[Chapitre 1 Acte II] Groupe 06

Le Misthophoros s'était trainé jusqu'à la Muraille de Chair, petite sœur consanguine de ce brave Dédale... Ah le Dédale, il lui manquait presque là, il aurait adoré roupiller dans son lit douillé qu'il repeindrait de son corps sanguinolent mais au moins le sommeil apaiserait la douleur. Ils avaient été fort contre le Wendigo ses couillons de poiscailles, forts oui mais pas assez car il était toujours vivant, toujours debout mais n'avait plus trop la banane la... Il s'était aidé de Graban pour marcher, elle avait fier allure la grande épée des Misthophoros, réduite à être une canne, le grand Zulman devait surement s'en retourner dans son tombeau aux Enfers...

Plus que quelques mètres et il passerait les murs de chair quand... Une explosion retentit à plusieurs mètres de lui en hauteur sur sa gauche. Le souffle lui fit poser un genou à terre et lorsqu'il se releva quelques instants après, il vit que la Muraille venait d'être percée, son regard vit alors de qui venait cela... Les autres dieux eux-mêmes rentraient dans la partie maintenant et là c'était Apollon... C'est alors que la Muraille semblait répondre à l'agression, les chairs quittèrent leur forme de dôme et s'agglutinèrent dans une forme immonde et grouillante. De cet amoncellement naquit ensuite une créature horrible, même Kostas en déglutit difficilement en la voyant. Moche elle l'était, pire que moche même. Il se demandait bien pourquoi elle ne protégeait plus la tour maintenant car cette dernière était désormais libre d'accès et il vit même une personne s'y faufiler à toute vitesse. Les paroles d'Arès étaient claires, il se devait d'aller dans la tour pour les empêcher d'arriver à la maitresse des lieux... Boitant encore telle une sorte de cadavre ambulant, il avança jusqu'à la tour puis commença à grimper les étages... Au bout d'un moment il dut faire une pause. Son épée plantée dans le sol, il s'en servait comme reposoir.

Il sentit quelqu'un arriver, il essaya de se redresser mais rien à faire, trop de blessures, trop de fatigue... Il regarda l'homme arriver jusqu'à lui. Même si sa vision commençait à être floue, il sut qui était l'homme, les symboles ne trompaient pas... Le Pope... Il souffla, presque un murmure...

_ Trop d'honneur...

C'était bien sa veine que de tomber sur le représentant d'Athéna... Parlant de veine, l'une de la créature formée à partir de la muraille, vint le frapper après être rentré par une brèche dans le mur. Elle se détacha et Kostas en sut dire vraiment ce qu'il se passait mais il sentit quelques choses s'injecter dans son corps, ses veines gonflèrent et son sang s’obscurcit, lançant maintenant voir les formes hasardeuses des réseaux sanguins de son corps sur les parties non couvertes par sa cuirasse à moitié détruite par les attaques des Marinas. Dans son esprit une pulsion démarra, lui qui aurait aimé sortir deux trois mots au Pope par pure affront ne le pouvait même plus. Le sang noir de la créature faisait appel aux plus bas instincts de Kostas, personnalisé par le Wendigo. La créature nocturne prenait le contrôle, le Berserker rentrait en transe combattive... Malgré la douleur et la fatigue, il sortit Graban du sol et la tendit vers le Pope.

_ Tu penses bien que tu ne passeras pas! Il n'y a qu'une solution si tu l'veux...

Il éclata de rire, un rire dément et son cosmos rougeâtre explosa. On pouvait voir se dessiner derrière lui une forme, la forme devint de plus en plus distincte. Le Wendigo répondait à l'appel de son maître Arès! Du sang s'échappa de sa bouche mais c'était ainsi, il ne se contrôlait plus vraiment maintenant...

Spoiler:

C'était bien le Pope qui s'était présenté à lui, Pope qui ouvra les hostilités avant même que Kostas ne puisse faire un geste. De toute façon que pouvait faire le Misthophoros dans son état, sa vie ne tenait déjà qu'à un fil et ce fil Akritès le tenait en main, il suffisait de tirer pour le rompre et en terminer avec la vie du Wendigo. L'homme sortit deux lames, ce qui fit sourire le Berserker, ainsi donc le Pope actuel était un bretteur, intéressante information que voilà. Des ronces vinent alors enlacer les jambes du Misthophoros, ce dernier sentait clairement sa vitalité se faire aspiré mais il était bien trop faible pour bouger, ce qu'il fit même quand le Pope arriva épée en mains pour le lacérer avec. Mais il allait se défendre juste qu'il allait le faire sans même bouger le petit doigt. Son cosmos se retrouva aspiré par son corps, sa peau se grisa alors de plus en plus, prenant l'apparence du vieux cuir. La lame d'Akritès tenta de trancher la peau de pierre du Wendigo mais les lames ricochèrent sur le corps de Kostas, ce dernier sourit. Un sourire ensanglanté, les blessures internes dues au combat contre les Marinas coulaient toujours et il refluait le sang par la bouche.

C'est alors qu'une rose blanche fila droit vers son corps, Kostas était trop faible pour la trancher avec Graban ou la dévier avec, une seule chose vint alors dans son esprit embrumé. Il lâcha le pommeau de son épée pourfendeuse de sa main gauche et tendit cette dernière en avant. La rose se planta alors dans sa main, la transperçant au lieu de son cœur. La vie quittait le chef du clan Misthophoros, il ne serait pas celui qui ramènerait sa lignée sur le devant de la scène de l'armée d'Arès, personne ne pourrait prendre la suite à sa place... Non personne, il ne restait que des faibles parmi eux ou des jeunes encore inexpérimentés... Etait-ce la fin des fils de Cycnos? Il se sentit tressaillir, faiblir, sa main droite encore sur son arme glissa mais quelque chose s'infiltra dans son esprit. Une idée, un ordre, une demande... Il devait rester en vie, on avait encore besoin de lui. Arès n'en avait pas fini avec les Misthophoros! Ils étaient une partie de son armée, ils devaient encore et toujours combattre!

La vision de son œil droit devint moins floue et il put alors entrapercevoir que le Pope le menaçait toujours avec l'un de ses sabres. Un murmure, un simple murmure s'échappa de la bouche du Centurion d'Arès, la résignation, l'heure du repos du guerrier.

_ Pa...sssseee...

Il lâcha prise et s'écroula sur le sol de pierre de la haute tour de Jamir. Le Pope pouvait passer en toute tranquillité maintenant.