[Mi-mars 553] Peut on naviguer sur une mer de glace ? [PV : Calypso & Endymion]

Demande

J'écoutais, j'analysais... Et un élément me fait tiquer.
Or, je n'étais plus vraiment en état de faire silence de mes aspirations.

Pardon Grand prêtre mais... Je souhaiterais récupérer cette lame, pour la faire analyser par nos plus éminents forgerons. Notre Légat est mort, il est donc nécessaire de pouvoir étudier tous les éléments, toutes les preuves dont nous pouvons disposer pour faire éclater la vérité sur ce drame...

La demande courtoise cachait mal le feu qui me consumait. Je n'avais pas beaucoup apprécier cette initiative de la part de celui qui avait échapper de peu au sort d'Orpheus, par l’intervention de Calypso.
Il nous devait bien ça... Et bien plus encore.
Sans grande surprise, le dignitaire orienta nos soupçons sur les Ligures, avec des élément factuels et difficilement opposables. Toutefois, j'allais devoir rester l'esprit ouvert sur toutes les possibilités. Car, hormis moi, qui pourrait s'en charger ? Aurora et Calypso avaient bien asses souffert, et je ferais tout pour les protéger autant que possible.
Justement la sœur du Légat nous fit part de ses projets, et j’acquiesçais à ses propos en guise de soutien inconditionnel.
Calypso demanda alors au grand prêtre rescapé de nous laisser seul, supplique que je jugeais pertinente, tant nous avions besoin de parlé à cœur ouvert, et sans oreilles indiscrètes à proximité.
Restait encore à voir si le dignitaire allait accéder à nos deux demandes et nous laisser à notre chagrin.
Il me revint alors les propos de Snorri, le serviteur rencontré quelques nuits auparavant. Et mon regard se fit plus dur, plus suspicieux. Un élément important à mes yeux allait se jouer d'ici quelques instants...

Le visage de la voix du Nord passe de l’un à l’autre. Le moment est venu pour lui de se retirer. Asher se lève déjà pour que les Atlantes puissent discuter ensemble, qu’une demande lui ait adressé. Il s’arrête alors et son regard se pose sur celui du dragon des mers. Il reste silencieux un moment.

« - Etes-vous sûr ? Atlantis, bien que réputé pour ses talents dans l’usage des métaux et tout aussi légendaire pour ses complots et ses intrigues. Cette attaque peut tout aussi bien être lié à vos terres après tout. Êtes-vous sûr de vouloir prendre le risque ? Enfin, je peux accéder à votre demande après avoir moi-même confié l’objet à quelques… artisans qualifiés. Les mêmes qui ont fabriqués les anneaux que mon représentant a donné à votre feu votre Légat, si cela vous parle. J’ai peur surtout que vous ne perdiez trop de temps à faire ceci et nous jouons ici une course contre la montre. »

Ce point de conversation réglé, que la dague retourne dans les mains du dragon ou, le Grand-prêtre salut tout le monde et s’en va rejoindre les siens qu’il a déjà dépêché sur la traque de l’assassin, de même que le corps du guerrier divin mort pour protéger son maître, le prêtre le prenant sur son dos en quittant la pièce. Laissant enfin les enfants des mers seuls dans cette maison où le sang n’a que trop coulé. Aurora était restée immobile jusqu’alors, le laissant parler et le regardant d’un œil sérieux. Le choc passé, elle semblait avoir repris un peu d’énergie. Elle se retourne enfin vers toi quand la porte fini par claquer. Et t’adresse un sourire qui cache mal la douleur qui la ronge au plus profond d’elle-même.

« - Il le faut pourtant… Il y a quelque chose qui sent mauvais dans cette histoire. Trop mauvais. Mais je n’arrive pas à savoir quoi. Ce qu’il dit a l’air… vrai. Mais je pense qu’il y a quelque chose d’autres. Quelqu’un doit faire la lumière sur cette affaire à Atlantis. Il ne faut pas non plus que nous ayons l’air faible devant nos ennemis. »

Son visage s’est fait dur, celui d’une femme résolue. Une colère brûlante qui danse dans l’irise de ses yeux où se disputent le vide d’une tristesse sans fond. C’est sûrement ça qui la fait tenir. Un sourire plein de compassion t’es de nouveau adressé, Calypso et une main pleine de tendresse se pose alors sur ta joue.

« - Je te dois bien ça… Je t’écoute alors. »

Citation :

Le Grand-prêtre quitte la pièce, il est bien entendu possible de continuer de discuter pour la dague, juste pour que les choses avancent, j'ai considéré que le reste du rp se déroule après son départ.

