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 [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima]

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Message [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima]   [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima] EmptyMer 22 Déc - 15:31
Cardinal était décidément un titre lourd à porter. De ces responsabilités chronophages au point que depuis mon arrivée, je n’avais pas encore trouvé l’opportunité de partager une conversation en privé avec ma mère. Bien sûr, il y avait bien eu cette réunion qui avait vu se réunir tous les membres importants de l’armée d’Arès. Enfin… c’était là différent des habitudes que nous nous étions forgées avant de recevoir cet Appel. Plusieurs visages étaient passés entre temps. Autant de rencontres que j’avais pris grand soin de travailler afin de poser les premières pierres de ma propre armée. Une armée que je voulais différente, davantage motivée par la perspective d’un avenir stimulant que par les ressentiments d’un passé encombrant.

J’avais ma vision et pour lui donner une réalité, il me fallait donner une identité à mes plus proches suivants. Et puis, il y avait également ces officiers ayant chacun leur part d’égarement et qui reçurent mon attention afin de – je l’espérais – prendre conscience du champs de possibilités qui pouvait se dessiner devant eux. Il ne manquait plus que cette mission autour des citadelles du Siebenburgen pour achever de m’occuper. Des renseignements collectés en vue de faciliter les sièges à venir. Bientôt, les Berserkers s’échapperaient de leur prison de chair pour se forcer une place dans ce Monde. Une voie de violences qui représentait à mes yeux une nécessité pour ne plus enfermer les marginaux dans la fange que les autres puissances leur avaient réservé.

Pour autant, à présent, je me trouvais à un moment où ces missions de reconnaissance étaient enfin arrivées à leur terme et où les germes de mes plans sur mon armée avaient été semées. Dans quelques jours, nous serions tous mis à l’épreuve. Mais avant d’y arriver, j’espérais renouer avec ce qui fut autrefois mon quotidien. Un échange entre une fille et sa mère. Cette mère, j’en avais quelque fois entendu parler par le concours de quelques officiers du Dédale. Mais qu’en était-il pour la première concernée ? Était-elle parvenue à se trouver une place ? Des rêves avaient-ils pu naître entre ces murs ? Des espérances capables de lui faire oublier ses vieux démons ? Tout cela m’intéressait, ce pourquoi j’eus envoyé l’un de mes subordonnés en vue de l’inviter dans mon domaine.

Beaucoup de changements s’étaient opérés depuis mon arrivée et je souhaitais lui montrer ces réalisations éloquentes sur mes aspirations. L’attendant non loin de l’entrée, seule, la première vision qui lui viendrait serait un jardin singulier s’ouvrant sur une côte rocailleuse composée de plusieurs tours d’ivoire s’apparentant à de colossaux stalagmites. À l’intérieur se tenaient les parties résidentielles, comme en témoignaient les scènes de vie des membres de mon armée. Oui, le jardin aux feuilles rouges portait en son sein une ambiance ambiguë partagée entre une atmosphère chargée d’une angoisse ineffable, et le fourmillement de situations banales entre Dormeurs qui ici, n’étaient pas simplement des soldats.

Pour ma part, j’observais simplement ces groupes constitués à gauche à droite. Certains s’entraînaient. D’autres partageaient un repas. D’autres encore tuaient le temps en quelques loisirs de nature à évacuer la tension. La Vie faisait son chemin sous le regard bienveillant de la Mort. Un calme qui précédait la tempête. Une tranquillité qui serait partagée avec la Guerre.
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Message Re: [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima]   [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima] EmptyVen 24 Déc - 11:25
Son armée… voilà les ordres que m’avait donnés Zvezdan. Et discipliner une légion entière n’était pas une tâche facile. Surtout quand on cherche à y accomplir quelque chose. N’importe qui peut donner des ordres, mais il est plus difficile de le faire bien. Il est plus difficile de le faire en ayant à coeur l’accomplissement de ceux qui composent cette armée. Mais la tâche qui m’attend et colossal. Par chance, cette légion n’était pas la pire de celle d’Arès. Elle a longtemps disposé de son cardinal, contrairement aux autres et ce dernier semble avoir fait du bon travail. Bien qu’il ne soit pas le chef le plus apprécié, il est du moins le plus respecté. La poigne de fer semble avoir longtemps été sa signature. Une base de travail convenable. Surtout avec la bataille à venir et la guerre qu’il désirait de toute la force de son ambition.

Les grottes dans lesquelles je vivais me rappelaient le désert. Mais je ne pouvais m’empêcher d’éprouver ce sentiment étrange d’incomplet. Comme si tout ça ne m’appartenait pas vraiment. Bien le lien qui unissait mon âme à cette partie du Dédale était bien réel. Je ne savais vraiment comment l’expliquer. Peut-être que la cuirasse n’était pas encore entière mienne et à travers elle, ce lien avec mon endroit. C’était l’hypothèse que j’avais retenue en tout cas. Mais je fut surprise de recevoir une invitation cordiale de la part de ma fille en son domaine. Je pris donc quelques-unes de mes filles et me mis en route au moment opportun pour répondre à sa demande. Une mère ne saurait faire attendre ses enfants.

