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 [Début Mars 553] Par delà le sommeil ~ Solo

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Message [Début Mars 553] Par delà le sommeil ~ Solo   [Début Mars 553] Par delà le sommeil ~ Solo EmptyJeu 12 Nov - 11:18

HRP a écrit:
Post d'introduction en Rêve II

Le silence. Le silence d'une caverne. Dans les tréfonds de la terre, hors des frontières formées par ces murs de chairs. Le silence, seulement ponctué par la vie qui s'écoule, naturellement. Un rat qui avance rapidement, s'extirpant d'une des failles pour venir aux pieds du Cardinal de la Pestilence. Posant un genou au sol, il laisse la vermine grimper sur sa main,l'observant un instant. Les petits yeux noirs qui rencontrent cette ambre. « À qui cherches-tu d'infliger une terrible maladie en venant dans ces lieux ? » Un sourire amusé, alors que le rat semble pencher la tête sur le côté. Fermant ses paupières, il laisse l'animal quitter sa main, pour quitter rapidement cet endroit.
Il n'y a rien à infecter ici. Du moins, pour ce nuisible. Qu'importe si les vermines qu'il transforme se sont accrochées au corps de Mérion : leur existence se fanera sans une seule once de pitié. Tragédie qu'est cette nature. Mais si le sort est facilement jeté et compris – la mort, d'une manière ou d'une autre –, cette tragédie a le sens de l'humour. Celui d'offrir à ceux qui recherchent, à ceux qui désirent, des moyens de profiter au mieux du temps offert.

Peut-être, finalement, que ce cadeau offre à cette tragédie un goût bien plus prononcé de fiel et d'horreur. Se débattre. Avoir l'impression finalement de pouvoir atteindre une étape. L'atteindre, même, peut-être. Avant d'être rappelé à un moment ou un autre à cette finalité.

Certains tentent pourtant, toujours, de fuir cette tragédie. Rêvant d'une liberté sans visage, sans chaînes. Si le Cavalier Blanc a bien appris une chose ces dernières années, c'est que cette vision n'existe pas – ou du moins, il n'en a pas encore trouvé une quelconque preuve. Malgré tout, oui. À travers ce cadeau, l'humanité a la possibilité de faire des choix. De ne pas se laisser simplement porter par les notes de cet infâme requiem. Est-ce là la conséquence de la fermeture prématurée de la jarre par la curieuse Pandore ? En enfermant l'ultime fléau, elle aurait offert à cette humanité – ouverte à la décadence, au pire –, un moyen de ne pas fixer ce point ultime et de réussir à faire avec. Être simplement eux, et non les pantins de cette maudite pièce.

« Ouais … » Se frottant l'arrière du crâne, le jeune homme laisse entendre un soupir. Est-ce réellement le moment pour lui de penser à cela ? Est-il en train de remettre en doute tout ce qu'il fait ? Tout ce qu'il compte faire ? Cette simple idée durci un instant ses traits.
Non. Il n'a pas à douter. Que peut-il faire d'autres, après tout ? Depuis le combat contre cette peste de César – ironie, quand tu nous tiens –, les murmures se font plus présents. Les impressions, aussi. Parfois, il lui arrive de se réveiller. D'avoir rêvé à travers un regard qui n'est pas le sien. Si le sang de César est bien un poison particulièrement dangereux, ses effets ne peuvent courir aussi longtemps – bien que Pestilence ne doute pas que cette … intervention sanglante a réveillé prématurément quelque chose.

En cela, peut-être est-ce un bien. Gérer dès maintenant le problème permet d'éviter qu'il ne se développe. Si la folie est une normalité chez les Berserkers, elle n'en reste pas moins une faiblesse et une nuisance à plus long terme. Que le Chaos suive les règles imposées par le Pontifex.

« Tch. » Attrapant son visage alors qu'une nouvelle impulsion douloureuse traverse son crâne, le jeune homme laisse entendre un sifflement agacé. Cette prière. Cet appel à la mort qui continue de résonner parfois dans son esprit. L'Autre est revenu. L'Autre a installé son nid. Péché par orgueil. Peut-être est-ce là ce qu'a fait le Cardinal au manteau sombre. Profitant des instants d'humanité, il l'a oublié. Le pensant totalement disparu. Le pensant loin de tout. Mais le départ d'Acamas. Le départ de ce Maître. Les actes de Velya. Et le partage d'Aphrodite.
Ce corps a tant vécu qu'il en a perdu un instant le fil. Une fatigue qui s'est installée. Qui a parasité cette protection tissée. Bourdonnements devenus murmures. Murmures portant parfois rêves. La cité aux hauts murs. Le ciel rougeoyant de feu et de sang. Guerre. Toujours là. Malgré qu'il ne soit pas son héraut. Malgré qu'il n'en porte pas les couleurs. Elle fait partie de lui. Mouvements naturels. Pensées instinctives.

