Chapitre 01 - Groupe # 01

Ici, les joueurs ci-dessous posteront à la suite :

Citation :

Groupe de combat # 01 :

- Akrites
- Childéric
VS
- Zvezdan
- Ludmila

La pression dans le Sanctuaire avait augmenté, sans compter tout le reste. Le lion était soulagé de voir enfin le jour J arriver. Le rituel du peuple perdu de Mu avait quelque chose d'impressionnant et de mystique qui intriguait beaucoup de mon au Sanctuaire. Le lion d'or y comprit. La guerre... Il se souvenait de son maître qui était parti jadis et qui avait refusé qu'il l'accompagne. C'était comme ces fois-là. L'ambiance lourde, les adieux sinistres. Le lion lui, n'avait personne à qui faire ses adieux. Les gens qui comptaient pour lui étaient loin et ils venaient avec lui combattre et probablement, mourir. Athéna elle-même prenait part à ce commando étrange qui viendrait libérer la tour sacrée de Jamir. Childéric s'y était déjà rendu, à l'aube du raide des guerriers d'Arès, pour ramener son ami Silas. Et il y retournait maintenant, suite à un nouveau raide des hommes de la Guerre. Le destin, cruel, se répétait encore et toujours !

On lui aurait posé la question, s'il voulait revenir de cette bataille il y a peu, il aurait dit que ça lui importait peu. Seul comptait l'utilisé qu'il aurait pu avoir sur le champ de bataille et la valeur qu'aurait pu avoir sa mort. Maintenant... Il y repensait à deux fois. Il avait des raisons de ne plus mourir si simplement. Le lion serra les dents alors quand le rituel et la téléportation commencèrent. Le cosmos qui les irradia fut puissant et violent. Oppressant même. Le monde connut Sanctuaire disparu dans une explosion de lumière et d'énergie, pour laisser brutalement place à la désolation de Jamir... et l'ombre de la guerre ! Le rituel comprenait visiblement des risques, comme en témoignait le sifflement léger dans les oreilles de lion. Mais il avait suffisamment de force et de vigueur pour se remettre rapidement de ce genre de petit désagrément.

Par contre... le groupe de saint avait été séparé et après un rapide coup d'oeil, le lion ne vit pas trace des autres saints. Si ce n'est le grand Pope en personne avec qui il semblerait donc devoir faire équipe. Il adressa alors à son supérieur un petit clin d'oeil amusé lors de sa petite réplique, écho de l'entraînement musclé qui avait vu les deux hommes s’opposer. Amicalement bien entendu. Si le Mérovingien avait des problèmes assez sérieux avec son ancien chef, les choses se passaient mieux avec Arkites. Il répondit donc, sur le ton de l'amusement au chef des chevaliers :

« - Eh bien, on dirait que la revanche attendra cette fois ! »

Le lion commença alors à rire. Mais son rire, si puissant, s'étouffa bien vide quand son corps fit balayer par l'explosion des cosmos qui se fit sentir. Athéna... et elle se battait avec Arès ! Le lion d'or avait ressenti son cosmos à Kiev et il n'était pas près d'oublier la folie qui en était né. Dans son esprit, le Mérovingien psalmodia une prière pour apporter son soutien, même risible et plus symbolique qu'autre chose à sa déesse. L'aider, c'était combattre les guerriers d'Arès et les spectres. Ça, il pouvait faire. Faire parler ses crocs et les laisser mordre ! Le lion suivit donc le Pope quand ce dernier choisit de sortir du cratère qu'avait fait naître le rituel. Il vit les lames de son supérieur sortir. Les choses sérieuses étaient sur le point de commencer et il sentit les puissants cosmos qui arrivaient non loin de là. Dont qu'il n'eut pas grand mal à reconnaître, il l'avait déjà croisé deux fois. Et par deux fois, ils avaient failli en venir aux mains sans jamais passer à l'acte... Mais finalement, c'était le moment. La fin du cycle.

« - Eh bien, on dirait que cette fois nous allons enfin nous battre n'est ce pas, cardinal de la guerre ? »

Le lion lâcha ces quelques mots à la volée. Il attendait son adversaire de pied ferme et déjà, il fit brûler son cosmos, laissant doucement la pression de la bête montée. Déjà, ses yeux changèrent de forme, se fendant, comme ceux d'un chat.

Nous y voilà enfin…
Le déchaînement de cosmos dans les environs ne présageait rien d’autre qu’un chaos semblable à Kiev, la Hyène en était dorénavant assurée puisqu’elle ne se retrouvait pas au cœur de la mêlée pour atteindre un quelconque objectif, mais plutôt pour se confronter à des forces innombrables sorties de nulle part. Des forces qui s’étaient vraisemblablement faites attendre, car à en croire la divine stratégie, la présence des berserkers ne se justifiait qu’à travers cet instant impromptu.
Était-ce une guerre ? Il n’y avait pas là l’esprit d’un raid comme on pouvait s’y attendre à l’origine. Il ne s’agissait ni d’une escarmouche, ni d’un siège ; non, c’était un sacrifice, tout au plus. Une virée sanguinaire dont la finalité demeurait un mystère outre pour son Altesse Arès. Eux, marionnettes, n’avaient qu’à se battre en tâchant de tromper la mort. Même vaincre semblait presque dénué d’intérêt au vu de ce contexte inattendu : Ludmila doutait. Elle ne doutait pas de son dieu, auquel cas elle aurait déjà pris ses jambes à son cou pour s‘épargner des risques inutiles, mais doutait simplement de sa propre utilité sur ce champ de bataille. Bien que l’envie de prouver sa valeur dictait sa conduite, elle n’était pas aussi naïve au point de croire que son implication apporterait quoique ce soit à tout ce capharnaüm.

Le Dieu de la Guerre s’était chargé de les déplacer tels des pions sans leur témoigner la moindre information. Dans cette même logique il n’hésiterait pas à sacrifier chacun d’entre eux afin d’atteindre l’échec et mat de son côté. Ainsi les berserkers devaient gagner du temps, probablement. En tâchant de survivre.

Oui, après avoir colonisé la région ce serait bête de ne pas se montrer hospitalier.

Moufta-t-elle à Zvezdan en le suivant de près, le regard vigilent et la poigne assurée sur la garde de sa hache. Ce jusqu’à la sortir vivement lors de l’apparition de deux ennemis. Elle en reconnu brièvement un plus ou moins aperçu à Kiev, mais ne chercha à rentrer en contact ni avec l’un ou l’autre. Son supérieur s’amusait déjà de ces retrouvailles et elle ne comptait pas ajouter ses sarcasmes à cette rencontre pour le moment.

Elle se plaça à la gauche de celui-ci, légèrement en avant comme si elle cherchait à le couvrir, puis porta son attention vers l’homme à la chevelure herbeuse.
Une nouvelle mascarade débutait.

