[Mi février 553] Et là, tu me reconnais ? [PV Haldor]

- Grotte des crânes. Domaine de la Mort, à la tête de la Légion d’Ossements.
- Non. Des Cendres.
- Quoi ? Mais pourquoi c’est pas lui qui a hérité de la Légion d’Ossements ? Crâne-mort-ossements… Y a une suite logique là quand même !
- Est-ce vraiment un problème ?
- Bah… non. Mais c’est nul du coup.
- Pestilence et Cendres ne vont pas plus ensemble.
- Fallait pas appeler ça comme ça alors. « Cardinal de la Pestilence, Légion des Bubons ». Là, on était dans le thème ! ‘fin, c’est pas plus con que pas avoir mis la Famine dans l’Estomac, tu me diras...

Elle n’irait pas surenchérir là-dessus, tant cela ne portait pas le moindre intérêt à ses yeux. Cette discussion se passa mentalement, sans qu’un son ne soit esquissé, entre elle et son frère Faustin. Décédé il y a bien longtemps de cela. Mais qui était toujours resté une part d’elle. Depuis son nouvel éveil, il s’était fait discret tout d’abord. Jusqu’à ce qu’elle aperçoive une silhouette du passé en arpentant les boyaux du dédale de chair. La Guerre, qui était devenu Pontifex depuis. Faustin l’avait connu aussi, à l’époque. Pourtant il n’avait jamais encore fait de remarque à ce propos. Plutôt étonnant… Il fallait dire qu’il devait partager son temps de parole, avec les Murmures et les Grondements. Sans qu’elle n’en comprenne tout à fait le processus, trois masques s’étaient éveillés. Trois des visages qui furent les siens par le passé. Trois de ces vies qu’elle avait abandonné, laissé tomber. Ce qui ne lui laissait que peu de temps réellement seule avec elle-même pour faire le point. Ou bien peut-être passait-elle trop de temps livrée à elle-même justement ? Elle ne s’embarrassait pas plus de ce type de réflexions.

La grotte des crânes, donc. Elle était à la recherche de l’ours, et avait décidé que ce serait un bon premier endroit où le chercher. Jehane n’ignorait pas qu’il aimait le grand air, n’appréciait guère de rester au sein du dédale, n’aimant pas l’endroit. Aussi s’il n’était pas ici, elle le chercherait aux portes. Et l’attendrait s’il n’y était pas, n’ayant pour sa part pas trop d’envie d’ailleurs pour si peu. Qu’on lui ordonne d’aller semer le chaos, et elle sera la première à aller affronter leurs ennemis, perchée sur le dos de Sonata. Mais si ce n’était que pour une simple discussion, autant attendre « à la maison ». Quoi qu’il en fait, sur le domaine de l’ancien Ase, elle opta pour le fait de s’annoncer clairement. Laissa alors se répandre son Cosmos, tandis qu’elle se mit à jouer une sonate mélancolique. Elle ne portait pas sa Cuirasse, à l’exception de sa lyre dont elle jouait. Pas un mot non plus, du moins pas tant qu’elle ne serait pas certaine d’avoir un interlocuteur. Elle avait déjà un peu trop l’impression de parler seule dernièrement...