Mai 553 AD |
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| La fin d'une époque [545 - PV Shin] | |
| ScythèsArmure : Cancer | La fin d'une époque [545 - PV Shin] Ven 9 Oct - 3:34 | | | Le chevalier d'or posa sa main sur un bout de bois fumant, dans un silence religieux, avant de le dégager sans difficulté. Les cendres étaient encore chaudes sous les pieds de Scythès, et des résidus d'un feu à peine éteint se trouvaient encore dans l'air, virevoltant autour de lui. Il se trouvait bien loin de chez lui, au cœur de l'Italie. Tout s'était précipité depuis la mort de son maitre Vitellius. Le retour de son armure, la prise de ses fonctions, et enfin le départ immédiat pour Rome. La guerre, il l'avait déjà connu autrefois, mais se battre au service d'Athéna lui avait donné un sens tout autre. Seulement, la guerre restait la guerre, avec son lot de souffrance et de perte. Tout autour de lui se trouvaient les ruines des maisons qui devaient autrefois être pleines de vies. Plus personne n'habitait ces lieux désormais, probablement morts, que ce soit par les dommages collatéraux des duels ou par la simple folie des hommes. Le combat éveillait en les hommes toutes sortes de choses, et bien vite, ceux qui juraient se battre dans l'honneur ne devenaient guère plus que des bêtes sauvages, désireux de sauver leur peau. Les heureux vainqueurs étaient alors libre d'assouvir leurs désirs sur les biens des vaincus, et allaient chercher eux même leur récompense. Le tableau était triste, et Scythès se demanda alors qui étaient les véritables gagnants. A quoi bon gagner une guerre, si on y perd son âme?
Les premiers ravages étaient passés, avec leur lot de pillages et de viols. La guerre était terminée, le Pontifex mort par la main du Grand Pope. Déjà les premiers groupes armés rentraient chez eux, riches de leurs exploits, alors que certains retardataires faisaient encore durer un peu le plaisir. Seul au milieu de la maison en ruine, il continuait à déplacer des vestiges, espérant en réalité ne rien trouver. Quelques minutes passèrent jusqu'à ce qu'enfin, il pu voir quelque chose au travers des décombres. Ensevelie sous les ruines, une petite main se détachait du reste, blanche et inerte. A sa vue, le chevalier d'or posa le genou dans les décombres, prenant quelques secondes pour se reprendre. Ce qu'il avait craint s'était vérifié, comme il s'en doutait. Difficile de dire ce qui l'avait poussé à revenir en ce lieu, probablement la quête d'une confirmation. Il avait vu lors des combats la puissance de l'explosion qui avait frappé ce lotissement, mais son esprit ne pouvait s'égarer, la guerre avait son lot de perte et il le savait. Mais il n'avait pu s’empêcher d'y revenir. A vrai dire, le regard de la jeune fille qui avait croisé le sien, bien que quelques secondes, l'avait remué plus qu'il ne l'aurait cru. Il suffisait parfois de peu de chose pour redonner conviction à un homme, avant l'heure de se battre et de peut-être donner sa vie. Dans ce regard innocent, il avait vu ce pourquoi il se battait. Que ce soit à Rome, à Constantinople, ou dans les Steppes, la paix valait la peine que l'on se batte pour elle. Pour de nouveau pouvoir voir ses regards, loin de la souffrance et de la tristesse qui habitent ce monde depuis ses premiers jours.
Scythès se releva alors, continuant à ôter les débris du corps, jusqu'à pouvoir l'en sortir. Elle était morte depuis un moment maintenant, la chute de la maison l'ayant arraché à ce monde rapidement, et ce n'était pas une mauvaise chose en soi. Le Cancer l'a porta alors jusqu'en dehors, s'éloignant des ruines fumantes, jusqu'à s’arrêter un peu plus loin, au cœur de l'ancien quartier. Une petite fontaine, détruite en partie elle aussi, se trouvait juste à côté d'eux. Il adossa le corps de la jeune fille à une petite élévation, derrière laquelle se cachait un coin de verdure, puis se dirigea vers la fontaine pour se rincer le visage. Une fois fait, il se dirigea de nouveau vers le corps, toujours paisiblement, puis le porta de nouveau. En quelques instants, il franchit la petite montée, pour arriver à un coin d'herbe. Il redressa la tête, pour vérifier que l'on voyait bien le ciel, d'ici, puis posa de nouveau la petite fille. Son cosmos se mit à émaner autour de sa main, et s'abaissant, il commença à creuser la terre. Il ne lui fallut pas longtemps pour creuser un trou suffisant pour y accueillir l'enfant. C'était le moins qu'il pouvait faire, et cela lui avait paru évident. Un juste retour pour la conviction qu'elle lui avait insufflé un peu plus tôt.
Alors qu'il se relevait, prêt à l'ensevelir, il entendit du bruit dans les environs. Bien qu'il n'ait aucune idée de qui cela pouvait être, il savait que les Bersekers avaient finis d'être vaincus par les forces du Sanctuaire. Peut être des habitants, ou d'autres soldats venant vérifier si les ruines ne décelaient pas encore quelques trésors. Peu importait de toute façon, il ne contait pas rester plus longtemps en ces lieux. Il y avait déjà eu bien trop de mort, et il ne contait pas attendre d'avoir l'occasion d'en ajouter à la liste. |
| | | InvitéInvité | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Ven 9 Oct - 13:13 | | |
- « Ooooooooooh ! »
La voix fut puissante au même titre que l’orgasme qui secoua la jeune femme penchée devant moi. Celle-ci se retourna et je pus voir son visage. Autant dire que je fus choqué par la transformation de ses traits. Enlaidie par la bestialité du plaisir, la face de la jeune fille suait le vice à l’état pur. Ses yeux étaient glauques… Et toute sa grimace m’implorait de continuer bien fort. A quel point pouvait-elle adorer la sodomie ? C’était juste sidérant. Mais pas de quoi m’arrêter pour sûr. Fallait que je prenne mon pied, que je dégorge tout ça. Ce qui me poussa à continuer mon affaire pendant plus d’une demi-heure jusqu’à l’ultime délivrance. Quatrième ? Cinquième orgasme ? Je ne savais plus. Mais toujours est-il que j’étais à bout là. J’en pouvais plus. Même moi, j’avais une limite. Ce qui ne semblait pas être du gout de la jeune prêtresse qui se tournait déjà à quatre vers moi. Pour une fois que c’était pas un viol, fallait que je tombe sur une tarée. Pour la dissuader de me faire chier, je lui administrai un gros coup de pied dans le bide qui la projeta carrément sur un mur, cinq mètres en arrière, avant de me rhabiller prestement. Celle-ci toussa, cracha une boule sanguinolente et se mit à sangloter en se recroquevillant sur elle-même. Le coup était passé.
- « Putain, chiale pas ! Allez, va rejoindre le grand pope. Et surtout, pas un mot. Manquerait plus qu’il sache que j’encule ses prêtresses ! »
En deux temps trois mouvements, mon armure vint me recouvrir, avant que je ne daigne sortir de la maison à moitié en ruines dans laquelle nous nous étions isolés pour faire notre petite affaire. Dehors, j’eus un soupir. J’étais légèrement fatigué. Après toutes les femmes que j’avais culbuté, fallait que je pense à doser. Ou même à arrêter tout court. Le bruit courait déjà dans notre faction que j’étais celui qui prenait le plus de plaisir à me faire les femmes des vaincus. Mais tout ça, c’était les aléas de la guerre. Ni plus, ni moins. Si nous avions perdu cette bataille, nul doute que le camp ennemi aurait fait pareil. C’était malheureusement des choses récurrentes à notre sombre époque. J’eus un autre soupir, lorsque j’entendis la porte de la demeure derrière moi grincer. La jeune prêtresse s’était rhabillée et m’adressait un regard presque noir. Je fus bien obligé, pour la rassurer un minimum -Et bien que le cœur n’y était pas-, de venir l’enlacer et embrasser son front tout en chuchotant des excuses. Jamais vu une pute pareille ! Celle-ci finit par glousser, se permit même de me rouler une pelle, avant de déguerpir de ces ruines où je l’avais entrainé. Je la regardai s’éloigner en poussant un juron, avant de porter mon regard vers la direction opposée.
- « Eh bien… »
J’avais senti un cosmos. Un cosmos familier. Certes, je ne le connaissais que depuis peu de temps, mais son aura était facilement identifiable. Elle puait la mort et je trouvais cette senteur presque envoutante, si je puis dire ainsi. J’eus donc un sourire fin tout en prenant la direction de l’énergie que je sentis. Il ne me fallut pas plus de dix minutes pour que j’arrive enfin vers lui. Si mon propre cosmos était discret, je ne cachai pas ma présence néanmoins. Aucune raison puisque nous étions collègue. Mes bruits de pas devaient l’avoir alerté. « C’est moi, Shin de la balance. » Mais je préférai tout de même décliner mon identité au cas où. Il faut dire que je ne connaissais pas vraiment ce nouveau gradé. C’était peut-être l’occasion de m’intéresser un petit peu à ce cas à part de la chevalerie d’Athéna. Lorsque je fus enfin à ses côtés, quelle ne fut pas ma surprise de voir que le cancer s’apprêtait à enterrer une jeune fille. Je tournai mon visage vers le sien et je constatai sa tristesse. Pas besoin d’être un devin pour savoir ce qui le rendait si mélancolique, même si j’étais étonné de voir qu’un des nôtres pouvait faire preuve de compassion, voire peut-être même de regrets. Sur le moment, j’allais quand même faire gaffe à ce que j’allais raconter.
- « Dommage collatéral, sans aucun doute. Puisse son âme reposer en paix. »
Je portai une main sur l’une des épaulières du cancer, toute en piques et en arrêtes. Une armure bien belle, mais aussi bien tranchante. Je ne niais pas le fait d’être purement un sale type, mais j’estimai tout de même mes pairs, en particulier les chevaliers d’or. Nos rangs parlaient d’eux même quand même. Ceci dit, le mec à côté de moi m’avait sans doute déjà catalogué. Après tout, j’avais une sale réputation et ça ne datait pas forcément de cette guerre, même si cette dernière avait dû renforcer le fait que j’étais un vrai salopard. M’enfin, ce n’était pas tellement de ma faute. C’était comme je le disais à chaque fois qu’on me le demandait : La guerre était ma raison de vivre, tout simplement. Je m’épanouissais lors des combats et je les trouvais encore plus grisant que le gros cul d’une belle femme. « T’as pas l’air de bien te porter, Scythès. On devrait peut-être retourner vers le reste de l’armée, non ? Ça t’éviterait de voir tout ça. » On aurait peut-être du mal à le croire, mais j’essayais vraiment de le réconforter, bien que c’était pas du tout, mais alors pas du tout mon fort. C’était rare, mais je pouvais faire preuve de bonne volonté. Là à l’évidence, le chevalier du Cancer regrettait cette guerre et ses victimes. Paradoxal quand on connaissait justement son lien avec la mort.
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| | | ScythèsArmure : Cancer | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Ven 9 Oct - 20:44 | | | Scythès s'était arrêté dans sa lancée à l'entente des pas qui s'approchaient, forcé d'admettre que l'inconnu venait droit vers lui. En temps normal, il aurait pu sentir la présence d'un de ses compagnons chevaliers de loin, mais peut-être que les combats avaient atteint sa perception plus qu'il ne le pensait. Toujours est-il que la présence ne tarda pas à se manifester, puis à s'annoncer, tout en venant vers lui. "C'est moi, Shin de la Balance". A l'entente de ces mots, Scythès n'eut pas la moindre réaction, quand bien même il était heureux de voir qu'un autre de ses frères d'armes au moins était toujours vivant. Beaucoup de chevaliers étaient tombés ces sept derniers jours, et il n'avait aucune idée de quels noms seraient inscrits sur la liste. Il avait au moins la certitude que la Balance n'en ferait pas parti, ce qui lui réchauffa un instant le cœur. Il ne le connaissait pas particulièrement, si ce n'est de par son titre, et ce devait être réciproque. Mais il avait entendu parler de lui, principalement par des échanges entre soldats. Si il en croyait les rumeurs, Shin était l'un des grands artisans de la victoire contre les Bersekers, ses talents au combat n'étant plus à démontrer. Mais ce n'était pas la facette de lui qui intéressait le plus le Cancer. Si on louait ses facultés à la guerre, il en était tout autre quand on parlait de l'homme derrière l'armure. Il n'était pas rare que celui-ci se mêle aux basses lubies des soldats en temps de guerre, et visiblement, il apportait lui aussi son lot de souffrance chez ceux qui ne l'avaient pas mérité. Heureusement pour lui, Scythès n'était pas homme à se faire une opinion de quelqu'un en se basant sur des bruits de couloir. Les soldats avaient une légère tendance à exagérer les faits, et il ne pouvait vraisemblablement pas croire qu'un chevalier d'or ne puisse pas mériter son armure. Si elle l'avait choisi, lui parmi les autres, ce n'était pas sans raisons. Comme lui, il avait quitté sa patrie pour devenir une arme au service de la Déesse de la Sagesse et de la Guerre. Il s'était battu pour elle aujourd'hui, et continuait de le faire. Il méritait le respect, et le nomade voulait connaitre par lui même l'homme qui se dressait devant lui.
La Balance ne tarda pas à prendre de nouveau la parole, après avoir vu ce que le Cancer était occupé de faire. Ses paroles se voulurent réconfortantes, comme sa main sur son épaule. Il avait visiblement constaté la tristesse dans les yeux de Scythès, quand bien même il était de ceux genre de personne qui ne laissaient pas facilement transparaitre les émotions. Il est vrai qu'aujourd'hui, c'était différent. Âgé de ses 23 ans, il avait l'impression d'avoir déjà vu bien trop de morts. En ce point, Shin avait raison, et sa proposition de l'éloigner des lieux pour éviter d'en voir plus fit esquisser un début de sourire au Cancer, qui avait soutenu son regard de ses yeux jaunes. Certains auraient pu relever la remarque, se sentant vexé que l'on souligne ainsi une faiblesse, mais pas Scythès. La mort, il l'a connaissait, et l'avait côtoyé durant toute sa vie, probablement comme l'homme qui se trouvait à ses côtés. Il n'avait aucune honte à éprouver de la tristesse pour chaque vie perdue, c'est ce qui l'avait toujours poussé à continuer de se battre. Il ne craignait pas la mort non plus, et avait appris à cohabiter avec elle en chaque instant. Il était à sa place ici, bien plus qu'avec le reste de l'armée.
