Mai 553 AD |
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| [Début avril 553] Être à un croc de s'échapper [PV Ghanima] | |
| RowenaArmure : Cygne d'Euros (Est et Automne) | [Début avril 553] Être à un croc de s'échapper [PV Ghanima] Sam 3 Avr - 17:39 | | | Une chose était sûre : si les quartiers du Pontifex où elle résidait étaient les plus sécurisés et certainement les moins déplaisants du Dédale, Rowena avait besoin d’air. Pour de nombreuses raisons, elle ne pouvait pas simplement restée cloitrer en ces lieux indéfiniment, quand bien même les perspectives d’activité et de décors alentours n’étaient pas les plus alléchantes. Il lui avait suffit d’une fois ou deux à passer dans les couloirs de la Citadelle de Chair pour savoir qu’elle ne s’y sentirait pas bien, et à dire vrai elle imaginait assez peu de gens capable d’y vivre sereinement. Mais c’était le domaine des Berserkers, et eux devaient avoir une meilleure résilience à ces lieux emprunts d’horreurs. L’aspect suffisait à être repoussant, mais le Cygne y percevait également les relents fétides de la mort et de la souffrance, au-delà du voile qu’elle percevait de ses yeux. Les cris de fantômes prisonniers dans la chair, les existences piégées entre vie et trépas entre les crocs de ce Dédale infame. Toutes ces existences passées et à venir qui souffraient et souffriraient ici, comme un enfer sur terre presque. Au-delà du voile, tout était presque pire que la réalité, et elle n’avait encore jamais vu ça.
Elle n’était pas sûre de toute façon qu’elle ne s’y habituerait jamais, et une part d’elle ne souhaitait pas le faire.
Une part d’elle, la plus prudente, voulait la forcer à demeurer entre les murs protecteurs du domaine de Zvezdan, et ne pas se montrer hors d’eux. Mais c’était trop que de rester ici également. Il lui fallait voir autre chose, l’extérieur moins morbide du Dédale par exemple, même si cela impliquait de passer par celui-ci avant… Alors elle s’était décidée, accompagnée de quelques hommes que le Pontifex avait laissé à sa disposition pour ses déplacements. Elle se rappelait sans mal de ce qu’il lui avait dit sur la dangerosité de l’endroit, et elle l’avait rassuré en lui disant qu’elle n’avait de toute façon pas l’intention de s’éterniser en son sein plus que nécessaire si elle voulait sortir. Mais il lui faudrait y passer, quoiqu’il arrive.
Ignorer le décor, ce n’était pas si compliqué. Mais ignorer l’ambiance lugubre, c’était une autre affaire. A l’occasion, des bruits de suintement, des gémissements dans certains coins alors qu’elle marchait de domaine en domaine vers la sortie. L’avantage de loger dans le domaine du Pontifex révélait en soit un désagrément : il était au plus profond de cette Citadelle. Mais l’oracle avança, continuant d’éviter du regard les murs parfois couverts de chair, ou des os apparents directement dans la roche, ou même passer outre l’odeur fétide qui se dégageait de certains endroits. Vivre ici… comment faisaient les Berserkers ? Ou était-elle trop délicate, à sa façon, après avoir toujours vécu dans la lumière paisible de la Tour des Vents ? Possible aussi.
Ses gardes n’étaient pas bien bavards, alors qu’ils se dirigeaient dans les artères du lieu, jusqu’à déboucher dans une immense grotte presque plus lumineuse que tout le reste. Elle n’avait pas souvenir à son arrivée d’avoir vu cet endroit, mais elle n’y avait pas non plus porté beaucoup d’attention à ce moment-là. Rien cependant pour attirer plus en avant sa curiosité, sinon des bruits plus vivants dans un coin. Des combats, ou de l’entrainement si elle voulait être plus juste. Une des rares fois ou elle croisait quelque chose qui n’était pas la chair mouvante du Dédale, car il s’agissait bien de gens. Elle hésita à s’approcher, consciente que tous ici n’étaient pas aussi stable que Zvezdan, et de là où elle était, elle pouvait discerner une petite dizaine de personne. Assurément, elle dénotait, l’air fort peu combattante et une garde autour d’elle. Indécise, elle resta un peu là à observer l’entrainement, tout en jetant des regards vers la suite de son chemin. Vers une sortie et un peu d’air frais.
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| | | GhanimaArmure : Cuirasse de la guerre | Re: [Début avril 553] Être à un croc de s'échapper [PV Ghanima] Dim 4 Avr - 2:33 | | | Voilà donc l’ambassadrice que Zvezdan a ramené, celle qu’il a sortie du service d’un autre dieu, celui du soleil. Un être imposant et méprisable. Le soleil est l'ennemi du désert. Mais Zvezdan sait s’entourer de femme, au moins, il a la sagesse de comprendre les limites des hommes. Ou bien, elle joue un rôle dans son ambition ? Je suis curieuse de voir ce qu’elle va donner dans cet endroit sans dieux, elle a l’air perdu en tout cas, accompagné de ses gardes du corps. Je l’observe alors du coin de l’oeil pendant que je bats la mesure de ces exercices. Dresser une armée est une tâche longue et ardue. Dresser celle pour servir l’ambition du prophète de la guerre l’est encore plus. Surtout si l’on prend le temps de la graver patiemment et d’y imposer la logique de l’épée pour que cette armée ne soit pas simplement un ramassis de chien errant et de poulet sans tête. Alors, après un temps, voyant certaines œillades à adresser à cette femme, il me faut remettre dans le rang certains chiens. Justement, qu’il comprenne. Puis, je me décide à quitter les troupes pour aller vers elle.
