[Mi mars 553] Dans l'attente (libre)

Le jeune Saint pouvait savourer tranquillement sa poularde aux navets confits et arroser le tout de sa grosse coupe de cervoise. Quand bien même l’auberge des Ronces Fleuries n’avait pas la meilleure réputation de la cité de Camelot, ce qui y était présenté valait tout de même le détour. La cuisine différait pour beaucoup de ce à quoi il pouvait être habitué. Et de se savoir en une place si bien sécurisée par les Ligures pouvait donner meilleure goût à sa nourriture, car il n’avait pas à s’inquiéter de quelconque embuscade. Du moins, en théorie.

Installé près des fenêtres, il put voir défiler une silhouette imposante. Un homme encapuchonné qui portait un ample manteau. À sa vision, un pressentiment viendrait saisir Silas jusque dans ses tripes. Et cette impression serait accentuée à l’instant où cet étranger passerait le seuil de l’auberge, jetant sur la pièce une atmosphère lourde, qui pesait sur chacun des clients présents. Une tablée près de la sortie, pressentant le grabuge, s’entendait déjà pour quitter les lieux rapidement. Les autres alternaient entre leur attitude réservée et les œillades curieuses.

Le chevalier d’Athéna quant à lui le verrait approcher en sa direction, assez près pour mieux le détailler du regard. Cet inconnu avait les cheveux blonds, courts et possédait des cicatrices à hauteur de ses yeux, privés de leurs prunelles et iris. L’air peu avenant, il engageait sans détour la conversation.

– T’es pas un Dormeur.

Direct, aucun doute ne se lisait dans sa voix. Avait-il un sens aigu des lectures de cosmos pour l’affirmer si frontalement ? D’où l’avait-il perçu ? Aveugle, il semblait posséder une autre vision, plus redoutable pour un éveillé.

– Qui es tu ? Qui t’envoie ? Qu’est-ce que tu viens chercher ici ?

Sans même qu’il esquisse le moindre geste, Silas ressentit d’instinct la menace à l’endroit de la main droite de son interlocuteur, pourtant inactive. Ceci dit, une tension infime s’y lisait.

– Cherches pas à me mentir. Conseil d’ami.

Ce conseil donné, l’inconnu étira tout de même un sourire qui échouait à masquer la colère sourde l’ayant sans doute attiré ici.

L'effervescence d'une grande cité en temps de fête. Ça m'avait manqué.... Les forêts, sentiers, villages et petites communautés aux alentours du Dédale ont leur charme, mais... Mais ne suis-je pas né à Carthage, après tout ? Là où la ville grouille, où les gens parlent, rencontrent, où les opportunités se font et se défont, où les marchands vendent et d'où les rois dirigent. J'y suis à l'aise, dans ces grandes cités. De leurs palais somptueux à leurs ruelles malfamées, en passant par leurs quartiers marchands et leurs administrations.
Et aussi leurs tavernes, fatalement.

Aux autres Berserkers, j'ai donné mes consignes, puis j'ai lâché leurs laisses. Faites donc ce que votre instinct vous murmure, chiens de guerre. Je ne vous arrêterais pas. Vous avez eu mes mots, mes ordres, mes avertissements. Du reste ?
Du reste, ces rues sont à vous, pourvu que vous sachiez y survivre.

Moi... Moi j'ai soif. Soif d'alcool, mais aussi d'autre chose. Soif de cette ville, de rencontrer. De découvrir ses secrets, ses recoins sales, ses merveilles, Tout. Rien n'empêche de marier travail et plaisir, hm ? Quitte à délier les langues, autant le faire autour d'un verre, d'une table, au détour d'une danse ou à un tournoi... Tseh.

Danser ? Pourquoi pas, plus tard.
Le tournoi ? En temps et en heure.
Boire, par contre... Eh bien, parait-il que voyager donne soif, hm ? Alors buvons.