Des réponses tant attendues depuis longtemps. Depuis le premier mouvement de ses paupières, cette ouverture sur ce monde. Ou peut-être même … depuis bien avant.

Combien de temps, finalement, a -t-il passé à l'intérieur de cette coquille d'abysse ?
Cette réponse semble si impossible à déchiffrer qu'il ne se donne guère la peine d'y penser.
Et pourtant. La question résonne. Encore. Parfois.

Repoussant l'interrogation, le Cardinal avance dans cette obscure caverne. S'éloigner de cette entrée. Les profondeurs. Bien plus loin dans ces entrailles telluriques. Et alors qu'il fini par trouver le lieu parfait, une impulsion. L'unique corridor menant à cet endroit se voyant étreint de ronces. Forêt d'ivoire, ancrée dans cette pierre. Invisible pour celui qui n'avance pas aussi loin. Mais dangereuse pour celui qui tenterait d'approcher. Une simple épée ne briserait cette écorce. Un simple bouclier ne protégerait pas de ces pointes.
Ronces, qui se propagent lentement contre toutes les frontières du dernier sanctuaire. À mesure qu'il avance, la forêt se referme. Jusqu'à finalement ne laisser qu'un petit espace. S'installant au sol, il dépose le petit sac qui l'accompagne. Broyer ces feuilles. Une fine poudre, glissante contre les doigts. Un sable fin, végétal. Qu'il vient faire couler dans un encensoir. Un doigt qui vient chercher la pointe d'une ronce.

Une goutte. Porteuse de l'impulsion.
Alchimie qui lentement se réalise. Mélange de sa Pestilence à la nature même de ces plantes.

Un sifflement entre ses lèvres. Une petite étincelle qui vient embraser la poudre humidifiée, alors qu'il referme le contenant. Un sourire se pose sur ses lèvres. Alors qu'il relève sa capuche, touchant d'un dernier mouvement les ronces, pour qu'elles s'assombrissent peu à peu, comme avalée par l'Obsidienne du Cardinal. Une ombre sans visage. Installé à travers une forêt de ronces. Ses yeux se ferment, lentement, alors qu'il s'appuie contre la paroi. Alors qu'il ne recherche pas une quelconque position de méditation. Juste son genou relevé, son bras appuyé dessus. L'arrière de son crâne déposé contre cette pierre, seulement enfermé dans ce cocon de ronces.

Pour se protéger ? Réellement ?
Un sourire. Aux traits inhumains.
Et si ce n'est pas plutôt l'inverse ?

Les fragrances s'élèvent lentement. Peu à peu. Les toxines viennent chercher ses narines. Sa respiration. Tranquille. Ne pas la changer. Juste suivre celle-ci. Ne pas chercher à transformer quelque chose, en lui. Juste ressentir. Ces volutes qui viennent envahir ses narines, descendre, lentement, dans les poumons. S'y accrocher, alors que l'organisme récupère la chimie de cette nature. Pour la porter.
C'est le point de retour qui approche. Il n'a pas besoin de cela, d'ordinaire. Mais cherche-t-il réellement à Rêver comme par le passé ? Cherche-t-il à aller sur le territoire Franc ? Cherche-t-il à trouver un endroit ? Non. Son Rêve doit rester là. Mais voyager, pourtant. Loin. Dans les profondeurs de son âme. Dans cet écrin encore inexploré, où se trouve l'origine du Sang, de l'Esprit et de l'Âme. Un cœur. Une prison. Un lieu de naissance …

Naissance … Il ouvre les yeux. Sentant lentement ses sens perdre la notion de l'espace qui l'entoure. « Tseh … Échappez-vous … Et montrez moi le chemin. » Puis s'endormir. Et Rêver.