Les troupes s’écartent sur mon passage et quelques-unes de mes filles viennent prendre leur ordre. Je continue donc mon ascension vers cette oracle, petite enfant du soleil. Je suis sobrement vêtue, loin de la cuirasse et de son métal sanglant. Des vêtements inspirés de ceux du désert. Ample pour empêcher la chaleur de s’installer, couplé à une couche de vêtement près du corps, protection de cuir léger, pour empêcher le sable de rentrer. Pas de bijoux ni d’extravagance. Mes longs cheveux attachés et en désordre. De même, j’ai pratiqué au côté des hommes et je porte sur moi les traces visibles et invisibles de l’exercice physique. Mon visage couvert aussi de marques rituelles. Finalement devant elle, je lui adresse un amical signe de tête, en me penchant un peu en avant et d’un geste de la main, invite les gardes à se reculer un peu. Ce qu’ils font avec hésitation, les ordres qu’il leur a donné son sérieux.
« - Cet endroit est étrange, n’est ce pas ? Dérangeant même. Je vous comprends, il m’a fait la même chose quand je suis arrivé. Je suis Ghanima, cardinal de la guerre. »
Mon regard se tourne alors sur l’assemblée des troupes, le bruit, l’odeur et la violence de l’exercice. Puis, de me retourner vers elle. Un sourire au visage, celui d’une mère qui regarde son enfant faire face à un moment difficile de sa vie. Une mère qui veut la pousser à faire seule ses premiers pas, mais qui malgré tout, tiens sa main prête pour l’empêcher de tomber. La chute, néanmoins, est nécessaire.
« - Peut-être puis-je vous inviter à discuter dans un endroit plus tranquille, ma sœur. Un endroit plus tranquille. » |
| | | RowenaArmure : Cygne d'Euros (Est et Automne) | Re: [Début avril 553] Être à un croc de s'échapper [PV Ghanima] Dim 9 Mai - 19:09 | | | Qu’est-ce qui guide le regard du Cygne à demeurer posé si longtemps sur ces silhouettes qui battent le rythme et les coups dans le vide, entraînant leur corps et leur esprit à la bataille ? Elle n’y est pas familière et pourtant dans l’air gronde cette force farouche et brûlante. La férocité est présente en ces lieux, animale et instinctive, mais aussi guerrière et guidée. Un domaine qui n’est pas aussi monstrueusement pourri et touché par la chair que les autres que Rowena a traversé, mais pas moins traversé par le sang de la guerre. La Guerre elle-même peut-être. C’est un sentiment étrange qu’elle perçoit, observant de loin hommes et femmes qui combattent avec un acharnement de soldat, bien organisés sous le regard d’une seule forme qui les domine si simplement. A cette distance, elle ne voit pas les regards que l’on porte sur elle, mais ressent ces coups d’œil dérobés, et cette force manifeste qui surplombe les lieux. Une force qui se rapproche tout à coup, fendant la foule des entrainés pour se diriger droit vers elle. Curieusement, elle ne ressent pas de peur ou de crainte, car il n’y a pas d’agressivité en l’approche de cette femme sobrement vêtue qui s’en vient. Une appréhension peut-être dans le fond de son regard, mais aussi quelque chose qu’elle décrirait comme plus humain. Elle sait qu’elle ne doit pas si aisément laisser tomber son attention, et elle ne le fait pas. Mais elle n’est pas prompte non plus à juger tous les Berserkers comme beaucoup le feraient : de simples chiens soumis à leurs pulsions violentes. Elle a eu des preuves, si aisément, que ce n’était pas le cas. A cette approche qui n’a rien de belliqueux, l’oracle répond de ce sourire naturellement posé. Quelque chose de doux mais qui accompagne un regard qui détaille un instant sa future interlocutrice. Une silhouette assurément athlétique cachée sous les couches de vêtements qu’elle n’a jamais vue. Des peintures sur le visage, qui accentuent une certaine sauvagerie, mais aussi d’une finesse d’exécution qui s'harmonise aux traits durs de la guerrière. Elles n’ont rien en commun sinon la noirceur de leur chevelure, mais l’une est savamment attachée, quand l’autre est laissée libre pour tomber sur les épaules frêles et pâles de l’oracle. La servante du soleil ne brille guère ici, et pas qu’elle n’ait jamais beaucoup brillé d’ailleurs. L’ombre lui a toujours le mieux convenu, froide et calme, et surtout si paisible. « Peut-on jamais s’habituer à ce que l’horreur à fait naître de ces murs ? » Une simple question, où elle ignore si la réponse sera semblable à sa pensée. Jamais, pour sa part, elle ne songe à pouvoir ignorer un jour ce qui s’unit aux murs de pierre de la Citadelle des Berserkers. Mais qu’importe en vérité. Au titre de la guerrière, un salut poli de l’oracle répond, un ton ouvert à la discussion : « Enchantée de vous rencontrer Ghanima, je suis Rowena, Eminence du Cygne et l’ambassadrice