Mes filles et moi traversâmes sans mal cet endroit infâme et nous finîmes donc par arriver à l’orée du domaine de la mort. Que cet endroit était différent et il me fallu quelques secondes pour assimilé l’étrangeté du lieu. Il devait sûrement s’agir de l’endroit le plus vivant du Dédale de chair et l’endroit le vivant sur lequel je pu poser les yeux de mon vivant. Les plus luxuriantes oasis du désert profond ne sont rien comparées à cette étrange endroit. Que Morrigan doit en être fière. Je suis contente d’enfin pouvoir le contempler de mes propres yeux. J’ordonne simplement aux filles qui ont fait le déplacement avec moi d’aller par elle-même et de me laisser. Il est important qu’elle découvre ça seule et qu’elle en retire quelque chose. Elles sont le futur de la légion de la guerre, après tout.

Je m’avance donc vers ma fille, un sourire simple sur les lèvres. Elle sait que je ne démontre jamais beaucoup mes émotions, mais elle qui me connaît si bien car elle fait partie de moi saura ce que veut dire ce petit sourire. Mes yeux ne savent pas vraiment où se poser le temps que je la rejoigne tant il semble y avoir de choses ici. Je me demande si ces plantes ont besoin d’eau ou si elles survivent par une magie étrange. Puisent-elles dans l’âme de ma fille ? Sinon, d’où vient toute cette eau si sacrée ? J’espère qu’elle ne s’est pas émoussée et qu’elle n’a pas ici oublié les coutumes du désert.

« - Je suis contente de te voir, ma fille. »
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Message Re: [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima]   [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima] EmptyDim 26 Déc - 0:46
J’accueillais la vision de ma chère mère avec une profonde joie. Une légère adrénaline qui portait le nom d’une innocente excitation. Cela ne faisait guère très longtemps que nous ne nous étions vues. Cependant, j’avais tant à lui montrer. Et je voulais l’entendre sur ce qui l’avait traversée depuis son arrivée dans cette Citadelle de chair. Sans doute cherchais-je également un peu de reconnaissance pour me conforter sur la voie que j’avais choisi. Une voie de laquelle je serai une guide. Une forme de promotion, après avoir simplement été la confidente de Ghanima. Mais aussi, son soutien moral.

– Et moi donc ! Il est tellement de choses que j’aimerais te montrer !

Pour un peu, on pouvait me donner la réaction d’une adolescente. Peu importe l’expérience ineffable qui m’appartenait, j’étais encore une nouvelle née et les habitudes n’étaient pas encore parvenues à tuer l’éclat dans mes yeux. Ouvrant la paume vers la nouvelle porteuse de Guerre, je l’invitais à saisir ma main. Puis, ce faisant, j’allais ensuite la guider vers ce lac duquel s’échappait une brume de nature à transformer la teinte de la lumière en quelque chose de plus orangé. L’environnement empruntait ainsi à une ambiance aussi lugubre que merveilleuse. Là encore, un entre-deux qui pouvait déstabiliser. Sur le chemin, j’adresserais quelque questions.

– La veille, je suis finalement arrivée au bout de mes missions. J’espère être arrivée à augmenter nos chances avec ça. Si je dois me fier aux rencontres passées jusqu’à présent entre ces murs… je peux te dire qu’il est grand temps que nous leur sortions la tête de l’eau !

En parallèle, les soldats de mon armée dirigèrent leur attention vers nous de différentes manières d’un individu à l’autre. Deux cardinales qui partageaient une relation singulière entre tous. Bien sûr, je m’assurais de garder une attitude digne de mon rang ainsi que de celui de Mère. Je connaissais après tout le soin qu’elle portait à sa fierté. Elle était une meneuse comme je ne le serais jamais. Avec ce titre qui m’avait été attribué, je m’étais simplement forgé une posture qui pouvait me ressembler.

Quoiqu’il en soit, nous finirions par atteindre les eaux du lac où nous attendaient une embarcation. D’un geste, j’invitais Ghanima à me rejoindre à bord de cette barque. D’un signe de tête, je congédiais les gardes qui surveillaient les transits vers l’île centrale que la brume empêchait de bien discerner. Le temps de nous installer me donnait également celui de m’intéresser plus avant à ce qu’avait vécu Guerre depuis que nous nous étions séparées.

– T’es-tu bien familiarisée avec ton armée ? Le reste des Berserkers ? Le Pontifex ?
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Message Re: [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima]   [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima] EmptyDim 26 Déc - 16:01
Ce sourire étouffé de s’étendre sur mon visage, un peu malgré moi, devant la réaction de ma fille. Je ne suis pas de celle qui se laisse aller dans l’expression d’elle-même. Mais la joie de retrouver celle qui fait partie de moi est forte et de la voir ainsi réagir fini de faire fondre mes dernières résistances. C’est l’éclat plein de vie et de cette enfantine éternité qui a fini d’avoir raison de moi, comme à chaque fois. Je saisis ensuite sa main et la laisse me guider dans son propre domaine. Quel spectacle étrange devons nous donner alors au reste du monde. Deux cardinales ainsi main dans la main. Mais nous sommes unis par un lien bien plus puissant et il en faudrait bien plus pour l’émousser. Il en faudrait bien plus pour émousser mon autorité auprès de mes propres hommes et de ceux que je serais amenée à guider. J’espère qu’il en sera de même pour ma fille.

