[Chapitre 1 Acte II] Groupe 02 | Apollon

[Chapitre 1 Acte II] Groupe 02 | Apollon Dim 23 Oct - 20:16

Citation :: Groupe 2

Apollon
Celestia
Asclépios

- Monseigneur, jouez nous encore de la lyre...

La prière de la jeune Nymphe fit sourire le Dieu des Arts devant le joli minois de cette dernière. D'une caresse sur le visage, il allait répondre positivement quand un trouble le fit baisser les paupières. Une force venait d'exploser dans le ciel, dont il avait la garde en absence de son père. Quittant ses coussins de soie brodés d'or et d'argent, ses pas le menèrent vers le balcon qui s'ouvrait vers l'horizon. Une étoile rouge. Ses sourcils se froncèrent et il comprit. Stella Rubius.

" L'Eternel dit: Sors, et tiens-toi dans la montagne devant l'Eternel ! Et voici, l'Eternel passa. Et devant l'Eternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers: l'Eternel n'était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre: l'Eternel n'était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu: l'Eternel n'était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger dans les écumes. Quand Poséidon l'entendit, il s'enveloppa le visage de son manteau, il sortit et se tint à l'entrée de la caverne sous les décombres. Et voici, une voix lui fit entendre ces paroles: Que fais-tu ici ?… "

Le chuchotement avait été presque audible. Les nymphes avaient compris le trouble dans le cosmos divin et une peur étrange les saisissait. Soudain, un verre tombait sur le sol dans un tintement métallique. La Tour des Vents bougeait et personne n'en comprenait la raison sauf lui. Son aura s'intensifiait alors qu'il baissait la tête vers le monde humain.

- Tu ne détruiras pas tout, Okhéanos.

La cité millénaire cessa de trembler. un dôme invisible aux humains se formait au dessus de l'Italie et son attention se tourna vers Jamir. Athéna et Arès avaient cessé se se battre, eux aussi avait compris ce qui venait d'arriver. Poussant un soupir, le Dieu fit apparaître à ses côtés une statue d'or à son image. Elle tenait un arc d'or entre ses mains, prête à foudroyer ses ennemis de sa lumière. Puis, des parties se détachèrent de la statue pour se poser sur chaque partie du corps divin. Un carquois d'or sur la cuisse droite, des flèches commençaient à apparaître suivant une luminosité allant de l'aube au crépuscule.

Un quadrige de chevaux étincelants vint alors du soleil qui brillait en permanence à l'horizon du domaine du Dieu solaire. Ce dernier fit alors danser son esprit à travers le monde pour contacter chacun des siens.

- Fils, nous venons à vous en ce moment nouveau. Une nouvelle Ere se lève qui sera un Age sombre et sous la gloire d'une nouvelle Eglise. L'Ere des Chevaliers s'annonce. Il est donc temps de lever les forces qui permettront l'Age d'or de cette Ere. Adalrik, notre bien aimé, nous voulons que vous alliez récupérer ces amphores, elles nous sont indispensables pour réveiller nos anciens tertres en Francie. Notre Fils Lykeios vous aidera pendant cette mission. En attendant, vous pourrez compter sur notre volonté de combattre les ennemis de la lumière et des arts, Asclépios, Celestia, soyez à nos côtés pour apporter la lumières aux Hérétiques !

Prenant les brides de son char de flammes, ses quatre chevaux s'ébrouèrent et partirent vers Jamir. Quelques secondes. Il lui fallait quelques secondes pour ouvrir un passage dans le mur à ses Guerriers. D'un geste de la main, il prit la flèche du Zénith et la plaça sur son arc. La corde se tira et il la libérait afin de laisser filer la flèche vers le mur de chair. Une partie explosa sous l'impact et permettait aux siens de passer. Il prit alors une seconde flèche, celle de l'Aube, et la laissait danser à travers les vents avant de frapper violemment les premières forces ennemies qui s'annonçaient.

Citation :

Apollon crée une ouverture dans le Mur de Chair.

Apollon inflige une Septième sens Boomerang - Eau aux troupes du Peuple de Mu. L'effet Eau devient une régénération pour tous les Oracles (+6 HP) pour tout combat à venir et ils gagnent 20 HP.

