Satine Armure :
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|  Satine Berserker du Roussalka [Terminée] ![Satine Berserker du Roussalka [Terminée] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) Dim 5 Juil - 9:01 | |  | Satine Qui est-il ? Nom : Satine
Date de naissance : 14 Septembre 453
Âge : 100 ans (morte entre temps)
Sexe : Féminin
Armure demandée :Cuirasse du Roussalka Comment est-il ? Apparence et Psychologie : Satine est une personne très... individuelle. Elle n'aime pas se mêler aux autres même aux personnes qui font parti de son camp. Elle a vécu de nombreuses années dans les forêts et ses actes ne sont pas acceptés de tous. En effet, elle a éliminer un nombre impressionnant de personnes innocentes afin de satisfaire ses pulsions meurtrière. C'est là la source de son pouvoir, elle tire sa puissance des autres. Elle a la capacité d'absorber le cosmos qui parcours toute chose. Elle s'est jurée de mettre un terme aux agissements égoïstes de l'humanité et compte bien atteindre son objectif par un quelconque moyen. La violence est son lot quotidien. Avant sa mort elle était une personne pacifique et dénuée de toute agressivité. Aujourd'hui elle ne jure que par ça. Elle ne se nourrit de rien si ce n'est de cosmos, même infime. Elle peut absorber le cosmos d'une plante et ne pas manger pendant une semaine. L'essentiel pour elle est d'être entourée d'être vivants capable de lui assuré une vie encore plus longue.
Physiquement Satine est effrayante. Elle s'apparente à une ombre se déplaçant avec discrétion, encapuchonnée et prête à vous sauter à la gorge à la moindre occasion. Ses cheveux sont d'un noir intense et longs. Ses yeux ont une teinte orange lorsqu'elle ne porte pas son armure mais deviennent bleus quand sa Cuirasse la recouvre. Elle ne montre qu'un seul de ses deux yeux volontairement car elle souhaite insuffler la crainte dans l'esprit de quiconque croise son regard. Satine a des allures de sorcière, les ongles longs, un physique peu avantageux mais lorsqu'elle porte son armure, elle semble redevenir une jeune femme en pleine forme. Sa Cuirasse est d'un noir aussi puissante que son âme, recouvrant une bonne partie de son corps de la tête aux pieds mais laissant apparaître son ventre. Elle porte également une épée faite d'un étrange matériaux sombre. Son Histoire Chapitre 1 ~ Naissance de mauvaise augure ~ Francia Septembre 453
L’ombre peut jaillir de la lumière avec la même intensité qu’une lueur perce l’obscurité. C’est alors que les humains sont à même d’observer et de comprendre la difficulté de maintenir l’ordre et la paix. Lorsque cette paix règne et est maintenue, les hommes vivent dans l’insouciance, dans l’opulence et dans l’ignorance tels des animaux guidés par leur instinct. Mais eux ignorent tout de la cupidité et de l’avarice. Ce sont ces imperfections qui font la particularité de l’être humain tant et si bien que les conflits naissent par elles. C’est dans ce climat incertain que naquit Satine, au sein d’une famille de la classe moyenne dans ce qui deviendrait quelques années plus tard le Royaume Wisigoth. Elle ne vit pas le jour seule, c’est accompagnée de son frère qu’elle vit le jour, nés en même temps, débutant cette vie sur un pied d’égalité. Enfin, c’est ce qui semblait mais la vérité était déjà toute autre.
Si les premiers jours de sa vie furent ceux d’un nouveau-né ordinaire, son jeune frère n’eut pas cette chance. Eiwan, c’était son nom. Tandis que Satine vivait et semblait doter d’une santé de fer, celle du petit Eiwan se dégradait à vue d’œil. Issus d’une famille pieuse et aux croyances fortes, leurs parents tentèrent par tous les moyens possibles de guérir leur enfant atteint par un mal si sombre et si étrange que même ceux qui se prétendaient médecin à cette époque ne pouvaient rien faire. Les docteurs étant incapables de faire quoi que ce soit, ils se tournèrent vers l’Église en qui ils vouaient une immense foi, une conviction si puissante qu’elle semblait parfois prendre le dessus sur tout. Ils emmenèrent alors l’enfant au sein d’une église, devant un homme qui se disait représentant de dieu, vêtu de blanc à l’instar des médecins de la ville et d’un certain âge qui confirmait son expérience de la vie. Dans cet endroit rustre mais qui se voulait chaleureux, il avait reçu la petite famille et leur avait assuré un retour à la normale pour leur jeune fils. Ils implorèrent leur divinité de guérir l’enfant, prièrent pendant des jours et des jours, renforçant leur foi et affirmant leur appartenance à cet ordre.