D'un pas tranquille, j'évolue dans les rues du Haut-Pavé, sans escorte ni personne pour m'accompagner. Seul, avec mon ample cape rouge sombre, entrouverte pour laisser filtrer les motifs dorés de ma tenue en-dessous. Quelques bagues aux doigts, quelques bracelets au poignet, l’emblème Vandale à mon cou, le rouge et l'or trouvent leur chemin tout le long de ma silhouette. Des airs de grand seigneur décadent... Mais sans sa garde rapprochée.
Puis ce détail. Ma peau, doucement halée, plutôt que cendrée. Plus humaine, plus... Normale. Quelque chose de plus passe-partout, à l'inverse de mes habits. Avoir des airs d'homme puissant, certes, mais... Mais attendons un peu avant d'avoir des airs d'être surnaturel, oui ?
Enfin, je pense trop. Trop penser avec l'estomac vide, c'est mauvais. Puisqu'à la soif s'ajoute la faim, pour être honnête...

Ronces Fleuries, hein ? J'observe la devanture un instant, le regard songeur. Puis je m'y tourne, et y entre, attiré par l'odeur. Puis par autre chose. Un visage familier sans l'être. Lointain, mais reconnu. La malice d'un prédateur sur mon visage, je souris. Tu m'as l'air dans une situation bien épineuse, Saint d'Athéna. Et pas avec n'importe qui... Tseh.

Mais eh. Je vais pas m'empêcher de manger pour ça... Je hausse les épaules, puis je rentre dans l’établissement. D'un pas léger malgré la tension dans l'air, je me déplace jusqu'à une table un peu plus loin puis m'y assied. De là, je balaie la salle du regard, j'observe les réactions de chacun. Tous tétanisés par la peur ou gangrenés par cette espèce de curiosité malsaine... Souvent, les deux en même temps. Tous, servante compris. Quelques regards vers moi, aussi, sans doute attirés à cause de ma tenue. Entre autre. Celui de la servante, notamment, alors j'en profite pour lui faire un signe de la main.

- Votre plat de viandes locales avec un bon vin et du raisin, s'il-te-plaît.

Un sourire charmeur sur mes lèvres, je la remercie d'un signe de tête quand elle prend la commande, puis reporte mon regard sur la scène un peu plus loin.
Observons donc, pour l'instant. Après tout...

Moi aussi je l'ai, cette curiosité malsaine. Elle est juste différente.
Plus renseignée, entre autre.

Silas put répondre sur le même ton antipathique que l’homme lui faisant face n’y réagit aucunement. Était-ce qu’il s’en moquait ? Qu’il cachait bien son jeu ? Ou autre chose ? Une évidence avait été donnée, et rendue. Deux éveillés dans une même pièce… non. Tournant légèrement le visage sur le côté, l’étranger semblait ailleurs. Quelque chose attirait son attention. Une personne était entrée et s’était installée. Cette aura… Étrangement, il n’eut pas la même réaction que pour le chevalier qui lui faisait face, retournant rapidement à lui quand il l’invita à s’asseoir. Alors quoi, le nouveau venu animait en lui l’indifférence ? Un nom était donné.

– Silas ? J’ai déjà entendu ce nom quelque part…

Réfléchissant, raide comme un pique, il n’en demeurait pas moins attentif aux informations apportées. Ici de son initiative ? Pour acheter des vêtements ? Un air de surprise pouvait se lire derrière ses traits. Le touriste pouvait bien évoquer l’autre éveillé qui s’était installé que l’aveugle l’ignora. Était-il sourd ?

Soudainement, un rire hilare de rompre son expression de dureté. Un changement si brusque d’attitude qu’une forme de malaise pouvait se sentir dans les tablées voisines. S’asseyant devant Silas, il s’essuya les larmes, détendu. La justification avait-elle porté ses fruits ? Tout à coup, de figer son sourire.

– Attends, t’es sérieux ? Tu n’as pas cherché à te renseigner avant de venir dans ce quartier chercher de quoi te saper ? Et seul, en plus ?

Se voûtant vers l’avant, il avait cessé de sourire.

– Tu cherches à mourir, mon lapin ?

Sa main, en parallèle, de chercher quelque chose sur la table. Les doigts, de cogner contre l’assiette, avant d’en jauger le contenu. Une grimace de déception, guère arrangée en passant sur le broc. De dépit, il passa derrière la nuque la main engraissée par le plat, pour se gratter. Retirant son capuchon, il prit un sourire amical, de quoi ajouter à la dissonance qu’il donnait à voir depuis son arrivée.

