[Fin Août 550]Lorsqu'une course devient plus longue que prévue [pv Rhiannon]

Jamir n'avait visiblement pas changée d'un pouce depuis la dernière fois que Konstantinos y était passé. Apparemment ce qu'Ares y attendait n'était pas encore arrivé. Tant mieux. Avec un peu de chance cela durerait le temps que lui puisse régler ce qu'il avait à faire et puisse ainsi retourner à la bataille qui aurait lieu ici. Enfin, au pire il pourrait compter sur ses camarades pour faire don de leur art de toute leur âme et emporter ainsi le plus possible de personnes dans la mort. Mais tout de même, s'il pouvait s'en mêler lui-aussi afin de se joindre à l’œuvre, il en serait plus soulagé.

Mais pour l'heure, il avait une autre tâche à régler. Qui lui demandait présentement de rester au Dédale afin de coordonner les troupes encore présentes là-bas. Et pour le coup, il ne faisait que passer rapidement dans le secteur afin de s'assurer de la communication fiable avec son seigneur et ses confrères cardinaux. Cela était désormais fait et il pouvait s'en retourner vers son devoir et ses sombres Carpates.

Mais bon, il fallait bien avouer qu'il ne se pressait pas non plus à toute allure. Admirateur devant la nouvelle œuvre qu'avait érigé leur dieu, Konstantinos ne se lassait pas de l'admirer alors qu'il se rendait vers le passage principal menant aux tréfonds de la citadelle et son accès au Dédale. De plus, pour une de ses rares fois en de tels lieux, il ne portait pas son armure écarlate sur lui alors qu'il avançait d'un pas nonchalant. Et si cela aurait volontiers été son désir, comme à chaque instant où il ne se trouvait pas recouvert de sa seconde peau, il avait néanmoins ses raisons pour ne porter qu'une simple tenue. A savoir ne pas montrer à d'éventuels observateurs extérieurs que le Cardinal de la Mort quittait les lieux pour aller dans le Dédale. Normalement le risque était infime, d'autant que le nombre de personnes à connaitre son apparence étaient bien peu, mais sa cuirasse dégageait un peu trop de cosmos pour ne pas être remarquée par un observateur attentif. Autant ainsi ne pas leur donner d'information dans ce genre.

Ce qui fait que le cardinal se retrouvait actuellement vêtu d'un simple drapé noir semblable à une toge mais dégagée en partie sur l'épaule pour révéler une armure de cuir somme toute ordinaire et une épée toute simple au coté. Sa chevelure blanche et son regard ambré étaient ce qui le distinguaient le plus de n'importe quel autre soldat d'Ares, mais cela était déjà suffisant, peu importe qu'on se demande qui il était du moment qu'on en obtenait pas la réponse. Et puis bon, il n'avait pas prévu de rester assez longtemps pour cela de toute façon. Mais bon, tout de même, cette muraille, quel chef d’œuvre!

[Hrp : désolée pour le retard, j'ai une irl assez chargée en ce moment]

Cela faisait déjà longtemps que le siège se prolongeait tout autour d'une Jamir plus qu'indifférente à leurs présences. Seule, silencieuse, préférant ne pas se poser trop de questions sur les motivations de celui qui était et restait leur maître à tous, Rhiannon rongeait son frein, errant de part et d'autre de la muraille de chair qu'elle avait aidée à ériger. Quand on avait été élevée dans une ambiance aussi redoutable que celle de Neustrie, on avait du mal à supporter l'inaction alors que tant de signes montraient que le danger pouvait à tout instant se rapprocher. Flamboyante et passionnée, la rousse berserker avait retenu plus d'une leçon dont celle qui permettait de survivre quelque soit les périls et qu'en fusse le prix. C'était d'ailleurs cette dernière qui la tourmentait le plus. Non pas pour elle mais pour ceux qu'elle avait laissés loin dans son havre de paix. Basine et Matthias risquaient autant qu'elle dans toute cette histoire sans avoir la joie d'être des éveillés. César avait au moins eu le mérite de lui ouvrir les yeux sur cette terrifiante réalité. Si elle venait à périr, qui prendrait soin des siens ? Qui les préserverait de la bestialité de ses propres frères d'armes dont le maître des Vices et des Excès en premier ? Un instant, elle songea à Ludmila mais la Hyène avait ses propres soucis, ses propres questions à régler pour devoir en plus prendre en charge ceux d'une sœur qu'elle avait à peine découverte. C'était bien trop prématuré de lui confier cela.