La douleur est cuisante et ne se dissipe pas avec les minutes qui s'écoulent ou le départ du Grand-Prêtre, lequel n'a pas daigné donner son nom, ou un moyen de le retrouver. Une faute diplomatique qui vient ajouter au ressentiment général, au désespoir de la Nymphe, à ce fiasco total. Si elle avait connu l'issue de tout cela à l'avance, sans doute aurait-elle laissé l'homme à son sort et aidé son compagnon Marina afin au mieux de pouvoir déverser sa haine quelque part. Mais il était trop tard.

Dans le trou béant et encore vif qu'était son cœur à cet instant, Aurora illuminait le noir insondable. Et cette main, cette chaleur bien vivante... Calypso s'y abandonna un instant, fermant les yeux contre cette paume amicale. Lorsqu'elle les rouvrit, il fallut parler, formuler ces mots qui lui tiraillaient la poitrine sans pitié. Elle inspira un grand coup, puisant dans la confiance de la jumelle un peu de force.

"Fais très attention à toi... S'il t'arrivait quelque chose je..."

Elle étouffa le nouveau sanglot qui voulut s'extirper de sa gorge, ses idées noires mourant sur ses lèvres comme la vague sur le rivage. Elle n'y survivrait probablement pas. C'est ce que son âme répondait quand elle se posait la question. Aurora devait bien le savoir, à la regarder défaite, mais il avait fallu que ça sorte, au moins à moitié.

"Je me déteste de te demander cela... Comme dit Endymion, si nous devons faire comme si ce n'était rien alors... alors..."

Incapable d'achever sa phrase, la lieutenante souleva doucement le poignet d'Orphéus sur lequel était toujours placé le Bracelet d'Orichalque. Arborer ce symbole signifiait avoir l'appui de Poséidon, parler au nom d'Atlantis, et accessoirement être reconnu comme Légat officiel. Si Aurora devait cacher la mort d'Orphéus à Atlantis, et si on découvrait la supercherie, bon nombre voudraient s'approprier cet objet sacré et inimitable. Le conserver les aiderait non seulement à garder la tête hors de l'eau à Camelot, mais éviterait aussi qu'on attente à la dignité du Merinita tombé au champ d'honneur. Cependant, Calypso ressentait cela comme du pillage, et c'était pour cette raison qu'il lui fallait l'aval de la jumelle.

"Acceptes-tu de nous confier le fardeau d'Orphéus ? Je le remettrai au temple dès notre retour, en main propre."

Plan improvisé

Oui, j'en suis certain.

Malgré mon abattement intérieur, j'offris une réponse claire au grand prêtre. Non que je doutais de la qualité des armuriers d'Asgard, mais la vie d'Orpheus avait été fauchée par cette lame. Et, je savais qu'en la confiant à Aurora, elle serait entre de bonnes mains.
Aucun complot, aucune manigance ne pourrait soustraire cette clé du mystère de la vigilance de la sœur de notre défunt Légat. Et même si notre Sénat pouvait être infiltré par nos ennemis, je savais que Cinead saurait faire le nécessaire.
En outre, nous n'avions aucune alliance avec le royaume du Nord, la méfiance basique restait donc la norme.
Une fois le dignitaire parti, j'écoutais la conversation entre les deux femmes, avant de glisser la lame assassine entre les paumes d'Aurora.

Tout repose désormais sur toi... Je te fais une entière confiance. Remets là à qui de droit pour en tirer les informations nécessaires.

Je vis alors que Calypso s'emparait du bracelet d’orichalque, propriété de la Voix de Poséidon. D'abord choqué par ce geste, j'en compris vite l'intérêt. Et à dire vrai, la réflexion de la nymphe semblait tout à fait pertinente. A elle ce fardeau des apparences, à moi le poids martial. Quel duo... Désormais dos à dos pour éviter de tomber chacun de notre côté, écrasés par notre solitude dans cette cité désormais hostile.
Je reposais mon attention sur la jumelle en deuil.

J'y suis totalement favorable... Orpheus n'aurait pas voulu que nous paraissions faibles ou abattus. Et Calypso me semble la plus apte à endosser ce rôle temporairement, au vu de la situation. Quant à toi... Tous nos espoirs reposent sur ta prudence. Cinead t'aidera, j'en suis certain.