des Oracles. » Un titre qui la dérange, mais elle le nomme malgré tout car il est ce qui la définit quelque peu, en cet instant. Tout du moins, témoin du rôle qu’elle tient. Très vite cependant, elle fait le lien avec le sentiment qui l’a précédemment traversé en ces lieux, et la femme qui devant elle se tient. Cardinale de la Guerre, la Rouge guerrière qui mène les troupes au combat. Cela explique ce rassemblement, cet entraînement solide et guidé. Un instant, le regard du Cygne suit celui de Ghanima sur les troupes qui derrière continuent leur office. Et puis la proposition qui vient. Qui soulève une légère courbe sur ses lèvres rosées. Un sourire qui répond à celui qui lui est donné. Une main tendue, qu’elle doit regarder néanmoins avec prudence. Mais tu es ici pour une raison. Et elle n’a pas peur. Juste curieuse de ces nouvelles rencontres. « J’ose espérer que je ne dérange pas votre entraînement avec vos troupes, mais ce serait avec plaisir que de discuter avec vous. Je n’ai pas rencontré grand monde depuis mon arrivée, même si c’est récent. » Zvezdan, évidemment. Et les serviteurs et gardes de son entourage, qui n’avaient pas constitués encore une grande part de conversation avec elle. C’était un peu ce qu'elle cherchait, changer d’air. « Vous connaissez mieux les lieux que moi, je vous laisse nous mener en l’endroit que vous jugerez le plus tranquille. » Derrière, elle sait que les gardes qui ont reculé sous le geste de la Cardinale resteront et suivront à leur distance. Mais elle ouvre une gestuelle plus rassurée, à cette rencontre solide qui est venue à elle. Certes toujours pas dans son élément, bel oiseau sorti de sa cage et tombé loin de son nid, mais pas moins confiant, d’une certaine façon.
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| | | GhanimaArmure : Cuirasse de la guerre | Re: [Début avril 553] Être à un croc de s'échapper [PV Ghanima] Mer 12 Mai - 13:30 | | | Je lui adresse un sourire porteur de compassion. Oui, elle n’a pas sa place ici. Elle n’a pas la force nécessaire pour aiguiser la survie. Pourtant, il ne se dégage pas d’elle une importante faiblesse, une différente forme de puissance, une nouvelle logique ?
« - Non, tristement non. On devient le reflet de son environnement, j’ai pitié de ceux qui ont toujours vécu dans cet endroit. »
Loin de la lumière des dieux, engoncé dans leurs propres horreurs. Un endroit qui forge des lames aiguisées, des gens forts, mais des gens brisés. Peut-on vraiment forger des âmes solides avec ce métal si particulier ? C’est le grand enjeu de ma venue ici, le grand enjeu de la logique de la conquête de Zvezdan. Rowena ? Les sonorités de son nom sont étranges. Du genre que je n’ai jamais entendu dans les profondeurs du désert. Les mères non plus, n’ont jamais entendu ce nom et me le font savoir. Leurs avis sur ce petit cygne sont mitigés. Je fais taire leur cacophonie et retrouve l’espace d’un instant mon silence intérieur, avant que leurs voix et leurs présences ne se fassent de nouveau ressentir. Elles n’aiment pas être remises à leurs places, pas plus que moi. Je suis après tout, moi aussi, le résultat de ce qu’elles ont fait de moi.
Pourtant, petit oiseau, tu sembles porter un poids sur tes épaules. Le poids de ton rôle, le poids de son ambition. D’une façon ou d’une autre, Zvezdan t’a mise en cage. Il a appliqué sur toi et les tiens le début de son ambition, de sa conquête. Tu es la première pierre de sa faim, mais tu es là pour représenter les fautes des tiens. Un poids qu'ils ne devraient pas te le laisser porter seule. Je suis triste pour toi, ma sœur. Je t'adresse alors un sourire.
« - Non, ma sœur, non. Ils sauront s’en sortir rapidement, ils doivent apprendre. Une mère doit savoir laisser ses enfants voler de leurs propres ailes. »
D’un signe de tête, je lui fais comprendre que je vais la mener quelque part, d’un signe de la main, je l’invite à me suivre. Les gardes tiquent. Se regardent et je passe sur eux chacun un regard sombre. Ils ne font donc rien et nous commençons alors à marcher. Nous n’aurons pas très loin à aller, à vrai dire. Pas plus quelques minutes de marche. Là où je compte l’amener se trouve un peu plus loin de l’arène. À vrai dire, je vais l’amener dans mes propres quartiers. J’ai pris pour moi une large partie des caves qui composent cet endroit. Ce n’est, après tout, pas plus différent que les caves dans lesquelles j’ai vécu pour échapper au poids du désert. Il est à sa façon, tout aussi organique que cet endroit. Le désert, lui, est juste baigné dans la lumière des dieux. L’endroit est spartiate, peu de meuble, pas de décoration. La pratique, avant l’esthétique. Pas de fioriture, pas de gaspillage.
