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 [Mai 553] Verset Guerrier ~ Ghanima

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Message [Mai 553] Verset Guerrier ~ Ghanima    [Mai 553] Verset Guerrier ~ Ghanima  EmptySam 23 Oct - 2:44

Dans les montagnes dorment de nombreuses choses. Des Yeux d'un Empire lointain au Cœur de pierre et de chair d'une meute attendant son heure pour se libérer de ses chaînes. Pour exprimer sa passion, sa puissance, sa victoire, sa guerre. Ils attendent. Ils respirent l'impatience. Ces hommes. Ces femmes. Ces monstres. Ces pierres elles-mêmes. Tout commence à chanter cette impatience, mélodie impie, oubliée. Elle se mêle au parfum de la cendre. Au goût du sang. À la vue des membres, qui s'agitent comme pour extirper une dernière once de force dans ces corps impatients. Ils veulent le combat. C'est leur plaisir. Leur attente. Leur désir. Leur moment de gloire. Ils veulent crier au monde qu'ils sont capable d'être autre chose que les organismes qui grouillent dans ce Coeur de pierre et de chair. Que cette terre leur appartient et non à une quelconque force lointaine.

Esclaves de leur envie, de leur passion. De ce plaisir qu'ils commencent déjà à sentir. Sève interdite enfin savourée. Conquête d'une terre que certains ne connaissent que depuis quelques mois, quelques années.
Et pourtant … nombreux sont ceux qui n'entendent pas les mots murmurés par les Spectres des émotions. Par les Fragments vivant qui palpitent dans les arbres. Dans la terre. Cet héritage des Anciennes Divinités, largement oubliées et ignorées par la présence de ces deux faces Guerrière. Les Yeux de la Sagesse. Le Cœur du Carnage. Ils entendent souvent ces palpitations. Ces chants. Ces mots murmurés. Mais comment leur en vouloir ? Les Anciens semblent avoir perdus leurs droits, ne restant plus que des souvenirs à peine chantés sur le bout des lèvres des conteurs et des itinérants.

Dans les montagnes dorment de nombreuses choses, oui. Mais une respiration continue, sifflante. Celle de l'air en mouvement, remontant des abysses de la Guerre pour rechercher une quelconque sortie à cette prison de roche et d'os. Aujourd'hui, elles portent des notes, en plus des habituels coups qui s'élèvent de la fosse, du Colisée tant aimé. Dans l'air, une voix danse, claire, cristalline, féminité et masculinité semblant se mêler, s'unir, dans cette unique interprétation. Mots inconnus, aux origines indéfinies – multiples, peut-être ? Une histoire qui ne mérite que d'être imaginée par ceux qui écoutent.

Versets de souvenirs qui se mêlent à ceux de la guerre.
Conte chanté, éveillant la sensibilité au plaisir. À la passion. Au besoin.
Guerre portée dans la poésie. Spectre de la Discorde et de l'Émulation accompagnant la dualité de cette voix.
Ainsi naissent les choses, au travers des Mots. Et de la voix.

Une danse, celle de doigts sur des cordes. Une caresse, celle de la pulpe de ces doigts contre le bois travaillé, contre ses courbes. Une peau pâle, de porcelaine, percé de deux orbes écarlates, cachés. Couronnée d'une cascade sanglante. Des lèvres, qui suivent le rythme des paroles. Là encore, une caresse. Celle de ces lèvres sur les Mots invisibles. Sur l'air qui circule, tourne, danse. Une caresse douce. Aimante. Une certaine féerie dans l'apparence. Un surnaturel assumé, accentué par la longue absence de relation entre soleil et corps.

Mais bien vite, la poétique féerie quitte l'alcôve, alors que les Mots se taisent. L'enfant de la Transylvanie dévoile le sang figé dans ses iris pour mieux observer la présence qui commence à se détacher de l'obscurité de l'unique chemin. Bien vite, le bois perd de sa substance, semblant perdre toute existence, avant de ne finir qu'en un fossile de ce qu'il était.
Les venues de Lyuben sont principalement du fait d'une convocation. D'un besoin. Parfois c'est la curiosité, aussi, qui porte ses pas jusqu'à ce cœur de pierre et de chair. Après tout, autre chose l'attend, au-delà. Pas très loin. Une porte qui ne se ferme jamais, qui accepte toujours d'entendre l'Appel. De la Guerre. De la Perversion qui a été creusée dans la terre de ses ancêtres – agréable perversion.