Scythès se détourna de son frère d'arme sans rien dire pour se diriger vers la petite fille, qu'il souleva respectueusement, tout en l'amenant dans le petit lieu de repos qu'il lui avait emménagé. Une fois celle-ci allongée, l'air paisible, il leva une dernière fois la tête pour s'assurer qu'elle avait vue sur l'immensité bleue au dessus d'eux. Quelques secondes de silence, puis il commença à ensevelir avec la terre fraichement déterrée, tout en parlant d'une voix calme et sereine.
- Pourquoi te bat-tu, Shin ?
Il laissa passer quelques secondes, avant de reprendre sans laisser le temps à son frère d'arme de répondre.
- La guerre, le combat, c'est dans notre nature. C'est la raison pour laquelle tu n'as pas hésité à te battre, à prendre des vies. Ce n'est qu'une infime partie de la réponse.
On pouvait lire en certains hommes l'amour du combat, la Balance était de ceux-là. Il n'avait pas fallu longtemps à Scythès pour le remarquer, quand bien même il ne prêtait toujours pas attention aux rumeurs qui couraient sur lui. Il termina d'ensevelir le trou à mesure qu'il parlait, et se leva alors, s'approchant de nouveau de Shin jusqu'à arriver à son niveau, cherchant son regard du sien.
- Pourquoi te bat-tu ? Qu'est ce qui vaut la peine de se battre ?
Il voulait le connaitre, savoir les raisons qui l'avaient poussé à risquer risquer sa vie, se battre pour leur cause. En lui posant la question, il commençait par la même occasion à dévoiler les siennes. Soutenant toujours son regard, le Cancer fit un pas de côté, tournant un instant la tête vers la nouvelle tombe de l'enfant, avant de regarder Shin de nouveau.
- Son âme ne reposera pas en paix. J'ai vu de mes yeux ce qui arrive aux personnes que l'on arrache à ce monde. La mort, je la connais, et je me battrai pour chaque vie que je pourrai l’empêcher de prendre. Je suis le gardien de la porte des enfers, ma place est auprès des morts, pas des vivants.
Sa voix toujours sereine n'en était pas moins déterminé. Il n'était pas sur que son compagnon d'arme pouvait comprendre ce qu'il disait, ni ce pourquoi il prenait la peine et le temps de chercher à sauver quelques vies, où enterrer quelqu'un qui mérite le respect et la compassion. L'autre monde n'était que souffrance éternelle, nul ne pouvait y échapper. Malgré tout, il était jeune, et pensait en cet instant qu'Athéna pouvait être celle qui changerait ce triste destin qui nous attend tous. En attendant, il ferait tout son possible pour que la mort ne soit pas la grande gagnante. Il fallait se battre pour ça, il le ferait sans hésiter, mais oui, il le regrettait.
Dernière édition par Scythès le Sam 10 Oct - 1:29, édité 1 fois |
| | | InvitéInvité | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Sam 10 Oct - 1:14 | | |
- « Parce que c’est fun, j’dirai… »
Je me voyais pas tellement lui mentir sur le coup. Il était peut-être jeune, mais pas dupe. Et puis, j’avais pas très envie de fuir éternellement les racontars qui couraient à mon propos. J’voulais peut-être qu’on soit frères d’armes, mais pas au point de me dénaturer, ni de me dérober. Ça servait à rien. J’eus donc un profond soupir. Cette situation à défaut de devenir gênante, était assez bizarre dans son genre. J’étais pas le type qui comme le Cancer, se torturait sous de multiples réflexions à chercher le pourquoi du comment de la guerre, tout ça quoi. C’était pas mon trip. C’était pas une nécessité surtout. Et puis à bien y réfléchir, je ne l’avais jamais fait. J’avais pris la vie comme elle venait et j’avais assumé tous mes actes et les conséquences qui allaient avec. C’était tout simplement notre destinée à mon sens. Mais tout le monde n’avait pas le même point de vue sur les choses de la vie. Je ne savais même de quelle région il venait et quel exemple concret lui prendre pour mieux lui expliquer mon point de vue et tout ce qui s’en suivrait. Ça s’annonçait chiant et difficile. Tant et si bien que j’eus même un deuxième soupir.
- « Je sais pas quoi te dire, Scythès. Je ne me bats pas pour l’honneur, ou toutes ces conneries du genre. Je ne me bats pas non plus pour l’argent ou pour la gloire parce que c’est quelque chose que j’ai déjà connu dans mon pays, la Chine. Je prends juste du plaisir à tuer. Ça peut te paraitre inhumain ou grossier, mais c’est ma seule raison de vivre. Bien sûr, j’exagère en disant ça, mais je pense bien que tu dois comprendre le fond de ma pensée. Je n’ai donc aucune bonne raison, ne cherche pas. Je me dis juste que c’est ma destinée et je me complais dans cette pensée. Après, si tu veux une raison noble, disons que je suis comme tout le monde : Je me bats pour Athéna. Pour ses idéaux. »
Voilà. Je venais d’essayer de lui faire comprendre le fond de ma pensée. Ma situation ne pouvait pas être tout à fait comprise qu’avec des mots, mais plutôt avec le ressenti d’un guerrier qui trouvait du plaisir à être sur le champ de bataille. Après, je ne niais pas le fait d’être un psychopathe sur les bords. Tuer, c’était définitivement fun ! Ça me rendait vivant, ça me faisait trépigner. Après et contrairement à ce que les gens pensaient, je savais faire la part des choses depuis que j’avais été nommé chevalier d’or de la balance. Je ne prenais mon pied que dans des batailles, des guerres ou des missions. Pour ce qui était de mes affaires personnelles, j’arrivais toujours à me débrouiller sans forcément verser automatiquement dans l’assassinat. Bien entendu, il y avait parfois un ou deux morts, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard, surtout dans cette ère spécialement sanglante. Il n’y avait que les conquêtes de grande envergure où je me défoulais complètement. « A mon sens, tu te fais du mal. Tu te tortures trop à penser à ce qui est bien, ou ce qui ne l’est pas. » Surtout pour un mec censé ne faire qu’un avec la thématique de la mort.
- « Ton raisonnement me conforte dans le fait qu’il faut buter nos ennemis, peu importe les dommages collatéraux que ça doit engendrer. Je suis désolé pour cette petite fille que tu viens d’enterrer, mais elle n’a pas eu de chance et c’est la vie. Si tu veux te battre pour les vies dont tu parles, tu dois en supprimer d’autres, c’est comme ça, on n’y peut rien et tu n’as pas à avoir des remords. Sinon tu préfèrerais quoi ? Qu’un ennemi vienne assassiner tes proches et tout leur voisinage ? Cette fille que tu as enterrée là, ça aurait pu être une gamine de Rodorio que tu connais bien et que tu apprécies. En tuant les berserkers et ceux qui sont affiliés à leur camp, tu viens de préserver le tien. Vois les choses sous cet angle. »
Bon, au final, je m’en suis pas trop mal sorti. De toute façon, c’était des faits qu’il constatait et savait déjà, mais il était peut-être bon qu’il l’entende d’une autre personne pour se raffermir sa position et comprendre le fait que ses diverses actions n’étaient pas forcément mauvaises. J’eus un sourire. J’avais l’impression d’agir comme un vétéran ou une espèce de grand frère. D’ailleurs, j’avais un peu l’impression que j’étais à côté de l’un de mes défunts cadets. Le parfum de la mort qui l’accompagnait et qui était inhérent à son signe devait peut-être me rendre quelque peu nostalgique. Tout était possible après tout. « Sur le champ de bataille, on laisse place à notre sauvagerie, à nos différentes arcanes, à ce qui fait de nous des chevaliers. Si tu dois te triturer les méninges, utilise-les plutôt pour établir des plans infaillibles qui te mèneront à la victoire, quitte à devenir fourbe. Après tout, c’est la gloire d’Athéna qui en dépend quand tu y repenses. Et puis, avec le pope qu’on se coltine, mieux vaut uniquement se concentrer sur la victoire. » En effet, le pope n’était pas du genre à garder des inutiles à ses côtés. Il n’avait aucun remord.
- « Et puis finalement, tu as juré fidélité et dévotion à Athéna en portant cette armure. Regretter de tuer pour elle est une offense envers notre déesse, quelque part. Déplorer les victimes innocentes, c’est bien, ça te permet de ne pas devenir inhumain, mais dis-toi que tu brises ainsi un cycle perpétuel de haine. Rien ne nous prouve que cette fille n’aurait pas pris le relais des guerriers que nous avons éliminés, avec pour optique la vengeance. Prie pour son âme si tu souhaites faire quelque chose pour elle. Mais ne regrette pas et avance la tête haute. »
Je lui administrai une tape bien sentie sur le dos, avant de sourire.
- « La mort n’a pas de camp. Que tu le veuilles ou non, elle frappe partout. Ne te trompe pas d’ennemis. Ce n’est pas elle qu’il faut combattre. »
Je me retournai alors en donnant dos à la tombe de la jeune fille.
- « Si tu dois enterrer tous ces morts, tu vas pas finir. Mieux qu’on parte d’ici. »
Et sur cette phrase, je revins sur mes pas, décidé à quitter cette hécatombe.
Dernière édition par Shin le Sam 10 Oct - 4:24, édité 2 fois |
| | | ScythèsArmure : Cancer | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Sam 10 Oct - 3:48 | | | Le Cancer ne quitta pas Shin des yeux durant toute sa réponse. Par sa question, il voulait avoir l'occasion de le connaitre, et la Balance ne lui refusa pas, lui répondant de la façon la plus honnête qui soit. C'était une question difficile, à vrai dire, et il aurait été étonnant qu'un homme sache répondre à cette question sans avoir une certaine expérience de la vie et de la guerre. Pourtant, quand bien même elle sembla le déranger, Shin avait su lui décrire sa façon de voir les choses. A vrai dire, il s'attendait bien à ce que sa vision des choses soit différente de la sienne. Leur parcours avait été différent, les quelques mots sur son passé le confirmant. Si tout deux avaient connu le sang et la guerre, ce n'était pas pour les mêmes raisons. Alors qu'il se battait pour l'argent et la gloire en Chine, lui s'était battu dans l'espoir irraisonné de sauver ses sœurs dans les steppes. Il n'avait pas hésité à inciter des hommes à le rejoindre et à courir vers leur perte pour avoir une chance de les sauver, sans autre résultat que toujours la mort. S'il avait du tuer, lui n'y avait jamais pris de plaisir. Comment en avoir, en sachant le destin que l'on leur offrait ? Le choc avait été dur, quand il l'avait appris. Quand il avait compris que ses anciennes croyances n'étaient rien, que les âmes ne se reposaient pas vers le ciel mais dans la souffrance des enfers. Quand bien même cela faisait longtemps maintenant qu'il savait, qu'il avait de ses yeux, cette triste réalité l’empêchait d'avoir le même détachement que Shin dans sa conception de la guerre. Si un jour, il parviendrait à voir la mort comme un allié, ce n'était pas encore arrivé.
Scythès avait écouté Shin avec attention, son visage ne trahissant pas la moindre émotion, bien qu'il pouvait parfois être étonné de certaines réponses. A vrai dire, l'ensemble ressemblait à une grande leçon de vie, justifiant la guerre et les vies que cela coutait. Shin semblait plus âgé que lui, bien que de seulement quelques années. Pourtant, ses paroles étaient sur et pleine de conviction. Il ne perdait pas de vue son objectif, quoi qu'il en coute, et c'était une bonne chose que la finalité de leur mission soit la même. Son discours se voulait presque réconfortant, comme désirant enlever un poids à Scythès, une culpabilité qu'il devait lire en lui. Quand bien même le Cancer n'avait nul besoin de réconfort, il appréciait la sincérité dont faisait preuve le chinois. Et ce même si celui-ci semblait parfois presque douter de la ferveur de Scythès pour la cause. Il était vrai qu'il pouvait donner cette impression, derrière ses paroles pleines de doute et de questionnement. Il n'attachait pas vraiment d'importance à ce que l'on en pense, d'ailleurs. Il savait que sa détermination était aussi acéré que l'armure qui l'avait choisi, et qu'il n'hésiterait pas un instant à faire ce qui devait être fait. Il n'avait jamais hésité, et ce durant toute sa vie. Malgré ça, s'il avait du faire le mal pour le bien, ce n'était jamais sans regrets.
Les paroles de Shin ne parvinrent évidemment pas à lui faire changer sa façon de voir les choses, ni à le faire cesser de regretter les vies inutilement gâché, mais il savait pourtant que la Balance n'avait pas complétement tort, et le rejoignait parfois sur certaines pensées. La mort n'était pas un ennemi, et il le comprendrait bien plus tard. Les vies perdus étaient un poids, un boulet qui l'handicapait, et il était difficile de dire pourquoi il tenait à porter ce fardeau. Après sa tape sur son dos, la Balance se détourna et retourna sur ses pas, décidé à partir d'ici. Et à vrai dire, plus rien ne retenait Scythès non plus. Il lui tardait de quitter ce pays et ses mauvais souvenirs. Un dernier regard sur la tombe, et il s'en alla à son tour, rattrapant rapidement son frère d'arme, allant dans la même direction.
- Plus rien ne me retient ici, je vais t'accompagner.
Il n'avait pas pris la peine de lui répondre, il ne comptait pas essayer de le convaincre de quoi que ce soit. Néanmoins, il avait apprécié avoir une réponse si sincère, et c'est surement ce qui l'étonna le plus du personnage que les gens décrivaient. Un respect mutuel s'était installé entre eux du à leur rang, et il ne s'agissait pas d'influencer l'un des deux. A vrai dire, ce n'était rien de plus que des questionnements d'après guerre, bien que l'un des deux soit plus à l'aise sur le sujet. Tout n'était que ruine, autour d'eux, à mesure qu'ils avançaient vers le lieu de regroupement de l'armée, qui ne devait plus être très loin maintenant. Sans s’arrêter de marcher, Scythès avait repris la parole, comme pour essayer de se montrer plus amical que ce qu'il avait pu montrer jusque là.