A l'instant même où l'oiselle suggérait à son frère de retrouver Adalrik et prendre les ordres d'Apollon, la voix de ce dernier et son cosmos chaud et lumineux les enveloppa d'un même élan. Il les rejoignait lui-même pour poursuivre les deux missions simultanées, faisant fi de leur alliance avec les berserkers et de la probable désapprobation des Saints. Toutefois les conséquences politiques n'entraient pas au goût du jour et tout contestation leur ferait perdre un temps précieux en plus de déplaire au Soleil. Elle resta surprise en revanche d'entendre le nom d'Asclépios dans la mêlée, car avec tous ces affrontements cosmiques elle n'avait guère sa présence, pas plus qu'elle ne le savait sur les lieux.

D'un regard elle indiqua à Lykeios qu'ils se séparaient donc, non sans un dernier sourire à son adresse.

"Prends bien soin d'Adalrik."

Quant à lui ? Elle ne doutait pas de ses capacités ni de sa férocité. S'il y avait bien un combattant à la Tour qu'il ne fallait guère sous-estimer à l'heure actuelle, c'était le Loup de Delphes.

D'un bond leste, la belle blonde s'élança dans le vide des falaises de Jamir et ses déploya les ailes de sa chlamyde pour prendre de la vitesse sur les courants ascendants. Bientôt un éclat éblouissant fendit les cieux en provenance de l'Italie et elle vit son père lancer ses traits de Lumière sans merci. A un autre endroit de la vallée, toute une armée débarqua dans un flot coloré. Aux fourrures qu'ils portaient encore et aux cris de guerre tonitruants elle identifia Odin. Plus loin encore, les deux Guerre chargeaient à leur manière, lui rappelant par trop les événements de Kiev et la furie d'Arès.

La réflexion devint secondaire à son esprit à ce moment-là : si son père attaquait, elle ferait la même chose. Asclépios la trouverait bien en suivant son propre éclat. Ou en regardant dans les cieux le Héron voler.
Sans attendre plus, Célestia augmenta l'intensité de son cosmos puis se plaça de façon avoir le nord dans le dos. Les vents semblèrent s'accorder au même mouvement et bientôt un immense couloir aérien s'amassa dans ses plumes. La nymphe les retint, telle Éole, pendant les quelques secondes nécessaires à l'arrivée du plus glacé d'entre eux : Borée souffla du nord et alors elle plongea avec lui et tous les autres, dans une rafale digne d'une tempête, droit sur les Muiens dont les premières lignes encore debout se retrouvèrent projetées sur les roches, dans les ravins ou contre leurs propres camarades. Des corps volèrent dans tous les sens, broyés, empalés ou fracturés. Et pendant ce temps la jeune femme priait pour le repos de leurs âmes qui n'auraient jamais dû être arrachées au repos de l'après-vie.

Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre-nous du Mal.

Amen

Spoiler:

Comment ne pas percevoir son appel ? Sa présence s’imposa à lui, dictant alors les consignes qu’il voulait voir appliquer par l’ensemble de son armée et de ses enfants. Sa route ne croiserait pas celle de son frère, Lykeios, mais sa sœur serait tout de même à ses côtés. De son point d’observation, Asclépios avait vu les choses dégénérer. Prendre une ampleur nouvelle. Les Dieux se déchaînaient, se combattant avec passion. Malheureusement, cela entraînait des dommages collatéraux importants. Et sa mission première, à lui, avait été d’en réduire les effets sur les guerriers qu’il pouvait aider. Toutes les nations semblaient s’être invitées en ces terres bénies. Et le médecin commençait doucement à comprendre les raisons qui avaient poussées le destin à le conduire ici.

Mais sa priorité venait de changer. Apollon exigeait que la Lumière éclaire ces âmes errantes. Et il en serait ainsi, même s’il exécrait le combat. Car ici, ses états d’âme ne comptaient pas. Ne comptaient plus. Les guerriers ennemis pullulaient. Mais jamais ils n’auraient dû sortir de leur sommeil. La colère gagnait Asclépios. Tant et si bien que son propre Cosmos fit écho à ses émotions. Lui qui s’était mis en retrait afin de ne pas œuvrer en aveugle se laissa recouvrir par sa propre Chlamyde. Son bâton de marche se mua en bâton de combat tandis qu’Esculape prenait place sur le pommeau.