« - D’où venez-vous, Rowena ? C’est un nom que je n’ai jamais entendu. »
Et peut-être que me parler de toi et de ce que te tiens à coeur réchauffera ton coeur et chassera ta peur. |
| | | RowenaArmure : Cygne d'Euros (Est et Automne) | Re: [Début avril 553] Être à un croc de s'échapper [PV Ghanima] Lun 12 Juil - 3:08 | | | On devient le reflet de son environnement. Une pensée sombre qui vient pointer à l’esprit de Rowena, sur ces mots sagement lancés par la Cardinale de la Guerre. Et en un sens, elle a raison. Il est façon de se laisser happer par son environnement quand le contrôle sur celui-ci échappe. Un oiseau en cage qui a toujours vécu à l’ombre du soleil, voilà ce qui avait fait vivre le Cygne à l’époque où elle n’était que le Paon dans l’ancienne Tour des Vents. Ce n’est que depuis cette chute qu’elle s’est doucement libérée, avide de l’extérieur mais toujours fragile d’une captivité qu’elle ne veut pas encore accepter comme sa réalité passé. Une lourde vérité, mais cachée bien derrière des sentiments calmes et paisibles, des sourires tranquilles et une tendre bienveillance. Une forme de tristesse vient légèrement s’éprendre de ses prunelles, quand elle répond à son interlocutrice.
« Oui, c’est malheureux. »
A contrario, elle a eu la chance de vivre dans un environnement paisible, là où les murs de chair du Dédale n’ont rien d’autres à offrir que des cris et de l’horreur. Les gens peuvent sans doute se remettre de la captivité. Mais peuvent-ils se retrouver après n’avoir connu que cette Citadelle pendant des années ? Elle n’a pas réellement envie de poser la question, ni envie d’en connaitre la réponse, alors elle garde le silence. Cette bienveillance fraternelle que lui adresse Ghanima est quelque peu étrange. Une façon de s’adresser qu’elle semble avoir avec ses ouailles également, quelque chose de plus maternelle même. Pour sa part, le Cygne ne sait pas encore si elle l’apprécie ou pas. Etrange n’est pas toujours quelque chose de mauvais, et pour l’instant, c’est une façon de faire qui l’intrigue plus qu’elle ne la repousse. Et puis dans sa façon de dire les choses, elle a raison. Qu’elle soit comme une mère ou pas, vient un temps où l’entrainement doit se faire différemment, sans nécessairement un regard supérieur pour guider. Alors Rowena acquiesce simplement, la remerciant d’un regard de lui consacrer son temps.
Elle la suit sans trop hésiter, lançant néanmoins un regard aux gardes qui l’accompagnent et qui on reculer sur le passage du Cardinal de la Guerre. Il y a peut-être un petit pincement de surprise dans le regard de l’oracle lorsqu’elle constatent qu’ils ne suivent pas le mouvement, mais elle retourne son attention sur celle qui l’accompagne. Si elle n’oublie aucunement les conseils de Zvezdan de se méfier des Berserkers - ce qu’elle aurait deviné même sans cela - elle n’est pas entièrement agitée à l’idée de la suivre seule, sans escorte. Si elle n’avait pas suivi Zvezdan au marché lorsqu’ils s’étaient rencontrés, les choses ici auraient été très différentes. Les rencontrent de la sorte ne doivent pas toujours être corrompue par la paranoïa. La méfiance oui, la prudence, certainement, mais pas le rejet complet.
L’endroit où elles arrivent est très différent du domaine du Pontifex, mais Rowena ne peut pas dire être surprise de l’austérité qu’elle voit sous ses yeux. Si l’on devient le reflet de son environnement, il faut reconnaître aussi que certains lieux reflètent la personnalité d’un propriétaire. Une remarque aussi bien valable pour Zvezdan et le luxe qu’il apprécie, qu’à Ghanima qui semble plus portée sur la pratique et l’utilité que l’esthétisme et la futilité. Elle n’observe pas très longtemps l’environnement quand la cardinale entame la discussion par une question. Une chose simple qui fait parler. Quelque chose que le Cygne peut donner d’elle sans trop de crainte :
« Je suis originaire des terres de Rome, je suis même née dans la ville bien que j’ai très vite rejoins les Oracles dans ma jeunesse. Il n'y a pas grand chose à en dire je le crains, si ce n'est que cette ville a été la capitale d'un empire en déclin. Cela dit, je ne suis pas certaine que mon nom soit tout à fait originaire de ces terres. » Cela elle le sait, mais elle ne peut pas vraiment prétendre avoir choisi elle même ce propre nom qu’elle porte. Le nom donné à sa fille sans jamais l’avoir connu. Elle repousse ces pensées là assez facilement en continuant plus légèrement. Elle n'aime pas vraiment babiller avec des banalités, mais il faut bien offrir un peu d’elle pour pouvoir retourner des questions. « Cela vient plus du nord de l’Europe je dirais, mais je n’ai jamais beaucoup pu voyager pour le confirmer. Et vous ? Je pourrais retourner la même question pour votre nom, mais je crois que c’est votre tenue qui a attiré le plus mon attention. Vous avez du voyager, non ? D’où venez-vous ? » |
| | | GhanimaArmure : Cuirasse de la guerre | Re: [Début avril 553] Être à un croc de s'échapper [PV Ghanima] Mar 10 Aoû - 12:38 | | | Tu sembles t’intéresser au sors des autres, petit oiseau. Ou alors, la tristesse que je lis brièvement passer sur ton visage est destiné à tes propres problèmes. Après tout, à force de vivre dans un monde où on dispose de tout on apprécie vraiment rien. De même, si on vit enfermé, on ne se rend même plus compte qu’il nous manque la liberté. Ou bien encore, est-ce de la pitié. J’en ai aussi, pour ceux qui doivent vivre dans cet endroit éloigné de la lumière des dieux. Mais tu n’as pas à t’inquiéter ma sœur. Du moins, pas avec moi. Je ne sais pas ce que le fou qui règne sur nous veux faire de toi, mais il a des plans à ton attention. Tu fais sans doute parti de ses ambitions. Mais je ne suis pas comme ceux qui vivent dans cet endroit. Je suis celle qui parle pour la lame, la voix de mes propres divinités. Alors, dans l’austérité de mon domaine, je t’écoute parler. Je t’écoute vraiment. Combien de fois sommes, nous vraiment écouté dans notre vie ?