Le Pâle Écarlate quitte son siège de pierre, une tenue sombre cachant son corps. Tissu de qualité. Une main, celle qui possède deux bracelets, se posent sur le poitrail. Lentement, le corps qui se courbe, révérence respectueuse envers celle qui se veut l'âme de ces alcôves et de ses habitants.

« Excellence. »

La curiosité aujourd'hui est ce qui l'a guidé. Souvent, elle le guide. Car en cette période de préparatifs, il est parfois nécessaire d'être là, avant même qu'une pensée extérieure ne vienne caresser l'esprit et l'Éveil. Malgré tout ce qui peut se murmurer hors des frontières … Une meute est organisée. Et même les marginaux possèdent leur utilité.
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GhanimaGhanimaArmure :
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Message Re: [Mai 553] Verset Guerrier ~ Ghanima    [Mai 553] Verset Guerrier ~ Ghanima  EmptyDim 24 Oct - 2:38
De ceux qui suivent mes ordres, il est plus compétent. Le seul adulte avec lequel il est possible de discuter. Alastair est un objet, Taym un enfant qu’il faut encore éduquer. Mais il finira par devenir quelque chose, une fois que la logique de l’épée aura sur lui, fait son œuvre. Lybuen par contre est quelqu’un de beaucoup plus particulier. Plus retorse, plus fourbe. Les deux autres sont trop proches de l’état de nature pour être fourbes. Lui il empeste la trahison et le sang. Des qualités, en certains moments. Tant que ne lui vient pas l’idée de me planter le couteau dans le dos. Nous devons encore nous apprivoiser l’un et l’autre. Mais je suis cardinal et il est centurion. Mes volontés sont ses ordres, comme moi-même je suis que l’extension de la volonté de Zvezdan. Nous verrons donc sur quel pied je vais danser avec lui maintenant. Il y a certaines choses que je désire appliquer à cette armée.

J’attends de mes troupes qu’elles vivent ici. Ensemble. Qu’importe si elles ont des familles ou des gens, qu’ils viennent. Les enfants ne doivent pas rester loin de leur mère. Comment pourrait-elle veiller sur eux s’ils se trouvent chacun à un bout du monde. Surtout qu’ils ont besoin, dans ce monde, du regard de leur mère. Je l’observe s’avancer, ma cuirasse sur le dos, le casque sous le bras. Nous sommes proches de mes apparentements, tout au bas de ma grotte. C’est l’endroit que je préfère dans cet endroit, il me rappel les endroits où nous vivions dans le désert. J’observe son salut. Rare sont les animaux dans cette armée à avoir conscience de l’étiquette. Qu’il est plaisant de voir quelqu’un capable de se comporter en humain et non en bête.

« - Lybuen. »

Je lui réponds alors sobrement. Je l’invite à me suivre d’un geste de main. Nous faisons quelques pas et de là où nous sommes nous pouvons observer les soldats de l’armée continuer de s’entraîner. Les exercices que je leur impose sont rigoureux. La discipline difficile. Mais ce sont les points nécessaires à la tenue d’une bonne armée.