HRP a écrit:
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Dernière édition par Mérion le Dim 15 Nov - 18:46, édité 1 fois
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Message Re: [Début Mars 553] Par delà le sommeil ~ Solo   [Début Mars 553] Par delà le sommeil ~ Solo EmptyDim 15 Nov - 18:21

Les lames se fracassent les unes contre les autres. Les soldats tendent à respecter les stratégies. Sang. Boue. Fatigue. L'essoufflement est présent, en chacun d'eux. Le feu crépite. La cité aux hauts murs. Imprenable. Brisée par une maladie venue de l'intérieure. Par une infection. J'en faisais partie. Moi, Mérion. Je faisais partie de ceux qui avaient pris place dans cet imposant cheval de bois. Lance à la main, arc dans mon dos. Combien en ai-je tué, de ces Troyens ? Ils se souviendront. Oui. Mon nom restera gravé. Aux côtés des vrais héros. Mon nom trônera aux côtés de ceux du Grand Ajax, de l'invincible Achille, du lointain Ulysse. Du Royal Agamemnon. Mon nom sera à leurs côtés. En votre nom, ma Déesse.
J'ai toujours eu besoin de votre Sagesse, Ô ma Déesse. Penser. Frapper. Tuer. En votre nom. En leur nom, à ceux qui sont tombés. Contre ces murs. Contre l'acier des Troyens. Morts aux champs d'honneurs. Morts pour la cause de nos royaumes, de nos puissances. Morts pour les beaux traits d'Hélène, aussi.

Ma destinée était de parcourir aussi ce champ de bataille. Mérion, fils de Molos ! Demi-Frère d'Idoménée. Prêt à me battre. Par mon arc ! Par mon épée ! Par ma lance ! Je me tenais aux côtés de ces fiers représentants de notre antique terre. Ceux qui me reconnaissaient ! Ceux qui étaient mes frères. Ceux avec qui je partageais la connaissance de ce monde que les endormis ne peuvent voir. C'était là ma bénédiction. Que j'usais. Combien, oui ? ! Combien en ai-je tué à travers cette épopée.

Beaucoup. Mais surtout toi. Acamas.
Alors pourquoi t'es-tu relevé ? Pourquoi t'es-tu mis à devenir un visage que je voyais dans chaque rue. Dans chaque cauchemar ? Pourquoi es-tu revenu me hanté, toi qui est tombé dans la boue de notre guerre ?

Mérion est mon nom. Fils de Molos et de Melphis. Destiné à rejoindre les grands noms de cette histoire. Je voulais briller. Pour Elle. Pour eux, qui sont morts. C'était le choix que j'avais fait. Qu'importe les sacrifices. Qu'importe ce que je devais abandonner derrière moi. Mon choix. Mon Rôle. Et tu es revenu. Fantôme cauchemardesque. Me hantant chaque jour. Illusion ? Rêve ? Je ne savais pas. Pourquoi toi ? Ton nom devait disparaître de l'Histoire, simplement. Pourquoi toi … ?

Puis de cauchemar, tu es devenu réalité. Ce jour. Je n'ai pas eu le temps. Pas eu le temps d'attraper cette lance qui t'avais arrachée la vie. Je n'ai eu le temps de rien. Sauf de voir cette ambre se plonger dans mes yeux. Ce froid parcourir mon corps. Cette haine résonner dans mon cœur. Cette rage de ne pas réussir à être aussi rapide. Aussi puissant. Aussi vif. Cette rage de perdre. Face à toi. Face à ce fantôme … Et cette honte. D'être vaincu par un pathétique troyen.

Mais le pire était à venir …


***

« L'inconscience te plaît, petite poupée ? » La voix résonne. Dans cette obscurité sans fond. Les entrailles de l'âme, ou peut-être de l'esprit … Qui sait. Mais cette voix résonne. Clairement. Sans bourdonnement. Sans murmures. Elle résonne, pleine de ressentiment. À raison, sûrement – du moins pour un spectateur lambda. Dans cette obscurité, le Cardinal ouvre péniblement les yeux. Hors du Rêve, et pourtant, aucunement physique. Appelons ceci une introspection. Une perte dans les dédales de son propre esprit.
Et cette voix. Il peut lui donner un nom. Alors qu'il observe ce décor sans silhouettes, sans frontières. Juste lui, au milieu de ce vide. « Mérion … » Et violemment, une forme lui attrape la gorge.