Les yeux du lion s'étrécirent alors. La guerre. Le sang. L'humanité. Son cosmos s'anima alors en écho à la violence énergie rougeoyante qui venait d'animer la cuirasse sanglante du cardinal de la guerre. L'aura bestiale du lion se rependit alors dans leur petit théâtre de mort. Soldat oui. C'était les mots qu'il avait employés, c'était ce qu'il était. Mais il n'était plus le même soldat qu'avant. Le temps n'était pas au débat idéologique avec le cardinal de la guerre qui ne semblait de toute façon pas très disposé à discuter. La bête qu'incarnait le lion s'opposait à la violence sanglante du chien d'Arès. Soldat contre soldat. Guerrier contre guerrier. Childéric chassa alors rapidement la bête féroce, le broyant sous la force de sa volonté. Chasseur. Son aura animale se fit alors moins sauvage, moins oppressante, plus canalisé. Il posa alors fixement ses yeux félins dans ceux de Zvezdan.

« - Nous voilà enfin dans notre élément à tous... »

Le lion rassembla alors rapidement une petite partie de son cosmos dans son poing. Il leva alors simplement le bras droit, tendu, poing serré, droit vers le cardinal. Il relâcha le cosmos ainsi amassé. Enfin, le tueur de Pope aurait le droit de goûter les crocs du lion que Childéric avait tant agité devant lui. Lors de leur rencontre dans cette grotte sordide des Carpates et ensuite, quand il avait reçu l'ordre de le laisser partir durant l'attaque du Sanctuaire. Décision qu'il ne comprenait même maintenant, toujours pas. Un problème de moins qu'il aurait pu éviter maintenant. Mais enfin ils allaient se battre ! Et donc, une légion de faisceau de lumière incarnation de son poing, balayeraient le cardinal de la guerre. Irrégulier, rapide, imprévisible. Difficile à éviter.

Un petit signe de tête à Arkites et le lion couvera la distance entre lui et Zvezdan. De la main qui ne venait de pas de lancer l'attaque cosmique, la gauche, le lion fit mine de déchirer l'air à la manière des griffes d'un grand fauve. Pourtant, physiquement la guerre ne sentirait rien. Mais il verrait bien que ce n'était pas son corps qui était visé mais directement son cosmos qui en prendrait un coup. c'était son essence que le lion venait directement arracher à son être. Le chevalier d'or fit alors le pas final pour couper la distance et rentrer dans sa sphère d'influence. Sa portée, son rythme, son combat. Le poing droit du lion décrivit alors un rapide arc de cercle, en servant de son coude comme axe plutôt que son épaule, en direction du flanc du cardinal de la guerre.

Le poing gauche du lion n'attendit pas plus pour venir frapper directement en plein dans le diaphragme de Zevzdan. Et juste après, le pied du lion chercha à cueillir directement du bout du pied les entrailles du cardinal de la guerre. Le chevalier d'or continua son enchaînement par un direct en plein visage. Droit sur le menton du guerrier d'Arès. Pour finir, il leva la jambe pour frapper le torse de son adversaire de la plante de son pied pour le repousser au loin, frappant de toute sa force, terminant son pas en reposèrent le pied à terre et remettant en garde pour attendre la suite... Car elle ne tarderait pas à venir. Il s'était élancé, seul droit vers ses deux adversaires. Il ne douterait pas qu'Arkites lui vienne en aide, mais il s'était placé dans une situation... délicate, du moins pour le moment. Mais le chevalier du lion avait du répondant. Il était un soldat. Un combattant, et c'est ce qu'il allait faire là. Se battre, se battre pour survivre et non plus pour mourir !

A l’éclat vivifiant de ces belles armures s’ajoutait désormais l’écho de leur cosmos gargantuesque ; de telles auras dénotaient une maîtrise et une compréhension de cet art qui transcendaient de loin celles de la Hyène, pourtant elle ne bronchait pas. Campée sur ses appuis, un frisson la parcourait toutefois. De l’excitation ? Oui… A croire qu’elle redécouvrait ce sentiment à chaque fois que l’adrénaline éveillait sa carcasse. Cela lui rappelait son premier combat contre un Gold Saint - Les Gémeaux, là aussi elle avait douté de pouvoir tirer son épingle du jeu. Mais au fond, peu importait les doutes. Seule la hargne et un dévouement total à l’appel de la guerre récompensaient un guerrier, ainsi était le credo de son Altesse Arès. Aujourd’hui plus que tout autre jour, elle devrait se donner ouvertement à cette rage latente afin de ne pas céder trop tôt face à ces adversaires de haute volée.

Aux abois, elle surveillait avec assiduité le duo étranger avant de saisir de sa main gauche le pendentif pendu à son cou puis de le broyer d’un simple pression. Une fumée orangée en résultait, en grande partie inhalée par sa propriétaire dont les yeux clignotaient quelques instants. Une drogue suspecte qui lui montait peu à peu à l’esprit, emballant son poux à mesure que l’effet s’accentuait. Elle ne devait pas faire la fine bouche : Tout artifice s’avérerait bienvenue.
Alors que son regard gagnait en vivacité, elle se préparait à lancer l’assaut, remarquant sans peine la communication silencieuse et convenue qui avait eu lieu entre les deux saints. Au vu de la posture du grand blond, ce dernier engagerait le corps à corps afin de focaliser l’attention. Il suffisait à Ludmila de l’intercepter pour couper court à son initiative puis d’enchaîner sur l’homme en retrait afin de semer le trouble dans leur coordination.
Mais.
Avant même qu’elle puisse s’élancer, ce fameux combattant aux pupilles félines la devançait d’un éclair pour le moins vexant. Elle qui se targuait d’être une duelliste vivace venait de se faire moucher sans le moindre égard ; elle eut tout au plus le luxe de suivre avec attention les premières frappes de celui-ci à l’encontre de Zvezdan.

Si elle se permit un bref grognement, l’idée de demeurer passive face à ce faux départ ne pouvait s’inscrire dans sa stratégie. Aussi, elle chargea sa hache de cosmos avant de l’expulser sur le Gold Saint de façon à le distraire le temps que le Cardinal renforce sa position. Puis ni une ni deux, elle ne perdit pas la moindre seconde et chargea le second adversaire qui à ses yeux ne devait pas avoir l’opportunité de se tenir hors de la mêlée.

~ Savannah Rush! ~

A son tour de dévoiler cette célérité qui lui était si précieuse. D’un bond, elle traversa l’espace qui la séparait de sa cible pour lui distribuer une frappe sèche et précise directement au diaphragme. Derrière elle, la trainée de cosmos qui la précédait crépitait et ajoutait à l’atmosphère ambiant une chaleur propre aux biomes arides.
Aussitôt son assaut exécuté, elle tournoya un instant sur elle-même avant d’attraper au vol sa lame prodige qui lui revenait visiblement dans les mains tel un boomerang, lui accordant de ce fait un nouvel enchainement de frappes cette fois-ci bien plus lourdes et létales. Son arme se chargeait à chaque geste puis se déchargeait à chaque impact, provoquant étincelles et volutes de fumée grisonnantes, fendant l’air sans répit comme si la poigne qui la maintenait active ne faisait en réalité que se laisser porter par des mouvements autonomes.