Ainsi elle a terminé de profiter de ses talents particuliers pour repérer les faiblesses dans les défenses des ennemis de Zvezdan. Bien, très bien. Il est grand temps que cette guerre commence et que le sang coule. Depuis trop longtemps, ces gens n’ont pas vu la lumière des dieux et il est temps qu’il se baigne dans cette dernière. Le moment parfait pour se débarrasser de ceux qui sont trop faibles et incapables de s’accomplir. J’adresse alors un sourire à ma fille :

« - Bien, je suis contente que tu aies pu mettre ainsi en avant tes talents. Et les informations que tu ramènes nous serons précieuses pour mener cette bataille. Il est en effet temps que nous partions en guerre. »

Je vois qu’elle se souvient de ce que je lui ai appris. Comme à l’époque où nous étions au centre de notre famille. Elle n’oublie pas son rôle malgré l’affection qui nous unit. Nous ne nous appartenons plus tout à fait à nous-même. C’est le rôle de la mère, du commandant. Nous sommes plus aux autres et ceux qui dépendent de nous qu’à nous-même. Je t’appartiens plus que je me possède moi-même, ma fille.

Je perds sur le trajet dans l’observation de cet endroit. Il te correspond tant moitié de moi-même. Un mélange de beauté et d’innommable. D’horreur et d’humanité, de vie et de mort. Ton lien à cet endroit est fort, plus encore que celui que j’entretiens avec mon antre. Mais quel chemin alors dois-je emprunter ? Le mien ? Le chaos des voix me guide dans des directions diverses. Chacune des mères de jadis allant de son avis mais je suis celle qui sait, celle qui vit. Pourtant, je suis la première à être confronté à ce genre de problème. Qu’allons-nous devenir ? Une question sans réponse. Si je venais à mourir, tout avec moi serait perdu. Je suivis ma fille à bord de cette embarcation et pris place face à elle.

« - Plus avec l’armée qu’avec l’endroit. J’ai eu la chance de récupérer les restes de la légion de la guerre. Zvezdan a bien tenu son armée. »

Un silence léger où je me perds dans les reflets étranges de ce liquide que nous traversions. La fascination de l’eau. Je me retourne ensuite vers ma fille et réponds à la suite de ses questions :

« - J’ai commencé à former de nouvelle sorcière et à imposer ma propre conception dans la légion. Les choses se passent bien, malgré quelques… cas particulier. Je ne sais quoi penser du reste des porteurs de cuirasses à vrai dire. Aucun, à part toi, n’a vraiment trouvé grâce à mes yeux pour le moment. Quant à Zvezdan... »

Un silence d’un battement de coeur de se faire entendre encore. Le temps pour moi de choisir mes mots :

« - Il est dévoré par l’ambition. »
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Message Re: [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima]   [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima] EmptyDim 2 Jan - 22:56
J’étais parvenue à arracher un sourire à ma mère. Une observation rassurante, car elle prouvait que peu de choses avaient changé depuis que nous avions franchi le seuil de ce Dédale de chair. Que ce soit nos cuirasses, nos titres ou même cet environnement qui aurait eu raison de nous transformer… tout cela était impuissant à écorner notre relation. Au contraire, nous en jouions pour offrir à cet endroit plus de force afin de nous offrir la victoire. Bientôt, nous allions partir en Guerre. Ainsi, Mère trouverait l’occasion de se réaliser comme Cardinale.

Arrivées à bord de ce navire de fortune, je prenais l’initiative de saisir les rames afin d’ordonner le mouvement sur ces eaux. Ainsi, nous gagnions ensemble notre tranquillité. Une bonne opportunité pour prendre plus de hauteur sur cette Vie qui était désormais la nôtre. Ghanima, pour sa part, était satisfaite de l’armée que le Pontifex avait laissé derrière lui. Oui, il était vrai qu’avant de porter la Voix d’Arès, il portait la cuirasse de la Guerre avant ma mère. De quoi nous rappeler que Mort et Guerre n’étaient pas véritablement le fond de nos identités. Tout au plus, des héritages que nous arborions désormais parce que la Destinée en avait décidé ainsi.

Seulement, quand je regardais mon interlocutrice poser les yeux sur le moment des vagues avec une forme de fascination silencieuse, je perçus bien que son essence allait bien au-delà de cette Guerre qu’elle incarnerait dorénavant. Elle m’avait précédé dans le rôle de guide et s’était laissée commander par le besoin de trouver le trésor bleu dans les étendues de sable infinies. À partir de maintenant, ce combat n’était plus le sien. Sans doute cela irait-il la troubler. Il faut un certain temps à nos âmes pour s’acclimater de nouvelles expériences.

Malgré tout, ce n’était pas comme si elle allait simplement oublier d’où elle venait, comme en témoignait son action de former de nouvelles sorcières afin de la seconder dans ses combats à venir. À chaque nouvelle épreuve, elle devenait plus forte. La première personne que je suivis. Une personne qui n’était pas infaillible. Mais qui pouvait bien prétendre à l’être, ici bas ?

