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 Hassan - Grand Prêtre de Poséidon

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HassanHassanArmure :
Polyphème
Message Hassan - Grand Prêtre de Poséidon   Hassan - Grand Prêtre de Poséidon EmptyLun 9 Nov - 19:46
Pseudo
Qui est-il ?
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    Nom : Hassan
    Date de naissance : 10/08/506
    Âge : 43 ans
    Sexe : Masculin
    Armure demandée : Grand Prêtre


Comment est-il ?

    Apparence

    Hassan, né cilicien d’origine perse, possède les traits de nombre d’hommes de son peuple. La Cilicie et la Perse étant des contrées où le soleil a bruni la peau de ses habitants, celle d’Hassan est également bien plus foncé que le commun des atlantes. Ses cheveux sont d’un noir d’ébène, tout comme sa barbe, qui bien qu’elle ait pu devenir très longue lors de certaines périodes, est aujourd’hui entretenu avec un certain soin. Il est d’une taille modeste, avoisinant le mètre soixante-quinze, et son corps bien que musclé n’est pas plus imposant que celui d’un autre. Il reste malgré tout endurci par les années de travail en tant que pécheur, puis celles passées à dompter les vagues sous sa propre bannière. Enfin, ses yeux sont d’un bleu éclatant, du moins l’œil qui lui reste, un accident l’ayant privé du deuxième dans sa jeunesse. Un simple bandeau cache ce qu’il ne vaut mieux pas voir, ce qui est certainement le trait le plus distinctif sur son visage.

    Si un perse au visage abimé et à l’allure de pirate ayant déjà bien trop servi n’est pas forcément ce à quoi on s’attend en parlant d’un Grand Prêtre, Hassan le confirme dans sa tenue. Bien qu’un habit officiel existe bel et bien pour officier en tant que représentant de Poséidon dans les grands moments, Hassan n’accepte de le porter que dans ces moments précis. Le plus souvent, comme un bon soldat, il porte l’écaille de Polyphème, celle que Poséidon lui avait réservée. Il a ainsi plus l’air d’un Général que de la plus haute autorité de l’Atlantide après le Dieu des Mers. Chaque atlante sait qui il est, étant la depuis si longtemps, et il ne pense pas avoir besoin d’autres attirails cérémonieux pour se faire entendre comme Grand Prêtre.

    Ainsi, Hassan peut être légèrement déstabilisant pour quelqu’un qui ne serait pas atlante, et il n’hésiterait pas à amplifier ce fait s’il en a l’occasion. Ses pensées vis-à-vis des autres camps ne sont pas nobles, et cela se transmet dans sa façon d’être en leur présence. Il se montrera donc tout sauf accueillant. Ils ne seront jamais les bienvenues en Atlantide, et sa froideur et sa sévérité envers eux en sont un signe qui ne trompe pas.

    En revanche, et bien qu’il garde toujours une certaine sévérité qui lui est propre, sa façon d’être est bien différente avec ses propres hommes, qu’il considère plus comme des frères d’armes que comme des soldats. Pour lui, tous ont choisi de vouer leur vie à Poséidon, tous ont été choisis, et tous ont par conséquent de la valeur. Sa posture en leur compagnie va donc avec la relation qu’il souhaite instaurer, franche et sans détour, de servant à servant, d’un élu à un autre.

    Psychologie

    Comme pour son physique, le caractère d’Hassan est largement hérité de ses origines. Ayant depuis son plus jeune âge passé sa vie sur un navire, que ce soit en tant que pécheur ou comme pirate, le Grand Prêtre n’est pas exactement l’homme auquel on s’attendrait pour la fonction. Bien que sa façon de s’exprimer ait considérablement changé avec les années comme représentant de Poséidon, il garde un langage propre à une caste d’homme qui n’à pas connu l’éducation commune. Il est franc et direct, et n’hésite pas à dire ce qu’il pense, d’autant plus qu’il se sait porteur d’une parole divine. Cette façon de parler proche du commun des soldats lui vaut également souvent leur affection, Hassan ne prenant pas son titre aussi sérieusement qu’il le devrait, du moins dans la noblesse qu’il devrait afficher. C’est d’autant plus vrai envers ses généraux, qu’il respecte tout particulièrement, bien qu’ils ne se côtoient finalement pas souvent. Toujours est-il que le Grand Prêtre est sans aucun doute bien plus un homme d’épée et de guerre, que de lettres et de religion.

    Ce constat peut se ressentir dans ses paroles tout comme dans sa façon de penser et de traiter les évènements. Si il à pu lui arriver dans sa vie de douter, de se questionner sur les fondements de sa mission, il a le plus souvent pris la vie comme elle se présentait à lui. Avec les années passées et l’expérience acquise, Hassan est devenu un homme plus réfléchi et calculateur, mais cette façon d’agir vite n’a pas véritablement changé. Il ne laisse plus de place aux doutes, et prend les décisions rapidement et sur l’instant. Le dire impulsif ne serait pas faux, pourtant il est rare de le voir perdre son sang-froid. Il n’hésite pas à prendre des décisions difficiles froidement, voyant avant toute chose la pérennité et la prospérité de l’Atlantide. La fin justifie les moyens est une phrase à laquelle il s’accorderait volontiers.

    De ce fait, Hassan pourrait aux yeux de certains, paraitre extrémiste. La réalité est qu’il a comprit le message de Poséidon, et il n’a lui-même aucun doute dans sa signification. Sa mission est claire, et ses pensées sont tournées vers elle. Sous la tutelle des autres Dieux, les humains ont souillés la terre, et ils continuent de se développer de la détruire impunément. Bientôt, leurs mains s’attaqueront aux Océans et à la Mer, et Hassan ne peut laisser cela se produire. La terre doit être nettoyée sous les eaux, et cela passe avant tout par redonner sa gloire à l’Atlantide. Aucune vie autre que celle des atlantes n’a de ce fait d’importance, la priorité est ailleurs. Ainsi, s’il compatirait tristement pour chaque vie des siens perdues, il ne sourcillerait pas devant dix milles des autres qui subiraient le même sort.

    Cependant, cette façon de penser peut également être un handicap. De ce sentiment que chaque atlante a plus de valeur que n’importe qui découle forcément un sentiment de supériorité, une sorte d’antipathie des autres humains. Ainsi, il peut être difficile de le raisonner sur ce point, et bien que ce trait montre avant tout une sorte de profond patriotisme, il n’en est pas moins radicalement opposé aux autres. Hassan n’irait donc pas, de lui-même, vers l’autre camp. Cependant, la voix de Poséidon reste la plus grande autorité, et si le Dieu commande, le Grand Prêtre obéit. Même si cela veut dire s’allier momentanément avec des ennemis naturels. Toujours, il fera tout pour la survie de l’Atlantide et pour accomplir sa mission. Mettre de côté ses propres valeurs en faisait partie.

    Ainsi, c’est justement pour ne pas laisser son cœur d’homme parler qu’il prend énormément de temps à écouter les eaux, et les messages qu’elles amènent. Poséidon n’étant pas réincarné, il n’en est pas moins capable de se faire entendre, et ses façons de communiquer étaient nombreuses. Ainsi, quand il n’entendait pas directement la voix s’immiscer dans son esprit quand il en avait le plus besoin, il parvenait à en tirer les enseignements dans le bruit des vagues, dans les murmures que venaient glisser les animaux marins à son oreille… De ce fait, et malgré sa présence et sa disponibilité dans les moments d’actions, il lui arrive souvent de se perdre dans ses conversations, et n’aime pas être dérangé dans ces moments.


Son Histoire

    Chapitre 1 : La voie des Eaux.

    Il semblait dans une autre dimension, comme voguant entre deux mondes. Un sentiment de plénitude, une sensation qu’il n’avait jamais éprouvé jusqu’à ce jour. Il semblait enfin éveillé, comme s’il avait fermé les yeux durant toute sa vie et qu’on les lui ouvrait subitement. En une fraction de seconde, tout le reste était derrière lui, comme dissipé et lavé par la puissance des eaux. Les cris, les larmes, le sang sur ses mains, tout semblait insignifiant à présent, tout avait été vain. Enfin, il comprenait. Et il lui avait fallu mourir pour y parvenir.

    Il n’avait jamais été homme à craindre la mort. Ayant passé une grande partie de sa vie à l’offrir aux autres, il s’était fait à l’idée qu’il méritait le juste retour des choses. Il savait que son heure viendrait bien un jour, et il était idiot de ne pas l’embrasser. C’est dans cet état d’esprit qu’il n’avait jamais hésité à s’équiper lourdement sur des navires, sans jamais craindre la noyade. Ce n’était pas une mauvaise mort, selon lui. Il avait passé sa vie sur les mers, il était presque logique que ce soit elle qui lui prenne. En cet instant, il ne se rappelait plus ce qui l’avait mené ici, il n’en avait que faire. Il allait mourir, mais il était heureux. Il avait compris la véritable voie, entendu le message. Il était en paix, et acceptait de rejoindre ce monde qu’on semblait lui offrir.

    Mais subitement, il sentit une chaleur nouvelle naitre dans son cœur, venant embraser le reste de son corps. L’immense force venant des océans qu’il avait senti un peu plus tôt le pousser vers l’avant, lui donnant la force de bouger les membres à nouveau. Il ressentit toute l’eau à l’intérieur de ses poumons, et se mit instinctivement à remuer les jambes et les bras, pour remonter vers la surface qui paraissait inaccessible. Il se battait pour garder la vie qu’il avait accepté d’abandonner, son corps comme commandé par quelqu’un d’infiniment plus grand. On lui offrait une seconde chance.