La moue de la vandale trahissait une passion certaine pour son activité actuelle, bien qu’elle demeurait silencieuse. Elle ne comptait d’ailleurs pas s’arrêter dans son entreprise ni encore moins instaurer la moindre distance. Son cosmos se consumait aveuglément à travers ses frappes, et cela lui convenait parfaitement ainsi.

A la violence Vengeresse de l'Homme s'oppose la Brutalité animale de la Bête. En une danse liant deux partenaires tant similaires qu'éloignés, les deux Cosmos se lient, s'affrontent, que l'aura de Rouge Sanguinolent soit mise en face de celle d'un Lion Prédateur.

Notre élément, oui... Laisse-moi donc te montrer l'autre Guerre. Celle qui ne s’embarrasse ni de sens ni de convictions. La plus détestable mais aussi la plus vraie. Celle du sang, des sentiments, des pulsions du corps et du cœur.

Opposée à leur si chère et si importante Guerre « pour le bien de tous ». Il ne le quitte pas une seconde, ce regard fait fauve. Il le perce, le traverse. Jusqu'à ce qu'un voile de son Cosmos Rougeâtre vienne complètement envelopper le Cardinal, comme avalé par ses propres chimères. Les visages dessinés dans cette marre d'énergie hurlent d'un nouveau cri alors que le flux semble s'enrouler autour de lui, gagner en intensité, se faire opaque si bien que la petite silhouette du Vandale n'y soit plus perceptible. Et bientôt, quelques traits de lumière iront pour s'écraser contre le corps du pauvre hère à l'intérieur.

Mais avant même que la multitude lumineuse n'émane du poing de Childéric, quelques paires de bras rachitiques viennent à sortir de la sphère de Cosmos irrégulière. Un bras, un corps, nu, et bientôt un deuxième. Quatrième, huitième, seizième. Trop pour le volume de cette concentration Cosmique taille humaine. Ils sortent vite, leurs visages vides et sans affect. Ils se ruent en avant, hagards, l'air comme inconscients d'eux mêmes, de toute notion de danger ou autre. Alors ils volent, par paquets de cinq, déchirés en une nuée carmine par la lumière tueuse du Lion. Ca hurle, ça se plaint, quelques viscères répandues sur ce sol rocailleux, alors que de là où est le Cardinal ne cessent de sortir de nouveaux corps. La petite procession gagne un nouvel arrivant à chaque trépas d'un autre. Ils continuent, avancent vers Childéric, l'air plus hargneux d'un coup. Colériques, furieux, leurs traits jusqu'ici indifférents comme pris d'une colère subite. Et il pourra la sentir, cette Rage. Elle améne en une soudaine poussée de Cosmos qui émane de la position du Cardinal, un autre regain de Vigueur dans sa concentration. Plus fort, plus oppressant, plus... Inquiétant.

Elle est là, cette Fureur, à tomber sur les épaules du Lion comme la peste tombe sur celle des plus démunis. Démesurée, Destructrice, Chaotique. Pour point d'origine, cette silhouette sombre à peine discernable derrière les entrelacs cosmiques manifestés par Zvezdan. Ils avancent, cris, hurlent, bras griffus et mâchoires pleines de dents portées vers l'offensive en une gestuelle maladroite mais dangereuse. Au sentiment de danger naturel que peut provoquer la vue de cette charge groupée s'ajoute un autre signal d'alarme, lui moins innocent que le premier. Surnaturel, extérieur. Il pourra la sentir, le Lion. Cette peur irraisonnée, cette crainte pour la vie, soudaine et omniprésente. Crainte et fureur, Lion. Peut-être comprendras-tu ? Peut-être connais-tu, mais pas comme moi, alors...

Les deux s'imposent à lui comme des impulsions soudaines. En plus de la horde au devant, à ses yeux semblent se dessiner d'autres silhouettes elles inexistantes, à son ouïe, des chuchotements sinistres glissés au creux même de son oreille, comme si c'était là, à sa gauche, prêt à frapper. Et pourtant, s'il s'y retourne à cette gauche, rien. Le néant le plus complet.

C'est bel et bien devant que ça se passe. Et c'est devant que le Lion se jette, faisant fi des marcheurs pour aller lacérer l'air prés du visage de la Guerre. La concentration Cosmique tout autour du Cardinal semble se déchirer en trois grandes marques griffues, à la grande surprise du premier ciblé alors comme vidé d'une partie de ses forces. Une grimace rageuse aux traits, il encaisse les coups qui arrivent après, cherche à esquiver, peine tant il est concentré sur ses arcanes mentales. Diaphragme, estomac, visage. Les coups ont raison de sa défense, et le pied au torse finit par faire se dissiper une partie du Cosmos extérieur à la silhouette du Vandale. Il saisit ce pied, le verrouille entre ses bras alors que son regard se fixe dans les yeux félins qui lui sont offerts. Les corps sont là, tout autour d'eux deux, et l'on pourrait se dire qu'ils allaient fondre sur le Lion. Certains dans le dos de Zvezdan se mettent à cavaler en avant, hurlants, intimidants. Pourtants, ils passent devant les deux combattants, ignorent Childéric. Comme dotés d'une présence physique bien concrète et prégnant là où il sont habituellement le fruit d'une illusion à la réalité troublante pour sa cible seule, ils poussent et bousculent sur leurs chemins. Leur cible se fait bien vite deviner tant ils se ruent vite vers lui. Le Pope, quelques mètres plus loin, cible de la vindicte de ses victimes passées. Celles-là mêmes qui déjà commencent à entonner les reproches et nombreuses insultes que leur convient de clamer au visage de la voix d'Athéna.

Un regard rapide vers la Hyène largement en avance sur la masse maladroite, Le Berserker projette le lion un peu plus loin, et de son habituelle rapidité, profite de la confusion créé par les corps bousculant non loin d'eux pour asséner un coup de poing bien placé à la tempe du Gold Saint. Pour le suivre, ses deux bras fins mais dotés d'une force insoupçonnée qui se referment derrière la nuque de son adversaire. Une tirée vers soi, tandis que le genou s'approche dangereusement de l'arrête du nez. Que le coup porte ou non, Zvezdan profite de la position pour se mêler à la foule macabre, s'y faire difficile à suivre et progresser dedans, en direction d'Akritès.

Et il la voit, elle, à balancer cette hache qu'il connaît peut-être trop pour son propre bien. Des mouvements qu'il connaît eux aussi, qu'il a vu et revu, qu'il a subit, contré, étudié. Bien vite, une silhouette se démarque des vers nus et criards qui progressent. Plus rapide, bien plus rapide qu'eux. Elle arrive dans le dos de la Vandale, à suivre le sillage de la traînée de Cosmos qui en émane, pour se faire moins visible aux sens du Pope. Et lorsque l'enchaînement de lourdes frappe de métal cesse, c'est cette même silhouette qui sort de la fumerolle, cette étincelle furieuse posée sur un visage quant à lui fermé. Un uppercut qui part, rapide, puissant, et pour le suivre,un coude qui va pour atterrir à l'arête du nez.Lorsqu c'est porté, ce bras plié pour présenter un coude se déplie en un geste horizontal brusque et violent, pour mieux que le dos du poing vienne claquer contre la tempe de la Voix. L'autre main, elle, profite de l'élan de l'assaut pour tenter d'aller agripper la tignasse verte et tirer dessus avec force, allant pour amener le corps au plus proche de la horde maintenant imminente.

