Mai 553 AD |
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| [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] | |
| LudmilaArmure : Cuirasse du Zmeï | [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Ven 4 Déc - 20:01 | | | Le Pontifex avait parlé. Bientôt une petite troupe quitterait la citadelle alors que d'autres éléments prépareraient les projets futurs : Les servants d'Arès semblaient de nouveau prêts à semer les graines de la discorde. Dans ce but, le Régiment des Flammes se devait d'être à la hauteur pour leur prochaine mission, et pour cela, on pouvait une fois encore compter sur l'engouement de la Hyène ! Elle n'avait pas perdue de temps pour mettre son énergie à profit en tirant de par l'appel du devoir son propre Cardinal de son repos. Car celui-ci, en apprenant au retour de sa quête qu'une nouvelle lui était aussitôt affectée, semblait avoir faire passer ses envies de tranquillité momentanée en tant que modestes priorités. Un comportement inapplicable pour sa soldate qui, inversement, n'en pouvait plus de tenir sur place. Les paroles de l'élu d'Arès transportaient un flot de promesses, et des plus attendues, si bien que Ludmila s'était rapidement présentée dans les quartiers de Zvezdan afin de s'échauffer et possiblement confirmer ses compétences avant de se lancer dans les choses sérieuses.
Cardinal ! Braillait-elle presque en espérant le faire sortir de sa grotte sans avoir à l'arpenter au risque de s'attirer d'autant plus son mécontentement. Qu'est-ce que vous faîtes ?! Le soleil est déjà bien haut dans le ciel là dehors... Teh, ne me dîtes pas que vous êtes revenu de vos précédentes affaires avec la maladie à vos trousses ! Une supposition qui s'apparentait bien plus à une raillerie qu'autre chose. La vandale se délivrait parfois des formalités habituelles avec son supérieur direct lorsqu'il n'y avait ni public ni tension forçant à se comporter différemment. Une mince complicité sans doute dû à un sentiment de solidarité entre vandales, ou alors parce que l'homme en question savait tout simplement s'amuser de certaines paroles. Une chose demeurait certaine : Sa tolérance – ou son manque – dictait implacablement les agissements de la Hyène. Un mot significatif de sa part et cette dernière se plierait à sa volonté. Même s'ils ne s'étaient pas revus depuis quelques temps, il en était toujours de même aujourd'hui malgré l'impatience croissante de la combattante. Il pouvait la chasser et même la forcer à s'excuser, ou bien se laisser aller à la conversation et ainsi découvrir le planning qui trottait dans la tête de celle-ci.
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| | | ZvezdanArmure : Pontifex | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Sam 5 Déc - 14:18 | | | Moi qui espérait pouvoir me remettre de mes émotions.
Mais non. A peine je reviens de ces longs mois d'investigation qu'il me faut voyager encore. Et entre les deux, à peine quelques heures de repos. Ces quelques heures, je compte bien en profiter. C'est peu, c'est pas ça qui va faire la différence une fois le moment de décoller arrivé, mais ça me fera tout sauf du mal. Dormir. Là, maintenant, même si ça doit ne durer que quelques instants. Etre au chaud, dans des quartiers qui me sont familier. Ca va me faire tout drôle après le froid et le décor impersonnel du grand Nord, tiens.
A peine Xanthe avait donné ses directives que je m'étais vite éclipsé. Direction tout indiquée : Mes quartiers. Avec cette marche de ceux que l'on arrêtera pas sans bonne raison, j'arrive devant ma porte, l'ouvre. Un regard porté vers ma couche, ma main qui passe dans mon dos pour fermer la porte. A partir de là, mon corps qui se relâche, mes épaules qui tombent, et une lente marche vers le lit. Une fois arrivé devant, je me laisse tomber dessus sans autre forme de procès, puis commence à fermer les yeux. En à peine quelques secondes, je tombe dans l’inconscience la plus parfaite. Bonne nuit, Dédale, et à demain pour mon départ.
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Un grognement qui s'échappe de ma bouche. Doucement, mes membres qui s'étendent, un fort bâillement à l'appui, et le craquement significatif qui se fait entendre. Un soupir. Ca a intérêt à être important, ou au moins intéressant. Parce que s'il y a bien une chose à ne pas faire, là maintenant, c'est me réveiller pour rien.
toujours dans un mouvement lent et fainéant, je me lève, les sens encore embrumés. Quelques pas maladroits jusqu'à la porte, ma main droite qui prend appui sur la chair du mur. J'ouvre et tombe alors sur Ludmila. Les yeux plissés comme ceux de cet homme qui n'a pas assez dormi, je la détaille, tout en lâchant un énième bâillement. Du revers de ma main, je me gratte le menton, pour finalement prendre la parole d'une voix détachée :
J'ai réussi à semer la maladie qui règne en ces Terres d'où je reviens, hélas, la fatigue, elle, s'est faite tenace, et à décidée de me suivre jusqu'ici. J'étais bien en train de m'en débarrasser mais... "Mais il a fallu que tu pointes le bout de ton nez", disait très clairement mon regard.
Passons. Maintenant que tu es là, autant aller au bout de la chose. Entre et dis ce que tu as à me dire le temps que j'émerge. Sur ces paroles, je m'éloignais de la porte pour me diriger vers ma table de chevet. Dessus, un petit bol avec à l'intérieur de nombreuses graines d'un marron profond. J'en attrape une puis commence à la mâchouiller, tout en attrapant une bouteille au contenu mystérieux sur un autre meuble. Je m'étais toujours assuré d'avoir des quartier somme toute assez confortables, ce malgré tous les inconvénients que pouvaient imposer une structure telle que celle du Dédale. De beaux meubles finement ouvragés, aux pieds qui semblent comme s'enfoncer dans la chair au sol. Des chandeliers accrochés au mur, celui-ci comme plus sombres là où les Flammes se consument, comme si la chaleur venait presque à faire cuire la viande sur les parois. Nombre de braseros, quelques coussins ici et là, et du trajet de la porte jusqu'à ma couche, un tapis rouge vif qui recouvre le sol organique. Finalement, je progresse jusqu'au milieu de la pièce pour m’asseoir autour d'une grande table entouré de 4 chaises, table comme gangrenée par la peau du Dédale. De petites veines qui partent des pieds pour converger vers le centre de la table, là où je pose la bouteille récupérée plus tôt. Mains derrière la tête, confortablement adossé à mon fauteuil, je croise mes jambes et les dépose sur la table, toujours en train de mastiquer cette graine. Un regard vers la seconde Vandale, attendant alors d'apprendre le pourquoi du comment de sa venue. |
| | | LudmilaArmure : Cuirasse du Zmeï | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Sam 5 Déc - 17:21 | | | La Hyène semblait tout à coup plus hésitante. Logique, pouvait on se dire, après s'être ainsi faite fusiller par le regard vague de son supérieur visiblement toujours proie à une lassitude certaine. Si dans le fond l'idée que tout soldat était par principe entraîné dans le but de lutter contre l'épuisement ou des conditions plus extrêmes sur la durée, elle ne s'en sentait pas moins coupable étant donné que de son côté elle « profitait » au moins de temps de repos conséquents au sein du bastion. Contrairement à d'autres, comme lui. Sa bonne volonté se transformait donc cette fois-ci en un vilain coup de pied mal placé qui ne risquait pas de faciliter la suite de la conversation... Mais après tout, elle n'allait pas simplement repartir sans lâcher le morceau et ne laisser en guise de souvenir à son Cardinal qu'un réveil brutal sans raison apparente.