Un jour, une lubie vint à l’esprit de ce prêtre prêchant la parole divine à qui voulait bien l’entendre. Il recevait une nouvelle fois la petite famille quand son attention se trouva figer sur la petite Satine. Elle avait grandit en excellente forme, peut-être bien plus vite qu’il ne l’aurait imaginé. Si la vie semblait lui ouvrir ses bras, son jeune frère lui demeurait constamment malade et faible. C’est ce jour-ci que la voix du prêtre pris le dessus sur la raison de ces pauvres humains désespérés. Ils semblaient abattus, se morfondaient continuellement comme si la joie que pouvait procurer le fait de voir leur fille pétillante n’existait pas. Les paroles à priori divines du curé résonnèrent entre les murs épais de l’église, des paroles terribles dont il connaissait le pouvoir, des mots atroces qui condamnèrent Satine.
« C’est elle, elle n’est pas normale. Comment deux enfants nés en même temps peuvent-ils être si différents ? Je ressens une présence obscure dans ce corps de nourrisson, c’est une engeance du mal ! »
Tout d’abord ahuris par cette accusation, les deux parents se regardèrent avec effroi. Un silence de plomb frappa l’église de toute ses forces. Pendant de très longues secondes ils ne se quittèrent pas des yeux, comme s’ils parvenaient à communiquer par la pensée. Il n’en était rien. Ils s’inclinèrent d’abord devant le clerc avant de tourner les talons et prendre leurs deux enfant, laissant derrière eux l’église. Ils l’ignoraient mais ils laissaient également derrière eux un vil religieux qui était parvenu à retourner leurs esprits faibles. Lui, souriait dans l’ombre vêtu de sa longue robe blanche symbolisant la pureté. Il le savait, ces personnes étaient prêtes à commettre l’irréparable et elles reviendraient se repentir devant lui.
Sur le chemin du retour, ils n’échangèrent aucun mot, ils marchaient dans les rues de la petite cité Wisigoth. Ils n’étaient qu’ombres se déplaçant au gré des différentes lumières qui se permettaient de se poser sur eux. L’homme portait la fille, la femme portait son fils, pâle, les yeux clos et haletant comme si l’air lui manquait. La petite elle, gardait les yeux ouverts, avait une peau claire mais les pommettes gorgées de sang. Ils arrivèrent finalement chez eux mais n’avaient toujours pas échangé un seul et traître mot, rien. Ce n’est que lorsqu’ils se retrouvèrent à nouveau confrontés l’un à l’autre qu’une discussion s’engagea. L’un souhaitant se débarrasser du fils malade qui n’avait pas d’avenir en ce monde et l’autre de la petite qui, paraît-il, était le réceptacle d’un quelconque démon sorti de l’imagination d’un vieux fou. La discussion s’étendit sur des longues heures jusqu’à ce que par un malheureux hasard ils se mirent d’accord. Il avait fallut faire un choix, aussi terrible pouvait-il être. Ils étaient persuadés que le prêtre disait la vérité, persuadés que la petite fille était le mal qui hantait les lieux. Leurs esprits étaient embrumés par la souffrance, le malheur et le désespoir. Il n’avait fait qu’attiser la flamme.
L’histoire se répandit dans toute la cité, la famille de Satine était devenue une famille de parias. Ils étaient les personnes avec qui on ne voulait pas être vu et qui étaient jugés par tous du coin de l’œil. C’est dans cette ambiance terrible et bouleversante qu’Eiwan, le jeune frère de Satine mourut. Cette mort étrange survenait quelques heures après leur retour. Des questions se posaient partout en ville, des ragots et des commérages naissaient d’eux-mêmes pour alimenter les divulgations que chacun arrangeait à sa façon. La petite fille avait survécu mais lorsqu’ils enterrèrent leur défunt enfant, Satine rayonnait de joie et semblait avoir gagné encore plus de vigueur. Tous l’avaient remarqué à cette époque, tous avaient été mis au courant des révélations du prêtre par rapport à l’enfant Satine, tous se méfiaient désormais et ils allaient désormais s’intéresser de près ou de loin à elle.