Rome ? Ce nom me parle, je demande conseil aux mères. Oui… Cette ville qui se targua de vouloir dominer le monde. Qui s’en approcha, il est vrai, avant de brûler dans ses propres cendres. Trop grande pour son propre bien. Ce qu’elle me confirme rapidement. Alors c’est donc là-dedans que tu as vécu petit oiseau ? Dans le faste et l’ennuie d’un empire qui se meurt ? Les géants sont toujours plus longs à mourir que les petits. Dans le désert, il ne suffit que de quelques instants, une poignée de secondes, un moment d’inattention. C’est dur, mais humain. Ta vie a été bien dure, ma sœur. Je lui souris quand elle parle de son nom ?
Je lui laisse ce petit moment de silence. Le nord de l’Europe ? Décidément, ce monde est bien grand. Peut-être qu’un jour aurons-nous l’occasion de faire un tour dans ces contrés lointaines. Les mères sont curieuses, tout comme moi, découvrir ce nord. Puis, naturellement, elle retourne la question. Avant de répondre, je prépare quelque chose pour elle. Je cherche de quoi remplir un verre d’eau. L’objet en lui-même n’est pas bien précieux, une coupe d’argile, sobre, sans aucune fioriture. Mais je suis sers l’eau avec beaucoup de soin, après tout, quand on connaît sa valeur, ce liquide est bien plus précieux que l’or.
« - Mon nom signifie butin de guerre dans ma langue. Et je viens du désert profond. Près de l’empire… Perse, comme vous devez l’appeler. Il est étrange comme les choses changent de nom en fonction de l’endroit où on se trouve. À vrai dire, j’ai voyagé oui, mais pas beaucoup. J’ai quitté mon désert pour venir ici. »
Je laisse un silence léger, de quelques instants, fermant les yeux et me remémorant le souvenir du désert. Un endroit cruel, mais qui forge les âmes.
« - J’ai toujours vécu parmi le sable et le vent. J’ai quitté mon monde pour celui-là. Et le voyage a été… particulier. Je ne suis pas venue seule, d’ailleurs, j’ai voyagé avec ma sœur. Morrigan, peut-être l’avez vous déjà rencontré ? »
Un nouveau sourire et une nouvelle question :
« - Parlez moi de Rome. »
Et comment cet endroit s’est dévoré lui-même, comme un cancer. |
| | | RowenaArmure : Cygne d'Euros (Est et Automne) | Re: [Début avril 553] Être à un croc de s'échapper [PV Ghanima] Jeu 30 Déc - 2:28 | | | Le sentiment d’écoute semble sincère, l’intention réel. C’est quelque chose d’agréable. Peut-être même intimidant. Elle ne sait pas pourquoi, mais le Cygne à comme l’impression que dans le regard de la Guerre, elle pourrait y lire plusieurs autres expressions, pas seulement celle de cette femme. Un sentiment fugace, un quelque chose sur laquelle Rowena ne peut même pas mettre le doigt, mais qui éveil une forme d’étrangeté à l’échange. Encore une fois pas quelque chose qui la dérange réellement. S’il y a de quoi être intimidé par la présence solide de la cardinale, il y aussi cette sensation de force cette austère, mais presque rassurante. Un panel de ressentis si différent, pour à peine quelques phrases échangées, toutes encore si banales en un sens, mais pas moins intéressantes. Aux questions qu’on lui pose, l’oracle répond avec sa douceur naturelle, une franchise simple et sans trop de fioriture, quoique sans jamais approfondir des points qui se cachent dans ses propres ténèbres. Elle sait habilement les garder pour elle quand elle estime le devoir, quand elle n’a pas ce besoin de laisser glisser quelques brides de cicatrices cachées qui jalonnent son âme.
Les mots restent légers et tranquilles, pour l’instant.
Avec grâce et un remerciement poli agréable de la tête, le Cygne prend le gobelet qui lui est offert, un verre d’eau alors qu’elle finit de répondre aux interrogations posées. C’est agréable, frais quand elle prend quelque gorgées tandis qu’elle écoute Ghanima lui répondre. Elle ne l’aurait pas deviné venir du désert, mais à son grand regret, elle lui aurait dit venir de la mer qu’elle l’aurait cru également. Tristement, elle songe à tout ce qu’elle n’a jamais vu que dans les rêves, et les promesses de Zvezdan - petit espoir de lumière - de l’emmener voir ce monde qu’elle ne connait finalement que peu.
