[Mi-mars 553] Peut on naviguer sur une mer de glace ? [PV : Calypso & Endymion]

Un diplomate s’était présenté à la délégation atlante le lendemain du premier soir du bal, porteur d’un message du Grand-prêtre d’Asgard. Ce diplomate était connu du Légat et de sa sœur et le trio échangea quelques mots. Si le Légat avait repris le masque de sa rigueur et de son sérieux politique, le diplomate sembla échangé quelques mots avec sa sœur. Après tout, il était arrivé les mains chargées de cadeaux pour les deux Merinita. Un vieil ouvrage de légende pour le Légat et une larme ouvragée en acier damassé pour Aurora. Un cadeau qui avait fait mouche, à l’image des premiers anneaux envoyés par le Nord. Pour le reste, votre supérieur s’est tourné vers vous, après le départ du diplomate. Il vous explique la situation, ce qu’il attend de cette rencontre. Les relations avec le nord sont particulières, la méfiance de mise. Surtout avec ce diplomate et le Grand-prêtre à venir, possible responsable de la mort d’un des vôtres, une chose qu’on n’oublie pas facilement en Atlantis.

Les conditions du rendez-vous avec le représentant d’Asgard sont simples. Le rendez-vous est quasiment public. Convenu dans un lieu neutre, la salle de réception d’un noble de Camelote. Pas un noble ni un Ligure, mais une riche marchant au statut suffisant pour offrir ce genre de service. Si c’est, comme toujours, à Aurora de veiller sur le Légat, cette dernière toujours dans son ombre, il demande votre service. Il vous demande de vous préparer à le suivre et devenir l’accompagner. Non qu’il craigne quelque chose, du moins, pas plus que d’habitude, mais il s’agit là de montrer qu’Atlantis est une puissance avec laquelle il faut compter, une puissance qui sait recevoir mais sait aussi représenter.

Une fois ceci fait, la délégation se met en route, arrivant directement sur place. Les gens du marchant vous informes que personne ne se trouve dans la maison, si ce n’est deux domestiques. L’un pour gérer l’intendance de la demeure, l’autre pour répondre aux besoins des invités. On vous demande donc de suite si vous voulez boire ou manger quelque chose. Vous êtes les premiers arrivés, la ponctualité du Légat n’étant plus à prouver.

Citation :

À vous de voir comment vous vous préparez à cette rencontre et des actions que vous désirez mettre en place une fois arrivée sur place

Citation :

Arcane III addict.

Tu sens que l’intendant est mis mal à l’aise suite à tes questions, très mal à l’aise. L’approche, trop direct, de l’attaquer ainsi de front ne l’encouragea pas à vraiment répondre à tes questions, non pas qu’il ne voulait pas, plutôt qu’il ne savait pas trop quoi répondre à tout ça. Ce que tu apprendras, néanmoins, dans sa gêne, c’est que son maître se trouve dans une de ses résidences secondaires, qu’on l’a payé pour ça et que c’est une pratique politique courante, à Camelot ou ailleurs, quand on n’a pas de demeure officiel et qu’on désir tenir des rencontres importantes. Son maître commerce des peaux avec le Nord, c’est comme ça qu’il a été contacté par Asgard pour organiser la rencontre. Le reste, il s’éclipsera de ta compagnie à la première occasion, trop content d’échapper à cette inquisition.

Pour le reste, le serpent qui se balade dans la maison ne trouvera rien. Ses cartes restant silencieuses ou du moins, ne révélant rien sortant de l’ordinaire. Rien non plus dans la cuisine, si ce ne sont quelques bouteilles de vins préparés et des viandes qu’on a mis à chauffer au cas où. La cuisinière semble un peu surprise de te voir là, mais ne dit rien, un peu intimidé par ta présence.