Oh. Désolée. Marmonna t-elle tout de même comme si cela pouvait atténuer l'humeur de son interlocuteur, avant d'accepter son invitation puis le laisser prendre ses aises pour mieux revenir à la charge. Dooonc. Je ne pense pas que ça va vous plaire dans ce cas mais... Je pensais qu'avec votre retour – et même avant de recevoir les ordres de notre Pontifex en fait !... – au vu des signes évidents que la guerre allait reprendre, peut-être qu'on aurait pu, enfin si ça ne vous ennuie pas comme finalement on ne dispose que de très peu de temps avant notre départ mais... Sans doute Ludmila s'était rendue compte qu'elle bafouillait un peu trop, car elle marqua une pause et interrompit par la même occasion la gestuelle nerveuse inconsciemment adoptée au fur et à mesure de ses propos.
Hrm. Bref, je pensais à un « entraînement », histoire de nous accorder et mieux nous battre cote à cote. L'armée de son Altesse Arès se réorganise, et le régiment des Flammes pourrait amorcer le mouvement en se consolidant un peu plus, voilà tout... Je n'ai pas eu autant d'occasions que vous de prouver ma valeur mais ce n'est pas vraiment de ça qu'il s'agit aujourd'hui... Plutôt faire en sorte de mieux se connaître sur le terrain. Pour mieux s'en tirer, ou au moins ne pas risquer de se gêner. Décidément, cette proposition sonnait mieux dans sa tête. En cet instant elle ressemblait probablement plus à une enfant délaissée cherchant un prétexte quelconque pour sortir de sa chambre qu'à une soldate désireuse de développer une belle synergie dans leur contingent. Avec un peu de chance, Zvezdan et son esprit émoussé par la fatigue n'y prêteraient pas plus attention que cela – Pour peu qu'il avait au moins compris quelque chose, évidemment.
... Mais c'est vous qui voyez ! L'armée de la Guerre se doit d'être la plus représentative, pas vrai ? Ajoutait-elle cette fois-ci d'un sourire malicieux, espérant qu'une remarque plus concise rattraperait le reste et parlerait d'avantage au Cardinal qu'une série de justifications. Toutefois cela impliquait une chose : Dire Au Revoir au sommeil bien mérité et revêtir une fois encore la vicieuse cuirasse...
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| | | ZvezdanArmure : Pontifex | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Ven 11 Déc - 15:31 | | | Hum hm. Ça s'échappe de ma bouche, le regard moins fatigué, mais toujours aussi las d'apparence tant l'idée d'un entraînement m'était peu attrayante. Je pèse le pour et le contre un moment, laissant un imposant silence s'installer. Finalement, un énième soupir, mais ici, pas tant celui d'un homme agacé que celui d'un homme résigné. Allez, jouons le jeu. J'vais finir par regretter cette tendance à trop vite céder aux caprices, moi. Tss, c'est moi le type capricieux, en théorie. Quoiqu'il en soit, la démarche n'était pas impertinente : quitte à ce que l'on opère au sein du même groupe pour la mission à suivre, autant que ce soit en ayant accordé nos violons auparavant.
...Soit. Ça ne me fera pas de mal non plus, pour être franc. J'ai un peu délaissé de l'entretien de ma forme, si bien que mes réflexes se font un peu trop rouillés à mon goût, dernièrement. Une occasion d'inverser la vapeur, donc ! Suis-moi. J'ouvre la bouteille sur la table, la lève bien haute pour boire une bonne gorgée de son contenu. Deux petites tapes sur les joues, et les restes de fatigue qui s'envolent vitesse grand V. Je savait bien que cette décoction ne serait pas de trop, et s'il y avait bien quelque chose de bon à ramener de cette mission au Nord, c'était bien ça. J'enfile une paire de sandales laissée au pas de la porte, puis commence ma progression à travers les boyaux sinueux de l'organique Dédale. Ma main qui vient glisser sur les parois de ce grand édifice vivant, comme pour m'aider à me repérer. Sur le chemin, une petite chansonnette qui s'échappe de mes lèvres, doucement fredonnée, familière sans que je puisse pour autant mettre le doigt sur où est-ce que je l'ai entendue auparavant. Mes doigts, qui de base se contentaient de glisser, se mettent à tapoter sur les murs au rythme de cet air curieux. Mes pas se font plus rapides, et alors que je n'y fais pas vraiment attention, plus rythmés aussi. Au bout de quelques minutes de marche, on débouche sur une spacieuse grotte toute de chair faite, au plafond haut, parsemée de nombreuses torches et autres sources de lumière. Des pics acérés au plafond, la chair qui prend un aspect presque tranchant tant ces pics sont pointus. Le sol à peu prés plat bien que granuleux, voire gondolé par moment - comme si la chair s'était assemblée en une boule de gras à certains endroits -, et pour venir orner ce sol, un grand cercle vraisemblablement dessiné par le sang, qui délimite le terrain d'entraînement.
Nous y voilà. Sans que j'ai eu à parler bien fort, un léger écho vient pourtant précéder mes mots. Lorsque ma voix finit de résonner, je me retourne vers la Hyène, le visage illuminé d'un grand sourire presque enfantin. Presque inconscient. Je sautille sur place un moment, comme pour m'échauffer, étirant mes bras en les tendant bien haut au-dessus de ma tête, les doigts qui se joignent pour craquer au niveau des jointures. Hm. Trop énergique. Cette espèce d'hyperactivité inconsciente, ces mimiques depuis tout à l'heure... Quelque chose me dit que j'ai abusé sur la quantité, avec cette liqueur revigorante. Ce n'est pas une mauvaise chose au soi, j'aurais été bien nonchalant et bien peu motivé sans ce petit coup de pouce.
Bon, allons-y ! Oh et, il n'y a pas règles lorsque tu t'entraînes avec moi, si ce n'est celle-ci : trouve vite le juste-milieu entre frappes molles et frappes pour tuer. On ne veut ni d'un entraînement inefficace, ni d'une blessure grave une fois une session terminée, encore moins lorsqu'elle précède la mission qui nous attend demain, n'est-ce pas ? Un regard entendu adressé à la Vandale, je passais les mains dans mon dos, tandis que mes pieds s'animent en un jeu de jambes frénétique. Les yeux qui se teintent d'un air défiant, le sourire qui se fait carnassier. d'un mouvement sec de la tête, je dégage une mèche de devant mon champ de vision pour intimer d'un geste du menton à ma partenaire d'entraînement du moment d'initier l'affrontement.
Les Dames d'abord. Je lance ça d'un ton ironique, connaissant la politique Berserker sur la femme et sa place au sein de la Citadelle. - et donc par extension les désagréments que peut rencontrer Ludmila en certaines occasions de par son sexe -. Et alors que ma phrase se termine, ma Cuirasse vient quant à elle se porte à moi,Flamboyante de son rouge sombre aux éclats intenses. Légère, pratique et finement ornementée, elle vient parfaitement épouser mes actuels vêtements.L'air décontracté, je cultive cette façade insouciante et moqueuse pour mieux cacher mon extrême vigilance. Alerte, prêt à combattre. Ces yeux prêts à suivre la Hyène, peu importe la vitesse de ses déplacements, ces jambes prêtes à fuser dans une direction pour esquiver l'assaut à venir, ce Cosmos pour le moment discret, et pourtant prêt à exploser, et ces mains dans mon dos, prête à dégainer la dague cachée dans mon vêtement à tous moment.
