Mai 553 AD |
| | Scythès - Gold Saint du Cancer [Terminée] | |
| ScythèsArmure : Cancer | Scythès - Gold Saint du Cancer [Terminée] Jeu 17 Sep - 20:38 | | | Scythès Qui est-il ? Nom : Scythès Date de naissance : 28 Juin 522 Âge : 28 ans Sexe : Masculin Armure demandée : Gold Cloth du Cancer Comment est-il ? Apparence :
Le Chevalier d’Or du Cancer est, de par son apparence, classé dans la catégorie des «étrangers » au sein de l’Empire. Bien que les hommes viennent de toute part du monde jusqu’à Constantinople, le peuple de Scythès n’était pas particulièrement apprécié. Les nomades des steppes avaient longtemps été considérés comme des barbares par les grecs. Connus pour leur maitrise des chevaux et leur amour pour le pillage, ils s’étaient taillé une solide mais mauvaise réputation chez les romains. Scythès a cependant un physique atypique, même parmi les scythes. Il le doit probablement à la partie de ses aïeux s’étant mélangé avec les huns, peuple venu de l’Est et aux traits plus asiatiques. Ainsi, ses cheveux sont noirs, là où les scythes de souche les ont plus généralement blonds. Sa peau est mate, bruni par le soleil et les années passés sous son éclat. Il est d’une taille moyenne, approchant du mètre quatre vingt. Ses traits sont fins, tout comme son corps, qui n’en est pas moins endurci par les années de labeur et d’entrainement. Il se laisse régulièrement pousser la barbe et porte souvent un bouc, de la même couleur que ses cheveux. Enfin, ses yeux sont d’un brun qui vire clairement vers le jaune, trait particulièrement rare pour être souligné. Il a également une cicatrice sur son œil gauche de bas en haut, des suites d'une blessure lors d'un duel.
Ainsi, Scythès n’est peut être pas une personne vers qui on irait volontiers. Le chevalier peut sembler froid, inamicale, ce qui peut être clairement déstabilisant pour quiconque veut le côtoyer. Son regard est triste, vide, comme ci il portait la misère du monde sur ses épaules. Le sérieux et l’implication qu’il affiche dans l’exercice de ses fonctions égale la distance avec laquelle il traite la plupart des gens. On pourrait presque le qualifier de hautain si on ne le connaissait pas. Même s’il n’en est rien, toujours est-il qu’il préfère se tenir à distance des gens et ne pas s’attacher inutilement. Si la souffrance peut se lire sur son corps, c’est parce qu’il la connait, et il ne désire pas en ajouter plus encore en créant des liens qui un jour se briserait, comme tous les autres.
Lorsqu’il se déplace en dehors du Sanctuaire, Scythès porte assez souvent une tunique à capuche grise foncé, de la fourrure de loup ornant une épaule. Le reste du temps, il porte son armure. L’armure d’Or du Cancer est une armure entièrement faite d’or blanc. Les parties de son armure, acérée comme des lames, rappellent le totem qu’elle incarne. Fait du même or blanc et rappelant lui aussi sa constellation, le casque emblématique des Chevaliers d’Or du Cancer. Une cape bleue finalise la tenue officielle de Scythès. En revanche, en temps de paix et lorsque le chevalier garde sa maison, il s’autorise une simple toge, rouge ou bleu. Le plus modeste des accoutrements.
Enfin, comme tout Chevalier d’Or se doit d’être préparé au combat, Scythès l’est tout autant. Des années d’entrainements ont endurcis son corps et perfectionnés ses techniques. Le Chevalier du Cancer maitrise le pouvoir des âmes et de l’autre monde. Ses techniques et son cosmos sont lié à ces âmes et à la mort. Il est donc particulièrement dans son élément aux portes de l’autre monde ou dans son temple, où les âmes abondent. Cela dit, et au delà des pouvoirs liés à son cosmos, Scythès est également enrichi de l’apprentissage des armes, principalement l’arc et le glaive. C’est également un excellent cavalier.
Psychologie :
Comment définir un homme ? Les qualités sont un point essentiel pour essayer de définir quelqu’un. Comme tout homme, Scythès a des qualités, du moins des traits de caractère qui lui sont propres. La première chose que remarqueront ceux qui côtoieront le chevalier est son calme. Scythès apprécie particulièrement le calme et la paisibilité, ce qui peut expliquer l’impression de distance qu’il donne. Parfois perdu dans ses pensées, réfléchissant, il peut donner l’impression d’un désintérêt de sa part, ce qui n’est pas vrai. Il est profondément investi par sa tâche et ses devoirs, et particulièrement à l’écoute de quiconque a besoin d’aide. Egalement, le courage ne lui manque pas, tout comme la détermination d’accomplir ce qui doit être fait. Scythès n’est pas homme à abandonner, que ce soit sa mission ou ses amis.