Du bruit dans l’entrée vous informe que la délégation est arrivée. Une voix d’homme, suave et chaleureuse se fait entendre. Discutant avec l’intendant qui s’est placé dans l’entrée. Il n’y a pas que ses seuls pas et c’est un total de deux ou trois hommes que vous pouvez entendre d’où vous vous trouvez dans la maison. L’un des hommes se dirige directement, accompagné d’un des siens dans la salle où attend Orpheus et vous entendez la porte se fermer. Commence alors la grande conversation entre les voix divines. Pour le reste, l’une des formes se met, comme vous, à fouiller la maison.

C'est un homme aux cheveux noirs et à l'air taciturne, des boucles d'oreilles en argent sur l'oreille. Un collier en bois sculpté autour du cou. Des vêtements sombres et simple, qu'on oublie facilement dans une foule, de facture moyenne. A son tour, il disparaîtra rapidement au détour d'un couloir, vous ne trouverez plus trace de lui.

Citation :

Endymion : Je considère que tu es dans la cuisine quand arrive la délégation d'Asgard. Si tu souhaites inspecter cette dernière en détail, lance 1D10+Acuité, le résulta te sera envoyé par mp pour que tu puisses rédiger ton poste.

Calypso : Je considère que tu es en train de faire la fouine (<3) quand arrive la délégation et que tu rates de peu le grand prêtre et son garde du corps.

Citation :

Toujours Arcane III

Calypso

Aucune trace de l’homme que tu cherches. Tu entends quelques légers craquements dans l’escalier qui mène à la cave, sûrement s’y est-il aussi dirigé. Après tout, l’usage des ombres et le contre-espionnage ne sont pas l’apanage des marinas. Surtout quand, ceux qui ont organisés la rencontre, ont pris soin de vous laisser arriver les premiers. Eux aussi ont besoin de faire leur tour de sécurité. Toi qui, entraîné, ne peut que trouver ça normal. Toi qui, entraîné, ne peut aussi que te méfier des pièges qui pourraient être de nouveau tendu. D’où tu te trouves dans la maison, tu ressens une explosion de cosmos dans la salle de réunion où discutaient les envoyés divins. Tu reconnais le Cosmos d’Orpheus, brûlé très haut, rapidement, et s’éteindre tout aussi vite. Tu perçois le cosmos d’Aurora commencé à s’étendre et se briser tout aussi vite. Pas comme celui de son frère, qui est semblable à une chandelle soufflée, non. Le sien semble simplement fracturé, comme un miroir brisé. Un cosmos que tu ne connais pas semble suivre le même chemin que le Légat. Brûler et s’éteindre. Deux autres restent. Un, en terme de puissance, semblable à celui d’Orpheus. Un autre, bien plus puissant… Tu entends de la cave les pas frénétiques de quelqu’un qui remonte en trombe, l’ombre d’Asgard venu poser ses yeux dans les cuisines semble se précipiter vers la salle de rencontre.

Endymion

On t’adresse un signe de tête quand tu rentres. La première chose qui retient l’attention d’un nouvel arrivé, c’est le guerrier accompagné de cet homme aux longs cheveux gris. Il est bardé de fer et de métal aux couleurs sombres, comme si du sang séché recouvrait sa maille, mais il s’agit, en y regardant mieux, de la couleur du métal à certains endroits, se confondant avec le noir. Difficile d’en identifier la nature, mais la protection travaillée ne semble pas laisser deviner un trait de peau du guerrier qui, stoïque, miroir d’Aurora, reste derrière son chef.


Le Grand-prêtre discute d’une voix posé avec le Légat. C’est un homme de taille honorable, un mètre quatre vingt, peut être un peu plus ou moins. Sec et svelte, un corps athlétique. Des traits, indiscutablement masculin, mais avec une douceur féminine. Des traits qu’on ne s’attend pas à trouver en croisant un représentant des guerriers divins d’Odin. Si son protecteur est vêtu d’armure, lui, a la mise implacable. Digne des plus belles tenus montré par les grands pour le bal. De la soie travaillé de différentes façon, de différente épaisseurs et de différentes couleurs. Des bijoux sobres mais riches, parsemés avec élégance.