- Ces paysages sont bien différents de nos contrées. Ta vision de la guerre, c'est en Chine que tu l'as acquise ?
Il continuait de marcher, sans s'éloigner de la Balance pour pouvoir entendre ses réponses. Il n'avait jamais été très doué pour débuter une conversation, où pour simplement parler. Pourtant, dans ce contexte de fin de guerre, il avait trouvé approprié de briser le silence, qu'il appréciait pourtant.
- J'ai grandi dans les steppes, au nord de la Mer Noire, à vivre au rythme des saisons. Mon père à vécu au même endroit, et à fait de même, comme son père avant lui. Mon arrière grand père à suivi Attila dans ses conquêtes, et s'est battu dans ce même pays, lui aussi pour la gloire et pour la richesse. Tous ont voués leur vies à la guerre, tous sont morts, et aucun pour de bonnes raisons.
Il n'avait pas désiré s'étaler sur sa vie, juste lui donner rapidement ses origines, connaissant les siennes. Leurs peuples se connaissaient, bien que leur relation soient principalement ponctués de guerre, les huns et autres nomades n'étant pas des voisins particulièrement amicaux. Mais cela n'avait plus d'importance, aujourd'hui. C'est d'ailleurs ce qu'il voulait amener.
- Quand bien même la guerre reste la guerre, avec toute la souffrance qu'elle engendre, aujourd'hui ces morts n'ont pas été vaines.
Il le rejoignait presque sur ce qu'il avait dit plus tôt, et connaissait le bien fondé de leur venue et des morts de cette guerre. S'il était la aujourd'hui, c'est parce qu'il croyait en leur cause. C'est la raison pour laquelle sa main n'hésita jamais à frapper, et n'hésiterait pas. Son arrière grand père avait semé la mort ici au service d'un conquérant, lui l'avait fait au service d'une libératrice. Il savait voir la différence, et ce malgré les paroles tristes qu'il pouvait tenir. Scythès s'approcha de nouveau de Shin, lui rendant le sourire qu'il lui avait adressé un peu plus tôt, avant leur départ.
- Beaucoup de chevaliers sont morts. Tu es le premier de nos frères que je vois depuis la fin des hostilités. Mon père m'a toujours dis que les chinois étaient des adversaires redoutables. Visiblement, tu l'es. Je n'aurai jamais cru voir un chinois survivre en Italie.
Il souriait toujours. A vrai dire, c'était presque aussi étonnant que de voir un hun au même endroit, mais il cherchait surtout à lui rendre la sympathie dont il avait fait preuve plus tôt. Quand bien même ils pouvaient être différents, ils n'en étaient pas moins frères d'armes, et pour longtemps. Cette guerre n'était pas la première pour la chevalerie d'Athéna, et ne serait pas la dernière. Le moment paraissait bon pour sympathiser, et Shin lui inspirait étrangement confiance. |
| | | InvitéInvité | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Dim 11 Oct - 19:22 | | |
- « Hahahaha ! Et pourtant, je suis bel et bien chinois. Et plus vivant que jamais ! »
Je l’avais laissé me rattraper et me parler sans l’interrompre une seule fois. Je n’avais pas non plus répondu à sa première question, sentant qu’il allait continuer de s’exprimer. Il n’était pas aussi prévisible que ça, mais je pouvais me targuer d’être passé par la même souffrance et par les mêmes expériences à un certain moment de ma vie. La différence entre lui et moi, c’est que je ne m’étais pas longuement posé de questions. J’avais pris la vie comme elle venait. Tout n’était qu’une question de destinée, de karma. Le bouddhisme, bien que je ne l’ai pas vraiment pratiqué, avait eu des influences sur ma façon de voir les choses et d’aborder la vie avec ses aléas. Si je m’étais ancré dans cette religion, je pense bien que j’aurai pu finir moine, quelque chose comme ça. Mais le destin en a voulu autrement et c’est par la force des choses que j’avais finir par devenir un guerrier plutôt craint et redouté par ses ennemis.
- « De toute façon, ce genre de guerre n’a presque rien à voir avec la nationalité. Nous sommes des élus de notre déesse elle-même. »
Pas de chinois qui tienne. Pas de scandinave qui tienne. Pas de byzantins qui tienne. Pas de romains qui tienne. Pas de huns qui tienne etc… Nous étions logés à la même enseigne dans nos camps respectifs et nous nous battions tels des pions d’échiquiers pour des Dieux plus ou moins capricieux. Ceci étant dit, la cause d’Athéna était noble et j’adhérais un peu à ses idéaux. Même si elle déléguait tout à son pope, son camp était le meilleur à mon sens. La guerre était maintenant ma raison de vivre, mais je ne cracherai pas sur la paix. Cependant, la paix était presqu’une utopie dans cette ère assez sanglante où les conquêtes se multipliaient un peu partout. Du coup, je venais parfois à me demander si les desseins de notre déesse ne se trouvaient pas ailleurs. Mais trop de suspicions pourraient engendrer pas mal de calamités, comme la perte de mon armure d’or, ma trahison, ce pourquoi je ne poussais jamais mes réflexions très loin.
- « Ma vision de la guerre, hein ? Ouais, on peut dire ça comme ça… Mais pas qu’en Chine seulement. Mes différentes expériences dans toutes les contrées où j’ai combattu m’ont pas mal aidée à me forger une opinion sur la guerre et sur la manière dont je l’appréhende. Ma vision serait étriquée si je ne compte que sur mes faits d’armes en Chine, d’autant plus que comme tu le constates, les natures des guerres ne sont pas pareilles. On ne peut pas comparer une bataille d’humains lambda à une guerre sainte comme celle que nous venons de livrer. »
Là encore, j’avais été franc. Je sentais que ce type n’était pas du genre à juger, ce pourquoi je pouvais me confier à lui. De toute façon, même s’il me croyait pas ou venait un jour à ne plus vouloir m’adresser la parole, je n’aurai qu’à continuer mon petit chemin tranquillement. C’est pas comme si j’allais en mourir. Je haussai donc les épaules en balayant les environs de mon regard. Au-delà des ruines, j’acquiesçai mentalement. Les paysages de ces coins différaient un peu de celui de la Chine. Chaque région avait ses caractéristiques bien à elle. Mais contrairement à bon nombre de chevaliers étrangers, je n’étais pas tant que ça dépaysé. J’étais un ancien campagnard, moi. Et les gens qui avaient vécu dans des bourgades s’accommodaient bien plus vite que les citadins des grandes villes. Je me demandais d’ailleurs si le crabe à mes côtés n’était pas lui-même dépaysé, mais je préférai aborder un autre sujet bien plus intéressant.
- « Pour ma part, j’ai grandi dans la Chine du Sud. J’étais l’ainé d’une fratrie de cinq gosses. Ma mère est morte au cinquième accouchement et mon père est devenu un bon à rien. J’ai dû prendre en charge la famille à seulement dix ans. La plupart du temps, je volais. C’est d’ailleurs, ce qui a causé la perte de ma famille, puisqu’un marchand que j’avais volé à décider de se venger en tuant toute ma famille… »
Je laissai ma phrase en suspens pour qu’il puisse bien assimiler les informations que je venais de lui donner. Mon passé, aussi sombre soit-il, je ne l’avais jamais raconté à personne, le vieux Darius mis à part. Scythès était donc la deuxième personne à qui je faisais confiance, naturellement, sans trop savoir pourquoi et sans trop me poser de questions. Après avoir traversés un petit bois, nous arrivâmes enfin au sommet d’une petite colline où nous avions enfin une vue d’ensemble sur les environs et où nous pouvions apercevoir clairement le clan de nos alliés. C’était à la fois bourré de chevaliers de bronze, d’argent et de simples combattants de bas-étage sans aucune trace de cosmos. En l’espace de quelques instants seulement, les nuages s’assombrirent et la brise devint plus fraiche. Si la verdure et quelques quartiers détruits s’étendaient à perte de vue devant nous, il suffisait de tourner la tête à ma droite pour voir la mer.
- « Après ce meurtre, j’ai découvert le cosmos tout seul, je me suis entrainé tout seul et j’ai fini par me venger. C’est à partir de cet instant que j’ai perdu toute mon innocence et tous mes remords. Le voleur s’est mué en bandit, en guerrier jusqu’à ce que j’intègre l’armée de notre empereur par des circonstances spéciales. M’enfin bref… Les gens ont fait de moi ce que je suis : Un monstre assoiffé de victoires, mais aussi de sang. Est-ce que je le regrette ? J’en sais trop rien. Je me suis jamais vraiment posé la question. Mais si je dois répondre, je dirais « non ». C’est le destin. Ma destinée. »
Je redressai mon avant-bras droit devant ma poitrine avant de fermer mes doigts sous la forme d’un poing. J’avais traversé pas mal d’épreuves, mais j’avais été tellement endurci que je n’éprouvais plus de regrets. Cela ne servait à rien. Je ne sais pas si le Cancer avait compris là où je voulais en venir en lui ayant raconté moi aussi les grandes lignes de mon histoires, mais j’espérai de tout mon cœur que mon discours dissiperait un tant soit peu les doutes de ce jeune saint qui avait un énorme potentiel. L’armure qu’il portait étaient l’une des plus intéressantes du zodiaque d’or, de ce que j’avais entendu de Darius. « Ta place n’est pas parmi les morts, mais bel et bien parmi les vivants. » J’avais fini par rebondir sur ce qu’il avait dit un peu plutôt, avant que nous ne soyons brusquement cernés par plusieurs petites flammèches bleues venues de nulle part et qui se mirent à graviter petit à petit autour du chevalier du Cancer.
Un phénomène bien étrange…
- « Tu sais ce que c’est… ? »
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| | | ScythèsArmure : Cancer | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Lun 12 Oct - 5:39 | | | Comme Shin avant lui, Scythès avait écouté les paroles de son frère d'arme sans l'interrompre. Il appréciait silencieusement la sincérité dont il faisait preuve envers lui, parlant sans détours et sans rien cacher de ce qu'il lui avait demandé. A vrai dire, il fut étonné que ce chevalier lui dévoile si rapidement sa vie. Un climat de confiance s'était installé entre eux, bien que peu explicable pour deux inconnus. Leurs armures brillaient du même or, tout deux s'étaient battus pour la même cause et avaient fait couler le sang pour Athéna. Ils étaient deux étrangers que rien n'appelaient à devenir chevalier un jour, et pourtant ils étaient là, et n'avaient pas réfléchis une seconde avant de partir à la guerre. C'est surement ce qui favorisa le lien qui s'était créer, et qui avait incité les deux hommes à se dévoiler ainsi. Des paroles de Shin émanaient en réalité une certaine sagesse. Il avait un esprit aguerri et guerrier, une vision du monde propre à lui même, mais il la décrivait avec conviction, confiant dans ses paroles. Scythès ne pouvait qu’acquiescer lorsqu'il lui dit que les guerres auxquelles ils participaient aujourd'hui n'avaient rien à voir avec leur terre d'origine. Les armures avaient choisi leurs porteurs, venant de toute part du continent. Le Cancer ne put également qu’acquiescer lorsque Shin constata que les guerres n'étaient plus les mêmes, et elles n'étaient en rien comparable à ce qu'ils avaient tout deux connu chez eux autrefois. Les guerres saintes étaient les seules véritables guerres, désormais. Celles qui permettaient d'apporter la véritable paix au monde. Les autres n'étaient que des guerres d'hommes, ne servant qu'à perpétuer la haine et la souffrance, déjà bien trop présentes en ce monde.
Il écouta avec la même attention la suite du discours de la Balance, qui se voulut plus personnel encore. Scythès lui avait parlé de sa terre, de ses aïeux, et Shin lui dévoila à son tour ses origines. Avec la même confiance qui les avait unis plus tôt, il lui conta rapidement sa vie et ce qui l'avait mené jusqu'ici. Ses premières années furent difficiles, et finalement assez semblable aux siennes, ce qui l'intrigua, bien qu'il ne soit pas insensible aux paroles de la Balance. Le nomade n'était pas homme à montrer ses émotions, quand bien même il compatissait, n'enviant ce destin à personne. Lui aussi avait perdu sa mère étant jeune, son père devenant peu à peu un triste reflet de ce qu'il avait pu être jusqu'à mourir. Comme lui, il était seul survivant d'une fratrie de cinq, les malheurs ne frappant jamais qu'une fois, et avait du se résoudre à voler pour vivre. Bien qu'il n'en dit rien, le passé commun était suffisant pour comprendre ce par quoi il était traversé.
La suite de son parcours était différent, bien qu'on y retrouve toujours des similitudes. A la disparition de leur famille, tout deux avaient avant tout été animés par la vengeance, le combat et la mort. Son discours donna l'impression que comme lui, il n'avait trouvé de réel satisfaction ou d'accomplissement se faisant. Il avait perdu ses remords et son innocence, avait voué sa vie à la guerre, et c'est ce qui avait fait de lui ce qu'il était aujourd'hui. Scythès avait lui perdu ses sœurs qu'il n'avait pas su sauver dans sa quête, et le résultat était le même. Tout deux avaient accepté leur destinée et avait trouvé un sens en leur vie ailleurs, pour une autre cause. Le Cancer s'étonna à se dire, suite à son discours, qu'il voyait en ce Shin quelqu'un plus à même de le comprendre que les autres personnes qu'il avait pu côtoyé jusqu'ici. Il était bien loin du portrait que l'on dressait de l'homme, et en cet instant il semblait bel et bien digne de l'armure d'or qui l'avait choisi. Il était vraisemblablement plus qu'un monstre assoiffé de victoires et de sang, même s'il n'en avait peut être pas lui même conscience. Athéna, elle, devait le savoir.
Les deux hommes étaient arrivés au sommet d'une petite colline, surplombant la mer et une étendue verdoyante parsemés de ruines. Largement visible au milieu, le camp de base du Sanctuaire, abritant le gros de l'armée restante. Elle était en grande partie constituée de simples soldats, bien que de nombreux chevaliers de bronze et d'argent pouvaient sans difficulté se remarquer dans la masse. Scythès tenta un instant de discerner le cosmos d'autres chevaliers d'or, mais sans succès. Les douze chevaliers étaient bien souvent les premier à se dresser devant leurs plus puissants adversaires, et de ce fait, il n'était pas rare qu'ils soient les premiers à tomber. Du moins, chaque guerre sainte pouvait compter un grand nombre de perte dans leur rang, et c'était déjà une chance que deux d'entre eux puissent répondre à l'appel. Rien n'était perdu pour les autres, cependant, qui pouvaient être eux aussi en route vers le camp.