« - Comment se passe l’installation des tiens ici ? »

Un sujet tendu et nous verrons bien ce qu’il trouve à redire là-dessus. Les enfants doivent se trouver dans le giron de leur mère.
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Message Re: [Mai 553] Verset Guerrier ~ Ghanima    [Mai 553] Verset Guerrier ~ Ghanima  EmptyDim 24 Oct - 3:33
Choisir le sol sur lequel dormir. Choisir les entités qui feront partie de leur vie. Tisser ses propres liens, pour permettre de s'arracher à l'ordre naturel qui impose certains éléments du cercle. Le Père. La Mère. Le Frère. La Sœur. Des visages qui ne sont pas choisis. Des visages qui, parfois, refusent d'être abandonnés. Car leur existence tourne autour de ce mot, essentiel. Famille. La Famille par le sang. La Famille par le partage du même cocon, de la même chrysalide. Nourris par le même sein. Observés par les mêmes yeux. Même dans la haine, cela crée un lien profond. Intense.
Au point que lorsque la discorde vient se mêler à ces liens, les réactions sont parfois … étranges. Garder sous son joug, même emprisonner. Garder près de soi. Même sans partage. Pour ne pas briser ce cercle. Pour ne pas perdre un repère, essentiel.

Mais, par chance … Famille est un mot qui peut être rejeté, abandonné.
Famille est une réalité qui peut être oubliée. Ignorée.
Il est possible de faire le choix des liens à suivre – ou de laisser quelqu'un déterminer les liens essentiels.

Le Dédale est une maison. Lentement, certains visages s'y installent, au fur et à mesure. De ceux qui comprennent réellement ce qu'est cette terre. Son passé. Ses sensations. Ses désirs. Certains ont besoin d'un peu de temps. D'autres non. D'autres ne possèdent pas les mêmes capacités, alors ils essayent de s'adapter, restant près de ceux qui ont partagé leur temps. Mais, pour beaucoup – pas tous –, cette existence troglodyte n'est pas si différente de ce qui ont pu déjà vivre. Il faut juste faire avec d'autres partenaires. D'autres visages. Choisir ceux à qui parler. Comprendre ceux qui ne peuvent être évités.

Ainsi, la réponse arrive. Alors que Lyuben accompagne la Guerre, ses mains dans son dos, son regard, lui, observant un instant certains mouvements dans ces ombres.

« Elle se déroule comme l'on pouvait s'y attendre. Certains attendent simplement les ordres. Ils ne se mêlent guère aux autres, pour le moment. Certains préfèrent même garder leur voix pour simplement prononcer les Mots et les rituels d'usages. »

Un instant de silence. Alors que l'écarlate avance aux côtés de la Cardinale. Douceur sur son visage lorsqu'il fait ce rapport de la situation. Rien de bien surprenant, finalement. Même à l'époque du Paternel, le Clan restait à l'écart des autres – sauf lorsque guerre et intérêt se mêlaient l'un et l'autre. Lorsque les prisonniers se sont extraits de leur donjon et se sont mêlés au Clan – suite à certains carnages –, cette même réalité a continué. Qu'ils soient éveillés ou non. Qu'ils connaissent les Mots, ou non.

« Aucun faux pas n'a été à déplorer, du moins du côté des Miens. Mes deux lieutenants tentent d'établir des liens entre les populations et restent attentifs aux différents conflits qui pourraient naître du comportement plus … solitaire des plus anciens. Les plus jeunes sont plus sensibles à ce travail de collaboration. »

Nouveau silence, alors que son regard de sang vient se poser sur la silhouette de Ghanima, l'observant un instant – une forme d'analyse, rapide.
Un léger sourire. Un intérêt qui existe depuis la première rencontre. Qu'importe la façon, qu'importe le partage entre les énergies et le corps. Les similitudes entre les pratiquants des arts occultes tissent cet intérêt. Quoi faire de cet intérêt ? Quoi faire de ces éléments ? Seul le temps pourra le dire.


Dernière édition par Lyuben le Lun 25 Oct - 16:19, édité 1 fois
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Message Re: [Mai 553] Verset Guerrier ~ Ghanima    [Mai 553] Verset Guerrier ~ Ghanima  EmptyDim 24 Oct - 23:52
Je siffle ma désapprobation quand un ordre est mal exécuté plus bas. Il peut l’entendre parfaitement. Il y a encore du chemin à faire avant que cette légion ne soit présentable et, même si les ambitions du pontife ne me laissent pas tout le temps que j’aimerais, l’objectif reste… Atteignable. Le champ de bataille et le sang sépareront le grain de livret, tout simplement. C’est avec les survivants que le véritable travail commencera. Ceux qui auront survécu à la logique froide de l’épée. La légion et les armées se seront ainsi séparées de ce qui n’est pas nécessaire et nous pourrons grandir. Je l’écoute alors, sans vraiment le regarder, bien que j’ai parfaitement conscience de sa présence. Ce qu’il m’explique me convient. Les siens sont étranges, mais le sont tout ceux qui sont marqué par la magie et sa pratique. La magie est normalement une affaire de femme. Il est exception.