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| | | LudmilaArmure : Cuirasse du Zmeï | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Sam 12 Déc - 17:54 | | | Les dames d'abord ? Ni une ni deux, la hache de la Hyène s'envola sans le moindre avertissement avec comme idée bien nette de se loger dans le crane du Cardinal. L'acte ne signifiait pas la moindre insolence à l'égard de l'unique règle instaurée par ce dernier mais consistait plutôt à occuper ce dernier pendant que sa propriétaire traversait l'espace les séparant dans un élan soudain. C'est que sous son allure raisonnée se cachait un sang chaud qu'elle dévoilait sans perdre de temps lorsqu'un affrontement s'engageait officiellement. L'arme imbibée de cosmos voltigeait dans une courbe énergique, forçant sa cible à l'éviter ou à la parer selon son bon plaisir – Puis repartait vers l'arrière tel un boomerang jusqu'à regagner la poigne ferme de Ludmila qui de son côté avait bondi pour user de sa précieuse possession en l'abattant cette fois-ci manuellement sur son adversaire. A la rapidité de l'action s'ajoutait une certaine grâce confirmant qu'elle n'accomplissait pas cette pirouette pour la première fois. Toute son aisance en combat reposait sur les multiples manières de faire danser sa lourde lame, ne gaspillant pas la moindre seconde pour ainsi jouir d'un tempo admirable. De graves vrombissements exercés par la trajectoire de la hache accompagnaient les cliquetis plus sourds de sa cuirasse.
Elle ne pouvait se dévoiler plus explicitement qu'à travers pareille action. Les sourcils légèrement froncés mais le visage satisfait, elle balayait tout ce qui se tenait à proximité sans perdre de sa mobilité. Si on pouvait aisément deviner que maintenir un tel rythme représenterait une fatigue extrême à la longue, il fallait néanmoins ne pas perdre une miette de cette démonstration si l'on ne voulait pas en subir de violentes conséquences. Toutefois la vandale ne se laissait pas consumer par sa rage, si bien que son cosmos s'en retrouvait presque au point mort tant elle en faisait peu l'usage dans ce genre de cas, outre pour contrôler sa célérité.
Faîtes excuse Cardinal, nous sommes de ces « dames » qui devancent la galanterie ! Ajoutait-elle la mine mi-sévère mi-réjouie. De part son entreprise elle cherchait à enfermer son supérieur dans un rôle purement défensif. D'ordinaire ces frappes s'avéraient si implacables qu'elles déjouaient la plupart des parades et faisaient fi des tentatives habituelles de ses adversaires pour s'en protéger, ne se laissant finalement bloquer que par la rudesse des armures. Cette fois-ci il en était autrement : Prenant la Règle au pied de la lettre, elle démontrait une fois encore son habilité au corps à corps en modérant suffisamment sa hargne dans le but d'amoindrir les maints impacts et ainsi permettre à Zvezdan de s'en défaire. Or il n'y avait pas de quoi se vexer puisque l'utilisation de cette « simple » hache surpassait le reste de ses compétences, et de loin. Terminant par une frappe plus lourde que les précédentes, elle effectua un bond en arrière dans le but d'instaurer une mince distance de sécurité puis s'exclama :
Bien sûr quand il faut briser une Gold Cloth je n'y mets pas la même ardeur ! Esquissant un sourire dans sa fierté, elle entretint aussi son poignée de quelques rapides jongles de sa lame. Le poids de celle-ci ne forçait plus ses muscles depuis si longtemps maintenant qu'elle semblait pouvoir en faire ce qu'elle souhaitait sans risque de la laisser glisser ou encore de s'écorcher soi-même. Ludmila continuait de balader son regard vif sur la silhouette du cardinal, envisageant déjà la suite au point de ne pas tenir en place.
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| | | ZvezdanArmure : Pontifex | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Dim 13 Déc - 14:47 | | | La lame qui approche, vite, qui a commencé à approcher dès ma phrase terminée. Je la regarde arriver, le temps qui semble comme se ralentir autour de moi. Au dernier moment, je dérobe ma tête sur la gauche pour éviter de voir la hache se ficher dedans. Je me baisse pour éviter de voir ma nuque prise pour cible à ce que j'ai deviné comme étant un effet boomerang. A peine le temps de me redresser que la Hyène était déjà à ma porte, prête à enfoncer mes défenses d'un puissant coup de hache. Pour y parer, mes mains qui se détachent, un bruit métallique qui se fait entendre dans mon dos, puis un impact sourd, suivi de quelques étincelles. Mes mains, devant la hache, et en leur sein, ma longue dague fétiche. Ornée de motifs Vandales, finement ouvragée, presque trop pour une arme utilisée en combat réel, mais aussi très visiblement forgée avec soin et application. Ce que l'on peut prendre de prime abord comme une simple lame de décoration a vite fait de faire ses preuves en tant que machine à tuer sur le champ de bataille.
Cela était au moins aussi vrai pour la hache entre les mains de Ludmila. Sans doute que beaucoup d'autres épées moins travaillées auraient cédées face à un tel assaut, laissant grande ouverte la défense de leurs possesseurs. Je dois me montrer prudent, car si ma dague peut me sauver de cette hache, il me faut encore avoir les réflexes suffisant pour faire opposition avec. Ici, j'étais préparé, j'ai réussi à me débrouiller sans trop de mal. Mais à peine le combat commencé que je sens de cette célérité qui fut la mienne il y a peu me faire faux bond. Oh, je reste capable, mais bien moins qu'avant à mon goût. Si je devais juger ce laisser-aller trop important, ce genre d'entrainement pourrait finalement s'avérer plus fréquent que prévu, à mon grand déplaisir. Au moins la Hyène offrait sur ce terrain un défi plus que de taille, ainsi je n'ai pas à tant me soucier que ça de la retenue. Personne ne va ménager personne, l'assaut précédent en est la parfaite illustration.
A son assaut comme à sa réplique, je réponds d'un sourire à la fois amusé et féroce. Offensive, très offensive. Tel qu'on peut l'attendre de la part d'une Berserker, une Berserker Vandale de surcroît. Je savais bien qu'une part d'impulsivité devait se cacher derrière cette façade à peu prés calme et raisonnée.Qu'elle soit évidente ou non, cette espèce de soif de sang quasi héréditaire règne en le cœur de chaque Vandale de ce monde, ou du moins est-ce ce que mon expérience personnelle m'a apprise. Même moi, prompt à tenter de mener la joute à coups de mots avant d'avoir à sortir ma lame, éprouve un certain plaisir coupable en combat. Coupable, oui. Mais ici, nul besoin de se blâmer, ni de se perdre en pensées superflues. Pas avec une hache qui se rapproche très, trop dangereusement de soi.Voyant arriver le coup, je me déplace de manière à ce qu'il touche mon épaule, fortement protégée par une épaisse plaque de ma Cuirasse. Choc, étincelles de nouveau, puis un grand bruit qui vient résonner dans la salle. La Cuirasse qui tient bon, là où ma chair nue aurait certainement cédée sans trop de difficulté face à un tel coup.
Bien heureusement pour moi,"ceci" vaut mieux que ce que les Gold Saints portent sur leurs épaules. Dis-je en pointant du pouce la plastron de ma Cuirasse. Un temps, j'envisage d'user de ce pouvoir dont peu connaissent la véritable nature. Hm. Finalement, la pensée ressort aussi vite qu'elle est entrée. Certes, je suis largement plus à mon avantage en l'utilisant qu'en me cantonnant au maniement de ma lame, mais il reste que ce n'est pas le genre de faculté qu'il fait bon d'utiliser lors d'un simple entrainement amical. Non. Plutôt que ça, je vais continuer d'évaluer à quel point la rouille entrave mes mouvements. Et par la même occasion, m'évertuer à m'en débarrasser.