Il ne s'en soucia pas plus longtemps, reportant son regard vers Shin, qui s'adressait de nouveau à lui, avec une phrase qui parvint à décrocher un sourire au Cancer. Il reprenait ce qu'il lui avait dis un peu plus tôt, et en entendre l'inverse en cet instant lui semblait comme une évidence. Il était vivant, et sa tâche n'était pas terminée. La vie combattait la mort, depuis le début de toute chose. Il ne laisserait pas la mort l'emporter sur sa vie, quand bien même elle l'avait accompagné en chaque instant, au travers des âmes qu'il voyait depuis longtemps venir à lui. Plus que tout autre chevalier, il vivait en harmonie avec la mort. A bien des moments, il avait appris à l’apprécier autant qu'il la redoutait et la combattait. Et la mort n'était jamais loin. Il suffisait pour lui d'un instant, pour qu'elle vienne à lui. Des âmes se mirent subitement à apparaitre, une par une, et commencèrent à graviter autour de Scythès. Il les regardait, une infime tristesse dans le regard, un léger sourire sur les lèvres. La voix de Shin le rappela à lui, le nomade tournant la tête dans sa direction, prenant quelques secondes avant de lui répondre.
- C'est le destin qui nous attend tous, mon ami.
Il souriait toujours. Il n'était pas heureux, mais il avait appris cette triste vérité depuis un temps qui lui semblait déjà une éternité. A vrai dire, si cela ne tenait qu'à lui, il aurait aimé que ces âmes puissent rester ainsi vaquer en liberté sur terre, près des vivants et de la vie qu'ils avaient connu naguère. Mais leur place était dans l'autre monde, parmi les morts. L'équilibre ne pouvait pas être rompu, il le savait. Il reprit alors à l'intention de Shin, qui ne semblait avoir jamais vu ce phénomène jusqu'à sa rencontre avec le hun. - Ce que tu vois, ce sont les âmes des personnes qui sont morte ici aujourd'hui. Elles attendent le dernier voyage. Celui qui les mènera vers l'autre monde, où elles connaitront la paix que leur offre le seigneur des enfers.
C'était une bien pâle façon de décrire les horreurs et les souffrances qui nous attendaient tous. A vrai dire, il ne désirait pas gâcher ces derniers instants. Ce n'était que quelques secondes de répits, pour ceux qui faisaient face à l’éternité dans l'autre monde. Scythès ouvrit la paume de sa main tout en la tendant légèrement vers l'avant. Bien vite, les âmes vinrent se loger dans le creux de sa main, jusqu'à disparaitre une à une, les privant de la morne lumière bleuâtre qu'elles leur promulguaient. Des victimes de la guerre des Dieux, ni les premières, ni les dernières. Le Cancer se mit à avancer vers Shin, tout en reprenant la parole.
- Il m'est arrivé lors de moments difficiles, que ces âmes soient mes plus précieux compagnons. Les seules lumières qui voulaient bien briller pour moi lorsque l'obscurité se faisait trop grande.
Il était difficile de résumer en une ou deux phrases ce que ces âmes avaient pu représenter pour lui. Que ce soit lorsqu'il passa l'hiver seul dans les steppes, où dans les rues peuplées mais pourtant vides de Constantinople, elles avaient été son rempart contre la solitude. Elles l'avaient guidés et lui avaient rappelés qu'il ne pouvait laisser tomber, qu'il ne pouvait laisser la mort l'emporter. Scythès posa sa main sur l'épaulière de son frère d'arme, un geste sincère.
- Souvent, lorsque je m'y perdais, les morts m'ont rappelés que j'étais vivant. Que ma place n'était pas parmi eux. Tout à l'heure, quand je ne voyais plus que la mort, c'est toi qui me l'a rappelé. Je t'en remercie.
Il reconnaissait la, comme Shin l'avait remarqué aux premiers regards, qu'il n'était pas dans son meilleur état quand il l'avait trouvé plus tôt. Sept jour de batailles et de sang pouvaient changer un homme, et bien que Scythès était solide, il lui arrivait de perdre pied. La Balance avait été là au moment opportun, et il s'estimait heureux de l'avoir rencontré en cet instant. Le nomade reprit alors, tout en se remettant en route vers le chemin à suivre avec lui.
- Je compatis pour ta famille. Rare sont celles qui restent heureuses... Nos histoires sont semblables, bien que différentes. Mais comme toi, je peux conter l'histoire d'un fils d’éleveur de chèvre qui devient un voleur, du voleur qui devient un guerrier, du guerrier qui devient chevalier.
Il voulait lui dire qu'il le croyait, et le comprenait. Il avait préféré lui rendre la pareil plutôt que de compatir, les deux hommes connaissaient leur histoire, aucun des deux n'avaient besoin de ça. Il suffisait de savoir, et ils savaient.
- J'ai moi aussi fais le mal pour ce que je pensais le bien. Est-ce que je regrette ? Je dirais que non.
Il souriait, en reprenant la phrase que la Balance lui avait dite plus tôt. Le Cancer avait manifestement reprit ses esprits, et mit de côté ses doutes et ses regrets.
- Le chemin vers la paix est pavé de sang, et c'est celui qu'Athéna veut que nous empruntions. Nous nous sommes toujours battu, et nous continuerons à nous battre.
Scythès avait repris ses traits sérieux, même s'il faisait preuve de la même sincérité que depuis le début de leur rencontre. Il n'aurait pas pensé se trouver de la sympathie pour un autre chevalier d'or, pourtant, celui-ci lui en inspirait. Les deux hommes arrivèrent bien vite en bas de la colline, ayant suivi le chemin surplombant le camp de base. Les premiers soldats commençaient déjà à s'apercevoir au loin, alors que le camp semblait remuée par les préparatifs de départs et autres célébrations de victoire. Il n'avait jamais apprécié les grands rassemblements, ni être vu, quand bien même son grade lui attirerait les respects de bien des soldats. Il avait toujours eu du mal à s'habituer à la compagnie des autres, et pourtant, voir le monde s'activer lui fit de nouveau esquisser un sourire.
- Tu la vois, Shin? La vie fête sa victoire sur la mort. Le cycle perdure, et l'espoir avec lui. |
| | | InvitéInvité | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Mar 13 Oct - 2:41 | | | - « Oooh… »
Alors, c’était donc ça ! Des âmes. Les âmes des défunts combattants ayant péris ici, lors de cette bataille. Assez étonnant. Amusant aussi. Je n’aurai jamais vraiment pensé que ces âmes puissent avoir cette forme, même si je me doutais comme n’importe quel individu que le concept de l’errance des âmes ici-bas n’était pas du tout un vulgaire mensonge. Les morts coexistaient parfois avec les vivants. J’essayai d’en toucher une, mais je ne pouvais clairement pas, puisque ces âmes-là passaient à travers ma chair, mon corps. On aurait presque dit une matière insaisissable. Comme de l’air si on veut. C’était un peu frustrant quelque part, même si je gardai mon sourire au bout des lèvres, tout comme le Cancer. Par contre, ses explications me parurent à la fois ironiques et macabres à la fois. Bon, on parlait de mort, alors forcément, il y avait un aspect funèbre, mais la manière dont il en parlait était assez bizarre. Après, je le comprenais parfaitement, surtout que je constatais qu’il était encore un peu mélancolique. J’aurai bien voulu le réconforter, mais je ne trouvai pas les bons mots pour. Décidément, j’étais mauvais dans cet exercice.
C’est en gardant toujours le silence que je regardai mon frère d’arme faire disparaitre les âmes qui gravitaient autour de nous. Elles avaient dû être attirées par son odeur mortuaire. Une odeur enivrante, presque. En tout cas pour moi. Même si je me gardai bien de le lui dire. Faudrait pas qu’il me prenne pour un pédéraste, déjà qu’avec ma réputation de déséquilibré notoire, ça volait pas bien haut. Cette petite pensée faillit me faire rire alors qu’il m’encensait et me remerciait. Je m’étais retenu tant bien que mal. Je n’avais pas envie qu’il pense que je me foute de sa gueule alors que ce n’était pas du tout le cas. Lorsque je me calmai définitivement, je pris le parti de le suivre vers le camp, bien que j’aurai plutôt voulu m’asseoir au bord de la mer et pourquoi pas, y prendre un bain. Je hochai ma tête lorsqu’il me souhaita mes condoléances à sa façon, non sans un sourire. Cette histoire était trop vieille et il était bien trop tard pour compatir, mais j’appréciais l’attention à sa juste valeur. Je l’écoutai s’exprimer silencieusement, comme chacun en avait l’habitude, comme si nous étions des philosophes et ce jusqu’à ce qu’il me laisse la parole.
- « Bah alors… Si tu sais ça, t’as aucune raison d’être tout tristounet mon petit crabe ! »
Comme si je le connaissais depuis un bail, je m’autorisai à lui foutre une petite claque sur la nuque pour lui remettre définitivement les idées en place, puis j’eus un rire gras. Ce petit était intelligent et plutôt ouvert d’esprit, vu sa promptitude à reconnaitre ses propres erreurs. Il n’y avait pas à avoir à rougir d’avoir vaincu nos adversaires. Les dommages collatéraux étaient peut-être déplorables, mais il n’y avait aucune raison qu’on s’y attarde au point de remettre en question notre place dans ce monde. J’étais sûr qu’il l’avait compris et qu’il l’encadrait dans sa petite caboche, même si cela devait être encore un peu difficile. Je passai alors un bras autour de ses épaules et ce malgré ses épaulières plutôt pointues, avant de l’entrainer avec moi vers le camp des vainqueurs avec un peu plus d’enthousiasme et de rapidité. Puisque nous étions près d’eux, autant les rejoindre que je me disais. Pis, parler de fête et de réjouissances changerait un peu l’état d’esprit de mon nouvel ami. Ami hein… ? Voilà un mot qui n’avait plus existé dans mon vocabulaire depuis plus d’une décennie. Dire que je ne croyais plus en ce genre de liens…
- « Puisqu’on parle de confidence… J’dois t’avouer que t’es mon premier pote depuis plus d’une dizaine d’années ! Halala ! Faut croire que je suis plus fréquentable comme avant ! »
Je me mis même à lui tirer une joue en riant. Je devais l’avouer, mais un tel lien me réchauffait un peu le cœur. Même les odieux connards avaient un cœur et j’ne faisais clairement pas exception. C’était une sensation assez plaisante et l’avoir oublié me choquait presque. Mais les épreuves de la vie ne m’avaient pas du tout épargné : La plupart de mes derniers amis et compagnons faisaient partis de mon armée qui avait été décimée dans les royaumes hindous, un peu plus à l’est de l’empire byzantin et de la Perse. Mes plus proches parents avaient été lâchement assassinés. Avec le recul, j’en vins à me dire que ces pertes m’avaient forcé à devenir solitaire, à ne plus m’attacher aux gens et à durcir mon cœur. A bien y réfléchir, le Cancer avait dû passer par là, d’où son air triste et perpétuel, ainsi que sa solitude apparente. Nous avions un vécu similaire comme point en commun ce qui venait sans doute renforcer notre amitié naissante. Lui aussi devait ne pas avoir eu d’amis depuis un p’tit moment, même si je pouvais me tromper. Quelques chevaliers d’or étaient plutôt jeunes, à l’instar du chevalier d’or du Sagittaire, Seneca, qui ne devait pas avoir la majorité.
- « Bienvenue mes seigneurs ! »
Alors que nous étions enfin arrivés au camp, quelques chevaliers de bas étage qui nous avaient vus venir, nous reçûmes avec déférence. C’est à ce moment-là que je retirai mon bras des épaules du crabe pour suivre l’un d’eux qui se proposa comme guide des lieux. Je fis un clin d’œil à Scythès pour qu’il m’accompagne et nous suivîmes alors le jeune chevalier. Autour de nous, c’était clairement la fête. Les gars dansaient et chantaient à tue-tête. Les rares personnes qui nous voyaient arriver s’arrêtaient de festoyer, s’inclinaient à notre passage, puis recommencèrent à s’agiter. C’était rigolo quelque part. J’eus un fou rire en voyant un chevalier saoul qui se ramassait la gueule à chaque fois qu’il essayait de se redresser. J’entendis aussi, dans l’une des nombreuses tentes dressées, des gémissements de femmes. D’autres plutôt que danser ou boire se mettaient bien avec des captives. Les aléas de la guerre quoi. Le « guide » nous présenta une tente bien dressée et ouverte vers la mer qu’on pouvait admirer à des centaines de mètres de là. Sans trop me gêner, je m’installai sur l’un des quelques coussins parsemés çà et là sur des tapisseries.
- « Nous amènerons à boire et à manger, mes seigneurs. Veuillez prendre vos aises ! »
Même pas besoin de le dire. C’était comme si c’était déjà fait. En attendant, je me retournai vers le Cancer :
- « Je serai ravi de partager un repas avec toi ! Mais je ne te retiendrai pas non plus si ton besoin de solitude se fait pressant. »
Tout était clair. Pas de faux semblants entre nous.
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| | | ScythèsArmure : Cancer | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Mer 14 Oct - 5:26 | | | La descente vers le camp s'était faite toute aussi agréable que le reste du chemin. Shin l'avait écouté tout du long, gardant sa posture inspirant la confiance. Il s'étonnait toujours d'avoir autant de facilité à parler à quelqu'un, d'autant plus après des évènements tels que la guerre qu'ils venaient de disputer. Durant toute sa vie, il était resté solitaire et avait évité de créer des liens, et c'est dans un moment de trouble comme celui-ci qu'enfin il se permettait d'éprouver de la sympathie pour un autre. Scythès éprouvait un certain respect pour la Balance, et il lui inspirait une confiance qu'il n'aurait su décrire. Il se contentait d'apprécier de retrouver les sensations d'une amitié naissante, et en quelques échanges les deux hommes semblaient déjà se connaitre depuis bien longtemps. Comme ci leur histoire commune leur permettait de passer outre les premiers instants et d'entrer directement dans une relation plus fraternelle, de frère d'arme à frère d'arme. C'est dans cette optique que Shin porta la main sur sa nuque, lui donnant une tape amicale et mettant son bras autour de son épaule, comme pour terminer de lui redonner bonne humeur. A vrai dire, il l'était bien plus que d'habitude, mais ses attentions continuaient de lui réchauffer le cœur, et il s'étonna à penser que finalement, il avait bien besoin de ça.