– Je m’appelle Cathbad. T’as rien à craindre de moi si t’as dit la vérité, Silas. Mais sois gentil, te déplaces plus seul comme tu le fais, et ouvres tes mirettes avant de poser le pied quelque part. Comme ça !

Disait-il, ouvrant sa main devant ses yeux, par ironie. Une petite blague de son cru qui l’amena à rire franchement, avant de lécher ses doigts.

Sans tambour ni trompette, l’âme s’éveille. Les prunelles furètent, tandis que le corps déambule dans ces allées encore inconnues. Source d’étrangetés et de trésors, intemporels autant qu’intouchables, nul doute ne subsiste quant au fait que le vagabondage demeure l’un des meilleurs apprentissages. Assurément s’y penchera-t-elle pour satisfaire sa curiosité ; les articles n’ont de valeurs que s’ils possèdent l’essence. Sans cela, ils n’attireront guère son regard.

Les Ronces Fleuries.

Une auberge, semble-t-il. Un nom envoûtant, probablement. Quoi qu’il en soit, la main s’avance et ouvre la porte, délivrant les fragrances. Paupières fermées, le museau se relève un instant, profite des odeurs ; elle s’apprête à entrer dans la danse. Subrepticement, son attention se reporte sur les silhouettes, serveurs comme voyageurs, s’arrête sur des figures singulières.

Certains se distinguent plus que d’autres.

Somme toute, la serpentes glisse entre les tables pour rencontrer la présence d’autrefois. Une tape sur l’épaule, simplement, et déjà remarque-t-elle le locuteur qui se tient à ses côtés. La demoiselle ne prête aucune attention aux orbes fissurés, car l’histoire est propre à chacun ; les cadavres dorment toujours dans un coin.

Des commissures relevées en destination des Gémeaux ; des amandes Céladon roulent sur l’homme prénommé Cathbad, intriguées par les conseils prononcés par ses lèvres.

— Navrée pour le dérangement, mais vos conseils m’intriguent également, je dois bien l’avouer. Est-ce délicat de se déplacer seul en étant étrangers ?

En outre, elle se présente sommairement, ne mentionnant que les éléments pertinents, à commencer par son nom. Il n’est pas nécessaire d’en rajouter.
Quant à l’autre, plus loin, l’ophidien aura tout le temps de côtoyer par après, si tant est qu’elle l’estime intéressant.

L’expression hilare de Cathbad de se fermer en percevant une nouvelle énergie dépasser le seuil de l’auberge. Plutôt que de l’indifférence au premier éveillé qui s’était invité à sa suite, cette fois, une colère sourde couvait en lui. Tournant doucement le visage en la direction de la nommée Mehry, l’homme lui renvoyait une expression glaciale.

– Ignorante ! N’as-tu donc jamais entendu le nom de Cathbad ?! J’étais autrefois…

Tandis qu’il s’emportait, brusquement, une céphalée l’engourdit momentanément, assez pour l’interrompre sur sa lancée. La figure grimaçante, il se tenait le crâne, pestant contre cette douleur sortie de nulle part.

– Autrefois…

Son ton, de se faire moins franc, plus en proie au doute. Autrefois… qu’y avait-il ? Il semblait se poser la question, désarçonné. Il fallait que la voix de Silas l’arrache à son trouble par ses questions. Trois interrogations qu’il ignora, alors même que sa réaction montrait qu’il les avait entendues. Pourquoi cette réserve ? Celle qui suivrait, en revanche…

– Vous deux vous trouvez là où s’est installée sa Majesté. Je ne peux laisser circuler librement de potentiels assassins dans les parages. Vous ne feriez pas pareil pour protéger votre déesse ?

À l’invitation de Silas, Cathbad se grattait la tempe. Sans doute des restes de sa migraine qui encombraient toujours ses sens. Comme un lapsus, le terme de « déesse » avait été donné avant que Silas ne livre son titre. Souriant à l’invitation du Saint, il reprit.

– Une Cervoise offerte ne se refuse pas !

Nulle surprise quand le chevalier des Gémeaux exprima qui il était vraiment. Faisant un signe à Mehry pour lui intimer de s’asseoir.

– Et toi ? T’es juste venue me les briser ou tu partages une coupe ?