On ne peut cependant pas parler des qualités d’un homme en omettant ses défauts. Aucun homme n’est parfait, les chevaliers d’or n’échappaient pas à la règle. Le premier défaut qui viendrait à l’esprit, qui est plutôt un handicap, et que Scythès est un grand solitaire. Habitué à vivre seul de par sa vie, à bouger très souvent et à ne pas s’attacher, le chevalier apprécie particulièrement la solitude. Non pas qu’il ne soit pas sociable ou n’aimerait pas côtoyer des gens en réalité, il n’est juste pas habitué à ça. Le travail de gardien de maison n’aidant pas spécialement. Seule la compagnie de ses âmes l’a toujours réconforté. Autre défaut, Scythès peut se montrer particulièrement imprudent par moment. Peut être un trait de caractère issu de son peuple, toujours est-il qu’il ne craint pas de mourir. Accomplir quelque chose qui lui tient à cœur peut parfois le pousser à prendre des risques démesurés, parfois inutiles. Enfin, il sait se montrer inflexible et imperturbable. En accord avec l’apparence qu’il donne souvent, il sait mettre ses sentiments de côté pour accomplir son but ou sa mission.
Car oui, Scythès à un but. Et pas des moindres. Comme bien souvent dans sa vie, le scythe se donnait des objectifs semblant inatteignables. Bien avant même d’être chevalier d’or, Scythès s’était promis de tout faire pour ôter toute la tristesse de ce monde. D’aider ceux qui en avaient le besoin, de ne pas laisser la mort prendre des vies sans lutter. Ce « code » l’avait suivit tout au long de sa vie, et l’obtention de son armure n’avait en rien changé ses objectifs. Bien au contraire, on lui avait donné les armes pour agir. Et son action et son rôle dans le monde passait avant tout par la protection d’Athéna, la seule qui serait capable de mettre fin au châtiment eternel que réservait Hadès à tout les mortels.
L’un des principaux traits de Scythès depuis qu’il est chevalier d’or est par conséquent la loyauté. A Athéna, au Grand Pope, au Sanctuaire et à ses frères. Il est conscient de l’honneur qui lui a été fait, et sa volonté de servir n’est égal qu’a son respect pour la Déesse et son représentant. Il mourrait plutôt que de trahir, ses intérêts se trouvant intouchables n’étant pas matériel. Seul Athéna peut accorder la paix aux siens qui souffrent aux Enfers, la paix à tous les hommes. Elle et sa mission sont par conséquent sa raison de vivre.
Son Histoire
CHAPITRE 1 : La gloire de nos père
Année 454, Nord de la Grèce, Empire Romain d’Orient.
Une main effleura lentement l’herbe, une caresse aussi douce que celle du vent. Le genou au sol, l’homme se mit à penser qu’il était rare de la voir si belle. Ici, loin de chez eux, tout semblait plus beau, plus clinquant, plus agréable… Le temps l’était d’ailleurs tout autant. Le soleil était haut dans le ciel, et éclairait sans mal l’étendue de la plaine qui se trouvait devant lui. Au loin se distinguaient quelques maisons, dans le plus traditionnel style romain. Il était en plein cœur de la campagne, et l’endroit semblait tellement paisible en cet instant. L’homme profita du calme ambiant, perturbé de temps à autres par des voix et hennissements venant de derrière lui. Il fut interrompu par un autre homme, s’adressant à lui dans une langue que les locaux ne comprendraient pas.
- Khan. Rugila...
A l’entente de son prénom plus que de son titre, Rugila se redressa, comme reprenant ses esprits. L’homme qui s’adressait à lui devait avoir environ le même que le sien. Ils avaient vu passés plus d’une trentaine d’hivers, si ce n’est quarante. Il était vêtu d’une armure légère, ne protégeant pas plus que l’essentiel. Un carquois dans le dos et l’arc composite à la main, le visage fatigué, il semblait avoir vu la guerre depuis bien trop longtemps. Le soldat reprit alors, voyant qu’il avait capté l’attention de son ami.
- Mon frère, les hommes s’impatientent. Ils en ont assez d’attaquer des domaines reculés, de vivre de petites rançons et de réconforts éphémères. Tu dois les guider vers quelque chose de plus grand. Nous sommes des guerriers, Rugila, et si Tengri le veut, nous mourrons au combat.