Shin termina par mettre des mots sur ce que pensait le Cancer en cet instant, lui avouant qu'il était son premier ami depuis plus de dix ans, en lui tirant la joue toujours aussi amicalement. L'entendre de sa bouche lui arracha de nouveau un sourire, une confirmation de plus qu'ils s'estimaient autant l'un que l'autre. En effet, les deux hommes n'avaient pas l'habitude de se comporter en ami avec quelqu'un d'autre, et cela se voyait, chacun à leur manière. Le Cancer répondit à sa confidence, avant qu'ils ne se dirigent vers le camp et l'agitation qui y régnait.
- C'est encore un point que nous avons en commun. Je n'aurai pas pensé en trouver un en partant en guerre, encore moins en Italie. Mais je suis heureux que le destin m'ait mis sur ta route, Shin de la Balance.
C'est donc bien plus souriant que lors des premiers instants de leur rencontre qu'ils se dirigeaient vers l'entrée du camp, et les gardes qui la tenaient. Les chevaliers de bas rang les reçurent d'un "Bienvenue mes seigneurs !", et l'un d'eux ne tarda pas à se proposer de les mener à une tente destiné à des soldats de leur rang. C'est sans dire un mot que Scythès suivit le guide et son frère d'arme, tout en regardant autour de lui les hommes qui fêtaient leur victoire. La plupart, du moins tout ceux en état, s’arrêtaient à la vue des chevaliers d'or, afin de les saluer. Une preuve de respect, ou peut-être une sorte de remerciement. Ils devaient savoir d'où ils revenaient, et beaucoup des hommes présents au camp n'avait pas la moindre égratignure, pas même un peu de poussière sur l'armure. S'ils avaient échoués, cela aurait été à eux de défendre leur cause et de se battre, et en ça ils devaient leur en être reconnaissant. Toujours est-il qu'il ne s’attardait jamais bien longtemps sur les hommes qui le saluaient, leur accordant comme réponse pas plus d'un regard. Il n'appréciait pas spécialement tout ces égards, ni être aussi visible en plein cœur de la masse. Il était vrai que leurs armure d'or ne les faisaient pas passer inaperçu, bien au contraire. Malgré tout, tout ce monde semblait profondément heureux, fêtant sincèrement leur victoire de toutes les façons qu'ils trouvaient. Comme il le savait, user des femmes des vaincus était l'une de ses facettes, et bien qu'il ne la cautionne pas, il n'avait pas le pouvoir de changer le monde. Sa mission était tout autre, et il savait ce qu'il avait à faire.
Ils arrivèrent assez rapidement à la tente. Grande, luxueuse, ouverte sur la mer à l'un des plus beaux emplacements du camp. Scythès n'avait pas l'habitude d'un tel faste, à vrai dire, et même dans son temple il ne s'accordait rien de plus que le nécessaire. Il était habitué à peu, et se satisfaisait d'un rien. Il regarda son ami s'installer sur l'un des coussins présents un peu partout dans la pièce, alors que le guide les informait qu'il ramenait de quoi manger. Il ne lui répondit pas, se détournant de lui sans même le regarder partir alors qu'il écoutait l'invitation de Shin. Sa remarque sur son besoin de solitude fit esquisser un sourire à Scythès, qui voyait bien que son frère d'arme avait compris qu'il n'était pas le genre d'homme à rester trop longtemps "en société". Pourtant, aujourd'hui, il était ravi d'avoir trouvé une compagnie qu'il trouvait agréable, et cela avait été si rare durant toutes les années passés qu'il ne pouvait écourter le moment. Le Cancer se dirigea donc vers l'un des autres coussins de la pièce, et lui répondit tout en s'installant à son tour, enlevant son casque et le posant près de lui.
- Après sept jours à ne rien voir d'autres que des morts et des soldats d'Arès, j'ai assez donné à mon besoin de solitude. Un repas avec un ami me conviendra très bien.
Il souriait franchement à Shin, un sourire bien plus visible que tout ceux qu'il avait pu avoir jusque là. Il pensait ce qu'il disait, et à vrai dire il n'aurait pas vraiment pu espérer meilleure issue à cette fin de guerre. Ils avaient gagnés, ils étaient vivant, deux d'entre eux au moins pouvaient en témoigner. C'est en sécurité à l'intérieur de la tente qu'il s'en rendit compte, l'odeur de la mort n'était plus aussi oppressante qu'elle l'était en dehors. C'était une victoire de courte durée, mais une victoire tout de même. Ils pouvaient profiter d'un peu de repos, avant de reprendre leur fonction et leur place au Sanctuaire comme gardien d'Athéna. Le Cancer reprit alors.
- Cela fait des jours que je n'ai pas mangé quelque chose qui n'a pas le gout de cendre ou de poussières... J'espère qu'ils ont du bon vin.
Il connaissait très bien ce qu'on appelait chez lui le vin romain, pour avoir pu en boire aussi bien et aussi souvent qu'un enfant du pays. Les peuples nomades l'avaient découvert grâce aux pillages et au commerce, et il n'était jamais difficile de s'en procurer. Il le buvait évidemment à la scythe, comme le veut son peuple, ce qui avait toujours un peu étonné les gens du sud. Que ce soit après avoir passé la journée à déplacer le troupeau, où après une journée de combat, il était toujours agréable de la terminer par du vin. Scythès se demanda alors si son ami en avait l'habitude, et reprit la parole.
- Depuis combien de temps es tu dans l'empire ? Je ne sais pas toi, mais s'il y à bien une chose que j'apprécie chez eux, c'est leur vin.
Il se mit à rire, pensant ce qu'il disait. Il avait vraiment du mal à se faire à leur mode de vie sédentaire, et ce n'était que très récemment qu'il avait arrêté de s'échapper du Sanctuaire et de son maitre quand venait l'hiver. Tout ici lui paraissait différent, et il ne pouvait pas dire qu'il appréciait cela. Il faisait avec, c'est tout. Le vin romain était bizarrement l'une des choses qui le rattachait, bien qu'indirectement, à sa terre d'origine. C'était suffisant pour l'apprécier un peu plus que le reste. Le guide de tout à l'heure ne tarda pas à revenir, ouvrant la tente et laissant passer quelques serviteurs, qui vinrent très rapidement déposer sur une table au milieu d'eux toute sorte de victuailles. Bien que nous soyons en temps de guerre, les cuisiniers du camp avaient semblé vouloir donner le meilleur d'eux même pour satisfaire les chevaliers d'or. Le guide fit une légère révérence tout en prenant la parole, une fois les serviteurs partis.
- J'espère que ce repas vous conviendra, mes seigneurs. Nous reviendrons si vous avez besoin de quoi que ce soit.
Il s'éloigna aussitôt et disparu vers l'extérieur. Il faisait preuve d'un respect qui semblait immense, envers des hommes qu'il n'avait jamais vu de sa vie, et cela l'étonnait toujours un peu. L'armure d'or était la plus haute distinction que l'on pouvait recevoir, et l'admiration et le respect qu'elle suscitait était sans pareil. Il cessa cependant d'y penser, se redressant pour se saisir d'une amphore et en versa dans deux coupes sans attendre plus longtemps. Il en tendit une à Shin, puis tapa dedans avec la sienne, comme il était coutume de le faire, du moins chez lui. Il avala d'une traite son contenu, et posa de nouveau son verre devant lui, une main de nouveau posé sur l'amphore, prêt à resservir. L'alcool n'était pas fort, dilué dans l'eau, et il était habitué à en boire. Il attendit que son ami fasse de même, ne lui laissant pas vraiment le choix finalement, et les resservit aussitôt. Il releva alors sa coupe, moins rapidement cette fois, portant un regard un peu plus sérieux sur Shin.
- A ceux qui sont mort.
Puisse Tengri les accueillir en son royaume. Il eut envie de terminer la phrase, mais elle sonnait faux à ses oreilles aujourd'hui. Les morts ne rejoignaient pas le ciel éternel, c'était une autre vie, une autre époque. Il termina alors, changeant les paroles qu'il aurait prononcé quelques années plus tôt.
- Puissions nous ne pas les rejoindre de sitôt.
Il se mit à sourire de nouveau. Qui avait-il à espérer d'autre, en réalité ? Si ce n'est survivre pour continuer à se battre, et empêcher ce destin d'arriver, pour eux comme pour tout les autres. En tout cas, il était ce soir en bonne compagnie, et se sentant plus vivant qu'il ne l'avait été depuis longtemps. |
| | | InvitéInvité | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Dim 25 Oct - 22:33 | | | - « Hahaha, t’as bien raison mon pote ! J’suis encore trop jeune pour crever ! Toi aussi d’ailleurs ! »
Et j’avais encore des tonnes de choses à faire. Comme foutre mon bout dans des meufs, boire, tuer, tout ça quoi. Ça avait l’air d’être répétitif et pourtant, c’est ce qui rythmait ma vie. J’avais perdu beaucoup de choses lors de mon existence. Ma famille, des amis, des frères d’armes… Au point qu’il n’y avait plus que deux choses auxquelles je m’accrochais dorénavant : Ma vie et mon armure dorée. Cette armure faisait ma fierté et pas qu’un peu. Ceci dit, je ne me faisais aucune illusion : Il arriverait bien un jour où elle ne supporterait plus ma nature plutôt mauvaise. Je le savais au fond de moi. Ce n’était qu’une question de temps. Le dilemme qui s’en suivait était grand : Risquer ma vie pour elle en devenant plus que correct ou continuer mes vagues en risquant l’abandon ? Bonne question. Mais bien vite, je me mis à boire pour oublier. Oublier ces pensées emmerdantes. Vivre l’instant présent ! Voilà ce qui était primordial ! Ce vin n’était pas mal d’ailleurs, même si j’avais pu en déguster de bien meilleurs !
- « Depuis combien de temps ? Cinq ans j’crois. Je m’en rappelle plus trop… Et je t’épargne les détails, hahaha ! Et toi donc ? »
C’était l’une des périodes les moins glorieuses de mon existence, même si elle marquait un renouveau pour moi. Ma rencontre avec Darius qui avait réussi à me sauver, mon arrivée au sein de l’empire byzantin et tout… Bref. Pis, fallait que je garde un brin de mystère. J’allais pas tout raconter au premier venu, même si ce gars m’inspirait confiance. Les mets qui avaient été envoyé me titillèrent d’ailleurs et j’en vins à oublier toutes ces réflexions inutiles sur l’instant. Pas le moment d’être mélancolique. Manquerait plus que le Cancer déteigne sur moi ! Je pris un plateau et je me mis à servir de la viande à foison, exagérément même ! J’aimais que ça. Avec ce vin qui nous avait été envoyé, c’était juste le top ! Un coup d’œil vers mon nouveau camarade m’indiqua qu’il ne se servait pas encore. A croire que le vin lui suffisait malgré ses dires. C’était un peu bizarre, mais j’avais la nette impression d’avoir affaire à une énième personne qui aimait boire pour oublier ses soucis. Ce fait n’était pas sans me rappeler mon père…
- « Fais attention à la boisson quand même. Ça a tendance à détruire… »
J’eus les sourcils froncés en le disant. Je maugréais presque. C’était de sales souvenirs et à bien y réfléchir, l’alcoolisme de mon père a été le début de tout. J’aimais bien l’alcool, mais je détestais ceux qui en abusaient de façon à devenir cons et inutiles. Il m’arrivait d’exécuter certaines personnes pour ça quand j’étais un général de guerre en Chine. M’enfin, tout ça, c’était de l’histoire ancienne. Du coup, c’est très vite que je repris ma mine habituelle. Scy n’était pas aussi con que mon père. Aucun doute là-dessus. Il faisait également ce qu’il voulait de sa vie. Je n’étais pas son supérieur ou quoique que ce soit du genre. Sur ce constat interne, je claquai des doigts avant que mon armure ne me quitte pour aller prendre sa forme totémique à deux mètres de notre emplacement. J’allais quand même pas bouffer avec mon armure. Ce n’était clairement pas confortable. Je me retrouvai alors torse nu avec un simple pantalon. Et c’est à ce moment précis que la prêtresse du pope que j’avais culbuté fit son apparition dans la tente.
- « Je viens pour vous servir, messeigneurs. »
Et elle s’inclina. Poliment. Avant de se ranger dans un coin de la tente comme un piquet en attendant nos ordres. En la regardant droit dans les yeux, je vis qu’elle avait cette lueur lubrique, encore. J’eus un soupir. J’étais tenté de la livrer à plusieurs gardes, mais le fait qu’elle était l’une des servantes personnelles de Bélisaire lui-même m’en empêchait. A voir Scythès, j’étais pas non plus certain qu’il fusse ne serait-ce qu’une seule fois, porté sur le cul. Mais je pouvais peut-être me tromper. On ne finissait jamais d’apprendre à connaitre une personne. « Tu peux servir le chevalier du Cancer. » Elle était collante. J’étais d’ailleurs à peu près sûr qu’elle était venu à cause de moi. Mais l’autre chevalier pouvait peut-être lui plaire. A voir. Sans trop plus m’occuper des deux autres personnes auprès de moi, je me mis à bouffer comme un sauvage. Sans retenue. Avec les doigts, carrément. J’étais pas un aristocrate malgré mon rang dans la chevalerie, donc je m’en fichais un peu. De toute façon, ça ne rebuterait jamais cette putain de nympho qui s’approchait timidement du Cancer. Et lui, qu’allait-il dire ou faire dans les secondes à venir ?