Et avant de le faire, il le lui dit à l'oreille, de ce ton qui peine à cacher le fiel dormant.

- Va donc leur dire bonjour, Pantin.

Ainsi de le jeter au jugement de ces corps. De ces visages, peut-être, sûrement familiers aux yeux de l'homme.

La Hyène haussa un sourcil suite à cette remarque saugrenue de la part de son adversaire. Seulement, la fin de son assaut personnel impliquait l’avènement du Cardinal de la Guerre, et par conséquent d’une série d’autres ennuis à l’encontre du verdoyant. Aussi elle ne lui offrit aucune réponse, le laissant en prise avec le fléau de son supérieur et s’accordant ainsi une brève pause simplement dans le but de balayer la zone du regard. Car si une fois lancée elle n’avait de yeux que pour sa proie, prudence et calcul demeuraient de mise avant de passer à l’acte.
Cependant l’ennemi rétorqua précipitamment, révélant entre autre un tapis de ronces qui, s’il ne risquait pas d’atteindre les soldats éthérés de Zvezdan dont les arcanes illusoires s’intensifiaient au point de prendre consistance, ne manqua pas d’irriter Ludmila au plus haut point. Ses bottes se laissaient doucement entraver, puis les jambières, au point que ce mauvais sort ne tarderait plus à gaspiller un temps considérablement précieux au cours de cette mêlée hors norme ; puisque déjà son adversaire s‘était libéré de son surplus de pression et préparait la contre-attaque…

Evidemment, cela la contrariait. Mais il n’existait à ce jour aucun ennemi n’ayant jamais cherché à restreindre ses manœuvres. Et chacun d’entre eux avait pu jouir de cette joie éphémère - Ephémère, car déjà la hache tremblait sous l’impulsion du cosmos délétère, vibrant jusqu’à finalement se déchainer de droite à gauche, quadrillant et fendant le vent. La plupart du cosmos adverse se dispersait, n’en laissant qu’une infime partie ironiquement enroulée autours d’arme prodige : De la garde jusqu’au tranchant, une fine série de ronces grisâtres s’agglutinaient et se consumaient doucement. Comme à son habitude Purpurine dévorait l’énergie adverse afin d’affuter son mordant. Ludmila esquissa un sourire en observant la faune épineuse à proximité se tordre et se faner… En quelques secondes, il ne restait plus que des résidus à peine bon à utiliser en guise de fumier, et des bribes de cosmos corrompues en la présence de roses noirâtres.
Mais son sourire s’estompa rapidement. Cette hostile végétation n’était pas corrompue. Ses roses noires n’étaient pas non plus de son fait. Et bientôt, leur multitude remplaça de manière bien plus oppressante leurs défuntes cousines. Le discours pour le moins anecdotique de son interlocuteur dorénavant disposé confirmait ce revirement de situation.

Que…

Quelle ironie. Non contente de ne pas avoir dévoré l’ensemble du cosmos présent, Purpurine elle-même faiblissait sous l’effet de ce tertre floral aux propriétés carnetières. Elle se sentait comme grignotée vivante, et ce même si la cuirasse lui accordait une digne protection, tout comme la drogue qui au gré du temps atténuait la conscience de son propre état physique. Elle ne put effectuer le moindre geste, droite comme un i, percluse comme le serait une torche humaine et la nuque chutant vers l’arrière. Sa seule réaction - et solution - fut de laisser exploser son cosmos afin de lutter contre ce mal jusqu’à ce qu’il se dissipe de lui-même.
Quand cela arriva enfin, elle perdit de sa contenance et darda le combattant d’un regard mauvais, la moue emplie de reproches. Que déblatérait-il encore ?

… A quoi bon s‘arrêter ? Teh! Je n‘ai jamais été au plus près de ma propre histoire que quand ma hache s‘apprête à fendre vos cloths et mettre un terme à vos vies. Son Altesse Arès m‘a accordé le droit de me battre en la mémoire de mon peuple et je compte bien en faire usage… Personne ici ne souhaite que ceci s’arrête : Ni les berserkers dont la voie est toute tracée, ni les saints qui craignent de ne bientôt plus pouvoir dominer la face du monde…

Alors poursuivons. Je suis tout ouïe de découvrir l'ensemble de tes fabl…

Mais voilà qu’elle fut interrompue par un choc d’une violence sans précédent. Le second servant d’Athena venait de lui assener une frappe en plein flan. Si d’autres suivirent en abondance, ce premier coup s’était avéré particulièrement redoutable en libérant chez la vandale un choc électrique effroyablement douloureux et efficace. Suite à l’impact elle s’était complètement vautrée, suivie de près par le cogneur qui la ravageait, se déchainant même sur le visage féminin sans le moindre égard. Sûrement en guise de cadeau bonus.
Evidemment. Déjà qu’elle peinait à le suivre correctement… Monologuer avec un autre quidam ne relevait pas de la meilleure des stratégies pour changer la donne en matière d‘anticipation. Après avoir vaincu la stupeur, elle repoussa à l’aveuglette son assaillant par l’intermédiaire de sa hache, se releva en titubant légèrement et, chose rare, bondit en arrière afin de marquer son replis. La vue trouble, la respiration rauque, et le visage profondément marqué et de plus en plus dissimulé par le sang, elle cracha au sol et tâcha de ne pas trop relâcher l’attention malgré ses difficultés actuelles.

…Enfant de putain… Grogna-t-elle, le timbre affaibli et enraillé, tout en passant sa main gauche sur son visage pour essuyer approximativement le surplus de sang qui s‘en écoulait. Sonnée mais moins sujette à la douleur de par son accumulation, elle laissa finalement échapper un ricanement nerveux. La prochaine fois… Gold Saint… Utilise une lame et coupe-moi la tête. La mort sera toujours moins détestable… que ça.

… Mais je vois… Je sais quel chemin est le mien et pourquoi je l’arpente alors… Un ou deux obstacles à la fois, peu m‘importe, Hin!… Je ne le rebrousserai pas. Ainsi est faite la Guerre, dansez-donc avec moi pour en apprendra d'avantage...