Le mur de chair s’ouvrit à proximité, passage obligé pour permettre aux Oracles de se répartir de manière équitable. Un simple pas et déjà il franchissait l’obstacle d’abord hors de portée. Apollon libérait ses traits. Alors l’aura caractéristique de Célestia s’éleva elle aussi, agissant comme une balise pour Asclépios. Un instant plus tard, il arrivait à ses côtés tandis que les vents se déchaînaient contre les Muiens. Son cœur s’enserrait de voir cette souffrance. Pis encore, savoir qu’il allait devoir participer à cet assaut le rendait malade. La réalité était évidemment tout autre : il agissait plutôt pour repousser l’ennemi. Il devait lui aussi agir. Auréolée de la lumière divine, Asclépios s’avançait sur le champ de bataille avec l’assurance de celui qui savait ce qu’il faisait. Médecin, il l’était. Mais il lui était aussi possible d’affaiblir ceux qui se dressaient face à lui. Des chaînes de Cosmos fusèrent de son corps, transperçant les Muiens. Ceux qui furent touchés cessèrent d’avancer, vampirisés par le lien spirituel qui émanait du Dieu de la Médecine. Régénérant en même temps la vitalité de ce dernier.

Ils étaient nombreux. Trop nombreux. De la main, il balaya l'espace face à lui. L'énergie libérée se précipitait déjà sur ses adversaires, la croix de feu emportant en enfer les malheureux qui osaient défier le fils d'Apollon. Pour l'heure, il gardait le silence. Il était heureux de voir Apollon et sa sœur. Mais semer la mort lui était toujours aussi difficile. Ainsi il serrait les dents. Il ferait ce qui était nécessaire à l'avènement de la nouvelle ère. Pour son Père. Pour cette humanité dont il était si fier.

Citation :: Chlamyde : Les pièces d'armures argentées et dorées s'emboîtent à la perfection, recouvrant l'intégralité de son corps afin de le préserver au mieux. Une cape immaculée apparait dans son dos, apportant un peu de majesté dans l'apparence de la représentation divine d'Asclépios. Son casque prend l'apparence d'un serpent, encadrant parfaitement son visage mais laissant ses cheveux flottés au gré des vents. Le voile qui cache le bas de son visage au regard des autres reste présent. Une sorte d'ornement apparait sur son front, laissant apparaître l'emblème asclépiade : un serpent s'enroulant autour d'un bâton. Pour compléter cette apparence divine apparaît également son arme de prédilection : une baguette dorée ornée de ce même Serpent d'Asclépios. Sous cette forme, il est la digne représentation du Dieu de la Médecine.

Spoiler:

Le Dieu des Arts et du Soleil observait la bataille qui se déchaînait sur le corps de Gaia. Cela était une chose bien ancienne pour lui, il n'avait pas combattu les fils des Titans depuis la grande Ere de la Gigantomachie. Ses pupilles dorées observaient ses enfants en train de fouler les corps des ennemis avec une lumière aveuglante, les vents n'avaient jamais été aussi violents, aussi ardents. Un sourire aux lèvres, il libérait son char divin pour bondir sur le sol. D'une roulade sur la terre ferme, il décochait deux flèches à la lumière crépusculaires. Traversant l'armée des Muiens, ces derniers pouvaient sentir leurs peaux en train de flétrir, des bubons noirs poussant sous leurs aisselles et les tuant dans d'affreuses douleurs.

La Peste.

Ce pouvoir sacré et ancien était le fruit de la vengeance et de la colère du Dieu chasseur. Soudain, une dizaine d'hommes lui sautaient dessus mais il stoppèrent en plein effort. Prisonnier d'un bulle de temps, ils resteraient ainsi pendant qu'une flèche les pénétrait l'un après l'autre dans une vitesse ahurissante. Libérant le cours de l'Histoire, les dix ennemis chutaient sur le sol. Morts. Ils avaient senti la mort venir à eux alors qu'ils étaient encore vivant, sentant chaque instant des flèches qui pénétraient leurs peaux et leurs chairs. Brûlés de l'intérieur par les rayons ardents du soleil. Il ne restait plus rien en quelques instants. Puis, le Dieu se releva de sa position pour lever les yeux vers les siens, il n'avait pas à s'inquiéter a priori.

