Qu'est-ce que je fabrique ici déjà ?
J'ai finalement eu une idée concernant mon alliance. Une vraie idée, utile, tout du moins je l'espère, et qui m'aiderait à aller de l'avant. Qu'on soit bien clairs : je n'ai pas oublié Liselle et Galadion. Je sais que c'est impossible de les effacer purement et simplement de mon esprit tant ils ont compté pour moi. Mais maintenant mon cœur arrête de se serrer en y repensant. Et le Jij l'accepte, car il a vu la force que je pouvais en tirer, tout bêtement. Si jamais je les recroise un jour... je ne sais pas. Et je me dis que je verrai bien à ce moment-là. Le jour où Atlantis enverra ses citoyens à la surface pour rencontrer les Berserkers me semble suffisamment lointain pour que je sois mort bien avant. Une solution toute trouvée.
Et donc, ce souvenir de mariage doit lui aussi évoluer. Je vais la fondre et récupérer l'orichalque dont elle est composée pour rendre mes griffes de combat bien supérieures à une arme classique. De cette manière, ceux qui comptent seront toujours avec moi, et le symbole de ma vie de famille ne sera plus aussi évident. Au Dédale, ce genre d'attaches ressemble plus à une faiblesse qu'autre chose. C'est une manière de me protéger et de les protéger aussi, indirectement.
Tout ça, c'est sur le papier. Et donc, pour mettre mon plan à exécution, j'avais besoin de deux choses : des outils et du savoir-faire.
Pour le savoir-faire, je peux essayer de procéder comme je fais pour construire quelque chose. Tracer un plan, un patron dans le cas présent, puis le suivre en procédant prudemment. J'ai une entité liée au feu avec moi, je compte sur elle pour travailler la matière avec le plus grand soin surtout si je dois m'y reprendre à plusieurs fois. Je ne m'attends à un résultat parfait du premier coup, mais je ne connais personne ici qui sache forger, et encore moins un métal aussi précieux que de l'orichalque. Et il faut dire aussi que je n'ai pas envie de préciser que c'en est. Au pire on me prendrait pour un Saint, au mieux cela révèlerait mes origines atlantes, avec tout ce que cela pourrait entraîner de quiproquo.
Pour les outils... J'ai entendu dire que César était forgeron, avant de disparaître à Camelot. Sachant que j'avais mépris et dégoût pour ce pauvre type, son absence m'arrange quelque peu, et vu ce qui s'est dit, il a sans doute dû aller crever quelque part. Donc je me suis permis d'aller explorer prudemment son lieu de travail.
Et me voilà au milieu d'un assemblage de pièces qui ressemblent plus à un antre de la torture qu'à une forge, à dire vrai. Des tables tachées de sang, des liens, des lames en tous genres, certaines tranchantes, certaines rouillées, certaines conçues visiblement pour briser des os et d'autres pour découper la peau. Dans un coin, des Cuirasses, plutôt mal en point je dirais. Ce type était vraiment un psychopathe. Et le seul forgeron en activité au Dédale de ce qu'on m'a dit.
"Allez, première étape : trouver des pinces et de quoi travailler du métal avec précision."