– Tes mots sont sévères… mais ils possèdent leur justesse. J’ai moi-même rencontré de nombreuses âmes en perdition. Si ce n’est toutes. Taym, Alastair, Aelinor, Akir, Zelislaw… Je ne suis pas sûre d’être parvenue à en éclairer un seul. Ces cuirasses que nous portons ne sont certainement pas étrangères à cela. Moi-même, lorsque j’eus affronté Zvezdan, je me suis sentie momentanément dépossédée de moi-même. Une réalisation qui m’a fait prendre conscience d’un autre combat que nous devrons mener. Sans doute, le plus difficile de tous.

Je n’allais pas mentir, ces émotions qui ne m’appartenaient pas me dérangeaient. Ils le faisaient au point de mordre mon assurance. Par moment, je me demandais jusqu’à quel point j’étais moi-même dans le courant de mes pensées, de mes sentiments. N’avais-je pas couru vers la Mort pour un simple entraînement ? J’avais simplement la conviction que je devais me faire violence pour ne pas céder à des pulsions enfouies dans le sang de ma cuirasse. Ghanima l’avait-elle réalisée ? Lorsqu’elle évoqua Ghanima, je pus lire une forme de méfiance. Ainsi, à ses yeux, Zvezdan s’aveuglait dans son hybris ?

– Il est vrai qu’à l’issue de notre passe d’arme, Zvezdan m’a fait sentir une puissante foi en lui-même. À l’inverse, je n’ai pas discerné en lui une telle foi envers ses prochains. C’est un homme qui a été déçu de nombreuses fois, désabusé par cette Citadelle. Un homme qui a soif de liberté et qui, à l’entendre, voudrait la partager avec d’autres du moment que nous nous tenons sur sa route. Ce que tu appelles : son ambition.

Arrivée à ce stade de mes réflexions, j’en arrivai à devenir plus introspective tandis que nous nous trouvions à mi-chemin d’atteindre notre destination. Au loin, Ghanima pouvait déjà percevoir un arbre majestueux aux feuilles rouges. Une vision à l’origine du nom que l’on avait fini par attribuer à mon domaine.

– De là à dire si c’est un bien ou un mal… Je ne saurais dire à ce stade. Je veux croire qu’il reste en lui de cette volonté à guider. Seulement, plutôt qu’une vision, je n’ai pour le moment perçu qu’une volonté de s’émanciper de quelque chose. Oui… au final, je n’ai que ça comme certitude : Zvezdan cherche sa liberté. Je souhaite simplement que cette liberté ne le change pas en ce contre quoi il entend lutter : un nouveau dieu.

Pour éviter cette réalisation, il me faudrait lui montrer une autre voie où il pourrait s’accomplir tout en tirant les siens vers le haut. C’était là son rôle. C’était là mon souhait.
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Message Re: [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima]   [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima] EmptyMer 19 Jan - 20:34
Un sourire amusé de se dessiner de nouveau sur mon visage. Une expression néanmoins acide, que ma fille saurait comprendre sans mal. Elle y verrait là que malgré mon opinion, j’ai pesé mes mots. Il aurait pu être plus dur encore. Et nombre de ceux que j’ai croisé n’aurait pas survécu dans la violence du désert. Ils sont là ici sans vraiment savoir pourquoi, des âmes sans buts, des corps sans tête. Mais ces bons à rien finiront bien par devenir quelque chose ou par mourir pour que quelqu’un d’autres y parvienne ? Une bonne chose ? Pas vraiment. Mais des noms qu’elle évoque, j’en ai moi-même rencontré certains et ces derniers vont amplement parti des âmes qui n’ont pas su trouver grâce à mes yeux. En particulier ceux censé avoir à tenir des responsabilités dans mon armée, par le droit de leur cuirasse, mais qui sont déjà incapable de correctement s’occuper d’eux même. Un soupire alors…

« - J’ai croisé Taym et Alastair oui… après tout, ils sont censés être sous mes ordres. Le premier est un enfant qui se cache derrière une fausse stupidité et j’ai donné l’ordre au second d’en finir avec sa vie, si elle lui semble si insupportable. Il ne fait qu’attendre et je n’ai que faire d’une chaise peu pratique et repoussante. »

Pourtant, ma fille a dit là quelque chose d’intéressant. Si pour certains, la cuirasse joue un rôle dans leur étant pour d’autres… la réalité est plus compliquée. Je doute qu’Alastair soit influencé par sa cuirasse et que son immobilisme est dû à sa façon d’être. Pour Taym… il refuse simplement d’accepter la vérité. Des deux, c’est celui que je ne peux pas vraiment blâmer.

« - La cuirasse n’est pas une excuse. »

Mes mots avaient été prononcés d’une voix cassante. Car, plus qu’aux autres, ils étaient plutôt adressés à moi. J’avais souffert de la cuirasse et je savais cette lutte violente qui m’opposait à elle. Mais je suis résiliente. Je sens la victoire approcher. Pour le reste, j’avais pu voir la pestilence lors de la réunion des cardinaux et Aélinor avait attiré mon attention suite à quelques rumeurs de soldats. Le premier était ce qu’il incarnait : une maladie et le suivant n’était ici pas à sa place. Mais les deux, bientôt, trouveraient sûrement leur mort ou leur place.