Une bonne purge du Sénat semblait désormais nécessaire, mais je me gardais bien de partager cette pensée. Pour le moment...
Mon regard compatissant revint alors vers la nymphe courageuse.

Inutile de rester plus longtemps ici. Je vais me rendre immédiatement à l'auberge où séjourne les Saints. Ils restent nos alliés... Et je ne tiens pas à ce que l'assassin en fuite tourne son épée sur le Grand Pope. Même si je lui demanderais de ne pas ébruiter l'affaire...

Aurora regarde gravement les deux marinas. Elle prend la lame confiée par le dragon des mers et la fait disparaître à son tour dans ses vêtements. Elle la place aux côtés de ses autres armes et sûrement que cet objet trouvera le chemin du secret des abysses pour qu’il en soit extrait la moelle substantiel. Puis, son regard passe sur le corps de son frère qu’elle fixe un temps, comme si de nouveau, elle était partie. Mais son regard toujours brûlant et dur indique qu’elle est loin d’être tombé de nouveau dans cet état catatonique, le devoir ayant repris le dessus sur ses propres émotions. Et enfin, son regard se fixe sur le dragon des mers, lourd et assassin.

« - Ferme là. »

Dit elle simple à son endroit. Avant de s’avancer vers le corps d’Orpheus, de poser doucement la main sur le visage de son frère puis de se saisir de son poignet pour y déloger le bracelet. Elle se redresse alors.

« - Il t’aurait fait enfermer dans les pires niveaux de notre prison pour avoir dit ça tu sais. Les saints ne sont pas nos alliés. Ne l’oublie pas et si tu tentes quelque chose avec eux, ça se retournera contre toi, d’une façon ou d’une autre. Tu imposes une direction à notre politique. »

Elle fixe alors le bracelet avec lequel elle joue un peu et reste silencieuse quelques secondes, un peu moins d’une minute au total. Une voix froide à travers laquelle perce une colère un mal contenu, dirigé contre plusieurs personnes :

« - Ce n’est certainement pas elle qui doit avoir le bracelet. L’objet n’est rien aux yeux des chiens de la surface. Ils ne savent pas ce que cet objet représente. Mais il pourra peut-être vous être utile. Mais, je suis désolé Calypso, c’est à Endymion de le porter. »

Elle fait un pas vers Endymion et dépose le bijou dans ses mains. Son regard en dit long sur ce qu’elle pense à cet instant des deniers mots du dragon.

« - Ne profite pas de ce moment pour faire en sorte que le vent tourne en ta faveur, Endymion. Les saints ne sont pas nos alliés. »

La voix d’Aurora est devenue tranchante comme une lame et aiguisée comme le fil de la dague qui a tué le Légat. Elle s’accroupit à côté de son corps et souris de nouveau à son frère mort, avant de lui glisser quelques mots à l’oreille. Puis un dernier sourire et de soupirer.

« - Le soir ne devrait plus tarder. Peut-être d’ici une heure ou deux. On pourra profiter de ce moment-là pour sortir, sinon… il faudra le relouer dans le tapis et sortir mon frère. »

Et cette fois, c’était le dégoût qui filtrait dans sa voix.

Supporter une querelle intestine était au-dessus de ses forces. Pas ici, pas maintenant. La lieutenante dévisagea tour à tour son amie de toujours et le doyen des Marinas, de ses yeux presque entièrement rouges à force d'avoir pleuré, épuisée tant moralement qu'à cause de tout le cosmos qu'elle avait dû dépenser pour tenter de sauver Orphéus et maintenir le fil vacillant de la vie du Grand Prêtre. Elle savait qu'Endymion ne pensait pas à mal. Elle savait aussi qu'Aurora serait d'autant plus impitoyable qu'elle était bouleversée au fond d'elle. Et elle ne pouvait empêcher ni l'un ni l'autre d'agir, quand déjà elle-même peinait à demeurer droite.

Finalement, un sentiment de gratitude pour cette étoile brûlant dans les veines de la jumelle. Calypso acquiesça simplement lorsque l'objet trouva son nouveau, et temporaire, propriétaire.

"Je sais. Je n'en demandais pas plus. Merci Aurora."

De nouveau un regard vers le Dragon des mers, déjà prêt à partir vers ces Saints qu'il appréciait plus qu'il ne fallait. La Nymphe se promit de surveiller cela, quand elle en aurait la force. S'il pouvait préserver une forme de paix entre le Sanctuaire et Atlantis le temps de trouver l'assassin, juste en prévenant le Pope, elle pourrait y consentir, mais pas plus. L'heure n'était pas à se faire plus d'ennemis mais à débusquer ceux existants déjà et à les rayer de la carte.