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| | | ScythèsArmure : Cancer | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Lun 26 Oct - 20:43 | | | La réponse de Shin à ses paroles en la mémoire des morts ne lui enleva pas son sourire, au contraire. Il s'attendait à ce genre de parole de la part de son frère d'arme, et il ne lui avait pas semblé du genre à trop se soucier de ceux qui ne sont plus. Sur l'instant, il n'avait pas tort, en réalité. Tout deux avaient passé ces derniers jours à tuer ou à voir des morts, et en parler encore n'était pas ce qu'il y avait de plus joyeux. Mais Scythès avait toujours ces pensées dans un coin de sa tête, que ce soit son esprit ou ne serait-ce que son odeur, il y avait toujours quelque chose chez lui qui le ramenait à la mort, mais de ce fait également à la vie. La dernière parole du Cancer était de cet ordre, une manière de se rappeler l'autre face du cycle, celle qu'ils incarnaient tout deux en cet instant. Il regarda Shin finir son verre, après quelques secondes qu'il avait passé à réfléchir sans que Scythès ne sache de quoi. Toujours est-il que la Balance reprit rapidement, répondant à la question que le hun lui avait posé un peu plus tôt. Cinq années donc, cinq années que ses pas l'avaient menés jusqu'à l'empire. Exactement le même nombre d'années que Scythès, d'ailleurs. Leurs parcours avaient du être différents, depuis leur arrivée. Pour le nomade, c'était le moment où il avait commencé une nouvelle vie, loin des terres qui l'avaient vu naitre et grandir. Il avait commencé à voler, à essayer de comprendre ce monde si différent du sien. Sans réel succès, à vrai dire. Si son maitre Vitellius n'était pas venu bouleverser son quotidien, un soir, sur les quaies du port, il y serait peut être encore. Peut être ne serait-il simplement plus de ce monde. D'une rencontre pouvait dépendre beaucoup de choses. Tous avaient leur importance, tous faisaient partie de ce long chemin qui faisait ce que nous sommes. Shin faisait lui aussi partie de ces rencontres, et elle avait déjà plus de valeur que nombre d'autres aux yeux de Scythès.
Il regarda alors Shin se servir en viande, avec un appétit qui faisait plaisir à voir. Lui même ne s'était pas encore servi, ayant préféré commencer par le vin. La remarque de la Balance au sujet de sa consommation d'alcool lui arracha de nouveau un sourire. Il avait raison, c'était en effet l'une des choses qui avait tendance à détruire les hommes. La mine sérieuse qu'il avait prise, et dont le nomade n'avait pas habitude jusqu'alors, lui confirma que le chinois avait connu des gens à qui c'était arrivé, et en connaissait les méfaits. Cela ne l'avait cependant pas empêché de boire de bon cœur, et le contraire aurait en réalité étonné Scythès. Quand bien même celui-ci donnait l'impression d'être un peu trop porté sur le vin, il n'en était rien. A vrai dire, ce n'était pour lui que tradition, boire le vin des vaincus, louer les ancêtres et ceux qui rejoignaient le Ciel, avant de commencer à "festoyer". Le repas était un rite important chez les nomades, et il était d'ailleurs l'un des éléments principaux lors des funérailles. Il respectait un protocole, comme durant sa jeunesse, et Shin l'avait respecté également en ne se jetant pas sur la nourriture avant de les avoir saluer avec lui, sans le savoir d'ailleurs. En tout cas, Scythès n'avait aucun problème avec la boisson, il était même plutôt modéré, même lors de ses évènements, et bien qu'il ne refusait pas quelques verres de vin, ce n'était pas au détriment de sa perception des choses, qu'il tenait à garder intacte.
- Bien des choses peuvent détruire les hommes, et moi même j'ai mon lot de souvenirs qui me hantent. Si le vin en aide certains à les supporter, ce n'est pas mon cas. J'ai bien trop d'ennemis pour ajouter la boisson à la liste. En revanche, boire pour célébrer une victoire et pour honorer les traditions, je m'y plis volontiers.
Il souriait franchement. Ce n'était qu'une manière de dire que l'alcool n'était pas un problème pour lui, et qu'il serait bien l'un des derniers à sombrer dans cet excès. Visiblement, Shin était de la même trempe, et ce n'était pas un mal. Alors qu'il allait à son tour se servir, tout étant dit et la pensée pour les morts envolée, il fut interrompu par une nouvelle entrée dans la tente. Une femme, aux allures de prêtresse. Sa tenue contrariait cependant avec la posture et la raison de sa présence. Elle n'aurait été qu'une femme de camp déguisé en suivante du Grand Pope que cela ne l'aurait pas étonné. Les soldats s'essayaient à toute sorte de fantaisie, loin de chez eux. Après avoir fait comprendre la raison de sa venue, elle s'isola dans un coin, attendant un ordre. Un ordre qui vint de Shin, qui était toujours en train de manger sans plus se soucier d'elle, lui disant de s'occuper du Cancer. Décidément, la scène ressemblait de plus en plus à l'un de ses retours de bataille dans sa jeunesse, où très vite les femmes venaient se joindre à eux. Il avait apprécié tout ça, à l'époque, comme tout les autres. Comme les combats, il avait connu les femmes, que ce soit dans son pays ou dans l'empire. Cela faisait partie de la vie, de ces même plaisirs que le vin, qui peuvent détruire si on n'y attache trop d'importance. Du moins, c'était ce qu'il pensait, et de plus en plus il s'en était détourné à mesure qu'il prenait ses fonctions au Sanctuaire. Il y avait des moments pour toi, et celui-ci n'en était pas un pour ça.
La jeune femme s'approcha timidement de lui, et s'asseyant à ses côtés, vint caresser son armure dorée, qu'il n'avait toujours pas ôté au contraire de Shin. Scythès la regarda, un léger sourire sur les lèvres, et mettant son bras autour de sa taille, alla chercha une autre coupe de l'autre. Après l'avoir rempli de vin, il l'a mit dans les mains de la jeune femme, comme il l'avait fait pour Shin peu avant. Il trinqua de nouveau, termina le sien, et reprit vers la prêtresse, toujours souriant.
- Il y à un temps pour servir, et un temps pour se reposer. Nous partagerons une coupe de vin, mais je ne veux rien de plus de toi.
Son bras alla de nouveau chercher l'amphore, et il resservit sa coupe ainsi que celle de Shin.
- Du vin, de la viande, et du repos, c'est tout ce dont j'ai besoin maintenant. Alors s'il est pour toi temps de servir, vas là où tu serviras.
Il détacha son bras de sa taille, tout en la poussant à se lever. S'il était brusque, il ne s'en rendait pas vraiment compte. Il n'avait pas eu un passé de noble et ne se considérait pas comme tel, et bien que ses mots soient souvent distingués et cherchés, ses gestes ne l'étaient pas souvent. A moins que Shin ne la demande, elle partirait donc, voir à se rendre utile ailleurs de la manière qu'elle le voulait. Scythès ne s'en préoccupait déjà plus. A son tour, il alla piocher de la viande sur la table, et se mit à manger avec le même appétit que son frère d'arme. Pensant à répondre à ce qu'il lui avait dis plus tôt, il prit la parole.
- Cinq ans que tu es dans l'empire donc... Cela fait cinq ans pour moi aussi. De voleur à chevalier d'or, on peut dire que l'ouest nous à plutôt bien réussie.
Il était toujours souriant. Leurs ancêtres à tout deux venaient de l'Est, bien que ceux de Shin de plus loin encore. Toujours est-il qu'il comprendrait ce qu'il voulait dire. Et l'image lui parlerait sans doute tout autant. Shin avait été voleur puis général, Scythès général puis voleur. Mais à tout les deux l'empire avait permis qu'ils servent Athéna et les place là où ils se trouvaient aujourd'hui. Ce n'était pas une mauvaise situation, en effet. Il suffisait de voir comment ils étaient traités. Aucun homme dans le camp n'avait droit à de tels égards, si ce n'est le Grand-Pope lui même. Scythès reprit alors.
- Tu n'as jamais revu la Chine depuis ?
Il avala un nouveau verre de vin avant de le remplir et de se resservir en viande, mangeant toujours entre ses paroles.
- Porter une armure nous enracine au Sanctuaire. Mais je ne compte pas attendre que les racines deviennent trop solide. Je me bat pour Athéna et pour notre cause, mais je ne suis pas un enfant de ce pays. Quand je le pourrais, je retourner dans les steppes pour m'y recueillir et en revoir les paysages.
Quand bien même il n'y était plus vraiment le bienvenue, qu'il avait délaissé leur religion, avait rejoint la civilisation qu'ils avaient toujours combattu, il restait profondément attaché à cette terre. Celle qui avait vu sa naissance et la mort de tout les siens, là où il se plaisait à croire que leurs esprits reposaient, loin du tourment de l'autre monde. Sa mission de chevalier d'or passait désormais avant tout, mais il ne voulait pas oublier d'où il venait. Il ne le pouvait pas de toute façon, tout chez lui le renvoyait encore à son ancienne condition. Que ce soit sa peau brunie par le soleil, son esprit bien trop guidé vers le ciel et ses mystères, ou sa rudesse d'ancien guerrier et berger. Bien sur, il ne resterait pas dans les steppes, il savait ce qu'il avait à faire. C'était une manière de savoir si Shin y était attaché lui aussi. Il était dur d'oublier ses vrais racines, et le regard des gens ne faisaient que le rappeler. Scythès était fier de ne pas être de ce peuple, quand bien même le sien avait tout autant de défauts. Il ne s'était pas intégré à ce pays, il y avait juste trouver sa place, une cause à servir qui dépassait tout le reste. Le Cancer continua donc de manger, attendant les réponses de Shin et appréciant toujours d'en apprendre un peu plus sur lui. |
| | | InvitéInvité | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Mar 27 Oct - 0:47 | | | - « Hahahaha ! On peut dire que t’es sacrément nostalgique toi ! »
En même temps, plus rien ne devait m’étonner de sa part à ce niveau-là. M’enfin, ce devait être normal. N’importe quel étranger devait ressentir la même chose. Ceci dit, je devais être un peu l’exception. La Chine ne me manquait pas tant que ça. Je m’en fichais éperdument en fait. Tout là-bas me rappelait plus mes déboires que ma gloire. D’ailleurs, si j’y retournais vraiment, j’allais être tenté de buter tous ceux qui avaient comploté contre moi. L’empereur de la Chine du Sud y passerait aussi, très certainement. Du coup, pour éviter toute envie d’assouvir une quelconque vengeance qui bouleverserait toute l’histoire de ma terre natale, j’avais décidé de ne plus y aller avant un long moment. Et puis, je n’étais pas tant que ça dépaysé ou perdu. Comme je l’avais dit, je m’en fichais un peu. Mais pour ne pas trop attirer l’attention du Cancer sur ce fait, j’allais changer ma façon de parler. Je ne souhaitais pas trop m’étaler sur le débat, même si je savais qu’il était ouvert et pas du genre à trop insister comme mec.
- « Non, je ne l’ai pas revu depuis. Je verrais plus tard si j’y vais ou pas… »
Après lui avoir répondu, je me remis à bouffer encore et encore. C’était vraiment de la bonne viande ! Je n’avais même pas remarqué que la petite blonde était revenue près de moi. Définitivement, elle ne lâchait pas l’affaire. J’avais tout de même été impressionné par les diverses réactions de mon ami. A croire qu’il n’était pas du tout puceau. L’habit ne fait pas le moine. M’apprendra à juger sur l’apparence. J’aurai voulu le vanner un peu sur ce sujet, mais j’avais rien trouvé comme phrase pour l’asticoter. De ce fait, je me reconcentrai sur la nourriture. Pendant une bonne poignée de minutes. Jusqu’à ce que sente que j’étais repu. Là même où je me tournai enfin vers la jeune servante qui comprit tout de suite ce que mon regard lui réclamer. Gracieusement, elle prit ma coupe de vin qu’elle porta à mes lèvres et que je vidai avec tout le bon cœur du monde. J’avais mangé, j’avais bu, j’avais baisé, j’avais tué… Que du bon ! Il ne restait plus qu’une chose avant le départ : Un repos bien mérité. Ça s’imposait comme une évidence !
- « De l’eau… »
La jeune femme s’empressa de quitter la tente au pas de course pour aller chercher ce que je réclamais. Elle avait finalement une utilité, cette petite pouf. J’eus un rire en voyant son gros derrière presque disgracieux -Mais largement à mon gout- rebondir dans tous les sens, avant de prendre mes aises. J’avais un air songeur. Maintenant que la fête était finie, que pouvions-nous bien faire ? Est-ce que je n’allais pas retomber dans l’ennui ? Vu notre victoire écrasante ici, ça m’étonnerait pas que les autres camps en léthargie flippent encore plus. Cela promettait donc quelques années de paix, ce qui n’était pas forcément pour me faire plaisir, pour moi qui vivait de la guerre : « Vu notre victoire, je pense qu’on aura carte blanche pour un bon moment. Et que tu pourras y retourner plus tôt que prévu, en fait. » Objectivement, je voyais la chose comme ça. Après, rien n’était certain. Quelque chose pouvait bousculer ce futur, même si les probabilités étaient plutôt minces. Notre déesse venait de frapper un grand coup en Italie !