Ma réponse à ses propos sera un simple signe de tête. Toujours le regard fixé vers l’en bas. Ils ont tous remarqué que j’avais rivé mes yeux inquisiteurs sur eux et qu’ils devaient redoubler d’efforts dans cet exercice. Ils sentent la pression. C’est bien. La peur et le désir de plaire sont de puissants moteurs. Ils savent ce que je ferais de ceux qui se montrent habiles, de même que ceux qui vont me décevoir. L’homme aux cheveux de sang à mes côtés en fait parti. Reste à savoir dans quelle catégorie il rentrera. Ceux qui commanderont avec moi ou ceux qui mourront en premier ? Il est en trop vert pour l’épreuve de la guerre. La magie l’en éloigne, pour le moment. J’écoute la suite de son propre sur l’intégration des siens. Rien d’étrange là-dessus. Il est parfois difficile de voir les mondes se mélanger, surtout dans celui qui je cherche à créer ici, dans cette cave qui est l’extension de moi-même.

« - Bien. Continue de cette façon. Que le bourg sous tes ordres servent de point de recrutement pour grossir les rangs de la légion. Tu sais quoi faire. »

Cette tête de point extérieur est un parfait moyen de faire venir des dormeurs extérieurs aux oubliés des dieux qui vivent en ces lieux. Parfait pour grossir les armées de Zvezdan. Je n’en dis pas plus et continue de marcher. Il sait qu’il doit calquer ses pas dans les miens. Nous faisons quelques pas le long de cette plateforme avant de s’enfoncer dans un couloir. Je rentre la première, lui tournant ostensiblement le dos. Les mères veillent sur moi quoi qu’il arrive. Quelques pièces passeront devant nous avant que nous ne puissions nous arrêter. Je rentre la première dans cette pièce où la lumière ne rentre pas. Elle est vide, si ce n’est un couteau placé en son centre. Je l’invite d’un geste de la main à faire un pas vers ce dernier et je me place devant l’entrée.

« - Montre moi ta magie. »

Il est temps de parler de sorcière à sorcière et devoir si tu n’es pas une aberration de la nature ayant volée ce qui devait normalement appartenir à une femme. La magie n’est pas affaire d’homme.
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Message Re: [Mai 553] Verset Guerrier ~ Ghanima    [Mai 553] Verset Guerrier ~ Ghanima  EmptyLun 25 Oct - 16:23

Un hochement de tête aux mots concernant l'une des missions appartenant à la population de son clan toujours présente sur leur territoire. Perdre un tel terreau à traditions et à guerriers aurait été le comportement le plus stupide. Oh, bien entendu, les traditions doivent parfois être bousculées … mais elles entraînent correctement les hommes et les femmes qui veulent se perdre dans les frontières de l'occulte, de la guerre ou du meurtre. Il faut savoir en profiter. De plus, il serait dramatique que celle qui porte la Guerre ne comprenne pas cela. Fort heureusement, cela n'est pas le cas … Et sans ce compromis, sans doute les relations entre le Dédale et le Centurion seraient différentes. Inexistantes, en fait.
Qu'ils pensent cela possible ou non, il est possible de s'arracher à la dépendance naturelle de ce monstre qui s'est ajouté à sa propre monstruosité. Douloureux phénomène. Mais possible. Pour quiconque est prêt à tout pour choisir ses chaînes.