« Ne prononce pas mon nom ! » Féroce. Violent. Cet être invisible ne lui donne guère le choix – pour le moment – de subir la pression de sa force contre sa gorge. Suffocation. À nouveau. Souvenir de cette lente, éternelle, suffocation. « Ton créateur s'est approprié quelque chose qui ne lui appartenait pas … » Silence, à nouveau. Alors que le regard d'ambre fixe le vide face à lui. Ses yeux se plissant sur cette pression. Des doigts. Les doigts d'un guerrier. D'un héros. Se souvenir. De cette poigne astrale. Qui venait accompagner l'immobilisme. Se souvenir, de cette éternité.

La douleur revient. Alors qu'il sent son corps de nouveau se bloquer. Comme avant. Comme par le passé. Comme s'il était de nouveau dans ces abysses. Comme si cet utérus artificiel, cet œuf, le retenait toujours. Peut-être. Peut-être que cela a toujours été le cas. Dans l'ombre de son Maître, il n'a que rarement évolué. Ce n'est qu'à la rencontre de certains, qu'il a appris.
Puis, la pression s'efface. Alors qu'un coup tombe. Pour se fracasser sur son visage, lui faire rencontrer un sol invisible, que seule sa conscience perdue peut imaginer. Forcer. Sur cet immobilisme. À s'en faire mal. Pour bouger sa main et invoquer son arme. Qui lui est arraché des mains d'un coup, là encore à l'origine invisible.

« Ma destiné. Mon corps … » Lentement, l'obscurité se dissipe. Le sol devenant boue sanglante. Des corps percés de lances, flèches et glaives. Une ombre, qui lui fait face. « Je vais te rappeler chaque coup que tu t'es forcé à oublier. Je vais te rappeler à quel point tu es fragile, poupée sans âme ! » Une impulsion cosmique, qui vient dissipé la brume qui compose l'ombre. Un homme au regard d'acier, au visage creusé par le ressentiment, le désespoir. Une tignasse sombre. Une lance, à la main. Née de son rêve de vengeance. Un rictus orgueilleux se dessine alors que les lèvres du Cardinal. « Tu … étais plus … pathétique à l'époque. Tuez moi. S'il vous plaît … Tuez moi. » Il esquive de justesse le coup de lance qui lui est destiné, roulant sur le sol avant de se redresser.

Pas de Cuirasse en ces lieux. Seule son arme fini par revenir dans sa main, alors qu'il se redresse. En ce territoire, l'immobilisme ne semble pas se manifester. « Je priais. Les dieux en qui j'ai voué mon existence. Pour qu'ils en finissent avec ma vie. Mais les astuces de ton créateur ont bloqué ma voix. Mais j'ai continué de prier. Encore. Encore. Jusqu'à comprendre que je peux avoir ma vengeance. »[/b][/color] Il approche. Sûr de son nouveau destin.
Le Cardinal plisse les yeux. « Ce corps. Cette Pestilence. Je l'accepterai. » Surprise. Alors qu'il écoute Mérion. Alors qu'il l'observe approcher. Plus assuré que jamais. Plus déterminé que jamais. Sa foi. Qui guide sa lance. Qui guidait son arc à l'époque. « Tu m'as volé mon corps ? »[/b][/color] Une lueur noire. Alors qu'un cosmos brûle. Froid. « Je te volerai ta misérable existence. Ta pathétique et résiduelle âme. J'assimilerai tout. Après tout … cela reste une stratégie comme une autre … » Il avance brutalement, frappant. Coup bloqué. Mais la douleur fait plier un genou au Cavalier Blanc.

« Utiliser les armes de ses adversaires … Alors … Pestilence ! Viens ! Accepte moi comme ton nouvel hôte. Donne moi ta Cuirasse. Et je t'offrirai ce que tu souhaite. Chaque Berserkers. Chaque Éveillés qui irait à l'encontre de ma déesse. Tous. Tu pourras les dévorer. » L'instinct. La vengeance. Être prêt à tout. Être prêt à tout pour quelqu'un. Par foi. Fanatisme. Désir. Se laisser succomber. Se laisser sombrer. Se laisser écraser par ses obsession. « L'humanité. Obéissant aux dieux. Combattant pour ses frères. » La lance, pointée sur la gorge du Cardinal. « Tu n'as rien de tout cela. Tu n'es rien de tout cela. Juste … Une poupée sans nom. »