"Elle a raison. Vous en savez tous les deux plus long que moi sur l'état de notre diplomatie, et tu es un Général alors que moi j'ai toujours fait partie des ombres, comme Aurora. Et pour les Saints... garde à l'esprit qu'on n'accueille pas des "alliés" en élevant nos murs autour des piliers."

C'était pour cette raison que, même sans connaître le contenu des discussions avec les deux envoyés du Sanctuaire, Calypso n'avait jamais considéré qu'ils étaient des amis. Pour cette raison aussi, probablement, que Deukalyion les avait menés à son pilier et pas plus loin. Pour cette raison encore qu'Orphéus avait ordonné aux gardes et à la Nymphe de rester à proximité. Juste au cas où.

"Je t'attendrai à notre auberge."

Le sujet clos à ses yeux, la noble Atlante baissa une nouvelle fois le regard, glissa les bras sous les genoux et les épaules d'Orphéus et inspira pour se donner la force de se relever avec lui. Une dernière fois. Sur son visage une expression sévère, pas dirigée contre Aurora, mais où la colère et l'indignation perçaient. Juste de quoi raviver une chandelle en train de chanceler.

"Une heure, c'est amplement suffisant. Il y a une chambre à l'étage. Je te laisse le laver de tout ce sang. Je vais en faire autant... Et nous trouverons des draps propres pour lui confectionner un linceul digne d'un Merinita. Il faudra aussi recoudre sa veste et sa chemise. Quand vous franchirez les portes d'Atlantis, personne n'aura à redire."

Deuil

Je pouvais comprendre bien des choses, quand le deuil entrait en compte.
La perte tragique d'Orpheus allait causer une longue périodes de troubles, de chaos au sein d'Atlantis, au risque de nous voir nous diviser. Saisir les excès de la souffrance me semblait naturel.
Mais... Certaines limites ne devaient pas être franchies. Et entre ma peine propre et la frustration du combat que je venais de mener, les miennes étaient plus étriquées que d'ordinaire.

La douleur t'égare, Aurora...

J'avais parlé avec neutralité. Mais une lueur prédatrice venait d'embraser mon regard, d'ordinaire rieur.
Pendant que la jumelle de notre feu Légat était restée prostrée, inutile, paralysée au moment où j'aurais tant eu besoin de son action, j'avais combattu au péril de ma vie. Et maintenant, le sort de notre ridicule délégation pesait sur mes épaules, qui n'en demandait pas tant. Donc, je me passerais bien des menaces et des reproches.

Le seul vent qui m'importe, c'est celui qui nous permettra de rentrer sains et saufs chez nous. Aux nobles l'arrogance, à moi le pragmatisme.

Et sans une once d'hésitation, je glissais le bijou autour de mon poignet. Étrange sensation... Et ironie folle de la destinée. Un batard comme moi porteur d'un tel trésor...
Peu désireux de poursuivre dans le conflit stérile, j'adressais aux deux femmes un regard protecteur et compatissant. Fatigué aussi.

Je ne suis pas le général en charge des relations extérieures pour rien. Ne l'oubliez pas. Mon réseau est basé sur des relations, des échanges, des choix. Je suis l'ami de tous. Et le Légat tranche, selon les intérêts d'Atlantis. Je lui tends des pions, et il décide lesquels jouer... Nous avons trop d'ennemis ici. Autant ne pas en rajouter.

Et attentif à l'attention prônée par Calypso, je me mis à genou devant le corps d'Orpheus, avant de sortir un fil et une aiguille de l'une des pochettes cachées sous ma chemise de civil. Vive le kit du bon pirate.
Et sans un mot, j'entrepris de recoudre sommairement la veste et la chemise tachée de sang.
Une fois mon œuvre achevée, je me relevais et quittais les lieux afin d'entamer ma première action en tant que... euh... Qu'importe.

La jeune femme étouffe un juron et fixe le dragon des mers d’un regard impérial. Et dans ce regard on distingue une royauté, une aura impérial plus forte encore que celle de son frère, plus que celle d’une simple noble. Quelque chose de plus terrible et de plus profond. Mais cette impression s’étouffe tout aussi rapidement qu’elle est venu. Ne reste que le regard mauvais de la jeune femme adressé à celui qui envisage de cracher, à ses yeux, sur les plans de son frère. Un sentiment de colère partagé entre le deuil et la nécessité. Celui dont elle méprise l’entreprise, est aussi le mieux placé pour faire en sorte que le frêle esquif, que représente Atlantis, ne coule pas à pique et ne soit pas dévorer par la tempête.