Mais cette pensée n'est qu'une fugace interprétation d'une réalité qui n'a pas lieu d'exister. Actuellement, la réalité est celle que la Guerre tente de tisser dans ces lieux troglodytes. La fédération de plusieurs individus en une force unie. La pointe écarlate d'une lance, qu'elle manipulerait d'une main de fer. Qu'elle ferait danser au gré de ses propres qualités surnaturelles et occultes. Une danse de Guerre. Un chant de Sang. Ainsi, pour le moment, il contemple plutôt cette réalité que le dos de la Cardinale. Il garde en esprit l'objectif, le but, qu'il imagine à la Cavalière. Pour mieux admirer la méthode. Les moteurs qui animent ces corps, ces cœurs. Du moins, c'est l'objectif qu'il théorise. Après tout, quel serait l'autre souhait qui pousserait ainsi Ghanima à réunir toute cette population ?

Et concernant ces individus … quels sont leurs désirs, à eux ? Quels buts souhaitent-ils atteindre ?

Quel avenir pour leurs yeux ? Celui d'Arès ? Ils s'en contrefichent bien. Ils l'ignorent bien. Les dieux vivent autrement que les mortels.
Survie ? Besoin personnel ? Objectif particulier ? Qu'est-ce qui leur fait accepter de mêler leur individualité en cette pointe rougeoyante, ardente ? Voilà une question nécessaire. Importante.

Mais, bien vite, l'interrogation s'efface de son esprit – sans n'avoir dérangé une seule fois son visage. L'écarlate observe le sanctuaire dans lequel la maîtresse des lieux l'a guidé. Peu surpris par l'installation de l'endroit, l'intérêt de ses yeux est rapidement posé sur la lame. L'ordre résonne légèrement entre les murs de cette intimité. Il écoute. Détourne son unique œil visible de l'arme pour le porter jusqu'à la Cardinale. Là encore, peu de surprise. Sorcière, elle l'est. Dame de Guerre, elle l'est aussi. Un rôle de guide spirituel mêler à celui de chef militaire. Savoir. Autant pour ses croyances que pour obéir aux règles de la stratégie et de la guerre.

Silencieux, donc, Lyuben, décroche la broche qui maintient son manteau, le faisant tomber au sol. Dans son dos, la présence d'une sica – plus courte que la normale – emprisonnée dans un fourreau. Une tunique sombre recouvre son corps. Un pantalon ample. Quelques broderies d'argents, décoratives. Mais sobres. Passant ses doigts contre le manche de son arme, l'homme reste dos à la Dame de Guerre. Lentement, la lame est dégainée. Une lame noire, gravée. Une lame qui a été plongée dans une mort noire. Profonde. Impie. Une lame qui résonne. Légèrement.

Pour montrer ce qu'est la sorcellerie des Siens, plus qu'une arme, plus que des mots.
Il faut un corps. Son propre corps. Ses propres sens.
Parfois, aussi, il faut un corps. Celui des victimes. Leurs propres sens. Mais aujourd'hui … il n'en aura pas besoin. Aujourd'hui … ce n'est qu'une épreuve, n'est-ce pas ?

Qu'importe les origines … les peuples ne changent pas. Plus ils suivent des traditions. Plus ils suivent une spiritualité précise … Leurs yeux, leurs sens, possèdent l'obligation de voir, de ressentir, des vérités qu'ils voient à travers des épreuves. Ne dit-on pas que les traditions sont là pour séparer les forts des faibles ? Ne dit-on pas que les épreuves sont là pour dévoiler ce qu'il y a de plus profond dans le cœur battant d'une personne ? Qu'il connaisse s'il est porté par la force … ou par la faiblesse.

Les yeux se ferment. Alors que la tunique est légèrement baissée, glissant contre les épaules. Une peau pâle. Une peau froide. Qui pourrait sembler morte tant elle est figée dans cette pâleur spectrale. Une pâleur qui, lentement, dévoile des marques. Scarifications ordonnées. Cicatrices aux formes précises. Des courbes, des segments, qui suivent une logique qui pourrait ne pas échapper pleinement aux yeux de Ghanima. Les successions de signes pourraient très bien former des mots. Des vérités inscrites sur le corps. Et profondément. Inscrites dans l'esprit. Dans l'âme. Mais la logique de ces mots ? La logique de ce langage ? Son origine ? Cela lui échappera. Tout comme cela échappe à beaucoup – au point qu'il est possible de croire que cela vient d'esprits perturbés, inspirés par des réalités qui leur ont été soufflées par quelque chose de plus grand. De terrible.

