Sindel Armure :
Armure de Lambda (Ratatosk).
|  Sindel, Guerrier Divin de Lambda.  Jeu 29 Oct - 15:28 | |  | Pseudo Qui est-il ? Nom : Sindel.
Date de naissance : 03/05.
Âge : 28 ans.
Sexe : Masculin.
Armure demandée : Lambda (Ratatosk). Comment est-il ? Sindel est un jeune homme solidement bâti - et au premier abord, on sent immédiatement que la nature, dans ce qu'elle a de plus rude et cruel, l'a façonné ainsi.
Extrêmement grand, il domine la plupart des hommes de la région, et sa musculature révèle une superbe condition physique. Ancien chasseur, Sindel a gardé en lui quelque chose de sauvage, et tout, dans sa gestuelle pleine de vivacité ou dans ses manières abruptes, trahit ce secret de polichinelle. Sa mâchoire anguleuse est encadrée par une masse de cheveux anciennement blonds, devenus blancs de façon précoce sans aucune explication naturelle à offrir. L'un de ses yeux, le gauche, bleu comme l'océan et vif comme la tempête, est discernable sous ses mèches folles; l'autre est masqué par un cache-oeil noir à décoration d'or. Il est pourtant fonctionnel - cependant, depuis que Sindel porte son Armure, l'iris a viré au doré, et il a bien vite réalisé que cet oeil lui servait à voir l'écureuil. Le dissimuler est donc une façon d'avoir la paix lorsqu'il le désire.
Lorsqu'il ne porte pas son Armure, Sindel s'emmitoufle par habitude dans des capes mi-longues à capuchon, dissimulant ses traits aux regards étrangers. Il porte une tunique classique et le pantalon large, pratique et confortable, très en vogue à l'époque. Seules de solides bottes fourrées à renforts de métal et diverses pièces de cuir travaillé venant protéger ses points vitaux rappellent que, même sans son équipement de Guerrier Divin, il reste exposé au danger... et qu'il a toujours quelque chose à craindre de quelqu'un.
Car le jeune messager est quelqu'un de très prévoyant. Souvent comparé à l'écureuil, son animal totem, il fait de ses mille et une précautions et de son agilité d'acrobate ses qualités principales. Un esprit pragmatique, donc, qui possède les pieds bien ancrés sur terre et sait exactement où se situent ses limites. Son manque de tact fait de lui un esprit un peu solitaire, qui a du mal à bâtir des relations durables; en revanche, ce sont ses talents de messager qui ont assis sa réputation en Asgard. Fidèle à la créature mythique qu'il représente, il s'assure que les dires qui lui sont confiés arriveront à destination - mais prenez garde; Ratatosk était un esprit retors, et Sindel ne lui ressemble que trop. S'il ne peut influer sur les messages les plus importants, sous peine de trahir son Dieu, il n'hésitera en revanche pas à modifier les plus insignifiants selon son bon vouloir, tissant et érodant les amitiés et les tensions lorsque cela peut servir ses intérêts. Là où d'autres voient un vulgaire rôle de facteur glorifié, Sindel y trouve son bonheur: il a appris à savourer cet instant où, porteur du message, de la confiance, des sentiments et des espoirs de l'émetteur, il se trouve seul juge quant au moment où l'information arrivera à son destinataire, et la teneur de celle-ci. Les pleins pouvoirs sur tout ce qui passe entre ses mains, de façon fugace et éphémère. Il n'est pas dénué de coeur ni de raison, et n'influera pas par pure malice sur la correspondance qu'on lui confie... mais faites attention - il est devenu l'écureuil de bien des façons, et a hérité de facettes bien plus sombres que ce que l'apparente innocence du rongeur laisserait suggérer. Rien n'est plus dangereux que ce qui paraît inoffensif.
Outre ces petits travers personnels, Sindel reste malgré tout quelqu'un de relativement fiable - tant qu'on le conserve comme allié, car il est un cauchemar absolu pour ses ennemis. Un duel est pour lui comme une chasse: aucune méthode n'est trop vicieuse pour être employée. Et rien ne l'amuse plus que de renverser la traque, passant de proie innocente à prédateur insatiable. Il ne recherche pas l'affrontement, mais ne le fuit pas non plus, prenant sans protester ce que lui offre le destin.