Mon regard qui se fait prédateur, mes dents qui se dévoilent, et le rythme endiablé de mon jeu de jambe qui s'arrête net, pour me laisser là, figé, le dos voûté, tête baissée, jambes repliées, quasi accroupi. Ma détente poussée à son maximum. Mes jambes qui se déplies d'un coup, je bondis d'un coup en un sprint effréné vers la Vandale. En un instant, je me retrouve à portée d'attaque, mais au lieu de simplement abattre ma dague au cœur de la défense, je continue ma course, comme si j'avais l'intention de dépasser la Hyène, me voûte une nouvelle fois, sautille, puis plaque mes pieds sur ce sol poisseux pour glisser à tout vitesse sur le flanc droit de ma partenaire d'entrainement. Dans le mouvement, ma dague qui tente de faucher sa jambe, et pour suivre, ma dague qui se plante dans le sol pour freiner ma course, ou plutôt la réorienter. Là où ma vitesse aurait dû me lancer loin derrière Ludmila vers le mur d'en face, le soutien apporté par la dague me fait faire un demi-cercle dans son dos, pour passer aussi rapidement que je suis venu de son flanc droit sur son flanc gauche.Ma dague qui se sépare subitement du sol, moi qui suit le mouvement et tourne à 360 degrés pour finalement chercher à la planter droit dans la l'épaule Cuirassée de la Hyène. Et comme mon autre bras avait toujours une bonne vitesse du fait de la rotation, j'en profite même pour l'abattre en un coup de paume sur son plastron, plus pour m'en servir d'appui et sauter en l'air loin d'une potentielle contre attaque que pour réellement frapper. L'air narquois, presque fier, je plonge mon regard dans celui de Ludmila, avec pour idée de communiquer cet esprit de défi fort mais toutefois sain.
Finalement, une pensée qui fuse, puis un soupir. Va vraiment falloir que je me dépense si je veux dormir ce soir, autrement cette décoction va me tenir éveillée toute la nuit.
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| | | LudmilaArmure : Cuirasse du Zmeï | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Dim 3 Jan - 20:14 | | | Peut-être avait-il raison. Jusqu'alors la Hyène n'avait jamais bravé une cuirasse au point de l'émietter, et si elle ne l'avait pas non plus fait à l'encontre d'une cloth elle demeurait persuadée que celle de Silas aurait été la première s'il ne s'était pas défilé à un moment critique. Elle ignorait toutefois si leurs armures étaient plus résistantes que celles de leurs ennemis héréditaires et de toute évidence ne testerait pas cette limite aujourd'hui. Néanmoins elle avait repéré l'arme du Cardinal, une dague qui aurait certainement le luxe de s'immiscer dans les quelques failles de sa défense complète afin de l'affaiblir ou la déstabiliser – Il était donc temps de dévoiler une autre facette de son potentiel au corps à corps. Adoptant une posture défensive, elle s’apprêtait à recevoir de plein fouet la charge habile de son adversaire en laissant son cosmos affluer ; celui-ci émanait volontiers de sa silhouette et parcourait son corps, le contractant et l'anesthésiant à la fois, adrénaline soudaine issue de cette rage latente qui ne demandait qu'à être pleinement libérée.
La lame de Zvezdan entaillait comme prévu sa jambe, sauf que celle-ci tint bon. Stoïque et déjà dans l'anticipation, la Hyène, dans un grognement aveugle vis à vis de sa blessure, laissa tournoyer sa hache autours d'elle tout en se baissant afin de répondre par l'offensif à un potentiel enchaînement de coups. Aussi lorsque la dague fit une nouvelle apparition, la lourde lame de la berserker s'occupait déjà à faucher tout ce qui l'entourait, forçant son supérieur à un repli soudain ou le confrontant à une frappe plus brutale encore que les précédentes. Il s'agissait là du talent pur et brut des légionnaires du dieu de la destruction : User de la rage pour prendre le pas sur l'ennemi en faisant fi de la douleur mais surtout, en répliquant plus violemment encore. Un atout qui lui avait toujours servi dans la mêlée, son terrain favori.
Si le Cardinal s'en était visiblement sorti, il ne risquait plus de s'essayer à la narguer via une telle proximité. Si le choix de son arme présageait des attaques lourdes mais plutôt lentes, il n'en était rien, au contraire Ludmila se basait sur sa célérité et de vives réactions. Son arme suivait fidèlement ses mouvements et à deux, elles alliaient force et rapidité. Difficile à deviner. Elle s'appropria l'air de défi de son interlocuteur avec un plaisir redoublé.
Je ne me laisserai pas avoir si facilement par une lame ! Et vous le savez. Ne retenez pas votre cosmos, je suis prête à passer à la cadence supérieure. A travers cette réplique, elle ne souhaitait pas spécialement paraître hautaine mais plutôt tester sa nouvelle création ; car si la vandale se targuait d'être une duelliste de talent, elle restait particulièrement vulnérable au cosmos. Or la plupart des combattants divins se démarquaient plus à travers leur maîtrise que via le maniement d'une arme. Cependant elle s'était affairée au renforcement de sa cuirasse il y a peu et il était plus que temps d'en connaître l'efficacité.
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| | | ZvezdanArmure : Pontifex | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Ven 5 Fév - 0:06 | | | Pas étonnant que les portes soient restées fermées à notre intrus si c'est face à pareille défense qu'il a combattu. C'était à prévoir. Je me doutais que ce ne serait pas un entrainement léger, d'où mes réticences du début. Au moins je peux maintenant être certain de me retrouver bien dépensé une fois cette séance conclue. Il va me falloir être plus alerte. Je m'attendais à beaucoup de force, mais tant de vitesse... peut-être pas. Une bonne surprise, en un sens. Je préfère voir des gens qui maîtrisent leur arme de cette façon dans mon camp que dans celui d'en face.
Et si j'ai perdu de cette maîtrise que j'ai moi-même eu jadis, ce n'est que pour mieux gagner celle de mon Cosmos. Cesser de le retenir, hein ? Hm. Oui, pourquoi pas. Quelques passes d'armes me sont suffisantes pour mesurer l'écart de maîtrise entre moi et un autre guerrier, et ici, l'évidence se fait assez rapidement : Je ne suis pas gagnant sur le terrain du corps à corps. Ca m'emmerde de le dire, hein, parce que vraiment, j'ai eu mes beaux jours. Heh, regardez moi à me plaindre, on croirait un vieillard qui parle de son “bon vieux temps”. Na, arrête Zvez. Tu t'es laissé aller, c'est bien fait pour ta trogne. Reste que, j'ai pas l'intention de rester planté ici à me laisser tailler en pièces ça c'est pour plus tard.
Bien. Voyons voir si ton esprit est aussi affûté que ton corps. Quelques mètres de distances prit pour laisser mon Cosmos retentir. Puissant, lourd, et de plus en plus pesant. Peu à peu, une énergie rouge qui se met à émaner de moi. D'abord doucement, en une lente expansion, à s'étirer comme une ombre. Puis d'un coup d'un seul, l'explosion, un souffle Cosmique qui propage de ce Cosmos partout dans la grande salle. Grande salle qui semble comme changer. Les murs disparaissent au profit d'un horizon sombre et chaotique, le sol, s'il reste tout autant organique qu'il l'était de base, l'est désormais grâce à la profusion de cadavres qui le peuple. En lieu et place du plafond, un ciel noir, et de ce ciel noir, une pluie épaisse, presque poisseuse, lourde et incessante. Au loin, cri guerriers et fracas des lames, ça alors que l'horizon n'est que Flammes, Ruines et Cadavres. Plus loin, très très loin même, une réplique de Carthage vu à des kilomètres de distance. Au sol, pour seuls morts, ceux qui portent l'emblème Byzantin sur leur armure.