    ***


    Il rouvrit les yeux, raccrochant d’un coup avec la réalité. Il tourna aussitôt la tête sur le côté, recrachant toute l’eau qu’il avait dans les poumons, tout en tentant de reprendre ses esprits. Le soleil lui brulait les yeux, et peu à peu il parvint à voir à quelques pas autour de lui. Il était sur une plage, deux hommes se trouvaient devant lui, le regardant avec étonnement.

    - Il était pas mort, celui-là ?

    Les deux hommes devaient avoir un peu plus de la trentaine. La peau bronzée par le soleil et des mains de marins, ils devaient avoir vu la brève bataille entre les deux navires depuis la côte. Les vagues avaient déjà commencé à amener quelques membres de son équipage jusqu’au rivage, ainsi que d’autres marins qui ironiquement avaient été leur cible. Tous avaient terminé aux mêmes endroits. Profondément sous l’eau, ou sur la plage, le corps sans vie. Tous sauf lui. Ce qui expliquait l’étonnement des deux hommes. Celui qui n’avait pas parlé mit instinctivement les mains dans ses poches, pour en sortir la bourse qu’il venait de prendre sur Hassan, et la jeta sur lui, comme dans un sursaut d’honnêteté. Au moins on ne pourrait pas le traiter de voleur, il n’était là que pour vider les poches de gens qui n’en avaient plus besoin, là où ils étaient. L’homme termina de baragouiner des excuses et de poser des questions pour comprendre qui il était, mais Hassan ne l’écoutait déjà plus. Il ne se soucia pas de sa bourse, qu’il laissa par terre sans y jeter un coup d’œil, et tenta de se relever difficilement. Ses jambes étaient faibles, le poids de son armure trempée le renvoya bien vite au sol, le visage contre le sable. Alors qu’un des deux marins vint à son secours pour l’aider à se relever, Hassan le repoussa d’un geste du bras. Assis, il se mit à enlever une à une les parties de son équipement, jusqu’à ne porter qu’une simple tenue de tissu verdâtre. Il parvint enfin à se relever, et d’un pas difficile, sans s’inquiéter de ce qu’il abandonnait, il tourna le dos aux deux hommes.

    Hassan marcha lentement vers le village le plus proche, des algues encore coincées dans les cheveux, le regard vide. Comment vivre après ce qu’il avait vu ? Comment encore attacher de l’importance à tout ce qui comptait autrefois ? On lui avait montré la vérité, on lui avait offert une seconde chance, mais il ne se sentait pas de taille à la saisir. Comment pouvait-il changer les choses et honorer la voix qu’il avait entendu, la voie qu’elle lui avait montrée. Il se sentait perdu, faible, et mortel. Tellement loin de ce qu’il avait ressenti un peu plus tôt, aux portes du Royaume du véritable seigneur. La seule porte qu’il parvint à franchir dans cette nouvelle vie fut celle de l’auberge du village, qu’il avait finit par atteindre alors que le soleil se couchait. Il s’écroula sur le seuil, et se réveilla dans un lit une bonne dizaine d’heures plus tard. La fatigue et l’eau de la noyade sur sa peau semblaient lui avoir fait prendre dix ans. Hassan tenta de se releva, mais une femme à côté de lui l’incita à rester allongé et à boire un peu. Tout en se relevant malgré tout, il sentit les plaies de la bataille qui l’avait vu tomber à l’eau se réveiller, et ses os le faire souffrir. Il fut contraint de rester assis, et se mit à boire rapidement, recrachant les premières gorgées tant sa gorge le faisait souffrir. Hassan reposa le verre sur la table à côté de lui, où se trouvait également de quoi manger. C’est en voyant la nourriture qu’il se souvint qu’il avait faim, et qu’il devait manger pour se rétablir. Mais en avait t’il seulement envie ?


    - Vous devez manger, et vous reposer. Vous ne pouvez pas partir dans cet état.

    Sans lui répondre, Hassan jeta un œil vers la seule fenêtre de la pièce pour y voir que le soleil se coucherait bientôt. Il comprit donc qu’il avait dormi toute la nuit et la journée suivante. Il n’avait nulle part où aller, et quand bien même il ne se montrait pas très amical, les soins et le repos lui faisaient du bien. La jeune femme renchérit alors, voyant qu’elle n’avait pas l’attention du marin.

    - De plus, les hommes du village ne vous laisseront pas partir sans vous avoir posé quelques questions… Beaucoup de maris et de pères sont mort hier non loin des côtes, et vous êtes le seul à en être sorti. Nous voudrions savoir ce qu’il s’est passé, vous nous devez bien ça..

    Une vive émotion se lisait dans les yeux de la servante alors qu’elle terminait sa phrase. L’un de ses proches avaient du y laisser la vie, et il était logique de vouloir apprendre ce qu’ils étaient devenus, et si oui ou non ils étaient bien morts. Evidemment, Hassan n’avait pas la réponse, à sa connaissance personne n’avait survécu, d’un côté où de l’autre. Il se rappelait de la proue de son bateau venant fracasser la coque du leur, et la manière dont le sien s’était fissuré sans qu’il ne sache l’expliquer, envoyant chaque âme par le fond. Comment pouvait-il leur dire qu’il était la cause de leur souffrance. La raison pour laquelle tous étaient morts. Le visage renfrogné, ne voulant rien affronter, il détourna le regard en lui répondant.

    - Je n’ai pas besoin de votre aide, laissez-moi.

    Il ne la regarda pas partir, il n’entendit que les pas qui la menèrent jusqu’à la porte, et le bruit de celle-ci se verrouiller après son départ. Ce n’était rien de plus qu’une prison, et il était dans l’attente d’un jugement que des mortels lui donneraient. Et Hassan n’avait que faire de leur jugement, l’eau avait lavé ses fautes, il s’était présenté devant le Seigneur des Mers, il n’était déjà plus le même homme que la veille.

    Une nouvelle journée s’était levée quand on revint le visiter. Il n’avait fait que grignoter doucement la nourriture qu’on lui avait donnée, l’appétit ne venant finalement pas même si la faim le tiraillait. Le regard toujours vide, il avait simplement attendu, se perdant dans ses pensées. Il entendit parler derrière la porte avant qu’elle ne s’ouvre, et prit la phrase au cours de route.


    - …preuve du contraire, il n’a rien à voir avec la mort de Cléon !
    - Mais regardes-le ! C’est un cilicien, personne ne l’a jamais vu ici. Ce sont des pirates et des voleurs, et ce n’était pas la bannière de l’empire qu’ils arboraient ! S’il y en a des bons, celui-ci n’en fait pas partie ! Il paiera pour ses amis.
    - Il est faible, et il n’était pas armé. Rien ne prouve qu’il avait de mauvaises intentions et…
    - Danaé, ils ont tué mon frère, et ton mari. Tu ne peux pas continuer de le protéger. Laisses moi le voir.


    La porte s’ouvrit subitement, un homme dans la force de l’âge entra d’un pas décidé. Il n’avait pas l’air d’un guerrier, pourtant il portait une épée. Ses bras étaient assez endurci par le travail pour ne pas trembler, et de la colère pouvait se lire dans ses yeux, assez pour donner à un homme la détermination de prendre une vie. Il s’approcha alors du lit où Hassan se trouvait assis, alors que celui-ci détourna le regard pour le porter une nouvelle fois vers la fenêtre. Il n’était pas disposé à parler, n’en avait pas l’envie. Il ne leur devait rien, quoi qu’ils en pensent.

    - Il n’est pas encore rétabli, Athos, laisses-lui encore un jour.
    - Non, nous avons assez attendu. Dis-moi qui tu es, cilicien. Quel rôle as-tu joué dans la mort de nos amis ?


    Il avait parlé froidement, sans même regarder la femme. Il voulait une réponse et quelqu’un sur qui se venger, et il ne pouvait pas lui reprocher. Hassan avait fait ce qu’il avait fait, et il ne regrettait rien. Il n’était plus cet homme, et il n’accepterait pas d’être jugé pour ses actions par des mortels alors qu’il avait été pardonné et racheté par les Eaux. Il porta de nouveau le regard vers l’homme, et tendit lentement la main pour prendre son verre d’eau et l’amener à lui.

    Qui était-il, maintenant ? Rien ne le forçait à répondre, et ce n’était pas pour apaiser l’âme de l’homme qu’il se mit à y réfléchir. Hassan lui-même n’était plus sur, tout lui semblait si loin… Le regard porté vers l’eau qui remuait lentement, il y voyait son reflet. Se perdant dans ses pensées, comme ci il pouvait voir sa vie se rejouer dans le liquide, il se remémora…


    Chapitre 2 : Le Sable et le Sel.

    Année 506, Tarse, Cilicie.

    C’est sous le soleil brûlant de Tarse que Hassan vit le jour, un matin du huitième mois de l’année. Dans la modeste maison qui abritait ses parents, il apporta la joie à des gens qui n’avaient rien d’autre pour se réjouir de la vie. Ihsan, le père de famille, avait grandi sur ces terres, près des côtes ciliciennes. Comme son père avant lui, il y avait appris l’art de naviguer, de pêcher, et tout ce qu’il fallait savoir pour survivre grâce aux dons de la mer. Puis il y avait rencontré Dorreh, sa femme, et si était installé. Quand bien même ses longues absences loin de chez lui ne facilitaient rien, un enfant finit par voir le jour, et Hassan vint alors changer la vie des deux personnes.