Après tout, le destin a de grands projets pour lui. L'écureuil le lui a dit.
Et l'écureuil sait. Son Histoire
"L'homme à la cape marchait à travers la forêt, et l'écureuil le poursuivait."
____________________
Sindel naquit dans un charmant village de bord de mer, sur la côte nord-est de ce qui deviendra plus tard le Danemark moderne. Fils de chasseur, il apprit rapidement à tirer à l'arc et à manier la javeline, sous la coupe de son géniteur qui le laissait participer à ses traques en forêt. Bien vite, pister les animaux, se déplacer sans bruit et faire preuve d'une patience infinie furent pour lui une seconde nature; en outre, la survie en forêt lui étant nécessaire, il devint bientôt capable de passer la nuit dans la nature sauvage sans craindre les dangers qui y rôdaient.
Il aurait donc pu grandir, puis vieillir en menant cette vie des plus ordinaires... s'il n'y avait pas eu les guerres.
En cette époque de troubles, les Hérules, peuple germanique pour le moins belliqueux, tentaient de prendre le contrôle des terres Danes au travers d'attaques incessantes et d'actes de piraterie de bas étage. Le nord du territoire, jusqu'ici épargné par les conflits principalement venus d'Europe centrale, se trouva finalement impliqué; le village natal de Sindel fut fortifié, servant de camp militaire à une partie des troupes d'un clan Dane venu contrôler les mers alentour. Certains des hommes, les plus robustes, furent enrôlés pour rejoindre les rangs des combattants; d'autres restèrent assignés aux chasses et récoltes, aidés des femmes, afin de subvenir aux besoins croissants de toute cette troupe.
Alors en fin d'adolescence, Sindel vit son père prendre les armes; lui-même continua ses chasses, à ceci près qu'on lui avait confié un nouveau rôle... un peu malgré lui. En effet, les chasseurs, de par leur connaissance de la région et des méthodes de traque et déplacement en forêt, faisaient également d'excellents messagers; c'étaient les hommes comme lui, jeunes, rapides et débrouillards, qui brillaient le plus lorsqu'il s'agissait de semer une troupe belliqueuse en territoire sauvage - voire de la contourner sans être repéré.
Sindel en particulier se montrait bien plus talentueux que la plupart des autres émissaires; la région était dangereuse, et pas un mois ne passait sans qu'un jeune homme disparu soit décrété mort - mais lui-même arrivait toujours à se frayer un chemin jusqu'à destination, car il était avant tout alerte et prévoyant. Souvent, on le comparait à un écureuil; tout comme le rongeur roux arrivait à profiter de la forêt à son avantage pour se dissimuler aux yeux de ses prédateurs, stockant ses provisions pour ne pas être pris au dépourvu, Sindel préparait toujours ses trajets avec précaution, portant sans faillir ses messages aux villages alentour. Il se savait doué, mais garder les pieds sur terre et ne pas présumer de ses capacités était son atout indéniable.
Et puis, un jour, il y eut l'écureuil.
____________________
L'homme à la cape marchait à travers la forêt, et l'écureuil le poursuivait.
Emmitouflé dans son capuchon, Sindel pressait le pas, tâchant d'ignorer les sueurs froides qui dévalaient le long de son dos. Il songea brièvement qu'il était subitement devenu fou. Qu'est-ce qui avait bien pu lui arriver?
Il fit rapidement volte-face, continuant son chemin à reculons. La petite forme rousse était encore discernable au loin, sa queue en panache pointant à travers les feuilles mortes de cette fin d'automne. Une bouffée de stress lui vint, et il fit une chose pourtant déconseillée lorsqu'on se trouvait en territoire hostile et que la discrétion était de rigueur: il sprinta droit devant lui, son esprit focalisé sur une seule pensée - échapper à l'apparition. Ce ne pouvait être qu'une apparition, non? Un esprit de la forêt, venu le tourmenter? Pas possible qu'un écureuil, un simple écureuil, soit capable de--
Il trébucha sur une racine et lâcha malgré lui un juron retentissant tandis qu'il s'étalait de tout son long dans la boue.