- « Je pourrais peut-être même t’y accompagner, histoire de voir les contrées dont tu es si fier, nfufufu ! »
L’idée n’était pas forcément déplaisante. Si jamais l’ennui se profilait, je pouvais certainement le tuer en suivant le jeune Cancer jusqu’à chez lui. Hormis la baston, la bouffe et la baise, les voyages me plaisaient pas mal. J’avais même prévu de circuler un peu partout dans l’Europe après la dernière réunion qui se déroulerait au sanctuaire. Sur cette pensée, la jeune femme revint avec une petite bassine pleine d’eau qu’elle posa devant moi. Tel un chef, j’y plongeai mes mains pour les laver, puis je nettoyai ma bouche. Pendant ce temps, la petite prêtresse prit l’initiative de venir me masser les épaules, ce qui eut pour effet de m’extirper un soupir de bien-être. Elle ferait une bonne femme quand même, cette petite conne ! M’enfin bon, si Bélisaire savait que je la baisais presque tout le temps, je risquais de passer un sale quart d’heure. Donc pour le mariage, c’était mort. J’avais les yeux clos et la bouche à moitié ouverte alors qu’elle passait sur mes épaules avec doigté et douceur. Une vraie pro. Peut-être que j’allais encore la remercier…
- « Tu comptes faire quoi pendant les prochains jours, sinon ? Rentrer tout de suite au sanctuaire ? Ou quoi d’autres ? »
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| | | ScythèsArmure : Cancer | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Mar 27 Oct - 20:45 | | | La remarque de Shin sur la nostalgie de Scythès fit rire celui-ci avec lui. Le chinois, contrairement à lui, avait une posture qui inspirait la vie, et son rire était assez communicatif pour toujours au moins arracher un sourire. Il répondait toujours avec sincérité ce qui semblait être la première réponse qui lui venait, faisant réaliser dans le même temps au hun que sa nostalgie revenait bien souvent. C'était vrai, il ne pouvait le nier. Il était de ces hommes plus porté vers le passé que vers le présent, et ce afin de mieux comprendre l'avenir. Tout faisait partie d'un cycle, et celui se répétait sans cesse, c'est en ça qu'il avait appris à tirer tout les enseignements possibles du passé, et qu'il y revenait sans arrêt. Cependant, il était bon de s'en détacher en certains instants, et Shin semblait capable de lui faire oublier quand il prenait la parole. Sa réponse brève au sujet de sa terre natale lui confirma que le passé n'était pas quelque chose que tous désiraient se rappeler. Il était possible que son pays d'origine ne lui manquait pas, ce ne serait pas vraiment étonnant. Il lui avait parlé de son histoire là-bas, et comme lui il n'y trouverait pas grand chose d'autre que de la colère et de la tristesse. Pour certains, il était préférable d'oublier son ancienne vie, une manière de ne pas regretter et de continuer à avancer. Bien des fléaux pouvaient enraciner les hommes, la soif de vengeance était l'une d'entre elles, et si Scythès l'avait écouté, il serait probablement encore en train de chercher les assassins de ses sœurs. Mais quel bien y trouverait-il, en réalité ? Tout ça n'était que des lubies d'hommes, des passions qui ne mènent le monde que plus profondément à sa perte. Il connaissait désormais les véritables raisons qui valaient la peine de se battre, et la vengeance n'était pas l'une d'entre elles. Quand bien même il pouvait-être si facile d'y succomber, tout deux n'étaient que des hommes, après tout. Le Cancer comprit donc qu'il pouvait ne pas avoir envie de revoir la Chine, et il ne lui en parlerait pas plus que ce qu'il voudrait en dire. Le climat de respect et de confiance entre les deux chevaliers était toujours bien présent.
Terminant de manger, Shin fit signe à la servante qui était resté dans les parages dans l'attente de pouvoir servir de lui amener de l'eau. Elle ne se fit pas prier, se précipitant en dehors de la tente alors que la Balance reprenait la parole. Il semblait avoir compris l'importance pour Scythès de retourner chez lui, et lui confirma que selon lui, on n'aurait enfin droit à un peu de paix, et donc à du temps. Bien trop de sang avait coulé, et c'était une bonne chose que cela cesse au moins pour quelques temps. Du repos, voyager un peu, c'était ce à quoi il aspirait. Bien qu'il avait vu le monde et était déjà allé loin pour un seul homme, bien des contrées restaient inconnus, et sa soif d'apprendre était toujours aussi grande, même avec une armure d'or et les responsabilités qui en découlent. La suite des paroles de Shin lui fit penser qu'il n'était pas le seul à aimer voyager, et le hun se mit à sourire en entendant qu'il ne serait pas contre l'idée de l'accompagner dans les steppes. Il était rare que l'on aie l'envie d'y aller, à vrai dire, et il n'avait pas encore rencontré quelqu'un du sud qui soit tenté par l'idée. Mais il était vrai que Shin venait de plus loin encore, même s'il ne se sentait plus dépaysé, et qu'il devait forcément aimer découvrir de nouvelles terres. Et ses terres, Scythès en était fier, comme Shin l'avait remarqué. Elles avaient vu ses pires moments, mais aussi parmi les plus beaux. Le calme et ces étendues verdoyantes lui avaient toujours permis de se ressourcer, quand la tâche paraissait trop grande. Une terre régie par les saisons et les chevaux, que l'homme, même le nomade, n'était jamais parvenue à dompter. Il serait fier de les montrer à Shin, peut-être y trouverait-il l'envie de réfléchir et de penser, comme cela lui était arrivé tant de fois. Il ne deviendrait probablement jamais autant nostalgique que Scythès, cependant. C'était un trait qui lui était propre depuis bien longtemps, et il en souriait volontiers.
La servante revient vite avec une bassine d'eau, et Shin commença à se laver. Regardant son armure poussiéreuse et son corps qui l'était tout autant, il prit conscience que lui aussi en avait bien besoin. Le Cancer continua donc de manger, pas encore rassasié, pendant que Shin se faisait masser et lui demandait ce qu'il avait prévu pour les prochains jours. Sans lui répondre encore, la bouche à peine vidé qu'une coupe de vin venait la remplacer, il termina enfin et se leva, prenant l'une des amphores qui restait dans l'une de ses mains. Il se concentra un instant, et son armure vint à son tour reprendre sa forme totémique, à côté de celle de la Balance. Torse nue à son tour, il se mit à sourire en se rendant compte que de nouvelles cicatrices étaient venus s'ajouter aux autres. Quelques blessures semblaient dater de plusieurs jours sans qu'il ne s'en soit rendu compte, mais elles restaient superficielles. Toujours est-il que son corps semblait avoir déjà bien trop connu le travail, le combat, et le soleil. Il leva l'amphore à sa bouche et avala une bonne gorgée de vin, et se dirigea vers la bassine, que Shin n'utilisait plus. Tout en commençant à se laver sommairement, au moins pour enlever le sang, la terre et la poussière, il prit la parole.
- Pendant les prochains jours, j'aimerai dormir. Puis ensuite, pourquoi pas me trouver quelques masseuses, moi aussi.
Il riait, mais ce n'était pas vraiment faux. Après sept jours de combat où il à pu compter les heures dormis sur les doigts d'une main, et en ne fermant qu'un oeil en prime, il avait bien besoin de repos. Quant-aux masseuses, son corps ne disait pas non, et il était un homme après tout.
- En tout cas, nous passerons nos prochains jours sur un bateau, ce qui est bien pire que de faire la guerre. Puis ensuite, nous devrons aller au Sanctuaire. Bélisaire voudra surement nous voir et compter les vivants.
Il soupira, et principalement parce qu'il n'avait aucune envie de prendre le bateau pour rentrer avec l'armée, puis devoir assister aux réunions d'après guerre. Si ça ne tenait qu'à lui, il se reposerait ici un ou deux jours, laissant l'armée partir, puis il prendrait un cheval et contournerait comme ses aïeux l'avaient fait avant lui. Alors qu'il avait réfléchi, il reprit la parole, se disant que ce n'était pas une mauvaise idée après tout.
- A vrai dire... Je n'ai pas ma place sur un navire, ni sur l'eau. Même si je dois tuer quelques goths pour me frayer un chemin, je préfère y aller à cheval. L'on fera savoir que je suis vivant, je pense que l'on nous a assez remarqué aujourd'hui...
Il souriait, se relevant ayant terminé de se laver, et retournant vers l'amphore de vin, il en servit dans les deux verres, au cas où Shin serait toujours tenté. Le vin n'était pas fort, et il n'était pas prêt d'en subir les effets, bien qu'il soit moins tendue que quelques heures plus tôt. Ce qui était normal, Shin l'avait vu dans un triste état lors de la fin des combats. Il but une gorgée et reprit de nouveau.
- Tu es libre de m'accompagner si toi aussi tu es plus tenté par la terre que par la mer.
Cela ne le dérangeait pas de ne pas faire la route seul, au contraire. Il appréciait ce nouveau frère d'arme, et il n'était pas contre la compagnie d'un ami. De plus, deux chevaliers d'or ne risquaient pas d'être ennuyés par qui que ce soit, même à deux en pays étranger. Il n'était pas inquiet de toute façon, même si Shin préférait rentrer plus vite au Sanctuaire.
- Et si tu y tiens, je serai ravi de te faire découvrir mes steppes. Je ne compte pas m'y arrêter, et si le devoir ne m'en empêche pas, je continuerai par l'ouest pour y découvrir les terres qui s'y cachent. Si tu aspire à voyager toi aussi, tu es le bienvenue.
Continuant de boire, confortablement installé, il piocha quelques raisins et les avala, les uns après les autres. Il porta le regard sur la femme qui massait Shin depuis un moment déjà, et souriant, il reprit.
- Tu connais cette femme, n'est ce pas ? Mieux que moi en tout cas.
Il avait remarqué l'attirance de la jeune femme pour la Balance, et il s'en amusait. Il ignorait qu'elle était une servante de Bélisaire, à vrai dire, mais il s'en fichait. En tout cas, il l'avait déjà vu, et avait passé d'autres moments en sa compagnie. Continuant de boire, lavé et rassasié, c'était l'un des rares moments de vrai confort qu'il avait eu depuis longtemps.
Dernière édition par Scythès le Dim 1 Nov - 22:57, édité 1 fois |
| | | InvitéInvité | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Sam 31 Oct - 19:17 | | | - « HAHAHAHAHA ! Eh bien, je n’avais pas eu de compagnons comme ça depuis la Chine ! »
Il est vrai, que depuis mon arrivée au sein de l’empire Byzantin, je n’avais pas eu d’amis. Si les byzantins étaient ouverts, il n’en demeurait pas moins que beaucoup restaient racistes voire même xénophobes. Ça, c’était la première raison. La deuxième était simple et claire comme de l’eau de roche : Personne ne m’avait jamais intéressé. Il m’arrivait quelques rare fois de faire partie d’un groupe de beuverie et de terminer ma soirée en compagnie d’une pute, mais sans plus. Là par contre, j’avais l’impression de me faire un ami, un vrai et un allié de taille. Un combattant à la fois craint et vénéré. Il était peut-être spécial et beaucoup cérébral, mais il me plaisait bien dans son genre. Il avait également fait fi des racontars et de mes propres vérités pour me prendre comme j’étais, ce qui m’avait beaucoup bluffé. Seules les filles le faisaient généralement et ce pour une seule raison : Ma bite. Eventuellement ma bourse, mais ça, c’est autre chose. M’enfin bref. Là, j’étais plutôt content. Presque heureux même.
- « Bien ! Au diable Bélisaire ! On lui rendra compte plus tard ! J’suis prêt à te suivre, héhé ! »
La perspective de défier un peu le pope qui n’était qu’un « collègue » quelques années auparavant me titillait assez. Et puis, un voyage pour découvrir du monde, c’était pas mal du tout comme idée. Bateau ou cheval ? Je m’en fichais personnellement. Peu importait en fait ! Tant qu’on s’amusait. Et rien qu’à penser aux filles dont j’allais abuser, je passai ma langue sur mes lèvres avec un sourire des plus pervers. Derrière-moi, la jeune femme intensifia un peu son massage, au point de réveiller une douleur musculaire au niveau de l’une de mes épaules. J’eus une grimace avant de me retourner devant elle, et jamais je ne l’avais senti aussi en colère. Elle qui pensait que je rentrerais avec elle au sanctuaire pour pouvoir mieux la sauter tout le temps devait être assez déçue, ce qui finalement, ce comprenait assez quand on savait à quel point j’étais un bon coup ! Oui, oui. La modestie n’était pas mon fort, je l’avoue. Aussi m’étais-je soudainement, ce qui fit basculer ma masseuse en arrière, sur ses grosses fesses.
- « Depuis un bon moment maintenant, mon ami. Mais peut-être devrais-tu toi-même faire sa connaissance. Une connaissance plus en profondeur... Pour ma part, j’ai besoin d’un moment de solitude. On se revoit sans doute demain. Ou dans les prochains jours, qui sait ! »
Et sur cette phrase, mon armure vint me recouvrir, avant que je ne plante les deux autres dans la tente.
***
Deux ou trois jours passèrent quand je revins sur les lieux où ma faction avait établi son camp. J’étais allé me ressourcer dans les ruines en allant débusquer les quelques petits fuyards qui nous avaient échappé. Etant donné que nous avions déjà un tribut, laisser des survivants çà et là était une mauvaise idée. J’avais donc terminé le boulot, tout en visitant les lieux et en me remémorant des moindres recoins au cas où. Il m’était difficile d’imaginer le camp d’Arès se reconstituer, mais sait-on jamais. Si j’avais effectué cette opération tout seul, c’était pour ne pas choquer Scythès. Même s’il m’appréciait, j’avais bien vu à quel point la mort le rendait mélancolique. Pour le crabe, la perte en vie humaine relevait d’une calamité, voire même d’une fatalité, là où je voyais la chose comme un mal nécessaire pour asseoir la domination de la déesse que nous servions. La vie sur le champ de bataille m’avait appris beaucoup de choses. Sur place, je vis que tout le groupe était sur le point de quitter l’Italie. Une bonne chose.
Je ratissai un peu le camp, jusqu’à retrouver le Cancer.
- « Tu as l’air d’être bien reposé. Maintenant, c’est quoi le programme ? »
J’étais prêt à le suivre. Pendant au moins six mois.
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| | | ScythèsArmure : Cancer | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Dim 1 Nov - 20:29 | | | La réponse de Shin à son invitation de partir avec lui ne se fit pas attendre, et c'est avec un sourire sincère que Scythès la reçue. Les deux hommes ne s'étaient pas encore quittés depuis leur rencontre, et rien ne les obligeaient à continuer la route ensemble. Mais tout deux semblaient avoir trouvé chez l'autre un soutien et un ami qu'ils n'avaient pas eu depuis longtemps, et c'est tout naturellement que des propositions se faisaient des deux côtés pour solidifier ce lien. Pourtant solitaire, il appréciait vraiment la compagnie de Shin, ainsi que ses paroles toujours très terre à terre, à la différence évidente des siennes. Ils semblaient venir du même monde, mais ils y avaient là deux exemples de ce qu'on pouvait devenir en menant une vie de sang, de guerre, et de solitude. Les discours étaient différentes, mais semblables. Tout comme leur état d'esprit finalement assez détachée de tout, avec pourtant un objectif qu'ils n'oubliaient pas. Mais il ne suffisait pas d'avoir un objectif commun pour créer une amitié durable, si c'était le cas, Scythès aurait trouvé au cours de ses dernières années nombre de personnes qu'il aurait qualifié d'ami. Ce n'était pas le cas. Même si le contexte avait pu aider, le passé commun, la compréhension, la tolérance, le respect, c'étaient les fondations qui lui avaient permis d'éprouver une réelle sympathie pour Shin.