Des informations ancrées, sitôt partagées. Toutefois, les Jades ne vacillent aucunement et conservent leur position, observant les éveillés attablés à ses côtés : sans doute l’ancien lionceau est-il d’ores et déjà au courant de cette présence. Camelot n’est pas si grande, de prime abord, alors ils se croiseront, certainement.

L’expression de l’inconnu se transforme, semble-t-il qu’il n’apprécie guère l’anonymat, la méconnaissance d’histoires bien éloignées de ses racines. Pour toute réponse, l’inquisitrice relève un sourcil, secoue la nuque pour une affirmation tacite, bien que négative.

Il n’est pas de ses croyances.

Lui, en revanche, se perd dans ses remembrances, comme l’homme se noie en prenant la mer. Le flou prédomine et, avec cela, l’incompréhension d’une identité. Or, Cathbad retrouve des couleurs, peu à peu, recommence à énoncer des vérités déguisées. En effet, si les mots tiennent la route, leur signification n’en demeurent pas moins d’obsolètes simplicités.

Les raisons de leur venue ne peuvent être ignorées.

— Je n’ai jamais entendu votre nom jusqu’à présent, navrée. Cependant, vous êtes certainement au courant des raisons de notre présence à Camelot, et que celles-ci ne sont ni la guerre ni le sang.

Dans un souffle feutré, la demoiselle s’installe, commande une bouteille pour les deux partenaires de beuverie, tandis qu’une seconde subsiste dans les mains de la serveuse, à destination de la Guerre qui guette, plus loin.

— C’est ma tournée, voyez ça comme des excuses pour vous avoir brusqué !

– Qu’est-ce que j’en sais de vos intentions ? Tu peux me chanter ce que tu veux, t’auras pas ma confiance comme ça !

L’armée de la sagesse, toujours armée de ses beaux discours. Comment pourraient-ils être mal intentionnés, puisqu’ils incarnent la justice ? C’est bien commode comme raisonnement… Et c’était certainement pas ça qui lui ferait baisser sa garde. Braqué, son expression s’ouvrit brusquement sitôt la bouteille amenée par la serveuse.

– Là, par contre, on commence à se comprendre !

Disait-il, visiblement très satisfait par l’attention de cette servante d’Athéna. Servant chacun autour de la table, Cathbad finit par son verre, le sirotant avec un air de contentement. Décontracté, il répondrait sans plus de réflexion à l’interrogation de Silas.

– Sa Majesté Mebd, évidemment ! Une dame merveilleuse ! La plus admirable des têtes couronnées, je vous le dis !

Son expression était la plus sincère, très fier en parlant de celle qu’il servait. Buvant quelques gorgées, l’aveugle prenait le temps de savourer sa cervoise, avec un air légèrement rêveur. Se grattant le menton, l’interrogation suivante demandait plus de réflexion.

– Un conseil… Un conseil… Je ne connais pas particulièrement Camelot tu sais. C’est la première fois que j’y mets les pieds. Juste, dans de grandes cités comme ça, où des pontes normalement inaccessibles se déplacent en personne, ça donne des idées à quelques petits malins. Aussi… celui qui aurait un mot plus haut que l’autre au sujet de sa Majesté, je l’ouvre en deux. Celui qui l'insulterait en personne, je l’ouvre en quatre. Enfin, le crétin fini qui s’en prendrait à Dame Mebd, je l’ouvre tant de fois que tu peux rêver si tu veux en rassembler tous les morceaux ! T’as compris le conseil ? Il est assez clair comme ça ?

Son sourire était le plus carnassier, et si on pouvait penser qu’il plaisantait au moins un peu, un petit quelque chose dans son attitude jetait le doute. Et s’il était sérieux ?

Les méthodes diffèrent, mais qu’importe, tant qu’elles apportent des résultats acceptables. En outre, les Gémeaux adoptent une approche d’autant plus agressive qu’ils ne cessent de le questionner. Cette curiosité affichée intime son esprit à la prudence ; son identité demeure cachée et, pour l’heure, son instabilité est assurément remarquée.

Or, les intuitions et les suppositions se meurent, lorsque le presque Persan les pose sur les rebords de la table ; les conseils ne sont que des remontrances dissimulées, des indications aux multiples sous-entendus voilés. Si le doute subsistait jusqu’à présent, ce n’est plus le cas, désormais.