Chapitre 2 ~ L’ombre qui plane ~ Francia Juin 463
Les années passèrent, le temps défilait sans qu’il n’y ait quelconque amélioration pour cette petite famille. Le deuil avait été rude pour les deux parents, incapables de s’en remettre. Ils n’étaient plus que deux souches sèches sans ambition et sans réel but si ce n’était éviter le regard courroucé des autres habitants. Ces personnes qui avaient été spectatrices de leur malheur n’avaient aucune compassion envers eux, juste un dégoût et un perpétuel jugement qui grandissait de jour en jour. Rien ne pouvait entraver cette infamie qu’ils éprouvaient envers ces pauvres gens. Bientôt même le boulanger de la région avec qui ils étaient amis auparavant ne leur donnait plus que son plus vieux pain pour les nourrir un minimum.
Satine quant à elle grandissait comme lui commandait le temps de le faire. Le mal qui frappait sa famille ne semblait pas l’atteindre. Quel heureux hasard. Jamais pendant ces dix premières années elle n’avait été malade. Beaucoup de nourrissons mourraient à cette époque par manque de soin ou par abandon. Une simple miche de pain lui suffisait pour tenir plus d’un jour sans manger quoi que ce soit d’autre. De par son état bien différent de celui de ses parents, elle se donna pour mission de leur venir en aide, malgré son jeune âge. Mais si sa santé était de fer, les relations qu’elle entretenait avec les autres habitants étaient sa maladie.
Elle était belle et souriante au début, une petite poupée de cire taillée avec la plus divine des attentions. Satine était une jeune enfant enjouée mais la réalité la rattrapa si violemment que son visage s’obscurcit, son sourire disparut mais sa volonté n’était en rien atteinte par les moqueries, les infamies et même les violences dont elle était la cible. A l’aube de ses dix ans, personne ne la respectait, elle était seule, isolée du monde, ensevelie sous ces ombres aux sourires malveillants. Les enfants de son âge, guidés par les sombres conseils des anciens, l’évitaient comme la peste. Aucun d’entre eux, filles ou garçons n’osaient l’approcher. Elle avait essayé plus jeune mais finit rapidement par se faire une raison.
Un jour, elle quitta la demeure familiale après avoir accomplie sa mission de tous les jours avec la ferme intention d’y revenir en un seul morceau. La porte eut à peine le temps de claquer derrière elle qu’elle entendit des insultes voler en sa direction. L’ignorance est parfois l’arme la plus aiguisée que l’on possède mais il est difficile de bien la manier. Satine avait acquis ce don naturellement. Elle ne pouvait pas dire qu’à cet âge, les moqueries et les insultes ne l’atteignaient pas, bien au contraire. Mais elle s’était forgée un bouclier contre les paroles malveillantes de ces personnes cruelles. Mais si cette protection fonctionnait contre les mots, il en était autre pour les gestes. Une pierre roula jusqu’à ses pieds sales. Puis une autre. Elle releva la tête afin d’identifier sa provenance et en reçu une sur la tête l’instant suivant. La douleur fit monter ses larmes chaudes qu’elle sentit couler le long de ses joues roses mais crasseuse. Elle plaça sa main sur l’endroit où l’impact avait eu lieu et sentit une nouvelle fois la douleur et le sang couler à travers ses doigts. Elle entendit la personne qui avait de toute évidence atteint sa cible s’esclaffer devant tous les autres qui le félicitaient. Et puis en un instant tous se mirent à jeter sur elle les pierres, les écorces, les débris, tout ce qui se trouvait à leur portée.
Certains touchaient leur cible, d’autres la manquaient mais aucun ne semblait hésiter quant au fait de s’arrêter. La petite était accroupie sur elle même, encaissant seconde après seconde les lourds impactes et les terribles insultes. Elle se risqua à ouvrir un œil, se disant que quelqu’un viendrait l’aider, qu’elle n’était pas seule dans ce monde cruel. Son regard croisa celui du prêtre qu’elle avait vu à maintes reprises dans sa tenue blanche. Lui aussi était là et galvanisait l’assemblée afin que la pluie de projectiles continue de tomber. Mais ses espoirs se réalisèrent. Au moment même où elle s’épuisait, une main l’agrippa solidement et la tira sur le sol parsemé de débris et de sang. Elle se retrouva dans sa maison l’instant d’après. Elle ouvrit les yeux, ses bras étaient couverts de blessures et le sang coulait à flots. Elle aperçut son sauveur quelques instants et compris qu’il s’agissait de ses parents. Ils se montraient pour la première fois compatissant envers elle. Elle perdit connaissance par la suite.