Un silence de la part de la Guerre, quelque chose de calculé. Consciente de ça, le Cygne n’interrompt pas la réflexion, mais se demande si la femme manque de son désert et de la vie qu’elle avait là bas. Si ce voyage particulier dont elle parlait était forcé, ou si ça avait été un choix, malgré l’appel des dieux que l’on pouvait difficilement refuser, en général. Un sourire doux s’étire sur les traits de l’oracle à la mention de l’autre Cardinale rencontrée quelques jours plus tôt. Quand elle y repense, elle se souvient de bien des choses que l’étrange jeune femme lui avait dit à propos de Ghanima, juste devant elle. Des détails qu’elle n’avait pas cachés, qui ne semblaient pas être un secret. Tout à coup, elle y repense, l’associe aux paroles de la Guerre et comprend peut-être mieux ce qui a rendu ce voyage plus « particulier ». Elle acquiesce tranquillement avant de répondre :
« En effet je l’ai rencontré, ce fut très agréable et nous avons eu de belles conversations. Elle m’a fait comprendre que vous étiez proches. » Parfois soeur, parfois mère. Elle n’évoque pas les détails, ça ne semble peut-être pas juste de les lancer si brusquement au visage d’une personne qu’elle ne connait pas encore bien, même si ces souvenirs lui appartenait à elle. Morrigan avait été assurément prompt à les partager, mais curieusement, un lien c’était formé plus simplement avec elle, des similitudes étranges, et surtout une bonté semblable. Celle-ci peut-être trop présente d’ailleurs dans leurs deux coeurs. Passant à autre chose, Rowena reprend. « Je n’ai jamais vu le désert de ma vie, ni n’ait voyagé plus loin que les terres où nous nous trouvons actuellement. » Il y a une forme de mélancolie, peut-être un soupçon de regret dans ses mots. Mais elle n’épilogue pas plus, c’est à son tour de voir une question retournée.
Il n’y a pas grand chose à en dire, murmure les pensées de l’oracle. Une voix sombre et pleine de représailles qu’elle n’écoute pas. Mais elle sait que c’est pourtant une part d’elle qui le pense, vraiment. Un temps de silence répond à la demande de la cardinale, pendant laquelle le Cygne reprend une gorgée, cherchant ses mots, rassemblant ses pensées. Que pourrait-elle en dire, en vérité ?
« Je n’aime pas Rome. » Les mots sont dits avec une légère gravité, un souffle qui passe les lèvres doucement mais demeure audible sans souci. Les yeux de la jeune femme ne croisent pas ceux de son interlocutrice, semblent se perdre dans les souvenirs des nombreuses décennies qui hantent ses souvenirs. Elle sait aujourd’hui, pour bien des raisons, qu’elle ne veut plus y revenir. « Ou du moins, je ne l’aime plus. Moi aussi j’y ai toujours vécu, enfin, à la Tour des Vents à l’époque, lorsqu’elle surplombait la cité. Je pouvais la voir changer, tomber, s’avilir d’une certaine façon. C’était pourtant une belle ville autrefois, grande et majestueuse, couverte de joyaux d’architecture et d’artistes. Il n’y a pas si longtemps, ceux qui y demeuraient finissaient récupérés par les oracles, mais l’éclat c’était déjà perdu. » Depuis bien plus longtemps que l’âge apparent que l’on donnerait à Rowena d’ailleurs. Mais dans son regard, ce sont les impressions de Veena, plus à même de juger et se souvenir d’une Rome assassinée, en déclin, et en constater l’inexorable chute. Ce qu’elle le dit, elle le dit avec regret et tristesse, mais une part d’elle, celle de l’oracle encore convaincu - torturée peut-être - lui murmure qu’il en va ainsi du cycle : l’ère de Rome s’est terminée. Et elle même regrette moins la ville que les pertes humaines de cette déliquescence, au fil des années.
« Et vous, votre désert vous manque-t-il ? Comment était-ce votre vie, là bas ? » |
| | | GhanimaArmure : Cuirasse de la guerre | Re: [Début avril 553] Être à un croc de s'échapper [PV Ghanima] Mer 19 Jan - 20:36 | | | Un sourire de se dessiner sur mon visage. Souvent, je suis avare dans mes expressions, mais parler ainsi de ma fille a souvent cet effet. On ne peut vraiment s’empêcher d’être mère. Je suis curieuse de savoir ce qu’elle a pu raconter. Et la connaissant, en effet, ces conversations ont sûrement dû être riches. Ma sœur a le mérite parfois, de parler pour deux.
« - Oui, assez. Elle est ma sœur et ma fille. »
Notre invitée ne semblait pas avoir voyagé beaucoup de par le monde. Pourtant, il y a beaucoup de choses à contempler. Mais ces voyages valent-ils vraiment le coup ? Je ne sais pas trop. Mes expériences en la matière ne m’encouragent pas à trop répéter l’expérience. Mais être mue par la force entraînante d’une cuirasse assoiffée de conflit et de violence n’aide pas à apprécier le trajet je dois dire. Pourtant, je dois dire que j’aime le désert et sa dureté. Même si la survie y est un combat de tous les jours. Alors, je suis surpris quand elle commence par répondre à ma question en disant qu’elle n’aime pas l’endroit d’où elle vient. Je suis curieuse alors, de voir si elle va élaborer plus en avant. Pourtant, si elle ne le fait pas, et bien, je ne poserais pas de questions. Il n’est pas bon de remuer un couteau dans une plaie. Pourtant très vite, elle semble vouloir en parler plus. Laissant sûrement la nostalgie dicter ses mots. Oui, sa cité a été chère à son coeur. Mais pour grandir, elle a su se séparer de ce qui ne lui était plus nécessaire, simplement.