De grands sujets sont déjà sur la table et la question des politesses a été vite expédiée. Un sujet sensible, celui des noms de traître donné au Légat, des noms qui évoqueront sûrement des souvenirs à un ancien dragon des mers : Nereus & Réa. Puis, ce sujet rapidement expédié, la voix des mers ne désirant pas s’étendre dessus trop rapidement, passe à la mise en place d’un accord. D’abord l’idée d’une délégation atlante se rendant à Asgard, un sujet qui ne semble pas plaire au Grand-prêtre, qui, en finesse, botte en touche mais sans duper le Légat qui attend un peu, abordant un autre sujet, avant de revenir à la charge. Ce dernier répond alors, expliquant que c’est la volonté d’Odin de conserver Asgard comme terre sacré à l’usage de son peuple seulement et loin des guerres grecques. Une chose que le Légat demande à explicité avec plus de précisions. Et c’est quand le représentant du Nord s’apprête à répondre que le monde bascule sous vos yeux.


Le Légat est le premier à s’en rendre compte. On l’attaque directement et il répond en faisant exploser son cosmos. Un triangle de cosmos se forme rapidement, se refermant sur la forme qui devient bien réel et empale le Légat sur une lame à l’acier iridescent , entrelacs de légion de couches de métal iridescent. La forme qui se dévoile est celle d'un guerrier à l'armure noir et argenté, de l'ordre des ligures, maître de la cité. La lame transperce la voix des mers, lui arrachant un gargouillis étrange, sûrement car la lame lui a transpercé le poumon. Et dans le même mouvement, deux lames de cosmos sont dirigées droit vers le Grand-prêtre d’Asgard. Tout aussi pris de cours, tout se passant à des vitesses que seuls les plus puissants éveillés peuvent attendre. Mais, l’attaque sur Orphéus a permis au garde d’Asher de se placer devant lui, encaissant une partie de l’attaque et mourant sur le cou. Mais la mort de son gardien n’est pas suffisante pour empêcher l’envoyé du Nord d’être blessée et déjà le sang commence à couler sur son vêtement. Et son cosmos de s’élever, pour reprendre le contrôle du triangle du Légat et empêcher l’assassin, déjà se dirigeant vers un mur pour le traverser, par la force ou le cosmos ? Et ce dernier semble ralenti. Il jette alors un regard vers le dragon des mers, puis vers la porte. Le corps du légat s’écroulant, en même temps que le cosmos d’Aurora qui s’est levé et s’est brisé, devant son frère aux portes de la mort, respirant difficilement.

Citation :

Endymion & Calypso : L'assassin est retenu, il est possible de la défier, ce qui sera automatique accepté de sa part. Si vous ne faites rien, il pourra s'enfuir. Libre à vous d'agir à votre guise.

Son visage semble déformé par une nouvelle douleur quand la glace s’applique sur sa plaie, mais rapidement, il semble plus paisible. Ton cosmos fait son œuvre, mais il est trop tard. Le coup de l’assassin a été porté avec talent, quelqu’un qui, visiblement, sait ce qu’il fait. Il aurait déjà été difficile, voir impossible, de soigner une telle blessure en étant là juste après, mais le temps, pourtant très cours, qu’il t’a fallu pour venir jusqu’à lui a été trop. Il meurt, et tu ne peux rien y faire. Il s’enfonce doucement dans l’ombre et a sûrement déjà fait ses premiers pas sur la Route Ténébreuse vers les terres de l’au-delà. Comment protéger son corps et son âme des mains pâle du Sombre Monarque ? Car, bien que servant de Poséidon dans cette vie, il appartiendra au roi des enfers dans l’autre, comme toute chose qui vit et respire en ce moment…

Une quinte de toux le secoue. Un effort herculéen pour cet homme pourtant si fort. Aurora a toujours été son ombre mais en ce moment précis, elle est l’ombre d’elle-même, incapable de bouger face à son échec et face à la mort justement de celui qui lui donnait corps dans notre monde. Que fait une ombre après tout, sans personne pour lui donner naissance ? Mais, après avoir craché une trop importante quantité de sang, souillant son visage de rouge, il cherche quelque chose de sa main, la tienne ? Et tu entends qu’il fait un effort pour parler et que cet effort lui sape ses dernières forces, mais, plus que tout, ce qui a toujours compté pour lui c’est Atlantis et quelques pouces d’acier dans un poumon ne l’empercheront pas d’être le Légat.