Les hommes des steppes n’avaient jamais crains de mourir, c’était un fait. La mort faisait partie intégrante de la vie, et ils apprenaient très vite à la côtoyer comme une vieille amie plutôt que d’en avoir peur. Les guerriers semblaient parfois empressés de la trouver, en tout cas de la provoquer, dans leur quête d’accomplir de grandes choses. De graver leur nom dans l’Histoire. Mais comment pourraient-ils y arriver aujourd’hui ? Quelle gloire trouveraient-ils dans leurs morts ? Rugila savait qu’ils n’étaient plus qu’une poignée, une infime partie de l’armée qui avait autrefois traversé ces terres pour aller jusqu’en Italie. L’heure était au repli, à la survie, et non pas aux sorties macabres dont personne ne revient.
- Donne l’ordre d’attaquer le domaine. Prenez tout ce qui se vend et demandez une rançon pour les habitants. Tuez les autres et brulez les terres.
L’homme acquiesça, l’air légèrement déçu que Rugila n’ait pas répondu à ce qu’il lui avait dit. Alors qu’il se retournait, le Khan reprit.
- Ce soir, les derniers Khans se réunissent pour décider de l’avenir de la guerre. Si les Khans pensent de la même façon que toi, alors une fois encore nous ferons trembler l’Empire. Alors, tu trouveras, pour toi et notre peuple, la mort que tu cherche tant.
Il révoqua son ami d’un signe de la tête. Il n’y avait aucune amitié dans sa voix en cet instant. Le soldat n’avait pas le poids des vies de ces hommes entre ses mains. Rugila connaissait leurs forces, il savait qu’ils ne ressortiraient pas vivant d’un nouvel affrontement avec les forces romaines. De tout son cœur, il savait qu’il était temps de rentrer au pays. Il fallait que les Khans l’entendent, se rangent de son côté. C’est confiant dans cette pensée qu’il regarda, sans bouger, ses cavaliers chevaucher à toute allure vers les maisons romaines, prêt à y rependre la mort. Cette après midi pourrait bien être la dernière qu’ils aient à passer à se battre, en tout cas sur cette terre, dans cette guerre. Rugila l’espérait réellement.
***
La nuit était tombée sur le campement. Les yourtes étaient disposés aléatoirement sur la plaine, des enclos sommaires pour les chevaux se trouvant un peu partout autour et au sein même du campement. Il était de petite taille, adaptés au nombre de guerriers qui restaient après les précédentes défaites. La troupe n’était qu’une petite parcelle des vestiges de l’armée hun, dirigé par Attila puis par ses fils. Le conquérant Hun avait, dans sa longue chevauchée vers l’Ouest, était rejoint par des petits Khans des steppes eurasiennes. Rugila était de ceux la. A vrai dire, il n’y avait rien à refuser. Soit on se battait pour Attila, soit on mourrait et le khanat était directement assimilé à la troupe du chef des Huns. A l’époque, le choix était évident, et les promesses de richesses et de gloire étaient pour le moins alléchantes.
Des richesses et de la gloire, il y en à eu. Les guerriers des steppes furent craint jusqu’en Italie, au même cœur du royaume romain d’Occident. Cela dura un temps. A la mort d’Attila, le gros de l’armée se fragmenta en plus petits groupes. Les troupes barbares et nomades non hunniques commencèrent à déserter, les fils du chef de guerre préférant se disputer les restes de l’Empire. La défaite de Nedao cet année menée par l’ensemble des fils termina de dissoudre l’armée. Rugila était donc l’un des cinq Khans que constituait leur petite force, fragment de l’ancienne puissante armée hunnique. Les Khans restant n’étaient pour la plupart pas des huns, seul l’un d’entre eux avait combattu avec Attila depuis bien plus longtemps. Les autres venaient principalement du même endroit, dans les steppes au nord de la Mer Noire, et étaient donc plus des Scythes que des Huns. C’est ce qui favorisa leur regroupement. Cependant, les deux peuples s’entendaient parfaitement sur nombre de sujet, et les scythes aimaient tout autant la guerre que leurs cousins de l’Est.
Lorsque Rugila arriva au centre du campement, près du grand feu où étaient réunis les Khans, il constata que presque tous étaient présents. Seul un autre d’entre eux manquait à l’appel, qui ne tarderait pas à arriver selon ses hommes. Parmi les trois déjà présents, Vund et Erekan, deux Khans scythes étaient assis sur ce qui semblait être des buches, tout deux à une extrémité du feu. Debout au centre, Ernakh, le Khan hun, commençait déjà à s’adresser aux hommes et tenter de réveiller leur courage. L’arrivée de Rugila ne le dérangea pas, et alors que celui prenait place autour du feu et près de ses hommes, Ernakh reprit son discours.