« - J’ai combattu contre lui également. Il a l’ego égal à son pouvoir. Reste à savoir s’il saura être catalyseur ou s’il sombrera dans ses propres travers. Il n’a que peu de considération pour ses troupes. »

Et les derniers mots de ma fille étaient justes. Il avait l’ego et la proximité d’une divinité. Il est difficile de résister à ces sirènes quand on entend les voix divines. J’ai longtemps parlé pour la lame et commandé aux miens. Pourtant… je ne suis qu’une parmi la multitude. J’ai toujours les voix des mères pour le rappeler et en tête et au cœur leur projet pour notre peuple. Parfois, pour grandir et s’accomplir pleinement, il faut se confronter à la lame.

« - Que penses-tu de cet endroit ? »

Car cette place maudite, loin de la lumière des dieux, forgeait un genre d’homme tout à fait différent. La violence et la force étaient ici au rendez-vous mais… il manquait la nécessité du désert. Les endroits durs font les Hommes forts.
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Message Re: [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima]   [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima] EmptySam 22 Jan - 13:54
La rencontre avec les officiers de son armée ne s’était pas passé de la meilleure des manières, selon toute évidence. Pour avoir moi-même discuté avec ces deux Berserkers, je n’exprimerai pas de surprise particulière. Je pouvais bien avoir des nuances dans mon jugement à leur endroit, ce n’était pas comme si je m’en détournais véritablement. Le premier se retenait de grandir. Quant au second… eh bien, moi-même, je l’avais invité à mettre fin à ses jours. Enfin, cette suggestion trouva une réponse que Ghanima ne trouva pas, visiblement. Avec Alastair, j’étais parvenue à arriver plus loin dans sa psyché. Étais-je parvenue à construire quelque chose pour autant ? Il m’était permis d’en douter. À la fin, sans doute demeurera-t-il prisonnier de ses démons, impuissant à évoluer. Par certains aspects, comme Taym, Alastair refusait de grandir.

Fallait-il alors rejeter la faute sur cette cuirasse. Aux yeux de ma mère, non. Et je n’allais pas la contredire. Car il nous était possible de lutter. De ne pas nous laisser dévorés par ces parasites. Avant d’être Mort et Guerre, nous étions Morrigan et Ghanima. À quoi bon céder à la complaisance de ne plus être nous-mêmes ? À quoi bon stagner ? À quoi bon vivre, en ce cas ? Rien ne pouvait plus entrer en contradiction avec mes convictions. Cette terre était stérile, et j’en venais à penser que rien ne pouvait en naître. Quelque chose que je repoussais dans un coin de mon esprit. Oui, je voulais croire que je n’avais pas encore tout vu. Qu’il me manquait un quelque chose pour considérer que la Vie pourrait trouver son chemin, même ici.

Au sujet de notre Pontifex, il semblait une nouvelle fois que Ghanima portait un regard plus dur que le mien. Tout au plus étais-je inquiète. Mon interlocutrice, quant-à elle, montrait signes de déception. Encore qu’elle attendait de voir. Sans doute, si nos craintes devaient se vérifier, tomberais-je de plus haut qu’elle. Je voulais voir en autrui le meilleur. Ghanima commençait pour discerner ce que les gens pouvaient avoir de pire en eux.

C’était là notre plus grande différence. La différence de l’âge, peut-être. Ma mère regardait en arrière. Quant à moi, je portais les yeux vers l’avenir. Devions nous ne plus nous entendre, auquel cas ? Au contraire, cette femme qui m’avait vu naître était ce qui pouvait me remettre les pieds sur terre lorsque je m’égarais trop loin dans mes élans d’espérance. J’étais plus naïve que je voulais le penser. Tandis que nous approchions de l’île ornementé par cet arbre merveilleux qui recelait un miroir de mon âme, elle m’interrogeait sur ce que cet endroit pouvait m’inspirer.

– Quand je suis arrivée, j’étais désemparée. Je ne me voyais pas vivre ici. Je préférais encore songer aux traversées que nous avons partagé dans ce désert. La Mort nous narguait à tous les instants, mais quand nous trouvions de cette eau, ces doutes qui nous écrasaient disparaissaient soudainement. Avec suffisamment de patience et d’efforts, nos espoirs pouvaient être récompensés. Ici, je ne sais pas… ce que je ressens est plus ambiguë.

Disais-je alors que je cessais de ramer pour effleurer la surface de cette eau abondante qui nous avait tant manqué dans ce désert. Ici, nous ne risquions pas de mourir de soif. Ici, nous n’étions pas obligées de nous livrer à une vie nomade. Ici, nous pouvions bien demeurer là, éternellement.

– J’ai le sentiment qu’à cet endroit, je pourrais mourir sans n’avoir jamais vécu.