Tournant la tête vers les points importants de la bataille, il se rendit compte que ses "alliés" étaient en train de faire pas mal de ravages dans le coeur de cette armée déjà en pâle figure. Il restait néanmoins que cela n'était pas le plus important, il espérait qu'Adalrik ramène le plus rapidement possible une des amphores, c'était nécessaire pour réveiller un des anciens Tertres. Lug. C'était le nom d'une ancienne époque, d'une ancienne Ere qu'il avait lui même abattu en toute connaissance de cause. Toutefois, il avait besoin de l'un des Tertres afin d'étendre son influence sur l'Occident Chrétien qui était loin du pouvoir d'Athéna. Les choses se passaient au mieux finalement et cette bataille inopportune devenait une opportunité finalement.

- Nous voulons que vous fassiez au mieux pour repousser cette horde mais n'en faites pas trop. Notre Augure doit avoir le temps nécessaire pour réaliser son oeuvre d'art.

Propos énigmatique du Dieu solaire, il ne cachait pas aux siens que tout cela était une aubaine mais que la voie était mince quand à son efficience. Il fallait gagner du temps tout simplement sans paraître agir contre les intérêts de ses lointains parents de sa Famille.

Citation :

Attaque Physique 45 (Prodige Arc) avec effet Poison.

Attaque cosmique 45 + Prison psychique (20).

Une diversion ? Fort bien. Célestia s'efforçait de rester dans le sillage d'Apollon, pour surveiller -juste au cas où- ses arrières. Le dieu n'en avait manifestement pas besoin mais il s'agissait d'un instinct ancré en elle, fragment de son essence elle-même -un instinct que le Soleil avait créé lui-même pour s'assurer l'allégeance de ses "jouets".

Malgré cela, une part de ses sens surveillait la tour au loin, et les divers cosmos qui s'y dirigeaient. Pour les avoir côtoyés elle reconnaissait la majorité d'entre eux : Zvezdan et Esther dégageaient colère et hargne, une sorte de frénésie qu'elle découvrait chez son frère Lykeios, tandis que l'énergie d'Adalrik demeurait au repos.

Le reste de la bataille constituait un chaos confus qu'elle tentait de déchiffrer depuis les airs, où Saints, Asgardiens, Oracles et même Nimuë combattaient côte à côte et en même temps chacun pour soi... Les propos d'Apollon confirmaient qu'il n'agissait toujours pas par charité mais profitait clairement de la situation. Il fallait donc gagner du temps. Et pour ce faire la nymphe possédait une carte idéale.

Elle se posa un peu à l'écart des combats, sur un sol de terre sèche et de roc un peu plus tendre qu'ailleurs dans Jamir. A cause l'altitude, la végétation ici poussait par rares bouquets, mais il existait toutefois un moyen pour elle d'obtenir l'aide de Gaïa en ce lieu. La nymphe de Lumière s'agenouilla au sol, creusant de légers sillons de ses doigts après s'être assurée qu'aucun Muien n'aurait le temps d'arriver jusqu'à elle tant qu'elle exerçait son rituel. Pour renforcer encore sa sécurité, une horde de petites créatures similaires à des fées s'amassèrent autour d'elle, leurs corps translucides et légers comme si elles n'étaient constituées que de vent et de cosmos.

La Gardienne entama une nouvelle psalmodie, cette fois bien différente de ses prières. Son aura lumineuse plongea en quantité dans le sol et les soldats de l'armée les plus proches se tordirent soudain d'une manière étrange, comme désarticulés. Bientôt ils tombèrent en poussière par brassées, desséchés comme si on venait de drainer toute l'eau de leur corps, et de leurs restes surgirent lianes et racines, ronces et herbes de montagnes, qui partirent s'enrouler à toute vitesse autour des congénères Muiens alertés par l'étrange phénomène. Les Sylphes à ses côtés poussèrent des cris de guerre presque inaudibles et les vents soufflèrent de plus belle, galvanisés par le chant de la nymphe. D'un œil extérieur, c'était comme si la Nature elle-même se dressait contre l'envahisseur, ordonnée dans un ballet élémentaires saisissant.

Toujours en laissant sa voix résonner dans toute la vallée, la fille d'Apollon se releva et s'avança pour guider en personne les assauts de la terre. Il y eut bien d'audacieux combattants pour tenter de l'attaquer de front et mettre fin au sortilège, aussitôt mis à terre par l'invocation splendide ou les coups de serres acérés que la Belle savait aussi porter à ses ennemis pour se défendre.