Marchant sous un ciel d'été, la splendide franque ne pouvait pourtant se détacher de cette muraille qui la retenait. C'était un des mystères qu'elle ne pouvait concevoir ni même comprendre. Quelque chose l'enchaînait à cette chose qui la maintenait près d'elle. Plus que l'affreux Dédale qui lui donnait trop souvent la nausée, la muraille avait quelque chose d'attirant. Et pas que pour elle visiblement...

Quoi ? Que se passe-t-il ?

Alertée par un changement subtil dans le flux sanguin de la muraille de chair, la jeune femme posa aussitôt sa paume sur la surface chaude et lisse. Douce aussi, alliant des tons aussi changeants que surprenants, la paroi était moins repoussante que celle de sa "grande sœur". Posant quasi son oreille contre elle, allant jusqu'à se "coucher" contre la masse, la franque ferma les yeux. Elle avait placé le cœur de cette seconde citadelle, avait choisi quasi avec amour le lieu convenant le mieux pour recueillir le précieux organe. Une telle mission avait laissé ses traces en elle. De quoi la rendre plus que perceptive à tout ce qui pouvait la gêner ou attiser son appétit. Quoique à bien y penser, hormis les quelques sacrifices qu'on lui offrait, elle n'avait quasi rien à se mettre sous la dent.

~ Alors qu'est-ce qui tu rends aussi heureuse ?

Sentant une vague soudain soulever la paroi, Rhiannon ne put que suivre la direction indiquée par l'immense corps.

~ Je vois, tu m'indiques le chemin...

Et se lançant sur la voie offerte par la muraille, la berserker armes à la main, ne tarda pas à trouver la raison de toutes ces manifestations.

~ J'ignore qui vous êtes exactement mais elle, elle vous a reconnu comme une source de joie. A votre avis, que devrai-je en conclure ?

Portant sa cuirasse par-dessus sa tenue franque, francisque à la main, Rhiannon ne plaisantait pas. Cet homme au visage marqué, vêtu de noir et de cuir n'était pas un simple soldat mais bien un envoyé d'Arès dans le meilleur de cas. Seulement pourquoi se cachait-il ainsi ?La splendide Vampire espérait bien avoir une réponse satisfaisante quant à tout ce mystère. Aussi, s'immobilisa-t-elle, la main toujours posée tout contre la surface vivante.

Bon, hé bien voilà! A force de trainer ce qui devait arriver arriva, à savoir une rencontre. Remarquez, en temps normal, cela aurait été un plaisir pour Konstantinos. Il aimait beaucoup parler avec ses camarades berserkers, bien que la réciproque soit rarement le cas. Alors pour une fois qu'il avait quelque chose à faire d'autre, voilà qu'on venait lui taper causette.

Bon, dans ce cas, plusieurs options s'offraient à lui:

Un, ignorer la personne en question. A priori on pouvait penser que cela suffirait, au pire la personne se sentirait un peu vexée de son absence de réaction et puis voilà. Seulement voilà, chez les berserkers, on acceptait volontairement beaucoup moins les rebiffades et autres marques de dédain. Car à la vue de la cuirasse que la demoiselle portait, il avait à faire à un centurion. Et qu'à moins de montrer son propre grade en révélant son identité, ledit centurion risquait bien de lui rentrer dans le choux s'il l'ignorait comme ça.

Deux. Lui dire simplement qui il était justement, avec une petite apparition de cuirasse à l’appui afin d'étayer ses dires. Simple et efficace. Seulement voilà. S'il faisait ainsi, il mettait à l'eau tous les efforts qu'il avait fait jusque là afin de ne pas révéler précisément son identité et donc ce qui se tramait au niveau du Dédale pour de potentiels observateurs extérieurs. A exclure donc.

Trois, simplement se montrer poli et répondre aux attentes de la dame puis s'en aller une fois que ce serait fini. Après tout, même si le temps filait, il pouvait bien perdre encore quelques moments, il n'y avait pas encore le feu au lac!

C'est donc pour cette troisième alternative que Konstantinos décida d'opter. Tout sourire, il se tourna alors complètement vers la centurion et bien aimable prit la parole pour lui répondre de son mieux, laissant ses bras le long de son corps sans le moindre signe d'agressivité. Visiblement il ne semblait pas plus inquieté que cela par la situation. Mais vu sa demande pour le moins assez nébuleuse, il allait faire de son mieux mais ne garantissait rien!

"Je suis charmé de plaire autant à quelqu'un, mais à qui plus précisément? Je ne saurais après dire ce que vous devriez en penser, je me dis que vous devriez être bien mieux placé que moi pour cela. A moins que j'en vienne à mieux vous connaitre vous aussi?"

» Ce qui est doux devient amer et ce qui est amer devient doux. On aime la douceur amère, on aime la mort. [Janvier 553 - PV : Esther & Velya]
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