L’expression introspective, mon geste avait suffi à compléter le peu de mots que j’avais utilisé pour traduire ce que je pensais de cet endroit. Nous nous connaissions assez pour ne pas avoir à en dire davantage. Et dans ces quelques paroles, Ghanima pouvait discerner l’inquiétude latente qui me mordait. Une inquiétude qui serait interrompue par cette barque arrivant aux côtes de cette île. D’un sourire, j’invitais ma mère à me suivre.

Nous arrivions au devant d’un escalier qui précédait un tronc s’ouvrant en une porte sculptée de nombreux ornements autant raffinés qu’insondables dans les symboles qui apparaissaient. Deux statues féminines en gardaient l’entrée. L’une d’ébène et l’autre d’ivoire, à l’instar des deux faces d’une même pièce. Montant les marches, je continuais de partager mes pensées.

– Pourtant, ce n’est pas comme si cet endroit était vraiment mort, bien au contraire. Il est même capable de nous retourner ce que nous sommes, ce que nous possédons en nous.

M’approchant de la statue d’ivoire, j’approchais ma main vers elle doucement, m’arrêtant avant de l’atteindre.

– Mais n’est-ce pas justement le signe que cet endroit a tout à nous prendre, rien à nous offrir ? J’aimerais croire que non. J’aimerais que cette impression ne demeure que ça. Après tout, c’est ici que nous allons vivre, n’est-ce pas ?
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Message Re: [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima]   [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima] EmptyVen 11 Fév - 22:49
Je ne peux que la rejoindre sur cet endroit. Il joint l’infâme et l’abject. Rien de bon ne sort dans les endroits que la lumière des dieux n’inonde pas. Pourtant, ce lieu crée des gens forts. Qui ont connu les privations et les difficultés de la vie. De gens qui savent ce que veut véritablement dire survivre. Mais ici ne sort que la perversion de la force. Des choses comme Alastair ou des idiots comme Kostas et les siens. Voilà ce qui reste de l’Humanité ici. Il faut savoir se séparer du superflu sans jamais s’oublier mais les gens d’ici se sont oubliées. Reste à voir si ma fille et moi nous oublierons également… Je pose mes yeux vers cet arbre étrange pendant qu’elle parle. Il m’évoque ma fille, étrangement. Et je pense qu’il transpose son lien à cet endroit ou du moins, l’impact qu’a sa présence ici. J’ai ressenti quelque chose de similaire, mais je lutte encore pour imposer ma volonté à la cuirasse et son monde.

« - Ici, les espoirs ne sont pas récompensés. C’est un endroit qui ne connaît que la destruction et ne comprends rien à la nécessité de construction d’une puissante Humanité. Il s’agit sûrement d’un fardeau nécessaire. »

Peut-on vraiment vivre ici ? Plutôt… on peut exister ici, mais vivre ? Non, la vie n’est pas compatible avec ce lieu maudit. Pour vivre vraiment, il faut comprendre la pureté de l’eau et la lumière des dieux. Ici, on survit, on existe. Libre après à chacun de changer son existence en vie, mais combien on la force nécessaire pour tout ça ? Doucement, je prends dans ma main celle de ma fille et je la sers délicatement. Oui, je comprends ton inquiétude ma fille et même je la partage. Cet endroit ne peut rien faire sortir de bon et ceux qui le servent finiront par le devenir. Une fois arrivée, mon regard se perd de nouveau dans ses arabesques et ses ornements. Voilà qui reflète la complexité de l’âme de ma fille. Étrange de voir la ici inonder le domaine de la mort.

« - Le lien que tu partages avec cet endroit est fort. »

Plus fort que le mien. Mais tu es née pour être cette mort que tu incarnes avec tant de brio que d’étrangeté. Tu es cette chose conçue pour livrer un combat perdu d’avance, née de ma magie et de ma propre perdition. Cette fille qui ne sera jamais vraiment la mienne et qui pourtant, le sera plus que part la nature et le sang.

« - Ou bien simplement faudra-t-il que nous arrachions ce dont nous avons besoin... »

Je me tais un instant, les yeux perdus dans cette immensité. Je ressens un sentiment étrange de la… nostalgie. Oui, c’est ça. Le désert me manque. Le sable qui s’infiltre partout, qui siffle poussé par le vent, tranchant et douloureux. La douleur de la chaleur omniprésente et la sécheresse qu’elle entraîne. La mort à chaque instant, chaque pas malheureux, chaque faiblesse. Rien là n’est pardonné. De même qu’ici. Pourtant, c’est toujours le désert qui choisit la forme qu’il prend, imbriqué dans cette relation charnelle entre la mère du sable et le père du vent. Ici… c’est différent. L’opposé même, de ce cycle naturel.

« - Nous sommes là pour faire la guerre après tout. Alors… ne devrions-nous pas la faire à notre propre maison ? »
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Message Re: [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima]   [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima] EmptySam 12 Fév - 22:50
Nécessaire… Ces douleurs ici l’étaient-elles vraiment ? Pouvaient-elles vraiment être comparées aux épreuves que nous avions traversé ? N’y avait-il pas ici une forme de complaisance empêchant aux esprits de se débarrasser de leurs entraves ? Mère pouvait avoir ces mots, cependant, je lisais entre les lignes l’ombre d’une incertitude. Ainsi, elle me rejoignait pour partie, tout en entretenant une distance inconsciente. Cela, je le voyais bien lorsqu’elle considérait l’entrée de mon « palais ». Lorsque tomba son avis, une certaine fierté m’envahit. Oui, ce lieu me correspondait.