***

Je croyais m'appeler Mérion. Je croyais que le premier mot que j'ai prononcé, était le nom que je voulais. Je croyais. Je n'ai fais que croire. Espérer. Pathétique poupée, en effet. Poupée qui apprenait. Poupée qui développait. Mais qui n'acceptait pas de faire l'ultime pas. L'ombre, je l'ai toujours été. Car vous l'étiez. Car c'est ce dont vous aviez besoin. Mais je suis un Cardinal maintenant.
Je dirige. Sous les ordres d'un Pontifex. Celui que vous avez été. Celui qui vous a remplacé.

Mais est-ce que je le mérite réellement ? Être chef de guerre. Être celui qui voudra, un jour, réveiller ce qui dort en son sang. Est-ce que je le mérite réellement. Alors que je n'ai pas de nom. Alors que j'ai eu la faiblesse de vouloir oublier. Que j'ai oublié. Pour me rappeler. Et ça fait mal. Putain. Ça fait mal. Rien que de repenser à cette éternité. Des années. Des siècles. Immobile. Perdu dans ce noir. Avec lui. Avec son fanatisme. Avec ma rage. Envers lui. Qui ne voulait pas que j'existe. Abomination. Disait-il. Monstre. Hurlait-il.

Je m'en souviens. Du premier jour. Non pas celui où j'ai ouvert les yeux. Mais celui où j'ai fermé mes paupières. Pour la première fois. Avant d'être glissé dans cette coquille. Je croyais l'avoir oublié. Je croyais avoir oublié cette sensation qui glissait à travers mon corps. La vitae, sombre. Macabre. L'impulsion. Le premier battement de cœur. Qui s'est éteint. Dans un silence oppressant.
Poupée. Abomination. Humain. Tout ça a-t-il vraiment une importance … ? Tout ceci … n'est-il pas une chose … situationnelle ? Une anecdote à sortir, lorsque le temps vient à celle-ci.

Une chose sans âme.
Une Pestilence.
C'est ce que je suis. En ce moment. Alors … pourquoi ai-je mal de ne pas avoir de nom ? Pourquoi … est-ce que j'attends que l'on m'appelle ? Pourquoi est-ce que j'attends, toujours. Comme si je m'enfermais dans cet immobilisme que je hais au plus haut point.

J'avance. Et je recule.
Être juste Mérion est impossible. Car je ne le suis pas.
Alors j'avance. J'apprends. Mais je recule. Car naturellement … je le savais.
Je ne suis pas Mérion de la Pestilence … Mais …


***

« Bien … Alors prends la. » Un regard dans la direction de Mérion. Le Cardinal se redresse, la lance contre la gorge. « Extirpe la de mon essence. Agrippe-toi à elle. Désire la. Laisse-toi souiller par elle. Si tu veux tant te venger. Si tu veux tant détruire tout ceci … Alors brise donc le plus faible des Cardinaux. Arrache lui sa Cuirasse. » Il avance. Sentant la pointe de la lance s'enfoncer à la naissance de son torse. Le sang coulant. Goutte à goutte. Il le fixe. « Je te l'offre. Ma Pestilence. »

Il le fixe. Il le juge du regard. Le défie. Un rictus arrogant allant se poser sur ses lèvres. Alors que Mérion le fixe aussi. Cherchant une réaction. Cherchant quelque chose. « Tu as peur ? Tu la veux, non ? » Le jeune homme ouvre les bras. Alors que son cosmos s'élève brutalement. Dans cette réalité intérieure. Dans ce cauchemar de guerre, de sang, de boue. Des fissures, lentement, se propagent sur le visage du l'homonculus. « Fait le ! Tu ne m'as pas frappé pour juste trembler ainsi, n'est-ce pas ? Tu ne t'es pas, enfin, réveillé, pour fuir. N'est-ce pas ? » Il avance.
La lance, s'enfonce. Plus profondément. Alors qu'il continue de le fixer. Bloquée, par cette carcasse. Le héros grec essaie. De l'arracher. Mais rien n'y fait, une pression l'agrippe. Remonte. Lentement. Fatalement. Le long de la hampe.