Les ricanements continuaient, bien que cette fois-ci leur origine provenaient d’ailleurs. L’ombre de la Hyène croissait et dansait tout autours de sa silhouette, prenant la forme abstraite des charognardes affiliées à sa cuirasse ; celles-ci riaient et s’affolaient de plus en plus forts alors que la hache prodige sifflait à la manière d’une cocotte-minute, produisant une fumée qui se liait aux animaux cosmiques de plus en plus agités.
Puis de nouveau, un assaut. L’arme empoignée à deux mains creusait un sillon dans la terre à mesure que Ludmila progressait dans son avancée, jusqu’à atteindre sa cible originelle. Une fois à mi-chemin, elle reproduisit sa charge précédente afin de mener une offensive particulière lourde, abattant par deux fois sa lame sans prendre en compte l’importante quantité de cosmos utilisée dans ce but. Bien qu’elle avait hésité à s’en prendre à Childeric, changer de rival au cours de son duel ne lui convenait pas, d’autant qu’elle ne pouvait prétendre abattre deux golds saints en alternant ses frappes. Il lui faudrait tenir, et compter sur Zvezdan qui devrait aisément s’amuser si Childeric ne lui prêtait plus attention.

La Hyène se laissait doucement bercer et galvaniser par la rage. Il n’y avait de toute manière que cela à faire pour ne pas céder trop tôt face à ses ennemis, et elle conservait quelques atouts en main qui devraient forcer considération. Peu importe le statut de ces derniers.
Dorénavant au beau milieu de ceux-ci, elle laissait sa hache danser copieusement à travers une série de frappes.

- Pas grand chose.

Roses et effusions sanguines sautent au visage des deux Vandales, tandis que le plus haut gradé des deux ne fait pas le moindre geste pour esquiver l'assaut. Les ronces tentent bien d'ouvrir quelques plaies mais peinent à ne serait-ce que traverser le Cosmos qui pulse autour du Cardinal, et les coups qui passent ne font que s'écraser mollement sur la peau couleur cendres. Un regard abaissé vers les maigres coulées rouges occasionnées ici et là, l'air neutre. Un air qui change lorsque les mots de Ludmila lui arrivent à l'oreille. Oui... Il entend ses mots, sourit à leur écoute, d'un sourire plein de dents, carnassier. Guerrier. Un sourire qui bien vite s'estompe, pour cause : un éclair qui tord les chairs, un poing qui défigure. Une paire de sourcils qui se froncent, le dos d'un coup raidi, un spasme qui prend l'échine.

Et ce regard. Ooooh, oui, s'il n'a pas eu l'air vide de cette Rage ne serait-ce qu'une seconde tout le long de leur entrevue, ici, elle venait de prendre une teinte autrement plus dangereuse. Deux fournaises enragées viennent se poser sur la silhouette massive du Lion, et en même temps qu'elles, celle d'une partie des corps lancés sur Akritès. Du même mouvement, une moitié des visages se tournent vers Childéric, et viennent à changer de traits en un procédé peu ragoûtant, les proportions du visage, teintes de peau et trait du faciès tordus en tout sens un temps jusqu'à prendre une nouvelle apparence. Ainsi, plutôt que les victimes du Pope, ce sont les traits des victimes du Lion qui sont là, tournés vers lui. Mais ça n'est pas leur Rage dans le regard, pas exactement. Eux tous portent ces deux mêmes yeux de flamme, brûlants d'animosité. Et ils le disent tous d'une même voix, similaire à un point dérangeant à celle du Cardinal.

- J'vais te crever.

Et ils s'y jettent. Cette fois-ci, c'est bien avec l'intention de le lacérer lui que la procession morbide se jette en avant, criarde et désordonnée. Et tandis que ça se fait, le Vandale tourne ses prunelles vers le Pope. L'air autour du Cardinal se fait d'un coup plus lourd, oppressant, et l'opération se répète sur les épaules du Pope en guise de réponse immédiate. Et elles se mettent à danser devant ces yeux furieux, ces volutes de Cosmos hurlantes, ces voix de Vengeance. Une grande inspiration, et ça semble comme aspiré à l'intérieur de ses narines. Les yeux se révulsent un moment, et alors même que la charge de Ludmila s'apprête à frapper, les coups de massue à la porte de l'esprit du Perse commencent à frapper, forts, rudes, insistants, et sans le moindre préavis. Elle s'élève, cette voix pleine de venin, mauvaise et méprisante. Elle résonne dans l'esprit du représentant d'Athéna comme si cela venait de partout à la fois.

- Tu vas mourir comme un chien

Une vision de son propre trépas passe troubler le champ de vision du Pope, se superposant à la charge de la Vandale en l'image d'une lame abattue sommairement sur sa nuque.

- Ta chevalerie, tes Saints. Ils vont mourir aussi, ou pire, ouvrir les yeux sur le Mensonge de leur cause.

Divers flash rapides, le spectacle du corps sans vie du Lion, tombant lourdement, les yeux vides de l'étincelle propre à la vie. Les Gémeaux qui se serrent les tempes de ses mains jusqu'à ce que le sang vienne à émaner de tous les pores de sa peau. Et le Bélier, qui lui quitte à pas lents ce Sanctuaire et ses utopies sanglantes, les épaules libres de l'or maudit, libre de la grande Supercherie.

- Votre idéal froid, il ira fondre dans des flammes marquées « Représailles ».

Le crépitement du feu qui se mêle à la voix, la tableau d'un Sanctuaire enterré sous de trop nombreuses colonnes enflammées, le sol parsemé de corps armurés, une cendre bien lourde qui tombe du ciel pour aller se répandre partout sur les lieux.

- Elle tombera, oui... Bien assez tôt.

Fugace, la vue d'une Constantinople réduite à l'état de ruine s'impose en un énième flash confondu avec les assauts de Ludmila.

- Elle tombera...

Cette fois-ci, de nouveau l'image d'une chute, mais ici, celle de la Déesse qui se dit Sagesse.

Ca continue, en d'autres fresques sinistres et vengeresses, alors que le Cosmos du Vandale s'intensifie de nouveau. Pour y faire écho, la lueur rageuse dans les yeux des corps agglutinés sur Childéric s'anime d'un éclat nouveau, plus intense. Les silhouettes décharnées continuent leur habituel flot d'insultes et de coups de griffes, mais se voient peu à peu prendre un aspect autrement plus bestial, presque comme pour faire écho à la cible de leur ire. Cette voix qui jure à l'encontre du lion devient gutturale, profonde, inhumaine. Les faciès s'ils restent ceux d'anciennes victimes du Gold Saint, finissent par se tordre en une expression de Fureur poussée à un extrême qui tend les traits jusqu'à quelque chose d'ignoble, sale, repoussant. Leurs dents deviennent crocs, leurs ongles acérés s'allongent en d'authentiques griffes. Plus que tout ça, leur aura. De simples illusions, et pourtant, une menace bien prégnante qui se perçoit. Comme des avatars de la haine du Vandale, ils sont là, véritables torches émotionnelles pour qui sait déceler les sentiments dans le cosmos. Et leurs mouvements n'ont plus rien de la maladresse de plus tôt. Ils prennent le modèle de leur bourreau, investis d'une rapidité nouvelle, déconcertante. Alors la horde se jette en un assaut Coordonné, plus dangereuse qu'il y a de ça quelques secondes. Ça mord, ça griffe, ça mange, ça gratte sur l'or de cette armure. Un arrive devant lui, semblable en tout points aux autres. A une phrase prés.

- Touche aux miens et je t'écorches vif.