Il avait épousé mon âme car à l’instant de le faire naître, j’avais cru dans le potentiel de cette Citadelle de cauchemar. J’avais voulu y voir des étincelles de vie capables de s’alimenter entre elles à la faveur d’une plus grande destinée. Dans cette authenticité, mon antre ne jetait pas aux visiteurs le sentiment de l’incomplétude. De ces fragilités qui pouvaient semer le doute dans l’esprit et susciter l’angoisse. Une sérénité où j’ouvrais les bras à mes invités pour accueillir leur essence et leur proposer de se découvrir elles-mêmes.

Pour cette raison, la suite de notre promenade se poursuivit au sein de l’écorce de cet arbre majestueux au bénéfice d’une vaste salle dont le plancher naturel supportait une vaste bibliothèque. Cette dernière était encore fort peu dotée en comparaison avec les plus fournies de ce monde. Après tout, nous n’étions pas la capitale des savants, loin s’en faut. Tout au plus avais-je pu récupérer les archives du Pontifex, forte du projet de réunir les connaissances des vaincus pour les transformer en force aux Berserkers qui en viendraient à se perdre ici.

Quelques personnes avaient été sélectionnées par mes soins pour accompagner ceux qui se prêtaient au jeu de l’apprentissage. Autant d’éléments qui donnaient à Ghanima du grain à moudre à son raisonnement. Oui, j’escomptais bien arracher ce dont nous avions besoin. J’incarnais une Mort qui figeait dans le temps le passage des vivants, leurs expériences, pour qu’aux prochaines générations de mortels, le cycle s’ouvre à des paradigmes jusqu’alors inexplorés. Quel intérêt y avait-il à vivre si c’était pour toujours répéter les mêmes erreurs ? Cela dit, une autre réflexion de mon interlocutrice m’était restée plus tôt quand elle s’était arrêtée dans la contemplation des eaux qui nous avaient portées jusqu’ici. Mener une guerre à notre propre refuge ?

– Ce que tu as dis tout à l’heure, c’est là une pensée naturelle pour nous qui n’avons toujours été que des nomades. Nous avons bougé au gré de l’épuisement des ressources, pour qu’à l’issue de nos futurs voyages, toujours plus de terres soient épuisées de leurs richesses. Mais dans le piétinement de ces contrées, nous participons à rendre la terre plus forte, plus fertile. La Guerre est ainsi faite. Et en cela, tu ne saurais t’enfermer éternellement en un même lieu. Cela ne ferait aucun sens. Alors oui, s’il faut que cette Voix nous ait attirées jusqu’ici, sans doute faut-il y voir l’appel du Sang.

M’avançant entre les rangées des étagères, elles montraient peu de curieux s’inspirant de ce que nous avions réuni dans ce sanctuaire. À quoi bon, puisque tous ici s’étaient complus dans leur douleur, évacuant de leur être toute volonté de faire grandir leur âme… Ressentais-je à cet instant du dépit ? Sans doute un peu, oui. Comme Mort, je ne pouvais que le constater. Mais tandis que je m’arrêtais un instant, dirigeant mon regard vers celui de ma Mère, je me dis qu’elle seule pouvait changer cela.

– Si tu as été inspirée de cette interrogation, ce n’est pas sans raison. C’est là le signe que tu connais ta place ainsi que ton rôle dans cette tapisserie. Tu n’es pas de nature à stagner, après tout.

Disais-je avec une forme de sourire. Oui, je la connaissais bien. Et je savais qu’elle pouvait courir jusqu’en enfer si elle y voyait le prix de la nécessité. Ne parlait-on pas alors de mal nécessaire ?
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Message Re: [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima]   [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima] EmptyMar 22 Fév - 13:44
Ce qui dit ma fille fait sens. Il est vrai que, jamais, nous ne sommes resté au même endroit. Surtout dans un endroit comme celui-là. Faut-il vraiment être fou pour choisir de s’enfoncer dans ce lieu pour l’éternité ? Fou ou désespéré ? Sûrement les deux. Il existe tant d’options de par le monde. Même le désert profond et sa violence portent plus d’espoir que cet endroit. Plus j’y vis et plus je m’y enfonce. Plus je sens que nous ne pourrons jamais en sortir. Je le déteste plus profondément chaque jour et je ne peux me résoudre à l’embrasser complètement. Mais peut-être, comme le dit ma fille, est-ce fatalement lié à ma nature et à mon vécu ? Les expériences dont nous sommes la somme nous résument-elles vraiment si complètement ? Je réponds simplement à ma fille d’un maugrément étouffé. Voilà donc la destiné que nous réserves notre chef et le dieu que nous sommes sensées maintenant servir à travers lui ?