Chapitre 3 ~ Le feu purificateur ~ Francia Juillet 471
Ses parents s’occupèrent d’elle à leur tour désormais. Pendant plusieurs mois ils avaient été à son chevet malgré leur état de santé dégressif. Il fallut plusieurs longs mois avant que Satine ne puisse à nouveau bouger les bras. Elle garderait des cicatrices à vie de cette lapidation publique. Le traumatisme physique était visible mais la destruction mentale qu’elle avait subie était telle qu’elle ne s’en remettrait certainement jamais. Elle maudissait ce monde, elle ignorait pourquoi elle était si détestée par ce qui se trouvait au-delà des portes de leur demeure. Mais bien qu’il eût été difficile pour elle de s’en remettre, elle finit par se reprendre en main rapidement. Les nuits où elle pleurait toutes les larmes de son corps à l’abri du regard de ses parents étaient derrière elle. Elle se solidifia bravement et se remit en selle. Mais elle était loin de se douter du complot qui se tramait dans son dos.
Il y eut une réunion juste à sa sortie de convalescence. Une réunion secrète organisée par les habitants une nuit de brouillard afin que personne ne soit au courant. Une bougie était allumée dans l’une des maisons de la cité. Elle faisait vaciller des ombres à l’intérieur de la demeure, laissant deviner la présence de plusieurs personnes. D’abord silencieuse, l’assemblée était réunie en cercle autour d’une personne. Cette dernière tenait le bougeoir sur lequel dansait la flamme de la bougie. Elle prit la parole avant tout le monde, il s’agissait d’un homme.
« Chers frères et sœurs, c’est une bien triste époque que nous vivons tous. Le Seigneur est présent en chacun de nous et nous ordonne à tous de luter contre les vices du mal. Nous avons réfléchi chacun de notre côté et la conclusion que nous avons est la même pour tous ! Cette famille, cette enfant, ils ne sont pas normaux, ils couvent un mal puissant depuis trop longtemps ! Nous devons les chasser, nous devons épargner à notre peuple un danger réel et présent ! »
Plus il parlait, plus le ton de sa voix semblait trouver un sens pour ceux qui l’écoutaient. Ils buvaient ses paroles comme s’ils étaient affamés, affamés par le mal. L’aveuglante confiance dont ils faisaient preuve était d’une absurdité absolue. L’un d’eux se leva, coupant la parole au meneur et faisant taire la foule d’un coup, d’un seul. Il s’agissait d’un homme, grand, gros, portant une longue barbe noire très mal entretenue et à l’haleine pestilentielle.
« Non, nous ne devons pas nous contenter de les chasser, nous devons les éliminer ! Cette enfant n’est nulle autre qu’une sorcière, engeance du mal et magicienne des ombres. Un démon a certainement pris possession de son corps et l’utilise à des fins obscures. Brûlons-les, brûlons-les tous les trois ! »
Ils n’avaient pas pris le temps de se permettre une petite réflexion sur le sujet que tous s’excitèrent une nouvelle fois à l’idée de les éliminer. Ils approuvèrent tous l’idée et se dirigèrent armés de torches et de combustibles vers la demeure de Satine et de sa famille. Dans la nuit noire, des torches flamboyaient silencieusement, des murmures se faisaient entendre et parfois même quelques petits rires discrets et mesquins se mêlaient harmonieusement à l’ambiance. L’un d’eux se dirigea d’un pas décidé et silencieux vers l’habitation et y posa sa torche au pied. Beaucoup d’autres l’imitèrent et bientôt la petite maison fut entourée de flambeaux. C’est une femme qui brisa la tranquillité de cette nuit. Une femme en robe de fortune, le regard hideux et la bouche tordue. Elle peinait à se mouvoir mais elle avait un objectif bien définit. Une chope à la main, elle puisa dans le peu de force qu’elle avait pour la lancer au niveau de la porte en bois de l’habitation. La chope explosa, libérant le liquide qu’elle contenait. Les flammes s’agitèrent. Bientôt toute l’habitation était piégée dans un cercle de feu. Le rhum libéré des boutanches, chopines et autres contenant attisa les flammes d’un seul coup.