- Comme je le disais quand nous étions entre gens sensés, quelle gloire y à t’il à piller des fermes, de pauvres paysans en échange de quelques minables piécettes… Lorsqu’Attila nous dirigeait, tous se prosternaient devant nous. Tous nous craignaient. Regardez-nous aujourd’hui. Regardez-vous.
Son regard était dirigé vers Rugila, qui avait bien compris depuis le début que toute cette mise en scène se jouerait entre lui et le Hun.
- Voila des semaines que nous fuyons, apeurés, pendant que nos ennemis se moquent de nous, dorment à point fermés, certains de notre défaite. Mes frères, je ne veux plus courir. Affrontons les, une fois encore. Si nous nous unissons, nous pouvons les vaincre à nouveau. Par Tengri il faut vous battre !
- Nous battre pourquoi ? La mort ? Nous ne pouvons pas les vaincre ! Nous ne sommes plus qu’une poignée, sans ravitaillement ni renforts, harassés et épuisés. Ils nous ont déjà vaincus, ils connaissent nos tactiques. Aussitôt nous attaquerons, ils se replieront sous leurs remparts et feront pleuvoir les flèches sur nous. Nous pourrons piller les fermes, bruler les terres, mais à quoi bon ? Nous ne pouvons pas gagner, plus maintenant. Tu enverrais tous ses hommes à leur mort, conscient qu’elle est certaine… ?
Les hommes dans l’assemblée ne parlaient plus, bien que quelques chuchotements d’accord puissent se distinguer. Ernakh défiait Rugila du regard, comme profondément outré qu’il ait osé remettre en question son choix. Il n’était pas le genre d’homme à pouvoir être influencé, et c’était peine perdue de le convaincre. Sans plus se soucier du discours de Rugila, il reprit aussitôt le sien.
- Soyez tous témoin de la lâcheté de ce Khan. Ce Khan qui doute encore de notre force, de notre courage, après tout ce que nous avons traversé. Tengri, le Ciel Eternel, reconnaitra les siens ! C’est sa volonté, mes frères ! Nous ferons bruler les villes romaines une fois encore, et tous se prosterneront et craindront notre fureur ! Aux armes, cavaliers ! En avant ! A l’aube, les romains hurleront !
Le Hun avait exhorté les hommes avec tellement d’entrain, en bousculant certain pour les remuer, que bientôt tous s’étaient mis en marche vers les chevaux, allant cherchant les armes au passage. On ne pouvait discuter la volonté divine, après tout. C’est avec désespoir et avec crainte que le Khan Rugila vit ses hommes partir eux aussi vers leurs montures, décidé à mener un terme à cette guerre, dans la victoire ou dans la mort.
***
L’aube se levait sur les plaines. Devant eux se trouvaient les remparts d’une ville romaine d’orient. Solidement défendue, des hommes postés à chaque segment de rempart, arc à la main. Ils avaient été prévenus de l’avancée de l’armée, et quand bien même les cavaliers se déplaçaient rapidement, la défense avait été il semblerait tout aussi efficace. La maigre armée qui était sorti pour escorter les villageois jusqu’aux remparts était rentré en sécurité dans l’enceinte de la ville une fois la tâche accomplie. Ce que Rugila avait prévu était en train de se produire. Les romains ne se rendraient pas, et savaient comment les contrer. La seule arme de siège dont disposaient les cavaliers étaient des échelles, et les troupes en haut des remparts se feraient un plaisir de cueillir quiconque se montrerait un peu trop aventureux. Pour le reste des cavaliers bloqués devant les remparts, les tours et archers suffiraient à en venir à bout. La défaite semblait certaine.