Cette voix, ça n'est pas celle du corps d'origine, quel qu'il soit. Cet avertissement, ce n'est pas celui du trépassé en face du Lion, et s'il s'agit d'une victime intime ou autre, il s'en rendra d'autant plus compte. Non, encore une fois, dans le ton comme dans les mots, des relents de ce qu'à pu lui laisser comme impression le Cardinal de la Guerre. « Les miens ». Parle-t-il du point de vue du Berserker ou du Vandale ?

Quelle que soit la réponse, il est toujours à asséner ses frappes impitoyables sur la psyché du Pope. Et depuis que les corps aux prises avec Childéric se sont trouvés une agressivité nouvelle, le Berserker de son côté a vu une concentration inquiétante de Cosmos venir s'enrouler autour de son bras droit. Sifflant d'un vent tranchant, l'amas d'énergie semble comme dessiner un flux rougeâtre, instable, toujours habité de ces volutes semblables aux visages tantôt furieux tantôt démunis.

Et en un seul pas, tout s'arrête.

D'un coup, le contact psychique cesse, les yeux du Général d'Arès s'ouvrent. Un clignement d'yeux, et le voilà devant le Pope, non loin de Ludmila alors même que celle-ci venait de conclure son assaut. Un clignement d'yeux, et cet index posé sur le front du Pope, bras tendu. Dès lors, le Cosmos autour du bras vient agglutiner à une vitesse déroutante vers le bout de l'index. Et ça s'infiltre, ça s'engouffre. Les faciès hurlants passent partout où il peuvent, à s'engouffre sous les paupières, dans les narines, oreilles, entre les lèvres. Ca pulse un moment, puis finit par se taire.

Se taire à l'extérieur pour que l'intérieur devienne quant à lui un concentré de souffrance. Silencieux, toujours dans cet espèce d'état de fureur mi-lucide mi-incontrôlé.

« L'histoire peut s'arrêter là », qu'il dit. Tseh. Si seulement c'était si simple.

Citation :

Frappant l'air de ses ailes divines, la Déesse se retournait brusquement afin d'envoyer une rafale de cosmos vers Arès. Ce dernier esquivait de justesse l'attaque et laissait les différentes charges électriques partir vers un côté du champ de batailles...

• Attaque cosmique puissante
  • Virtuose
  • Glace + Boomerang
  • Onde de choc divine (les deux victimes de l'attaque divine se prennent les deux effets, esquivable évidemment avec tout moyen comme Don ou autre...)
  • Total : 35 dégâts sur Zvezdan et Ludmila.

Il n’y eut nul écho à ses frasques bellicistes. Du moins, dans un premier temps.
A peine s’était-elle élancée, carbonisant son cosmos au même titre que son environnement proche, que le Lion se dressait de plus belle au travers de sa route afin d’extirper le poète de cette périlleuse situation. Sans réellement comprendre ce qui se passait, la vandale hurlait de rage en ne ressentant ni plus ni moins que du vent au gré de sa vorace gestuelle. Son esprit continuait de glisser le long de cette pente de plus en plus familière et le tournis la saisissait l’espace d’un instant, jusqu’à ce qu’elle baisse en cadence puis se rende compte que son supérieur poursuivait fidèlement l’assaut à l’encontre des cibles qui s’étaient déportées plus loin. Au moins celui-ci conservait une précieuse clarté et ne manquait pas de faire mouche une fois les bestioles adverses débusquées.
Ludmila jeta un bref coup d’œil vers le ciel, exaspérée par ce train de retard qu’elle ne pouvait que subir ; il y avait un fossé entre son pouvoir actuel et ceux de ses ennemis, et elle ne le tolérait pas. Comment se hisserait-elle vers de plus hautes strates si elle ne savait tirer son épingle du jeu lors d’un tel événement ? Un ricanement nerveux s’emparait de sa moue irritée et ensanglantée pendant qu’elle se focalisait de plus belle sur ses cibles. Elle allait charger, encore, toujours. Viendra bien le moment où ni l’un ni l’autre de ses pimpants guerriers ne parviendraient plus à se défiler…

Sauf qu’il y avait un soucis. Si un impact supplémentaire de la mêlée entre les déités raisonnait jusqu’ici, cette fois-ci son souffle divin semblait désireux de s’inviter aux festivités. Une flopée d’éclairs s’annonçait, prêt à frapper la zone. Etrange… Elle qui comptait pourtant parmi les moins doués en ce qui concernait la perception du cosmos, comment venait-elle d’anticiper cela ?… Des réflexions superflus n’étaient pas de mise en cet instant, mais le poids de sa silhouette et la douleur qui émanait de chacun de ses mouvements confirmaient qu’elle n’avait pas aussi sérieusement encaissée depuis bien longtemps. La vandale lança donc un regard presque inquiet en direction de Zvezdan, qui lui confirma la chose, avant de reporter son attention vers leurs cibles. Qui fixait-il ? Elle pensait le deviner. Esquissant un mince sourire derrière son visage maquillé par l’hémoglobine, elle se tourna d’abord vers ce qui ne tarderait plus à leur tomber sur la tronche : Voilà enfin cette tempête…

Levant fièrement la hache prodige de ses deux mains, elle fendait la bourrasque au dernier instant en y absorbant une partie du potentielle cosmique, comme elle l’avait fait quelque temps plutôt avec son curieux interlocuteur. Etincelles, claquements et crépitements s’agitaient en cœur autours de la lame impie alors que le gros de la technique divine poursuivait sa trajectoire indéfiniment, sans même se dissiper.
Surprise par le fait d’avoir pu contrer ce fléau supérieur sans accumuler les séquelles, elle éclata de rire, se tournant derechef vers ses adversaires qui en avaient évidemment profité pour se réorganiser… L’homme à la chevelure verdâtre s’était même permis de revenir face à elle, assurément pour la narguer au vu de ses propos.

Teh! Chercherais-tu à m’humilier toi aussi ?! Bande de tares…
Où sont les ténèbres… à part chez ceux qui se voilent la face ? Ce monde est à notre image, ne me crois pas assez niaise pour abandonner mon seul atout…

Sa hache farouchement tenue en main, elle approcha… ou plutôt, elle essaya. En un éclair une rose s’était figée dans le plastron ce sa cuirasse, la perforant jusqu’à atteindre la chair. D’aucune façon la Hyène ne pouvait estimer les dégâts, la douleur alternait sans pour autant s’amplifier, ne s’apaisant que quand la frénésie reprenait le dessus. Pourtant elle n’était pas aussi hargneuse que d’ordinaire. L’épuisement semblait étrangement plus emprunt de lassitude ; son corps tenait encore debout, mais son esprit peinait à suivre le rythme. Le parfum des roses la dominait peu à peu.

… Je ne mourrai pas… Pas tant que ma vengeance ne sera pas assouvie!