Ils se tenaient tous là, admiratifs du spectacle qu’ils venaient de réaliser. Des cris ne tardèrent pas à s’élever depuis l’intérieur. Des cris de souffrance, des cris d’agonie, des cris de désespoir. La maison brûlait et ses habitants étaient pris au piège, surpris pendant leur sommeil. Comme une étoile scintille dans le ciel, l’ardeur des flammes était d’un pareil éclat vu des cieux. Les cris cessèrent de longues minutes après. La souffrance qu’avaient enduré ces personnes avait été terrible, sans nom. S’écroulant sur elle-même, elle ne laissait réellement aucune chance de survie à ceux qui s’y trouvaient. D’abord réduits en cendres, ils étaient maintenant recouverts des restes de ce qui avait été leur foyer.
Ils tournèrent tous les talons, laissant derrière eux ceux qui avaient fait partie intégrante de leur communauté quelques années plus tôt, sans regrets et sans remords. Mais la roue tourne et ils ne se doutaient absolument pas de ce qu’ils venaient de réaliser. Un acte barbare et meurtrier sans fondements, guidés uniquement par leur foi aveugle envers une personne. Alors qu’ils désertaient les lieux, ils n’entendirent pas le dernier souffle de Satine qui malgré la souffrance s’était promise de retenir chaque visage de chacune des personnes suivantes et de les attendre de l’autre côté à leur arrivée afin de leur infliger elle-même une éternité de souffrance.
Chapitre 4 ~ Une obscure vengeance ~ Francia Juillet 481
Les dix années suivant la mort de Satine et de sa famille passèrent à une vitesse incroyable. Leurs cendres avaient été emportées par le vent il y avait de cela longtemps mais personne n’avait encore osé s’installer près de là où père, mère et fille avaient été immolés. Tous évitaient cet endroit précis et des légendes obscures naissaient à propos de ce lieu escarpé. Ceux qui avaient commis ce crime étaient toujours vivants et se glorifiaient d’avoir mis fin aux jours d’une famille maudite, déblatérant des inepties dont ils ignoraient le véritable sens.
Cependant, il s’était passé une chose à laquelle ils ne s’attendaient pas. Satine, alors que le feu consumait sa chair, se jura de se venger. Un serment d’une puissance telle qu’elle en trouva tout le sens quelques secondes avant de mourir. Elle avait entendu ses parents hurler de souffrance, elle les avait vu périr sous cet enfer de flammes causé par ces ignares. Elle l’ignorait à cet instant mais sa colère avait éveillé en elle une énergie dont elle ne soupçonnait pas l’existence, une énergie qu’elle ressentit très brièvement comme si un nombre incalculable d’étoiles l’avait frappée. Une énergie à la fois agréable et violente, une force inconnue qui avait attisé son aversion envers ces êtres, ces personnes qui lui avaient rendu la vie insupportable, vie qu’elle avait appris à apprécier malgré ses obscures facettes. Elle périt après avoir ressenti ce picotement à l’intérieur d’elle qui lui intimait de ne pas abandonner. Son corps fut réduit en cendres mais son esprit n’avait pas flanché.
C’est dans une atmosphère de fête que cela se produisit. Tous semblaient s’être rassemblés au centre du village pour célébrer un quelconque événement dont eux seuls avaient le secret. De la nourriture à foison, de la boisson, des cris de joie, des hurlements liés à l’alcool, des chants et des danseurs. Tout semblait avoir été mis en place pour que le moment soit inoubliable mais ils n’avaient désormais cure de ce qui se tramait dans l’ombre. Les lumières brillaient sur la place centrale tandis que plus loin, à l’endroit exact où Satine avait perdu la vie, la terre s’agitait. Le sol semblait bouger sous l’amas de terre et de gravas. Soudain une main surgit du sol, une main décharnée de laquelle tombaient des lambeaux de peau laissant apparaître des os bien distinctement. Sous les rayons lunaires qui frappaient précisément l’endroit, la main s’agitait comme si elle cherchait de l’aide. Néanmoins, plus elle semblait à l’air libre, plus elle reprenait une teinte et un aspect normaux. Quelques secondes plus tard, le sol se déroba autour de cette main effroyable pour laisser apparaître un squelette. D’abord un tas d’os laissant clairement voir qu’il s’agissait d’un squelette humain. Tout comme la main, les rayons de la lune frappèrent les ossements qui reprenaient petit à petit une couleur chair, des muscles apparaissaient puis furent rapidement recouvert de peau et finalement de vêtements. La tête du squelette retrouva également sa peau, ses yeux et sa chevelure noire comme la nuit.