Quelque part sur sa gauche, des exclamations retentirent. Il n'entendit pas grand-chose, mais les intonations appartenaient sans aucun doute au dialecte Hérule. Une bouffée de peur le saisit, et il se redressa, ignorant la douleur montante qu'il ressentait dans son coude gauche. Il savait pourtant qu'un campement ennemi avait été dressé non loin - il en avait vu le feu, la veille, du haut de la grande colline! Il regarda en tous sens, cherchant un endroit où se dissimuler. Sans nul doute, il avait été entendu. Quel idiot... Et comme la plupart des personnes très douées pour planifier les choses, improviser n'était pas vraiment dans son répertoire...
- On t'appelle l'Ecureuil, non? Fais donc ce que ferait un écureuil à ta place...
La voix, rauque et détachée, le fit frissonner - tout comme elle l'avait fait frissonner la première fois qu'il l'avait entendue. Cette fois-ci, il n'avait pourtant pas le choix. Il avait été entendu. Il mourrait par la main des hommes s'il restait ici. Quoi qu'il rencontre en suivant les esprits, son destin serait probablement moins funeste que le sort qui l'attendait s'il était trouvé en possession d'un message destiné aux troupes Danes.
Un écureuil, hein...
Il leva la tête. L'arbre au pied duquel il s'était échoué était brisé à quelques mètres de hauteur - probablement le résultat d'une récente tempête. Comptant sur ses talents d'athlète, il attrapa une branche basse et se hissa, non sans grimacer sous la douleur encore cuisante que son coude gauche lui infligeait. Il faisait pourtant de son mieux pour se concentrer sur sa grimpette. Les voix se rapprochaient; l'arbre avait beau être situé derrière des roches, dans une pente douce, se trouver à cette hauteur lui garantissait d'être vu si quelqu'un débarquait à ce moment-là.
Alors, pourquoi grimper? Quel salut y trouver? Curieusement, Sindel pensait que la clé de sa survie était là.
Il se hissa sur la dernière branche et réprima une exclamation de soulagement. L'écorce était presque intacte, mais le tronc, à demi pourri, avait été arraché par les aléas du climat. Ce qui restait du haut de l'arbre était creux, et assez large pour une personne - si elle se faisait toute petite, du moins. Le messager se roula en boule et s'installa du mieux qu'il put, prenant garde à ne pas laisser sa cape dépasser de sa cachette improvisée.
Moins de trente secondes plus tard, les pas de plusieurs personnes ainsi qu'un cliquetis distinctif d'armes se firent entendre près de l'arbre, traversèrent la zone et moururent au loin.
Par mesure de précaution, Sindel resta terré, en attente. Si les hommes voulaient revenir au camp, ils risquaient de repasser par ici. Inutile de prendre de risque.
- Bien installé, j'espère, fit une voix près de lui.
Il sursauta et leva les yeux. Perché sur l'écorce pourrie, l'écureuil le fixait.
Son coeur se mit à battre plus vite. Il était pris au piège - le démon de la forêt le tenait à sa merci. Mais d'un autre côté... cette même voix venait de lui sauver la mise - et les Dieux savaient qu'il haïssait la perspective d'être redevable à une créature visiblement ensorcelée. Un écureuil, qui plus est. Des créatures innocentes, associées à la prévoyance, à l'agilité et à la discrétion... mais que bien des rumeurs venues d'Europe centrale associaient aux démons et aux feux de l'enfer. Des rumeurs que Sindel ne croyait pas.
Jusqu'à aujourd'hui, en tout cas.
Il se força à respirer calmement et jeta un regard noir à la bestiole.
- Pas de problème, personne d'autre que toi ne peut m'entendre ni me voir, reprit le rongeur. Toi, en revanche...