Pourtant… ce destin me convient-il ? En partie. Il me permet de simplement éprouver la logique de l’épée sur le monde et de m’en servir comme d’une pierre à aiguiser pour rendre le fil de cette dernière encore et toujours plus tranchant. De permettre à l’Homme d’encore et toujours plus s’affiner et évoluer vers la version finale et parfaite de lui-même. Mais nous voilà maintenant dans le Saint des Saints du domaine de ma fille et l’endroit qui est l’image d’elle-même. Je ne suis pas étonnée d’y trouver un royaume d’érudition, où dans le coeur du mien, se trouve le sang et le sable qui compose mon âme. Je passe une main dans les étagères, regardant vaguement ce qui y est conservée.

« - Et quel est ton rôle alors ici ? Tu es libre, tu n’es plus celle que tu devais être dans les sables oubliés. »

Une arme… voilà ce que tu n’es plus. Une âme que je suis allée chercher pour m’accompagner dans un conflit impossible à gagner. Un conflit que nous avons perdu, même si nous y avons survécu. Pourtant maintenant, tu as accompli ta première destinée. Libre à toi maintenant de t’accomplir. Je t’ai fait naître pour une raison, comme souvent le cas des enfants. Mais te voilà en position de devenir toi-même. Mon rôle de mère est donc maintenant de t’accompagner. De voir ce que tu veux et surtout, ce que tu peux devenir. Mais notre avenir n’est pas ici, pas dans ce Dédale rongé par la mort.

« - Si tu pouvais aller n’importe où dans le monde, quel endroit choisirais-tu ? »

Et combien de temps resterons nous dans cet endroit avant de reprendre notre route ?
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Message Re: [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima]   [Mi-mai 553] Retrouver le temps de l'être après le paraître [PV Ghanima] EmptyMer 2 Mar - 0:12
– Mon rôle ?

Je la regarde effleurer une étagère, curieuse de quelques trouvailles qui viennent les embellir. Car pour le moment, il n’y avait bien que ça à faire. Embellir. Je n’avais encore jamais visité de bibliothèque à travers ce monde. J’avais simplement l’intuition de la préciosité des livres et des expériences qu’elles pouvaient renfermées. Le temps qui pouvait être gagné à quelques études. Mais dans le même temps, j’avais conscience que le monde était plus que ça. Qu’il fallait vivre par soi-même. Alors, ici, quel était mon rôle ?

– À Zvezdan, j’ai fait savoir que je serai ici une guide. J’en étais persuadée à l’instant où j’ai fait dans ce Dédale mes premières rencontres. J’y ai trouvé une masse d’âmes désœuvrées. Et à la profondeur de cette plaie partagée du plus grand nombre, il fallait bien que quelqu’un s’y engouffre. N’est-ce pas ainsi que l’on se fait une place ici-bas ? J’ignore si cela me convient vraiment…

Introspective, je ne cachais pas mes doutes. Si je n’en possédais jamais, alors, je ne grandirais jamais. Honnêtement, quel intérêt pouvait-il y avoir à méconnaître l’incertitude ? Il fallait que je me casse les dents quelques fois sur des verrous. Autrement, je me prêterais aussi à une semblable léthargie que ceux qui en venaient à résider dans cette cathédrale macabre.

– Le rôle qu’on vient trouver quelque part, c’est pour grande partie ce monde qui nous le suggère. C’est ainsi que je pense me rendre utile aux soldats ici, après m’être rendue utile à toi.

Une pensée qui ne souffrait pas du moindre ressentiment. Bien sûr, nous avions partagé des expériences pénibles. Nous avions expérimenté ensemble la perte. Nous nous étions interrogées d’innombrables fois sur le lendemain. Mais dans la tempête du désert, nous avons toujours trouvé la force d’avancer. Nous cherchions notre voie. Et cet objectif se suffisait à lui-même. Aujourd’hui, pouvait-on dire que cet objectif était suffisant désormais ? Était-ce là ce mur que tu rencontrais présentement, ma chère mère ? Lui souriant, je découvrais cette nouvelle question de prime abord surprenante, mais à la réflexion, évidente. Où je souhaiterais aller ? Reprenant la marche pour la guider plus profondément dans mon palais, je lui répondais après avoir mûri pendant quelques secondes ma réponse.

– Je l’ignore. Je ne connais pas ce monde. Pour être honnête, peu m’importe la destination, du moment que je ne m’arrête jamais. J’ai le sentiment qu’en m’enchaînant trop solidement à un même lieu, je pourrais vite y voir l’endroit de ma Mort. Et… cela va probablement te surprendre… mais une telle pensée me déprime. Enfin, devrais-je plutôt dire que c’est de n’avoir à faire que penser qui me déprime ? L’esprit doit toujours être alimenté. Sinon, c’est comme pour tout… L’esprit meurt.

Adressant une œillade fugace vers Ghanima, je lui cherchais une certaine réaction. Avais-je anticipé sa pensée ? Cela, je le découvrais bientôt.

– Et toi ? Que penses-tu de tout ça ? As-tu l’idée de ton rôle ? As-tu l’idée d’où tu voudrais te rendre ? As-tu l'idée de ce que tu voudrais trouver dans cette vie ?
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