« - Sceau… fragile… abysse. »



Une nouvelle quinte de toux le secoue et son corps bas vite, trop vite. Il ne battra plus longtemps encore. Il tourna alors la tête l’homme aux cheveux de cendres, qui semble maintenir quelque chose avec son cosmos, ralentissant le Ligure assassin. Le sang, de plus en plus visible sur son épaule. La lame qui l’a atteint a fait peut-être plus de dégâts que prévu. Devant lui, cet homme qui avait eu un rôle similaire au tien, du moins, tu supposes qu’il s’agisse de lui. Le corps maintenant complètement recouvert d’une armure fait rempart entre la voix de ses dieux et cet assassin. Pourtant, il sait que, comme son compagnon mort, il ne sera sûrement pas assez.

« - Espions… Sénat... Muiens... »

Sa voix se fait de plus en plus faible et il se retourne vers toi, un léger sourire qui se dessine sur ses lèvres ?

« - Loki… »

Ton cosmos lui a sûrement permis de transmettre ces dernières volontés, du moins, plus qu’il n’aurait pu sans ton assistance, mais déjà, l’étreinte sombre se refermer doucement sur son coeur…

Au moment où, peut être, tu semblais te diriger vers le combat et l’assassin, tu sens quelque chose qui t’attrape le poignet. Ce n’est pas Orpheus, que la vie doucement quitte, mais bien sa sœur qui refuse de te laisser partir. Tu peux lire dans ses yeux le désespoir profond. Sa main tremblante semble pourtant conserver la poigne de la jeune femme. Elle est trop affectée pour penser normalement, et trop apeuré pour garder ce masque de devoir que son frère aurait aimé la voir porter. Elle sait ce qu’elle doit faire, mais elle semble ne pas y arriver. Ses yeux hurlent son envie de fondre en larmes, mais quelque chose au fond d’elle l’en empêche. La fierté ? La souffrance ? Le refuse d’accepter cette vérité pour inéluctable. Tu vois pourtant qu’elle essaie de dire quelque chose mais que cela semble extrêmement difficile pour elle, et qu’il lui fallait monopoliser toute sa volonté pour ça. Elle finira simple par te dire, bafouillant :

« - R...R...reste. Ne… le laisse pas. Ne me laisse pas... »

Citation :

Calypso : tu peux lancer 1D10 + Acuité s’il te plait

Ta mention de la cité sous-marine semble redonner à la jeune femme un semblant de contenance. Le rappeler à ce qui compte vraiment : son devoir. Bien qu’elle ait échoué dans ce dernier, bien que son frère, une partie d’elle-même, gisant à ses pieds, bien que son Légat, l’autre parti d’elle, se trouve sans vie. Elle n’a su protéger ni l’un, ni l’autre et peut-être fatalement, que c’est cet échec qui ajoute à son désespoir. Mais elle s’accroche, car il le faut pour Atlantis, car c’est ce que lui, aurait fait à sa place, car ça serait ce qu’il aurait attendu de sa sœur. Alors elle sort ses lames et se place devant le corps de son frère, pour le protéger. Car dans un monde où l’on peut souiller les âmes en plus des corps, mourir une seule fois est souvent une chance. Pourtant, vos regards ne se lâchent pas, malgré la distance qui vous sépare maintenant, malgré le combat qui se déroule sous vos yeux. Sa résolution vacille, mais elle tient bon. Car, tout comme toi, elle le doit.