    Les premières années furent donc passées auprès de sa mère, comme tout nouveau-né. Hassan étant trop jeune pour que son père prenne son éducation en main, il continua de partir en mer, avec toujours plus de zèle pour subvenir aux besoins de sa famille grandissante. La vie d’un marin était difficile, et les fruits du travail pas toujours récompensé. Cela faisait plus de six siècles que la Cilicie était devenu une province romaine, bien qu’elle ait pu garder sa culture propre et ses traditions. Les ciliciens étaient des marins réputés, et l’Empire Romain n’avait pas hésité à les mettre sous leur bannière au fil des siècles. Cependant, la piraterie restait un fléau pour ceux qui avaient choisi de se soumettre à toute forme d’autorité byzantine, et les côtes n’étaient finalement plus sur pour les ciliciens eux même. Les honnêtes marchands se retrouvaient pillés, les navires isolés de la flotte se retrouvaient brulés, et jamais la flamme de la piraterie cilicienne ne parvint réellement à vaciller. La pauvreté d’Ihsan était tout ce qui le sauvait de l’avidité des pirates de son peuple, personne n’avait envie de voler du poisson, du moins c’est ce qu’il se disait à chaque fois qu’il prenait la mer et pensait aux pires scénarios possibles.

    Mais ni les tempêtes ni la peur des hommes ne parvint à venir à bout d’Ihsan, qui restait présent, ou du moins vivant, pour sa femme et son fils unique. Très jeune, le petit Hassan fut emmené en mer avec son père, et ce malgré les inquiétudes de Dorreh qui ne dormait déjà plus chaque fois que son mari partait. Ils n’allaient jamais bien loin, mais suffisamment pour éveiller en Hassan une fascination pour la mer. C’était dans son sang, un trait qui se retrouvait chez son peuple et dans sa famille. Un vrai cilicien passait plus de temps sur l’eau que sur terre, et si ce n’était pas encore vrai pour lui, viendrait un jour où il reprendrait le flambeau de son père. Son éducation passait par là, tout homme devant préparer son fils à la vie, aussi tôt que possible.

    Et pour Hassan, la vie était douce ici, que ce soit sur un navire ou sur le sable de son pays. Bien qu’il commença à aider son père dans les tâches les plus simples et à apprendre le métier dès sa première dizaine d’année, il avait d’autres choses à apprendre. Et comme tout enfant de son âge, il voulait découvrir. C’est dans les rues ensoleillées de Tarse qu’un autre apprentissage pouvait se faire, un autre regard sur le monde. Ville la plus renommée de Cilicie, Tarse était passé des mains des perses à celles des grecques, de leur mains à celles des romains. Le peuple cilicien était donc un peuple assez distinctif dans l’Empire, des influences orientales s’affichant clairement que ce soit sur le physique des habitants ou sur l’architecture des bâtiments. Hassan vivait non loin du marché, lieu de rassemblement et de vie dans toute grande ville qui se respecte, en tout cas en Orient. Quand Ihsan n’était pas là, la mère et son fils vivaient de leurs économies, qui étaient bien souvent trop maigres. Ils n’achetaient jamais rien de plus que le nécessaire, mais Hassan aimait particulièrement s’y promener. S’il accompagnait sa mère durant ses premières années, il finit vite par y aller seul. Il n’aimait pas spécialement le lieu en lui-même, à vrai dire, ne s’attardant pas sur des détails comme toutes les couleurs et les senteurs qu’il s’était plus à découvrir la première fois. S’il aimait le marché, c’était pour y voir les gens. Le monde l’intriguait, il voulait apprendre comment la vie fonctionnait quand on ne la passait pas sur un navire. Et la vie, elle s’apprenait vite. Il suffisait de jeter un coup d’œil aux bourses qui n’étaient pas de la même taille à tous les cordons. Certains pouvaient acheter tout ce qui leur plaisait sur un coup de tête, alors que d’autres salivaient devant des choses qu’ils ne pourraient peut-être jamais goûter. Le monde était inégal, et il était hélas né du côté de ceux qui salivaient. Mais il suffisait de tendre l’œil, pour voir comme il était facile de s’approcher de l’autre côté. C’est avec curiosité qu’il assista aux premiers vols, jalousant la dextérité de ceux qui osaient, et le résultat obtenu. Il suffisait de tendre la main, et on n’obtenait ce que l’on ne pouvait acheter. Le tout était simplement de ne pas se faire prendre.

    Hassan mit du temps avant de vouloir lui aussi tenter sa chance. Il devait avoir dans les environs de quinze ans lorsqu’il trouva le courage de mettre des gestes sur ses pensées. Il n’y voyait finalement pas vraiment de mal. Aussi belle pouvait être la vie dans une cité, l’autre face existait néanmoins. Les gens mourraient, dans les rues, de leur pauvreté. Les riches pouvaient enjamber des pauvres, la main tendue, sans même leur adresser un regard. La faim tuait des hommes, devant les étals des marchands qui se plaignaient de s’être fait voler le moindre fruit. Ce monde était pourri, il le constatait, et s’il ne voulait pas souffrir de la faim et attendre comme tout les autres, il fallait être celui qui prenait le fruit. C’est littéralement pour un fruit qu’il commit son premier méfait, et le goût de l’orange qu’il n’avait jamais pu goûter jusqu’ici n’en était pas moins bonne. Il recommença régulièrement, bien qu’il allait de plus en plus souvent en mer avec son père, dont le temps avait commencé à courbaturer les os. Du peu de chose qu’il avait vu du monde sur terre, il pu confirmer qu’il préférait de loin la mer. C’était finalement le seul endroit où il se sentait bien, même s’il avait tenté de lutter contre ça dans sa quête d’apprentissage. Ici, tout était vrai, tout était pur. La tristesse et la pourriture des hommes n’avaient en rien altéré la mer, elle restait seule maitresse, acceptait ou non leur présence et elle les nourrissait. Son bateau était sa seconde maison, si ce n’est finalement la vraie.

    Lorsqu’il approcha de ses dix-huit ans, son père le laissa prendre la mer seul, confiant dans les capacités de son fils à reprendre le flambeau de la famille. L’air marin avait continué d’user ses os, et comme nombre de ses homologues, il ne parvint bientôt plus à partir naviguer comme autrefois. Son fils était sa seule chance de perpétuer le peu d’héritage qu’il avait. Sa famille n’avait même pas de nom, tout ce qu’il possédait, c’était ce bateau et le sang marin qui avait traversé les générations. Il n’avait pas non plus eu la chance d’avoir d’autres enfants, bien qu’ils aient longuement essayé. Il termina par se satisfaire de sa situation, et c’est avec émotion qu’Ihsan regarda son fils s’éloigner vers l’horizon. Il avait confiance, et il avait raison. Bien que moins facile qu’Hassan ne l’aurait cru, le premier voyage se réalisa sans accroc. Il prit rapidement goût à cette responsabilité, ce nouveau sens qu’il pouvait donner à sa vie, bien qu’il n’oubliait pas ses anciens vices quand il se trouvait dans ce qu’il aimait appeler le monde des hommes. Un monde où il était normal et logique de se mettre à leur niveau. La mer était elle, bien aussi dessus de tout ça.

    Les deux années qui suivirent se passèrent donc ainsi, entre navigation de plus en plus loin des côtes en quête de nouveaux bancs de poissons plus prolifiques, et séjour chez sa famille, les pieds sur le sable de la ville. Hassan arriva à sa seconde dizaine d’année, et il était un homme fait. La pauvreté était toujours un poids pour lui et sa famille, et il n’avait fait que remplacer son père à une place finalement peu enviable, si ce n’est qu’elle permettait de l’éloigner du reste des hommes. Ihsan avait transmis à son fils nombre de valeurs et de principes, mais celui-ci n’hérita jamais du caractère satisfait de son père. Il voulait plus, se sentait assez malin pour obtenir des autres ce qu’il n’avait pas eu la chance d’avoir. Les petits vols n’apportaient rien d’autre qu’un peu de satisfaction sur le moment, et bien qu’il n’arrêta pas pour autant de saisir les opportunités, il se mit à rêver de mieux. Mais un homme avait parfois besoin d’un coup de pouce du destin pour oser changer de vie, et le destin se plaisait souvent à leur accorder, de bien des manières. Ce coup de pouce fut accordé à Hassan, bien que ce genre d’événement venait toujours trop tôt. L’air marin avait déjà bien usé le corps de Ihsan, et l’usure du temps fit le reste. Il n’avait pas cinquante ans quand il laissa échapper son dernier souffle, laissant partir avec lui les derniers verrous qui empêchaient Hassan de prendre sa vie en main. Il avait honoré son père durant tout le temps qu’il avait vécu, il pouvait à présent penser à lui.

    Evidemment, un tel changement ne se faisait pas du jour au lendemain, et le cœur des hommes restaient fragiles face à l’adversité. D’abord régi par la tristesse, il oublia la mer un moment, fréquentant de plus en plus la ville et ses coins malfamés. Les tavernes étaient un lieu de rencontre, où pouvait se créer une sorte de camaraderie. Un lien se nouait entre les marins, que ce soit ceux qui vivaient des bienfaits de la mer, ou bien ceux qui se targuaient de la dompter. Hassan y apprit à connaître tous ces gens, et se surprit à être avide d’apprendre les arts marins que la domination impériale méprisait. La piraterie était dans leur sang, tout comme la mer. Celle-ci était un allié de taille, et choisissait ses élus. C’est au rythme de récits et de beuveries qu’il vécu ses premiers instants en tant que véritable homme, loin de l’influence de son père et de sa famille. Hassan oublia les filets de pêche au profit d’argent plus facile à gagner, se mettant à déplacer des marchandises d’un port à un autre pour ses nouveaux amis, se faisant petit à petit un nom dans la contrebande. A mesure qu’il avançait dans cette nouvelle profession, il apprit à recevoir les coups, et par la même occasion à les rendre. Malgré tout, il n’était encore qu’un cilicien parmi tant d’autres, loin d’être de ceux qui gagnaient le mieux leur vie ou honoraient le mieux la mer. Toujours est-il qu’il pensait s’en satisfaire, gagnant suffisamment d’argent pour rendre sa mère plus aisée qu’elle ne l’avait jamais été du vivant de son mari. Elle restait sa dernière attache, le roc qui l’empêchait de vouer véritablement sa vie à la mer.