Quand bien même, le Khan hun exhorta l’ensemble de l’armée à passer à l’attaque. Il fut le premier à partir aux devant des murailles, ainsi ses hommes le suivirent aussitôt, très vite suivi par l’ensemble de l’armée dans un mouvement de masse. La chevauchée fut longue, les cavaliers, archers experts, parvinrent à tuer quelques hommes sur les remparts avant leur arrivée jusqu’à eux. Une fois en bas, ils se contentaient de faire des mouvements en cercle afin d’être plus difficilement touchable. Cela n’empêcha cependant pas nombre d’entre eux de mourir. Le premier Khan à tomber fut Vund, transpercé d’une flèche qui le fit tomber de sa monture. Il fut très rapidement rejoint par Uldin, le khan qui s’était fait remarquer par son absence lors du conseil, mais qui était néanmoins bien présent aujourd’hui pour son dernier combat. Une flèche eut tout aussi facilement raison de lui. Les hommes qui atteignirent les remparts se mirent à déployer des échelles, tout en commençant à les escalader. Ernakh prit rapidement la suite et se mit à son tour à monter, tout en invitant plus d’homme à faire de même. Déjà certains de ceux qui avaient atteint les hauteurs retombaient de tout leur poids sur le sol, mourant sur le coup si les blessures ne les avaient pas tués avant. Il ne fallut pas attendre longtemps avant de voir le Khan hun tomber à son tour, un coup d’épée lui ayant transpercé le ventre.
La panique était totale dans l’armée, et les hommes survivants, voyant leurs frères mourir, se ralliaient aux deux khans qui survivaient. Ceux qui tentaient de fuir étaient harcelés de flèches, et ne parvenaient pas à aller très loin. Leur nombre ne cessa donc de diminuer, les survivants se regroupant de plus en plus au niveau des portes, comme pour sortir d’un piège qu’ils s’étaient eux même tendus. C’est à ce moment que les portes s’ouvrirent. Pas pour leur salut, mais pour libérer la mort. Une première volée de flèche fit tomber la première rangée de cavaliers. Rugila reçut l’une des flèches dans l’épaule, ce qui lui valut aussitôt d’être rappelé vers l’arrière par ses hommes. Et peu importait, car instinctivement, tout les chevaux faisaient volte face, alors même que la seconde volée de flèche continuait à semer la mort. Les lanciers suivirent et sortirent par la porte principale en rang, avançant inexorablement vers les derniers survivants. Rugila et Erekan, dans un dernier élan de bravoure, et pour ne pas faire preuve de lâcheté durant leurs derniers instants, exhortèrent tous les survivants à lancer l’assaut sur le mur de pique. La bataille était perdue, il n’était plus temps de reculer. La petite Horde chargea donc vers les lignes ennemies, les lances transperçant la poitrine des chevaux, les cavaliers tombant tour à tour de monture, Rugila comprit. La fin du combat fut brutale et sanglante. Les hommes à pied se battirent cœur et âme pour leur vie, mais chaque seconde qui passait voyait un nouveau frère mourir sous les coups romains. Le Khan vit Erekan se faire transpercer à son tour, puis s’écrouler sur le sol inerte. Il ne distinguait plus rien, plus aucun visage autour de lui. Il savait que sa vie s’achevait ici. Il mourrait en vrai guerrier des steppes, l’épée à la main. Son seul regret fut ne pas pouvoir connaitre son fils, Ruhas, né quatre années plus tôt. Il gardait l’espoir qu’il grandirait loin et épargné des flammes de la guerre. Lui n’avait pas su l’éviter. Cette triste fatalité le frappa soudainement lorsqu’une épée romaine surgit de sa poitrine, lui transperçant le dos. Rugila tomba un genou à terre, puis l’autre. C’est à cet instant qu’il distingua de nouveau les visages. Ses frères, les hommes avec qui ils s’étaient battus durant tant d’années. Il les avait dirigé, avait suivi Attila, et avait mené ses hommes à la gloire autant qu’à leur perte. Il revoyait en cet instant tout les visages, tous les regards vides de ses hommes qu’il avait abandonnés. Ces hommes qui jamais ne reverraient leur famille et qui avait tout donné pour les ambitions d’autres. Ainsi, c’est à la fin de la sienne que Rugila se surprit à apprendre la valeur de la vie. Si les choix étaient à refaire, surement aurait-il voulu faire autrement. Il n’y avait plus qu’à espérer que ses descendants ne feraient pas les mêmes erreurs. Il s’accrocha à cette pensée, de tout son cœur, jusqu’à ne plus sentir rien d’autre que le goût du sable poussiéreux dans sa bouche.
CHAPITRE 2 : La loi des steppes
Année 522, Steppes Nomades.