D’un geste abrupt, elle attrapa la rose affichée sur son buste puis l’arracha vivement, en dispatchant l’énergie et en laissant s’écouler encore plus de sang. L’hémorragie devenait gravissime. Effectivement, elle se situait sur la dernière ligne droite - Encore un assaut de ses deux golds saints et ses dernières cartes se verraient abattues.
Sauf que pour l’heure, elle pouvait encore agir. Et meurtrir. Un grognement plus tard, elle se propulsa vers l’avant, tâchant de se fendre d’un sourire ironique alors qu’elle dépassait la silhouette de son ennemi originel pour fondre en direction du Lion. Son arme embellie par les résidus de foudre emmagasinés comptait bien lui rendre la pareille, et plus encore.

L’arsenal de la Hyène demeurait simpliste une fois que l’on connaissait sa routine. Elle reproduisit sa transe belliciste dans un élan vivace et hargneux, bien décidée à découvrir si ce dernier tiendrait également la cadence suite à tant d‘efforts.

- Connard...

Il avait approché son doigt tout proche du front de ce Grand Pope, prés à laisser déferler la Vague. Puis cette bourrasque, ce vent, cette silhouette à peine perceptible qui est passée mettre la voix d'Athéna hors de portée de la hache comme de la haine Vandale. Un regard mauvais accordé au Lion essoufflé, le Cardinal fulmine d'une Rage qui peine de plus en plus à rester lucide.

Et il va pour la clamer une fois de plus par le verbe, cette fureur qui doit s'extérioriser. Pour l'interrompre, le crépitement de la Foudre Divine qui s'élève dans son dos, puissante, dangereuse. Une moue agacée passe sur les traits du Vandale, tandis qu'il tourne lentement le visage vers l'armée d'éclairs prête à s'abattre sur eux.Il continue de la fixer dangereusement alors qu'elle s'approche dangereusement, d'un œil curieusement bien songeur. Le temps semble s'arrêter, à la perception du Vandale.

***

Je m'en rappelle, d'un coup. Pourquoi maintenant, pourquoi au milieu de cette mascarade... Tseh. J'en sais moi-même trop rien. Mais je m'en rappelle, oui. Ces nuits d'orage, quand j'étais gosse. Je me revois encore, apeuré sous ma couette, à à peine oser regarder dehors... J'en avais peur de cette foudre, oui. Maman disait que c'était quand Dieu est en colère. A chaque fois je faisais oui de la tête, l'air bien sage, puis levait les bras vers elle en réclamant son étreinte. Elle le savait, ça la faisait bien sourire, ce petit Vandale tout fier et tout capricieux qui prend peur pour quelques grondements dans la nuit. Elle aimait bien me le reprocher.

- De quoi as-tu peur, à la fin ? Tu n'as rien fait qui puisse contrarier Dieu, me semble-t-il ?
- Hm... Non ?

Le doute dans la voix. C'est quoi contrarier Dieu ? Sept bonnes années d'âge, une innocence encore pleine, peut-être trop. Contrarier Dieu... a chaque fois qu'elle me posait la question, je pensais à quand j'embêtais les marchands pour rire, à mes caprices incessants auprès des serviteurs et proches trop attentionnés. Oh oui, je les faisais tourner en bourrique, les pauvres. Une ombre espiègle et insaisissable qui semait sa petite zizanie sur son passage, à réclamer, insister, et si refus il y avait, à se plaindre, encore et encore jusqu'à ce que ça me soit accordé, quoi que ce soit, ce « ça ». De pseudos crises de nerf bien vite soufflées au loin lorsque l'on accédait enfin à la « requête ». Alors ce grand sourire niais venait s'afficher sur mes lèvres, suivi d'un « merci ! » enjoué, pour finalement consommer mon dû, que ce soit un bien matériel, un service demandé...

C'était pareil, pendant ces soirs de foudre. La petite boule tremblotante sous la couverture, et à chaque fois que ça se mettait à tonner, un sursaut suivi d'une exclamation soudaine. Alors à pas légers, une paire de petits pieds fins se mettaient à parcourir les couloirs en pleine nuit, pour aller chercher Maman dans le salon. Quand elle était là. Elle l'était, ce soir-ci. Seule.

- Maman ?
- Oui ?

Un silence. Ma tête s'était tournée vers le dehors, comme pour désigner ce ciel qui hurle. Un grondement, mes épaules montent en une surprise soudaine, quelques pas de retrait. Un léger rire qui se fait entendre à ma gauche, et je me retourne pour voir ma mère qui décroise les jambes, s'enfonce un peu plus dans son fauteuil et ouvre les bras, la tête qui dodeline de droite à gauche en un sourire doux.

- Allez, viens ici mon grand.

Un moment d'hésitation. Ca ne sait pas ce que ça veut, un marmot, vous savez ? Ca veut sa mère pour se protéger des monstres du dehors mais ça refuse de s'avouer dépendant à cette sécurité, en un espèce de sursaut de fierté, une fierté bien puérile et mal placée, comme il est à s'attendre de la part de ce noble Vandale surprotégé. Alors Maman insiste, tape le coussin entre ses cuisses pour y désigner la place.

- Ne fais pas d'histoires, Zvezdan, personne ne sera là pour se moquer de toi. C'est notre petit secret, n'est-ce pas ? Que l'héritier de la famille Nebojša devienne tout pâle dès les premiers coups de tonnerre.
- C'est même pas vr- !

Nouvel hurlement céleste pour m'interrompre, cette fois-ci plus puissant. Ni une ni deux, je me mets à courir vers Maman pour grimper sur le fauteuil et venir me cacher entre ses bras, recroquevillé sur moi-même. Elle est dans mon dos, cuisses et bras refermés sur le petit corps chétif. Je m'en rappelle, de cette chaleur, de ce bien-être. De ce chant qu'elle fredonnait doucement pour me calmer, quand je devenais nerveux. En Vandale, elle faisait s'élever sa jolie voix, et c'était instantané : Plus de tremblements, plus de peur, ni de regards en coin vers le dehors. Juste un corps juvénile qui se colle à celui de sa mère, yeux fermés, un sourire enfantin au visage. Heureux. Bien.

***

Un sourire bien loin tous ceux qu'il a pu arborer jusqu'ici. La suprême fureur palpable dans son aura se tait complètement un instant, au profit d'un bien-être contraire, sans égal, presque communicatif. Il ne quitte pas la foudre des yeux un long moment, celle-là même qui tombe tout au-dessus de lui, si bien qu'il se laisse tomber à la renverse sans chercher à se rattraper, fermant les paupières. Pour l’accueillir, non pas le mordant d'un sol sale et abrupte, mais le confortable d'un fauteuil curieusement familier, et... Et ces bras. Ils se referment sur lui, pour la première fois depuis de si longues années... Pas même il n'ose ouvrir les yeux pour voir ce visage. Pourtant il est bien là. Une illusion à la fidélité frappante, assez pour tromper son propre auteur. D'un point de vue extérieur, elle est bien là, cette belle femme toute habillée de blanc, magnifique, assise sur ce sobre fauteuil, véritable phare de pureté au milieu d'une trop sanglante Guerre. Alors les yeux du Vandale restent clos, sa main s'approche à tatons de ce qu'il identifie comme le visage. Elle glisse sur sa joue, elle... Reconnaît. La peau semble se tendre sous son contact, comme un sourire dessiné sous sa main.