Elle prit une profonde inspiration en observant autour d’elle et constata qu’elle était seule dans les environs. Elle retrouvait petit à petit ses sens, elle sentait, voyait, ressentait et palpait. Satine comprit alors qu’elle était revenue, qu’une seconde chance lui avait été donnée. Elle tenta de se lever mais fut prise d’une terrible douleur dans tout le corps. Sa régénération n’était pas complète et la douleur l’obligeait à rester allonger le regard porté vers les cieux étoilés. Elle entendit alors des cris à quelques mètres d’elle. Curieuse, elle se força à se relever afin de pouvoir observer pleinement ce qui se passait non loin. Elle haussa les sourcils lorsqu’elle vit une jeune fille et un homme en pleine discussion. Une discussion qui semblait amusante d’après les esclaffes de la belle mais qui n’allait pas durer.
Comme poussée par un instinct qu’elle ne contrôlait pas, Satine sortit de son trou à la force de ses bras. Elle rampait sur le sol en direction de ces deux tourtereaux qui ne l’avaient pas vu. Une ombre rasant le sol, les cheveux longs, un seul œil visible et la respiration saccadée. Satine avait faim, elle voulait dévorer qui que ce soit mais pas de la manière que vous pensez. Son corps ne ressentait pas la faim mais son esprit mourrait d’envie de dévorer leurs énergies. Elle n’eut pas besoin de s’approcher trop près qu’elle entendit le cri strident de la jeune fille déchirer la nuit. Elle l’avait vu, elle était effrayée et l’homme qui semblait s’être épris d’elle s’était mis entre les deux femmes. Terrorisé lui aussi, il n’eut pas le temps de réagir que déjà son énergie se faisait aspirer par Satine. Une lueur faible s’échappait de son corps masculin pour se diriger directement dans la bouche de l’être qu’il venait de croiser. Aussitôt Satine sentit son esprit renaître pleinement. Ses muscles se solidifièrent, ses os également et sa teinte s’éclaircit.
Elle ne s’arrêterait pas là. Elle vida l’homme de toute son énergie jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un amas de poussière recouvert de vêtements. Désormais debout, le visage sombre et affichant un rictus féroce, elle ouvrit la bouche et l’énergie de la jeune fille quitta son corps pour alimenter la faim insatiable de la nouvelle Satine. Ce pouvoir la fascinait, elle se sentait toute puissante face à ces personnes qui lui avaient infligé misère et souffrance. Sa vie prenait maintenant une tournure autre et elle avait désormais le pouvoir d’éliminer cette vermine. Mais bien qu’elle aurait pu ce soir-là éliminer tout le village, elle prit plaisir à se dire qu’elle les éliminerait à tour de rôle, qu’elle allait alimenter leur crainte jour après jour. Tournant les talons, elle laissa derrière elle le cadavre inerte de la jeune femme. Du sang coulait par ses yeux, sa bouche était grande ouverte, signe qu’elle avait fait face à quelque chose de terrible avant sa mort et sa peau était rigide et froide. Satine disparut alors de cet endroit mais elle y gardait un œil certain. Le lendemain, les corps furent découverts et une psychose s’installa dans tout le village. C’était l’œuvre du diable, l’œuvre d’une créature des enfers, d’une créature revenue d’entre les morts. Ils n’avaient jamais eu aussi raison de toute leur existence.
Chapitre 5 ~ Une annihilation totale, la naissance du Roussalka ~ Francia 481 à aujourd’hui
Satine s’était retirée dans les bois avoisinant ce village. Cachée des yeux de tous, elle savait se montrer discrète et même invisible. Elle n’était qu’une ombre dans cette forêt, un murmure, une brise. Certains clamaient haut et fort d’avoir aperçu une silhouette aux abords de la forêt, silhouette encapuchonnée qui se tenait là sans rien faire avant de retourner vers la cime. Personne ne croyait à ce genre de sottises. L’être humain demeurait encore et toujours dans le déni et Satine le savait. Elle insufflait la crainte dans l’esprit de quelques personnes et c’était là sa première ruse.