Tu vois le visage couvert de métal tourner vers toi et te suivre du regard. Scrutant le moindre de tes mouvements, près à frapper à son tour, pour défendre son maître. Mais, voyant tes intentions, voyant la douleur qui marque des traits, surtout, ayant pu observer ce que tu as tenté de faire sur ton seigneur, il te laisse approcher du sien et se place entre vous et le chaos du combat, miroir d’Aurora. Pourtant… La glace se gorge de rouge et rapidement, le sang forme une poche contenu par la glace, mais la blessure ne semble pas s’arrêter de saigner. C’est comme si… quelque chose semblait empêcher ta glace de vraiment faire son office et, vraiment plus que cet élément froid qui, en temps normal, brûlerait les chairs plus qu’ils ne les soigneraient, c’est ton cosmos que quelque chose semble empêcher d’arriver. La voix du Nord pose alors un regard sur toi, froid et sans aucune forme d’expression, concentré à sa tâche. Mais déjà, tu peux sentir le cosmos de ton légat s’étioler, la force d’Asher le suivre… Il ne reste plus beaucoup de temps pour empêcher ce traître de fuir.

Des perles de sueur sont visibles pour le visage pourtant si lisse de la voix du Nord. Il conserve, malgré la situation, un clame d’apparence qui en ferait pâlir plus d’uns. Il est quasi impossible de savoir exactement à quoi il pense dans ce moment précis, ce qu’il compte faire ou que l’imminence de la mort semble ou non l’effrayer. Il est concentré tout entier vers son objectif : tenir la prison pour empêcher l’assassin de s’échapper. Sans cette utilisation de l’arcane du Légat, il n’aurait pas été en mesure de le faire, à mesure que tu passes du temps sur la blessure, tes mains se teintant de rouge. Il semble écouter votre conversation, il tourne enfin la tête vers vous, toujours froid.

« - Donne lui ton cosmos, qu’elle essaie d’arrêter ce saignement. C’est tout ce que nous pouvons faire pour le moment, mais ces chiens paieront. Et le prix sera élevé. »

La froideur de sa voix ne fait qu’ajouter du poids à ses menaces, pourtant, dans sa voix, on pouvait lire l’épuisement et l’affaiblissement. Plus il perdait de sang et moins il pourrait continuer. Son âme damnée fit alors un pas vers toi, posant sa main sur ton épaule et doucement, y déversant son cosmos. Peut-être qu’à deux, vous pourrez faire quelque chose ? Mais cette accalmie n’est que de courte durée, à peine le temps de se consacrer un peu à la blessure de la voix d’Asgard qu’un torrent de cosmos vous balaie. Retenant vos mouvements, vous empêchant de sortir ou de courir comme vous le voudriez.

Le cosmos de la jeune femme se repend, voulant chasser le mal causé par l’assassin, chasser cette forme d’entrave qui agissait sur l’assemblée avant de se retourner contre eux, dans un ultime atout lancé par le Ligure ou du moins, celui qui semblait faire parti de cet ordre étrange. Alimenté par le cosmos du guerrier divin, le pouvoir de l’Atlante ne semble néanmoins pas suffisant pour chasser cette aura qui a entouré les ceux qui étaient ciblé par le meurtrier du légat mais, la plaie du Grand-prêtre semble arrêter de saigner. À défaut d’avoir empêché la vengeance de s’exercer, ce pouvoir a permis de le priver de double réussite : une tête couronnée a roulé, pas deux. Une victoire amère pour tous… Ce dernier se lève, titubant un peu, une toux longue, profonde et sanglante. La blessure est grave.

« - Va voir s’ils ne sont pas plusieurs, fouille la maison. Retrouve Vali et Narfi dehors, envoie les chasser. »

Il obéit simplement à son maître, la fatigué d’avoir donné beaucoup de son énergie visible dans sa démarche, mais la situation ne laisse pas de temps à la fatigue, c’est le moment d’agir. C’est à peu près le temps qu’il faut au dragon des mers pour quitter et revenir dans la pièce, celle de finir de soigner les blessures. La voix du nord tourne alors la tête vers celui qui vient de rentrer, celui qui a combattu.