J'empoigne l'un d'eux, comme s'il n'était que plume, puis le présente devant moi. Un rictus apparaît rapidement à mes lèvres, tandis que je lance avec force le cadavres. Là où il aurait dû s'écraser à une quinzaine de mètres de la Hyène, il commence se rattrape en fait maladroitement, puis continue sa course, ses yeux désormais habités d'une lueur sinistre. Sur son sillage, tous les autres cadavres se réveillent, et viennent à sa suite. Marche la procession. Un à un, ils se présentent à la Berserker, avides de son sang, avides de lui prendre cette vie qu'elle leur a elle même enlevée. Si ces visages ne me disaient à moi rien du tout, ils devaient être à peu prés familiers à la Vandale. Et alors qu'ils se ruaient tous sur elle, mon regard se pose sur les corps à ses pieds. Un battement de cil, et les mains pourries et nécrosées viennent empoigner ses chevilles avec force. Des corps jusqu'ici inertes sous d'autres corps se lèvent, font leur chemin dans la marrée humaine, quitte à y laisser des plumes. Tous semblent mués de la même rage, une ire sans fin dirigée vers Ludmila. Regardant la scène de loin, je profite d'un intervalle pour empoigner une arme au sol et l'envoyer avec force sur mon adversaire.
Un sifflement, puis la lame part. Le bruit se fait entendre, sans couvrir les gémissements des rampants. Illusions, oui. Tout ça n'est qu'illusion. Mais la plus élémentaire des illusions sait parfois se faire plus meurtrière que la plus tranchante des lames. Ici, pas une once de subtilité. Rien que le nombre, le nombre pour noyer, pour étouffer. L'armée de trépassés qui marche sans jamais tomber, qui poursuit sans jamais faillir, qui ne s'arrête pas même tête coupée, membres arrachés et cœur extirpé. Je reste là, en retrait, avec mes mètres de distance, à voir comment va se sortir la Vandale de ça.
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| | | LudmilaArmure : Cuirasse du Zmeï | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Ven 5 Fév - 15:16 | | |
~ Flashback ~ L'adolescente se trouvait en pleine mêlée, amenée en pleine nuit au beau milieu d'un camp de byzantins stationnant dans les plaines à mille lieux de Carthage. Il s'agissait d'une première mise en condition visant à démontrer la réussite de son apprentissage au corps-à-corps, face à des soldats ennemis. Farkas se tenait à l'écart, profitant du spectacle, guettant son apprentie, toujours à l'affût d'un motif qui le forcerait à la corriger expressément. Mais elle se débrouillait bien. Son corps s'était musclé au cours des derniers mois et l’intransigeance de son maître lui avait malgré tout beaucoup apporté. Sa hache balayait les lames adverses et neutralisaient leurs propriétaires avec vivacité, sans pour autant entailler les points vitaux. Dans son cœur, la vengeance était bien présente... mais non le goût du meurtre. La guerre était perdue et elle n'admettait pas encore que payer l'échec par une vengeance aveugle répondrait à ses souffrances. Infliger la défaite, elle s'en sentait capable, mais ôter la vie ? Il n'y avait pourtant rien de plus simple – Après tout le nombre d'ennemis et la puissance des frappes risquaient de causer la mort même malgré sa retenue. Elle s'en rendit compte lorsque son dernier rival chuta à terre, le ventre sévèrement ouvert par le passage de l'arme vandale, le regard horrifié par la visibilité des entrailles qui ne demandaient qu'à s'échapper de cette silhouette brisée.
Puis soudain, une multitude de flash. D'une rapidité folle, le berserker de la Hyène – dont l'appartenance restait toujours méconnue – était apparu pour faucher tout ceux épargnés par son élève insatisfaisante. L'instant d'après, il colla une gifle à la vandale qui en perdit ses appuis, se réceptionnant de justesse au sol. L'homme la regardait froidement, même si son fichu sourire lui ne le quittait pas.
Bravo ! Tu étais à deux doigts de les épargner, ahah ! C'est dommage, parce qu'ils t'auraient sûrement remercié pour ça... Non ? Non. Même un misérable ver, si on lui laisse la vie sauve, est capable de derniers vices. Tu ferais mieux de me croire plutôt que l'apprendre à l'aube de ta mort. Même si, vraiment, l'idée que tu te rappelles de mon avertissement juste avant de glisser de l'autre côté me plairait, ahah !
Pourquoi ?! Ils ne pouvaient plus rien faire ! J'avais la situation sous contrôle... leur mort était inutile... c'était gratuit, et ça ne nous rendra pas nos familles ni Carthage !
Ta philosophie est touchante mais complètement stupide. La guerre n'est pas un projet mais une affaire de tous les jours – Voilà des cadavres dont ton peuple n'aura plus à se soucier par le futur. Si ça se trouve, c'était peut-être celui-là qui a éviscéré ton frère. Ou alors lui. Tiens, et qui te dis que ce n'était pas ce brave soldat à l'agonie qui s'est occupé de livrer ton père aux galères afin d'en faire un esclave dans son pays natal ? Enfin, tu as probablement raison. J'aurai du les épargner... Peut-être que j'aurai aussi du laisser ton père à son triste sort, et dire aux vandales que la vie de ces hommes valaient bien mieux que les leurs. Je suis si étourdi, ahah!
Pauvre petite. Achève celui-là. Regarde, même avec les boyaux répandus au sol il cherche encore à saisir sa dague... Fais attention, j'ai l'intuition qu'il va te prendre vitesse. Ahah ! La vandale jeta un coup d’œil amer vers sa dernière victime. Converser avec Farkas apportait toujours les mêmes résultats : De la colère, de l'impuissance et de la tristesse. Elle savait que ce cadavre en sursis devait être achevé sans quoi son maître se montrerait moins joueur. Elle arma sa hache puis se figea. Le Byzantin cracha à ses pieds puis se planta la dague en pleine gorge, abrégeant lui-même ses souffrances.
Qu'est-ce que je disais... Il ne faut jamais se laisser devancer.
Marmonnait-il, empli de lassitude, avant de saisir le couteau pour le planter vivement dans l'épaule de son apprentie. Qui hurla.
~ Flashback ~
Son regard se baladait ici et là, ne constatant que l'étendue de la zone rendue captive par le cosmos du cardinal. Au loin, Carthage. De plus près, ces fameuses premières victimes byzantines qui l'avaient marquées, même si leur triste fin était dû aux malices du précédent porteur de la Hyène. Entourée, malmenée, Ludmila balançait sa hache de droite à gauche afin de repousser les êtres morbides qui s'agglutinaient à ses pieds – Mais ils ne restaient pas couchés. Bientôt celle-ci peinait à effectuer le moindre mouvement tant l'infériorité numérique l'obligeait à lutter à la dure, de moins en moins efficacement. Sa cuirasse la protégeait de cette dangereuse proximité mais certaines frappes se glissaient entre les failles et lui arrachaient quelques grognements douloureux. Puis à son tour, elle laissa son cosmos noirâtre brûler sa silhouette et prendre la forme de mâchoires éthérées, mordant et brisant l'éveil des défunts. De quoi recouvrer sa mobilité et repérer de justesse la lame propulsée à son encontre. Elle la déjoua d'un geste de sa propre hache, endiguant la trajectoire du projectile qui venait néanmoins percuter son épaulette dans un son strident.
Je ne m'attendais pas à ça. Mais mon esprit ne souffrira d'aucun remord à tuer ceux qui sont déjà morts.