Et elle commence. Ce chant, cette comptine dont il se rappelle si bien. De cette même voix cristalline, elle chante ce chant. Celui qui repoussait les éclairs de la jeunesse du petit noble, et qui aujourd'hui repousserait ceux-là aussi. Il s'entend, ce doux chant rassurant, et comme s'il le craignant, le tonnerre meurtrier s'en déporte, repoussé par un dôme invisible dressé autour de la femme.

- Tu me manques...
La voix du jeune guerrier s'élève, vide de ce relent rageur arboré tout le long du combat. Au contraire, apaisée, apaisante. De nouveau, la peau tendue sous ses doigts.
- Je sais.
Et cette fois-ci, elle ne chante pas, elle parle. Les yeux du Nebojša s'ouvrent sur une unique larme au coin de son œil, pour ne tomber que sur du vide. Un espoir. Un mirage. Insaisissable. Encore et toujours, hein...? Capricieux pouvoir qui lui refuse de pousser ces fausses retrouvailles plus loin. Mais non, c'est normal. Il ne peut pas se laisser aller à tel luxe. Le combat attend, plus loin. Le réel, cruel et impitoyable concept. Alors il se tourne vers ses deux adversaire, revenu à une attitude d'un coup plus calme. Une aura toujours forte, mais différente. Une nostalgie amère mais agréable à la fois plutôt qu'un ressenti acide et insupportable.

Il pose son regard indolent vers sa compatriote, le tourne vers Childéric en un signe de tête entendu. Alors pour donner suite à l'assaut initié par la Vandale, il renouvelle la hargne des corps hagards, victimes du Lion. Cette fois-ci, elles sont bien pourvues de leur colère propre, étrangère à l'influence du Cardinal. Par-dessus ça, le Cosmos se réveille, et de nouveau il force la peur au sein du corps de Childéric. La peur du passé, de ces visages familiers et de leur jugement.

Montre-moi ton vécu sur les champs de bataille, toi qui te dit Soldat.

La pensée lui passe en tête, en guise de réponse, une lance qui apparaît entre ses mains, entourée de Cosmos, reliée à son poignet par une grande chaîne. Il attend que Ludmila achève son assaut pour la lancer d'un geste expert, à distance, aller pour toucher le Lion à l'épaule. La lance de vérité, celle qui dévoile, qui ressasse. Montre-moi, Lion.

Fin du Combat.

Attendez la fin des autres combats officiellement avant de lancer la suite des opérations avec l'attaque de l'armée du Peuple de Mu.

- Soldat...

Le mot lui sort de la bouche en une ironie amère alors qu'il voit ce que revit le Lion. C'est donc ça, ta Guerre. Soldat. Tu te dis soldat. un sourire mélancolique se porte aux lèvres du Vandale, presque désolé pour la Bête furieuse du Sanctuaire.

Il se défend vaillamment, le Lion. Face aux coups, ceux de la hache Vandale comme ceux d'un passé qui vient frapper aux portes de sa conscience, violent, pesant. Le Cardinal voit ces deux Oracles qu'il a affronté, l'un plus familier que l'autre. Il voit, ressent, ressasse. Un rapide regard vers Ludmila. Une douleur qui lui prend le torse, sa main qui s'y porte pour longer la longue cicatrice qui y trône depuis ces événements.

- Soldat. Tseh. Tu n'es qu'une Bête de Rage a qui l'on a donné une armure dorée.

Comme moi avec une armure carmine. Oui. En ça ils sont similaires, et il n'a pas la bêtise de le nier. Diffère cette foi. Cette foi que le Lion a tant mise en avant lorsqu'ils ont échangés quelques mots après la mort de Bélisaire. La foi en Athéna et sa cause. Oh oui, elle est là la grande différence. Bête de Rage, mais Bête sous laisse. Bête qui pense. Qui croit. Crois-y donc à tous ces beaux idéaux, à la Sagesse de celle que tu sers. Un tissu de mensonges s'il est tissé du plus beau fil avec les motifs les plus bienveillants reste un tissu de mensonges. Une Guerre reste sale et cruelle, qu'elle soit motivée par le sang et son appel ou par de plus obscurs desseins. Et vous vous êtes là, à vous en défendre, de la cruauté de vos actes. Parce qu'ils servent une cause plus grande. Parce que plutôt que d'être de grands bataillons braillards et désordonnés, vous êtes cette force uniforme qui avance comme un seul homme jusque sur le front.

Mais dites-moi. Ceux qui meurent. Ceux qui restent pour pleurer leurs morts. Ceux qui subissent. Pensez-vous qu'ils aient une seconde quoique ce soit à faire de vos raisons ? De votre discipline ? De vos bons sentiments ?

Il se rappelle, il y a quelques secondes. Cette vision. Ce fugace retour à un passé plus doux.

Non. Ceux-là n'ont que faire de votre cause. Vous n'en êtes que plus détestables. L'Empire, la Bête conquérante qui rase sous prétexte d'unifier. Les Saints qui se cachent derrière. Et les autres, tout autour...

Il se rappelle, il y a quelques années. Nouvelle vision, retour à un passé plus dur. Un poing qui se serre.

Ceux qui n'ont ni la chance de naître sous le drapeau Byzantin ni celle de partager les desseins de Sagesse.

Il ressasse. Encore et encore, comme pour se galvaniser. La fureur calmée plus tôt commence à taper de nouveau aux portes de sa conscience.

Alors ceux-là, ils n'ont pas leur place dans votre douce utopie ? Hein ? C'est ça?

Il repart. Un pas devant l'autre, prêt à charger sur le Lion, à frapper, de ses poings comme de ses fantômes, à harceler encore plus de passé, de peur et de colère. Il lance un regard vers le Pope. T'es le prochain.

C'EST CA?!

Un trait de Rage qui passe dans le regard, un grognement qui s'échappe des entrailles. Pour y faire écho, non pas la poursuite du bain de sang, mais un moment de flottement. Un changement. Important. Assez pour que les deux divinités plus haut cessent leur affrontement. Qu'est-ce que...

L'explosion de Cosmos, le reste. Tout. Tout va très vite, et chacun des acteurs y va de sa pierre à un édifice Chaotique et tentaculaire. Une armée à l'horizon, nouvelle, et les forces qui s'allient pour y contrer. Les Dieux qui se manifestent. Même Arès. Même lui...

Les consignes pleuvent. A leur écoute, Zvezdan tourne son regard vers Ludmila, un signe de tête entendu suivi d'un coup de menton vers le mur.

- Tu seras gentille de pas me claquer entre les doigts.

Soufflé à son esprit en un message mental. L'espoir d'un compatriote, l'ordre d'un supérieur. D'un supérieur qui doit réfléchir bien trop vite alors que bien trop de choses différentes occupaient son esprit plus tôt. Calmer la Rage qui monte pour analyser, comprendre.

Les choses vont vite, oui. Alors eux aussi vont devoir être rapides pour tirer leur épingle du jeu.