Spoiler:

D'un nouveau geste, il envoyait de vie à trépas ceux qui se dressaient devant lui. S'il n'aimait pas agir ainsi, il le devait. C'est ainsi qu'il s'était en quelque sorte plongé dans une sorte de transe afin de ne plus ressentir les âmes mourir. Cette bataille était une opportunité pour son Père et pour me cycle à venir. Il fallait en profiter. Asclépios se rendit compte que les masses étaient plus nombreuses qu'il ne l'avait perçu. Ces vagues ennemies s'écrasaient sur les remparts humains qui se dressaient devant eux mais s'ils étaient ralentis, ils n'en étaient pas encore défaits.

Sa sœur maîtrisait son domaine. Apollon poursuivait son œuvre lui aussi. Ils devaient gagner du temps car la mission d'Adalrik primait. Et ces armées étaient un poids qui ne devait pas peser sur les épaules de l'Augure. Bien que les coups ne cessent de pleuvoir autour de lui, aucun d'eux ne parvenaient à atteindre le Dieu de la Médecine. L'aura qui l'enveloppait en était responsable. Déviés, stoppés nets. La grâce épargnait le médecin tandis que lui-même fauchaient les âmes sans rater ses attaques.

Et ce qui parvenait à passer cette barrière, Esculape en soignait les blessures immédiatement. Son allié de toujours ne participait jamais dans ces moments là. Sauf pour éviter à son maître les blessures les plus importantes. Une telle symbiose était rare. Mais ils comptaient véritablement l'un sur l'autre. Las de ces combats. Las de cette débauche de haines, Asclépios se recula d'un bond. De la pointe de son bâton, il frappa le sol tandis qu'il récitait une ancienne incantation.

Son Cosmos fit apparaître autour de lui une véritable horde de serpents. Si différents d'Esculape qu'ils en paraissaient cruels, mauvais. Il finit son incantation. Et les reptiles se ruèrent en avant. Et pendant cette phase délicate, les chaînes d'énergie n'avaient eu de cesse d'emporter ces Muiens dans la mort. Il ouvrit ses sens afin de mieux saisir ce qui se déroulait autour. L'aura de certains sortaient du lot. Nimue ?

Spoiler:

Le dieu solaire se rendit compte que son fidèle Augure était parvenu à prendre une des amphores au delà de toute espérance. En effet, tout cela avait été prédit mais la main de l'homme avait une emprise sur le Destin qui rendait les visions bien faibles parfois. Alors que l'armée ennemie quittait le champ de bataille dans le sang et les chocs des fers, Apollon levait les yeux vers la tour et il estimait que c'était le bon moment d'agir. Soudain, il prit la forme d'un magnifique loup à la robe noire. Puis, il se mit à foncer en direction de la Tour en laissant ses deux enfants. Un message mental leur donnait en même temps ses dernières consignes dans les secondes à venir...

- Chers enfants, quittez le champ de bataille des que vous le pourrez. Nous allons pour notre part reprendre ce dont nous avons besoin pour la nouvelle Ere qui s'annonce...

Puis la lumière redevint douce et tamisée. Comme si le midi avait laissé place au crépuscule. Le loup partit à grande vitesse entre ombre et lumière, les strates du temps et de l'espace semblaient ne plus avoir de prise sur lui quand il arriva aux abords de la Tour. Son fils combattait encore alors que les autres forces en présence quittaient les lieux rapidement. La question n'était donc plus de savoir comment ou pourquoi pour le Dieu (il avait déjà de toute façon ses réponses en cette Ere) mais plutôt de rencontrer la Dame qui garde les lieux depuis près d'un siècle.

Si la sphère de lumière était impénétrable pour les Berserkers ou les Spectres, il n'en allait pas de même du Dieu des Oracles. Chaque faiblesse de la sphère avait été étudié depuis des siècles alors qu'elle n'existait pas encore. Apollon traversa alors les protections de sa soeur pour voir la Gardienne en position du Lotus en train de méditer. Cela faisait bien plus d'un siècle qu'il ne l'avait pas vu...

- Hélène de Jamir, cela fait bien longtemps que nous ne vous avons vu en telle situation...