Les paroles de la réponse, au delà du fait qu'il acceptait de le suivre avec enthousiasme, n'en prêtait pas moins à sourire. "Au diable Bélisaire", c'était une façon étonnante de retranscrire les paroles du Cancer, qui ne l'avait pas vraiment vu ainsi. S'il était vrai que le Grand Pope pourrait voir cela comme un affront, cela ne lui avait pas traversé l'esprit. Sa loyauté n'était plus à prouver, et l'armure d'or qu'il portait était à elle seule le symbole que sa dévotion allait à Athéna. Même s'il était son supérieur, Bélisaire n'était qu'un homme, et le Ciel restait bien au dessus de lui comme de Scythès. Tant qu'il l'avait au dessus de sa tête et qu'il était attentif à ses signes, il ne lui semblait pas se détourner de la voie ou manquer de respect à qui que ce soit. Si le Grand Pope ne comprendrait peut être pas sa façon de penser, viendrait un jour où il saurait que les écarts de Scythès contre le protocole n'étaient en rien une provocation. Même si sa vie se trouvait maintenant dans l'empire, il restait un nomade et un hun, et avait sa propre vision du monde. Shin semblait également avoir la sienne, et ne pas respecter tous les ordres à la lettre en faisait partie. Comme il l'avait dit, ils feraient leur rapport plus tard. Ils avaient vaincu les ennemis, la paix vivrait, et la vie se devait d'être vécu. Cela pouvait passer simplement par quelques mois de voyage avec un ami, et les événements qui en découleraient. Il était parfois bon de laisser le Ciel décider et voir ce qu'il réservait aux personnes qui osaient.
Toujours confortablement installé, les raisins venant un à un remplacer l'autre dans sa bouche, il regarda intrigué la servante tomber en arrière alors que Shin se relevait, répondant à la question de Scythès au sujet de la concernée, et lui confirmant ce qu'il avait déjà remarqué. Il l'invita à faire de même, tout en annonçant son départ, restant donc sur l'idée de se revoir les prochains jours et de ne pas partir avec l'armée. La Balance avait besoin de solitude selon ses paroles, ainsi que probablement de repos. Ce qu'il comprenait totalement, il en était de même pour lui. - Bien, fais ce que tu as à faire Shin, nous nous reverrons bientôt.Il termina par un signe de la tête qui se voulait amical, alors que l'armure d'or de Shin vint le recouvrir. Toujours assis, il porta le regard vers la servante, qui était resté assise sans bouger, visiblement toujours choquée par le geste du chinois et son départ précipité. Une réaction qui lui valu un sourire amusé du Cancer. Pas amical, juste amusé. Elle semblait bien éprise de lui, dans tout les cas, et il se demanda si finalement, elle n'était pas plus qu'une femme de camp, de celles qui accompagnaient les soldats et étaient payées pour ça. Mangeant un dernier raisin, vidant sa coupe de vin, il se leva et s'approcha de la jeune femme, tout en la relevant d'une poigne ferme, ce qui attira son attention. Elle se mit à lui sourire plus chaleureusement, se remémorant peut être les paroles de Shin avant qu'il ne parte. Tout en se détournant d'elle, il alla chercher la dernière amphore de vin qu'il empoigna. - Je te l'ai dis, je ne veux rien de plus de toi. Restes-ici si tu le désires, ça m'est égal. A son tour, l'armure du Cancer quitta sa forme totémique pour venir recouvrir son porteur. Il ne porta pas un regard de plus à la jeune femme, quittant à son tour la tente. Si Shin n'était pas parti si vite, il aurait pu la garder, Scythès n'ayant pas eu l'intention d'y dormir de toute façon, il n'avait pas envie que tout le camp sache où le trouver et donc d'être dérangé. Il avait quelques jours devant lui, et il comptait prendre le temps de se reposer. Alors peu importe où, tant qu'on le laisse tranquille. Scythès bu une gorgée depuis l'amphore, tout en se mettant en route pour trouver un endroit plus éloigné du camp. Peu lui importait ce qu'on pense de lui, ce soir le vin l'aiderait, ne serait-ce pour continuer encore un peu de célébrer les morts avant de trouver un vrai repos.*** - Doucement... Ne crains rien.Il posa sa main sur l'encolure du cheval, cherchant à le rassurer. De tous les chevaux présents dans ce qui servait d'écurie, son regard s'était arrêté sur celui-ci. Il connaissait ces animaux mieux que personne, du moins ici, et avait tôt fait de repérer ceux qui lui semblaient le plus solides et aptes pour le voyage. Au moins deux destriers de cette trempe étaient présent, et il se mit à penser que c'était une chance d'en trouver ici. Les chevaux, comme les hommes, allaient au combat et accepter de donner leur vie avec loyauté. Les plus vaillants des hommes tombaient, et il en était de même pour les plus vaillantes montures. Celle-ci semblait particulièrement craintive, peut être avait elle déjà vu le combat et était parvenu à en échapper. Dans tout les cas, il faisait l'affaire, et Scythès parvint vite à le maitriser avec quelques mots, il avait fait ça toute sa vie. Rapidement, il fit de même avec la seconde monture, puis l'incitant à le suivre, monta sur la première. Il n'avait rien demandé à personne, et personne n'était venu lui dire quoi que ce soit, bien que des soldats le regardaient avec étonnement. Il dépassa alors celui qui semblait être le maitre des écuries, avec ses deux chevaux, puis se dirigea vers le centre où il pensait que Shin le trouverait facilement.
Le Cancer descendit donc de sa monture, laissant les deux chevaux boire pendant qu'il allait se servir dans la réserve d'eau et le stock de nourriture. Il ne restait plus grand chose, le départ étant imminent pour tous, et les derniers bateaux ne tarderaient pas à lever l'encre. Scythès se contenta donc de remplir sa gourde et de quoi subsister si vraiment nécessaire, il n'était jamais si compliqué de trouver de quoi manger ou boire. Il avait un arc, un cheval, c'est tout ce dont il avait besoin. Il terminait d'accrocher les provisions à son cheval lorsque Shin arriva. Sa remarque fit sourire le Cancer, en effet il était reposé. Il avait passé ses journées loin du camp et de son agitation, afin de se ressourcer comme il savait le faire depuis longtemps. Le calme était suffisant pour y parvenir, il était finalement aguerri à ces évènements sanglants comme celui auquel il venait de prendre part, aussi déroutants pouvaient t'ils être sur l'instant. C'est donc un Cancer la tête sur les épaules qui lui répondit, tout en s'avançant vers lui et en posant une main sur l'une de ses épaulières.- Shin, heureux de te revoir. Lui souriant amicalement, il se retourna pour terminer de nouer un lien sur son destrier, tout en continuant.- Reposé, je le suis plus qu'à notre première rencontre, je ne peux pas le nier. Et toi, tu as réussi à trouver le repos ?A vrai dire, la Balance lui semblait tout autant en forme qu'il y à quelques jours. Certains avaient peut-être moins besoin de repos que d'autres. En tout cas, Scythès n'était pas le premier des chevaliers à faire de l'excès de zèle, ou à en faire plus que nécessaire. Mais peut-être Shin s'était occupé différemment. Il ne lui posa cependant pas la question, lui demander s'il avait trouvé le repos était suffisant pour l'avoir. Il se contenta de répondre à la question de son frère d'arme sur la suite des évènements.- Quant-au programme, il sera simple. Voici ton cheval, je l'ai choisi dans leur écurie, il te servira bien. Nous allons vers le nord, vers les terres prises par les goths. Je connais ce peuple, le mien l'a déjà vaincu autrefois. Ils sont assez stupides pour essayer de nous empêcher de passer, mais ils ne seront pas un problème.Pas pour deux chevaliers d'or. Ils étaient les ennemis de l'empire, s'il fallait donc combattre, il le ferait sans hésiter. Même s'il préférait éviter de prendre des vies inutilement, et ils n'étaient pas là pour ça. Toujours est-il que la nouvelle pouvait plaire à Shin. Tout en retournant vers lui, il reprit- Pour le reste, laisses le Ciel nous guider mon ami. La route sera longue, qui sait ce que nous y trouverons. Il lui souriait toujours, quand il vu dernière Shin la servante présente l'autre soir, qui avait visiblement remarqué Shin au loin. Alors qu'elle se dirigeait vers lui, Scythès se mit à rire, tout en se dirigeant vers son cheval et en montant habilement dessus. Tout en s'avançant légèrement, le sourire sur le visage, il fit la remarque à son frère d'arme.- Il semblerait que tu laisse un sacré souvenir aux femmes, elles ont du mal à te laisser partir. Celle-ci en tout cas.Riant toujours, il montra la servante qui s'approchait rapidement à son frère d'arme. Restant sur sa monture, il regardait la scène intrigué, de quoi faire sourire en attendant le départ qui approchait à grand pas. |
| | | InvitéInvité | Re: La fin d'une époque [545 - PV Shin] Jeu 5 Nov - 0:11 | | | - « Elle est surtout chiante… »
Pendant que le Cancer rigolait, je pestais presque. Je n’aimais pas les meufs collantes. On aurait presque dit un harcèlement sexuel ! –Et c’est moi qui pensait ça, oui oui. Je grommelai et fronçai les sourcils alors que la jeune prêtresse se rapprochait toujours de moi. En voilà une qui avait perpétuellement chaud aux fesses. Même moi, ça me sidérait presque. Lorsqu’elle fut à ma hauteur, elle posa la requête qu’il ne fallait pas : Me suivre lors de mes périples. J’étais tellement choqué que j’avais la gueule ouverte et les yeux écarquillés. Puis, sans pouvoir me contrôler, je me mis à rire. Ça dépensait l’entendement là ! Une byzantine amoureuse d’un chinetoque ! Fallait quand même le faire, sérieux ! Le fou rire dura au moins deux à trois minutes, alors que la jeunette devant moi était presque au bord des larmes. C’est d’ailleurs la vue de son air attristé qui me calma plus ou moins. Je pensais que la blonde me connaissait bien et qu’elle savait que ce genre de procédés était vain, mais non. Essayer de me prendre par les sentiments, ça marchait pas et ça ne marcherait jamais. Je n’étais et ne serais jamais un cœur à prendre. A mon sens, l’amour, c’est pour les tafioles. Y’a que le sexe qui compte. Rien de plus. D’ailleurs, je lui assenai une bonne claque sur l’une de ses fesses, sans gêne, avant de me tourner vers le cheval que Scy m’avait choisi.
- « On se reverra au sanctuaire gamine. P’être que je te ferai signe si j’ai pas trouvé mieux que toi, HAHAHA ! »
La jeune finit par fondre en larmes et s’enfuit loin de nous sous mon petit rire. Pauvre enfant. Elle devait être déçue par la tournure que notre relation avait prise plutôt que par mes mots précédents. J’y étais allé mollo avec ma phrase, en plus. Je m’étais connu plus virulent, mais vis-à-vis des moments qu’on avait pensé tous les deux, j’avais pesé mes mots. Alors qu’elle s’enfuyait, je reluquai son gros cul qui rebondissait comiquement. Elle était vraiment bandante, la petite. A mon retour, j’irais très certainement la voir. Elle me boudera juste un petit moment, mais ça lui passera. Après tout, personne d’autre ne pouvait la toucher vu la crainte que Béli’ engendrait dans les cœurs. Alors qu’elle s’enfuyait toujours plus loin, l’un des chevaliers de bronze qui avait participé lui aussi à la bataille vint nous voir. Il prit la pose d’un bon soldat et tout : « Mes seigneurs préfèrent-ils que nous les suivions nous aussi avec des chevaux ? » Devant son air sérieux, j’eus envie de lui dire qu’ils devaient plutôt tous courir derrière nous, mais je me ravisai à la dernière seconde. Plutôt que de lui répondre immédiatement, je me mis à caresser le cheval devant moi. Cet animal me rappelait mes différentes batailles et conquête en Chine. Que de nostalgie. Le cheval répondit favorablement à mes caresses, ce qui m’arracha un petit sourire. Il me plaisait déjà bien…
- « Si l’on excepte ma présence, tu es le plus âgé des troupes, je crois bien ? Dans ce cas, prends les commandes des troupes restantes et ramène-les au sanctuaire sans plus tarder. Nous n’avons plus rien à faire ici. Prends bien soin des prêtresses du grand pope surtout et qu’Athéna vous accompagne ! Ah, et n’oublie pas de faire un rapport au pope en notre nom. Dis-lui que nous reviendrons dans six mois, plus ou moins. »
L’homme s’inclina bien bas et s’en alla, tandis que je grimpai tranquillement sur mon fidèle destrier avec un petit sourire. Décidément, je m’étonnais moi-même. Ou peut-être était-ce… « Ta présence est si apaisante que j’en deviens bon avec les autres, Scythès. » J’eus pour lui une expression amusée. C’était ça. C’était clairement ça. La présence douce et modérée calmait mes ardeurs habituelles. Il faut dire que je n’aimais pas les questions ou requêtes idiotes, mais là, j’avais plutôt dosé comme il faut. J’avais presque été un chevalier d’Athéna propre sous toutes ses coutures. Amusant. En tenant les rênes de mon cheval que je me mis à faire trotter sur place, je repris parole : « Merci pour le cheval. Il a l’air bien docile. C’est tout dans son intérêt, d’ailleurs… » Je le fis cabrer pendant de longues secondes, avant d’avoir un rire de bon vivant. Souvenir, souvenir… « Par contre, je préfère te prévenir maintenant… Je risque de faire de vilaines choses. » Comme violer les conjointes de ceux qui auront l’audace de nous attaquer, et ce, sous leurs yeux, tuer leurs gosses pour que le cycle de haine et de vengeance ne se perpétue pas… Ce que le Cancer ne pouvait surement pas tolérer ni comprendre. Nous étions peut-être des amis, mais chacun avait ses méthodes comme on dit. Et je comptais perpétrer mes futurs forfaits loin des regards. Loin de celui du crabe, surtout.
- « Allons-y Scythès ! Je suis fin prêt ! Fais-moi connaitre tes contrées, nfufufufu ! »
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