« Elle t'as entendu. Elle ne te laissera pas. Plus maintenant. Tu es au point de non retour. » Le Cardinal attrape la hampe. Alors que l'ivoire s'extraie de sa chair. Rampe. Grouille. Le long de cette arme. Arrivant jusqu'à lui. Jusqu'à ce héros, pour l'attraper. Pour s'enfoncer dans ses bras. « Combien de siècles … ? Ce n'est pas important … » Il avance, une nouvelle fois.

Alors que son sourire s'étire. Un rictus violent. Une lueur indécente brillant dans ses yeux. « J'ai été si patient … Si patient … Mérion … » Une main s'ouvre. Alors qu'un hurlement de douleur traverse les lèvres du héros. « Tu veux savoir ce qu'est la Pestilence … ? » Les appendices s'enfoncent. Plus profondément. Alors qu'une main se tend doucement vers le brun.
Une sensation qui lui écrase le cœur. Une morsure qui vient lui agripper le foie. Une douleur qui traverse son cerveau. Ses nerfs. Un à un. Qui se réveillent. Qui hurlent. Son sang – ou du moins ce qu'il pourrait imaginer comme son sang – qui brûle sa chair, son être.

La lance est lâchée, alors que le héros tombe au sol. Une histoire qui se répète. Encore. Encore. Toujours. « Les Cuirasses sont des parasites … Son essence va lentement prendre possession de chacune de tes émotions. De chacun de tes sens. » Il avance, alors qu'il arrache la lance de son corps. « Une éternité. Cela va te paraître une éternité. De plaisir. De douleur. De rage. » Il approche. Un pas lent. Alors que sa main passe contre sa blessure. Pour arriver à son niveau.

« Deviens un Berserker. Et tue les donc. » Lentement, le Cardinal sans nom attrape la gorge de Mérion. L'approchant jusqu'à lui. « Mais … nous savons tous deux le résultat, non … ? » Ses doigts serrent sa prise. De la douce rêverie au cauchemar d'un souvenir … il n'en fallait peu pour ressentir à nouveau ce sentiment. Celui de se laisser aller. À cette envie. À ce désir. De dominer. Ce putain de corps. Ce putain de héros qui veut lui arracher la seule chose qu'il possède. « Je te laisse ton nom. Mérion. Je te laisse ta destiné. Mérion. Je te laisse même chacune de tes émotions … »

Une forme. Qui se dessine derrière lui. Qui effraie le héros. Alors que les ailes de la phalène d'ivoire s'ouvrent sur eux. Alors que sa gueule s'ouvre lentement. « Mais il y a une chose que je vais garder … Ce corps. Ces connaissances. Cette mémoire … Alors sombre dans l'oubli. Et sens toi heureux … »

Il se redresse, alors que les appendices le soulèvent. Vers cette gueule ouverte. « Au moins une personne se souviendra de toi. Malgré tout. Mérion ... Apprend une chose. Lorsque l'on désir quelque chose ... » Un regard, vers la silhouette qui se fait lentement dévorer. Assimiler. « On fait en sorte de réaliser ce désir. »
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Message Re: [Début Mars 553] Par delà le sommeil ~ Solo   [Début Mars 553] Par delà le sommeil ~ Solo EmptyLun 16 Nov - 12:31
Je ne l'entends plus. Je ne l'écoute plus. Je n'ai que cette gueule face à moi. Cette horreur qui va arriver. Tétaniser. Paralyser. Immobile. Je suffoque. Ajax. Achille. Père … Frère … Pourquoi est-ce que cela doit m'arriver ? Je ne veux pas. Je ne veux pas mourir ainsi. Je ne veux pas disparaître.
Je ne veux que l'on m'oublie. Je refuse. J'ai combattu. Tant d'années. J'ai … tant fait. J'aurai pu … faire mieux. Si le temps m'avait été accordé.

Si le temps m'avait été accordé, j'aurai souillé mon âme de cette saloperie d'existence que tu as crée Acamas. Je l'aurai contrôlé. Dominé. J'aurai brisé chaque instinct de cette non-vie qui infecte mon corps. Mon corps. Que tu m'as volé. Que ton infecte engeance m'a volé. Et continue de me voler.