D'effrayant.

Sur ce dos, la Dame de Guerre verra donc ceci. Partiellement. Elle pourra aussi y voir les marques de l'humiliation, de la discorde, de la guerre. Mais rien d'important. Rien d'essentiel, en cet instant – du moins, aux yeux de l'écarlate. Puis, lentement, la main armée se glisse jusqu'à l'épaule. Lentement, la pointe s'enfonce dans la chair. Des yeux fermés répondent à cette sensation. Des yeux clos, tranquilles. Les lèvres s'écartent. En rythme, elles dansent. La langue roule. Portant des mots aux origines inconnues. Une voix profonde. Qui semble naître de la totalité du corps. De la totalité de son existence.

La lame est baissée. Elle remonte. Grave, au rythme. Un premier signe. Un second. Lentement, l'omoplate se voit spectacle de cette scarification profonde. De la souillure du sang, qui coule. Et danse, animé par les mouvements surnaturels d'une chose bien plus intime, bien plus personnelle, que la simple notion de cosmos. Le sang s'étire, semblant formé des filaments qui s'entremêlent en plusieurs formes. Un premier sifflement s'élève, accompagnant le Chant. Un serpent, qui naît du corps. Qui naît du vivant. Qui naît du Mot. Du Verset.

Un second sifflement l'accompagne. Un serpent. Né de la lettre, de la rune, du glyphe. Qu'importe ce que cela représente. Cela a un sens. Celui du Mot. Celui du Sifflement. Celui de la Voix. Celle de cette magie. À la fois innée et acquise. Ainsi un second serpent danse. Avant d'être accompagné par un troisième. Au fil du spectacle occulte que le corps vit.

Et lentement. Le son prend tout son sens. Dans les vibrations, un contact. Non pas avec l'esprit. Non pas avec l'âme. Mais avec le corps. Les corps. Sens aguichés, vibrants sous les impulsions de ces sons multiples. Un Chant inhumain – par son caractère à la fois mystique et animal. Un Verset porté par un diable au visage d'humain. Une tentation, au creux de la poitrine. Une chaleur. Réelle. La fiction n'a pas sa place dans la Magie des Mots. Seule la réalité des concepts de l'existence. Le Corps. L'Âme. L'Esprit. Dans ce cas, le Corps. Ses sens. Sa compréhension de cette chaleur, intime. Partagée. Concrète. Un appel à la tentation. Qui lentement s'estompe, alors que la lame noire s'arrache du corps.
Alors que les serpents retournent au corps. Alors qu'une partie du sang coule, encore. Le long de la lame. Doucement. Presque tendrement. Une forme naît, de cette lame. Une vie infâme. Ophidienne. Qui rampe le long du bras. Le long du corps. Le long du visage. Pour se glisser sous la cascade écarlate qui cache l’œil droit. Pour se glisser et disparaître sous cette chevelure. Tendre union invisible. Organique.

Doucement, les cicatrices se referment. Ne laissant que ce Mot, inscrit aux côtés des autres. Une Phrase. Un Verset. Un Texte. C'est ainsi qu'ils communiquent. C'est ainsi qu'ils s'unissent. Avec cette vie occulte Une logique différente. Une logique qui leur appartient. Qu'il entretient.

Le regard s'ouvre. Observant la Dame de Guerre. « Le Plaisir n'appartient qu'à ceux qui peuvent nommer son existence. Nous écoutons. Nous parlons. Nous échangeons. Avec Elle. Nous lui offrons, autant qu'elle nous offre. Et ce depuis des générations. » La voix, à cet instant, semble à la fois féminine et masculine. À la fois présente et absente. Dualité, encore. Celle de l'existence physique et de la physique magique. Indéchiffrable comportement, comme le sont les Mots.