    Ainsi se passèrent les vingt premières années de sa vie. Hassan connaissait le goût du sable dans sa bouche, il avait connu les coups et la pauvreté. Mais il connaissait également le goût du sel, de la majesté des eaux et de la liberté qu’elle incarnait. La mer, pourtant, aussi douce soit-elle, pouvait également être une force de destruction. Si on lui donne trop de place, elle finit toujours pas éroder la roche.


    Chapitre 3 : La Roche et le Fer.

    Année 529, Tarse, Cilicie

    Trois nouvelles années passèrent. Hassan avait continué à vivre de contrebande, abandonnant définitivement son ancienne activité de pécheur. Il n’avait gardé que le bateau, qu’il avait renommé du nom de son père comme un dernier hommage. C’était le moins qu’il pouvait faire, en réalité, car tout le matériel ancestral de pécheur ne servait guère plus qu’à une couverture. Quelques marchandises illégales dans un tonneau, des poissons au dessus pour camoufler le gros, et cela suffisait souvent à se sortir des contrôles byzantins, qui se faisaient d’ailleurs de plus en plus régulier. Cela faisait deux ans que Justinien avait pris le pouvoir, à la capitale, commençant dans le même temps à imposer la supériorité byzantine au monde. Si l’image extérieure que cela donnait pouvait être valorisante, il en était tout autre du point de vue de certains habitants de l’empire. La chasse au pirate et à la contrebande avaient toujours été une activité non négligée par les pouvoirs en place, seulement, c’était une lutte qu’ils ne pouvaient pas gagner. Il y eu donc des périodes plus prolifiques que d’autres pour cette art que beaucoup méprisait. Justinien devait certainement considérer qu’un empire comme le sien ne pouvait se permettre de laisser l’occasion à des hommes de voler impunément sur les mers. Si la sécurité se vit renforcer, c’est en réalité en parvenant à recruter certains pirates qu’il se montra plus intelligent que les autres. L’appart de l’or était un vice auquel peu d’entre eux échappaient, ils se mirent donc à se battre sous les bannières byzantines contres les ennemis de l’empire toujours plus nombreux. Parmi ces ennemis, les autres ciliciens, que certains n’hésitaient pas à piller impunément, étant protégés par la loi.

    C’était un temps encore plus difficile pour les contrebandiers, souvent seul sur les mers. Si les véritables soldats grecs n’outrepassaient généralement pas les ordres et restaient à leur place, il en était tout autre pour les anciens pirates. Les byzantins fermaient les yeux, les ciliciens y gagnaient la marchandise, et la mer était plus sure. Hassan continua donc ses activités quelques temps, avec plus de prudence. Généralement, un pourcentage de la cargaison suffisait à satisfaire les ciliciens, qui gardaient souvent une certaine estime pour leurs anciens confrères. Mais cela ne l’empêcha pas de tomber un jour sur des hommes un peu plus avide, à l’aube de ses vingt-trois ans, proche des côtes de son pays. Bien qu’il ait tenté de s’éloigner d’eux à la vue de leurs bannières, leur navire était bien plus rapide que le sien, qui ne pouvait même pas être qualifié de ce nom. Il fut donc vite rattrapé, assez proche de la terre pour envisager un retour à la nage, qu’il n’envisagea pas de toute façon. Des archers sur le pont, ils auraient tôt fait de le cribler de flèche s’il avait tenté. Il fut donc contraint de gravir l’échelle qu’on lui lança pour rejoindre les gens qui allaient s’emparer de sa cargaison, qui était pour le moins importante cette fois-ci. De celles que les employeurs ne devaient pas apprendre la disparition, sous peine de représailles.


    ***


    A peine pu t’il faire deux pas sur le pont que l’un des marins lui porta un coup à l’arrière de la jambe, lui faisant fléchir le genou devant l’un d’entre eux qui s’avançait, le sourire aux lèvres. La peau abimée par trop d’années passées en mer, des dents en moins, il s’approcha d’Hassan, l’observant de la tête au pied. Le sourire toujours affiché, il fit quelques pas en direction de l’échelle pour jeter un œil au bateau et aux tonneaux, dont quelques poissons pouvaient se voir dans l’un d’eux qui était entrouvert. Il se mit à rire joyeusement, tout en revenant vers Hassan pour lui faire face.

    - Regardez un peu ce qu’on remonte. Une vermine perse et des tonneaux de poisson.

    Bien qu’il ne soit pas perse, son visage et son teint pouvait clairement laisser penser qu’il avait quelques origines plus orientales dans sa famille, son prénom ainsi que celui de ses parents en était l’une des traces. Hassan jeta un regard autour de lui, le temps de voir qu’ils étaient bien trop nombreux pour tenter quoi que ce soit. Voyant qu’il ne disait rien, celui qui semblait être le chef reprit de nouveau.

    - Y’a pas assez de poissons en Perse ? Parles ou je t’empale sur ma proue.

    Hassan fut donc forcé de poser le regard sur lui, qui avait visiblement un peu perdu de son sourire à la vue de ce qu’il pensait être un étranger. Il parla donc, essayant de se sortir de la situation comme il pouvait.

    - Je suis cilicien, j’habite sur la côte. La pêche était bonne et je me suis un peu éloigné du rivage.. Si vous voulez un peu de poisson, je serai heureux de…

    -… Un pécheur, hein ? Je me rappelle pas la dernière fois que j’ai vu un pécheur avec des bagues en or.


    Il avait parlé assez fort pour lui couper la parole. Tout en se courbant et en prenant le visage d’Hassan dans l’une de ses mains, il reprit.

    - Et l’or sur ton oreille, cette chaine à ton cou… Tu les as trouvés dans tes filets ?

    Son regard se faisait plus sévère, alors qu’il lâchait le visage d’Hassan sans s’en éloigner pour autant.

    - Tu ne m’as pas l’air d’un cilicien, encore moins d’un pécheur. Moi j’crois que t’es un perse, et un menteur en prime. Je t’aurai fais souffrir pour seulement l’un des deux, mais on dira que tu l’auras mérité plus que les autres…

    Alors qu’il sortit sa dague pour l’approcher de la gorge d’Hassan, son regard se porta sur les tonneaux fraichement remontés du bateau, une lueur dorée attirant l’œil de tout homme avide de richesse. Un coffre richement ornementé se cachait sous les poissons dans l’un des tonneaux, quand la plupart des autres abritaient des richesses de plus faible valeur, mais toujours plus que celle de quelques poissons. Voyant que toute l’attention du pirate était dirigé vers le mystérieux coffre, Hassan tenta de sortir à son tour sa dague pour se défendre et peut être réussir à s’enfuir. Bien qu’il se cru rapide sur l’instant, il ne le fut visiblement pas assez, car un coup de fouet de l’un des marins qui n’attendait que ça vint frapper son bras avec force, lui faisant lâcher prise. Aussitôt, un autre vient agripper ses bras dans son dos, le relevant et le tournant vers leur chef qui était déjà arrivé au coffre, sans parvenir à l’ouvrir. Scellé, évidemment, on ne donnait pas la clé à un contrebandier. Hassan n’avait aucune idée de ce qui s’y trouvait, et ne voulait même pas le savoir. Le pirate, lui, voudrait. Voyant qu’il n’arriverait à rien, il revint vers Hassan, pointant sa dague sur sa gorge.

    - Où est la clé ?

    Il força la dague sur sa gorge, juste assez pour lui montrer qu’il ne plaisantait pas, puis devant le silence d’Hassan, il la remonta vers son œil gauche, qu’il ferma instinctivement. La lame de la dague appuyant sur la paupière, le pirate insistait et répétait sa question, laissant présager à Hassan que quoi qu’il arrive, il ne s’en sortirait pas sans mal. Sachant que sa réponse décevrait quoi qu’il arrive le pirate, il préféra miser sur la surprise, frappant du genou vers le ventre du pirate, seul endroit accessible. A l’instant où il l’atteignait, c’est lui qui ressentit une douleur comme il n’en avait jamais connu, au niveau de son visage. Surpris par le sursaut d’Hassan, la dague du pirate vint crever l’œil sur lequel elle appuyait. Le cri de douleur qui sortit de sa bouche sembla apeurer celui qui lui tenait les bras, du moins l’étonner assez pour qu’il lâche subitement prise. Hassan n’attendit donc pas de voir la suite des événements pour courir aussi vite qu’il pu vers le bord, profitant de la surprise général pour plonger à l’eau, une main sur l’œil comme ci cela pouvait atténuer la souffrance. Le froid de l’eau sembla le gifler aussi violemment que le coup de dague, réveillant de nouveau la douleur tout en aidant à la supporter. Le sang se mélangeait à l’eau alors qu’il dut se résoudre à utiliser ses deux bras pour nager. Il n’entendait plus rien, à part le son des flèches qui transperçait l’air.

    Impossible de dire combien de temps il mit à retrouver le rivage. L’eau l’avait aidé à garder conscience malgré la douleur, mais une fois sur le sable de la plage, il n’eut que le temps de voir le feu au loin, probablement son bateau en train de bruler, avec ce qui lui restait. Il n’eut pas le temps de se lamenter, sa blessure finissant par avoir le dessus et le faisant s’évanouir.