C'est... Carthage ? Souffla t-elle à demi-mot. Perturbée par cette vision lointaine, la vandale s'accorde un temps d'observation, visiblement plus attirée par ce souvenir que par l'importance de l'entraînement qui commençait pourtant à enchaîner les difficultés. La précision ainsi que l'effet produit fascinait la combattante, d'autant qu'elle se savait incapable de parvenir à un tel résultat en la matière ; sa maîtrise a elle s'avérait brutale et plus expéditive qu'esthétique. Pendant un instant, elle songea parallèlement à la dimension où l'avait entraîné les Gémeaux lors de leur affrontement devant les portes. Même si cela semblait différent, il y avait chez ces personnages un talent qui ne pouvait la plonger que dans un rôle de spectatrice. Jamais elle ne parviendrait à façonner de telles créations. Aussi devait-elle apprendre à les combattre férocement...
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| | | ZvezdanArmure : Pontifex | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Ven 5 Fév - 18:50 | | | D'abord, le ras de marée. Incontrôlable, insoutenable, bon à tout engloutir sur son passage. La vague qui percute violemment le rocher Vandale. Puis en guise d'écume, une fontaine de sang qui explose, prenant sa source en la hache de la Hyène. Les membres volent, les têtes sautent, les corps tombent pour revenir à la non-vie d'où ils s'étaient extirpés le temps d'un vain espoir de Vengeance. La lame lancée plus tôt quant à elle ne touche pas exactement là où il était prévu qu'elle touche, bien qu'elle finisse tout de même par faire son chemin dans la défense de la Berserker. A sa question, je ne peux retenir un léger ricanement. J'aimerai que ce soit Carthage. J'aimerai beaucoup, oui.
C'est Carthage telle qu'elle est imprimée dans ma mémoire, du moins. Je me suis permis cette petite fantaisie, le détail de cette ville à l'horizon nous parle à tout deux, après tout. Sur cette phrase, je cessait de planer au-dessus des morts pour finalement poser pieds sur leurs crânes. Les corps s'agencent comme par magie pour que les têtes défoncées forment un chemin que je peux emprunter en progressant tranquillement. Je m'approche finalement d'un des corps envoyés au loin par les coups de hache de plus tôt, empoigne sa tête, puis m'en empare comme si elle n'avait jamais été reliée au reste du corps. J'étudie le visage du malheureux un temps, sans cesser ma marche. Les traits romains, age moyen, quelques une des cicatrices propres à ceux qui vivent du combat. Le visage figé en un cri de rage guerrier cueilli par une puissante lame, les traits déformés par ce qui semble être de la rage à l'état pur. Ces traits qu'adoptent les soldats. Soldats qui lorsqu'ils ne sont pas soldats, sont fils, frères et pères, proches de ces gens que nous, bourreaux, ne rencontrerons jamais. Toutes ces vies que l'on assombri sans jamais les approcher. L'injuste et tristement réel tribut que toutes guerre impose, à tout camp. Quelques secondes à continuer mon tour en rond, une main dans le dos, l'autre encombrée de cette tête. Au bout d'un moment, mon regard se lève vers la Hyène, tandis que d'un geste du bras, je jette négligemment le crâne, qui s'évapore dans l'air avant de toucher le sol, lui et tous les autres qui furent happés par la hache rouge.
Aucuns remords, hein ? Heh, une bonne chose en soi. Puis, qui attend de nous des remords ? Nous ne sommes qu'armes au service de la volonté des Dieux. Remplaçables, jetables. Personne ne veut d'une épée qui se fait tremblante à l'idée de se ficher dans la chair de l'ennemi. Froid et lucide, le constat était lâché non sans une certaine amertume dans la voix. Sans me perdre plus loin dans ma réplique, je la laissais là, à disposition de la Vandale et de ses interprétations.
C'est pourtant bien là un matériau de forge capricieux que l'homme et ses contraintes. Volonté, principes, libre-arbitre... Pas toujours facile à modeler. A soumettre... Malgré ça, ils sont nombreux à mettre un peu de leur identité de côté, au nom de quelque chose de plus grand. Chacun pour différentes raisons. Chacun pour différentes causes, parfois plus profondes que la simple servitude corps et âme aux divinités. Et toi ? Au nom de quoi portes-tu cette armure-prison ? Peut-être que... D'un geste de la main, je piège entre les doigt de ma main la silhouette de la Carthage plantée à l'horizon. D'un second geste sec et rapide, je lève mes doigts vers le haut, et comme pour les imiter, des colonnes de flammes viennent s'élever dans l'ancienne Capitale Vandale, tandis qu'une myriade d'étendards infiniment longs se dressent comme par magie, avec à leur sommet de larges drapeaux frappés en leur centre du sigle de l'Empire. Malgré qu'elle semble être à des dizaines de kilomètres, de la ville se font entendre des cris de désespoir braillés en une langue que moi et Ludmila ne connaissons que trop bien. Pendant que les derniers détails de la fresque s'ajoutent, je lui lance un regard interrogatif. Dans le même temps, sans pour autant la lâcher du regard, je l'invite à se tourner sur sa droite d'un coup de menton en cette direction. De cette même droite, d'autres fantômes du passé qui s'éveillent, nonchalants. De mon côté, la main portée au niveau de la cité brave les lois de la perspective pour s'emparer de l'un des longs étendards Byzantin. D'un point de vue extérieur, là où l'on aurait juré que l'objet était une vague silhouette plantée à des heures de marche d'ici, il s'avéra en fait bien présent, ici, en ma possession. Grand comme une longue lance, le drapeau se métamorphose lentement pour prendre l'apparence d'une pointe, et le corps de l'arme de façon globale perd de sa substance pour devenir éthéré. Dans un mouvement quelque peu fainéant, je me laissait tomber épaule calée sur le manche de l'outil, solidement planté dans le sol, assez pour soutenir mon poids – assez dans ce monde où ce genre de règles ne sont régies que par moi -.
Quoiqu'on en dise, ceci reste un entraînement. Détendu mais alerte, mon dehors décontracté n'est sûrement pas assez travaillé pour masquer la curiosité qui m'habite. Curieux des réponses et réactions, voire de leur absence, ou de leur intensité. Curieux comme un enfant aux trop nombreuses questions.
Mon sourire change légèrement, plus sincère. Peut-être que ça valait le coup, en fait.
Dernière édition par Zvezdan le Sam 6 Fév - 1:37, édité 2 fois |
| | | LudmilaArmure : Cuirasse du Zmeï | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Ven 5 Fév - 22:52 | | | La Hyène observait le Cardinal dans son approche, assurément subjuguée par la majesté dont il faisait preuve ; la vision lointaine mais si belle de Carthage au loin venait de changer la hargne en douce nostalgie, et même le sentier morbide dessiné au fur et à mesure des pas de ce maître-créateur entretenait ce sentiment onirique qui l'avait saisi. Transportée, elle se concentra naturellement sur la voix de son interlocuteur sans prendre en compte sa vigilance habituelle. Celui-ci abordait un thème cher aux songes de la vandale, et bien qu'elle en partageait la compréhension, elle ne retint néanmoins pas une moue revêche comme s'il exagérait la chose. Pourtant elle ne l'interrompit pas, trop accrochée au fil conducteur qui remuait en elle bien des pensées sur son rôle ou son passé, entretenues depuis son arrivée au Dédale. Il y venait justement... soulevant la fameuse question. Celle qu'elle avait à peine abordée auprès de Li il y a quelques soirs de cela.
Mais était-ce seulement une question ? Ou alors un stratagème en rien différent d'une conversation à sens unique ; d'une tromperie subtile ; une stratégie. Et ce dans un but bien précis. Peut-être que...