Un soir, elle pénétra dans la maison d’une petite famille qui vivait là. Pas n’importe laquelle, elle se faufila sans aucun bruit jusqu’à la chambre parentale et s’était mise à dévisager ces deux personnes qui dormaient à poings fermés. Nostalgique, elle se sentit d’abord flancher mais son esprit blessé et guidé par la haine reprit le dessus aussitôt. Elle poussa alors un hurlement terrible qui réveilla l’homme et la femme dans un horrible sursaut. Ils firent face à Satine qui ressemblait plus à une apparition démoniaque qu’à un être humain. La défunte tendit le bras vers l’homme qui, privé de son énergie dont il n’avait même pas conscience, mourut aussitôt. Sa femme poussa un hurlement glacial tout en se jetant sur le corps inerte de son mari tandis que Satine s’approchait dangereusement d’elle. Elle prit alors la femme par le menton et approcha son visage du sien. Tétanisée, elle ne pouvait rien faire, des larmes commençaient à se déverser sur son visage et son corps tremblait comme une vulgaire feuille.
« Vous paierez, vous paierez tous. »
Ce soir-là, Satine laissa cette femme vivre afin qu’elle puisse propager la crainte qu’elle représentait pour tout le village. Les nuits se succédèrent et se ressemblèrent toutes. Satine revenait toute les nuits pour faire une victime et ce pendant de longues années. Elle avait insufflé tant de crainte et d’effroi dans le cœur de ces habitants qu’ils n’osaient même pas tenter de la chasser. Certains dans les rues disaient qu’il s’agissait d’une malédiction dont ils étaient victimes, d’autres voyaient ces événements comme une punition pour avoir été impies et d’autres encore refusaient d’admettre la vérité quant à ces meurtres et les déguisaient en disparitions ou en morts naturelles.
Elle finit par passer aux choses sérieuses et prit pour cible la personne instigatrice de sa mort et de sa première misérable vie. Ce prêtre. Pendant ces années elle s’était nourrie de l’énergie de ces moutons. Voler le cosmos d’êtres humains prolongeait sa vie et retardait sa vieillesse. Mais vieillissait-elle réellement ? Etait-elle réellement vivante ? Etait-ce ça la prétendue vie après la mort ? Elle n’y avait pas réfléchi, elle s’était juste donnée pour objectif la destruction des humains. Cette soif insatiable de représailles qui la maintenait en vie était tout ce qui comptait désormais.
Elle retrouva alors ce prêtre et ses fidèles les plus proches et les kidnappa dans la nuit. C’était là son œuvre la plus abominable. Elle fit en sorte de les blesser férocement afin qu’ils endurent une douleur insoutenable et maîtrisant inconsciemment son cosmos, elle les crucifia sur l’église au centre du village afin que tous puissent admirer sa vengeance. C’est en l’an 500 qu’elle crucifia ce prêtre et deux autres personnes dont celle qui avait mis la première le feu à sa maison. Elle n’était plus qu’une vieille femme abîmée par l’âge et qui n’avait plus longtemps à vivre. Satine lui avait fait goûter à la souffrance et elle avait rendu l’âme sur le parvis de cette église qu’elle aimait tant.
L’horreur était réelle, les habitants virent ce spectacle au petit matin et tous s’apprêtèrent à changer de lieu de vie mais il était trop tard. La curiosité de l’être humain peut souvent lui être fatal et ce jour-là fut le dernier pour ces habitants. Ils étaient encore une centaine à peupler l’endroit mais Satine estimait que le jeu avait assez duré. Alors que de nombreux habitants étaient rassemblés sur la place pour déplorer le spectacle du prêtre crucifié mais toujours vivant, Satine qui s’était cachée dans l’église sortit, vêtue de sa cape noire qu’elle n’avait pas quittée depuis sa renaissance. Elle inspirait une crainte terrible, les habitants se mirent à courir dans tous les sens, à se bousculer, à vouloir trouver une échappatoire au destin funeste qui les attendait. Un brave malheureux tenta de se jeter sur Satine mais sa vie lui fut immédiatement retirée par la revenante, lui donnant encore plus d’énergie.