« - Vous vous êtes bien battu. »

La voix froide du moment laisse place à la voix lasse de quelqu’un qui a perdu beaucoup de sang, à quelqu’un qui a vu la mort de près, de très près. Il place ensuite ses yeux vers celle qui a, plutôt que choisir la guerre, voulu défendre la vie :

« - Et vous avez tenté l’impossible... »

Il prend une profonde inspiration et c’est l’homme d’état qui reprend le pas, toute trace de fatigue ont quitté sa voix.

« - Pour le reste, ce Ligure est on ne peut plus authentique. Du moins, il en a tous les éléments : que ça soit les couleurs de son armure, la forme de son aura ou encore ce qu’il s’en dégage… Les trois formes que vous décrivez, c’est simplement la trinité de vos divinités qui protègent cette cité. »

Une nouvelle toux le saisit et le coupe dans sa déclaration.

« - Dressez moi la liste de tout ce que vous avez vu, les petits indices peuvent nous en apprendre plus sur cet homme. Il se peut qu’il s’agisse d’un Ligure voulant nuire à leur futur roi ou quelque chose d’autres… Et je pense que, nous sommes unis dans cette affaire, une union de sang ! Il faudra faire très attention à qui nous allons parler de ce qu’il s’est passé ici… »

Les yeux froids et sans vie de la voix du Nord se posèrent alors sur Calypso et il reprit alors :

« - Des dormeurs. Je doute qu’ils soient au courant, mais des questions leur seront posées. »

La voix de ce dernier ne laissait augurer rien de bon pour les pauvres hères qui n’avaient fait que ce trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Il se lève alors et ramasse la dague, la soupèse et en teste le tranchant du pouce. Puis fait disparaître l’objet sous sa veste avant de reprendre :

« - Cela nous sera utile. De l’acier damassé… Une lame de bonne facture, un acier rare et solide. Peu sont ceux capable de forger un tel matériau... »

Il laissa sa phrase en suspense, se perdant dans sa réflexion. Tous écoutèrent alors le dragon des mers faire son récit et, toi qui avais braqué tes yeux sur Aurora, tu pourrais voir qu’elle s’était d’une certaine façon ressaisit et qu’elle observait cet homme aux cheveux de cendres avec les yeux de celle qui le découpent dans le moindre détail pour jauger celui qui aurait dû visiblement partager un sort similaire à celui de son frère bien-aimé. Le Grand-prêtre resta silencieux jusqu’à la fin de l’explication d’Endymion, l’air concentré, cherchant à attraper au vol le moindre indice et la moindre petite bride d’information.

« - Pour les épreuves qu’il vous a infligées, je ne sais pas. L’ombre de vous-même, je dirais que c’est un classique. Après tout, ne faut-il pas battre ses démons pour pouvoir devenir un noble chevalier ? La suite par contre est plus… choquante ! La dame, le dragon, la trinité, voilà trop de choses que nous ne pouvons ignorer. Tout cela semble bel et bien frappé du sceau des Ligures. »

Il se tourna ensuite vers Endymion, ne regardant plus dans le vide pour mieux se concentrer. Lui aussi était politicien. Et quand le dragon eut terminé, il reprit :

« - Pour votre politique interne, c’est votre problème. Pour ce qui est de l’extérieur, s’il devait y avoir des personnes qui auraient remarqué les explosions de cosmos, elles seraient déjà intervenues, je pense. La barrière ne vous a pas empêché de vous battre n’est-ce pas ? Qui d’autre qu’un Ligure pourrait briser cette propre barrière ? »

C’est ce moment-là que la sœur du Légat choisit pour intervenir :

« - Je vais ramener son corps à Atlantis. Il faut le protéger, Poséidon doit savoir, il doit avoir des conseils à nous donner… je dois lui parler. Vous devriez rester ici. Je devrais pouvoir cacher la nouvelle au Sénat pendant quelques jours avec l’aide du Secret mais...»

Et elle regarda le Grand-prêtre qui lui adressa un sourire du circonstance. Pas besoin d’en dire plus devant un étranger, les deux Atlantes auraient sûrement compris tout ce que ça impliquait dans le jeu politique de la cité engloutie.