    ***


    Cet évènement montra à Hassan que la solitude n’était plus une option pour continuer à vivre de la mer. Comme sur terre, il y avait les voleurs et les volés, et il s’il fallait choisir un côté il ferait le même choix que celui qu’il avait fait plus jeune.

    Après cet incident, il fut repéré par un couple qui vivait non loin, puis amené au village pour y être guéri. Du moins, l’empêcher de mourir, la médecine ne pouvant rien faire pour la perte d’un œil. On lui donna un bandeau pour le dissimuler, et il termina par s’habituer à ce handicap. Mieux valait un œil que sa vie, puis il lui en restait un deuxième. En revanche, la cargaison qu’il s’était fait dérober était assez importante pour ne pas vouloir revoir l’employeur pendant un long moment, du moins aussi longtemps qu’il ne pouvait pas payer sa dette. Il évita donc Tarse quelques temps, privilégiant les auberges de la côte et se tenant loin de sa mère toujours à la maison familiale, à l’abri du besoin. Le poids des années avait finir par faire son effet sur son corps, et ses pensées n’étaient plus aussi claires qu’autrefois. La voir rendait bien souvent Hassan malheureux, il n’hésitait donc pas à l’éviter, que ce soit pour ne pas entendre ses tristes paroles ou pour la garder en sécurité, loin de ses problèmes.

    C’est dans sa vingt-quatrième année qu’il se décida à accepter les offres de pirates rencontré lors de ses expériences dans la contrebande, de ceux qui ne demandaient pas de permission à l’empire pour dompter les mers. Il finit donc par rejoindre l’équipage du capitaine Ashkan, un autre cilicien sans bannière aux origines visiblement orientales. Ce fut ironiquement pour Hassan l’occasion d’apprendre à lire, auprès d’un pirate plutôt âgé qui appréciait la lecture. Il n’en avait jamais eu besoin jusqu’ici, mais à mesure qu’il s’éloignait des côtes de sa Cilicie natale, un équipage entier pouvant aller bien plus loin qu’un seul homme, il se prit l’envie d’apprendre et de découvrir de nouveau.

    En 531, une année était passée lorsque l’attention des flottes byzantines se tourna vers le nord, réquisitionnant des soldats dans la crainte d’une attaque venue de peuples barbares. Ils ne s’en soucièrent évidemment pas, y voyant simplement une aubaine de pouvoir piller plus impunément. Hassan prit vite goût à la piraterie, lui apportant toujours plus de richesses et de temps passée sur l’eau. Plus il vouait sa vie à la mer, plus il négligeait la terre et les liens qu’il y avait laissé. Le goût du Fer et des combats avait remplacé le goût du sable, et l’eau terminait sa lente érosion sur la faible roche qui l’attachait encore à son ancienne vie.

    La roche se brisa en 532, les vagues qu’Hassan avait déclenchés quelques années plus tôt finirent par ressurgir. Dorreh, sa mère, fut retrouvée morte chez elle, en représailles de la disparition d’Hassan et de ses dettes impayés. Sa dernière attache brisée, la mort de sa mère sur la conscience, il termina de s’éloigner de Tarse et de la vie qu’il y avait vécu. Il n’avait pas vraiment d’autres choix, en vérité. Etre sur un navire, la mer autour de lui, c’était le seul réconfort qu’il avait finalement trouvé dans cette vie. Il avait essayé d’autres choses, avait tenté de s’en éloigner, mais toujours il y était revenu. Fidèle ou non à son père et à son père avant lui, il l’était au moins à lui-même. Il avait la mer dans le sang, et personne ne pouvait lui enlever.


    Chapitre 4 : Repentance.

    Année 537, Mer Egée.

    Cinq années étaient passées depuis qu’il avait quitté la Cilicie avec l’équipage du capitaine Shahin. Hassan, une fois entièrement dirigé vers la piraterie, montra de véritables aptitudes dans cet art. Sa renommée grandit vite, tant ses faits d’armes pouvaient se faire entendre sur tout le navire et à chaque bataille. On lui attribuait une force mystérieuse, comme un ange gardien qui lui permettait de réaliser des exploits au bon moment. Etonnamment, Hassan ne donnait pas tort aux rumeurs, ayant lui-même eu parfois l’impression de sentir une force venant de lui et d’ailleurs. Il ne se l’expliquait pas, et continuait simplement de compter sur elle et sur sa chance pour surmonter les épreuves. La troisième année, Shahin fut tué par une épée byzantine lors d’un abordage, et c’était assez naturellement que les hommes restant s’étaient tourné vers Hassan pour prendre la relève, espérant surement profiter également de sa bonne étoile.

    De succès en succès, il se fit une réputation. Son nom s’entendait sur terre, alors qu’il n’y mettait presque jamais les pieds. Plus que jamais, il se sentait fils de l’eau. Il lui attribuait la force mystérieuse qu’il ressentait en lui lorsqu’il en avait besoin, le son des vagues résonnait dans ses oreilles, elles lui parlaient presque, bien qu’il n’ait pas la patience de les écouter. La mer était sa plus vieille alliée et amie, il l’a laissait le guider, vagues après vagues, vers ce qu’elle voulait qu’il fasse. Il se pensait parfois le seul être légitime à pouvoir voguer sur ses eaux, et y trouvait donc une raison à faire ce qu’il faisait. La mer ne pouvait être domptée, et pour le rappeler à chacun, elle l’amenait lui et son équipage vers de nouveaux présents.

    Impossible de compter le nombre de butins volés, de sangs versés ou de navires brulés avant d’arriver en ce jour, au sud d’Ephèse. Hassan avait traversé nombre d’épreuves du haut de ses trente et un ans, plus qu’il ne saurait en raconter. Il s’était attaqué sans distinction au faible, comme au puissant, confiant dans ses capacités, confiant en son alliée qui ne l’avait jamais abandonné. Les vagues l’avaient amené ici, au large des côtes, où un navire marchand s’apprêtait à quitter un village qui ne semblait pas bien grand. Toujours est-il qu’il avait un port, ce qui en faisait un coin de passage pour quelques navires commerçant voulant éviter l’affluence d’une ville comme Ephèse. Une cible facile, sans risque. Mais si la mer avait choisi de les emmener ici, c’est donc ce qu’elle voulait. Cela suffisait à Hassan pour avoir la conviction d’attendre le départ du navire loin de leur vue, ce qui arriva au bout de quelques heures. Le navire pirate leva aussitôt les voiles pour l’intercepter et le cerner.


    ***

    La main sur le bois de la proue, l’œil vif et fixé sur sa cible, Hassan se tenait debout tout à l’avant du navire. Son armure lourde le protégeant bien assez, il ne craignait pas les flèches ennemis, se persuadant tout seul que ce n’était pas ça qui pourrait venir à bout de lui, pas après tout ça. Et de toute façon, les navires marchands n’avaient généralement qu’une faible garnison destinée à leur défense. Les hommes qui les défendaient préféraient bien souvent directement jeter les armes plutôt que de se battre devant le nombre. Le son strident des premières flèches lui confirma qu’il avait affaire à quelques soldats un peu plus intrépides que la moyenne. Mais bien souvent, une fois qu’ils voyaient les premiers grappins signifiant l’inévitable abordage, les derniers souffles de courage s’envolaient. Cela ne voulait pas dire pour autant que tout finissait bien. A vrai dire, il était plutôt rare qu’il y ait des survivants. Ceux qui ne mourraient pas par l’épée finissaient souvent par-dessus bord, et donc noyés, où alors vendu dans un port un peu plus lointain. Mais il était rare qu’Hassan ne s’en préoccupe, de toute façon. Il avait choisi sa place, dans ce monde. Les hommes étaient pourris, indignes de naviguer sur les eaux, et il se plaisait à se dire qu’il ne faisait que les nettoyer. Ce n’était pas le monde des hommes, et s’il fallait employer leurs méthodes pour en débarrasser la mer, il le faisait sans hésiter.

    Le navire d’Hassan arriva vite à portée du navire marchand, qui ne pouvait faire demi-tour ou esquiver le choc qui se présageait. Hassan s’agrippa fermement à ce qu’il pu à l’approche du choc, et la proue vint heurter et briser le bateau ennemi en son centre, de plus belle manière encore qu’il ne l’aurait présagé. Un sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’il s’apprêtait à rejoindre les grappins pour l’aborder. Mais un tremblement venant de l’arrière l’en empêcha, le faisant tomber à la renverse devant le choc. Alors qu’il se retourna comme il put, il comprit que son navire avait du être touché, que ce soit par un rocher submergé ou autre chose. Il ne put se l’expliquer, et n’en avait pas le temps. Il s’agrippa de nouveau comme il put pour se relever, et se hâta d’aller vers les grappins, alors que le navire commençait déjà à sombrer sur le côté sous le poids de l’eau. Manquant de tomber à nouveau, il parvint pourtant à rejoindre un grappin, que d’autres membres de son équipage avaient déjà utilisé pour se sortir de là. Il porta un dernier regard abasourdi à la vue de son navire qui sombrait, sans qu’il ne comprenne ce qui s’était passé. La force mystérieuse qui l’avait toujours soutenu n’avait jamais agi contre lui, et il ne pouvait croire qu’il y avait un lien. Toujours est-il que la panique s’empara vite de l’équipage, peu préparé à ce genre d’événements. Certains essayaient de s’accrocher tant bien que mal, quand d’autres tentaient d’atteindre le navire ennemi en s’accrochant à plusieurs aux cordes qui les reliaient, se bloquant les un les autres, ce qui se terminait par leur chute à tous. La mer elle-même semblait contrariée, ses vagues se faisaient plus percutantes, ne laissant pas plus de chance aux marins dans l’eau qu’à ceux qui tenaient bon.