« Au moins une personne se souviendra de toi. » Je l'entends. Ça. Je l'entends. Je baisse les yeux, Alors que je sens déjà cette créature agripper mes jambes. Je le regarde. Ce déchet. Et je comprends. Alors que mes souvenirs. Mes connaissances. Alors que tout ce qui compose mon expérience martiale remonte à la surface. Alors que le reste est lentement dévoré. Je fixe son sourire. Sa folie qui anime son regard.
Il se délecte du spectacle qu'il voit. De mon corps. Qui s'enfonce dans cette gueule. J'essaye d'attraper quelque chose. Alors que je ne sens même plus la douleur.

Tout ça … pour ça …
J'aurai préféré mourir … devant les portes de Troie.



***

Des paupières s'ouvrent. Doucement. La silhouette du Cardinal se redresse. Difficilement. Une violente douleur lui empare le torse aux premiers mouvements, le faisant vaciller. Mais il arrive à perdre cette position couchée, celle de l'inconscience, pour s'asseoir contre la paroi humide de la caverne.
Les ronces d'ivoire se fanent. Lentement. Alors qu'il pose sa main contre cet endroit. Là où la lance avait percé son corps. Dans cette ultime confrontation. Douleur. Mais pas seulement. Il sent l'humidité du sang. Son odeur. Sa présence. Le manteau de voyage. Puis la tunique. Ces vêtements sont retirés. Pour mieux observer la plaie particulière.

Elle commence déjà à se refermer, sous l'impulsion de la Pestilence. Mais le sang, lui, coule encore un peu. Traçant quelques arabesques sur son torse. Son doigt vient en chercher quelques gouttes. L'observer. Fermer les yeux. Alors qu'il ferme ses doigts. Se concentrer. Dessus. Sur cela. Sur cette chose. Alors que de nouveaux murmures résonnent. Pas ceux du héros. Non. Différents. Directement depuis ce sang.

Quelque chose que couvrait la voix de Mérion. Quelque chose qu'il désir. Autre chose que l'humanité qu'il apprend à découvrir. Autre chose que la Pestilence. Quelque chose qui ne lui appartenait pas. Qui lui a été offert. Un instant le parfum de la Déesse de la Passion revient à ses narines. Une autre mémoire que celle de celui qui voulait reprendre son corps. Celle de celui … qui a volé ce corps. Quelque chose qui s'était réveillé, peu après Son départ. Quelque chose qui accompagne le poison qui s'articule autour de chaque cellules sanguines. Un héritage.
Un héritage qui lui est offert. Un héritage qui lui a été donné. Un savoir. Qui peut être utilisé pour la guerre. Pour son Pontifex.

La douleur se calme. Sa respiration aussi. Pendant un instant, les yeux du Cardinal se ferment. La Pestilence, la Bête sans nom. Ainsi est présentée cette Cuirasse. Un nom. Qui ne lui appartenait pas. Et qu'il refuse de porter. Car ce nom est celui d'une âme qui n'est pas la sienne. Qu'il a commencé à construire. À porter. Par son sang. Par l'Obsidienne. Par l'Ivoire. Une âme qu'il désir continuer de porter. Qui ne sera pas dévorée.

Pas encore. Du moins. Pas maintenant.

Un sourire à cette pensée. Un rictus amusé. « Un nom. Hein. » Un nom à graver sur sa pierre tombale. Un nom qui voudra signifier quelque chose. Le nom qui ne sera pas le premier mot qu'il dira, sans connaître la réalité derrière ce simple murmure, à la fois d'apaisement et d'appréhension.
Passant sa main dans ses cheveux, le Berserker se redresse. Attrape sa tunique, pour la remettre contre sa peau de cendre. Observant le manteau noir. Un nom qui n'est plus lié à cette ombre.

Lentement, il glisse ses doigts. Le sang se soulevant, animé par son cosmos. Une petite impulsion, pour cristalliser la chose. Pour lui donner une forme précise. Un nom donné. Un nom qu'il appelle. Qu'il a appelé à un moment, dans un murmure. Pour son simple esprit. Un nom qui l'a charmé. Un nom de cette terre. L'humanité aime voir les choses se matérialiser. Elle aime le concret, autant que la philosophie. Mais ce souvenir physique ne sera qu'éphémère. Des lettres. Qui viennent nommer définitivement son âme. Son cosmos. Son être. Avant de s'effriter. Simplement. Tout comme ce manteau de noir. Tandis que le Cardinal quitte les lieux, prêt à faire face à la fraîcheur de l'extérieur.

Żelisław avance alors. Quittant le tombeau naturel de Mérion.
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