Le septième jour, l'aube se lève. Dire ce qu'il a parfois observé des précédents n'a guère d'importance. Car seul ce jour est essentiel. A-t-il brûlé pendant les dernières heures de son absence ? A-t-il transformé son corps en un tas de cendres osseuses ? Ou est-il toujours debout, à attendre son Cardinal, comme celui-ci le lui a ordonné ?
Oui, cette façon de faire n'a sûrement que peu de logique pour l'homme. Mais une semaine complète à faire ceci aurait pu donner des résultats observables. Doit-on comprendre que son cerveau s'est adapté à l'idée de rythme ou simplement à ce rythme de quatre coups ? Difficile d'en juger. Mais en effet, comme l'expliquait le nouvel éveillé, le parasité n'avait daigné faire de ce corps un nouveau bûcher vivant.

La prise de risque est maintenant sienne. Car si une erreur venait à se dérouler durant la suite de ce périple, alors la faute retomberait sur lui. Et cela, il l'acceptait. Non pas qu'il n'ait confiance en ce contrôle. Mais peut-être serait-ce un moyen de contourner ce problème durant les lieues qu'il doit accomplir pour atteindre le Dédale.

« Tu es debout. Et j'ai observé. Ton … hésitation à ne pas obéir complètement à mon ordre te coûtera peut-être la vie … mais peut-être peut-on voir en cette absence un début de solution. Fiable ? J'en doute. » Pragmatique, il l'observe. Avant de quitter les yeux de la nouvelle recrue, pour observer la direction du levant. « Il y a des sentiers peu empruntés. Si tu as des cartes avec toi, utilise les. Si tu sais chasser, alors tu sauras reconnaître ton chemin. Car ce ne sont pas les routes les plus simples que tu vas franchir. » Il aura parfois à se souvenir d'un détail. D'un arbre. D'une ruine. D'un tas de terre. Il aura parfois à attendre. Un signe. Une étoile. Une idée. Mais c'est ainsi qu'il avancera.

Il glisse ses mains dans son dos, alors qu'il recule de quelque pas, pour être aux côtés de cet homme. L'aube rosée venant se mélanger à l'ambre de ses yeux, tandis qu'il fixe. « Tu emprunteras les chemins des bêtes sauvages. Cache toi par moment. Continue vers l'Est. Tu atteindras les Carpates. Utilise les reliefs, évite la population. Si par mégarde tu viendrais à te perdre et que tu arrive aux abords d'un village, fais en le tour. Nous n'avons pas encore toute conscience de la capacité de contrôle. »
Il tourne les yeux vers lui. « Tu arriveras à de Sombres Portes, en empruntant les sentiers que tous et toutes évitent, à travers des bois que jamais tu n'auras pu observer. À cet endroit, dit au Gardien que Mérion attend. Et continue ta route. Pour enfin atteindre le lieu où tu es attendu. »

Il tourne ses yeux dans sa direction. « Le Dédale de Chair t'attend. Alors avance, là où les humains évitent d'aller. Avance avec les fauves. Continue vers l'Est. Mais surtout … »

Son corps commence à s'effacer, reflet onirique qui ne laisse derrière lui que quelques pétales sans saveurs. Une voix, pourtant, qui résonne. Qui vient donner un ordre. Un ultime ordre, alors qu'il s'efface complètement. Un ordre pour lui, Aelinor. Mais aussi pour le Jij. Un ordre, clair. Qu'il ne doit en aucun cas être désobéi.

« Marche, mais ne cours pas. »

Et par ces mots, le voyage continue.

HRP a écrit:
Fin du RP pour moi !
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Message Re: [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence   [Janvier 553] Les flammes de la Pestilence EmptyJeu 3 Sep - 12:05
Le Cardinal ne s'embarrasse pas des formules d'usage, tout comme son légionnaire. Ils vont droit au but en établissant des faits simples, actés. Pourtant, le terme de solution apparaît là où on aurait pu y voir un échec. Cela surprend l'ancien Atlante, cette absence d'étonnement de son interlocuteur aussi. Cela voulait-il dire, implicitement, que quelque chose dans cette torture avait contribué à le guérir un peu ?

Il préférait ne pas être trop optimiste en pensant qu'une seule séance avait réussi à le sevrer de cette réaction à la musique, et des propos de Mérion la conclusion avait des échos similaires, mais tout de même, l'argument à lui seul justifiait qu'il continuât à obéir à cet homme -ce fantôme-, que son choix de ne pas fuir finalement allait dans la direction souhaitée : sa survie, sa curation. Et le prix à payer pour ce remède inespéré serait de servir le dieu de la Guerre loyalement, de tirer un trait définitif sur sa vie d'avant avec le seul espoir que Lisèle pouvait s'occuper seule de leur fils malgré le vide qu'il avait laissé en partant.

Les dernières instructions -ou les premières en un sens-, et voilà que la Pestilence s'effaçait déjà, à nouveau, vers un ailleurs à deviner, à dessiner.

"Le Dédale de Chair... Sinistre."

Rien que la description du chemin pour s'y rendre paraissait sinistre elle aussi : un l'écart, parmi les bêtes, parmi les fauves, un chemin loin des Hommes et des villes. Exactement ce qu'il lui fallait même s'il doutait que cela ressemblerait à son idée d'ermitage avec un potager et une cascade à proximité.

Mérion n'avait pas précisé le temps que cela prendrait, lui qui jusque-là était resté très net dans la pose de ses rendez-vous improvisés. S'il fallait se contenter de marcher et ne pas courir, sans doute pour préserver tout risque d'incendie lié à l'entité, alors autant se mettre en route tout de suite. Aelinor rassembla donc ses maigres affaires, principalement de vieux vêtements de rechange et quelques outils, abattit sa cabane méthodiquement pour laisser le bois à la disposition de qui le trouverait.

Une dernière fois, il se tourna vers l'ouest lointain, là où il avait laissé quelque part une vie paisible, presque toute tracée.

Aller Dédale.

Et par cette sensation, le voyage continue.
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