La mémoire devint cauchemar. L'univers s'enflammait, dévoilant l'horreur d'une guerre décisive dans l'esprit de la vandale quant à elle prise d'un haut-le-cœur face à la destruction de cette si agréable illusion. Elle revivait la ruine de son peuple et la fracture dans son existence au cours d'une surprise atroce, et avait pu sentir l'ensemble de son corps ployer sous l'étendu du choc. Du dégoût. Et de la rage. Armée d'un regard mauvais et d'une mâchoire serrée, elle lança un coup d’œil envers le traître, le renégat, lui témoignant d'une seule traite toute sa colère prête à exploser. Mais il la contra d'un simpliste mouvement du menton, renvoyant sans crainte les yeux sulfureux vers la deuxième partie du spectacle. Les visages de ses frères lui apparaissaient clairement, même si troublés par une consistance éthérée qui empêchait tout espoir ou contact physique. Ludmila déglutit, soumise à une nouvelle vague de sueur froide, trop stoïque dans sa réaction pour ne pas paraître ridicule. Des frissons s'ajoutaient à son état.
Un pincement de lèvre rageur se figeait désormais sur son visage, auquel perlait une mince goutte de sang. Puis soudainement décidée, elle fit volte face pour constater l'illusionniste, le spectateur, le renégat... accolé à un étendard ennemi, définitivement trop à ses aises pour pouvoir nier son crime. Se permettant même une réplique d'auto-approbation.
Pourquoi ?! Espèce de... Surtout que tu...! Bordel ! Pourquoi êtes vous tous si...! Elle ne trouvait pas ses mots, trop occupés à contenir la rage qui excitait ses muscles puis, surtout, à mépriser Zvezdan du regard. Un entraînement, Teh !... Elle perdit en contenance en réalisant que oui, elle s'était faite avoir. Et que oui, le nier l'enfoncerait plus bas que terre. Yeux fermés, sa tête s'abaissa violemment, le temps de faire le point juste l'espace d'une petite seconde. Le tout accompagné d'un rire jaune.
Je pense que vous êtes très doué, Cardinal... Elle marqua une pause, puis ajouta d'une voix plus calme. Mais je pense aussi que vous devez avoir bonne mémoire... Reprenant une posture plus droite, la Hyène le regardait dans les yeux. Sans doute avait-elle échoué car sa rage ne prenait pas aujourd'hui. Les sentiments s'étaient montrés particulièrement intenses... mais la confusion semblait dominer l'esprit de la guerrière. Zvezdan lui aussi était un vandale – Et pour parvenir à faire subir ceci avec tant d'habilité, nul doute qu'il avait du s'y confronter plus d'une fois... Elle le regardait sans lui témoigner la moindre envie de se battre, son arme pourtant tenue comme à l'habituelle, toujours prête à riposter en cas d'hostilité.
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| | | ZvezdanArmure : Pontifex | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Sam 6 Fév - 16:27 | | | Parfois, on communique bien mieux par les actes et réactions que par les mots. Un regard, une arme levée, un sentiment qui s'imprime sur un visage... Oui, de quoi remplacer bien de longs discours. L'utopie brisée, le retour à la réalité forcé, la Hyène reprend ses dehors sauvages, plus agressive encore qu'avant cela. J'ai vu juste, donc. A son regard rageur, mon sourire répond en s'élargissant encore un peu plus. Je ne me vois pas l'âme d'un sadique, reste qu'arborer ce masque pour étudier les réactions provoquées en face peut s'avérer très instructif.
Je notais intérieurement, donc. Ici, elle avait su se contenir, reste à voir s'il en sera de même en situation de combat réel. L'effort reste ceci dit louable. J'aime de base assez peu l'idée de soumettre des alliés à ce genre de supplice, même dans le cadre d'un entraînement. Les coups au corps peuvent facilement se retenir, les coups au cœur et à l'esprit... Généralement, si l'on s'amuse à frapper là-dedans, c'est pour le faire sans véritable retenue. En un sens, ça m'en disait plus sur la femme qui se cache derrière l'armure, tout ça. Je retiens ses divagations, sans faire l'erreur de les négliger, de ne pas peser un mot comme je pèserai celui qui vient à sa suite. Quelques mots, quelques mimiques, quelques échanges de regard. Pas besoin de plus que ça.
À la dernière réplique de la Vandale, je m'approche lentement, avec toujours ces corps qui se meuvent de façon à m'offrir un chemin praticable. Le rictus à mes lèvres perd sa teinte provocatrice pour devenir plus franc, compatissant, même. Je l'analyse, elle, toujours ces réflexes de combattante imprimées dans sa gestuelle et son attitude. Puis, dans le plus lent et le plus précautionneux des geste, je place ma main sur la hache, avec pour idée de communiquer le calme qui m'habite, d'apaiser, d'effacer ces éventuels restes de tension souvent présent lors d'un entraînement, d'autant plus lorsqu'il eu été si mouvementé. A peine mon doigt effleure le métal de l'arme qu'en un clignement d’œil, le Dédale était de retour. Sans aucune transition, le ciel désolé laisse place au plafond rouge. Sans aucun decrescendo, les hurlements et autres sons propres à la Guerre cessent au profit du crépitement des flammes, des battements du Dédale et de cette petite brise de vent lugubre propre aux couloirs de la Citadelle. A nos pieds, le sol organique toujours, avec quelques entailles pour le décorer, apparemment provoquées par une hache balancée de droite à gauche avec bien trop d'énergie.
C'est fini. J'en ai assez vu. Nous devons veiller à ne pas trop nous épuiser, demain va être le début d'un long voyage.
Je plonge mon regard dans le sien, soucieux d'être persuadé de m'être fait comprendre. Une fois bien assuré que le message est passé, je déporte ma main de la lame, finit par m'étirer, puis bailler un bon coup, sans la moindre gêne. Avec ce bâillement, tout le sérieux de rigueur il y a de cela quelques secondes qui s'envole, ça au profit d'un dehors nonchalant et insouciant.
Pfiou ! Eh ben, va vraiment falloir que j'm'y remette, ça va pas du tout ce coup de mou. Ca m'emmerde un peu de me faire malmener si facilement arme en mains, tu sais ? Heh, pas impossible Que ce soit moi qui te réquisitionne pour d'autres remises à niveau, à l'avenir, tiens. Pas que d'autres coups de hache en travers du visage me soient une perspective très agréable, mais il faut souffrir pour être fort, hm ?
Je lance ça, un air taquin collé au visage, avec toute la contenance de plus tôt comme jetée quelques mètres plus loin sans plus de cérémonies. L'allait bien falloir que je fasse des efforts, oui. Je suis arrivé au Dédale sûr de mes compétences arme en main, Cosmos instable, et 5 années plus tard, c'est l'exact opposé qui se présente à moi en problème. Va me falloir trouver un juste milieu, et j'ai pas honte de demander leur soutien à Borya ou Ludmila pour ça. Je connais l'expertise du colosse en la matière, et ne vient de découvrir que de trop prés celle de la Hyène. D'autres pourraient trouver malvenu qu'un Cardinal en arrive à demander de l'aide à ses "subordonnés" , mais ça, ce sont les autres. J'ai moi aussi ma petite fierté, mais je sais quand la ravaler, et je sais en faire un tremplin vers les sommets plutôt qu'un frein.