Cette tour ne me dit rien et les mères n’ont rien à m’apprendre là dessus. Pourtant, il est rare de trouver une chose qu’elles ne savent pas. Sûrement tout cela doit-il être lié à sa propre divinité. N’est-elle pas suivante de cet Apollon ? Dieu de quoi d’ailleurs ? Du soleil il semble aux mères qui murmurent ses nombreux titres dans l’oreille. Pourtant, dieu des vents n’en fait pas parti. Étrange alors. Mais c’est ce qu’on doit attendre de la part d’un dieu qui semble tenir les arts en si haute estime : égarement et licence poétique. Une ville qui a sombré dans la décadence et donc, la faiblesse. Une purification par la lame nécessaire. Puis, elle me pose une question et je laisse un léger silence plané, perdu dans mes pensées.
« - Oui, régulièrement. Je m’y sentais chez moi. »
Contrairement à cet endroit. Mais on m’a prévenu de ses travers et de ne pas ouvertement lui communiquer mon déplaisir. Pourtant, elle devrait sentir la différence, dans les mots et dans mon regard perdu vers le lointain. Je sonde les souvenirs du passé et les miens. Je sens le vent chaud chargé de sable battre nos peaux. Je sens les roches nues, trachantes et chauffés par le soleil brûler nos pieds. Je sens le manque d’eau dans tous noscorps. Doucement alors, ensuite, après ouvert les yeux et un soin presque religieux, je porte le contenu du verre à mes lèvres et le boit par petite gorgée. Pour ne pas abuser de cette ressource trop précieuse. Pour ne pas perdre les habitudes qui font la différence entre vie et mort.
« - Mais je suppose qu’il doit aussi être difficile pour vous d’être ici, loin des vôtres, loin de tout. »
Et au milieu des monstres… |
| | | RowenaArmure : Cygne d'Euros (Est et Automne) | Re: [Début avril 553] Être à un croc de s'échapper [PV Ghanima] Mar 15 Fév - 0:18 | | | C’est une expression de sincère affection qui s’affiche sur le visage pourtant austère de la cardinale de la guerre. Malgré tout, pour l’instant où cela dur, Rowena y voit ce sentiment à l’encontre de celle avec qui elle s’était entretenue quelques jours plus tôt. Les mots confirment ce qu’elle avait compris alors, une sœur et une fille, quoique cela signifie. L’instinct maternelle pouvait prendre bien des formes et même si le Cygne avait dû museler le sien, il demeurait un sentiment qu’elle comprenait plus que bien. L’espace d’une pensée, elle songe à questionner un peu plus Ghanima à ce sujet, quelque chose qui peut les rapprocher peut-être, dans cette discussion plutôt normale. Mais ce serait peut-être en dire trop sur elle-même, et la blessure qui s’est rouverte récemment n’a pas eu le temps de s’apaiser. Ce secret, elle le garderait pour elle et pour Zvezdan pour le moment. Et puis, bien que Morrigan n’ait pas eu l’air de s’inquiéter de l’indiscrétion, il n’y a pas la même alchimie avec la cardinale devant elle. Même si d’aucune façon l’échange lui était désagréable.
Ce qu’elle lui conte, ce n’est pas bien personnel. Ou ce qui l’est, c’est sa seule dépréciation de la cité qui l’a vu naitre. Les raisons en sont vagues, celles-ci seraient gardées en son cœur, mais elle peut bien confier ne plus apprécier la cité qui désormais se mourait, d’une certaine façon. Peut-être le ton de ses mots, l’expression de son visage en disent plus sur son ressentis, mais les mots sont simples, répondent à une question avec nostalgie et calme.
En échange, peu de mot après un léger silence, mais sans doute assez pour en dire plus. Elle ne saurait pas le sentiment de son interlocutrice sur l’endroit d’où elle venait, mais de toute évidence, il lui manquait. Elle supposa un attachement pour cette terre lointaine, et elle offrit alors un léger sourire compatissant, une compréhension dans le regard bien que ne partageant pas le sentiment de manque. En repensant à ce qu’elles s’étaient dit plus tôt, le Dédale n’était guère un lieu qui pouvait remplacer une maison qui tenait à cœur. Et à dire vrai, Rowena doutait qu’il puisse remplacer quoique ce soit. Même elle, qui n’aspirait certainement pas de rentrer à Rome, n’avait pas tellement l’envie de passer plus de temps que nécessaire en cette Citadelle dérangeante. Pas vraiment une maison, juste un endroit où vivre. Ou survivre, pour certains.
C’est silencieux, pendant quelques minutes. Quelque chose sans tension, car le Cygne voit bien que son interlocutrice semble perdue vers ses souvenirs. Nulle interruption de sa part, elle demeure stoïque, le verre d’eau un peu vidée à la main, jusqu’à ce que le mouvement de boire traverse Ghanima. Un geste qui semble porter beaucoup de signification, mais que la jeune femme ne saurait comprendre.