Elle s’arrêta, jeta un œil sur le prêtre qui semblait avoir perdu connaissance à cause de la douleur mais Satine voulait qu’il soit témoin de ce qui allait se produire. Elle voulait qu’il voit à quel point son jugement avait été véridique à son sujet.
« C’est terminé, regarde bien et savoure l’instant ! »
Sa voix était rauque et désagréable. Rien ne laissait présager que quelque chose de bon allait se produire. Satine leva les bras devant elle et sentit un puissance flux de cosmos s’emparer de tout son être. Elle avait le contrôle, elle savait que cette énergie ferait ce qu’elle voudrait. Les yeux fermés dans un premier temps, elle communiquait avec son instinct même afin de guider ses actions aussi terribles soient-elles. L’instant d’après, elle ouvrit les yeux et son cosmos explosa, recouvrant tout le village. Comme un dôme au-dessus d’elle, toutes les personnes qui se trouvaient dans un rayon de un kilomètre furent détruites. Leurs cosmos dont ils n’avaient pas conscience avaient été absorbé par Satine jusqu’à la dernière goutte. Tous tombèrent, hommes, femmes, enfants, vieillards et animaux, tous morts. Tous sauf le prêtre qui perdait son sang mais qui avait repris connaissance, assistant bien malgré lui à ce sordide spectacle. Le désespoir s’emparait de lui, il ne souhaitait qu’une seule et unique chose, sa propre mort.
« Oh non, non tu ne mourras pas si facilement... »
Le ton employé se voulait menaçant mais bien que la revenante avait d’autres plans pour ce prêtre, il rendit l’âme la minute qui suivit. Satine se trouvait désormais là au centre de ce village où la mort avait frappé. Ce terrible sort dont elle a été victime mais qu’elle avait désormais infligé à tous. Elle s’apprêtait à quitter les lieux quand une obscure présence se fit ressentir à l’endroit même où le corps du prêtre était. Elle s’arrêta pour regarder qui osait venir troubler son carnage mais il n’y avait personne. Soudain, le corps du prêtre explosa, laissant apparaître une armure noire aux allures de nymphes mais au regard agressif. Les rayons du soleil glissaient gracieusement sur les reflets pourpres de l’armure tandis que du sang ruisselait au niveau des yeux. Les mains griffues jointes contrastaient avec le visage agressif, mêlant calme et violence.
Tout d’abord anxieuse, Satine ne comprit pas ce qui se passait sous ses yeux mais son cosmos entra rapidement en résonance avec l’armure qui vint la recouvrir immédiatement. Une sensation qui n’était pas agréable puisque le corps de Satine devait s’adapter à l’armure et non l’inverse. Elle se plongea alors dans une transe guidée par ce qui semblait être l’esprit de son armure. Dans un espace étrange, elle entendit une voix lui murmurer des choses qu’elle ne comprenait absolument pas à ce instant.
« Guidée par le sang, guidée par la haine, guidée par la vengeance, sème la terreur sur ce monde sous l’étendard du dieu Arès et nourrit-toi de tout ça pour rester en vie et accomplir ton destin. L’heure viendra où tu entendras l’appel du dieu de la guerre. »
Puis elle fut ramenée dans la réalité. Toujours vêtue de son armure noire, elle semblait satisfaite de ce qu’elle avait accompli mais elle allait devoir se faire toute petite pendant quelques temps. Elle se retira dans les forêts de Francia pendant plusieurs années, se nourrissant de l’énergie de pauvres âmes qui avaient le malheur de croiser sa route pour rester en vie. Elle attendait ce jour étrange, mais il ne venait pas. Elle vécut alors à l’abri des regards, personne ne connaissait son identité. Elle ne se nourrissait pas, elle ne buvait pas, elle était ce que l’on appelait un monstre, un ombre, le murmure d’une peur sans nom.
Kiky(rios) Age : 25 ans
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Comment avez-vous connu le forum : Déjà membre Pseudo La suite de son histoire Si l'histoire de votre personnage est trop longue pour tenir sur un seul post, vous pouvez la continuez ici.
Dernière édition par Satine le Mar 14 Juil - 22:24, édité 6 fois |
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