Lui aussi, n’est qu’un invité.

Une attitude changeante, au rythme des verres qu’il sirote ; son expression se tend la première seconde, s’adoucit à la suivante pour finalement s’exclamer sur Sa Majesté. Semble-t-il que l’homme tombe, sans pour autant le remarquer.

Mebd, un nom qui reste gravé.

Les menaces n’ont aucun effet sur elle, pas plus que le verre ne ramène la Guerre a leur table. Dommage, mais qu’importe : ils verront cela plus tard. Pour le moment, une discussion doit être menée pour illuminer les zones d’ombre sans alerter.

— Des conseils comme je les aime. Sa Majesté Mebd est sans doute heureuse de vous avoir à ses côtés. Malheureusement, je ne la connais pas, comment est-elle ?

Un étirement sincère, tandis que ces belles paroles s’échappent de ses lèvres. Les visions des uns n’est pas celle des autres, après tout.

Elle ne la connaît pas plus que cela.

S’esclaffant à la question de Mehry, Cathbad répondait hilare :

– Même si je l’expliquais ici, t’y comprendrais rien à rien ! N’imagine pas que je suis la moitié d’un con, petite. Je sais ce que tu cherches à faire.

Quand bien même ces mots étaient-ils donnés avec le sourire, quelque chose dans son attitude ajoutait à la tension dans la salle. La gamine ne s’imaginait quand même pas qu’il allait lui cracher des informations comme ça sur sa maîtresse, si ? Et puis, ça le faisait chier de toujours avoir à se justifier devant des types qui ne changeraient de toute pas d’avis. De toute, si cette Sainte était sincère, son empathie de mollusque ne lui permettrait pas de le saisir. La diplomatie, il laissait ça à d’autres. Se tournant un moment vers Silas, sa remarque avait l’effet de l’agacer.

– Qu’est-ce que ça peut bien te faire de savoir ça, hein ?

Après quoi, le chevalier d’Athéna s’adressa à sa compère pour détendre l’atmosphère. L’opportunité parfaite pour Cathbad qui pouvait ainsi vider son broc et le retourner brusquement sur la table avec un air contenté.

– Bon, c’est pas tout, mais j’ai du travail moi !

Se relevant, son sourire s’étira à nouveau vers ses compagnons du moment.

– Mehry, Silas… c’était un plaisir !

L’instant d’après, cet homme intimidant s’éclipsa de l’auberge. Les gens en présence pouvaient enfin partager leur moment de convivialité en toute sérénité.

[Fin du RP pour Cathbad]

Un éclat d’amertume ; une explication que l’étranger offre, tandis qu’il prétend connaître des arrières pensées illusionnées, comme s’il portait la conscience éternelle sur ses traits. La noyade débute par la méfiance, autant qu’elle peut être engendrée par la confiance. Qu’importe. Un manque de perspicacité, d’ouverture et de compréhension déborde de cette attitude : tous n’ont pas les mêmes croyances, la même religion. Pourtant, quand bien même ce fait est annoncé, il tombe dans l’oreille d’un sourd.

Les noms d’inconnus.

— Effectivement, je cherche à connaître des noms encore inconnus dans ma contrée, dans mes croyances.

N’en ferait-il pas de même ?

Les Jades glissent jusqu’à la silhouette du presque Persan. D’un mouvement de tête, elle infirme les questions posées à son égard. Silas est capable d’assurer ses arrières seuls, comme l’adulte qu’il est. Toutefois, les règles de tourner en duo ne lui conviennent guère, et Mehry envisage d’y remédier, à sa manière.

— Juste te dire que j’allais faire un tour.

Le corps tente de se relever, mais s’arrête lorsque Cathbad reprend le mouvement. Visiblement, les conversations s’arrêteront à ces quelques mots. Somme toute, la demoiselle se redresse, s’apprête à quitter les lieux.

— Le plaisir est partagé, Cathbad.

Un dernier regard adressé à celui qui boit à l’œil, à quelques mètres de là. La discrétion n’est plus pour l’un, tandis qu’elle ne l’a jamais été pour l’autre. Un hochement de tête, un étirement fin des lippes pour toutes salutations, et déjà s’envole-t-elle vers de prochaines découvertes.

Citation :

Fin du RP pour ma part.