C’est au début de l’été de l’année 522 que Scythès vit le jour. Sixième enfant d’un père venant de fêter ses cinquante années, celui-ci n’était plus ce qu’il était autrefois. La guerre et les pillages lui avaient couté chère, comme à trop de nomades, et on l’avait amputé de la jambe droite des suites d’une blessure infecté il y à de ça une vingtaine d’année. Il n’avait dès lors plus jamais participé aux combats, se contentant de vivre au rythme des saisons et des pâturages. Il avait cependant pris goût à la lecture, et avait appris au cours de ses vingt dernières années à lire le grec. Les livres n’étaient finalement pas si difficiles à se procurer que cela pour qui se donnait la peine, et il aimait passer du temps à apprendre et s’instruire. Ce qui contraste fortement avec ses aïeux cependant. Bleda n’avait jamais réellement aimé la guerre, et il aurait aimé pouvoir convaincre ses fils d’être du même avis. C’était cependant peine perdue, tant les deux premiers fils, nés d’une première épouse mort d’une maladie il y à bien des années, ressemblaient à leur grand père Ruhas. Fils de Rugila, un ancien khan, il avait à son tour voué sa vie à la guerre, ce qui lui avait valu de ne pas connaitre son fils de la même façon que son père. Bleda comptait bien ne pas échouer là où son père et son grand père n’avaient pas eu cette chance, et il s’estimait déjà bien heureux d’avoir pu voir grandir ses trois premiers fils, ainsi que ses deux filles. La chance le frappait encore en ce jour du 28 juin, car un nouveau fils de sa deuxième épouse venait de voir le jour. Une nouvelle chance de briser le triste destin que connaissaient bien trop de famille des steppes.
C’est donc entouré de sa famille que Scythès passa ses premières années dans ce monde. Lui et sa famille ne restaient jamais bien longtemps au même endroit, comme le veut leur mode de vie. Ainsi, quand le premier hiver arriva, ils furent contraints de se déplacer vers le sud, vers les vallées alluviales marécageuses pâturés à cette époque de l’année. Lorsque l’été s’approcherait, ils partiraient de nouveau vers le nord, attendant jusque là que la neige fonde pour libérer les pâtures. L’enfant apprit donc très vite l’essentiel de la vie d’un scythe. D’abord en apprenant à vivre avec son environnement, à la manière de ses ancêtres. Les chevaux, moutons et bovins devinrent vite des compagnons privilégiés pour lui, tant ils les côtoyaient chaque jour. Les juments leur apportaient le lait, base de leur alimentation, quand les moutons et bovins leur fournissaient la laine, le cuir et en de rares occasions la viande. Ainsi rien ne se perdait, et la mère et les sœurs de Scythès s’attachaient à ce que jamais aucun membre du clan ne manque de quoi que ce soit. Les frères, quant-à eux, vivaient de petites excursions, de modestes pillages aux frontières byzantines du sud ou chez les barbares du nord, ou encore se reconvertissaient en marchand pour vendre les produits que leur famille fabriquait. Ils étaient tout deux devenus des guerriers honorables et talentueux, et leurs succès, bien que finalement maigres, les incitaient à aller toujours plus de l’avant sans crainte d’adversaire à leur mesure.
Évidemment, la venue d’un nouveau petit frère fut de nouveau l’occasion de jouer leur rôle et de lui apprendre les bases de la vie d’un guerrier des steppes. C’est ainsi que l’on plaça Scythès sur un cheval, et ce dès ses toutes premières années. On disait parfois qu’un scythe apprenait à monter avant d’apprendre à marcher. Ce n’est évidemment pas exactement le cas, mais la réalité s’en approche. On les habituait en tout cas au contact avec le noble animal, comme pour débuter les prémices d’un lien qui durerait toute une vie. De la même manière, on mettait très vite un arc dans les mains des jeunes garçons. Arme emblématique des peuples scythes, ils en étaient rapidement devenu les plus grands représentants, et apprenaient à le manier aussi bien pied à terre qu’à cheval. Que ce soit pour la chasse ou pour la guerre, l’arc était l’arme de base de tout nomade. Scythès ne dérogea donc pas à la règle, et suivit son entrainement avec patience et talent, sans en montrer plus d’intérêt que nécessaire cependant. Ce n’était pas que Scythès n’aimait pas les armes ou le mode de vie guerrier des nomades, mais au fils des années, il en était venu à se demander l’intérêt d’apprendre à manier à la perfection des outils destinés à distribuer la mort. La mort, il l’a craignait. D’autant plus lorsqu’elle lui prit sa mère au cours de sa quatrième année. Au bonheur de son père, il se mit à apprécier ses enseignements. Instruit et curieux du monde qui l’entoure, Bleda avait transmis son gène à son fils, et très vite les heures passées à parler des peuples qui vivaient au delà des steppes ne se comptèrent plus. Il lui très apprit très tôt à lire et à écrire, tout en lui enseignant dans le même temps la langue que parlaient leurs voisins romains du sud, ceux la même que leurs aïeux avaient combattu avec tant d’ardeur.