- Excellence. Encore les paupières baissées. Vous avez donc décidé de revenir reprendre votre part de l'héritage de jadis ? De celui que les Celtes vous avaient donné en échange de la Paix... C'est la seule chose pour laquelle je ne peux m'opposer à vous, par contre....

- Oui. Nous vous rassurons sur ce point.

- Vous allez donc réveiller cet endroit. Le Tertre de Cernunnos ?

- Nous voyons que vous êtes bien renseignée. Toutefois, cela ne vous regarde pas...

Soudain, le Loup prit forme humaine alors que la geste lui permettait d'amener à lui l'amphore souhaitée. La dernière.

- La Poésie est un art oublié depuis des siècles Excellence...

- Mais elle témoigne d'une nouvelle magnificence.

La poésie. L'art oublié des Bardes de l'ancienne civilisation qu'il avait lui même brisé du temps de l'invasion des Gaules. Pourtant, comme un sourire au Destin, il avait vu que l'Amour Courtois reprendrait toutes ses forces dans ce monde. Il en comprenait les nuances plus que quiconque et savait que Constantinople était déjà un géant aux pieds d'argile. Regardant vers l'ouest, il avait là bas les fonds baptismaux de son nouvel Empire, ceux que les Barbares avaient appelé Francia. Une vision lui était venu depuis peu, une citadelle où le soleil ne se baisserait jamais, bordé de jardins et de fontaines. Un soleil trônant en son coeur. Il n'avait pas le sens de l'organisation de sa soeur et n'y connaissait que peu de choses aux affaires des Etats mais il avait le sens de l'Histoire sur certaines choses...

Souriant, ses lèvres se posèrent sur le front d'Hélène et il disparaissait sans dire un mot de plus.

Citation :

Fin du Chapitre pour Apollon.

Vous pouvez conclure ce RP, ce sera aussi la conclusion du Chapitre pour vous.

Les rangs ennemis s'éclaircissaient de plus en plus sous les assauts conjugués de trois armées différentes. Les guerriers du nord, les plus nombreux et rejoints par toute une armée de simples mortels, faisaient résonner la vallée avec force et fracas, comme si le tonnerre s'invitait à une danse. Les Saints rivalisaient d'explosions et d'assauts plus concentrés, aidés par Nimuë, la dernière des marinas sur place. Et enfin les Oracles, aux traits de Lumière, à la maladie féroce et aux plantes ravageuses donnaient dans le plus spectaculaire, trois êtres qui conquéraient tout un pan du champ de bataille à eux seuls.

Célestia se savait en sûreté concernant la peste et les légions d'invisibles pandémies mais elle préféra ne prendre aucun risque et s'éleva de nouveau dans les cieux afin de gagner en recul, tandis que les lianes et les ronces entravaient les soldats Muiens avant que leur corps ne dépérissent. Soudain, le dieu sur lequel elle dardait toujours un œil changea de forme, lui rappelant invariablement Lykeios la première fois qu'elle l'avait rencontré. Un mince sourire orna ses lèvres, à voir le père se diriger vers le fils sous cette forme particulière, et un moment plus tard l'ordre vint : quitter les lieux.

Un ordre similaire dut se transmettre aux autres armées, car déjà de son point d'observation la nymphe aperçut les lumières chamarrées d'Asgard s'étendre sur les hommes du nord, puis la Sirène Maléfique déployer ses ailes à quelque distance pour s'envoler elle aussi, et la même chose concernant toutes les personnes dotées d'ailes dans cette bataille. Elle grava les visages dans sa mémoire, de ceux qu'elle connaissait déjà et d'autres qu'elle découvrait.

Les sylphes vinrent la trouver de nouveau, leur murmure demandant la marche à suivre, puisque le Soleil mettait fin à leur contribution. Elle les remercia de leur soutien et les envoya répandre le bruit de la fin des armes. Un instant plus tard, Borée et ses frères vents cessèrent de rudoyer la vallée pour s'en repartir vers leurs points cardinaux respectifs, les plantes s'immobilisèrent, prêtes à entamer une bataille d'une autre nature : peupler la terre sèche et le roc de Jamir d'un manteau de verdure plus épais. Et pour cela l'engrais ne manquerait pas, en les personnes de ces Muiens aussi vite mis à terre qu'ils étaient apparus. De la mort naîtraient de nouvelles vies, et le cycle recommençait.