L'écureuil haussa les épaules. Du moins, Sindel aurait pu jurer que l'écureuil avait, réellement, consciemment haussé les épaules. Rapidement, il tenta de se remémorer ses derniers repas. Ce devait être ce champignon qu'il avait consommé la veille, oui...
- Mais je suis bien réel. Pas de champignon dans l'équation, mon petit gars, fit-il d'un air détaché, comme s'il avait lu dans les pensées du jeune chasseur (ce qui était très certainement le cas, nota ce dernier; plus rien ne l'étonnait, au point où il en était). Et j'ai des choses à te raconter. D'ici une bonne demi-heure, tu devrais pouvoir te remettre en route. En attendant...
Il exécuta une petite révérence comiquement humaine. Dans un tourbillon de fourrure rousse, il disparut, laissant Sindel aussi seul qu'il l'avait toujours été.
Le messager se cacha la tête dans les mains et passa la demi-heure suivante à se demander ce qui n'allait pas chez lui.
____________________
L'homme à la cape marchait toujours à travers la forêt, mais l'écureuil était perché sur son épaule.
Le rongeur lui expliquait les légendes des terres du Nord - bien au-delà des mers, au-delà des toundras. Là où les Dieux d'Asgard étendaient leur règne. Il lui racontait le Ragnarök, les créatures fantastiques tapies là où l'oeil ne pouvait les trouver, l'arbre Yggdrasil et le destin du Père. Sindel était fasciné par ces récits; il les écoutait en silence, car l'écureuil était un conteur extraordinaire. Parfois, celui-ci cessait de relater les épopées de légende pour avertir le chasseur qu'il devait dévier de sa route. Le jeune homme obéissait; tout comme l'écureuil avait su que l'arbre contenait une cachette, il savait sûrement d'où provenait le danger et comment le contourner.
Au début, Sindel avait rechigné à laisser l'écureuil l'accompagner. Son contact était plus qu'étrange - ni chaleur, ni poids, comme si le rongeur n'était que créature de son esprit. Comme s'il était fait de rien, de vide, de contes et de légendes. Malgré tout, il s'était vite étonné d'un détail: démoniaque ou non, sur son épaule, l'écureuil paraissait à sa place naturelle. Et Sindel s'était laissé apprivoiser, comme s'il était, lui, l'animal sauvage et craintif.
Une chose était sûre: l'écureuil savait. Il n'était pas que pure invention de son cerveau déréglé; rien, sinon la magie, ne pouvait expliquer sa connaissance, ni sa capacité à le guider.
Finalement, l'animal se tut. La raison de Sindel remonta des profondeurs de son rêve éveillé, mais il était déjà imprégné des paroles de son compagnon ensorcelé, comme un noyé gonflé par les eaux remonte, bien trop tard, à la surface du lac. La panique le prit - ses sentiments changeants vis-à-vis du rongeur, avant tout, l'effrayaient. Tantôt fascination, tantôt rejet indéniable... Il ne parvenait pas à mettre le doigt sur ce que lui inspirait réellement l'apparition. Avec mauvaise humeur, le messager balaya son épaule d'un revers de main. Ses doigts passèrent à travers l'animal comme s'il n'était pas vraiment là, et il eut un frisson de dégoût.
- Va pas m'hypnotiser avec tes salades, le rat. J'vais pas avaler tes histoires sous prétexte que t'es une bestiole magique venue de nulle part. C'est chouette de ta part de m'avoir guidé jusque-là, j'vais pas le nier... mais maintenant tu me laisses faire ce que j'ai à faire. J'ai un message à apporter à de vrais humains qui existent, comme moi, tu vois?
De plus, il était arrivé.
Il cracha sur le côté. Lorsqu'il tourna la tête à nouveau, l'écureuil avait disparu.
Se maudissant d'avoir si facilement perdu contact avec la réalité - lui, le meilleur messager de la région! - et songeant à la honte suprême qu'il ressentirait si quelqu'un avait vent de cette histoire, il avança vers le village fortifié qui se dessinait au bas de la colline. Maintenant qu'il était parti, l'écureuil ne lui semblait guère être plus que le songe éveillé d'un voyageur épuisé. Personne ne devait apprendre qu'il s'était laissé aller de la sorte.