Les années passèrent donc au rythme des saisons. C’est au cours de la huitième année de sa vie que le premier d’une longue suite d’événement qui la bouleverserait arriva. Baïko et Baïan, ses deux frères ainés, partirent comme à leur habitude en excursion vers le nord, jusqu’aux frontières slaves. Si habituellement ces excursions n’étaient que des formalités, les deux hommes rentrant rapidement jusqu’au foyer avec quelques objets précieux qu’ils pourraient revendre ailleurs, cette fois ce passa différemment. Attendus ou pas, toujours est-il qu’une embuscade leur fut tendu, et seuls les chevaux revinrent jusqu’à leur famille. Les deux hommes furent probablement tués là bas, et jamais on n’entendit de nouveau parler d’eux. Cette perte fut particulièrement difficile pour Bleda, leur père, qui tenait déjà difficilement depuis la mort de sa seconde épouse. Seul avec quatre enfants, sans l’aide des ainés pour tenir le foyer, l’âge sembla soudain le rattraper en quelques semaines. L’homme qui d’ordinaire ne pouvait déjà bouger sans difficulté ne quittait plus la yourte, ses cheveux virèrent au blanc et ses traits se durcirent. Au bout de trois ans, il n’était plus qu’une ombre, un pâle reflet de l’homme souriant qu’il était. C’est à ce moment, et à l’âge de soixante et une années que Bleda s’éteignit.
Le dernier frère de Scythès, Batuta, devint alors le chef de la famille. Agé de seize ans, c’est à lui qu’incombait la lourde tâche de protéger ses sœurs et son frère, de parvenir à leurs besoins et à ceux du troupeau. La tâche semblait monumental pour lui qui n’avait jusqu’alors jamais réellement eu de responsabilité, qui était encore il y à quelques années dans l’insouciance de l’enfance. Le corps de leur père à peine enterré, il fallait prendre une décision, car l’hiver venait. Cela signifiait pour eux de se déplacer vers le sud, avec tout le troupeau, où le climat serait plus clément. C’est alors instinctivement, sans vraiment savoir ce qui les attendait, que Batuta aidé de son frère démonta la yourte et rassembla l’ensemble des moutons, bovins et chevaux. La tâche fut longue et difficile, leur père et leurs frères étaient parvenu à s’en sortir honorablement, tout en se faisant respecter des voisins qui ne leur cherchaient pas querelle. Ils avaient donc pu, au cours de leur vie, amasser une quantité certaine d’or et agrandit considérablement le troupeau. Cependant, tout ça paraissait aujourd’hui bien vaste pour les quatre enfants livrés à eux même.
Ils n’attendirent pas longtemps avant de se mettre en route vers le sud, en direction de la Mer Noire. La route serait longue et difficile, et ils ne pouvaient pas réellement compter sur autre chose que les réserves que la famille avait amassées avant l’hiver, en prévoyance de ce voyage. Les premiers jours se passèrent sans incident, bien qu’ils ne fussent pas faciles pour autant. Ils eurent le temps de prendre conscience de la tâche qui se trouvait devant eux, et la perte récente de leur père n’aidait en rien. Cependant, s’il avait connu la suite des évènements, Scythès aurait chéri ce moment plus que nul autre. Arrivé à la moitié du chemin, toujours au cœur des steppes, le troupeau fut repéré par un cavalier. Il ne tarda évidemment pas à en venir un autre, puis encore un, jusqu’à ce qu’une troupe considérable de cavaliers se tiennent devant eux. Ces hommes, voyant que le troupeau n’était gardé que par des enfants, décidèrent de se l’approprier, comme il était peu étonnant de le faire dans les steppes. Batuta n’était en rien un guerrier. Il n’avait appris à manier les armes qu’aux côtés de ses frères, tout comme Scythès. Jamais il n’avait eu l’occasion de se battre dans un vrai combat, où même de prendre une vie. Cependant, il était un scythe, petit fils de Ruhas, lui-même fils de Rugila, et dans son sang il le savait, il ne pouvait se rendre. Il ne pouvait faire cette honte à ses ancêtres, il fallait se battre. Le jeune homme dégaina alors l’épée de son père, une vieille épée qui n’avait plus servi depuis bien trop longtemps. Celle-ci sembla presque trop lourde pour lui, mais quand bien même, il la porta avec force et courage, ne montrant en rien comme ses bras le faisaient souffrir de la tenir en garde.
