L’histoire se répète, car depuis qu’il était arrivé chez les Berzerkers et pour le peu de combats auquel il avait participé, il s’était fait méchamment écraser à chaque fois.
D’abord ce type sans armure ce fameux César, il n’avait pas encore d’armure mais il n’empêche qu’il avait décalqué le glorieux possesseur de la future armure du tigre. Puis cette combattante frénétique de la hyène quand il avait revêtu sa cuirasse, il en avait sué du sang tant elle ne se retenait pas.
C’était sans doute le plus faible de tous les chevaliers d’Arès dans leur rang. L’armure du chaton tient voilà ce qui lui conviendrait tant il s’était fait fracasser par plus ou moins tout ce qui habitait aux abords de la citadelle de chair.
Mais il avait aussi rencontré des gens sympas au fond, Kostas et la petite Esther, enfin quand elle n’était pas contrôlée par la chose en elle du moins. De tout façon pour faire partie des Berzerker faut avoir une case en moins quelque part, c’était une condition sine qua non.
Cela étant, tout semble s’être enchainé de façon accélérée. La fameuse guerre des chevaliers d’Ares alliés aux Oracles contre les sournois Saints il y a quelques années.
Malgré qu’ils se soit tous battu comme des lions, ce fut la débandade, Akir en avait l’habitude depuis les derniers évènements, mais l’attaque des ennemis pendant la nuit n’avait pas arrangé la clarté du champ de bataille et de la défaite cuisante. Ils furent sauvés in extrémis par ces mystérieux chevaliers noirs arrivés au dernier moment pour leur venir en aide.
Ils avaient perdu la bataille mais sans eux, ils se seraient peut-être tous fait massacrer. Faudrait qu’il pense à les remercier s’il venait à les recroiser ceux-là, il leur devait une fière chandelle. Une des dernières images qu’il vu en se retournant avant de partir, ce fut Kostas le chevalier du Wendigo à terre et qui ne donnait plus du tout signe de vie, les Saints s’acharnaient dessus, il était probablement mort.
Il revint en Transylvanie par ses propres moyens, dans un sale état, épuisé, mais content de retrouver le seul chez soi qui acceptait sa présence. Par contre, il n’était pas très rassuré par la colère probable de Velya cette créature qui avait tenu en respect à lui tout seul les chevaliers d’Ares, pour cette raison il ne revenait pas dans le dédale avec le pied léger.
Mais étrangement, cette bête prit la forme d’une jeune fille et demanda la paix, Harmonie, celle qui arrivait après la guerre, celle qui mettait fin aux conflits, celle qui rendra le monde définitivement paisible après la victoire du seigneur de la guerre. Pour le moment, ce n’était que temporaire, le vent change, les conflits reviennent, les massacres, « les Slaves », ils tuent les Gépides, mais ce n’était pas un mal, car il le sentait, ce cosmos qui se réveillait très lentement mais surement, nourri par la terre rougie du sang d’innocents, tout ça n’était fait que pour la gloire du dieu qu’il servait. Et pour que cela soit parfait, il fallait qu’il se prépare lui aussi.
Il ne restait que quelques mois pour s’entrainer dans les forêts environnantes et panser ses plaies tant physiques que psychologiques, cela tombait bien il pourrait s’endurcir dans des conditions difficiles pendant les mois les plus froid de l’année. Il faut dire qu’il avait toujours eu un peut de mal à s’y habituer, passer du désert de sable aux reliefs enneigés. Mais là il s’entrainait sans relâche chaque jours pendants des mois, travaillant sa survie, vivant comme une bête sauvage dans la forêt. Croquant parfois des paysans imprudents, souvent des animaux, mais ayant toujours un régime exclusivement carnivore.
Il arrive au dédale fin décembre début janvier, comme poussé par une force surnaturelle à rentrer, il sentait que des choses importantes allaient se passer.