    Malgré la catastrophe évidente qu’avait été cette attaque, Hassan tenta à son tour de rejoindre l’autre navire, seul façon sur l’instant de sauver sa vie. Il s’accrocha donc avec une certaine dextérité à la corde, et c’est en comptant sur sa bonne fortune qu’il parvint de l’autre côté. A peine eut-il posé le pied sur le bois, que ce navire finit à son tour par entamer sa chute inéluctable vers les profondeurs, se mettant à sombrer vers l’avant. Ne sachant que faire, et aussi impuissant que les autres, il couru dans le sens inverse, aussi vite qu’il le pouvait. Pas assez vite, toujours, la course se transforma en chute avant qu’il ne puisse s’en rendre compte, et son corps vint subitement rencontrer l’eau. Celle-ci s’infiltra en un instant en chaque partie de son armure, alourdissant son poids, précipitant sa chute. Il se mit à enlever aussi vite qu’il le pouvait les quelques parties détachables facilement, bien que l’eau ne les rende que plus dur à ôter. Lorsque le navire les rejoint, chutant bien plus vite qu’eux, il l’emmena avec lui dans sa chute, précipitant Hassan dans le noir, impuissant. Alors qu’il se débattait toujours, il ne se sentit pas perdre connaissance, il ferma simplement les yeux.

    Lorsqu’il les rouvrit, Hassan avait l’impression d’être figé dans le temps. Il se sentait submergé par la puissance qu’il avait connue, qu’il avait déjà ressentie. Il la sentait tout autour de lui, s’infiltrant dans chaque parcelle de son corps. Elle était comme une présence, il parvenait ici presque à la voir, à lui donner un visage. Il ne pouvait donner de nom à ce qui était en train de se passer, et il n’en avait de toute façon même pas l’idée. La force devant lui était absolue, et elle s’infiltra dans son cœur comme pour le remplir, lui faisant oublier tout le reste, lui ouvrant les yeux.

    Et ouvrir les yeux, c’était le cas. Il était dans le noir, mais pourtant il voyait devant lui les portes du royaume sous-marin, celui dont parlaient les légendes. Lui-même ne respirait plus, mais il pouvait comme en sentir le moindre souffle de vie à l’intérieur, en sentir toute la bonté et la pureté qui contrastait tellement avec le monde des hommes. Aussi nettement qu’il pouvait voir les merveilles de ce monde, il pouvait distinctement entendre une voix lui parlait, partout et nulle part à la fois, suprême et majestueuse. L’instant lui sembla durer une seconde comme dix années, la voix ayant insufflé en lui toutes les réponses, tout ce qu’il devait savoir en cet instant, et ce qu’il devait faire. Il avait été choisi pour servir un Dieu.


    ***

    Les portes de l’Atlantide s’estompèrent dans le reflet de l’eau que contenait le verre. Sans le vouloir, perdu dans ses pensées, son cosmos avait matérialisé cette dernière image dans l’eau. C’était celle qu’il avait en tête depuis son retour à la vie, depuis qu’il était revenu de là-bas, depuis qu’il avait connu Poséidon. Plus rien n’était pareil, à présent. Subitement, une main vint frapper celle d’Hassan, lui faisant lâcher prise et laissant le verre se briser sur le sol.

    - Ma patience a des limites, cilicien. Je te donne une dernière chance de me répondre avant d’être pendu à un arbre. Qui es-tu, et que faisais tu sur ce navire avec les hommes qui ont massacré les nôtres ?

    Hassan posa le regard sur le verre d’eau brisé, sans vraiment être étonné de la réaction de l’homme en face de lui. Il tourna donc son œil vers les siens pour lui répondre, d’une voix calme et fatigué, encore abimée par toute l’eau avalée.

    - Mon nom est Hassan, et j’étais le capitaine de ce navire.

    Il posa sa main sur un rebord du lit pour se redresser, une douleur lui faisant esquisser un léger signe de souffrance. Il ne chercha pas à mentir à l’homme, il voulait des réponses à ses questions et il lui donnerait. Hassan, lui, avait eu les siennes. Il avait même eu des réponses à des questions qu’il ne s’était jamais posé, qu’il n’aurait jamais ne serait-ce que pensé. Son temps ici ne durerait pas, et quoi qu’ils aient prévu pour lui, il ne se laisserait de toute façon pas faire. Il était temps de partir.

    - Ces hommes qui m’accompagnaient étaient les miens, et ils ont obéis à mes ordres. Si nous avions réussi à aborder le navire de vos amis, c’est par nos épées qu’ils seraient morts.

    Il se releva tant bien que mal, s’avançant vers l’homme armé qui avait reculé de quelques pas, finalement fébrile à l’idée de devoir se battre.

    - Mais c’est la mer qui a prit leur vie, comme elle a pris celle des miens. Tous sont dans un monde bien meilleur. Tous sont morts pour que je vive de nouveau.

    Il n’expliqua pas sa phrase, conscient qu’il ne comprendrait pas. Lui se comprenait, et il n’avait rien à expliqué de plus à des hommes, ils n’en étaient pas dignes, il le savait à présent. Tout en les dépassant et en quittant la pièce, il murmura presque, bien qu’ils pouvaient sans doute encore l’entendre.

    - Un jour, vous connaitrez vous aussi le salut venu des flots.

    Il ne se retourna pas, et ils ne l’empêchèrent pas non plus de partir. Une force intérieure pouvait aisément se lire en Hassan, qui n’était plus le même depuis les révélations qu’il avait connu. Ces quelques jours de repos ainsi que ses dernières paroles l’avaient conforté dans sa mission. Les mots de Poséidon résonnaient en lui comme s’il lui parlait toujours. Il devait être un guide, et il l’avait ramené des profondeurs pour ça. C’est la vision claire qu’il partit du village, sans prêter attention aux habitants et à leurs murmures, se dirigeant droit vers les rivages. Il marcha sans se soucier de la faim ou de la douleur pendant plusieurs heures, jusqu’à rejoindre Mare Nostrum. Il s’établit alors sur les côtes, se mettant à vivre isolé de tout pendant quelques temps. Il prit enfin le temps d’écouter la mer, chacune des vagues lui ramenant l’une des milliers de paroles de Poséidon qu’il avait senti lui traverser l’esprit en un bref instant. Il se perdit dans ses pensées, dans ce savoir, dans les commandements…

    Il se perdit assez longtemps pour ne plus guère ressembler à ce qu’il était autrefois, une large barbe étant venue remplacer celle qu’il avait toujours pris soin de bien tailler. Ceux qui l’avaient côtoyé dans son ancienne vie l’auraient sans aucun doute en cet instant qualifié de fou, d’homme que les années avaient finis par faire perdre l’esprit. Pourtant, jamais il n’avait vu les choses aussi clairement de toute sa vie. Il n’avait fait que se ressourcer, se concentrer sur sa tâche. Il était aidé par une volonté divine, il ne pouvait échouer. Lorsque le moment fut venu, que son rôle n’était plus soumis aux doutes, que les vagues l’appelèrent assez fort, il s’avança vers elles, le cœur léger et l’esprit déterminé. Très vite, l’eau submergea une à une chaque partie de son corps, alors qu’il marchait simplement vers les profondeurs, respirant à plein poumon l’eau, son corps l’acceptant aussi sincèrement que lui. L’œil fermé, il se sentit s’échapper, il était prêt à quitter le monde des hommes, ses péchés et sa corruption, pour servir dans celui d’un Dieu.




Et vous, qui êtes vous ?

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Dernière édition par Hassan le Sam 14 Nov - 23:21, édité 18 fois
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Message Re: Hassan - Grand Prêtre de Poséidon   Hassan - Grand Prêtre de Poséidon EmptyLun 9 Nov - 19:53
Hassan

La suite de son histoire

    Chapitre 5 : Une vie d'ignorance.

    Comme s’il se réveillait d’un doux rêve, Hassan reprit ses esprits devant les portes de l’Atlantide, celles qu’il avait vues dans ses visions jadis. Poséidon l’avait jugé digne d’y accéder, il avait accepté son allégeance et son serment de donner sa vie pour lui, vu en Hassan un homme capable de l’écouter, et de guider ceux qu’il choisirait. La douleur que son corps lui faisait ressentir avait disparu devant son émerveillement, elle semblait comme guérie grâce à la puissance réparatrice des eaux. Il pouvait y respirer, aussi bien que sur la surface, si ce n’est mieux. L’air y semblait plus pur, inaltéré, plus vivifiant qu’il ne l’avait jamais connu. Ses pas avancèrent instinctivement vers les portes fermées, qui s’ouvrirent devant lui dans toute leur largeur à mesure qu’il marchait. Elles étaient démesurément grandes, un édifice tel qu’il n’en avait jamais vu dans le monde des hommes. Ce n’était vraisemblablement pas leurs mains qui avaient bâti cette cité, mais quelque chose de bien plus puissant, quelqu’un de bien plus grand.

    Hassan remarqua bien vite l’homme qui lui faisait face, sa silhouette se laissant dévoiler à mesure que les portes s’ouvraient. Il était de taille modeste, de longs cheveux noirs aux reflets bleutés. Il semblait jeune, mais âgé à la fois. Sa posture et l’aura qui émanait de lui laissait présumer une grande expérience, mais pourtant aucune ride ou trait de vieillesse n’était venu altérer son visage. Il semblait d’un autre monde, il n’avait pas connu la corruption de celui des hommes. L’inconnu resta immobile, son visage arborant un sourire chaleureux, attendant qu’Hassan le rejoigne. Ce que le cilicien fit, ses pas continuant à le mener vers lui, aucune autre option n’était à envisager. Lorsqu’il arriva enfin à sa portée, l’homme prit la parole, laissant échapper de ses lèvres une voix douce et mélodieuse.