« Nombreux sont les Miens qui écoutent. Parlent. Échangent avec Elle. Depuis nos Mères et nos Pères. Depuis les ruines de nos ancêtres. » Doucement, Lyuben remet sa tunique, après que ses doigts fins aient ramenés la sica dans son fourreau. « Ma Mère est celle qui m'a transmis la sensibilité. La compréhension des rites me viennent des Miens. De ceux que je nomme mes Frères et Sœurs, représentant d'une lignée différente. Nés d'un œuf différent. Mais liés par les mêmes Mots. »

Que cela te convienne ou non, maintenant … C'est à toi de voir. Et cela ne concerne que toi. Dame de la Guerre.
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GhanimaGhanimaArmure :
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Message Re: [Mai 553] Verset Guerrier ~ Ghanima    [Mai 553] Verset Guerrier ~ Ghanima  EmptyMar 7 Déc - 12:27
Les ordres sont simples, et il saura les exécuter. Il est fluide comme le serpent, mais à défaut de ma fille, il n’en a pas la fiabilité. Le serpent peut être un ami, dans le désert profond, comme un ennemi redoutable. Tout dépend de comment on traite avec cet animal et sa divinité trouble. Lyuben est l’image de l’animal. Mais les effets de la guerre et du peuple attendront. Une tribu ne se sculpte pas en un jour et il faut parfois considérer ensemble traditions et rites différents. Il faut surtout débarrasser la communauté des chaînes qui l’entravent. De les aider à devenir ce qu’ils peuvent accomplir. Le sang et la lame sont parfois des logiques nécessaires à cette finalité maternelle. C’est le désir profond qui les anime toutes, des plus anciennes aux plus récentes voix de mon esprit : faire en sorte que les enfants deviennent ce qu’ils sont amenés à devenir. Les membres de ma légion sont mes enfants. Y compris ce centurion. Et comme les autres, son tour viendra bientôt.

Maintenant, il est l’heure de la magie et du sang. De voir à l’œuvre ce pouvoir dont il parle tant. Voyons donc cette magie qu’il manipule et comment il s’en sort. Voyons la puissance de ses sortilèges et la solidité de ces derniers. Je vois. Le premier élément donc, sa magie dénote de cette lame étrange qu’il semble affectionner plutôt que de n’importe quel objet capable de faire couler le sang. De quoi provient donc la magie ? Du sang ou de l’épée ? Voilà une théorie intéressante qu’il me faudra sûrement creuser. Lui aussi, après tout, il a le droit d’éprouver le tranchant de la logique de l’épée. Trop enfoncé dans ce qui n’est pas nécessaire et l’empêche d’avancer pleinement. Mais ton tour viendra, comme Alastair et la vie à laquelle il ne veut pas renoncer par lâcheté, comme Taym et la fausse idiotie dont il se part pour justifier bien des choses. Ce passé tordu qui a fait de toi cet être étrange, dont tu portes les stigmates sur ton dos m’a l’air d’être la chose derrière laquelle tu te caches.

Mais il est question de magie. Et la monté du pouvoir guide mes pensées ailleurs. J’entends les mots que tu utilises et leurs pouvoirs réveils des vieux souvenirs enfouis profondément dans la mémoire des mères : vieux mots de vieille magie. Je peux presque le toucher, ce pouvoir. Mais j’en vois rapidement les limites et les problèmes. Peux-tu toujours parler sans ta langue ou c’est elle qui fait de toi un magicien ? La magie des mots est puissante. Les noms des choses recèlent une partie de leur pouvoir. Mon nom en est le sens profond. Je suis la prise de guerre. Puis il me parle, s’abandonnant encore dans des considérations trop abstraites. Il aime se bouffir de son importance occulte. Encore une chose à laquelle il te faudra apprendre à renoncer si tu souhaites devenir ce que tu as le pouvoir d'être.

« - La magie est une affaire de femme. »

Lui réponds-je alors simplement pour commencer.

« - Serais-tu toujours sorcier si je venais à te couper la langue ? »

La question est alors posée.
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