Ah, et, j'espère ne pas avoir fouillé trop loin dans ce que le passé peut avoir de mauvais. Un soupçon d'inquiétude dans la voix, j'adresse ça à Ludmila. Je suis moi-même assez sensible à ce genre de choses pour me soucier de l'effet que ça peut avoir sur autrui, plus particulièrement chez une subordonnée, compatriote de surcroît. A vrai dire, produire cette Carthage avalée par les flammes n'a pas été beaucoup plus agréable pour moi, et toutes les attitudes confiantes et arrogantes au monde ne sauraient complètement effacer ça. |
| | | LudmilaArmure : Cuirasse du Zmeï | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Sam 6 Fév - 17:54 | | | D'un hochement de tête, elle assurait le Cardinal de ses intentions. D'aucune façon elle ne souhaitait se rendre plus loin dans ce souvenir brisé, elle avait besoin de faire le point en solitaire et n'avait plus l'esprit au combat. Un comportement qu'elle ne se serait pas autorisée en situation réelle mais après tout, sa perte de contrôle et surtout de repères face aux artifices de Zvezdan s'avérait déjà des plus intolérables. Elle se le reprochait, comme tant d'autres choses. Des choses qu'elle ne parvenait pas encore à conserver secrètes – A masquer sous son génie au corps-à-corps.
Mais l'homme qui jouait avec l'une de ses cordes sensibles en possédait le droit légitime, étant lui-même vandale. Plus elle prenait du recul mieux Ludmila acceptait sa manœuvre, aussi semblait-elle prête à l'écouter sans hargne. Ce dernier trouva d'ailleurs les mots justes en rappelant leur mission prochaine, même si on aurait pu voir en cette remarque une diversion afin de regagner sa couchette au plus tôt. D'une certaine manière il avait le chic pour changer l'atmosphère à sa guise, et ses propos flatteurs contraignaient la Hyène à se vêtir d'un mince sourire.
C'est bien pour ça qu'on s'entraîne régulièrement... Marmonnait-elle en tâchant de ne plus penser à son « échec ». Enfin, je suis à votre disposition Cardinal. De même pour ma hache. Je m'y consacre depuis bien des années et sais la manier à ma convenance. Cela m'a pris du temps mais qu'il s'agisse de neutraliser ou de tuer, je sais dispenser les deux... Et je ne me trompe jamais une fois ma décision prise. Alors vous pouvez compter sur moi. Peut-être en faisait-elle un peu trop. Ses manques de reconnaissance et d'importance au sein de la citadelle la travaillaient toujours même si depuis son affectation aux portes d'obsidienne elle avait su se mettre sur les devants de la scène puis ensuite envoyée en mission. Mais elle avait du temps à rattraper et de l'énergie à revendre. Chaque occasion était bonne à saisir, et ceci le Cardinal de l'armée des Flammes ne devait pas en douter, quand bien même il aurait pu douter d'elle suite à cet entraînement. Au moins la combattante pouvait se fier en sa maîtrise de la hache. Elle avait encore beaucoup à apprendre sur les possibilités infinies du cosmos dont semblaient jouir de nombreux guerriers divins. Pourtant elle savait que la rage confiée par Arès combinée à son habilité au corps-à-corps lui permettraient de passer outre pour peu qu'elle se montre suffisamment vigilante pour ne pas tomber dans leurs pièges vicieux. Il y avait encore du travail. De l'expérience que l'on ne pouvait obtenir que dans le feu de la mêlée.
Fouillé dans le passé ? C'est votre passé autant que le mien... J'ai été stupide, simplement. Mais, enfin... J'avais juste envie d'y croire un peu plus.
Vous disiez tout à l'heure que l'homme était un matériau capricieux. Mais en vérité je crois que bien trop de brefs événements nous conditionnent dans notre vie pour que ça ait une telle importance... Notre destin est entre les mains des dieux quoiqu'on en dise. Nous sommes tombés entre celles d'Arès parce que nous sommes des enfants de la guerre. De nouvelles réflexions débordantes. La Hyène doutait de beaucoup de choses et même si sa loyauté n'en était pas moindre elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer Carthage si celle-ci avait continué de briller, et peut-être même atteint un age d'or. Est-ce que l'influence d'Ares l'aurait touché alors ? Personne ne serait venu la chercher. Ou alors peut-être que si, mais via une autre divinité moins tourmentée ? Avec des « si » le monde n'avait plus de limites. Mais les questions existentielles se montraient elles aussi éternelles et la vandale y était sensible. Que représentait-elle ? Quel était le but de son existence ? Que devait-elle convoiter ? Zvezdan et elle n'étaient-ils que des esprits vengeurs personnifiés par leur peuple ?
Pourquoi la Carthage de son enfance la perturbait à ce point alors que sa cause d'aujourd'hui dépassait de loin son ressenti d'antan...
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| | | ZvezdanArmure : Pontifex | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] Lun 8 Fév - 14:26 | | | C'est vrai, oui. Un passé commun. Une cité partagée, et ce même souvenir des murs de Carthage qui s'éloignent au loin. Peut-être aussi cette même annonce de proches happés par la Guerre. Des images qui se suivent, des flashbacks vers une époque révolue, regrettée. Moi aussi, oui. Moi aussi j'aimerai y croire un peu plus. Mais je suis le tout premier à être conscient que mes artifices ne sont pas plus que cela. La ville n'est plus Vandale, la vie n'est plus présente dans le corps des miens. L'enfant de bonne famille pourri-gâté et naïf est mort en même temps que mes espoirs de ressusciter les défunts. Ne reste alors que les souvenirs, les regrets, la nostalgie, et la petite flamme vengeresse cachée quelque part entre tout ce qui s'est construit autour entre temps. Parait que nombre de Berserkers préfèrent oublier leur passé pour mieux aller de l'avant, pour mieux se mettre entièrement au service d'Arès, sans aucune attache les lier à quoique ce soit d'autre qu'au Dédale et à sa volonté. Chanceux qu'ils sont, s'ils arrivent à enterrer tout ce qui fait leur ancien eux comme si de rien n'était.
Entre les mains des Dieux, oui. Ces mains qui se font tantôt bâtisseuses, tantôt destructrices. Ces mains qui, parfois, dans un accès de folie incompréhensible, se mettent à mouliner dans tous les sens, agir et réagir sans logique apparente, à ne répondre qu'à la volonté divine. Aux caprices de ceux des Cieux. A cette annonce, mon expression se fait plus sceptique, pas comme quelqu'un qui doute, mais comme quelqu'un qui regrette. « Hélas, oui ». Disait mon regard. Des enfants de la guerre. Ce me semble être un terme approprié. La Guerre, avide de plus de petites mains travailleuses en ses rangs, qui commence par nous faire orphelin de nos parents et de nos vies pour mieux nous recueillir de suite après, nous, serviles soldats qui contribuent au cycle infernal et infini. Les enfants d'une mère bâtarde et impitoyable, capricieuse et changeante, aux accès de rages parfois éclairs, parfois millénaires. Peut-être, oui. Peut-être que c'est trop espérer que de penser l'homme capable de se défaire du marionnettiste pour ensuite continuer à marcher. Un instant pensif quant aux dires de la Hyène, je reste sans donner de réponses pendant une poignée de secondes. Finalement, je lève brusquement la tête, joins mes paumes en mouvement rapide.
Bref ! Si on en a fini ici, je vais retourner me coucher. Tu devrais en faire autant, le trajet risque d'être bien assez fastidieux sans fatigue en plus pour rajouter du poids. Je me retourne, un second bâillement pour ponctuer ma phrase, puis un « à demain » à peine articulé dans le même temps, main droite levée dans le dos. Ce fut... Instructif. Instructif, mais épuisant. L'allait me falloir une bonne nuit de sommeil. Je refais une nouvelle fois le chemin à travers les boyaux, retourne dans mes quartiers, ferme ma porte, m'écroule sur mon lit, ferme les yeux. |
| | | LudmilaArmure : Cuirasse du Zmeï | | | | Contenu sponsorisé | Re: [Mai 550] L'oriflamme de la Guerre [Zvezdan] | | | |
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