    - Nous vous attendions, Grand Prêtre.

    Il garda son sourire, laissant flotter ses paroles un instant, avant de faire un pas de côté comme pour laisser l’horizon se dévoiler. Devant Hassan s’étendait Atlantide, dans toute sa splendeur, dans toutes ses couleurs. Droit devant lui pouvait s’apercevoir un temple immense, un pilier encore plus grand se distinguait derrière lui et semblait être le centre de ce monde à part. Tout autour se trouvait des habitations, des coins de verdure et de beauté plus beaux et rayonnants que ceux que l’on pouvait voir sur terre. Des poissons et autres animaux marins se mêlaient aux gens, qui vivaient paisiblement, à l’abri de tous les maux. Hassan semblait connaitre cette ville par cœur, bien qu’il ne l’ait jamais vu auparavant, si ce n’est lors de sa vision. Poséidon avait insufflé en son esprit la connaissance, et celle-ci se réveillait à mesure qu’il voyait. Il se perdait dans chaque détail, chaque élément. Il fut interrompu dans sa volonté de tout voir par la voix de l’inconnu, qui reprenait en l’incitant à avancer.

    - Soyez le bienvenu dans votre nouvelle demeure. Je ne vous guiderai pas, vous connaissez le chemin, Grand Prêtre.

    Il arborait toujours son sourire bienveillant. Il attendit donc qu’Hassan fasse le premier pas pour le suivre, afin de confirmer ses dires. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, c’était vrai. Il lui semblait connaitre cette longue allée qui menait au Temple de Poséidon comme ci il en avait entendu milles histoires. Plus ses pas le faisaient avancer sur le chemin, plus il lui semblait aller là où il se devait d’être. Des gens s’arrêtaient devant eux, pour les saluer avec respect, sans qu’Hassan n’en réalise vraiment la raison. Si ce n’est son aura conféré par sa force intérieure qu’il ne pouvait pas encore vraiment nommer, il n’avait pas le physique que méritait son titre. Il portait toujours sa simple tunique usée, sa barbe assez longue pour qu’il ne sache dire combien de temps il avait passé à écouter les vagues. Il avait triste allure, mais ce n’était en rien le reflet de son âme. Il se sentait plus vrai et plus droit que jamais.

    Les deux hommes arrivèrent bien vite au centre de la ville, où se trouvait donc le pilier central ainsi que le Temple de Poséidon. Sept autres allées pouvaient se distinguer de là, menant toutes à un autre pilier, chacun d’eux soutenant le plus imposant.


    - Nous voici devant votre temple et nouveau foyer, Grand Prêtre. Mon nom est Alastair, et ce sera pour moi un honneur que de vous assister dans votre nouvelle fonction.

    Quand il vit qu’Hassan attardait son attention sur les différents piliers, Alastair s’empressa de saisir l’instant pour lui remémorer l’esprit.

    - Ce sont les sept piliers qui soutiennent les Océans. Tous soutiennent le pilier central, le Main Blade Winner, qui empêche les flots de submerger ce lieu. Il est de notre devoir de les protéger.

    Un Général pour chaque pilier, l’information lui revenait en écoutant Alastair. Chacun des sept élus de Poséidon les protégeaient, eux même protégés par une écaille, une armure aux pouvoirs immenses conférés par le Dieu des Mers. Hassan se remit donc en route, escaladant une à une les marches qui le séparait de l’entrée du Temple. Une fois arrivé à son sommet, Alastair s’arrêta net, prenant la parole une dernière fois.

    - Je ne vous accompagne pas plus loin, le reste vous reviendra sans mon aide. Lorsque vous aurez reçu le dernier présent de notre Dieu, tout deviendra plus limpide.

    Il le salua respectueusement, puis fit demi-tour, laissant Hassan seul devant l’entrée. Il s’avança alors, sans même penser à d’autres options. Il fit ses premiers pas dans l’enceinte, brisant le silence qui y régnait. Un trône s’y trouvait, celui de l’Empereur des Océans sans aucun doute, bien que personne ne l’occupait en cet instant. Il n’eut le temps que de faire quelques pas de plus avant d’être attiré par une puissance nouvelle dans l’une des salles de la bâtisse. Ses pas furent aussitôt dirigés dans sa direction, et après avoir traversé quelques pièces, il se trouva face à la salle où les écailles reposaient, sous leur forme totémique. Neuf armures s’y trouvaient, se reposant en attendant leur heure. Au centre, entourée par quatre écailles de chaque côté, l’armure du Dieu des Mers, surélevée, nouveau symbole de sa puissance. Hassan fit encore un pas, respectueusement, n’osant presque pas briser l’instant. A peine son pied toucha sol, que l’écaille à la droite de celle de Poséidon s’illumina, une puissante aura se matérialisant autour d’elle. A peine une seconde passa avant qu’elle ne vienne quitter son socle et ne quitte sa forme totémique, qui rappelait jusque là un cyclope, créature mythologique. Chacune des pièces de l’armure vint méthodiquement se placer sur le corps d’Hassan, et très vite il en fut intégralement recouvert, l’aura de l’armure venant réveiller la sienne et éclairer toute la salle d’un feu bleutée.

    Aussitôt, il sentit toute la force qu’il avait en lui se matérialiser entre ses mains, traverser son corps des pieds jusqu’à la tête. L’écaille lui donnait la capacité de la réveiller, de la contrôler. Comme Alastair un peu plus tôt, elle vint elle-même rappeler à Hassan des enseignements qu’il connaissait déjà par la volonté de son Dieu. La nature du cosmos, la puissance qui en découlait et dont il fallait se servir pour exécuter les volontés divines. Il était plus que jamais l’un des élus de son Dieu, le premier à se réveiller dans cette génération, et c’est à lui que revenait la charge de parler au nom de Poséidon. Une nouvelle ère s’annonçait, et déjà il savait ce qu’il avait à faire.


    ***

    Hassan endossa donc dès lors le rôle de Grand-Prêtre de l’Atlantide. Durant les années qui suivirent, il prépara la cité à ce qui devait inévitablement arriver, la prochaine guerre sainte. Aidé par Alastair et par la voix de Poséidon que celui-ci honorait parfois de ses paroles, il réalisa les premières ambitions de son Dieu, développant l’essor de l’Atlantide et ses défenses comme il le pouvait. Le Seigneur des Mers était un Dieu patient, et il avait attendu longtemps avant de réapparaitre aux yeux des hommes. Pourtant, devant la montée en force des autres Dieux, il fallait se préparer. La surface était déjà souillée par les hommes et leur nature destructrice, et les enfants de son frère ne faisaient que contribuer à détruire ce que la Trinité avait bâti. Poséidon ne pouvait laisser leurs guerres atteindre son Sanctuaire marin et son monde, et il avait besoin de ses élus pour le protéger.

    C’est ainsi qu’Hassan prépara l’Atlantide à la venue de chacun des nouveaux généraux choisi par son Dieu, tout en renforçant lui aussi ses connaissances, que ce soit spirituelles ou vis à vis du cosmos. De nombreux visages défilèrent devant lui, et pour chacun d’entre eux il éprouva un profond respect, peu importait leur nature. Chacune des personnes qui avaient l’honneur de revêtir une écaille était choisi par Poséidon, et c’était suffisant pour que quoi qu’il arrive, ils aient son estime et son soutien. Le Seigneur des Mers ne l’informait pas toujours de ses décisions, d’ailleurs. Il arrivait que, comme lui, certains élus aient la chance d’arriver devant les portes de l’Atlantide, et d’à leur tour suivre leur voie au service de celle-ci, sans qu’Hassan n’ait à intervenir. D’autres fois, le Grand Prêtre retrouvait lui-même la surface pour aller chercher des personnes que Poséidon jugeait digne et les guider, comme on l’avait fait pour lui à son arrivée. Tous étaient différents, mais tous avaient été choisis pour protéger un Océan, un pilier. Des plus sobres et compétents comme Liao, aux plus perturbants comme le jeune Aymery, tous étaient ici pour servir Poséidon et ce qu’il incarne. Tous avaient le soutien et l’écoute du Grand Prêtre dans ce but.

    Lorsque sa cinquième année en tant que Grand Prêtre arriva et que l’armée atlante était prête, Hassan cessa de quitter l’Atlantide pour la surface, ce qui ne lui déplaisait pas. Les rares fois où il y avait encore mis les pieds étaient pour chercher de potentiels guerriers, le reste des tâches nécessitant de quitter la ville pouvant bien être assigné à d’autres personnes. Bien qu’il arriva un jour où il sauva une jeune femme de la noyade, dont le collier à son cou l’avait intrigué, il ne s’attardait jamais longtemps sur terre, et préférait ne plus se mêler à eux. Les Généraux étaient rassemblés, et Poséidon lui murmurait que la guerre approchait. Leur objectif à tous était commun, leur détermination prouvée, et Hassan pensait que cela suffirait pour être véritablement préparé à ce qui arrivait.


    Chapitre 6 : Un nouveau monde.

    Année 546, Atlantide.

    Son écaille était la seule source de lumière dans la pénombre du lieu. Si quelques années plus tôt, elle rayonnait d’un éclat fort et puissant, elle ne semblait aujourd’hui n’être plus que l’ombre d’elle-même. Son porteur, assis sur le trône qu’il occupait en attente du véritable retour de Poséidon, semblait lui aussi atteint du même mal. Son regard était vide, pensif, comme il avait pu l’être lors de son retour parmi les vivants, dans ce qui lui semblait être une autre vie.