Est-ce si difficile, d’être loin des siens ? Question délicate, qui laisse à réfléchir. Guère trop longtemps cela dit. « Oui… et non. » A nouveau, un maigre sourire mais qui n’accompagne pas vraiment le regard, un haussement d’épaule. « La dernière guerre a fait beaucoup de ravage parmi les miens qu’il ne reste qu’une personne que j’ai connu autrefois. Si elle m’est chère, je crains de ne pas connaitre les autres. » Et avec cela, de ne pas vraiment y être attachée. Elle se désole de ces jeunes oracles venus et disparus, espérant que leur vie continue, mais elle n’y laisse plus son cœur former de lien. A chaque fois, le temps et les occasions avaient manqués. « Bien sûr, même si je n’en ressens pas le manque, je garde de l’inquiétude pour eux. Quant à moi… » Elle réfléchit à ce qu’elle va dire, ce qu’elle ressent depuis les quelques jours de son arrivée. «… la situation n’est pas aussi mauvaise que ça pourrait l’être, j’imagine. » Bien évidemment, elle sait avoir eu de la chance jusqu’ici dans ses rencontres avec les Berserkers. Elle ne nie aucune des rumeurs sur leur violence et la rage de combattre qui coule dans leur sang, mais jusqu’ici, ceux qu’elle avait pu voir n’avaient pas cédés à ces pulsions. Elle n’enviait certainement pas le moment où cela pourrait se produire. « Comment sont les autres ici ? » Finalement, elle se risque à demander. Le point de vue de Zvezdan est une chose, elle se demande ce qu'il en est d'un de ses cardinaux.
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| | | GhanimaArmure : Cuirasse de la guerre | Re: [Début avril 553] Être à un croc de s'échapper [PV Ghanima] Mar 22 Fév - 13:42 | | | Oui et non… Je suppose que la réponse se trouve toujours entre les deux. Bien qu’il faut parfois être capable de trancher. Mais peux-tu vraiment trancher sur les tiens, ma sœur ? Il est difficile d’être cette lame qui tranche le superflue. Mais pourtant, c’est dans ce sacrifice de soi et des autres qu’on grandit. Pourtant, ici, elle est victime de la perte. Un sentiment que je comprends très bien. Des miens, il ne reste que moi, ma sœur et les voix des mères enfouie dans les profondeurs de mon âme. Pourtant, est-ce que ces sacrifices en valaient la peine ? Oui. Je ne changerais pas ce qui a déjà été fait, même si j’en avais l’opportunité. Pourtant, je peux comprendre la souffrance de l’isolement. Surtout dans un ordre servant un dieu, surtout après avoir vu son monde noyé dans le sang.
« - Et l’appréciez vous seulement, cette seule personne qui reste ? »
J’ai la chance d’aimer profondément ma fille. Et je pourrais comprendre son désarroi si la dernière des personnes qu’elle a pu connaître est celle qu’elle aime le moins. Pourtant, même dans ces mauvaises relations, il y a des choses à tirer. Du sang ou de l’abnégation. Oui, tu es un oiseau enfermé dans sa cage, ma sœur. J’en suis triste pour toi. Mais je n’arrive pas encore à savoir si la cage t’es imposé ou si tu la poses toi-même autour de ton coeur. Il est facile de penser se protéger du monde ainsi, alors qu’on ne fait que créer un cycle de souffrance. Il faut savoir parfois trancher dans le vif. Même si c’est la chose la plus difficile à faire. Mais ici, la situation est mauvaise, même pour nous.
« - Le pontifex veille sur vous. »
Pour le reste, la question suivante qu’elle pose me laisse un peu interdite. Ou plutôt, silencieuse. Je réfléchis quelques instants. Il n’y a pas grand-chose à sauver, dans les âmes perdues que j’ai pu croiser ici, à vrai dire. Elles n’en valent pas la peine et le plus grand bien qu’on pourrait leur offrir, c’est une mort douce ou à défaut, utile. C’est comme ça que notre chef compte les utiliser. Et pour ça, je suis d’accord avec lui. Pourtant… pourtant peut-on vraiment se passer de tous s’ils sont la seule chose qu’on peut trouver par ici ? Il y a bien des choses à revoir, des mondes à changer ici. Mais le monde n’attend que nous.
« - Je ne saurais parler pour tous les habitants du Dédale mais les gens sont… particuliers ici. Nombreux sont ceux dont l’âme a été déchirée, par le monde ou par eux même, par leur cuirasse aussi. Parfois même les trois. Pourtant, il existe quelques étrangers à tout ça. Je suis sûre que mes filles vous plairaient beaucoup. »
Mes filles que je forme au secret de la magie des mères. Ces nouvelles venus qui formeront les nouveaux couvents de sorcières qui accompagneront les armées de la guerre. La magie dans sa forme pure demande du contrôle, de la maîtrise. Tisser la réalité et le monde n’est pas à la portée de tous, même parmi ceux qui savent utiliser le cosmos. Il y a aussi certains des officiers que j’ai choisis. Mais ceux qui portent les cuirasses sont rongés par ces dernières. Et je ne suis pas bien différente d’eux. Il doit aussi y en avoir du côté des gens suivant ma fille. Je doute que le reste de ce cirque de monstres trouve grâce aux yeux de quiconque.
Et puis… il y a toujours les monstres. |
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