« - Nous vendre comme tes putains ou tes esclaves, ne nous aidera pas à rester à flots, ne t’oublie pas c’est tout. Le pragmatisme est une chose, l’arrivisme en est une autre. »

Elle regarde le bijou disparaître dans ta poche et son attention se reporte sur tout sauf le corps de son frère et la nécessité de camoufler tout ça. Elle aussi, est sur le fil. Après tout, elle s’apprête à quitter en secret la cité des Ligures pour retourner, dans le même secret, à Atlantis pour y cacher la mort de son frère et tenter d’empêcher les choses d’exploser. Puis, Aurora de sortir de la pièce pour chercher de l’eau ou de quoi nettoyer le sang. Pas de trace des serviteurs, mais visiblement, ils ont essayé de fuir celui qui s’est emparé d’eux. Les Asgardiens, à n’en pas douter. L’océan avait emporté la dague, la glace les hommes. Un marché équitable. Puis, une fois le dragon des mers partis, en plein préparatif, la jumelle du feu Légat adressa un dernier message à Calypso.

« - Surveille le. Ne le laisse pas respirer. Orpheus n’avait pas confiance en lui. Je n’ai pas confiance en lui. Mais il est tout ce qu’on a. Il a raison, et ça me fait mal de l’admettre. Il a une grande responsabilité dans nos affaires étrangères. »

Puis, arriva l’heure des ombres, et Aurora de retrouver sa place parmi elles. Le corps de son frère sur le dos, pleurant les dernières larmes qu’elle peut verser en paix, avant de devoir se fermer à ce chaos et d’accomplir son devoir. Elle s’oublie alors, un instant, dans la solitude des ombres, quittant la cité.

Citation :

Aurora quitte donc Camelot pour retourner à Atlantis, via l'arche de Londinum

La peur avait un instant noyé Calypso, en saisissant ce regard, cette attitude à l'égard d'Endymion. Le propos restait le même, et elle y adhérait -que le Dragon n'en profitât pas pour s'acoquiner avec les Saints contre la volonté de l'Empire sous-marin-, mais il y avait plus cette fois. Et un souvenir douloureux était revenu hanter la Nymphe déjà fortement éprouvée. Aurora, vouée à devenir le réceptacle d'Amphitrite. Aurora qu'on allait probablement lui enlever bien rapidement, maintenant qu'elle menaçait elle aussi de craquer sous le poids du chagrin. Quelle meilleure opportunité pour la déesse ?

Étouffant intérieurement sans rien en montrer, pour pouvoir profiter de la présence de la jumelle comme si c'était la dernière fois, la Toreador n'avait rien dit, mais prit note des instructions soigneusement. Encore un fardeau trop lourd sous lequel elle chancelait.

Quand l'heure vint, qu'elles eurent rendu Orphéus aussi majestueux dans la mort que dans la vie, et qu'il fallut se séparer, la lieutenante s'efforça de laisser une image aussi fière que possible. L'incertitude de la période qui suivrait la rongerait jusqu'à la moelle, elle le savait. Mais jusqu'à preuve du contraire, jusqu'à l'échéance fatidique, cette femme demeurait Aurora, sa meilleure amie, celle à qui elle avait un jour tendu une plume de rechange parce qu'elle avait cassé la sienne sous le coup de l'agacement. Celle par qui tout avait commencé dans sa jeune vie de noble Atlante.

Elle s'autorisa, par égard pour cette vieille amitié vouée à disparaître, à prendre la Merinita dans ses bras un moment, à lui recommander encore et encore de faire attention à elle, à Orphéus, à eux.

"Je passerai au temple à notre retour. Je m'assurerai que le Bracelet y retrouve sa place. Et je viendrai te voir dès que possible. Je ferai tout ce que je peux pour ne pas te faire attendre trop longtemps."

Le silence de la nuit se referma sur les jumeaux, en même temps qu'un carcan de détresse sur Calypso. Elle se fondit à son tour dans les ombres, jusqu'à l'auberge de la délégation Marina où elle rassembla en vitesse les derniers effets laissés là par eux deux pour pouvoir libérer la chambre qu'ils partageaient. A qui allait-elle rendre cela une fois rentrée ?

Citation :: Fin du RP pour moi. J'utilise Arcane III sur le trajet du retour jusqu'à l'auberge.

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