La réaction des hommes ne fut probablement pas celle que Batuta espérait. Ils se mirent à rire de bon cœur, sans montrer de réelle animosité. Celui qui semblait être le chef de la petite troupe descendit alors de sa monture, puis s’approcha du jeune homme d’un pas calme mais décidé. D’un geste tout aussi calme, il abaissa l’épée de Batuta de sa main gantelé, jusqu’à ce que le jeune homme qui ne savait pas comment réagir laisse la pointe toucher le sol. Le capitaine des cavaliers sourit alors de nouveau à l’ainé, puis porta un bref regard vers Scythès. Bref, mais qui ne dura que trop longtemps pour le jeune garçon, tant l’homme avait un côté dérangeant. Celui-ci commença alors à se retourner, le regard vers ses hommes qui avaient gardé leur sourire depuis le début de la scène. Scythès n’eut alors le temps de voir que la main droite du capitaine aller vers son fourreau. Il voulu crier à son frère de fuir, mais aucun son ne sortit de sa bouche. L’homme sortit son épée, accompagnée d’un son strident. Tout en se retournant et en levant l’arme, il l’abattit brusquement sur le cou de Batuta, qui fut pratiquement tranché en deux sur le coup. Le corps du frère de Scythès s’écrasa faiblement sur le sol, les cris de ses sœurs masqués par les rires des cavaliers qui reprirent de plus belle. Encore et toujours, aucun son ne parvenait à sortir de la bouche du jeune garçon de onze ans. Ses pieds se mirent à bouger instinctivement à l’approche d’autres hommes qui descendaient à leur tour de cheval et s’approchaient de lui et de ses sœurs. La sœur la plus éloignée de lui, Iara, fut la première à être capturé par l’un des hommes, et aussitôt il l’a porta jusqu’à sa monture pendant qu’elle se débattait. La seconde, Khlada, eut le temps de se diriger vers son frère, et les deux enfants purent se prendre la main. Ensemble, ils coururent à toute hâte dans la plaine, mais un cavalier les rattrapa bien vite et attrapa sa sœur dans sa course, pour la mettre directement sur son cheval. Il repartit aussitôt vers ses partenaires, qui riaient déjà en voyant deux des leurs bander leur arc. Le premier tira la première flèche au loin, en direction de Scythès. Celle-ci atterrit à quelques pas de lui, pas assez loin pour atteindre le petit qui criait aussi vite qu’il n’avait jamais couru. Le second soldat tenta sa chance à son tour, et la flèche arriva quelques mètres devant Scythès, qui courait de façon incertaine sans savoir où aller. Il n’en n’était que plus difficile à atteindre, et bien vite les hommes se lassèrent. Ils décidèrent de le laisser s’enfuir, se disant qu’il mourrait quoi qu’il arrive, seul dans la steppe. Et de toute façon, ils avaient le butin, et autant dire qu’on ne tombait pas sur un tel cadeau tout les jours. Ainsi débutèrent les moments les plus difficiles de la vie de Scythès.
Et vous, qui êtes vous ? Age : 23 ans Quelle est votre expérience des forums RP : Quelques forums il y a longtemps et récemment sur SSND Comment avez-vous connu le forum : SSND ^^
Dernière édition par Scythès le Mer 23 Sep - 12:22, édité 13 fois |
| | | ScythèsArmure : Cancer | | | | ScythèsArmure : Cancer | | | | NorahArmure : Flûtiste d'Hamelin - Patron de la Musique | Re: Scythès - Gold Saint du Cancer [Terminée] Jeu 1 Oct - 2:16 | | | Bon bah, on va faire dans les formalités: bienvenue à toi sur le forum. Sacrée fiche. Je pense que tu disposes du plus grand nombre de pages words pour ta prez, je ne me tromperais pas si je le disais. L'histoire: Sympathique, vraiment. Le contexte change clairement de ce qui a pu être utilisée jusque-là, enfin, de ce que j'ai eu l'occasion de voir. On a une histoire, puis une période d'entre-deux et enfin un entraînement. T'as utilisé un contexte qui change un peu, et petit point personnel que j'aime bien retrouvé quand on parle de Constantinople: tu nous as clairement démontré une civilisation avec sa pauvreté et surtout, son talent pour le commerce. Bon, c'est un détail un peu personnel, mais ça m'a fait plaisir de voir ça. °° Bon sinon le reproche, c'est bien parfois les quelques fautes qui trainent ici et là, mais rien de bien grave. Bref, amuses-toi bien sur le forum en tout cas, et félicitation pour ta validation. Bref, tu as donc ma validation, 5 points d'Eveil et 18 PC |
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