Enfin, et ce fut là mission plus délicate, le Héron vola droit vers son second frère, qu'elle savait beaucoup plus sensible au fait de prendre la vie que le Loup de Delphes. Sans manières, elle vint se saisir de son visage à deux mains, plantant un regard inquiet dans son regard de médecin. Elle n'oublia pas Esculape, toujours fidèle à ses côtés et s'empressa de leur transmettre un peu de chaleur, un sentiment doux et apaisant.

"Notre mission ici est terminée. Reviens à ta nature grand frère. Tu n'as plus besoin d'ôter ces vies précieuses."

Elle caressa sa joue au travers du masque tandis qu'il reprenait pieds. Ce ne devait sans doute pas être la première fois qu'il se trouvait forcé d'agir de la sorte, mais avec quelqu'un à ses côtés, il supporterait mieux la chose. Du moins elle l'espérait, comme elle l'avait souhaité lors de la libération des enfants à Carthage.

Un instant elle détourna les yeux vers la tour de Jamir, avec cette fois pour pensée l'Augure. Son cosmos, déployé quelques minutes seulement, reposait de nouveau entre ombre et lumière comme de coutume. L'envie d'aller voir, de l'aider s'il se trouvait en fâcheuse posture, lui noua l'estomac avec force. Toutefois le Lumineux y galopait déjà, Adalrik ne prenait généralement pas de risques et au besoin ses ailes pourraient le porter autre part. Célestia se raccrocha à ses pensées rationnelles et revint à Asclépios.

"Rentrons."

Plus les choses avançaient, plus il lui était difficile de s'éclaircir les idées. Les maux qui s'abattaient sur les ennemis d'Apollon étaient aussi nombreux que variés et Asclépios n'était pas en reste. Esculape déversait en lui sa propre conscience, comme pour en apaiser les tourments mais cela ne suffisait pas. Ne suffisait plus. Et le reptile le sentait. Peu à peu, la foi et la volonté de son maître s'épuisaient. Il basculait dans un monde qu'il détestait. Mort et désolation étaient monnaie courante dans son domaine mais il en était jamais la cause. Qu'importe finalement le bien-fondé de ces actions, la conséquence était la même : il apportait la souffrance plutôt que de sauver des vies. Certes, cette action permettait de préserver les plus faibles et il le savait. Mais il n'était pas naïf au point de s'accrocher à ce seul argument.

Les choses se précipitèrent alors. Son Père prit sa forme de loup, rappelant à son bon souvenir qu'il était aussi le père de Lykeios, le Dieu-Loup de Delphes. Le message mentale traversa l'esprit du médecin. Le rappel sonnait pour ceux qui se battaient pour le nouveau cycle. Un rappel entendu mais pour le Dieu de la Médecine, le mal était déjà fait. D'un nouveau geste, il déversait la maladie dans les rangs ennemis. Les chairs se décomposaient, les hommes tombaient. Et l'âme d'Asclépios pleurait.

C'est alors qu'un phare le sortit de sa transe. De ces ténèbres dans lesquelles il évoluait depuis un moment, une lueur magnifique apparue. Déversant sa bonté et sa beauté dans la conscience de celui qui s'était fermé à toute chose, en dehors d'Esculape. D'abord aveuglé, il perçut la voix de sa sœur. Un appel, ou plutôt une supplication. Cela eut l'effet escompté : il fut tiré de ce cauchemar en un instant. Il lui fallait toutefois reprendre le dessus sur ses émotions. Rappelant à lui ses pouvoirs, il cessa de déverser son Cosmos immédiatement. Le fait de retenir ce don de mort l'aida aussi à remettre ses idées dans le bon ordre. Célestia. Sa sœur. Elle venait de faire beaucoup en l'expulsant de ce chemin dangereux qu'il était en train d'emprunter. Elle revint à lui. "Rentrons". Il acéquiça. Sans dire un mot. Mais son regard... Son regard en disait beaucoup. Quelque chose s'était cassée en lui. Il lui faudrait du temps.

Ils partiraient. Mais avant, ses mains prirent celles de sa sœur. Il les amena à son visage et les baisa, remerciant ainsi celle qui venait en quelque sorte de le sauver. Les mots lui manquaient. Mais ses expressions suffiraient à se faire comprendre. Cette fois, c'était lui qui demeurait muet. Pas sa sœur.

Fin du Chapitre I

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