    Cela faisait presque dix années qu’Hassan était devenu le Grand Prêtre de l’Atlantide. Chacune d’elle avait été passé à renforcer la puissance de la cité sous-marine, à réorganiser ses armées, à trouver les généraux qui feraient la gloire de Poséidon durant cette génération. Toutes ses pensées allaient dans ce but, sa vie était plus que jamais vouée à la Mer. Il avait suivi à la lettre les ordres émanant de son maitre, avait embrassé sa façon de voir le monde, avait matérialisé de mains d’homme tout ce qu’un Dieu pouvait désirer. Seulement, les guerres des Dieux étaient toujours des conflits aux issues incertaines, et les ennemis des Océans s’étaient eux aussi préparés à cet affrontement. Poséidon l’avait prévenu, et il lui avait semblé avoir entendu, avoir compris. Pourtant, le moment venu, tous se précipitèrent dans le piège. Leur détermination inflexible n’avait pas suffit, et bien qu’elle ne fut jamais brisée, la victoire ne fut pas leur pour autant. Hassan se remémorait chaque instant de ces journées, revoyant chaque messager qui lui apportait la nouvelle des siens qui étaient tombés, chaque regard en deuil des habitants. Aucun d’entre eux ne l’accusait, pourtant il en portait tout le poids, en ressentait toute la charge. Il avait failli, et tout s’était écroulé…

    Hassan se leva de son trône, sa lourde armure résonnant à chaque pas jusqu’à l’entrée du Temple de Poséidon, surplombant la cité en son centre. Il s’avança jusqu’à pouvoir l’observer. Belle et merveilleuse, elle l’était toujours, mais la vie ne rayonnait plus comme autrefois. Le souvenir de la guerre restait récent, tout comme celui des personnes qui leur étaient chères qui y avaient trouvé la mort. Quand il avait comprit que la guerre ne pouvait plus être gagnée, Poséidon lui avait ordonné de cesser les hostilités, au moins pour préserver Atlantide. Les généraux avaient pour la plupart trouvé la mort loin de chez eux, dans le monde indigne d’en haut. Ils avaient même du se résoudre à payer un tribut à Athéna, l’envoie d’un Général, de ceux qui étaient restés debout et s’étaient battu le plus ardemment contre leurs ennemis. Aymery des Lyumnades avait donc été choisi, privant Atlantide de l’un de ses plus puissants guerriers pour pouvoir préserver la paix. Les piliers étaient donc restés debout, se dressant fièrement, contrairement aux visages des atlantes qui n’en tiraient aucun orgueil. Cette honteuse défaite resterait dans les mémoires, mais ils seraient au moins vivant pour s’en rappeler. Hassan fut interrompu dans ses pensées par la présence d’un poisson venant à sa rencontre, tournant autour de lui comme un vieil ami. Celui-ci semblait terne, comme le reste, pourtant l’envie de vivre ne l’avait pas quitté. Il suffisait de tendre les yeux vers ce qui servaient aux atlantes de ciel pour apercevoir toute la vie qui se trouvait toujours dans leur monde. Un nombre incalculables d’animaux marins le décoraient d’autant de couleurs, et s’y attarder un peu redonna le sourire à Hassan, comme-ci il avait réussi à en oublier la beauté, perdu dans ses mauvaises pensées. Ce monde valait toujours la peine de se battre. Aussi terrible pouvait être le combat, il fallait se dresser face aux enfants de Zeus et ce qu’ils avaient fait de la terre. Atlantide pouvait se relever, et devait se relever. Pour Poséidon, pour ceux qui étaient tombés et ceux qui subissaient encore les conséquences de la guerre, pour chaque âme vivante que la corruption des hommes n’avaient pas entachés. Sa détermination renaissait, tout comme la lumière de son armure qui semblait retrouver son éclat. Lui et ses Généraux seraient les phares d’une nouvelle génération, et Atlantide serait la lumière du monde lorsque l’ombre de la guerre viendrait de nouveau jusqu’à ses portes. Comme pour matérialiser l’heure d’un renouveau, le Grand Prêtre libéra son cosmos dans une immense vague, se propageant en chaque lieu de l’Atlantide. Hassan se montrait de nouveau aux yeux du peuple, et dans son seul œil pouvait se lire toute la détermination que lui insufflait le Dieu Suprême des Océans.


    ***

    Et cette détermination resta implacable durant les quatre années qui suivirent, alors que la première année du nouveau demi-siècle se présentait au monde. La salle du trône du Temple de Poséidon avait retrouvé sa splendeur et ses couleurs, la lumière bleutée mais pourtant vive du royaume sous-marin étant amplifiée par une force omniprésente, propre à un lieu crée par un Dieu. Hassan, qui avait retrouvé l’apparence qui prêtait à son titre, une barbe finement taillé comme lors de ses premières années, y siégeait avec humilité, prêtant bien plus l’oreille du côté de l’eau que du côté des hommes. Pour diriger les Marinas quand la place d’Hassan était aux côtés de Poséidon, il avait choisi de mettre toute sa confiance dans Liao, l’un de ses plus vieux généraux, qui avait comme lui connu les heures sombres de l’Atlantide, et l’avait vu s’illuminer de nouveau les années suivantes. Une à une, les écailles retrouvaient des porteurs, et les piliers retrouvaient la protection qui leur était du. Poséidon avait parlé, les autres Dieux seraient prêts, et l’Atlantide ne répétera pas les mêmes erreurs. La défaite n’était plus envisageable. Toute l’attention d’Hassan allait dans ce sens, et il savait que c’était ce que Poséidon désirait. Un nouvel âge d’or de l’Atlantide, laisser les Océans reprendre leur du et nettoyer le monde de la corruption et la souillure des hommes. Pour atteindre ce but, il fallait affronter à nouveau Athéna, et obtenir la vengeance nécessaire à la domination du Dieu des Mers.

    Quittant son trône de nouveau, traversant fièrement toute la grande salle, il arriva de nouveau sur les hauteurs. De nouveau, il regarda la ville qui avait repris vie, sans pour autant oublier. Les gens marchaient de nouveau dans les rues, le sourire aux lèvres, conscients que les temps difficiles étaient derrière eux et que l’horizon était belle. Tournant légèrement la tête, il observa une cohorte de soldat atlante, prêt à servir si nécessaire, comme un symbole d’une nouvelle ère où leurs ambitions étaient claires. L’armée avait été reformée, bientôt les dernières écailles seraient de nouveau portées. Tous assumeront leur rôle, et Hassan assurera le sien. Comme treize ans plus tôt, il devait être un guide pour les siens, le porte parole de la voix de Poséidon, et il ne reculerait pas devant la charge.





Dernière édition par Hassan le Sam 14 Nov - 21:09, édité 3 fois
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Message Re: Hassan - Grand Prêtre de Poséidon   Hassan - Grand Prêtre de Poséidon EmptyLun 9 Nov - 20:22
Bienvenue !
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Message Re: Hassan - Grand Prêtre de Poséidon   Hassan - Grand Prêtre de Poséidon EmptyLun 9 Nov - 20:29
Bienvenue à toi cher Grand Prêtre !

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InvitéInvité
Message Re: Hassan - Grand Prêtre de Poséidon   Hassan - Grand Prêtre de Poséidon EmptyLun 9 Nov - 20:33
Tu t'es trompée de compte poulette~

On a notre Grand Prêtre, Hourra ! Bienvenue (enfin re-bienvenue Scythès ! =P)
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LiaoLiaoArmure :
Protection de Poséidon

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Message Re: Hassan - Grand Prêtre de Poséidon   Hassan - Grand Prêtre de Poséidon EmptyLun 9 Nov - 22:47
Re bienvenue avec cette fiche, hâte de voir ce que tu vas nous faire de ce grand prêtre en tout cas.
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Message Re: Hassan - Grand Prêtre de Poséidon   Hassan - Grand Prêtre de Poséidon EmptyMar 10 Nov - 0:27
Ahaha ! Cool ! Re-Bienvenue !

Finalement je vais peut-être pouvoir rencontrer le Grand Prêtre ... Héhéhé !
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Message Re: Hassan - Grand Prêtre de Poséidon   Hassan - Grand Prêtre de Poséidon EmptyMar 10 Nov - 1:18
/me se rue sur son grand Prêtre de façon à lui exprimer toute la misère qu'il va probablement lui infliger, tribut ou pas...

Re-bienvenue à toi, visiblement, je ne suis pas la seule ici à te la souhaiter et on m'a largement devancé pour ça....Ceci dit, t'en as pris du temps! xD

Bon, eh bah, j'ai hâte de lire cette petite fiche du coup, tout simplement! Razz
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VelizaraVelizaraArmure :
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Message Re: Hassan - Grand Prêtre de Poséidon   Hassan - Grand Prêtre de Poséidon EmptyMar 10 Nov - 11:00
Ah c'te classe ! Rebienvenue à toi avec ce perso, j'ai hâte de voir son histoire =D Bon courage pour ta fiche !
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Message Re: Hassan - Grand Prêtre de Poséidon   Hassan - Grand Prêtre de Poséidon EmptySam 14 Nov - 23:20
Merci à tous pour les messages Very Happy
Et la fiche est terminée !
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Message Re: Hassan - Grand Prêtre de Poséidon   Hassan - Grand Prêtre de Poséidon EmptyMer 18 Nov - 15:26
Bonjour,

Je vais pas m'étendre pendant des heures, niveau RP génial et je sens que je vais pleurer avec un tel Grand Prêtre face à moi x)

Tu es donc validé avec 5 en Eveil et 18 PC

Bon jeu sur AoG !
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