Personne.
____________________
Sindel reprit conscience dans la pénombre.
Il bougea la tête, évaluant les dégâts. Son oeil droit voyait flou; une inspection plus poussée lui révéla qu'un filet de sang provenant de son arcade brouillait sa vision. En outre, il ne sentait plus ses mains, solidement attachées dans son dos depuis trop longtemps déjà. Passé dans un pilier profondément fiché dans le sol, le noeud ne bougerait pas - inutile de forcer.
Il avait passé bien plus de temps dans la forêt que prévu. Cette fichue histoire d'écureuil avait totalement étiolé sa perception du temps. Le village qu'il était censé atteindre avait été pris par surprise par la troupe Hérule que le message qu'il transportait devait permettre de signaler, afin de donner aux combattants locaux le temps de se préparer. Sitôt arrivé, Sindel avait été roué de coups, et on l'avait consigné dans une grange pour y subir des interrogatoires pour le moins musclés. Un homme parlait sa langue et voulait lui faire cracher l'emplacement et le nombre des détachements Danes des environs. Et le chasseur atteignait ses limites - encore un passage à tabac, et il ne se sentirait probablement plus la force de résister. Son corps couvert d'ecchymoses en était la preuve.
Un grattement se fit entendre dans son dos.
Sindel tourna péniblement la tête, et ce qu'il vit lui souleva le coeur. Un gros écureuil roux s'affairait à ronger les liens qui le retenaient prisonnier dans la bâtisse. Encore lui!?
En tentant de bouger encore un peu, ses doigts vinrent effleurer la fourrure de la queue touffue de l'animal. Cette fois, le contact était réel - doux et chaud au toucher. Il s'agissait là d'un rongeur banal au possible, et non d'une apparition. Ne sachant que penser, le chasseur se laissa aller en arrière, se reposant tout à fait contre le pilier de bois. Inutile d'insister. Mieux valait se résigner; le destin n'en avait pas encore fini avec lui.
Le rongeur arriva enfin à bout du dernier noeud, et les bras de Sindel recouvrèrent finalement leur pleine liberté. Il laissa échapper un grognement mi-souffrant, mi-satisfait en sentant le sang affluer dans ses épaules ankylosées. Avant de se lever, il prit le temps de faire jouer ses articulations. Se lever pour aller où, de toute manière? A en juger par la lumière qui filtrait par les interstices laissés dans le mur, il faisait grand jour; impossible de fuir. Il était tout aussi coincé qu'auparavant. Il se contenta donc de suivre l'écureuil des yeux, tandis que celui-ci s'affairait à escalader une pile de trésors de guerre entreposés là par les nouveaux maîtres des lieux. Le rongeur escalada des piles de bijoux, se hissa sur un gros coffre, puis se percha sur une forme étrange recouverte par un grossier chiffon de tissu.
Un deuxième écureuil, sorti de nulle part, le rejoint.
Puis un troisième.
Fasciné par le spectacle, Sindel resta figé, se demandant d'où pouvaient sortir tant de ces rongeurs, et ce qu'ils pouvaient bien faire ici. Ce n'est que lorsque leur perchoir commença à vaciller sous leur nombre qu'il réalisa ce qui était en train de se passer. Il lâcha un juron étouffé et s'élança en avant, mais son mouvement trop brusque sembla ne pas plaire à ses genoux encore endoloris, et il s'écrasa dans la poussière, ne pouvant qu'assister à la chute de l'objet.
Le fracas fut épouvantable. Il s'agissait d'un énorme écureuil (encore la faute de ces rongeurs de malheur, nota Sindel) de métal, ressemblant vaguement à une armure, et dont le poids était largement suffisant pour faire un boucan de tous les diables. Leur méfait accompli, les animaux se dispersèrent en tous sens, semblant recouvrer subitement leurs instincts sauvages et couinant à qui mieux mieux; seul l'un d'eux était resté juché sur le morceau de ferraille, et le messager le reconnut immédiatement.
- Putain d'animal maudit ! tempêta-t-il à pleins poumons.
Son hurlement fut accompagné d'un cliquetis d'armes qu'on dégainait. Trois épéistes Hérules venaient de débarquer dans la grange, le découvrant gisant au sol au beau milieu d'un fouillis d'objets précieux éparpillés çà et là. Le message était limpide. Il lut
(l'armure)
dans les yeux de ses geôliers que l'une de ces trois lames allait prendre sa vie. D'autant plus qu'il était désarmé et dans un état physique lamentable. Certes, il aurait probablement fini par être tué de toute manière... mais de cette façon, sans
(l'armure !)
pouvoir contempler l'arrivée de sa mort à l'avance? Ce n'était pas comme ça qu'il imaginait ses derniers instants. Il jeta un dernier regard plein de reproche à l'écureuil du démon, juché sur son bout de ferraille.
Tant pis.
Il ferma les yeux. Plus d'alternative à sa fin, désormais.
- TOUCHE CETTE FOUTUE ARMURE !
La voix tonna directement dans sa tête, l'électrisant littéralement. L'armure? Quelle armure? Ce drôle d'écureuil en métal? Par automatisme, comme un enfant fautif pris la main dans le sac par une figure paternelle, il obéit sans réfléchir et étendit les doigts jusqu'à la sculpture.
Une véritable explosion eut lieu, à la fois autour de son corps et dans ses pensées, tandis qu'il lui semblait sentir son âme traverser les confins des galaxies. L'Armure dotée du pouvoir d'Odin, dérobée on ne sait comment par les Hérules, avait voyagé bien loin de son fief pour trouver son porteur. Et tandis que Sindel s'éveillait au Cosmos, que la relique guerrière du pouvoir du Père se façonnait autour de lui, les humains ordinaires présents alentour, dans le village, se trouvèrent proprement balayés par ce dégagement d'énergie que leur frêle enveloppe physique n'était pas destinée à supporter.
Pour Sindel, ce moment d'illumination parut durer une éternité.
Et lorsqu'il reprit contact avec la réalité, il était seul parmi les ruines.
____________________
Désormais, le messager savait ce qu'il avait à faire.
L'écureuil - Ratatosk, devrait-il dire; quant à savoir s'il s'agissait de celui de la légende, le satané animal restait muet comme une tombe à ce sujet - lui avait tout expliqué sur le chemin du retour. Sindel serait un messager, oui, mais le messager des Dieux. Le messager d'Asgard. Celui dont les flèches, tout comme l'écureuil Ratatosk, sont capables de filer jusqu'aux plus hautes branches de l'Arbre-Monde, délivrant leur message. Il ne pouvait faire marche arrière; éveillé au Cosmos, il ne pouvait que plier devant les puissances supérieures.
Un beau matin, une flèche venue de nulle part se ficha au beau milieu du jardinet familial, dans son village natal. Ses parents y trouvèrent, fiché sur la pointe, un message rédigé en ces termes: Je pars pour le Nord, au-delà des océans. Ma destinée m'y attend. Je vous ramènerai du gibier des grandes toundras. Votre fils qui vous aime.
Au même moment, Sindel, situé plusieurs dizaines de kilomètres plus loin, embarquait pour le nord du continent.
Juché sur son épaule, un écureuil observait l'horizon.
Et vous, qui êtes vous ? Age : 23 ans.
Avatar : Fire Emblem: Fates → Zero est Sindel.
Quelle est votre expérience des forums RP : +/- 11 ans. Les plus gros étant Bleach Ultimate puis tous les forums suivants de la team en question (SSU, NU, OPSS, AR...).
Comment avez-vous connu le forum : Ludmila. Donnez-lui des bonbons. Puis l'autre blaireau Amadeus aussi!
Dernière édition par Sindel le Dim 8 Nov - 6:03, édité 17 fois |
|
Accueil 
